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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 3 Empty Gav terroriste en cours - Projet de coup d'État de Rémi Daillet

Message par ruth 25.03.22 17:14

Kassandra88 a écrit:
ruth a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ben mince.
Quand ce n'est pas les islamistes, ce sont d'autres illuminés.
Heureusement que les services de renseignement ont bien fonctionné!

Oui, heureusement !
En même temps, ce Remy Daillet (aussi organisateur de l'enlèvement de la petite Mia) faisait des vidéos YT, l'an dernier, pour expliquer qu'il allait prendre le pouvoir en France... lol!
Il vivait en Malaisie et se croyait intouchable.
Manifestement,  mal renseigné car il a été extradé et est déjà incarcéré pour la première affaire.

On voit bien la convergence des luttes GJ, pro-covid, comploplos divers et variés. Ça peut paraître ridicule, mais c'est sans doute inquiétant à moyen terme.


Dernière édition par ruth le 25.03.22 17:52, édité 1 fois

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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 3 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Kassandra88 25.03.22 17:36

@Ruth En même temps, ce Remy Daillet (aussi organisateur de l'enlèvement de la petite Mia)
Il me semblait bien que ce nom me disait quelque chose.
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Message par Lisetoct 25.03.22 20:50

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, les éboueurs, l’ordinateur et le plan de la terreur
Dans un ordinateur utilisé par les terroristes, les enquêteurs ont retrouvé le plan détaillé des attaques. Mais aussi quelques curiosités : des films de Sacha Guitry et une captation vidéo de « Cyrano de Bergerac ».
Par Soren Seelow
Publié hier à 05h32, mis à jour hier à 09h49


Le 22 mars 2016 au petit matin, un camion de ramassage passe devant le 4, rue Max-Roos, à Bruxelles. Avant d’enlever un sac-poubelle, les éboueurs entreprennent d’en explorer le contenu. A l’intérieur, ils trouvent un ordinateur, qu’ils décident de sauver de la benne. A quelques kilomètres de là, peu avant 8 heures, deux terroristes se font exploser à l’aéroport bruxellois de Zaventem. L’attentat fait seize morts.
Lorsque le camion de Bruxelles Propreté repasse dans le quartier en fin de matinée, la rue Max-Roos est bouclée. Un chauffeur de taxi a indiqué à la police l’adresse des kamikazes et des perquisitions sont en cours. Les éboueurs sont pris d’un doute et inspectent l’ordinateur. Le fond d’écran s’affiche : une photo de sept hommes cagoulés posant devant le drapeau de l’organisation Etat islamique. Ils remettent aussitôt la machine à un policier belge.
C’est ainsi qu’une des découvertes les plus spectaculaires de l’enquête sur les attentats du 13-Novembre et ceux de Bruxelles a échappé de peu à la destruction.
A l’intérieur de cet ordinateur, parmi des centaines de fichiers effacés, les enquêteurs sont parvenus à reconstituer l’arborescence d’un dossier intitulé « 13 novembre », détaillant par le menu le plan des attaques. Les circonstances de cette découverte, qui ne figurent pas dans le dossier d’instruction français, étaient restées confidentielles jusqu’à ce qu’un enquêteur belge les dévoile devant la cour d’assises spéciale de Paris, mercredi 23 mars.

Le Bataclan, première cible des terroristes ?

Le procès du 13-Novembre vient d’ouvrir un de ses derniers chapitres consacrés à l’élaboration de ces attentats, celui des ultimes préparatifs entre le 7 et le 13 novembre 2015. Le dossier découvert dans la poubelle de la rue Max-Roos en constitue une des clés de voûte : il permet de dater la finalisation du projet et d’en comprendre les plans initiaux.
Cette arborescence de fichiers avait été supprimée de l’ordinateur, qui était en outre équipé du logiciel de cryptage TrueCrypt. Elle a été reconstituée « à partir de l’historique de consultations », explique l’enquêteur. Seuls les noms des fichiers sont accessibles, pas leur contenu. Cette donnée technique, on le verra, n’est pas sans effet sur l’interprétation d’autres fichiers a priori moins sensibles retrouvés sur le disque dur : une captation vidéo de Cyrano de Bergerac, la pièce d’Edmond Rostand, et trois classiques du cinéma français.

Premier enseignement de l’arborescence des attentats : le projet a été finalisé très tardivement. Le dossier « 13 novembre » a été créé le 7 novembre 2015, six jours seulement avant les attaques. Il est constitué de cinq sous-dossiers créés trois jours plus tard : « Groupe Omar », qui correspond au commando des terrasses, dirigé par Abdelhamid Abaaoud, alias Abou Omar ; « Groupe Français », qui contient un fichier image « Bataclan.jpg » ; « Groupe Iraquiens », qui désigne le commando du Stade de France ; « Groupe Schiphol », qui semble décrire un projet d’attentat à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam ; et, enfin, « Groupe métro ».
La chronologie de cette architecture incline à penser que le Bataclan a été la première cible choisie. Si les cinq sous-dossiers répartissant les commandos ne sont apparus dans l’ordinateur que le 10 novembre, précise le témoin, l’image « Bataclan.jpg » ainsi qu’un fichier vidéo intitulé « Visite technique du Bataclan » ont été consultés dès la création du dossier principal, le 7 novembre.


« Faites entrer l’accusé »

Ce canevas de la terreur révèle surtout que le plan initial ne s’est pas déroulé comme prévu : aucun attentat n’a finalement eu lieu dans le métro ni à Schiphol le 13 novembre. Deux accusés de ce procès, Sofien Ayari et Osama Krayem, se sont bien rendus à Amsterdam ce jour-là. Mais ils en sont revenus quelques heures plus tard pour une raison inconnue.
Outre le dossier « 13 novembre », un dossier « Targets », créé un mois plus tôt, le 12 octobre 2015, laisse entendre que la sélection des cibles a évolué dans le temps. Il contient des fichiers intitulés « Jeunesse catholique, royalistes, punk/Civitas.txt » ou encore « Défense », pouvant correspondre au quartier d’affaires parisien. Dans un dossier « Etudes » figurent des épisodes de l’émission « C pas sorcier » sur les « usines à risque » et les « centrales nucléaires ».
Pour tuer le temps ou parfaire leur connaissance des méthodes policières, les terroristes ont aussi regardé « Faites entrer l’accusé » et « Envoyé spécial ». Quatre jours avant les attentats, ces anciens délinquants aspirant au martyre ont consulté des vidéos sur des sujets aussi hétéroclites que « les techniques de la police scientifique » et « la vie après la mort ».

Sacha Guitry et les fichiers cryptés

Mais où ranger cette dernière catégorie de fichiers ? Au milieu des vidéos de décapitation, l’enquêteur évoque la découverte de trois classiques du cinéma français : Les Misérables, de Robert Hossein, et deux films de Sacha Guitry, Si Versailles m’était conté et La Vie d’un honnête homme. Autre curiosité : les terroristes semblent avoir regardé la captation d’une pièce de théâtre emblématique du répertoire français, Cyrano de Bergerac.
Sur les bancs des parties civiles, une avocate peine à croire à cette passion tardive des kamikazes pour la culture française. Me Aurélie Coviaux se lance dans une analyse ardue du fonctionnement de TrueCrypt. Elle note que ces titres d’œuvres sont apparus sur l’ordinateur le 9 octobre 2015, soit le premier jour de « l’historique de consultations », et qu’ils ont tous été effacés le 22 mars 2016 au petit matin, juste avant que l’ordinateur ne soit jeté et que ses usagers ne se fassent exploser à l’aéroport de Bruxelles.
A quoi bon effacer un film de Sacha Guitry quand on sait qu’on va mourir ? L’avocate soumet à l’enquêteur une hypothèse qui n’a jusqu’ici jamais été évoquée : il s’agirait, en réalité, de fichiers cryptés plus sensibles encore que les autres, renommés et maquillés en œuvres culturelles pour parer à toute éventualité lors de leur transfert par clé USB jusqu’à l’ordinateur. « C’est possible », admet le policier, que l’idée ne semble pas avoir effleuré.

Soren Seelow/ Le Monde ab.

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Message par Lisetoct 28.03.22 9:27

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, l’intrigante révélation de Mohamed Abrini
Interrogé mardi sur leurs préparatifs, l’ami d’enfance de Salah Abdeslam a surpris en affirmant pour la première fois qu’il aurait dû participer aux attentats, ce qu’il avait toujours nié.
Par Henri Seckel / Le Monde 23/03/2022.


Pourquoi Mohamed Abrini est-il rentré en catastrophe de Paris à Bruxelles dans la nuit du 12 au 13 novembre 2015, après avoir fait le trajet inverse quelques heures plus tôt en compagnie des frères Abdeslam, dans la première voiture de ce qu’il a lui-même appelé « le convoi de la mort » ? C’est l’un des mystères du dossier, mais ce n’était pas le sujet de son interrogatoire, mardi 22 mars, puisque l’audience, avançant chronologiquement vers la soirée des attentats, en était encore au stade des préparatifs, entre août et début novembre 2015.

Accusé d’avoir participé à la logistique, Mohamed Abrini se défend. Pendant de longues minutes, il assure n’avoir « rien fait » au cours de cette période : il n’a pas recherché de planques pour loger les terroristes, ni loué de voitures pour les convoyer, ni acheté de quoi fabriquer les explosifs garnissant leurs gilets piégés. Ses dénégations, parfois confuses et peu crédibles, n’intéressent pas grand monde dans la salle d’audience, où, bien vite, on ne se demande plus qu’une chose : dans quelle mesure Abrini était-il informé de ce qui devait se produire le 13 novembre 2015 ?
Car, au détour d’une question anodine, à l’entame de son interrogatoire, l’accusé belgo-marocain de 37 ans a révélé avoir rencontré Abdelhamid Abaaoud à Charleroi deux mois avant les attentats, ce qu’il n’avait jamais dit en une vingtaine d’auditions depuis son arrestation il y a six ans.


« Je savais que quelque chose se préparait »

Cette révélation – peut-être involontaire, tant Abrini donne l’impression de ne jamais savoir ce qu’il doit ou peut dire – entraîne une pluie de questions sur sa connaissance du projet terroriste. « Je savais que quelque chose se préparait mais je ne savais pas quoi, je ne savais pas où », avait-il dit pendant l’enquête. Maintenant que l’on sait qu’il a rencontré le coordonnateur des attentats deux mois avant leur commission, beaucoup, dans la salle, ont du mal à y croire.

Le président de la cour, Jean-Louis Périès : « Vous saviez que des attentats se préparaient ?
– Je savais que quelque chose se préparait, je ne vais pas le nier.
– Mais quoi ?
– Je savais que plein de gens du quartier étaient en Syrie. Quand j’entends qu’ils reviennent, je sais que c’est pas pour faire du tourisme, et qu’il va se passer quelque chose. Après, vous dire quoi… »
« De quoi avez-vous parlé avec Abaaoud ? demande l’avocat général Nicolas Braconnay.
– De tout et de rien. De ses blessures, de son père, rien de spécial. On ne parlait pas d’attentats. Rien d’extraordinaire.
– Mais vous avez dit qu’il n’était pas là pour du tourisme !
– Oui, mais c’est pas parce qu’il est là qu’il va me dire “ça va péter partout” ! »
Gérard Chemla, avocat de parties civiles, insiste. Mohamed Abrini nie encore et s’emporte : « Vous partez du principe que j’ai toutes les réponses ! Mais ceux qui ont fait le 13-Novembre, les commanditaires, les auteurs, ils ne sont plus là. C’est eux qui avaient toutes les réponses ! »

« On attend beaucoup de la semaine prochaine alors ! »

La parole est à Marie Violleau, son avocate, qui semble vouloir changer de sujet. Mohamed Abrini l’interrompt et revient sur sa rencontre avec Abaaoud : « Si je parle de ça aujourd’hui, c’est qu’on s’approche des interrogatoires sur le 13-Novembre [ils débutent mardi 29]. Je vais vous dire, j’étais même prévu pour le 13. Mais je compte parler de ça la semaine prochaine. » Un murmure parcourt la salle. Me Violleau hésite, puis se ressaisit : « On avance un peu. Ça plaît ou ça ne plaît pas, mais on avance un peu. On avance beaucoup, même. »
« J’étais prévu pour le 13. » C’est nouveau : Mohamed Abrini avait jusqu’alors toujours réfuté l’hypothèse des enquêteurs selon laquelle il devait participer aux attentats mais avait renoncé au dernier moment – tout comme il renoncera à la dernière minute, le 22 mars 2016, à se faire exploser à l’aéroport de Bruxelles. S’il s’était rendu à Paris le 12 novembre dans la voiture des frères Abdeslam, c’était, a-t-il toujours dit, pour accompagner ses amis dans leurs « derniers instants ».
Depuis quand était-il « prévu pour le 13 » ? Jusqu’à quand l’a-t-il été ? Qui l’a désigné ? Pourquoi n’a-t-il pas été jusqu’au bout ? Sa déclaration énigmatique ne permet pas d’en savoir plus. « J’éclairerai votre lanterne la semaine prochaine », a promis l’intéressé à une avocate avide de précisions. « On attend beaucoup de la semaine prochaine alors ! a conclu, souriant, le président Périès. Ne changez pas d’état d’esprit d’ici là. »

  Henri Seckel

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Message par ruth 28.03.22 14:58

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100e jour au procès du #13Novembre
Comme @DavidFritzGoep, beaucoup de victimes ont "l'impression que ça a démarré hier" et décrivent une tension constante, sur leurs bancs.
Tension forte cette semaine avec les interrogatoires des accusés Abrini et #Abdeslam sur les attentats.

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Message par ruth 29.03.22 13:41

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Bonjour à tous,

101e jour et grosse journée d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.

Grosse journée parce que c'est aujourd'hui le début des interrogatoires des accusés sur les attentats eux-mêmes.

Et on doit commencer aujourd'hui avec Mohamed Abrini, alias l"homme au chapeau" des attentats de Bruxelles qui, la semaine dernière, a reconnu pour la première fois qu'il était "prévu pour le #13Novembre" et a promis de s'expliquer sur le sujet aujourd'hui.

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Message par ruth 30.03.22 14:06

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Bonjour à tous,

Aujourd'hui c'est le 102 jour d'audience et LA journée du procès des attentats du #13Novembre : celle de l'interrogatoire de, Salah Abdeslam sur les attentats eux-mêmes avec la question prédominante de savoir s'il a délibérément renoncé à se faire exploser.

Surprise (ou pas)

Salah Abdeslam : "bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Aujourd'hui, je souhaite faire usage de mon droit au silence".
Le président : "c'est votre droit, mais c'était pas du tout prévu. Vous vous  étiez expliqué jusqu'alors. Donc on comprend mal"

Le président : "c'est un droit absolu, le droit au silence. Mais je me permets d'insister, c'est important pour tout le monde. "

Salah Abdeslam : "moi aussi, je me permets d'insister : je ne souhaite pas m'exprimer aujourd'hui".

Président : "je ne comprends pas bien que vous gardiez le silence."
Salah Abdeslam : "c'est un droit que j'ai, je n'ai pas à me justifier de ça".
- Si vous voulez dire quelque chose pour les partis civiles, c'est le moment.
- J'ai déjà fait des efforts.

Salah Abdeslam : "j'ai gardé le silence pendant 6 ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses.
Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. C'est au-delà de ... je n'y arrive plus";

Salah Abdeslam : "j'ai beaucoup de raisons. C'est pour qu'on ne me qualifie pas de provocateur que je ne souhaite pas m'exprimer ici."

Le président soupire : "bon ... je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça?"
- c'est ça. Je peux m'asseoir?
- oui


No comment
Hier, M. Abrini avait plus ou essayé de le dédouaner, c'était bien peu crédible.

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Message par Lisetoct 31.03.22 9:01

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès du 13-Novembre, silence et confidences de Salah Abdeslam
Après avoir refusé de répondre aux questions, l’accusé a finalement eu un dialogue inespéré avec une avocate de parties civiles. Il lui a notamment expliqué avoir renoncé à se faire exploser le soir des attentats.
Par Soren Seelow
Publié hier à 15h03, mis à jour à 05h57
Temps de Lecture 6 min. /Le Monde.


On a longtemps craint qu’il ne parlerait pas. Salah Abdeslam a finalement beaucoup parlé, depuis le début du procès du 13-Novembre. Aussi pensait-on qu’il s’expliquerait, mercredi 30 mars, pour le moment le plus attendu depuis l’ouverture des débats : son interrogatoire sur la nuit des attentats. Il a choisi ce jour pour faire valoir son droit au silence. On pensait alors la journée perdue et les maigres espoirs de comprendre envolés. Mais après deux heures de questions sans réponses, un petit miracle a eu lieu : l’accusé a accepté de répondre à une avocate de parties civiles, qui a su trouver les mots pour accueillir les siens.

Cette journée d’audience déroutante a été à l’image de Salah Abdeslam, aussi versatile dans le rôle de l’accusé qu’il semble l’avoir été dans celui du kamikaze : il ne fait pas toujours ce qu’il dit, et ne dit pas toujours ce qu’il a fait. Son ambivalence à ce procès reflète-t-elle l’état d’esprit qui était le sien la nuit des attentats ? Cette question était au cœur de ce troisième interrogatoire sur le fond : le seul membre encore en vie des commandos a-t-il renoncé à se faire exploser au dernier moment ou y a-t-il été contraint par une avarie technique ?


On attendait ses explications quand, à l’ouverture de l’audience, l’accusé a ôté son masque et brisé tout espoir : « Bonjour monsieur le président, aujourd’hui je souhaite faire usage de mon droit au silence… » Le président, Jean-Louis Périès, peine à masquer sa déception : « Ah. C’est votre droit, mais c’était pas du tout prévu. Jusqu’à présent, vous avez répondu à beaucoup de questions. Mais là, on comprend mal. Je me permets d’insister.
– Moi aussi, monsieur le président, j’insiste. Mon silence est un droit, je n’ai pas à me justifier. »


« C’est vraiment de la lâcheté à l’état brut »

Le président déroule son interrogatoire à blanc : les questions de la cour se succèdent et se heurtent au mutisme de l’accusé. Quand vient le tour du Parquet national antiterroriste, un des trois représentants de l’accusation, Nicolas Le Bris, exprime une colère froide : « Salah Abdeslam avait promis de donner des explications et il ne le fait pas. Il se prend pour une vedette, fait du teasing et garde le silence, se plaisant à voir les réactions qu’il suscite… On a la confirmation, monsieur Abdeslam, que la lâcheté est bien la marque des terroristes. Il n’y a pas une once de courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut… »

Voilà près de deux heures que le dialogue de sourds a commencé quand une avocate de parties civiles prend la parole. Me Claire Josserand-Schmidt était parvenue, lors de précédents interrogatoires, à nouer un dialogue subtile et sensible avec Salah Abdeslam, qui semble lui en être reconnaissant. D’une voix bienveillante, elle lui rappelle qu’il lui avait promis de répondre à certaines de ses questions, quand le temps serait venu :
« Voilà, j’attends la réponse… Je trouve vraiment dommage qu’on ne poursuive pas l’échange qu’on avait commencé. Vous avez pu constater qu’il y avait des sensibilités différentes sur les bancs des parties civiles. On ne fait que porter la voix des victimes, et ces victimes sont capables d’entendre beaucoup de choses… Dans une cour d’assises, même si on n’a pas les mêmes sensibilités, on peut entendre beaucoup de choses… Vous opinez de la tête… Je vais dérouler mes questions, j’ai envie que vous les entendiez… »

La rencontre avec Abaaoud, « un basculement »

A la surprise générale, Salah Abdeslam s’approche du micro. « Je vais répondre à quelques-unes de vos questions, car je l’avais promis… Je ne veux pas m’exprimer aujourd’hui, car je sais que ça ne change rien pour moi. On a pris des faits, mais ces faits sont sortis de leur contexte », dit-il, évoquant, une nouvelle fois, les victimes civiles des bombardements français en Syrie qui auraient, selon lui, provoqué les attentats.
L’armure s’est fissurée. Salah Abdeslam raconte à l’avocate un souvenir intime, sans doute le dernier moment de douceur de son existence, son dernier repas avec sa fiancée, Yasmina K., à l’occasion duquel il s’était effondré en larmes, trois jours avant les attentats, le 10 novembre 2015 :
« Je voudrais dire un mot pour ma fiancée. Je l’aimais sincèrement et je voulais faire ma vie avec elle. Le jour où des larmes ont coulé, c’est parce qu’elle me parlait de projets d’avenir, d’enfants et d’appartement. Et à ce moment, je savais que je devais partir en Syrie. Car on m’avait expliqué que j’avais rendu des services à l’Etat islamique [il est allé chercher des membres des commandos en Hongrie et en Allemagne] qui allaient me poser de graves problèmes, et que le mieux pour moi était de partir en Syrie. Je savais que je devais l’abandonner… »

Salah Abdeslam a brisé son vœu de silence à son avantage. Il a choisi son interlocutrice, mais aussi les réponses qu’il consent à donner, celles qui ont trait à son humanité. Me Josserand-Schmidt tente de maintenir le fil fragile qui la relie à l’accusé : « Vous avez dit : “Je dis au revoir à Yasmina car je devais partir en Syrie.” Doit-on comprendre que le 10 novembre, vous n’aviez pas encore pour projet de porter une ceinture explosive ?

– Oui, c’est ça… Quand je déjeune avec Yasmina, je n’ai aucune connaissance de ce qui va se passer. C’est quand je vais en France louer une chambre le 11 novembre à Alfortville [dans laquelle des membres des commandos passeront leur dernière nuit en région parisienne] que mon frère Brahim me dit qu’Abdelhamid Abaaoud [le coordinateur des attentats] est là. Jusque-là, je ne savais pas qu’Abaaoud était en Belgique. Je vais le rencontrer à Charleroi, le 12 novembre, et c’est là que tout a changé pour moi. J’ai rendu des services, mais il y a un basculement à partir du moment où je rencontre Abaaoud…

– Donc c’est là que vous acceptez de porter une ceinture explosive ? Une telle décision, ça se mûrit… Vous y aviez réfléchi ?
– Apparemment non, puisque je n’ai pas été jusqu’au bout. J’ai dit que j’avais renoncé à déclencher ma ceinture, mais pas par lâcheté, pas par peur..."


« J’avais honte de ne pas avoir été jusqu’au bout »

Me Josserand-Schmidt se demande pourquoi, en rentrant en Belgique après les attentats, Salah Abdeslam a expliqué aux autres membres de la cellule terroriste que sa ceinture avait dysfonctionné. « J’avais honte de ne pas avoir été jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans, aussi… répond l’accusé.
– Je vous remercie pour vos réponses… »

Les premières confessions de Salah Abdeslam sont terminées. Un expert est appelé à la barre. Il explique que la ceinture explosive abandonnée par l’accusé sur un trottoir de Montrouge (Hauts-de-Seine), le 13 novembre, était défectueuse, mais qu’il est impossible de savoir si son auteur a tenté de l’activer. Le président tente sa chance et demande à Salah Abdeslam s’il s’agit bien de son gilet. « Oui, c’est bien celui-là », répond ce dernier.

L’accusé livre alors à la cour une nouvelle anecdote le présentant sous un jour favorable : il aurait tout fait pour sauver des vies le 13 novembre. « Ecoutez, Monsieur le président, je vais continuer à faire usage de mon droit au silence, mais je veux bien donner une information. Le jour où j’ai abandonné cette ceinture, je l’ai mise dans un endroit où il y a peu de chances qu’elle soit manipulée par quelqu’un. J’ai retiré le bouton-poussoir et la pile, car ils permettent d’enclencher la ceinture. Sans ça, n’importe qui, même une femme, aurait pu la déclencher par accident…

– C’est ce que vous nous dites aujourd’hui en tout cas, note le magistrat d’un air soupçonneux.
– Vous venez de donner la preuve que j’ai raison de ne pas vous répondre », lâche Salah Abdeslam, agacé de voir sa parole sans cesse remise en question par la cour.
Le président tente de poursuivre l’interrogatoire, sans succès. Le fil est cassé.
Salah Abdeslam doit être interrogé une quatrième et dernière fois, le 13 avril, sur sa fuite après les attentats jusqu’à son arrestation à Bruxelles, quatre mois plus tard.

 Soren Seelow.

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Message par ruth 31.03.22 14:08



L'interrogatoire de S. Abdeslam devait se poursuivre aujourd'hui. Comme il a fait usage de son droit au silence, hier (sauf pour quelques échanges avec certains avocats de parties civiles qu'il choisit à sa guise), on enchaîne aujourd'hui.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Aujourd'hui, c'est Mohammed Amri qui est interrogé. Un Molenbeekois qui était allé chercher son ami Salah #Abdeslam à Paris dans la nuit du #13Novembre, après les attentats.

En à peine une heure, fin de l'interrogatoire de Mohammed Amri.
#13Novembre

(Mémoire qui flanche, lol)

C'est au tour de Mohamed Bakkali, mais qui exerce depuis deux mois et plusieurs interrogatoires son "droit au silence".
"Vous n'avez pas changé d'avis ?" tente le président Périès, déjà sûr de la réponse. "Non, bon". L'accusé Bakkali reste assis, bras croisés.
#13Novembre

La cour se met à interroger Sofien Ayari, qui lui aussi a choisi d'exercer son droit au silence, après avoir livré de longues explications sur les raisons de son engagement avec #EI
Au jour 103, fidèle à sa décision, Sofien Ayari continue à se taire. Le président pose des questions dans le vide. Questions pour l'accusé Ayari et aussi pour l'accusé Osama Krayem, qui boude le box depuis deux mois, sauf les jours d'interrogatoire. Krayem est là, mais muet.

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Message par Lisetoct 01.04.22 8:11

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
« Un procès d’assises, c’est d’abord montrer la scène du crime » : diffuser ou non les images et les sons du Bataclan, un épineux débat au procès du 13-Novembre
A la demande d’une association de victimes, une vingtaine de photographies prises dans la salle de concert et six minutes d’audio enregistrées par un dictaphone seront diffusées à l’audience vendredi.
Par Henri Seckel /Le Monde


Que faut-il montrer de l’horreur au procès des attentats du 13-Novembre ? La question, déjà abordée plusieurs fois depuis l’ouverture de l’audience en septembre 2021, faisait l’objet d’un bref débat, jeudi 31 mars, en raison d’une demande de l’association de victimes Life for Paris.
Par la voix de son avocat, Me Jean-Marc Delas, celle-ci a émis le souhait que soient diffusés à l’audience une cinquantaine de photos prises à l’intérieur du Bataclan après l’attaque, ainsi que trois extraits sonores captés par le dictaphone d’un spectateur qui enregistrait le concert des Eagles of Death Metal : l’entrée des terroristes dans le Bataclan, des échanges entre des otages et la police, et l’assaut final des forces de l’ordre. Durée totale : six minutes (sur 2 heures et 38 minutes d’enregistrement).

Jusqu’à présent, la cour d’assises spécialement composée de Paris a fait preuve de pudeur et de parcimonie dans la diffusion de sons et d’images, si bien que de l’horreur de la soirée du 13-Novembre, on n’a pas vu grand-chose : des photos de dégâts matériels et de traces de sang aux abords du Stade de France et sur les terrasses parisiennes ; des vidéos silencieuses des terroristes en action enregistrées par les caméras de surveillance du Stade de France, de La Bonne Bière et du Comptoir Voltaire ; une vidéo prise par un riverain de La Belle Equipe montrant des terroristes tirant à la kalachnikov. Aucun cadavre, ou alors de très loin, et très furtivement.

« Pas d’audience aseptisée »

De l’intérieur du Bataclan, on n’a vu qu’une vidéo de trente secondes prise au milieu de la foule, pendant le concert, quelques minutes avant l’arrivée des terroristes. Pour ce qui est du son, un extrait de vingt-deux secondes puis un autre de quatre minutes ont déjà été diffusés : on y entendait, dans le premier, l’arrivée des terroristes et les coups de feu qui mettent fin à la musique ; dans le second, certains propos adressés par les terroristes aux spectateurs, des menaces et des tirs.
Cela ne suffit pas, estime l’association Life for Paris. « Un procès d’assises, c’est d’abord montrer la scène du crime, a exposé Me Delas, jeudi. Il n’y a pas un procès d’assises dans lequel on ne la montre pas, même si c’est totalement douloureux, affreux, morbide. » Me Géraldine Berger-Stenger, avocate de l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), appuie la demande : « Nous ne voulons pas d’audience aseptisée. Il est impératif que les accusés voient, soient confrontés aux photos et à la bande-son des crimes commis au nom de l’organisation terroriste qu’ils sont soupçonnés d’avoir servie. »

Lors des procès Merah, en 2017 et 2019, aucun cadavre n’avait été montré à l’audience. Au procès des attentats de janvier 2015, qui s’est tenu en 2020, les images de la rédaction ensanglantée de Charlie Hebdo et des corps enchevêtrés des victimes avaient été diffusées, suscitant un immense effroi, qui avait incité le président de la cour à plus de prudence dans la diffusion des images de l’intérieur de l’Hyper Cacher. La question se posera de nouveau en septembre, lors du procès de l’attentat de Nice.


« Eviter tout risque de diffusion clandestine »


Pendant une heure, de nombreux avocats de parties civiles ont pris la parole. Un seul s’oppose frontalement à la diffusion – la cour, estime Me Victor Edou, a entendu des centaines de témoignages et n’a « pas besoin de photos complémentaires pour savoir ce qui s’est passé ce soir-là ni pour mesurer l’horreur de ces attentats ». Ses confrères qui se succèdent à la barre dévoilent les avis très nuancés des rescapés et des proches de victimes qu’ils représentent, entre la crainte de revivre le traumatisme et la nécessité de se confronter à la réalité.


Me Pierre-François Rousseau lit un message d’un de ses clients : « Je pense que tous les mots ne se suffisent pas à eux-mêmes. Seuls les images et le son peuvent nous ramener, même si ce sera dur, à ce que nous avons réellement vécu. » « Les victimes passent leur temps à se remémorer cette soirée et à se poser des questions, enchaîne l’avocat. Peut-être qu’entendre le son ou voir des images va leur permettre de faire remonter des bribes de souvenirs. » Me Jean Reinhart, avocat de l’association 13onze15 et de nombreuses parties civiles, réclame que la diffusion se fasse « avec délicatesse », et demande que soient écartées des photos sur lesquelles « on voit clairement des victimes dans une situation dégradante ».

Certains demandent le huis clos. D’autres estiment au contraire qu’il faut laisser à chacun le choix de voir ou de ne pas voir. Plusieurs font part de leur crainte que la diffusion à l’audience – et plus encore le versement de l’enregistrement intégral du dictaphone aux débats, actuellement sous scellé, et qui deviendrait de ce fait accessible aux milliers de parties civiles – ne fasse courir le risque de fuites dans la presse ou sur Internet. Voire que les sons ou les images ne soient « détournés par les organisations djihadistes » qui mettraient la main dessus, redoute Me Aude Rimailho.
Les représentants de l’accusation comme les avocats de la défense ne s’opposent pas à la diffusion. Après une demi-heure de pause, le président Jean-Louis Périès annonce qu’une vingtaine de photos, et non une cinquantaine, ainsi que les trois extraits sonores évoqués seront diffusés vendredi, en début d’audience. Les policiers qui surveillent la salle d’audience et les salles de retransmission seront invités à redoubler de vigilance « pour éviter tout risque de diffusion clandestine ». En revanche, il n’y aura « pas d’autre versement aux débats » : l’intégralité de l’enregistrement du dictaphone restera sous scellés.

Henri Seckel

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Message par ruth 01.04.22 13:04

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104e jour d’audience au procès des attentats du #13Novembre
Journée éprouvante.
La cour va projeter des images de la scène de crime au #Bataclan pour la première fois et diffuser de nouveaux extraits sonores de l’attaque et de la prise d’otages. On entendra un otage parler.

Cet otage est dans la salle. Il ne s’est pas entendu depuis le #13Novembre
Beaucoup de victimes qui ne sont pas venues depuis leurs témoignages au début du procès sont là aujourd’hui.
Certaines avaient les larmes aux yeux avant même la porte d’entrée de la salle d’audience.

Direct du jour , à suivre via
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La salle d'audience est comble. De très nombreuses victimes, principalement du Bataclan sont venues assister à cette audience, d'autant que le président a précisé hier que la diffusion de l'enregistrement sonore ne serait pas retransmise via la webradio dédiée aux parties civiles

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Message par ruth 01.04.22 15:00

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Le débat d'hier à ce sujet

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Message par ruth 01.04.22 17:58

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Message par ruth 01.04.22 18:00

Les débats reprendront lundi avec le retour des enquêteurs belges, la période post-attentat pour S. Abdeslam.

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Message par Lisetoct 03.04.22 2:40

SOCIÉTÉ
PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès du 13-Novembre, la cour diffuse les premières photos du Bataclan et la bande-son du massacre
Vendredi, pour la première fois depuis le début du procès, des photos de la tuerie ont été montrées. Trois extraits d’un enregistrement audio qui a tout saisi, des premiers tirs jusqu’à l’assaut final, ont aussi été produits.


Que montrer ? Qu’entendre ? Cette question hante le procès des attentats du 13-Novembre depuis son commencement, il y a maintenant sept mois. Quel degré de violence une cour d’assises peut-elle assumer au nom de la manifestation de la vérité ?
La cour d’assises spéciale de Paris avait jusqu’ici fait le choix de la pudeur afin de ne pas ajouter à la douleur des parties civiles : seules de rares photos, souvent censurées, ont laissé entrevoir quelques cadavres sur les terrasses parisiennes. Mais on n’avait encore jamais vu d’images de la scène de crime la plus insoutenable : le charnier du Bataclan et ses quatre-vingt-dix morts.

La salle d’audience est comble, comme rarement depuis le début de ce procès. Quelque 250 parties civiles ont fait le déplacement. « On va commencer par l’enregistrement audio », dit le président. Les trois extraits qui vont être diffusés, d’une durée totale d’environ neuf minutes, proviennent d’un fichier de deux heures et trente-huit minutes qui a saisi l’horreur en direct, des premiers tirs jusqu’à l’assaut de la brigade de recherche et d’intervention (BRI). Il s’agit de la bande-son du massacre. Chacun retient son souffle.

Premier audio : l’irruption des terroristes

Le premier extrait dure deux minutes seize. Nous sommes au tout début de l’enregistrement, qui a capté l’irruption des terroristes pendant le concert des Eagles of Death Metal. Les vingt-deux premières secondes de cette séquence avaient déjà été diffusées au début du procès, le 17 septembre 2021, mais le son avait été coupé juste après les premiers coups de feu. Cette fois, on va entendre la terreur qui s’est emparée des 1 498 spectateurs présents ce soir-là.
La cour lance l’audio. On entend les dix dernières secondes du concert : quelques joyeux riffs de guitare retentissent dans la salle, puis ce qu’on prend pour un solo de batterie. On comprend vite qu’il ne s’agit pas de ça, un affreux larsen monte comme un cri… Les tirs se succèdent en rafales, entrecoupés de hurlements. Dans la confusion, on croit entendre : « Planquez-vous », « Putain ! »
Au bout de quarante-cinq secondes, les coups de feu s’interrompent. On n’entend plus que des gémissements et des cris. Puis les tirs reprennent, de façon plus saccadée. Pendant près d’une minute et demie, jusqu’à la fin de l’extrait, la salle d’audience résonne de détonations et de cris entremêlés. La cour a décidé de baisser le son de ces enregistrements afin d’en réduire l’impact émotionnel, si bien qu’on n’entend pas grand-chose des paroles qui ont été prononcées. Quelques bribes de mots, fragments dérisoires de l’enfer, nous parviennent cependant : « Putain ! » L’enregistrement s’arrête.

Deuxième audio : les otages


Quarante et une minutes ont passé. Le déluge de feu s’est arrêté : les trois terroristes ont tiré à plus de 250 reprises durant cette première phase de l’attaque. L’un des assaillants a été tué au rez-de-chaussée par le premier policier arrivé sur les lieux. Les deux autres sont à l’étage, où ils se sont retranchés dans un couloir avec onze otages.

Ce deuxième extrait est plus court, il dure trente-six secondes. On n’entend plus aucun bruit dans le fond, le chaos a laissé place à un calme apparent. Le contraste avec le premier enregistrement est saisissant. Cette séquence a saisi les premiers échanges entre les policiers et l’otage qui avait été désigné comme porte-voix par les assaillants. On l’entend lancer à travers la porte : « Prise d’otage… Ils ont des ceintures explosives… Ne venez pas sinon ils font tout péter ! » Fin de l’extrait.

Troisième audio : l’assaut


Le massacre du Bataclan a commencé depuis maintenant deux heures et trente-deux minutes. A l’étage, la BRI, appuyée par le RAID, l’unité d’intervention de la police nationale, s’apprête à lancer l’assaut dans le couloir pour libérer les otages. Cet extrait est le plus long des trois, il dure six minutes et quarante-cinq secondes. On entend d’abord des voix lointaines qui montent de la fosse : « Un médecin ! Un médecin ! »
Puis cette phrase : « Top caméra ! » Il s’agit d’un homme du RAID qui sécurise le balcon pour permettre à la colonne d’assaut de la BRI de progresser en direction du couloir. Un coup de feu retentit. L’assaut est lancé. Dans la confusion des sons qui nous parviennent, on imagine le frottement des uniformes des hommes de la colonne qui progressent en rang serré. « Poussez pas ! Poussez pas ! Doucement les gars… »
De nouveau, des bruissements, un brouhaha confus : les hommes de la BRI sont arrivés devant la porte du couloir : « C’est une tirante ? – C’est une poussante ! – Allez on pousse ! Allez ! Allez ! »
On devine que la porte a été enfoncée. Des tirs se succèdent en rafales pendant sept secondes. Dans le couloir, un des terroristes vient de vider son chargeur sur le bouclier Ramsès derrière lequel s’abrite la colonne. « Grenade ! Grenade ! », « Allez les gars, on avance. » Une détonation. « Allez, allez, allez ! » Nouvelle explosion. « Cours, cours. » Explosion. « Grenade, grenade, on continue ! » Deux coups de feu. « Bélier ! Bélier ! Bélier ! » Explosion. « Allez, allez ! Go, go, go ! », « On est des otages ! », « On est des otages ! »

Trois minutes sont passées depuis le début de cet extrait. L’assaut est terminé. Tous les terroristes sont morts. Les onze otages sont en vie. La seconde moitié de l’enregistrement fait entendre la longue évacuation des otages du couloir et celle des spectateurs cachés dans des recoins de la salle, enfermés dans des loges, terrés dans des toilettes ou réfugiés dans les faux plafonds. « Les bras en l’air, on lève les bras en l’air ! » Une femme hurle : « Y a mon mari à l’intérieur ! » « Allez, allez, allez, on lève les mains !
– Est-ce qu’on a les otages, là ?
– Oui, ils sont descendus. »
Deux heures et trente-huit minutes se sont écoulées depuis le début de l’attaque. L’enregistrement est terminé. Dans la salle d’audience, chacun reprend son souffle, ose un regard vers son voisin de banc. Sans un mot.

L’horreur en vingt-neuf clichés


« On va maintenant procéder à la projection de certaines photos », dit le président. Une petite dizaine de parties civiles quittent la salle. La régie fait baisser la lumière. Les vingt-neuf prises de vues qui vont s’afficher sur les écrans de la cour d’assises ne sont pas les plus insoutenables. Elles ont été minutieusement sélectionnées en accord avec les avocats de parties civiles pour préserver la dignité des victimes, qui ne sont pas reconnaissables.
Les premières photos ont été prises devant la salle de concerts. On voit l’entrée du Bataclan avec l’affiche du concert du jour : « Eagles of Death Metal ». On progresse ensuite lentement dans le hall, on passe devant le vestiaire. On s’approche lentement de la mort.
La zone du bar. Trois corps gisent le long du comptoir, un homme vêtu de noir, un homme en pantalon beige et une femme en chemisier blanc sur lequel on devine une auréole rouge. Photo suivante : deux jambes étendues au sol apparaissent au loin. Mais l’œil est happé par le premier plan : de longues traînées rouge sombre traversent le plancher de part en part.

La fosse. Plusieurs clichés se succèdent. Ils montrent, sous différents angles, des dizaines de corps. Et toujours ces larges traces brunes au sol. Elles disent le désespoir, l’instinct de survie, les blessés qui ont rampé ici même quelques heures plus tôt et ceux qui ont été traînés vers la sortie par les secours. Dans ce tableau dantesque, une bande rouge vif se détache de la pénombre : le balcon depuis lequel des terroristes ont ouvert le feu.
On monte à l’étage. Le président : « On voit l’escalier où un terroriste s’est fait exploser pendant l’assaut, avec des traces de sang importantes. » On chemine entre les rangées de sièges, puis on redescend près de la scène. Partout, des corps, des corps, des corps. « On peut remettre la lumière, dit le président. On va faire une suspension. »


 Soren Seelow / Le Monde .

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Message par ruth 04.04.22 17:42

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Bonjour à tous,

La 29e semaine débute au procès des attentats du #13Novembre 2015. 105e journée d'audience.

Cette semaine, les enquêteurs belges sont de retour pour aborder les faits après les attentats et la fuite de Salah Abdeslam notamment.

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Message par ruth 04.04.22 23:27

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Message par Lisetoct 05.04.22 8:37

ANTITERRORISME
Attentat de Magnanville : le seul accusé conteste son renvoi devant la cour d’assises
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit examiner, mercredi 6 avril, la requête en annulation des avocats de Mohamed Lamine Aberouz. Le dossier d’instruction est particulièrement fragile.
Par Christophe Ayad
Publié hier à 18h00 /Le Monde ab.


Peut-il y avoir un attentat terroriste sans qu’il donne lieu à un procès ? C’est le problème que pose l’attentat de Magnanville (Yvelines), dans lequel un couple de policiers, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, a été assassiné à son domicile au couteau par un islamiste radical, Larossi Abballa, le 13 juin 2016. L’atrocité de ce crime avait été décuplée par la présence sur place de l’enfant du couple, âgé à l’époque de trois ans et demi, et le fait que le terroriste avait effectué un Facebook Live, en direct depuis le lieu de son crime et juste après les assassinats, dans lequel il déclarait notamment : « Je viens de tuer un policier et je viens de tuer sa femme et derrière moi il y a le petit. Je ne sais pas ce que je vais faire de lui encore. » L’enfant était finalement retrouvé sain et sauf après l’intervention du RAID, à minuit, durant laquelle l’assaillant était tué.

Mohamed Lamine Aberouz, seul accusé − de « complicité d’assassinats terroristes », « kidnapping » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle » − dans cette affaire, conteste son renvoi devant la cour d’assises spéciale. Sa requête d’appel contre l’ordonnance de mise en accusation du 3 décembre 2021 sera examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, mercredi 6 avril.
Au lendemain des faits, l’enquête s’était rapidement orientée vers l’entourage de Larossi Abballa, 25 ans, né à Meulan-en-Yvelines puis ayant vécu dans les communes voisines des Mureaux et de Mantes-la-Jolie. Abballa était déjà connu de la justice pour des faits de radicalisation terroriste. Il avait été condamné, en 2013, pour participation à une filière d’acheminement de combattants djihadistes en zone afghano-pakistanaise avec huit autres individus. Radicalisé dès 2010 sous l’influence de Charaf Din Aberouz, dont la famille, elle aussi d’origine marocaine et sahraouie, était proche des Abballa.

Deux individus restés en contact

L’arrestation de Charaf Din Aberouz, âgé aujourd’hui de 35 ans, à son arrivée au Pakistan en janvier 2011, avait déclenché l’enquête ayant mis au jour cette filière. Aussitôt arrêté, Larossi Abballa avait été accusé puis condamné à trois ans d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, pour avoir participé au groupe en vue de faire le djihad, avoir pris part à des entraînements comprenant des séances d’égorgement de lapins et pour avoir effectué des recherches pour localiser des commissariats à l’aide de logiciels sécurisés.

Malgré une interdiction de communiquer, Larossi Abballa et Charaf Din Aberouz étaient restés en contact à l’issue de leur détention, respectivement en septembre 2013 et en novembre 2015. L’un comme l’autre n’avaient pas dévié de leur idéologie djihadiste, renforcée par un contexte géopolitique favorable avec l’émergence de l’organisation Etat islamique (EI), qui avait proclamé un pseudo-califat, en juin 2014, à cheval sur l’Irak et la Syrie.
Un autre individu appartenant à cette filière afghano-pakistanaise a été soupçonné de complicité dans l’attentat de Magnanville. Il s’agit de Saad Rajraji, lui aussi d’origine marocaine. Malgré des investigations poussées pendant leur détention provisoire, Charaf Din Aberouz et Saad Rajraji ont finalement bénéficié d’un non-lieu à l’issue de l’instruction.
Une seule personne a donc été renvoyée devant la cour d’assises spéciale : il s’agit de Mohamed Lamine Aberouz, aujourd’hui âgé de 28 ans, frère cadet de Charaf Din Aberouz et ami d’enfance de Larossi Abballa. Placé en garde à vue une première fois dans le cadre de cet attentat en avril 2017, il a été relâché pour être réarrêté en décembre 2017, date à partir de laquelle il devient, aux yeux des enquêteurs, le « complice » de Larossi Abballa, son frère passant au second plan. Depuis, il est détenu à la prison de Poitiers-Vivonne (Vienne).

Des soupçons jamais étayés

La raison de ce revirement complet de l’enquête ? L’identification de l’ADN de Mohamed Lamine Aberouz sur le repose-poignet de l’ordinateur de la famille Salvaing-Schneider que Larossi Abballa a utilisé pendant plusieurs heures entre 20 h 30 et minuit. Mais en dehors de cet élément indubitable, aucune autre preuve tangible de la présence de Mohamed Lamine Aberouz sur les lieux de l’attentat n’a pu être établie. L’instruction accumule les hypothèses, les probabilités et tisse un faisceau de présomptions sans parvenir à l’étayer pour autant. Mohamed Lamine est ainsi présenté comme le « guide spirituel » de Larossi Abballa, alors qu’il est établi depuis longtemps que Charaf Din tenait ce rôle.
Le juge d’instruction se réfère à des messages audio d’incitation au passage à l’acte attribués à Mohamed Lamine Aberouz alors qu’aucune expertise ne l’identifie formellement sur ces enregistrements. Pire, l’ordonnance de mise en accusation mentionne « la possible présence d’un deuxième individu au domicile des victimes au moment des faits (…) possiblement confortée par des rumeurs − non confirmées − ayant circulé auprès des voisins (…) ».

Pour les conseils de l’accusé, son ADN, dont on n’a retrouvé aucune autre trace dans la maison mais de nombreux échantillons dans la voiture de Larossi Abballa que M. Aberouz empruntait fréquemment, a été déposé par contact secondaire. « M. Aberouz n’a jamais caché ses opinions, ajoute son avocat Me Vincent Brengarth. Mais j’ose espérer qu’on ne juge pas les opinions en France. » Mohamed Lamine Aberouz appartient, en effet, à la mouvance djihadiste. Il a été condamné pour non-dénonciation de crime terroriste pour avoir été en contact avec Sarah Hervouët, qui avait blessé un policier avec un couteau, en septembre 2016.
Les avocats d’Aberouz, qui dénoncent une instruction biaisée et uniquement à charge, demandent à la chambre de l’instruction d’ordonner un supplément d’information et d’infirmer l’ordonnance de mise en accusation. Selon eux, aller au procès avec un dossier aussi fragile pourrait déboucher sur un fiasco judiciaire. Ce qui ne manquerait pas de susciter un débat houleux, étant donné la charge symbolique de cet attentat et les attentes des parties civiles et des syndicats policiers.

Christophe Ayad

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Message par Lisetoct 05.04.22 11:02

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, la fuite et les derniers mystères de Salah Abdeslam
Le procès a basculé, lundi 4 avril, dans les événements qui ont suivi les attentats, avec la cavale de plusieurs accusés.
Par Henri Seckel / Le Monde

Pleine à craquer pour l’interrogatoire – les silences – de Salah Abdeslam, mercredi 30 mars, puis la diffusion, vendredi 1er avril, du son et des images du carnage du Bataclan, la salle d’audience s’est brutalement dépeuplée et il n’y avait plus grand monde, lundi 4 avril, pour assister au basculement du procès des attentats dans l’après-13-Novembre.
La cour d’assises spéciale de Paris se plonge, pendant deux semaines, dans l’ultime chapitre de l’enquête : la cavale de plusieurs accusés dans les heures et les jours suivant les attaques. Il restera encore à entendre les experts psychiatres et psychologues, quelques parties civiles sur liste d’attente depuis l’automne, le réquisitoire et les plaidoiries, et la cour pourra rendre son verdict, attendu le 24 juin.


Que faisait donc Salah Abdeslam pendant que Paris sombrait dans l’horreur le 13 novembre 2015 ? L’intéressé devait avoir la parole à ce sujet mercredi 13 avril, mais plus grand monde n’espère qu’il livre les mystères entourant son emploi du temps et ses intentions ce soir-là. Lundi, deux enquêteurs sont venus présenter ce que l’on sait des premières heures de sa fuite, en France puis en Belgique, à partir de 21 h 59, point de départ de leurs exposés.

A cette heure-là, trois bombes ont déjà explosé au Stade de France, les terrasses des 10e et 11e arrondissements ont été ravagées, l’attaque du Bataclan a débuté depuis douze minutes. Salah Abdeslam, après avoir déposé les kamikazes au stade, gare sa Clio place Albert-Kahn, dans le 18e arrondissement, dans le nord de Paris.

En attendant d’improbables réponses


« J’ai renoncé à enclencher ma ceinture », avait-il dit, mercredi, sans aucune précision, laissant l’auditoire à ses interrogations. A quel moment a-t-il renoncé ? En déposant les terroristes au Stade de France, à Saint-Denis ? Dès lors, pourquoi ne pas avoir regagné la Belgique immédiatement au lieu d’entrer dans Paris ?
Pourquoi s’être arrêté dans le 18e arrondissement ? Faut-il y voir un lien avec le message de revendication de l’Etat islamique, qui, le lendemain, mentionnera par erreur le 18e arrondissement parmi les lieux des attaques ? Salah Abdeslam, seul membre des commandos à s’y être rendu, devait-il s’y faire sauter ? Quelques heures après les attentats, raconte l’enquêteur à la barre, il expliquera à des amis « qu’il est entré dans un bar mais qu’en voyant des jeunes, il n’a pas activé sa ceinture ».
En attendant d’improbables réponses de Salah Abdeslam, on se contente de cheminer dans le « monde des hypothèses », selon la formule de son avocat, Martin Vettes. Le métro parisien devait-il être visé ? C’est ce que suggère le sous-dossier titré « Groupe métro », à l’intérieur du dossier « 13 novembre » qu’abritait un ordinateur de la cellule terroriste. L’intéressé lui-même a dit aux enquêteurs avoir emprunté la ligne 4, voisine du lieu où il venait de stationner la Clio, « pour une ou deux stations ».


Ce que l’on sait : à 22 h 31, Salah Abdeslam, qui vient d’acheter une puce dans un taxiphone du 18e arrondissement, appelle son ami – et coaccusé – Mohammed Amri, à Bruxelles, pour lui demander de venir le chercher, car il a eu, dit-il, « un accident de voiture ». Impossible, répond Amri, qui travaille au Samusocial jusqu’à 2 heures. La panique semble gagner Abdeslam, qui multiplie les appels à Mohammed Amri et à Hamza Attou, autre coaccusé, pour organiser sa mise à l’abri, et appelle même – vainement – à l’aide un cousin parisien qui s’étonnera de cette requête après trois ans sans nouvelles, et ira faire un signalement à la police.



De Châtillon à Bruxelles


2 heures du matin, Mohammed Amri a fini son travail, lui et Hamza Attou se mettent en route vers la France. Entre-temps, Salah Abdeslam s’est rendu à l’autre bout de la ville, à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine (pourquoi ? mystère) ; il a abandonné son gilet explosif dans une rue ; commandé de la nourriture au McDonald’s ; trouvé refuge dans l’immeuble d’en face ; rencontré deux adolescents dans la cage d’escalier. Il se présente à eux comme « Abdel », dit avoir eu « un problème de voiture », et demande qu’on lui ouvre la porte de l’immeuble « par crainte des attentats ». Ils tuent le temps. Les deux adolescents suivent la soirée tragique en vidéo sur un téléphone. Salah Abdeslam se joint à eux. Ils évoquent des actes « barbares ». Il ne dit rien. Il s’assoupit. Ils s’en vont.
Amri et Attou arrivent à Châtillon vers 5 h 30, embarquent leur ami et regagnent la Belgique. Sur la route, où Salah Abdeslam leur livre des aveux brouillons et contradictoires, le trio est contrôlé trois fois, mais poursuit son chemin : Abdeslam n’est pas encore recherché.
Arrivée à Bruxelles vers 11 heures, le fugitif achète des habits neufs, entre chez le coiffeur, en ressort les cheveux courts et la barbe rasée. Ali Oulkadi – coaccusé, lui aussi – passe le prendre en voiture et le dépose à quelques kilomètres, non loin de ce qui sera sa première planque. « C’est la dernière fois qu’on se voit », lui dit le futur ennemi public numéro un. L’écran géant montre sa silhouette sombre, au loin, captée une dernière fois par la vidéosurveillance bruxelloise. Salah Abdeslam s’apprête à disparaître pendant quatre mois.


 Henri Seckel

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Message par ruth 07.04.22 0:04

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Jour 107 au procès des attentats du #13Novembre 2015
La cour va entendre des enquêteurs belges. Sur la cavale de Salah #Abdeslam et d'autres co-accusés, impliqués dans les attentats de Bruxelles. On évoquera leurs interpellations. Abdeslam a été arrêté le 18 mars 2016 en Belgique

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Message par Lisetoct 07.04.22 10:47

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Message par ruth 08.04.22 21:37

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Bonjour à tous,

La 109e journée d'audience du procès des attentats du #13Novembre 2015 est de nouveau une journée importante.

Car l'un des témoin attendus est celle qui a permis à la police de retrouver la trace d'Abdelhamid Abaaoud, alors qu'il préparait une nouvelle attaque

---‐---------'
Voici le témoignage de "Sonia" devant la cour
Merci à elle

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Message par Lisetoct 09.04.22 7:30

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, le retour de l’imperturbable juge d’instruction belge
Isabelle Panou, qui a instruit le dossier des attentats pendant cinq ans, était de nouveau à la barre, jeudi, pour défendre son enquête face aux critiques de la défense.
Par Henri Seckel / Le  Monde le 08/04/2022


Les enquêteurs belges qui ont témoigné au procès des attentats du 13-Novembre l’ont tous fait depuis Bruxelles, par écrans interposés, dissimulés derrière l’anonymat d’un matricule (« PFB 446 906 682 »). Isabelle Panou est là, en chair et en os, et décline évidemment son identité. Elle fut la juge d’instruction saisie de l’enquête sur les attentats du 13-Novembre.

Les premiers nous avaient habitués à de sobres costumes et une parole compassée. Jeudi 7 avril, la seconde a assis sa silhouette ronde, sa robe violette et ses joues roses à la barre, et après tant de témoignages d’enquêteurs soporifiques sur la forme et parfois indigents sur le fond, revoir Isabelle Panou, son exubérance et sa maîtrise du dossier, avait quelque chose d’enthousiasmant.

« Revoir », car on avait déjà vu la magistrate de 53 ans, venue à la barre pour présenter l’enquête de sa vie. C’était le 14 septembre 2021, ce procès avait cinq jours. Les avocats de la défense n’avaient pas pu lui poser de questions. Elle avait promis de revenir s’ils le souhaitaient. La revoilà. « Il s’est passé un certain nombre de choses, depuis, au cours de cette audience », commence le président de la cour, Jean-Louis Périès.
Il s’est notamment passé les « révélations » de Mohamed Abrini et de Salah Abdeslam, les deux accusés principaux. Le premier a reconnu avoir été un temps « prévu » pour les attentats de Paris, et affirmé qu’il y avait renoncé quelques jours avant – et non la veille, comme le soutient l’accusation. Le second a, quant à lui, expliqué n’avoir jamais eu le projet de participer aux attentats, et n’avoir dû son statut de kamikaze qu’à la défection de dernière minute d’Abrini. « Magie de la cour d’assises », a ironisé la juge, faisant part de son « étonnement » face à ces versions qu’elle n’avait jamais entendues en cinq ans d’instruction, avant de rappeler longuement les éléments à charge recueillis contre l’un et l’autre, pour le plus grand bonheur de l’accusation.

Mais depuis le premier passage d’Isabelle Panou à la barre, il s’est aussi « passé un certain nombre de choses » favorables à la défense : au fil des mois, l’audience a mis en lumière d’importantes failles dans l’instruction et la fragilité des indices retenus contre certains accusés. De nombreux avocats de la défense attendaient donc la juge le couteau entre les dents. Las, ils se les sont finalement cassées sur la carapace de ce témoin hors norme, dont le cuir éprouvé par plus de dix ans d’antiterrorisme a résisté sans trop de mal à deux heures d’offensives répétées.

Imperturbable

On en a pourtant vu, à cette audience, des témoins rudoyés par la défense perdre leurs moyens, balbutier, se ratatiner. Pas le genre d’Isabelle Panou, qui n’a pas hésité à déplorer plusieurs fois que les débats « tournent en rond », à rappeler à l’ordre les avocats un peu trop véhéments à son égard en réclamant « élégance et cordialité », et à s’excuser elle-même pour son ton « peut-être un peu cassant ». Isabelle Panou a défendu bec et ongles son instruction, intarissable, imperturbable face à la tempête venue des bancs de la défense


Imperturbable, par exemple, face à Martin Vettes, avocat de Salah Abdeslam, qui déplorait qu’elle reste « figée » dans ses certitudes comme s’il ne s’était « rien passé » depuis le 14 septembre, et regrettait qu’elle n’ait pas assisté au procès : « Vous auriez vu les failles béantes de l’enquête belge, qui ont suscité beaucoup de colère et d’indignation partout dans cette salle. Je suis convaincu que si vous étiez venue, vous seriez présente aujourd’hui avec peut-être un tout petit peu plus d’humilité.
– Est-ce qu’il y a des failles dans une instruction, de manière générale ? Il y en a, a-t-elle rétorqué. Je dis aussi que si elles étaient si béantes, je trouve ça dommage qu’on ne me l’ait pas signalé sur les cinq années d’instruction. »

« Il est peut-être assez vain de vouloir vous faire assumer des insuffisances de votre propre enquête », a estimé, dans sa grande sagesse, Christian Saint-Palais, avocat de Yassine Atar, après avoir échoué à mettre son interlocutrice en défaut. Pour essayer de l’amadouer, il avait tenté la carte de l’humour lors de ses premiers mots : « L’exercice auquel nous vous demandons de vous livrer est difficile, mais j’ai eu l’impression que vous vous y livriez sans déplaisir.
– C’est vous qui le dites. J’adore Paris, mais à part ça… »

La juge bruxelloise s’est montrée tout aussi imperturbable face à Orly Rezlan, avocate de Mohamed Bakkali, qui jugeait la procédure « viciée » par les conditions scandaleuses, selon elle, des interrogatoires menés pendant l’instruction – pas d’enregistrement vidéo, propos mal retranscrits, etc. « Les auditions ne sont jamais filmées en Belgique, a répondu la juge du tac au tac. Vous me dites que ça s’est mal passé, mais je n’ai vu aucune plainte, ni à la police ni auprès du procureur du roi. Et puis une audition est signée [par l’accusé et son avocat]. Pourquoi signe-t-on si elle est mauvaise ? L’avocat qui signe et qui dit ensuite que ce n’était pas la vérité est soit sot, soit incompétent, soit les deux. » Réponse modérément appréciée sur les bancs de la défense.


« Je vous ai cru, madame Panou ! »

Imperturbable, enfin, même lorsqu’il y aurait eu de quoi être perturbé, comme par exemple face à Farid Kharkhach, la détresse incarnée. L’audience a démontré qu’on avait fait porter à cet accusé un chapeau un peu grand pour lui, et que ses cinq années de détention provisoire semblaient démesurées en regard des faits commis – un rôle d’intermédiaire pour quelques faux papiers dont il ne savait manifestement pas qu’ils étaient destinés à des terroristes.

Farid Kharkhach, depuis le box, s’est adressé à la juge, qu’il accuse de lui avoir fait subir des pressions lors de son interrogatoire. « Pourquoi elle a ramené ma femme, qui venait d’accoucher, devant moi avec des menottes ? Parce que comme ça j’étais prêt à tout avouer ! Elle m’a dit que si je reconnaissais la radicalisation de M. El Bakraoui [le destinataire des faux papiers], elle relâchait ma femme tout de suite et elle me relâchait le lundi. Ce moment-là, je l’oublierai jamais. Je vous ai cru, madame Panou ! Et ça fait cinq ans et demi que je pourris en prison ! »

Isabelle Panou ne s’est pas démontée : « Si un magistrat instructeur en arrive à ne pas être capable de se contrôler et à faire pression sur un individu pour obtenir des aveux, je pense que ça aurait fortement intéressé le Conseil supérieur de la magistrature. » Inflexible, la juge Panou a parfois donné l’impression étrange, sur certains points litigieux, de croire que marteler sa conviction suffirait à la rendre convaincante. Mais, en face, la défense, qui imaginait marquer des points, n’en a pas marqué un seul.


    Henri Seckel.

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Message par Kassandra88 09.04.22 9:19

Procès du 13 Novembre : «Mon sacrifice était nécessaire», raconte celle qui a fait tomber Abaaoud
Soraya a dû changer d’identité et de vie depuis que son témoignage, capital, a permis de neutraliser Abdelhamid Abaaoud et d’éviter d’autres attentats. Elle a livré sa déposition à la Cour d’assises spéciale de Paris ce vendredi, via une visioconférence qui masquait son visage.

Par Timothée Boutry et
Pascale Égré

Le 16 novembre 2015, à 14h56, elle est la 2 463e personne à contacter le numéro vert mis en place par la police après les attentats du 13 novembre. Ses propos sont « confus et désordonnés » mais, comme le relate un commissaire de la sous-direction antiterroriste (SDAT), ils retiennent toute l’attention du service, mobilisé pour retrouver les deux membres du commando des terrasses en fuite. Et pour cause, cette interlocutrice « providentielle » raconte avoir rencontré la veille Abdelhamid Abaaoud, « la cible numéro 1 des services de renseignement français et étrangers ».

Contrainte de vivre sous une identité d’emprunt depuis ce courageux témoignage, Soraya - son ancien prénom - dépose ce vendredi devant la Cour d’assises spéciale en visioconférence derrière une porte opaque. Même sa voix est modifiée. « Une vie n’a pas de prix. Je ne regrette pas ce que j’ai fait et je ne le regretterai jamais », livre cette mère de famille à l’existence chamboulée.

À l’époque bénévole aux Restos du cœur, Soraya a renoué depuis peu avec une certaine Hasna Ait Boulahcen. Elle héberge cette jeune femme de 26 ans en galère, rencontrée trois ans plus tôt. Elle a certes découvert une jeune femme « niqabée » (en voile intégral) et appris qu’une partie de sa famille était radicalisée mais la générosité de Soraya ne se négocie pas. « Le jour des attentats on regardait le match de foot puis on a vu un flash info, retrace cette ombre à la voix caverneuse. Hasna est passée devant la télé en rigolant disant que c’était des mécréants et que c’était normal. » Deux jours plus tard, le 15 novembre, son hôte lui apparaît surexcitée : un homme vient de l’appeler depuis l’étranger pour lui demander de récupérer son cousin qui a des problèmes. « Je lui ai demandé : quel cousin ? Quels problèmes ?, se souvient Soraya. Elle m’a parlé d’un garçon de 17 ans vivant dehors. »

« Il avait le regard froid et livide »
La mère de famille et son compagnon accompagnent Hasna à l’endroit indiqué, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). « Elle était guidée par téléphone mais il n’y avait personne et je lui ai dit qu’elle était sans doute victime d’une caméra cachée », se souvient Soraya quand, soudain, un homme « avec des chaussures orange », émerge d’un buisson. « Hasna l’a serré dans les bras en lui disant : Hamid, t’es vivant ! Lui m’a serré la main et je le regrette encore », poursuit-elle. L’homme décline son identité - Abdelhamid Abaaoud -, clame sa participation aux attaques – « les terrasses c’est moi » -, demande à sa cousine de lui trouver un hébergement et assure qu’il n’a pas fini son « travail ».

« Il avait le regard froid et livide », assure Soraya, dûment prévenue qu’elle subirait le même sort que les victimes des attentats si elle venait à parler. Le lendemain pourtant, après une nuit sans sommeil, quand elle revoit à la télévision le visage du cadre de Daech censé se trouver en Syrie, sa décision est prise : elle profite d’une absence d’Hasna pour prévenir la police.

À l’autre bout du fil, on se méfie, on ne la croit pas. « On était face à deux sombres scénarios, avait indiqué ce vendredi en début d’audience l’enquêteur « SDAT 99 ». Soit Abdelhamid Abaaoud était présent et c’était un cataclysme sans précédent puisqu’il avait réussi à s’infiltrer au cœur de l’Europe sans être repéré. Soit c’était un guet-apens de l’État islamique. » Ce sera l’option numéro 1. Convoquée dans les locaux du service l’après-midi du 16 novembre, Soraya redéroule son histoire et donne le numéro de téléphone d’Hasna.

« J’ai sacrifié ma vie, ma famille, oui mais je suis bien là. J’ai fait mon devoir de citoyenne »
Elle ne cessera plus d’informer la SDAT à chaque nouvelle information glanée. Pour faire parler Hasna, elle n’hésite pas à la faire boire. Ainsi apprend-elle que le terroriste souhaite rapidement s’en prendre au quartier de La Défense. Elle dégote aussi l’adresse de la planque trouvée à Saint-Denis grâce à Jawad Bendaoud. Elle la presse d’appeler la police mais sans succès. « Je lui montrais les photos des victimes des attentats, je lui disais : tu vas contribuer à ça mais elle se disait incapable de dénoncer son cousin. Elle avait été amoureuse de lui, elle était fascinée. »

Les événements se précipitent le 17 novembre quand, à 20h13, les policiers en surveillance devant le « buisson conspiratif » d’Aubervilliers aperçoivent deux hommes en sortir. Abdelhamid Abaaoud est bien là. Son comparse sera ultérieurement identifié comme Chakib Akrouh, un belgo-marocain de retour de Syrie. « SDAT 99 » en est convaincu : « Quelque chose s’est mal passé le 13 novembre » pour qu’un homme tel qu’Abaaoud passe quatre jours dans un buisson humide sans solution de repli et fasse appel sans précaution à une cousine. Selon son analyse, un « imprévu » s’est produit, précipitant le djihadiste d’« une campagne d’attentats séquencés » à un « trajet erratique ». Sa conviction : des attaques simultanées auraient dû frapper ce soir-là les aéroports de Schipol à Amsterdam (Pays-Bas) et Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris.

La suite est connue. Grâce aux informations de Soraya, Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh et Hasna Aït Boulahcen sont localisés rue du Corbillon où ils périront lors de l’assaut du Raid lancé le 18 novembre à 4h20 sur l’immeuble. Félicitée par le président Jean-Louis Périès et par les avocats des parties civiles pour son « geste courageux qui a permis d’éviter d’autres attentats », Soraya survit tant bien que mal dans cette clandestinité imposée. « En comparaison de toutes les vies sauvées, mon sacrifice était nécessaire mais il est lourd, souffle-t-elle. Tous les ans à la même époque, je pleure. Je repense aux personnes décédées. Je m’interdis d’être victime. J’ai sacrifié ma vie, ma famille, oui mais je suis bien là. J’ai fait mon devoir de citoyenne. »

source: le Parisien.



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Message par ruth 09.04.22 11:25

Celui qui sauve une seule vie sauve le monde entier."

Cette citation talmudique (reprise dans le Coran) s'applique parfaitement à "Sonia" et au-delà.
Merci à elle

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