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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

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Message par Lisetoct Jeu 27 Jan 2022, 10:54

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, le silence inattendu de Mohamed Bakkali : « Ce n’est pas un caprice, je ne peux plus »
Soupçonné d’être l’un des logisticiens, l’accusé, qui s’était beaucoup exprimé lors de l’examen de sa personnalité, a fait valoir son droit au silence.
Par Pascale Robert-Diard / Le Monde .


Un mot, d’abord, de l’atmosphère. Un procès, c’est un dossier, mais c’est aussi un rythme, une maïeutique, une sorte de circuit fermé à énergie renouvelable. Chaque journée d’audience puise dans celle de la veille, s’en nourrit, s’en enrichit, et prépare déjà celle du lendemain. Ainsi se construit pas à pas le récit d’une vérité judiciaire.

      La durée exceptionnelle du procès des attentats du 13-Novembre, ouvert en septembre 2021 et dont l’issue est prévue en juin, la complexité d’un dossier qu’il a fallu découper en tranches, constituent un premier obstacle à cette alchimie de l’audience. Les aléas sanitaires en ont ajouté un autre, en imposant à deux reprises une semaine de suspension depuis début janvier, ce qui a conduit à hacher les interrogatoires et à en modifier l’ordre. Ces à-coups commencent à peser sur les acteurs du procès, accusés, magistrats et avocats. Et cela s’est particulièrement senti, mercredi 26 janvier.
Tout était prêt pour l’interrogatoire de Mohamed Bakkali, 34 ans, auquel il est reproché d’avoir convoyé des membres du commando et d’avoir loué des planques pour eux en Belgique. Le moment était attendu, tant l’accusé s’était distingué de ses voisins de box lors de son rapide examen de personnalité en novembre 2021. L’aisance de son expression, le désir qu’il manifestait de s’expliquer sur son parcours, le soin et la réflexion qu’il apportait à ses réponses, sa réussite d’une licence de sociologie en détention aiguisaient l’intérêt.

Mohamed Bakkali présente en outre une autre singularité : il est à la fois l’un des rares accusés dont le casier judiciaire est vierge, et celui sur lequel pèse une condamnation à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, prononcée en décembre 2020 dans un autre procès terroriste, celui de l’attentat du Thalys, dont il a fait appel, contestant vigoureusement son implication.


Mohamed Bakkali, donc, se lève et s’approche du micro. Le président Jean-Louis Périès a ouvert une chemise cartonnée et s’apprête à lui poser les questions sur cette première phase d’examen au fond, relatif à sa conception de la religion.
« Je n’ai plus la force de me battre et de m’expliquer »
« Je voulais vous dire quelque chose avant. J’ai eu un autre procès. Je me suis expliqué longuement. J’ai eu une condamnation à laquelle je ne m’attendais pas. Quoi que je dise, quoi que je fasse, ma parole n’a pas de valeur. J’ai eu beau jouer le jeu, ça n’a rien changé. Il y a eu [au début du procès] les cinq semaines de parties civiles. Ça m’a achevé. Je n’ai plus la force de me battre et de m’expliquer. La réalité, c’est que je ne sais plus quelle personne j’étais à l’époque. Je vais faire valoir mon droit au silence… »
La surprise, mêlée de déception, se lit sur les visages de la cour. Mohamed Bakkali reste debout, l’air grave, face au micro.
« Ce n’est pas un caprice. Je ne peux plus. Ce que je renvoie est très différent de ce que je dis réellement. Je l’ai fait une fois, je me suis battu, j’ai été condamné pour quelque chose que je n’ai pas fait. »

Le président, Jean-Louis Périès, espère le faire fléchir.
« Je me permets d’insister. Vous dites que vous n’avez pas été écouté par une autre juridiction. J’ai envie de vous dire, tentez votre chance devant nous. Votre silence risque de vous être défavorable…
– Je suis dans une situation où tout est défavorable… Quoi que je fasse, tout sera considéré comme de la ruse. C’est ma décision. Mes avocats auraient préféré que je parle… Je ne doute pas que ce soit difficile pour vous et les autres parties. C’est ma capacité de survivre, après six ans d’isolement. Je n’ai pas envie de me plaindre, parce que, encore une fois, ça va être mal interprété.
– Donc, on prend vos déclarations [pendant l’instruction] et vous les confirmez, c’est ça ? »
Mohamed Bakkali répond un « oui » mal assuré et demande l’autorisation de se rasseoir.
« N’hésitez pas à demander la parole », insiste le président.

Une audience hachée

De parole, il n’y en aura plus. Jean-Louis Périès plonge dans ses notes, lit les extraits de procès-verbaux dans lesquels Mohamed Bakkali avait d’abord expliqué : « Je ne suis pas d’accord avec les exactions. Mais ça reste des musulmans et ma religion m’interdit de critiquer des musulmans devant des non-musulmans », avant d’ajouter : « Je suis contre le meurtre d’innocents. »
« On avait envie de vous poser des questions sur ces propos… »
La cour aurait aussi aimé l’entendre sur les documents trouvés chez lui en perquisition, témoignant d’un intérêt manifeste pour l’islam radical et le djihad, parmi lesquels une photo d’Oussama Ben Laden et une d’Amedy Coulibaly, l’auteur des attentats de Montrouge et de l’Hyper Cacher, en janvier 2015.
« Il y a aussi une photo de Benoît XVI, avait-il répliqué. Est-ce que ça veut dire que j’ai une appétence pour le christianisme ? » Il avait précisé : « D’une manière générale, je ne suis pas en phase avec cette pensée radicale. » Il assumait alors ce qu’il appelait une pratique « orthodoxe » de l’islam. Aux parties civiles qui tentent, chacune dans leur registre, de le faire revenir sur sa décision, Mohamed Bakkali oppose le même mutisme.

On en était là lorsque son frère aîné, Abdelmajid, fut appelé à la barre des témoins. Même corpulence, même regard vif, même voix grave, même aisance réfléchie dans ses mots. L’électromécanicien de 38 ans, qui vit et travaille en Angleterre, évoquait avec finesse et conviction sa propre pratique de l’islam. En lui apparaissaient à la fois un double et une frontière. Abdelmajid Bakkali en disait beaucoup sur le musulman pieux et pacifiste que son frère Mohamed avait été et qu’il aurait pu demeurer.
Qu’est-ce qui avait motivé son évolution ? Quelles amitiés ? Quelles circonstances ? Il y aurait eu à apprendre. Mais était-ce la déception née du silence inattendu gardé par l’accusé ? La frustration d’une audience hachée qui semble fermer les hommes du box au lieu de les ouvrir ? Les questions adressées par la cour, puis par les parties civiles, se sont muées en interrogatoire agressif, presque suspicieux, à l’égard d’un témoin qui cherchait posément à expliquer. L’occasion a été manquée.

Pascale Robert-Diard

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Message par ruth Ven 28 Jan 2022, 14:43

La cour se penche aujourd'hui sur le cas de Mohammed Amri, venu chercher S. Abdeslam a Paris, après les attentats avec un autre accusé.
S. Abdeslam l'avait appelé la nuit même du 13 novembre.

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par Lisetoct Sam 29 Jan 2022, 11:19

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
« C’est quoi, la radicalisation ? » : au procès du 13-Novembre, la délicate question des signes extérieurs de djihadisme
Mohammed Amri, jugé pour avoir aidé Salah Abdeslam à fuir après les attentats, a été interrogé vendredi. Deux questions, qui fondent son chef d’accusation, ont traversé les débats : est-il radicalisé ? Et savait-il que Salah Abdeslam l’était ?
Par Soren Seelow Le Monde 31/01/2022.


Dans la soirée du 13 novembre 2015, tandis que la tuerie du Bataclan était en cours, Salah Abdeslam avait demandé à deux copains de quartier, originaires comme lui de la commune bruxelloise de Molenbeek, de venir le chercher à Paris au motif qu’il serait tombé en panne de voiture. Mohammed Amri avait attendu la fin de son travail au Samusocial de Bruxelles, à 2 heures du matin, pour embarquer son ami Hamza Attou et rouler à tombeau ouvert vers Paris à la rescousse de son ami. Sur le chemin du retour, Salah Abdeslam avait confié à ses deux sauveurs son rôle dans les attentats, avant de disparaître dans les rues de Bruxelles.

Une image intrigue depuis le début du procès des attentats du 13-Novembre : des deux accusés qui ont aidé Salah Abdeslam à partir en cavale, l’un comparaît libre et l’autre détenu. Mohammed Amri, qui était interrogé, vendredi 28 janvier, sur son rapport à la religion, assiste à son procès enfermé dans un box vitré, avant de regagner tous les soirs sa cellule. Son compagnon de route, assis sur un banc devant lui, goûte aux joies des transports en commun après chaque journée d’audience.
La différence entre les sorts des deux complices tient à trois lettres : AMT, pour « association de malfaiteurs terroriste ». Tous deux sont renvoyés pour « recel de terroriste », une peine passible de six ans de prison, mais Mohammed Amri est également jugé pour AMT, une infraction aussi subtile que plastique pour laquelle il encourt vingt ans de réclusion. Il existe deux façons d’être attrapé par le filet d’une AMT dans un dossier terroriste : soit parce qu’on est soi-même radicalisé, soit parce qu’on a aidé un tiers en ayant conscience qu’il l’était.


« Des personnes ont abusé de sa gentillesse »

Mohammed Amri est-il radicalisé ? Sur l’écran de la cour d’assises spéciale de Paris apparaît une jeune femme aux cheveux blond vénitien. Kim T., une Belge convertie de 31 ans, est puéricultrice. Elle est surtout l’épouse de Mohammed Amri, « son tout, son petit bijou », dit-elle. Vive et spontanée, cette fan de « Secret Story » est son principal témoin à décharge. Un détail qui n’en est pas un : elle n’est pas voilée.
La jeune épouse dresse le portrait d’un mari « introverti », un peu mou et « gros consommateur » de cannabis. « Les stupéfiants étaient un problème dans le couple, jamais la religion. Je n’ai jamais eu aucun doute, il n’était pas radicalisé. Il n’était même pas régulier dans sa pratique… Ce n’était pas un meneur, plutôt un suiveur, même à la maison, ajoute-t-elle en étouffant un rire attendri. Il est extrêmement gentil, trop bon. Il aime aider. Il se sentait utile au Samusocial, il apportait de la chaleur humaine à des gens à la rue. Des personnes ont abusé de sa naïveté.
– Il n’aurait pas pu dire à son ami Salah “tu te débrouilles” au lieu d’aller le chercher à Paris ?, intervient la cour.
– Il n’est pas comme ça, malheureusement. Il accepte toujours, sans réfléchir… »

« Brahim n’était pas radicalisé »




A ce stade de l’audience, on se laisse doucement convaincre que Mohammed Amri, victime de sa candeur et de ses amitiés, n’est pas radicalisé. L’instruction n’a d’ailleurs mis au jour aucun élément en ce sens, en dehors d’une poignée d’anachid (chants religieux musulmans) aux titres inquiétants retrouvés sur son téléphone. Mais, hors du foyer conjugal, Mohammed Amri fréquentait les frères Brahim et Salah Abdeslam, et a même aidé ce dernier à louer des voitures qui serviront à la préparation des attentats. La seconde question qui sous-tend son AMT s’invite aux débats : était-il conscient que les frères Abdeslam étaient radicalisés ?

Mohammed Amri se lève dans le box. C’est à son tour de répondre aux questions. Aussi amorphe que sa femme est alerte, il éprouve les plus grandes difficultés à suivre les échanges et demande souvent de répéter la question avant même le point d’interrogation. Le président le questionne sur son expérience de barman et de dealeur aux Béguines, le café tenu par Brahim Abdeslam, au printemps 2015, à une époque où ce dernier regardait régulièrement des vidéos de l’organisation Etat islamique dans l’établissement.
« Brahim n’était pas radicalisé, je peux vous le dire, lance l’accusé à propos du kamikaze du Comptoir Voltaire. Tout le monde pense avoir mal compris.
– Vous voulez dire que vous n’aviez pas vu sa radicalisation ?, suggère le président.
– C’est pas que je l’ai pas vue ; il n’était pas radicalisé pour moi. Quelqu’un de radicalisé ne fume pas de shit, ne serre pas la main des femmes. Brahim faisait tout ça. Peut-on dire qu’il était radicalisé ? Pour moi, non. »


Un café du commerce de la question djihadiste

La notion d’AMT percute un autre concept, tout aussi délicat à définir : quels sont les signes extérieurs de radicalisation dans un quartier – Molenbeek – où chacun, ou presque, connaît quelqu’un parti combattre en Syrie ? A en croire Mohammed Amri, Les Béguines étaient une sorte de café du commerce de la question djihadiste, un lieu de banalisation d’images et de discours qui ne faisaient plus frémir personne.
 
« Si regarder des vidéos djihadistes, c’est pas de la radicalisation, à quel moment est-on radicalisé ?, tente une avocate de parties civiles.
– C’est quoi la radicalisation ? Il y a plusieurs formes de radicalisation. Y a un radicalisé gentil et un radicalisé violent, si on peut dire. Pour moi, Brahim n’était pas radicalisé, ni Salah…
– Alors, c’est quoi la radicalisation ?
– A l’époque, on appelait ça les barbus. Aujourd’hui, on dit radicalisés. Les radicalisés ne fréquentent pas un café où on fume, ne boivent pas d’alcool, ne fréquentent pas des filles, ils vivent et mangent religion. Il y a aussi des radicalisés qui condamnent l’Etat islamique. Mais je ne suis pas un spécialiste… »
Negar Haeri, avocate de Mohammed Amri, fait remarquer que les policiers belges ne devaient pas l’être davantage, puisqu’ils avaient libéré Salah Abdeslam à l’issue de sa garde à vue, quelques mois avant les attentats, estimant qu’il ne présentait « aucun signe extérieur de radicalisme ».

Soren Seelow

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Message par ruth Mar 01 Fév 2022, 13:30

Sophie Parmentier (@sophparm) Tweeted:
Semaine 20, jour 74 au procès des attentats du #13Novembre
La cour poursuit ses interrogatoires d'accusés.
Aujourd'hui, l'accusé Yassine Atar, dans le box.
Son frère, Oussama Atar, commanditaire présumé, fait aussi partie des accusés, mais il est absent, présumé mort en #Syrie [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Message par Invité Mar 01 Fév 2022, 20:25

Pour ceux qui s'intéressent à la psychologie, l'expertise du psychiatre Daniel Zagury c'est fort intéressant.

Procès des attentats du 13 Novembre : ce que les experts psychiatres écrivent sur Salah Abdeslam
Le rapport psychiatrique du principal accusé des attentats du 13 novembre 2015, réalisé en novembre 2021 alors que le procès avait déjà commencé, cerne une personnalité enfermée dans le «bréviaire radical». Les spécialistes suggèrent qu’il pourra peut-être évoluer.
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Salah Abdeslam est « un humain plutôt ordinaire qui s’est lui-même engagé dans la déshumanisation totalitaire ». Pour les experts psychiatres qui ont enfin pu s’entretenir avec l’accusé phare du procès des attentats du 13 Novembre, le natif de Bruxelles (Belgique) a fait le choix d’un « engagement absolu » au service de l’État islamique. En cela, ils ont retrouvé dans son discours de légitimation des actes terroristes celui de nombreux autres radicalisés.
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Mais, et c’est tout l’intérêt de l’expertise des docteurs Bernard Ballivet et Daniel Zagury, datée du 30 décembre 2021 et versée ce mardi aux débats, l’unique membre des commandos encore en vie serait certes un perroquet mais « un perroquet intelligent ». Sa « personnalité antérieure semble ne pas avoir été enfouie », constatent-ils. « Le maintien, le renforcement ou la perte de ses identités d’emprunt sera l’un des enjeux du procès et de ses suites », avancent les praticiens qui n’excluent donc pas que cette cuirasse idéologique se fissure.
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« En temps de guerre, il faut choisir son camp »
Pendant l’instruction, Salah Abdeslam avait toujours refusé le principe de l’expertise psychiatrique. Après une nouvelle demande formulée en avril 2021 par le président de la cour d’assises Jean-Louis Périès et un nouveau refus en juin, l’accusé a finalement accepté un entretien unique de deux heures et demie le 12 novembre, c’est-à-dire un mois après l’ouverture du procès.
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« Le témoignage des victimes n’est pas agréable à entendre », a-t-il d’ailleurs confié aux deux experts, indiquant notamment avoir été marqué par la déposition d’une mère ayant perdu son fils lors des attaques. Lors de cet échange, Salah Abdeslam s’est montré courtois mais pudique. Il a refusé de s’exprimer sur les faits dont il est accusé.
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Comme son examen de personnalité l’avait déjà suggéré, les psychiatres constatent que l’année 2010 est une première rupture. Élevé par une famille aimante qu’il idéalise, l’enfant qui se rêvait pilote d’avion et était un élève moyen, se présente comme quelqu’un de gentil et généreux. Il a un emploi stable et des amis avec lesquels il aime faire la fête. Mais cette année-là, il passe cinq semaines en prison pour une tentative de cambriolage : il perd son travail à la sortie.
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Puis, à partir de 2012, il commence « à s’intéresser à ce qui se passe dans le monde », et notamment au conflit syrien. La bascule s’opère. « Tout ce que Salah Abdeslam accepte de nous dire, c’est qu’en temps de guerre, il faut choisir son camp », relate le rapport.
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« Les victimes sont les cibles d’une guerre dont il a été le soldat »
Le jeune Belgo-Marocain a choisi le sien, ce sera celui de Daech. Les vidéos de bombardement de la coalition l’ont convaincu d’être dans son bon droit. Ainsi rejette-t-il totalement « sa vie d’avant » faite de plaisirs et développe-t-il « une allégeance absolue à l’islamisme ». « À partir de là (…) il perd ses amarres identitaires, sa singularité, ses conflits ou ses doutes. Il entre dans un système totalitaire qui pense à sa place », exposent Bernard Ballivet et Daniel Zagury.
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Comme il l’a déjà exprimé lors du procès, l’accusé endosse totalement la propagande de l’EI : « Salah Abdeslam présente donc toutes les victimes comme la conséquence d’un mal initial occasionné par l’engagement militaire de la France », relèvent les experts, qui ajoutent : « Les victimes sont pour lui les cibles d’une guerre dont il a été le soldat. » Il glorifie le martyr, légitime les exactions corporelles et ânonne, tel un perroquet, ce que les auteurs du rapport appellent « le bréviaire radical » des partisans de Daech.
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Les experts le soulignent à plusieurs reprises, cet enfermement dans un système totalitaire résulte d’un choix conscient. « Il s’agit d’un engagement assumé, prolongé, avec participation à des manœuvres opérationnelles en vue d’actes terroristes », observent-ils, excluant toute pathologie mentale, toute personnalité psychotique et donc toute irresponsabilité pénale.
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Face à un crime tel que celui des attentats de Paris et Saint-Denis et face aux attentes que leur rapport génère, les auteurs s’efforcent de prendre du recul sur la manière dont ce cas individuel s’inscrit dans une réflexion plus globale. Ainsi invoquent-ils le concept de « la banalité du mal ». « L’immensité du mal commis ne pourrait relever que d’une personnalité immensément malade ou maléfique. L’histoire nous montre avec régularité que ce n’est pas le cas », rappellent les praticiens.
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« La forteresse n’apparaît pas inentamable »
Mais c’est surtout la question de l’évolution de Salah Abdeslam qui les taraude le plus. « Son engagement sans faille dans un système totalitaire au projet mortifère l’a débarrassé de tout débat interne, de toute pensée en première personne. (…) Cet arsenal totalitaire le protège de l’humain qu’il était auparavant et qu’il redeviendra peut-être ultérieurement. (…) Mais qu’en est-il aujourd’hui ? » interrogent-ils. À leurs yeux, « la forteresse n’apparaît pas inentamable » mais ce ne serait pas sans conséquence : « Ou bien il s’y accroche et se protège (…), ou bien il risque d’être confronté à l’effondrement progressif. »
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« Il est probable que Salah Abdeslam oscillera entre les deux postures tout au long du procès, entre deux limites, celles de l’endurcissement et celle de l’ouverture, même modeste, avancent les experts. Il est impossible de pronostiquer à coup sûr telle ou telle évolution. L’hypothèse d’une réhumanisation au prix d’un risque suicidaire n’est pas exclue, pas plus que n’est exclue celle d’un enfermement définitif dans l’armure totalitaire. »
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Dans ce tableau, Bernard Ballivet et Daniel Zagury ont relevé quelques indices d’espoir. Ainsi, même si l’enfant de Molenbeek n’exprime aucun regret, ils soulignent l’émotion que certains témoignages ont provoqué chez lui. Ils indiquent aussi qu’à plusieurs reprises, l’accusé a rappelé qu’il n’avait pas de sang sur les mains — la question de sa renonciation volontaire ou non à l’attentat n’est pas du ressort des experts. En outre, même s’il s’attend à une sanction lourde, Salah Abdeslam n’a pas renoncé à un projet de vie familiale à sa sortie de prison. « Ces éléments semblent montrer qu’il n’est pas totalement insensible et muré dans les certitudes absolues, qu’il brandit par ailleurs », avancent les deux psychiatres.
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Salah Abdeslam sera interrogé au cours de la semaine du 7 février pour la première fois sur le fond du dossier et les charges qui pèsent sur lui.
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Par Timothée Boutry

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Message par Lisetoct Jeu 03 Fév 2022, 10:11

SOCIÉTÉ
PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Procès du 13-Novembre : Yassine Atar dans l’ombre trop pesante de son frère Oussama
Mercredi 2 février, la défense du frère cadet du commanditaire présumé des attentats du 13 novembre 2015 a marqué des points en dénonçant la fabrication d’un « coupable par substitution ».
Par Pascale Robert-Diard
/Le Monde

Quand Mustapha Benattal s’est avancé, mercredi 2 février, à la barre des témoins, il faut bien reconnaître que l’attention était un peu relâchée. D’un oncle d’accusé, après une sœur d’accusé, tous deux cités par la défense au procès des attentats du 13-Novembre, qui ont fait 131 morts et plus de 400 victimes, on n’attendait pas grand-chose.
On était d’autant moins vigilant que l’accusé en question, Yassine Atar, fait plutôt pâle figure aux côtés de certains de ses voisins de box. La veille, lors de la première partie de son interrogatoire, on avait eu l’impression d’assister davantage à une banale audience de tribunal correctionnel qu’à un procès criminel « historique ». Bavard, bonimenteur, Yassine Atar parlait si vite, s’échauffait tant sur l’accessoire comme sur l’important, que même le placide président de la cour, Jean-Louis Périès, semblait s’épuiser à l’écouter. « Je suis une vraie pipelette », s’excusait l’accusé.

De ce plaidoyer embrouillé, surnageait toutefois une idée fixe : Yassine Atar ne devait sa présence dans le box qu’à son encombrante parentèle. Il est le frère cadet d’Oussama Atar, commanditaire présumé des attentats du 13 novembre 2015, donné pour mort en Syrie en 2017, et jugé en absence à ce procès. Il est aussi le cousin germain de Khalid et Ibrahim El Bakraoui, logisticiens en chef de la cellule, qui se sont fait exploser dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016.

Un « coupable par substitution », avait résumé sa sœur. Non, affirmait-il, il n’a pas parlé de la Syrie ou de l’organisation Etat islamique (EI) avec son frère Oussama, lorsque, après dix ans d’absence, dont six de détention dans la sinistre prison d’Abou Ghraib, en Irak, celui-ci était revenu vivre quelques mois, en 2012, chez sa mère, à Bruxelles, avant de s’envoler de nouveau vers la Syrie, via la Turquie, à l’automne 2013.

Mustapha Benattal, un redoutable témoin

Non, assurait avec la même vigueur Yassine Atar, il n’avait pas vraiment perçu la soudaine bascule radicale de ses deux cousins, incarcérés dans ces années 2012-2013 pour des braquages sanglants, lorsqu’il accompagnait Oussama, qui leur rendait visite au parloir. Et surtout, non, il n’a jamais lui-même été séduit par les thèses radicales, son mode de vie étant au contraire le nœud d’un conflit avec son aîné.
Face à ses dénégations, l’accusation s’accrochait à quelques SMS retrouvés parmi des milliers d’autres – dans lesquels Yassine Atar semble veiller sur le strict respect du dogme auprès de ses sœurs – et à une clé USB découverte dans sa voiture, dont les enquêteurs ont exhumé des audios appelant au djihad. Mais au bout du compte, il se dégageait déjà l’impression que ce volubile vendeur de voitures, bon vivant et petit délinquant dans le trafic de stupéfiants, ne présentait pas vraiment le profil d’un homme que l’on aurait initié au secret d’une opération visant à commettre des attentats en France.
Et donc, l’oncle a témoigné. En préambule, il a tenu à préciser : « J’ai des antécédents de délinquant. » Puis il a raconté ce qu’il a lui-même vécu, après les attentats de Bruxelles, aux côtés de son neveu Yassine, lorsque, sur fond de panique, la police belge les a un temps soupçonnés l’un et l’autre de fomenter d’autres attentats. La procédure engagée contre eux a tourné à la pantalonnade et s’est soldée par des non-lieux, mais elle a laissé un souvenir cuisant à Mustapha Benattal. « Il y a ce complexe de la police belge à se dire : on n’est pas plus bête que les Français. »
Au fil de sa déposition, l’oncle au parler franc se révèle un redoutable témoin. D’abord, par la position qu’il occupe au cœur de la famille et qui fait de lui un observateur privilégié. Ensuite par son propre parcours religieux – il est devenu chiite –, qui le place parmi les plus farouches adversaires de l’EI. D’Oussama Atar, il raconte le retour en Belgique, chez sa mère. « Ce n’est plus le petit Oussama qui était parti en baskets blanches et en jean en Syrie. Il est complètement transformé. C’est une charpente de radicalisation. Quand il regarde le journal télévisé, il met un paravent devant l’écran parce qu’il y a une présentatrice. »

« Un intégriste ne va pas voir des prostituées »

A propos des deux fils de son autre sœur, les frères El Bakraoui, il se dit convaincu qu’ils ont bel et bien été radicalisés par leur cousin Oussama, lors des visites qu’il leur rendait en détention. Même s’il était moins proche d’eux, il a vu leur métamorphose, surtout celle de Khalid, avec lequel il s’était fâché après l’avoir entendu soutenir les exactions commises par le mouvement terroriste Boko Haram au Nigeria.
Jusque-là, l’accusation engrangeait des propos qui confirmaient ses thèses, tant sur le rôle d’Oussama Atar que sur la « visibilité » du changement de comportement de Khalid El Bakraoui, que démentent plusieurs accusés du box.

Mais la satisfaction a été de courte durée. Mustapha Benattal a en effet mis le doigt sur une dérive qui, depuis quelques jours, est au cœur d’une tension entre accusation et défense, cette dernière dénonçant l’amalgame entre religiosité et dangerosité. « Un radicaliste, c’est quelqu’un qui ne nuance pas, qui n’a aucun recul par rapport à ce qu’il lit. Un terroriste, c’est quelqu’un qui veut imposer ses idées par la force. » Il ajoute : « A l’époque, en Belgique, il n’y a pas eu d’attentats. Donc, quand on voit un membre de sa famille se radicaliser, on ne le dénonce pas. Aujourd’hui, on le ferait. »

Lorsqu’il en vient à Yassine Atar, ce neveu dont il a toujours été très proche, Mustapha Benattal est formel : « Yassine, c’est le fils spirituel de Bacchus. Pendant qu’Ossama mettait un paravent devant le poste, lui, il faisait le tour des bordels de Tanger [Maroc]. Un intégriste ne va pas voir des prostituées. N’est pas infidèle à sa femme. L’EI, ce n’est pas son truc. La religion, il s’en fout. Lui, il faut lui parler de belles voitures, de belles motos, de blé, de flouze, de cash… C’est un clown ! La colère des parties civiles ne doit pas les aveugler au point de vouloir condamner un innocent. »
Ni les avocats généraux ni les parties civiles ne s’aventurent à poser des questions au témoin. Pour la première fois, l’accusation apparaît fragilisée. Le procès du 13-Novembre, lui, en sort renforcé. Que le débat contradictoire fonctionne et permette de nuancer le dossier d’instruction est un gage de sérénité et une preuve d’utilité.

Pascale Robert-Diard

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Message par ruth Jeu 03 Fév 2022, 14:54

Charlotte Piret (@ChPiret) Tweeted:
Aujourd'hui, place aux interrogatoires des accusés Hamza Attou et Ali Oulkadi, tous deux accusés d'avoir véhiculé Salah Abdeslam après les attentats et qui comparaissent libres.
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Message par ruth Ven 04 Fév 2022, 18:35

La cour interroge aujourd'hui A. Chouïa, proche de M. Abrini et lui étant venu en aide, notamment en étant allé le chercher à Paris depuis Bruxelles. M. Abrini rentrait de Syrie, mais A. Chouïa assure l'ignorer. Il aurait juste mentionner Londres.

Il comparaît libre, avec une distanciation et une condamnation de son ancien ami.

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Message par Lisetoct Sam 05 Fév 2022, 23:22

La chronique d'Emmanuel Carrère ( celui qui a écrit sur l'affaire Romand) est percutante . sur Le Temps , sur El PaÏs , sur l'Obs.
Le vertige de la taqiyya


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Message par Lisetoct Sam 05 Fév 2022, 23:23

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Message par ruth Mar 08 Fév 2022, 14:54

Charlotte Piret (@ChPiret) Tweeted:
Cette semaine sera consacrée aux interrogatoires des accusés : Salah Abdeslam, Ali El Haddad Asufi et aujourd'hui Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam, en mars 2016 à Bruxelles.
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Charlotte Piret (@ChPiret) Tweeted:
Aujourd'hui, alors qu'il refusait d'assister à l'audience depuis le 25 novembre, l'accusé Osama Krayem est de retour dans le box.
Les débats peuvent donc reprendre dans la foulée. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Message par Kassandra88 Mar 08 Fév 2022, 23:34

Opération antiterroriste à Anvers: "13 personnes potentiellement dangereuses arrêtées"
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Message par ruth Mer 09 Fév 2022, 13:36

Sophie Parmentier (@sophparm) Tweeted:
Jour 79, semaine 21 au procès des attentats du #13Novembre
Aujourd'hui, la cour doit interroger l'accusé Salah #Abdeslam. Il sera interrogé pour la première fois sur la religion, et sa radicalisation, et son parcours jusqu'à l'été 2015 notamment.
Il vient d'entrer dans le box. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Message par Lisetoct Jeu 10 Fév 2022, 12:33

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, les paradoxes de Salah Abdeslam : « Je ne suis pas un danger pour la société »
Le seul membre encore en vie des commandos a clairement laissé entendre qu’il avait renoncé à se faire exploser. Défenseur d’un islam rigoriste dont il ne respecte aucun principe, il a étalé toutes ses ambivalences.
Par Soren Seelow /Le Monde.


Tiraillé entre l’Orient et l’Occident, la Syrie et la Belgique, la charia (loi islamique) et la fête, la figure du combattant et celle du déserteur, Salah Abdeslam est un homme plein de contradictions. Chemise blanche soigneusement repassée, le seul membre encore en vie des commandos des attentats du 13-Novembre s’est longuement prêté au jeu des questions pour son premier interrogatoire sur le fond, mercredi 9 février, avec patience et politesse, à mille lieues de l’accusé éruptif qui explosait dans le box au début du procès.
Jeudi 3 février, un travailleur social belge entendu comme témoin avait décrit devant la cour d’assises spéciale de Paris un des signes les plus visibles de la radicalisation : une « polarisation de la pensée » structurant le réel en oppositions irréconciliables (« eux contre nous », « bourreaux contre victimes »…). Au regard de ce symptôme, Salah Abdeslam est apparu, au fil de ces sept heures d’interrogatoire, comme un cas d’école de radicalité mal digérée, incapable de résoudre les conflits que cette approche clivante du monde soulève en lui.
Sa première ambivalence découle de son échec le soir des attentats. Seul des dix kamikazes à n’être pas passé à l’acte, il avait abandonné sa ceinture explosive avant de s’enfuir. Ecartelé entre l’image qu’il veut garder de lui-même et sa version des faits, Salah Abdeslam s’est évertué à endosser une armure trop grande pour lui, celle de « combattant de l’Etat islamique » (EI), tout en se présentant comme un déserteur. Dans une déclaration spontanée inattendue sur le sens de la peine, il a clairement laissé entendre qu’il avait renoncé à se faire exploser le 13 novembre 2015.

« L’islam triomphera de gré ou de force »

« Je tenais à dire que je n’ai tué et blessé personne, pas même une égratignure. Dans les affaires de terrorisme, les peines prononcées sont extrêmement sévères à l’égard de personnes qui n’ont ni tué ni blessé. Je comprends que la justice veuille faire des exemples. Mais, à l’avenir, si un individu se retrouve dans un métro avec une valise d’explosifs et qu’au dernier moment il veut faire marche arrière, il se dira qu’on ne lui pardonnera pas, qu’on va l’enfermer et l’humilier comme moi aujourd’hui. »
En prison, à l’isolement « vingt-quatre heures sur vingt-quatre, poursuit-il, on se demande si on n’aurait pas dû enclencher [son explosif], on se dit qu’on aurait dû aller jusqu’au bout (…). Le combat de l’EI est légitime, je suis pour la charia, mais pourquoi ça ferait de moi quelqu’un de dangereux ? Si on me libère demain, je ne suis pas un danger pour la société. »
Ce hiatus entre son engagement idéologique et sa traduction en actes poursuit Salah Abdeslam depuis les premiers temps de son embrigadement, au début du conflit syrien : « C’est mon humanité qui m’a fait regarder vers l’Orient, la Syrie. Au départ, ce n’était pas religieux. Je voyais ces gens souffrir, alors que j’étais dans mon confort, occupé à profiter de la vie. J’étais dans la culpabilité. Je continuais ma vie de tous les jours, je n’arrivais pas à aller en Syrie à cause de mes attaches en Belgique, de ma fiancée… Le soir, il m’arrivait de pleurer en pensant à mes frères en Syrie. Je savais que j’étais en faute. »
Tourmenté par la culpabilité – un des ressorts de la propagande djihadiste – et son incapacité à accomplir son « devoir » de musulman, il s’intéresse rapidement à la dimension politique de l’islam et adhère, sans réserves, au prêt-à-penser de l’EI. « Pour moi, le monde occidental impose son idéologie et ses valeurs au reste du monde. Beaucoup de musulmans sont tués à partir des bases militaires occidentales dans le monde arabe. Pour nous, musulmans, c’est une humiliation. Au début, l’EI combattait Bachar [Al-Assad, le président syrien]. Je les soutiens et je les admire…
– Il y avait aussi l’Armée syrienne libre, l’opposition laïque, suggère le président.
– Eux, ils combattaient pour la démocratie. L’EI combat pour établir l’ordre islamique sur terre.
– Partout dans le monde ?

– On n’en est pas là. Mais l’islam triomphera de gré ou de force, avec ou sans nous. Jusqu’où elle ira ? Ce n’est pas moi qui décide de ça (…). Dieu a bien séparé l’Occident et l’Orient, que chacun pratique ses valeurs chez lui. »
« Vous attaquez des civils, ils font de même »
Chacun chez lui, martèle le jeune Belge, qui semble n’habiter nulle part. A l’impossible Orient répond sa détestation de l’Occident. Faute d’avoir pu rejoindre la Syrie pour lutter contre « Bachar », c’est en Europe qu’il mènera son « djihad défensif ». Si l’EI a décidé de mener une « opération militaire » sur le sol européen, ce n’est d’ailleurs « pas dans le but de voir le drapeau noir se lever sur la France », tient-il à préciser : « Les attentats, c’était pour faire cesser les bombardements qui faisaient rétrécir le territoire de l’EI.
– Contre des civils… Ce n’est pas vraiment une opération militaire, intervient le président.
– L’EI ne possède pas d’avion ou de drones. S’il les possédait, il bombarderait, vous trouveriez ça plus civilisé ? Ils travaillent avec les moyens du bord. Je n’ai l’intention de blesser personne, je vous explique seulement…
– C’est œil pour œil, dent pour dent ?
– Voilà. Vous attaquez des civils, ils font de même. »
Le président lui demande tout de même si les exactions, comme les décapitations filmées, ne l’ont pas conduit à douter de l’EI. Salah Abdeslam a ses réponses : « Ici, en France, avant que Mitterrand n’abolisse la peine de mort, il y avait des décapitations et les gens étaient pour. » L’esclavage ? « Ça existait avant l’islam.
L’islam a amélioré la situation en fixant des règles. C’est un statut social en islam, l’esclavage. »
« Je ne suis pas certain que ce soit partagé par tous les musulmans. L’esclavage a été aboli dans quasiment tous les pays », tente le président. Salah Abdeslam récite son catéchisme radical, ignorant que l’esclavage des femmes yézidies a suscité de vifs débats jusque dans les rangs de l’EI : « Pas dans l’islam ! Il faut que les gens se mettent ça dans la tête. Pour rien au monde on ne va changer notre religion pour faire plaisir aux autres. »
« La législation d’Allah est parfaite »

Me Claire Josserand-Schmidt, avocate de parties civiles, lui demande comment un jeune Belge, fumeur de joints et piètre pratiquant, en vient à prendre les armes. « La peur, la crainte. J’ai peur de Dieu, de l’enfer, du châtiment quand je prends connaissance qu’il faut faire le djihad pour aider ses frères. Je n’étais pas assidu à la prière, j’aimais faire la fête, je ne prêtais pas attention à mon seigneur. La guerre m’a fait m’y intéresser, et j’ai voulu les aider, même si je n’étais pas un pieux. »
Le gouffre entre le mode de vie de Salah Abdeslam et les valeurs qu’il professe ne laisse pas d’intriguer. Partisan d’une charia dont il n’applique aucun principe, l’accusé se réfugie sous la coquille rigide de la doxa islamiste plutôt que d’explorer ses contradictions. « La législation d’Allah est parfaite. Si on applique une autre loi, ça voudrait dire qu’un autre est plus apte à légiférer que Dieu, c’est une insulte. Donc, on s’accroche à la charia comme vous à votre démocratie. On ne lâchera rien. Mais je ne veux en aucun cas vous blesser, je ne suis pas un expert de la communication, j’essaye juste d’être sincère pour que vous compreniez les choses.
– Mais on a l’impression que rien ne change dans votre vie. Vous ne vivez pas selon les codes prescrits par la charia… Comment expliquez-vous ce paradoxe ?, insiste l’avocate.
– C’est une très bonne question…
– Une vie faite de sorties, de copains, tout le monde dit que vous êtes très gentil… Vous continuez dans cette vie d’avant et, pourtant, vous vous engagez dans le processus qui va vous mener au 13-Novembre, comme une compartimentation très nette entre vos deux vies… »
Salah Abdeslam regarde l’avocate avec de grands yeux ronds. Aucune phrase de son bréviaire djihadiste ne vient à son secours. « Je vous laisse sans voix… », constate l’avocate.
Soren Seelow

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Message par ruth Ven 11 Fév 2022, 14:33

Aujourd'hui, la cour entend le dernier des accusés Ali El Haddad Asufi sur sa personnalité et son parcours.

L'ensemble des accusés seront interrogés ultérieurement sur les faits.
La semaine prochaine, le procès entrera dans une nouvelle phase, avec l'audition des enquêteurs belges.

(DIrects sur Tweeter
Charlotte Piret/Sophie Parmentier,
Guillaume Auda)

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Message par ruth Dim 13 Fév 2022, 14:01

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Affaire Suivante - 1ère partie
Sur l'audition de S. Abselham

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Message par ruth Lun 14 Fév 2022, 00:46

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L'accusé Mohamed Abrini est positif au covid.
Il n'y aura pas d'audiences cette semaine.
Un report sera prononcé mardi.

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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 Empty Procès de l'assassinat terroriste du Père

Message par ruth Lun 14 Fév 2022, 11:42

Aujaujourd'hui s'ouvre le procès pour l'assassinat terroriste du Père Jacques Hamel, 76 ans.
Il fut décapité en pleine messe, dans son église de Saint Étienne du Rouvray.

Beaucoup d'articles dont ce récapitulatif :
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LE DIŔECT ‐ 14 FÉVRIER- JOUR 1
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Un direct Twitter, amateur semble-t-il.
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Message par Kassandra88 Mar 15 Fév 2022, 14:10

En Belgique, c'est un procès contre l'État belge dans le dossier de la tuerie de la Place Saint-Lambert (Liège) qui débute.
Certaines familles des victimes estiment que la liberté conditionnelle de Nordine Amrani a été accordée trop tôt et dans de mauvaises conditions alors qu'il existait des contre-indications. Une fois octroyée, le suivi des conditions avait été lacunaire ou inexistant car aucune des conditions posées n'avait été respectée.
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Message par ruth Mar 15 Fév 2022, 14:13

Charlotte Piret (@ChPiret) Tweeted:
Le président sourit : "l'audience qui n'a pas eu lieu est levée. A mardi prochain au plus tôt".

Fin de cette "82 journée d'audience". [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Deux accusés sont maintenant positifs au covid : M. Abrini et A. Haddidi.
En fonction de l'état de santé des uns et des autres, l'audience reprendra mardi prochain, au mieux.

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Message par Lisetoct Mer 16 Fév 2022, 22:28

JUSTICE
La Cour de cassation élargit la notion de victime du terrorisme
La juridiction suprême de l’ordre judiciaire élargit sensiblement la notion de partie civile en matière d’infractions terroristes. Une décision qui s’annonce lourde de conséquences, dans un contexte marqué par la succession des procès des différents attentats.
Le Monde
Océane Bézivin.

L’homme qui a poursuivi le camion avec lequel a été perpétré l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, une femme ayant sauté sur la plage située en contrebas de la promenade des Anglais, bien au-delà du point d’arrêt du véhicule, ou une personne ayant tenté de maîtriser l’auteur de coups de poignard mortels à la gare Saint-Charles, à Marseille, le 1er octobre 2017, peuvent-ils être considérés comme victimes de ces attentats, alors qu’ils n’étaient pas directement visés par les agresseurs ? Autant de situations que la Cour de cassation a dû examiner et qui illustrent l’épineuse question de la distinction entre « témoins courageux », « témoins malheureux » et victimes au sens juridique du terme de ces attaques terroristes de grande ampleur.

Selon le code de procédure pénale, la constitution de partie civile est normalement réservée, d’une part, aux victimes directes d’une infraction, blessées dans leur chair ou psychiquement troublées après avoir vécu des événements traumatiques, et, d’autre part, aux « victimes par ricochet », regroupant les proches endeuillés et les témoins des souffrances de l’être aimé. Si cette définition semble limpide de prime abord, la violence de scènes de guerre se déroulant en pleine rue et les traumatismes éprouvés par les témoins de ces dernières brouillent les frontières du concept juridique de victime. La reconnaissance du statut de partie civile donne le droit de participer au procès pénal des accusés et ouvre par ailleurs l’accès au processus d’indemnisation des victimes.

Question au cœur du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la jurisprudence a déjà eu l’occasion de se prononcer sur le sort de ce que les juges ont appelé des « témoins malheureux », ces passants qui, le soir du 13-Novembre, se sont trouvés sur le trottoir en face des terrasses parisiennes assaillies de coups de feu. Il a ainsi été décidé que, n’ayant pas été visées directement par le tir des fusils d’assaut, ces personnes ne pouvaient se réclamer du statut de partie civile.

Critère d’exposition directe au danger de mort


Les décisions rendues par la Cour de cassation, mardi 15 février, viennent partiellement remettre en cause cette analyse puisqu’elles ouvrent aux « témoins courageux », ayant tenté de neutraliser l’auteur des attaques, et aux personnes s’étant blessées en essayant de trouver refuge le droit de se constituer partie civile.
Comme les « témoins malheureux », ces personnes n’ont pourtant pas été exposées directement et immédiatement au risque de mort recherché par les terroristes, l’arme n’ayant pas été pointée sur elles. Pour autant, la Cour de cassation estime que le stress post-traumatique qu’elles éprouvent depuis est indissociable de l’attaque perpétrée.
Pour justifier cette évolution, la juridiction suprême de l’ordre judiciaire relève que, par nature, les attentats ont pour finalité de « répandre la terreur » et que, pour ce faire, il s’agit, pour les agresseurs, de soumettre le plus grand nombre possible de victimes à ce danger de mort de manière indistincte. En ce sens, l’avis de l’avocat général Frédéric Desportes évoque qu’« il n’est pas discutable que les attentats aveugles, qu’ils aient ou non un caractère massif, présentent une spécificité (…) qui tient à l’indétermination préalable des victimes ». Dès lors, le critère d’exposition directe au danger de mort utilisé par les juridictions pour départager les « témoins malchanceux » des victimes peut s’appliquer aux personnes présentes sur les lieux, cibles implicites des terroristes.

Stress post-traumatique


Les juges de la chambre criminelle de la Cour de cassation ont repris cette argumentation. Les trois personnes à l’origine de la procédure seront donc autorisées à demander réparation lors des procès des attentats de Nice et de Marseille.
Cette extension de la notion de partie civile à toutes les personnes ayant assisté de près ou de loin aux attentats ne semble toutefois pas illimitée. Tout porte à croire que l’ampleur géographique de l’agression et le mode opératoire de l’attaquant auront une incidence sur la caractérisation du statut de partie civile dans les procès des attentats de Nice et de Marseille à venir. Comme par le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions.
La question se pose surtout de savoir si ces décisions contribueront à alimenter les rangs des victimes, notamment au procès des attentats du 13 novembre 2015, à l’occasion duquel on enregistre déjà plus de 2 240 constitutions de partie civile. La recevabilité de l’ensemble de ces déclarations n’ayant pas été définitivement tranchée par la Cour d’assises spéciale, il paraît probable que cet élargissement bénéficie à certaines personnes ayant fait valoir un stress post-traumatique induit par le sentiment d’extrême mise en danger éprouvé ce soir-là. Plus encore, il est également possible que cette décision incite d’autres « témoins malheureux » des scènes de carnage à se réclamer du statut de victime avant la clôture des débats de ce procès hors norme.

Océane Bézivin

Le Monde

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Message par ruth Lun 21 Fév 2022, 18:33

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Le procès des attentats du 13 novembre ne pourra pas reprendre demain : 2 nouveaux accusés ont été testés positifs hier.

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Message par ruth Mar 22 Fév 2022, 15:23

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L'audience est donc suspendue jusqu'à mardi prochain.

Le Président va contacter l'administration pénitentiaire pour essayer de comprendre ces constations, alors que la circulation virale est à nouveau faible en détention.

Se sont-ils contaminés dans le box, ou bien auraient-ils éventuellement fait quelque chose volontairement pour attraper le covid ? scratch

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Message par ruth Mar 01 Mar 2022, 13:07

Sophie Parmentier (@sophparm) Tweeted:
Jour 83 au procès des attentats du #13Novembre
Après 2 semaines d'interruption pour cause d'accusés malades du #Covid19, l'audience reprend. Les 3 accusés récemment contaminés sont guéris.
Il manque seulement Krayem, en forme, mais qui refuse de comparaître, depuis des semaines. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

On commence donc à entendre les enquêteurs belges, suivant le planning initial.
C'est une nouvelle phase du procès qui occupera cette semaine.

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Message par Lisetoct Mer 02 Mar 2022, 09:24

ATTAQUE DE SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY
Au procès de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, la Préfecture de police de Paris sur le gril
Trois policiers de la direction du renseignement ont témoigné, mardi, devant la cour d’assises spéciale au sujet d’une note qui aurait été postdatée au jour de l’attentat. Une audition au goût d’inachevé pour les parties civiles.
Par Christophe Ayad / Le Monde 02/03/22.


Pour un service de renseignement, c’est le cauchemar absolu. Se retrouver au tribunal à devoir raconter en détail et en public les processus de recueil d’une information, de validation, expliquer à qui elle est diffusée, pourquoi, quand, comment. Autant demander à Daft Punk de donner une conférence de presse à visage découvert… Le secret est la condition première de leur existence.
C’est pourtant l’exercice auquel ont dû se livrer la directrice et trois agents actuels ou anciens de la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris (DRPP). Elle à visage découvert, eux par visioconférence et sous pseudonymes, ils ont témoigné, mardi 1er mars, devant la cour d’assises spécialement composée du tribunal de Paris afin de lever les ratés autour de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), dans lequel le père Jacques Hamel a été tué dans son église par deux jeunes djihadistes et un paroissien, Guy Coponet, grièvement blessé, le 26 juillet 2016.

Tout a débuté par la révélation, dans Mediapart, en janvier 2018, de l’existence d’une note de la DRPP sur Adel Kermiche, l’un des deux assassins du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray. Cette note, en date du 22 juillet 2016, aurait été postdatée au 26 juillet, le jour de l’attentat, afin de camoufler l’absence de transmission d’une information cruciale aux services judiciaires et policiers compétents pour empêcher Kermiche, alors en liberté conditionnelle sous bracelet électronique, de passer à l’acte avec Abdel-Malik Petitjean.

Volonté de dissimulation

Après chaque attentat majeur, les services de l’Etat se voient reprocher des « failles » ayant permis la commission de l’attaque. Et c’est bien le cas puisque chaque attentat est « un échec », comme l’a reconnu la directrice de la DRPP. Mais dans le cas de Saint-Etienne-du-Rouvray, c’est plus grave : il y aurait eu volonté de dissimulation. Une enquête préliminaire a été menée par le parquet en 2018 pour « faux » et « usage de faux ». Elle a été classée sans suite après une enquête de l’IGPN blanchissant la DRPP.
L’information a provoqué l’émoi compréhensible des parties civiles, la famille du père Hamel, celle de Guy Coponet ainsi que le diocèse de Rouen et deux associations de victimes du terrorisme. C’est donc à leur demande que cinq policiers de la DRPP ont été convoqués pour témoigner. Quatre d’entre eux ont répondu à la cour d’assises par un certificat médical justifiant d’un « état psychologique » les rendant inaptes à témoigner.
Cette annonce, au premier jour du procès, avait causé un tollé, tant du côté des parties civiles que de la défense, qui y ont vu une « dérobade ». Le président avait alors décidé de surseoir à statuer. Finalement, trois sur cinq se sont présentés. La directrice de la DRPP, Françoise Bilancini, s’est proposé de témoigner de son propre chef. « Pour assumer », a-t-elle expliqué. Mais les parties civiles la soupçonnent de vouloir verrouiller une version « officielle ». Elle n’a pris la direction de ce service qu’en 2017 et ne peut donc témoigner sur les faits.
Pendant trois heures, Françoise Bilancini, cheffe respectée mais très jugulaire-jugulaire, a défendu ses agents, qui « n’ont rien caché », sans pour autant vouloir assumer les décisions les plus litigieuses de ses prédécesseurs. Mise sur le gril par Mes Saint-Palais et Szpiner, elle se défend en mettant en avant sa compétence territoriale – limitée à Paris et la petite couronne – et les réformes qu’elle a effectuées au sein de son service et dans le circuit de l’information. Elle dénonce les « traîtres » qui ont informé la presse. Elle assure qu’aujourd’hui, la coopération interservices est plus fluide et rapide, mais ne dit jamais que les choses auraient pu ou dû se passer autrement en 2016.


Laborieuses explications

Après de longues et laborieuses explications, on comprend que, le 21 juillet, la DRPP reçoit, comme les autres services de renseignement, une note du service central du renseignement territorial (SCRT) qui alerte sur la chaîne Telegram d’un individu appelant à des attentats à la voiture-bélier, aux bonbonnes de gaz ou dans des églises. Kermiche n’est pas nommé.
Le lendemain, un cyberagent de la DRPP, surnommé « 18-14 », rédige une note révélant l’identité de l’animateur de la chaîne Al-Haqq wal Dalil (« La Vérité et la Preuve »). La note, tout en reprenant des extraits de celle du SCRT, insiste sur la volonté de Kermiche de « partir en Syrie ». Le risque d’un passage à l’acte imminent n’est pas mentionné. La validation de la note par ses supérieurs et sa diffusion aux autres services peuvent attendre. Le 22 juillet est un vendredi. Le lundi 25 juillet, le chef du service, alias « 18-11 », rentre de vacances, il passe la journée à lire et répondre à des centaines de mails et à prendre connaissance des nombreuses notes émises à la suite de l’attentat du 14 juillet à Nice.
L’agent 18-11 entreprend de relire et valider la note le 26 juillet au matin. Il fait quelques modifications mineures et l’envoie à sa secrétaire pour qu’elle les intègre avant transmission au sous-directeur de la DRPP, l’agent 18-10. Entre-temps survient l’attentat de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Presque immédiatement, les responsables du service comprennent que l’individu identifié dans la note est Adel Kermiche. Il est décidé d’appeler la sous-direction antiterroriste (SDAT), chargée de l’enquête, pour lui transmettre les informations par téléphone. La note, elle, reste à l’état de brouillon. Elle ne sera finalement jamais émise « puisque Kermiche est mort ».
Mais dans une atmosphère d’« émotion » et de « perte de sang-froid » du service, le sous-directeur juge utile de « sécuriser » cette note, c’est-à-dire de la geler dans un recoin du serveur inaccessible à la plus grande partie des agents du service. Afin de se prémunir de « fuites » et d’une utilisation « malveillante ». Les parties civiles y voient une volonté de dissimulation. Sous la direction de René Bailly (2009-2017), qui n’a pas souhaité coopérer avec la justice, la DRPP semble bien avoir été le théâtre de coups tordus et de luttes d’influence dans les années 2010. En 2019, un attentat était commis en son propre sein par un individu radicalisé.


Pas de « raté » mais un « dysfonctionnement »

Cette audition, très attendue par les parties civiles, laisse pourtant un goût d’inachevé et d’amertume. D’abord, parce qu’aucune « excuse » n’a été présentée aux familles des victimes. Le mot de « raté » est soigneusement évité au profit d’un « dysfonctionnement ». Ensuite, parce que les agents 18-14 et 18-10, c’est-à-dire celui qui a émis la note et celui qui a décidé de ne pas l’enterrer, n’ont pas témoigné. Enfin, et surtout, parce qu’il est apparu au fil des auditions que l’agent 18-14 était en contact direct par messagerie avec Kermiche.
Leurs échanges ont débuté le 6 juillet. Kermiche a-t-il mené son interlocuteur en bateau et « fait taqiya » (« dissimulation »), comme il s’en est vanté sur sa chaîne Al-Haqq wal Dalil ? L’agent 18-14 cherchait-il à le recruter ou à le garder sous le coude ? Toujours est-il que l’enquêteur de la DRPP semble n’avoir jamais regardé de près la chaîne Telegram de Kermiche, qui y appelait explicitement à « couper deux ou trois têtes dans une église » et à renoncer à la « hijra » (« départ ») au profit d’attentats en France.
Les représentants des parties civiles, très frustrés, ont demandé que les témoins 18-14 et 18-10 soient amenés par la contrainte ou, a minima, que la note du renseignement territorial du 21 juillet, jamais divulguée, soit versée au dossier.
La défense des trois accusés, des compagnons de route de Kermiche et Petitjean jugés pour « association de malfaiteurs terroriste », ne peut que se féliciter du fait que même un agent aguerri n’a pas su, en deux semaines d’échanges, détecter l’imminence d’un attentat dont ils disent n’avoir pas eu connaissance.

Christophe Ayad

Saint-Etienne-du-Rouvray : la solitude d’une mère face au passage à l’acte de son fils
Aldjia Kermiche est venue, lundi, répondre aux questions de la cour d’assises. Ni dans l’ignorance ni dans le déni de la dérive islamiste de son fils Adel, elle n’avait pour autant jamais envisagé qu’il finirait par assassiner le père Hamel, le 26 juillet 2016.

Saint-Etienne-du-Rouvray : le déni d’une mère, l’aveuglement d’une sœur
Devant la cour d’assises, vendredi, Yamina B. a évoqué la thèse « de la drogue de terroriste ou de la sorcellerie » pour expliquer les actes de son fils, Abdel-Malik Petitjean, l’un des auteurs de l’attentat.

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Mr Tambourine Man

Lisetoct


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