-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

+20
Manu1972
Enquêteur86
Sybil
MAC85
Lisetoct
Atccdg
Gaga57
Yanso75000
Raph_
Van-JM
Lisa
MIKE
Tristanduvar
Tivier
JM
Ness
Tristandu83
Sortcière
Kassandra88
ruth
24 participants

Page 4 sur 40 Précédent  1, 2, 3, 4, 5 ... 22 ... 40  Suivant

Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Dim 10 Avr 2022 - 14:43

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès du 13-Novembre, la vie sacrifiée de Sonia, la femme qui a empêché un nouvel attentat
Cette habitante de Seine-Saint-Denis a dénoncé Abdelhamid Abaaoud durant sa cavale. Témoin protégée, elle a depuis changé d’identité.
Par Soren Seelow
Publié hier à 04h00, mis à jour hier à 10h55 / Le Monde.


D’un côté, un enquêteur hypermnésique qui se souvient de tout, de chaque plaque d’immatriculation, du moindre numéro de téléphone. De l’autre, une femme qui a dû tout oublier, jusqu’à sa propre identité. « SDAT 99 » travaillait à la sous-direction antiterroriste lors de la chasse à l’homme qui a permis de « neutraliser » Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des attentats du 13 novembre 2015. « Sonia » est la citoyenne qui a « donné » le terroriste et en a payé le prix. Elle a depuis changé d’état civil, de ville, de vie, pour intégrer le programme de protection des témoins, inventé spécialement pour elle en 2016.
A travers le récit de ces deux témoins, la cour d’assises spéciale de Paris a retracé, vendredi 8 avril, les cinq jours de traque fiévreuse qui ont évité un nouvel attentat après le 13 novembre. « SDAT 99 » est le premier à déposer, à visage découvert. Il pose le décor : le 14 novembre 2015, les enquêteurs parviennent à localiser la voiture du commando qui a fait « 39 morts en douze minutes » la veille, sur les terrasses parisiennes : elle a été abandonnée dans la nuit à Montreuil (Seine-Saint-Denis), aux portes de Paris. Dans l’habitacle, ils découvrent trois kalachnikovs, 81 cartouches non utilisées et trois couteaux de boucher. Un de ses occupants s’est déjà fait exploser au café Comptoir Voltaire, mais les deux autres ont disparu.
Les images de la RATP révèlent que les deux hommes, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, qui n’ont alors pas été identifiés, ont pris le métro après avoir quitté leur véhicule. L’un d’eux porte des baskets orange. Ils sont descendus à la station Nation à 22 h 26, pendant le massacre du Bataclan, avant de disparaître dans la nuit. Pourquoi les deux terroristes ont-ils abandonné armes et véhicule le soir des attentats ? Il s’agit d’un des grands mystères de ce dossier.

Témoignage providentiel

« Quelque chose ne s’est pas passé comme prévu, le duo a été interrompu en plein périple meurtrier, analyse SDAT99. Quand on regarde le trajet retour après l’attentat-suicide du Comptoir Voltaire, le véhicule fait n’importe quoi : il fait trois fois le tour de place de la Nation et prend des sens interdits avant de se rendre porte de Bagnolet. Puis le duo abandonne ses armes à Montreuil, ce qui est parfaitement incongru pour des candidats au martyre. »
Selon l’enquêteur, un attentat était prévu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, où un terroriste avait fait un « repérage » quelques heures plus tôt. Il émet dès lors deux hypothèses : soit un imprévu de dernière minute a fait capoter le projet, soit les deux hommes se sont égarés aux portes de Paris tandis qu’ils faisaient route vers l’aéroport : « La porte de Bagnolet, c’est un échangeur monstrueux, il est facile de s’y perdre. On peut imaginer que le duo s’est perdu et a atterri à Montreuil. »

C’est dans ce contexte, souligne-t-il, « que nous recevons un témoignage providentiel ». Il s’agit d’un appel téléphonique, « le 2 473e passé sur le numéro Alerte attentat” ». Au bout du fil, une femme dit savoir où se trouve Abaaoud. Une ombre s’affiche sur l’écran de la cour d’assises. Une voix modifiée retentit, qu’on pense d’abord être celle d’un homme. « Sonia », telle que l’a surnommée la presse, dépose sous couvert d’anonymat. De cette héroïne invisible du procès du 13-Novembre, on ne connaîtra ni le visage, ni la voix, ni la vie. Mais on va entendre son récit.
En novembre 2015, cette bénévole des Restos du cœur hébergeait dans son appartement de Seine-Saint-Denis une certaine Hasna, une fille un peu perdue vacillant entre coke, alcool et islam. « Je l’avais perdue de vue pendant un an, et quand elle est revenue à la maison, elle était complètement “niqabée”. Elle était passée d’un extrême à l’autre. » Deux jours après les attentats, le 15 novembre, Hasna reçoit un coup de fil de Belgique. « Elle était surexcitée. Un monsieur lui demandait d’aider son cousin qui était à la rue. »

« Les terrasses, c’est moi ! »

Dans la soirée, « Sonia » accompagne Hasna en voiture jusqu’au point de rendez-vous, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Il fait nuit noire. Les deux femmes segarent à un rond-point et poursuivent à pied. « Hasna était téléguidée par téléphone : le monsieur lui disait d’avancer, de s’arrêter, puis de crier “10 10” », le mot de passe convenu. « Là je rigole, je lui dis que c’est une caméra cachée. » C’est alors qu’un homme surgit d’un buisson. Il porte des baskets orange. Hasna se jette dans les bras de son cousin : « Hamid ! Tu es vivant ! »
Dans la nuit du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud et son complice ont échoué dans un refuge de sans-abri au milieu d’un talus végétal en bordure de l’autoroute A86. Voilà près de quarante-huit heures qu’ils moisissent dans l’humidité en attendant que leurs complices en Belgique les aident à trouver une meilleure planque. Hasna a été contactée dans ce but : Abaaoud demande à sa cousine de lui chercher un appartement et de lui apporter de nouveaux vêtements.
« Sonia » reconnaît tout de suite le terroriste. Elle lui demande s’il a participé aux attentats. « Les terrasses, c’est moi ! », répond-il. « Il m’a serré la main. J’étais écœurée. Je me suis sentie souillée, trahie. C’est une main qui avait ôté la vie. Pendant plus d’un an, ma psy m’a aidée à faire le deuil de cette main sale. Il m’arrive encore de la laver à l’eau de Javel… »
La jeune femme prend sur elle, tente de lui « tenir tête », dit qu’il a tué des innocents, que l’islam est une religion de tolérance… « Il m’a dit que même si j’étais musulmane, j’étais une mécréante, et que le matin quand il se levait, il nous voyait comme des morceaux de pain blanc et qu’il avait envie de tous nous fairesauter. Il a dit qu’il n’avait pas fini son travail. Il avait un regard froid, livide. Ses mots résonnent encore dans ma tête. »

« Un cataclysme sans précédent


« Sonia » et Hasna rentrent à la maison. Elles ne ferment pas l’œil de la nuit. Le lendemain, 16 novembre, malgré la peur, « Sonia » appelle le numéro « Alerte attentat ». « Je me suis dit que je préférais donner ma vie plutôt que de cautionner d’autres assassinats. » Elle est auditionnée le jour même par la sous-direction antiterroriste (SDAT). Quand elle évoque les « baskets orange » du tueur, les policiers font immédiatement le rapprochement avec les images de la RATP. Ils lui présentent une planche photos. Elle identifie Abaaoud.
Pour les enquêteurs, c’est une déflagration. « A ce moment, pour nous, Abaaoud est censé être en Syrie d’où il pilote des attentats à distance, explique SDAT99. C’est l’incarnation concrète de la menace terroriste, la cible numéro un des services de renseignement. Sa présence au cœur de l’Europe constituerait un cataclysme sans précédent. » L’information leur paraît si extravagante qu’ils n’excluent pas un « piège ». Mais les informations de la jeune femme sont suffisamment précises pour qu’ils lui demandent de garder le contact.

Sonia rentre chez elle. Elle tente de convaincre Hasna d’appeler la police. En vain. Hasna est amoureuse de son cousin. « Le monsieur de la SDAT m’avait dit de lui acheter de l’alcool pour qu’elle parle, et c’était une bonne idée car elle s’est mise à parler… » Sonia apprend ainsi qu’Abaaoud prépare de nouveaux attentats dans un centre commercial, un commissariat et une crèche du quartier d’affaires de la Défense, prévus deux jours plus tard, le 19 novembre. Elle transmet aussitôt ces informations à la SDAT.

Le premier « témoin protégé » en France


Les enquêteurs mettent en place une surveillance devant le buisson d’Aubervilliers et placent le téléphone d’Hasna sur écoute. Mais c’est encore « Sonia » qui parvient à récupérer auprès de son amie l’adresse et le code d’entrée d’un squat de Saint-Denis dans lequel Abaaoud et son complice doivent s’installer dans la soirée du 17 novembre. La SDAT et le RAID prévoient de lancer l’assaut le lendemain à l’aube. Mais ils redoutent toujours un « un guet-apens ».
L’assaut est lancé le 18 novembre, à 4 h 10. Pris dans un déluge de tirs, Chakib Akrouh déclenche sa ceinture explosive, tuant Abaaoud avec lui. Hasna, la cousine amoureuse, est retrouvée asphyxiée sous les décombres de l’appartement soufflé par l’explosion.
Placée en garde à vue le 18 novembre par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui veut s’assurer qu’elle n’a pas tenté de les piéger, « Sonia » est finalement remise en liberté deux jours plus tard. Elle est devenue le premier « témoin protégé » en France, après la création de cette disposition dans la loi antiterroriste de juin 2016, et a dit adieu à sa vie d’avant. « C’était un sacrifice à faire, mais il est lourd. Je suis comme un enfant à qui on apprend à vivre. » Quelques applaudissements montent du fond de la salle d’audience.

Soren Seelow

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Mar 12 Avr 2022 - 17:01

Jour 110 au procès des attentats du #13Novembre
Cette semaine, la cour interrogera pour la dernière fois les accusés.
Aujourd'hui, M. Amri, H. Attou et A. Oulkadi, sur leur aide à Salah Abdeslam après les attentats.


_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Kassandra88 Mar 12 Avr 2022 - 23:59

Procès du 13 Novembre : «J’aurais dû lui dire de descendre de la voiture», regrette un accusé qui a exfiltré Abdeslam
Mohammed Amri et Hamza Attou ont raconté, ce mardi devant la Cour d’assises spéciale, dans quelles circonstances ils sont venus à Paris pour aider leur ami Salah Abdeslam à rentrer en Belgique. Ignorant tout, selon les accusés, de son implication dans les attentats.

Par Timothée Boutry
Le 12 avril 2022 à 21h54
Le soir du 13 novembre 2015, à 22h31, Salah Abdeslam passe son premier appel après avoir acquis un téléphone à Barbès. Il appelle son pote de Molenbeek Mohammed Amri dont il connaît par cœur le numéro. Quelques minutes plus tôt, il a déposé les trois kamikazes du Stade de France. La conversation dure 4 minutes. « C’est là où mon cauchemar commence mais je ne le savais pas encore à ce moment-là », souffle l’accusé entendu ce mardi au procès des attentats.

« Salah me dit qu’il a eu un sale crash en voiture, qu’il est dans la merde en France et il insiste pour que je vienne le chercher », poursuit le Belgo-marocain, très surpris d’entendre pour la première fois son ami pleurer. À cette heure-là, Mohammed Amri n’a pas encore connaissance des attaques qui ont frappé Saint-Denis et Paris. Il est surtout de permanence au Samu social et donc indisponible. Il lui envoie le numéro d’une autre connaissance du quartier, Hamza Attou, mais ce gros dealer de cannabis n’a ni permis de conduire ni voiture. Salah Abdeslam n’ayant trouvé aucune alternative, les deux camarades finiront par aller chercher le fugitif, terré à Châtillon (Hauts-de-Seine), au cœur de la nuit. Une très mauvaise décision qui leur vaut de comparaître depuis sept mois devant la Cour d’assises spéciale.

Les deux hommes l’assurent : dans une voiture envahie par l’odeur de drogue consommée à haute dose, ils partent chercher un pote en galère et rien d’autre. « À aucun moment on a fait le lien entre les attentats et Salah Abdeslam », certifie Mohammed Amri, chemise blanche et crâne rasé. « Vous le faites quand ? », relance le président Périès. « À Châtillon, à 5h30, là où il a tout déballé ». Quand leur camarade surgit de l’arrière du McDonald’s et s’installe sur la banquette arrière, ils découvrent un homme excité, nerveux et transpirant qu’ils reconnaissent à peine.

La passivité des deux complices
« On lui demande où est sa voiture mais il nous dit tout de suite que c’était un prétexte pour le ramener à Bruxelles, qu’il était le 10e homme des commandos, que son frère Brahim est mort et qu’il va le venger, se remémorent à l’unisson Hamza Attou et Mohammed Amri. Il nous dit aussi qu’il a voulu se faire sauter mais que son détonateur n’a pas fonctionné et qu’il s’est débarrassé de sa ceinture. » De quoi fragiliser la thèse du renoncement volontaire soutenue depuis le début du procès par Salah Abdeslam ? Selon Mohammed Amri, ce dernier aurait aussi confié avoir refusé de se faire sauter dans un café car il était rempli de jeunes.

Le trio repart vers la Belgique. Et franchit sans encombre trois contrôles routiers - l’implication de Salah Abdeslam n’est alors pas encore connue. La cour s’étonne de la passivité et de la collaboration des deux complices qui, à aucun moment, ne s’insurgent ou ne se défaussent. « J’étais tétanisé », répète Mohammed Amri avec des accents de sincérité depuis son box. « J’aurais dû lui dire de descendre de la voiture mais je n’ai pas eu le courage de le faire, je le regrette. J’avais peur de tout. Je suis choqué d’apprendre que quelqu’un en qui j’avais confiance me parle d’attentat-suicide, de ceinture explosive et se dit prêt à mourir », développe-t-il en ayant le sentiment d’avoir été « manipulé ».

Après le deuxième contrôle au cours duquel l’identité des trois passagers de la Golf est relevée, Mohammed Amri ose faire part de sa désapprobation des attentats. « Salah m’a répondu : ferme ta gueule, qu’est-ce que t’y connais la religion ! », relève-t-il. Hamza Attou confesse aussi sa peur dans l’habitacle. « Je n’ai pas eu le courage et la force de Soraya (la témoin qui a dénoncé Abdelhamid Abaaoud). J’avais 21 ans, je n’étais pas préparé à ça », expose le jeune homme qui comparaît libre.

« Je lui en veux, il a volé plus de six ans de ma vie »
Une fois de retour à Bruxelles, Hamza Attou va même payer de nouveaux vêtements et une coupe de cheveux à Salah Abdeslam pour faciliter sa cavale. Là encore, la cour tique. « Ce n’est pas si simple que ça. Le climat était menaçant, je ne voulais pas le froisser même s’il ne me disait rien », justifie l’accusé au profil longiligne. « À ce moment-là dans ma tête je n’avais qu’une obsession : m’éloigner de Salah, précise Mohammed Amri qui abandonne même sa voiture. Quand on se dit au revoir, il m’explique qu’on ne va jamais se revoir et me dit : t’inquiète pas, t’as rien à voir. Ce sont ses derniers mots. »

Mohammed Amri et Hamza Attou seront interpellés dès le 14 novembre 2015. Et se retrouvent plus de six ans plus tard aux côtés de Salah Abdeslam, sur le même banc des accusés. « Aujourd’hui je lui en veux, il a volé plus de six ans de ma vie, s’épanche le premier en prenant le soin de ne pas comparer son sort à celui des victimes. Si je suis là, c’est à cause de lui. Dès le moment où il a composé mon numéro de téléphone, il savait qu’il allait me mettre dans la merde. Dès le premier jour du procès, il n’a pas arrêté de me demander pardon. »

source: le Parisien.


Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Mer 13 Avr 2022 - 15:00

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, c'est le 111e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
C'est aussi le jour des interrogatoires de Salah Abdeslam et Mohamed Abrini (alias l'homme au chapeau). Derniers interrogatoires sur le fond de ces accusés.





.

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Mer 13 Avr 2022 - 21:18

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Ven 15 Avr 2022 - 11:12

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Procès des attentats du 13-Novembre : l’insaisissable Yassine Atar, trop proche de la cellule terroriste pour ne pas être suspect
Le lendemain des attaques, l’homme a vu Khalid El-Bakraoui, qui a coordonné depuis la Belgique l’opération, et Mohamed Bakkali, qui a loué des appartements et des voitures pour les djihadistes. Une histoire de tuyau d’aspirateur, assure-t-il.
Par Henri Seckel
Publié aujourd’hui à 06h29, mis à jour à 10h14/Le Monde


On est au procès des attentats du 13-Novembre, et, pendant un quart d’heure, jeudi 14 avril, les débats ont pour objet un tuyau d’aspirateur. Moment d’audience surréaliste, conclusion quasi comique de l’interrogatoire de Yassine Atar, pour qui l’affaire est sérieuse : il s’agit d’un alibi pour cet accusé de 35 ans, qui encourt la perpétuité pour « association de malfaiteurs terroriste ».

Résumons : le 14 novembre 2015, Yassine Atar voit Khalid El Bakraoui et Mohamed Bakkali à Bruxelles. Le premier a coordonné, depuis la Belgique, les attentats de la veille à Paris ; le second a loué des appartements et des voitures pour la cellule terroriste. Pour l’accusation, une telle rencontre à une telle date n’est pas un hasard : Yassine Atar pourrait avoir contribué à rechercher une cache pour Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux assaillants des terrasses en cavale.

Rien à voir, affirme l’intéressé. En effet, quand ils ne préparent pas des attentats, Khalid El-Bakraoui et Mohamed Bakkali sont associés dans le commerce d’électroménager, et ils ont vendu un aspirateur à un ami de ses amis, un dénommé Zakaria, vivant au Maroc, qui souhaite en faire cadeau à sa belle-mère. Hélas, l’aspirateur lui est envoyé sans tuyau. Dès lors, Yassine Atar va jouer les intermédiaires entre l’acquéreur déçu et les vendeurs.
Sa défense fait diffuser, à l’audience, les SMS et les photos de l’aspirateur sans tuyau en question, échangés entre les protagonistes – y compris le 14 novembre 2015 – et les messages audio envoyés par Zakaria à Yassine Atar. « Quand est-ce que j’aurai mon tuyau d’aspirateur ? », « ma belle-mère est furieuse ! », « j’ai honte vis-à-vis d’elle ». « Il me harcelait », dit l’accusé, qui justifie ainsi la rencontre du 14 novembre, trois mois après l’achat de l’aspirateur, alors que le tuyau n’est toujours pas là.

Rencontre « au sommet » pour un tuyau d’aspirateur

La salle rigole. L’avocat général Nicolas Braconnay fait la moue : « C’est curieux qu’ils prennent le soin d’une rencontre au sommet pendant une heure, pour parler d’un tuyau d’aspirateur. » C’est curieux, oui, mais l’accusation n’a pas de preuve permettant d’affirmer que la rencontre a servi à autre chose.
Ainsi va Yassine Atar au fil de l’audience : à chaque fois que le Parquet national antiterroriste (PNAT) lui met sous le nez une rencontre, un bornage ou un contact téléphonique suspects, Yassine Atar s’en sort, après de longues explications débitées les mains dans le dos et au lance-pierres, avec une histoire de friteuse, de location de maison en Thaïlande, de vente de terrain au Maroc, d’achat de voitures en Belgique, de visite à un oncle, ou de chaudière qui fuit.

Ses justifications peuvent sembler farfelues, mais les charges contre lui sont ténues. « Je pense que c’est pour mes liens familiaux que je suis là », estimait, au début du procès, cet accusé gouailleur. Il faut dire que son entourage incite au soupçon : Yassine Atar est le frère d’Oussama Atar, considéré comme le commanditaire des attentats du 13-Novembre et présumé mort en Syrie, et le cousin germain de Khalid et Ibrahim El Bakraoui, qui se sont fait exploser dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles, le 22 mars 2016. Trop proche de la cellule pour ne pas être suspect. Un « coupable par substitution », a dit sa sœur.

Après six ans de détention – « six ans pour rien ! », a-t-il un jour crié dans le box –, Yassine Atar est l’accusé qui a tiré le plus grand profit de l’audience, et pas uniquement grâce au coup du tuyau d’aspirateur. Les accusations contre lui avaient déjà été ébranlées une semaine plus tôt, lors des témoignages de deux enquêteurs belges magistralement transformés en témoignages à décharge par ses avocats.

« Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi »


Concernant sa rencontre du 14 novembre avec Mohamed Bakkali et Khalid El Bakraoui, d’abord : « Sachant leur implication, avait dit l’enquêtrice, on peut se poser la question de savoir si quelque chose n’a pas lieu pour essayer de trouver quelque chose par rapport à ce qui se passe à Paris.
– On peut se poser la question ? Mais votre travail, c’est quoi ? C’est de poser des questions ou d’y répondre ? avait rétorqué l’avocat Raphaël Kempf. Donc vous nous dites que cette rencontre pouvait avoir un lien avec la recherche d’une cache pour Abaaoud.
– J’ai dit : on peut se poser la question.
– Y avez-vous répondu ?
– Non. » Première gorgée de petit-lait pour la défense.
Concernant, ensuite, un fichier audio intitulé « Yass » – Atar conteste en avoir été le destinataire – retrouvé sur l’ordinateur de la cellule terroriste, dans lequel Khalid El Bakraoui, la veille de son attentat-suicide, disait : « Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. » L’accusation a suggéré qu’il pouvait s’agir d’une aide apportée dans le cadre de la préparation des attentats. « Votre enquête a-t-elle permis de montrer la nature de cette aide ? a demandé Me Kempf à l’enquêteur.
– Il y a des contacts téléphoniques mais, objectivement, l’aide n’a pas été établie dans le cadre du dossier. » Deuxième gorgée.

« Pas évident de lire le volet Yassine Atar »

« Je reconnais que ce n’est pas évident de lire le volet Yassine Atar, a convenu la juge belge Isabelle Panou, venue défendre son instruction à la barre. C’est quelqu’un qui est dans la dissimulation. » Un champion de la digression et de la noyade de poisson dans les détails, qui semble toujours vous embobiner en souriant, aidé par sa parfaite maîtrise du dossier et ses notes placées devant lui, qu’il consulte entre deux réponses à tiroirs et à rallonge.
L’élément le plus incriminant pour lui est, peut-être, cette demande faite à un ami policier, qu’il avait chargé de vérifier le casier judiciaire de Khalid El Bakraoui, lequel, parti en Syrie, souhaitait savoir s’il pouvait rentrer en Belgique sans risque d’être arrêté à l’aéroport. Pour le reste, l’accusation se retrouve condamnée au conditionnel et aux hypothèses, et on entend déjà les « il ne pouvait ignorer que… » ponctuant généralement les réquisitoires contre les accusés insaisissables. Jeudi, pendant que la salle se gaussait de cette histoire d’aspirateur sans tuyau, les représentants du PNAT, en grande discussion, se disaient peut-être que faire entrer Yassine Atar dans l’association de malfaiteurs terroriste serait une mission délicate.

Fin novembre 2015, Mohamed Bakkali a été arrêté. Yassine Atar a envoyé un message à Zakaria : « Ici, c’est vraiment le bordel. Pour l’aspirateur, oublie. » La belle-mère n’a jamais eu son tuyau.

Henri Seckel

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Ven 15 Avr 2022 - 11:25

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, l’accusation sonde les fragilités du récit de Salah Abdeslam
Après avoir livré, la veille, sa version des faits, l’accusé a affronté les questions du parquet, sceptique sur plusieurs points de ses déclarations.
Par Soren Seelow
Publié aujourd’hui à 01h14, mis à jour à 10h29 /Le Monde


Salah Abdeslam, round 2. Au lendemain d’un interrogatoire-fleuve interrompu par la nuit, au cours duquel le principal accusé du procès des attentats du 13-Novembre a livré sa version des faits, la cour d’assises spéciale de Paris a de nouveau entendu Salah Abdeslam, jeudi 14 avril. Place cette fois aux questions de l’accusation et des parties civiles, qui n’ont pas toujours été convaincues par son récit de la veille et vont s’attacher à en sonder les fragilités.


Le principal axe de la défense de Salah Abdeslam consiste à reculer, autant que possible, la date à partir de laquelle il dit avoir participé, en connaissance de cause, au projet d’attentats, en tant que logisticien d’abord, puis en tant que kamikaze. Lorsque son frère Brahim, de retour d’un séjour en Syrie, lui aurait demandé, à la fin du printemps 2015, d’aller « chercher » des membres de l’Etat islamique, pour les convoyer à Bruxelles, il assure qu’il pensait à de simples « rapatriements humanitaires ».
Cette hypothèse est difficile à admettre sur le plan intellectuel, mais l’accusé n’en démord pas. Le parquet croit avoir décelé une évolution dans ses déclarations de la veille : « Hier, vous avez dit, pour la première fois, que votre frère avait bien une “mission” en rentrant de Syrie, glisse le magistrat, qui accolerait volontiers le qualificatif de « terroriste » à cette mission.
– Exactement. Cette mission consistait à aller chercher des personnes, insiste l’accusé. Je ne savais pas qu’ils venaient faire des attentats. »

« Je n’ai aucune réponse à vous apporter »

Quand Salah Abdeslam a-t-il donc compris que son « travail », comme il dit, s’inscrivait dans un projet terroriste ? A l’en croire, il ne l’a appris que le 11 novembre de la bouche de son frère Brahim, qui lui aurait révélé par la même occasion qu’Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attaques, était en Belgique. Selon lui, c’est dans la nuit du 11 au 12 novembre que son ami Abaaoud l’aurait convaincu de se faire exploser.
Le parquet ne croit guère à ce recrutement de dernière minute : « Le 10 novembre, toutes les lignes téléphoniques de ceux qui ont vocation à passer à l’acte, dont la vôtre, cessent d’être utilisées. On est une nuit avant votre recrutement supposé par Abaaoud…
– Je n’ai aucune réponse à vous apporter », répond l’accusé.
Autre interrogation : quelle était la nature exacte de sa mission le 13 novembre ? Lors de sa première audition, après son arrestation, en 2016, Salah Abdeslam avait déclaré qu’il devait se faire exploser au « Stade de France avec des complices », et qu’il avait pris le métro dans Paris peu après avoir renoncé. Mercredi, il a affirmé qu’il devait en réalité se faire exploser seul, dans un bar du 18e arrondissement, et qu’il n’a finalement « jamais pris le métro ».

« Incohérence »

Ces modulations intriguent l’accusation, qui se réfère à l’arborescence des attentats découverte dans un ordinateur, laquelle contenait un « groupe métro », mais ne faisait pas mention du 18e arrondissement. Autre curiosité, les trois commandos du 13-Novembre étaient chacun constitué de trois djihadistes aguerris. Salah Abdeslam, pourtant le moins fiable du groupe, le seul à n’être jamais allé en Syrie, aurait, lui, été laissé sans équipier.

« Ce qui est étonnant, c’est qu’on vous retrouve seul dans un endroit qui n’est pas dans l’arborescence. Comment expliquez-vous cette incohérence, sachant en outre que des cafés étaient déjà les cibles d’un autre commando ? demande le parquet, qui semble pencher pour l’hypothèse d’un attentat dans le métro.
– Moi, je n’avais pas d’arme, on ne m’a pas donné de kalach, car on savait que je n’étais pas apte. Je ne pouvais que me faire exploser », répond l’accusé, sans apporter d’explication au fait qu’il se soit retrouvé seul.
De nouveau interrompu par l’heure tardive, le dernier interrogatoire de Salah Abdeslam doit se conclure, vendredi 15 avril, avec la fin des questions des parties civiles et de celles de La défense.

Soren Seelow


Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam livre pour la première fois sa vérité sur la nuit des attentats
L’accusé a rompu son silence pour révéler qu’il devait se faire exploser dans un café du 18e arrondissement de Paris. Il dit avoir renoncé à la dernière minute par « humanité ».

Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam dit être entré dans un café et avoir « renoncé »
Le Français de 32 ans, principal accusé, a déclaré qu’Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des attentats, lui avait donné pour consigne de se faire exploser. Cet ordre avait été « un choc », a-t-il dit.

Au procès du 13-Novembre, la mauvaise foi et les regrets des convoyeurs de Salah Abdeslam
Dans la foulée des attentats, Mohammed Amri et Hamza Attou avaient ramené à Bruxelles le seul membre encore en vie des commandos terroristes. Sans savoir quel avait été son rôle, jurent-ils.

Procès des attentats du 13-Novembre : l’insaisissable Yassine Atar, trop proche de la cellule terroriste pour ne pas être suspect
Le lendemain des attaques, l’homme a vu Khalid El-Bakraoui, qui a coordonné depuis la Belgique l’opération, et Mohamed Bakkali, qui a loué des appartements et des voitures pour les djihadistes. Une histoire de tuyau d’aspirateur, assure-t-il.

Procès du 13-Novembre : les regrets d’Ali Oulkadi
Ce proche de Brahim Abdeslam est accusé d’avoir assisté Salah Abdeslam, à Bruxelles, au lendemain des attentats à Paris.

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Sam 16 Avr 2022 - 5:38

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
« Je veux être oublié à jamais » : au procès du 13-Novembre, les excuses et l’ambivalence de Salah Abdeslam
Les interrogatoires des accusés se sont achevés, vendredi. Salah Abdeslam a pris une dernière fois la parole pour présenter ses excuses aux victimes et solliciter leur pardon.
Par Soren Seelow
Publié hier à 21h23, mis à jour à 03h30



La durée inédite du procès du 13-Novembre aura eu une vertu : celle de voir évoluer au fil des semaines les hommes dans le box, un en particulier. Un chapitre important des débats s’est clos, vendredi 15 avril, avec la fin des interrogatoires des accusés. En prononçant ses derniers mots, Salah Abdeslam s’est laissé submerger par l’émotion et a demandé pardon aux victimes. L’image rigide du « combattant » autoproclamé de l’Etat islamique qui tempêtait dans le box au premier jour du procès semble déjà lointaine.

Son avocate, Olivia Ronen, venait de lui demander s’il regrettait de ne pas être allé au bout de son opération-suicide. « Je ne regrette pas d’avoir renoncé, de ne pas avoir tué. Aujourd’hui, ces personnes sont vivantes. Si elles savaient à côté de quoi elles sont passées… Elles s’amusaient naïvement, j’étais devant elles. Et je suis reparti. Je ne regrette pas, pour eux, pour moi, pour ma famille. Ma mère me dit qu’elle voit en moi ses deux fils, que je compense la perte du premier… », dit-il en pensant à son frère Brahim, qui s’est fait exploser.
A l’évocation de sa mère, ses yeux s’embrument, il lève le regard, cherche de l’air, puis reprend : « Cette histoire du 13-Novembre s’est écrite avec le sang des victimes. C’est leur histoire, et j’en fais partie. Elles sont liées à moi et moi à elles. » Il cite un hadith (une communication orale rapportée du prophète Mahomet) : « Déteste ton ennemi avec modération, peut-être un jour sera-t-il ton ami ». Puis s’adresse aux parties civiles : « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération. Je présente mes excuses aux victimes. Je sais qu’il y a une haine qui subsiste entre vous et moi, je sais qu’on sera pas d’accord, mais je vous demande de me pardonner. »

Déni et immaturité

L’armure s’est fendue. La dureté des éléments de propagande qu’il assénait au début du procès a laissé place à une parole sensible. Salah Abdeslam donne l’impression d’avoir passé ces sept mois de débats à se rassembler, à chercher sa nouvelle identité. Le travail n’est pas terminé. L’ambivalence de celui qui refuse de condamner les attentats mais dit avoir renoncé à se faire exploser par « humanité » est toujours là. Son immaturité aussi. Il peine encore à assumer son entière responsabilité dans le massacre.
Quelques instants avant ses larmes, un dialogue avec une avocate de parties civiles avait illustré l’ampleur de son déni : « Moi, j’ai pas tué. Je mérite ce qui m’arrive, mais je ne vais pas payer pour ceux qui ont tué au Bataclan, aux terrasses, au Stade de France. » L’avocate lui fait remarquer qu’il a déposé « trois bombes humaines qui ont tué » devant le Stade de France : « Vous comprenez que ça puisse choquer quand vous déclarez n’avoir tué personne ?
– C’est vrai, les trois du Stade de France ont fait des victimes. Mais ils n’ont pas fait autant de morts que les autres, s’égare l’accusé.
– Vous saviez à l’avance combien ils allaient faire de morts ?
– Non bien sûr. Je veux dire que je n’ai pas tué directement, j’ai tué indirectement…
– Si vous aviez déposé trois bombes, vous n’auriez pas tué directement ?
– C’est eux qui ont actionné leur ceinture, ils ont le libre arbitre de se faire exploser », s’entête-t-il, obnubilé par son propre désistement.

Un homme égaré, « partagé »

Une autre scène a montré le chemin qui lui reste à parcourir pour accéder à la morale commune. Jeudi, il avait déclaré à propos de « Sonia », la femme qui a dénoncé à la police le coordinateur des attentats, Abdelhamid Abaaoud : « Elle a condamné trois personnes à mort, dont sa meilleure copine. Elle les a tuées. » Abaaoud, sa cousine et son complice avaient trouvé la mort, le 18 novembre 2015, lors d’un assaut des forces d’intervention.
Un avocat de parties civiles revient sur ces propos tenus la veille : « Vous avez dit que Sonia avait condamné trois personnes, alors que vous-même vous dites n’avoir tué personne… Ça a choqué. Vous maintenez ?
– Je suis un peu partagé sur cette personne. Il y a cette part d’humanité, elle a voulu empêcher des morts. Mais en même temps, elle a entraîné la mort de trois personnes… »
On a souvent le sentiment que Salah Abdeslam parle toujours de lui, même quand il parle des autres. Nombre de ses propos depuis le début du procès ont été perçus comme des provocations. Peut-être faut-il y voir la sincérité d’un homme égaré, « partagé » sur sa propre personne, une impossible équation entre son « humanité » et son surmoi djihadiste.

« Mon frère, j’ai toujours voulu lui ressembler »

Cette dualité pourrait s’expliquer par la façon dont il s’est, selon sa version des faits, retrouvé impliqué dans les attentats. Quand son frère Brahim lui demande d’aller chercher des combattants revenus de Syrie pour les ramener à Bruxelles à l’été 2015, il sait seulement que ce sont des membres de l’Etat islamique. « Je n’ai pas à poser de questions, les attentats ne m’effleurent même pas l’esprit », assure-t-il. Il pense simplement servir son frère et la cause.
« Vous avez été piégé ? lui demande son avocate.
– Je n’aime pas ce terme. Mais je ne savais pas que ça allait se passer comme ça. Si mon frère m’avait dit que j’allais chercher des combattants qui allaient faire des attaques, jamais je ne serais allé les chercher. Je n’étais pas comme ça à l’époque, avec le train de vie que j’avais. J’étais une personne banale et je me suis retrouvé embarqué. Ça s’est fait petit à petit. Puis je me suis senti acculé, je n’avais plus le choix… »
L’événement qui le fera basculer, toujours selon son récit, est sa rencontre avec son ami Abaaoud, qui l’aurait convaincu de rejoindre les commandos deux jours avant les attentats. Ce recrutement tardif n’a pas convaincu tout le monde, aussi son avocate lui demande-t-elle de revenir plus en détail sur la scène. Il raconte :
« Je ne suis pas chaud du tout au départ. Il m’explique que ce sera quelque chose de grand, que des femmes et des enfants sont assassinés par la coalition, que la France insulte le Prophète… Il m’explique que le paradis m’attend. Mon frère me dit : “Tu es capable de le faire.” Brahim, quand j’étais petit, j’ai toujours voulu lui ressembler. A cet instant, je ne parle pas beaucoup. Je dis : “Ouais mais…”, “Je ne suis pas entraîné”… Je cherche des excuses. Je ne dis pas qu’ils m’ont forcé, mais j’ai fini par dire : “Ouais ça va, c’est bon. Je vais y aller.”
– Comment vous voudriez qu’on se souvienne de vous ? lui demande un avocat de parties civiles.
– Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi. Je veux être oublié à jamais. Je n’ai pas choisi d’être celui que je suis aujourd’hui. »

  Soren Seelow

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Mer 20 Avr 2022 - 11:44

Terrorisme
24 et 30 ans de prison pour deux hommes qui projetaient une « tuerie de masse »
Deux hommes, soupçonnés d'avoir voulu commettre une "tuerie de masse" à Paris en 2016, ont été condamnés vendredi à 24 et 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises spéciale de Paris. Ils avaient été arrêtés à Strasbourg en 2016.


Par La rédaction avec AFP - 15 avr. 2022 à 21:15 - Temps de lecture : 2 min



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Sam 23 Avr 2022 - 15:02

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Stéphanie Monfermé

Message par ruth Sam 23 Avr 2022 - 15:03

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Hommage à Stéphanie Monfermé, assassinée il y a 1 an au commissariat de Rambouillet par un terroriste islamiste.  
Pensées pour ses proches et ses collègues.

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Ven 29 Avr 2022 - 7:43

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Ven 29 Avr 2022 - 10:12

Après les expertises psy et une semaine de congés, les audiences reprendront avec une nouvelle série de témoignages.

Une centaine de victimes se sont constituées partie civiles.
Beaucoup souhaitent témoigner.

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Ven 29 Avr 2022 - 10:18

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ici, l'expertise psy fort éclairante
de S. Abdeslam,
par les Drs Bollivet et Zagury.

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Sam 30 Avr 2022 - 7:57

INTERNATIONAL
ÉTAT ISLAMIQUE
Un des « Beatles » de l’organisation Etat islamique condamné à la perpétuité aux Etats-Unis
Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique, avait plaidé coupable en septembre, admettant sa responsabilité dans la mort de quatre otages américains en Syrie et dans l’enlèvement et la torture d’une vingtaine d’Occidentaux.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Sam 30 Avr 2022 - 9:29

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Ven 6 Mai 2022 - 8:29

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, le franc-parler de l’ex-juge Marc Trévidic : « On ne contrôle plus rien. Tous les signaux sont au rouge »
L’ancien juge antiterroriste est venu raconter, mardi, la montée de la menace djihadiste et la submersion des services de renseignement, dont il a été témoin jusqu’en 2015.
Par Henri Seckel / Le Monde 04/05/22

On ne retiendra pas les dépositions de tous les « grands témoins » – président de la République, ministre de l’intérieur, sociologues ou journalistes – venus à la barre du procès des attentats du 13-Novembre, mais on retiendra celle de Marc Trévidic. Le magistrat de 56 ans, ancienne figure de l’antiterrorisme en France, s’est présenté devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, mardi 3 mai, pour raconter, pendant quatre heures et avec un franc-parler largement apprécié, la montée de la menace djihadiste et la submersion des services de renseignement dont il a été témoin jusqu’en 2015.

Marc Trévidic a connu « l’âge d’or » de l’antiterrorisme, au début des années 2000, à son arrivée au parquet antiterroriste de Paris. A l’époque, les terres de djihad sont l’Afghanistan ou la Bosnie ; il faut déjà gérer des retours en France, mais les moyens sont adaptés à la menace : « Quand quelqu’un revenait, le renseignement le surveillait pendant un an et ne le lâchait pas. On surveillait cent personnes en même temps. »
Lorsqu’il devient juge d’instruction antiterroriste en 2006, après trois ans loin de cette matière, les choses ont changé. Il découvre une « nouvelle génération, fruit d’un djihad médiatique ». Les filières des Buttes-Chaumont à Paris, de Montpellier, d’Artigat en Ariège, des jeunes « fascinés par le 11-Septembre » et marqués par les images de Guantanamo et de la prison d’Abou Ghraïb en Irak, qui « se montent la tête devant des vidéos ».
La marmite du djihadisme se met doucement à bouillir, mais les effectifs judiciaires diminuent. Marc Trévidic raconte l’aveuglement : « Combien de fois j’ai entendu : “Il n’y a pas eu d’attentat sur notre sol depuis le 3 décembre 1996 [à la station de RER Port-Royal, à Paris]” ? » Malgré les départs plus nombreux, le nombre croissant de Français tués à l’étranger et les signes clairs que le pays est dans le collimateur en raison de sa présence en Afghanistan ou du débat sur le voile, « on continue à penser qu’on est invulnérables ».


« On a déjà perdu »


« Et puis il y a Mohammed Merah. » Sept morts à Toulouse et à Montauban, en mars 2012. L’élection présidentielle approche, on met la poussière sous le tapis : Bernard Squarcini, patron du renseignement, évoque un « loup solitaire », diffusant l’idée que la sécurité reste garantie. Marc Trévidic sait que non. « Sur les écoutes, j’entendais les réactions à ce qu’avait fait Merah. Je ne pensais pas qu’un être humain puisse se réjouir d’un tir dans la tête d’une petite fille. » Il soupire. « Là, je me suis dit : ça y est, on est sur une autre planète. » Il se rappelle les mots que lui glisse un collègue : « On a déjà perdu. »


Et puis il y a « l’appel de la Syrie », à partir de 2013. « A ce moment-là, tout le monde est parti, je n’avais jamais vu ça. Des familles entières, des petits jeunes sous contrôle judiciaire, des condamnés qui avaient purgé leur peine. Un exode. L’idée qu’il faut empêcher à tout prix les départs s’impose. Ça va nous noyer. » La marmite bout de plus en plus fort. Pas assez d’effectifs, trop de renseignements à gérer. « Le système ne fonctionne plus. On était perdus, c’était impossible de tout traiter, on était dans une insécurité totale. Trois mille, 3 200, 3 300 Français sont partis. Certains partaient, revenaient, faisaient plusieurs allers-retours, et on ne le savait pas. Ils pouvaient faire des attentats sans problème. »
La marmite va déborder. « On ne contrôle plus rien, on est incapables de gérer les départs et les retours. Tous les signaux sont au rouge. Des policiers de terrain me disent : “Il va y avoir des attentats, on ne peut rien faire.” Quelqu’un à la DGSI me dit : “Marc, on est ficelés à un poteau, on attend le peloton d’exécution.” Il n’y avait aucun moyen d’éviter ce qui était en train de se profiler. On était déjà noyés. Les attentats de 2015 finissent de nous noyer. » La marmite a débordé.

« Oui, il y a eu de la naïveté »


En août 2015, juste avant de quitter ses fonctions, Marc Trévidic reçoit Reda Hame dans son bureau. Ce candidat à l’attentat-suicide arrêté à Paris en août 2015 raconte avoir été recruté par Abdelhamid Abaaoud, qui lui a préconisé de viser « une cible facile, comme un concert, le mieux étant d’attendre les forces d’intervention et de mourir en combattant avec les otages ».
« A posteriori, on se dit que c’était prémonitoire », soupire encore Marc Trévidic, visiblement ému, qui, parmi ses regrets, en souligne un en particulier. « Un dossier comme un autre » arrivé sur son bureau en 2012, des jeunes voulant partir au Yémen. Parmi eux, Samy Amimour, futur kamikaze du Bataclan. « Je ne l’ai pas mis en prison. » On craint, à l’époque, que la détention ne fasse qu’empirer les choses.

Samy Amimour, placé sous contrôle judiciaire, partira en Syrie un an plus tard. « On ne pensait pas que toute personne embrigadée allait devenir un assassin. C’est dur pour un juge de se dire : “Je mets tout le monde en prison parce que c’est plus prudent”. Avec ce qui s’est passé, évidemment que je regrette de ne pas avoir mis Samy Amimour en détention provisoire. Oui, il y a eu de la naïveté. On apprend de ses erreurs. Je ne sais pas quoi dire. »


Henri Seckel

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Sam 7 Mai 2022 - 9:10

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, le hors-sujet des experts, le silence des djihadistes et le retour aux victimes
L’audience est entrée dans sa dernière ligne droite, dans la semaine du 2 mai, avant d’être suspendue en raison d’un cas de Covid-19 parmi les accusés.
Par Henri Seckel
/Le Monde


Sensation de déjà-vu, vendredi 6 mai, au procès des attentats du 13-Novembre : un accusé a contracté le Covid-19, l’audience est suspendue. Farid Kharkhach est le sixième homme dans le box à être touché depuis l’ouverture des débats, interrompus une quatrième fois par le virus. Ils reprendront le 17 mai ; le verdict de la cour d’assises spéciale de Paris, prévu le 24 juin, est reporté au 29.

La sensation de déjà-vu s’était en réalité installée dès le début de la semaine, semaine étrange où l’audience est entrée dans sa dernière ligne droite, tout en revenant plusieurs mois en arrière : sont venus à la barre des spécialistes de l’islam radical et de l’antiterrorisme – le sociologue Bernard Rougier, le journaliste Mohamed Sifaoui, le juge Marc Trévidic – et des victimes des attentats, quelques mois après d’autres spécialistes de l’islam radical et de l’antiterrorisme – le sociologue Hugo Micheron, l’ancien ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, l’ancien patron de la DGSE Bernard Bajolet – et d’autres victimes des attentats.


Les spécialistes concernés étaient prévus plus tôt dans le planning mais avaient subi un empêchement ou les aléas de l’audience. Quant aux victimes, cinq semaines avaient été réservées pour les entendre en septembre et octobre 2021, mais à l’époque, 300 témoignages « seulement » étaient attendus. Quelque 450 parties civiles ont finalement voulu s’exprimer. Ceux qui n’avaient pu le faire à l’automne 2021 ont donc été invités à le faire une fois achevée l’étude des faits reprochés aux accusés. Et voilà comment, à l’heure où auraient dû débuter les plaidoiries, ce procès qui n’en finit pas, huit mois après s’être ouvert, et alors que tout le monde commence à tirer la langue, connaît une hétéroclite session de rattrapage, qui a pu générer une certaine lassitude.

« Péremptoire », « absurde », « pathétique »

Etait-ce bien utile, après quelque 120 jours d’audience ayant entamé la capacité d’écoute de ses acteurs, de s’infliger deux fois trois heures d’exposé sur les origines et les rouages du phénomène djihadiste ? Bernard Rougier et Mohamed Sifaoui, cités par les parties civiles, se sont succédé, lundi, pour livrer le fruit de leurs réflexions. Ça n’était pas inintéressant. C’était simplement à contretemps, et souvent hors sujet.

Il n’est pas certain que le lieu et le moment étaient opportuns pour une conférence sur la taqiya, l’alliance et le désaveu, le courant ibadite ou la ligue islamique mondiale. Il est certain, à l’inverse, qu’émettre des appréciations sur la culpabilité des accusés ou leur capacité de réinsertion, sans connaître le dossier ni avoir assisté à l’audience, était inopportun. « Généralités », « péremptoire », « absurde », « pathétique » : étrillés par les avocats de la défense, Bernard Rougier et Mohamed Sifaoui ont dû se demander s’ils avaient bien fait de venir. Aucune question ne leur a été posée par le président de la cour ni les magistrats du parquet national antiterroriste, manière d’exprimer poliment qu’on se serait volontiers passé de leurs interventions.

Ceux que l’on avait hâte d’entendre en revanche, même à ce stade avancé de l’audience, étaient Ayoub El Khazzani, Bilal Chatra et Reda Hame. Le premier est l’auteur de l’attentat raté du Thalys, le 21 août 2015. Le second, celui qui lui avait servi d’éclaireur sur la route des migrants, entre la Syrie et la Belgique, s’assurant que la voie était libre. Le troisième avait été envoyé à Paris à l’été 2015 par Abdelhamid Abaaoud pour commettre un attentat, mais avait été arrêté avant de pouvoir passer à l’acte.

Tous trois ont déjà été jugés – et condamnés respectivement à perpétuité, 27 et 14 ans –, mais pour qui n’a pas suivi leurs procès, c’était l’occasion, mardi, d’entendre une parole rare. Las, Bilal Chatra a maugréé qu’il ne dirait rien ; Ayoub El Khazzani a indiqué qu’il réservait ses réponses pour le procès en appel quil’attend ; quant à Reda Hame, il n’a pas souhaité gratifier la cour de sa présence à l’écran, refusant de quitter sa cellule. Leur silence a suscité une grande frustration.

« Vous m’avez presque aidé à aller de l’avant »

Et puis ce fut, mercredi, le retour des victimes. Six mois après le récit choral vertigineux de la funeste soirée, qu’on a l’impression d’avoir déjà revue sous tous les angles, on a écouté d’une oreille circonspecte les premiers témoignages de cette nouvelle cohorte de parties civiles. Trop tard, s’est-on dit, le moment des victimes était passé, plus personne n’avait l’envie ni le courage d’entendre parler des « bruits de pétard », de l’horreur vécue par les rescapés, de l’angoisse vécue par les proches, du syndrome post-traumatique, et de tout ce qu’on avait déjà entendu tant de fois dans cette salle.
Mais rapidement, on a compris qu’il n’y avait pas de bon ou de mauvais moment pour écouter ces récits-là, qu’il fallait les écouter, c’est tout. Et que 350 témoignages entendus à l’automne 2021 n’avaient pas suffi à nous anesthésier : les nouveaux récits provoquent les mêmes émotions. Ceux qui les prononcent pleurent toujours à la barre, et ça fait toujours pleurer ceux qui les écoutent dans la salle. On a replongé dans les abîmes, et on a revu quelques lueurs.
Les lueurs, ce fut par exemple Arnaud, le producteur du concert des Eagles of Death Metal, perforé par une balle à la terrasse du Bataclan Café. A l’hôpital, pendant qu’il se retapait, Arnaud a senti « une flamme de vie s’allumer en [lui] ». Il aurait pu quitter le monde de la musique, il y est resté, redoublant d’ardeur et de projets. « Vous m’avez presque aidé à aller de l’avant », a-t-il dit aux accusés, avant de faire rire l’assistance : « Et puis je ne sais pas si je peux les remercier, mais suite à ça j’ai arrêté de fumer, donc peut-être que j’ai été sauvé du cancer grâce à eux. »

La « 132e victime des attentats »

Les abîmes, soyons honnête, ce fut à peu près tout le reste. Ce fut la mère de Justine, tuée au Petit Cambodge, racontant l’effroyable erreur d’identification de la Pitié-Salpêtrière, qui pensait avoir reçu le cadavre de sa fille. Elle se rendra à l’hôpital avec son époux et son fils, qui veilleront sur le corps d’une fille défigurée et méconnaissable en pensant qu’il s’agit de Justine, avant de découvrir le lendemain que ce n’était pas elle. Ce fut Christophe, pompier appelé quelques minutes avant les attaques pour une mauvaise chute d’une employée du Franprix de la rue Alibert, juste à côté du Petit Cambodge et du Carillon, et qui sera donc le premier secouriste à intervenir au milieu du chaos. Ce fut Fabienne, dont la sœur a survécu à l’attaque de La Belle Equipe : « Elle m’appelle parfois pour me dire qu’elle veut mourir. Pas un jour ne passe sans que j’aie la trouille qu’elle n’ose pas me déranger quand elle a des idées suicidaires. »


Et puis les abîmes, ce fut France-Elodie Besnier, dont le nom a été prononcé en tout début d’audience jeudi. Son avocat demandait à la cour d’accepter que ses deux enfants (13 ans pour le premier, moins de 1 an pour la seconde) et ses deux parents se constituent parties civiles – il est fréquent que les proches des victimes, même lorsqu’elles ont survécu, le fassent.
France-Elodie Besnier était en terrasse au Carillon le soir du 13-Novembre, c’était le café en bas de chez elle. Elle a échappé aux balles, mais elle en a conçu une grande détresse, qui l’a contrainte à cesser de travailler et lui a valu d’être indemnisée par le fonds de garantie (FGTI) et suivie sur le plan psychologique. « Le 6 novembre 2021, a dit son avocat, deux mois après l’ouverture du procès, France-Elodie Besnier s’est donné la mort. » Grand silence dans la salle. Le procès avait ravivé la douleur, devenue insupportable. Elle avait 35 ans.

En 2017, Guillaume Valette, rescapé du Bataclan en proie à un profond trouble psychiatrique, s’était suicidé et avait été reconnu, deux ans plus tard, comme la 131e victime des attaques terroristes. « Je vous demande, a dit l’avocat, d’accepter la constitution de partie civile pour les quatre proches de Mme Besnier, 132e victime des attentats du 13-Novembre. »


Henri Seckel

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Mer 11 Mai 2022 - 19:32

Je reviens sur les déclarations de Marc Trévidic sur l'affaire Merah . Moi aussi , à l'époque, je savais bien que c'était pas du tout une histoire de loup solitaire : je connaissais la ville, j'y avais vécu dans les seventies et deux ans entre 1981 et 1983 , et j'avais constaté dès 2009( j'y allais souvent pour garder mes petits enfants)  les ravages opérés par ces bandes d'islamistes vociférant sur tous les marchés . C'était évident que les plus hautes autorités mentaient quand elles évoquaient le loup solitaire . Quelle honte! Ces types -là , ils ont des comptes à nous rendre.

J'exige qu'ils nous rendent des comptes.

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Sam 14 Mai 2022 - 8:49

Attentat déjoué avant l’Euro 2016 : Réda Kriket jugé en appel à Paris
PROCES Le procès en appel de cet ex-délinquant multirécidiviste de 40 ans devant la cour d’assises spécialement composée doit durer cinq semaines


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Jeu 19 Mai 2022 - 13:54

Attentats de Mohamed Merah : L’homme qui avait fourni une arme au terroriste a été expulsé vers l’Algérie

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Lun 23 Mai 2022 - 10:15

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Mer 25 Mai 2022 - 10:47


Plaidoiries des parties civiles

Jour 126
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Jour 127
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Lisetoct Ven 27 Mai 2022 - 8:30

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, un avocat propose une nouvelle version du récit de la tuerie du Bataclan
Lors d’une brillante plaidoirie, mardi, Me Hugo Lemont s’est évertué à démontrer que les trois terroristes étaient montés sur le balcon de la salle de concert, et non pas deux d’entre eux, comme l’a conclu l’enquête.
Par Soren Seelow
Publié le 25 mai 2022 à 05h21 - Le Monde.


On commençait doucement à s’assoupir en cette fin de journée d’audience, mardi 24 mai, quand la voix grave et assurée d’un jeune avocat a tiré le public de sa torpeur. Depuis lundi, une ribambelle de robes noires défilent à la barre du procès des attentats du 13-Novembre pour se livrer à une figure imposée des assises : les plaidoiries de parties civiles. Voilà deux jours que les avocats se prêtent avec plus ou moins de bonheur à cet exercice dont on n’attend généralement pas grand-chose et qui doit s’étaler sur deux semaines.
Pour limiter les redondances, et éviter de noyer la mémoire des victimes dans l’océan des quelque 2 400 parties civiles de ce procès, leurs 370 avocats ont eu la bonne idée de se répartir des thèmes (la radicalisation, le détournement de la religion, le deuil, la mémoire…) avec une réussite inégale. Dans la mosaïque de plaidoirie chorale qui se dessine, à raison d’une quinzaine d’avocats par jour, tous les styles se sont succédé à la barre : lyrique, scolaire, emphatique, hors sujet, pudique, littéraire…

La journée de mardi était consacrée à l’évocation des sites visés par les attentats. Quinze avocats s’étaient déjà exprimés quand la longue silhouette de Me Hugo Lemont, 34 ans, s’est plantée devant le micro. En huit mois de procès, on n’avait encore jamais entendu sa voix. Dès les premières phrases, le ton de sa plaidoirie est donné : précise, nerveuse et ambitieuse. L’avocat entend prendre quelques libertés avec la figure imposée : il propose rien moins que de corriger le récit de la tuerie du Bataclan qui s’est imposé à l’audience, regrettant le « travail trop partiel réalisé lors de l’instruction ».


Des « affirmations erronées »

Au début du procès, une myriade de témoignages, forcément parcellaires, parfois contradictoires, avaient esquissé les grandes lignes du déroulé de l’attaque. Mais un sentiment de flou demeurait sur certains points. En s’appuyant sur « des éléments de procédure objectifs » – les expertises balistiques et les enregistrements audio du Bataclan –, Me Lemont veut « préciser, voire contredire » certaines « affirmations erronées » figurant dans l’ordonnance de mise en accusation.

Cette pièce majeure du dossier, qui résume en 348 pages les six ans de cette enquête pharaonique, explique que deux terroristes sont montés sur le balcon au début de la tuerie, tandis que le troisième, Samy Amimour, serait resté au rez-de-chaussée. L’avocat va s’évertuer à démontrer que les trois terroristes sont en réalité montés à l’étage, fait qui n’a jamais été évoqué en huit mois d’audience. « Les voix et les balles des assassins permettent de déterminer le chemin qu’ils ont emprunté », lance-t-il hardiment.
Peu après leur irruption dans la salle de spectacle, à 21 h 47, les trois assaillants s’organisent, « parfaitement répartis devant la fosse, tirant en longues rafales qui fauchent le public comme du blé ». Selon l’attribution par les experts balistiques des douilles retrouvées au sol, Ismaël Mostefai était positionné à droite, Samy Amimour au centre, Foued Mohamed-Aggad à gauche. « C’est l’épisode le plus meurtrier de l’attaque, un acte d’inhumanité sans pareil, des tirs nourris sur des centaines de corps sans défense. »

« Fuyez, ils sont montés ! »

Après deux minutes et trente secondes, les tirs cessent, les terroristes rechargent une première fois. Parmi les innombrables gestes héroïques de cette nuit noire, Didi, le chef de la sécurité, parvient à ouvrir une sortie de secours, permettant à plusieurs spectateurs de s’enfuir. Cinq minutes après le début de la tuerie, une voix s’élève dans la foule : « Fuyez, ils sont montés ! » Me Lemont note qu’à cet instant, « les coups de feu se rapprochent du dictaphone » abandonné sur le balcon qui a enregistré le massacre. « Je m’en veux de critiquer l’ordonnance de mise en accusation, mais les trois terroristes sont montés ensemble sur le balcon. C’est attesté. »

Attesté tout d’abord par la présence à l’étage de douilles attribuées à l’arme de Samy Amimour, dont l’expertise, qui figure au dossier, n’a pas été discutée au procès. Mais également par le fait que le dictaphone a d’abord enregistré « à proximité de son micro la voix des trois terroristes au niveau du balcon », et n’en a ensuite plus capté distinctement que deux. Enfin, un spectateur qui était à l’étage a déclaré aux enquêteurs qu’il lui a « semblé voir un troisième homme », qu’il n’a « plus vu par la suite ».
Selon l’avocat, c’est en redescendant vers la fosse, dix minutes après le début de la tuerie, qu’Amimour se serait retrouvé nez à nez avec un spectateur, Guillaume,qui tentait de s’enfuir. Guillaume avait raconté cette scène à l’audience, le 12 octobre 2021, et déjà esquissé, sans que personne y prête alors attention, cette nouvelle version des faits. Il tentait de gagner la sortie de secours près de la scène quand il a entendu « des bruits de pas sur l’escalier en bois », avait-il raconté : « Et je vois alors le troisième terroriste, qui se révélera être Samy Amimour. »

Puzzle traumatique de souvenirs

Le fait que le terroriste soit monté à l’étage ne change pas grand-chose à la matérialité des faits : cette thèse représente en revanche beaucoup pour les parties civiles, qui, depuis le début de ce procès, tentent de reconstituer le puzzle traumatique de leurs souvenirs. Après la diffusion d’extraits de l’enregistrement audio du Bataclan, un rescapé avait ainsi écrit sur son journal de bord : « Au fond de moi, je sens des blocs de mémoire se déplacer et changer de forme. »
Une fois au rez-de-chaussée, Samy Amimour menace Guillaume du canon de sa kalachnikov et le fait monter sur scène, quand le commissaire C., de la BAC75 Nuit, qui vient de pénétrer dans la salle, l’abat d’un « tir incroyable de 25 à 30 mètres », poursuit Me Lemont. Cet acte de bravoure déclenche la deuxième phase de l’opération pour les deux terroristes acculés à l’étage : la prise d’otages ,qui durera deux heures et vingt minutes.


Durant cet interminable huis clos dans un « couloir exigu », partout ailleurs dans la salle, des spectateurs continuent de s’entraider, risquent leur vie pour en sauver d’autres, se parlent, se réconfortent… « Le Bataclan, c’est le tombeau de 90 personnes, mais c’est aussi un champ de héros dans le sens où les actes des centaines de survivants, des policiers non spécialisés, s’ils n’ont pas permis d’éviter le massacre, ont évité l’hécatombe voulue par les terroristes, étymologiquement le sacrifice d’une centaine. »

« Les héros de leur propre existence »

Pour conclure sa plaidoirie, l’avocat a une « proposition » à faire à la cour : restaurer les victimes dans leur dimension héroïque. En juriste, il adosse sa réflexion au droit. La victime, rappelle-t-il, est définie par l’article 2 du code de procédure pénale comme celle qui a « personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction ». Mais la jurisprudence de l’article 121-5, qui définit la tentative d’une infraction – et donc la tentative de meurtres – dit que la circonstance extérieure qui l’a interrompue peut être « la résistance opposée par la victime qui a seule mis fin à l’acte criminel ».
Au regard des actes des victimes du Bataclan, poursuit-il, « j’ai la conviction qu’elles n’ont pas seulement été le siège passif d’un dommage terrible qui leur a été infligé au sens de l’article 2. Elles ont aussi été ces éléments actifs de leur propre survie, les héros de leur propre existence et, en droit, elles sont cette circonstance extérieure qui a permis d’interrompre des tentatives de meurtres ».

Voilà près de vingt-cinq minutes que l’avocat est à la barre. Au terme de cette plaidoirie méthodique, il conclut par cette ode aux survivants :
« A celle qui a arraché un faux plafond, à celui qui a couru parmi les balles pour ouvrir la porte de secours, à ceux qui sont restés prostrés sans lâcher la main de leur compagne, à celui qui l’a lâchée pour s’enfuir et le regrette, à ceux qui se sont couverts de corps pour survivre, à celle qui a craché ses dents pulvérisées par une balle pour ne pas faire de bruit en toussant et attirer l’attention des assassins, ce faisant, ils ont tous montré la voie, la sortie, la cachette, la volonté de vivre, ils se sont opposés au scénario de mort qu’on leur imposait. J’aimerais les assurer du sentiment de notre très grande admiration pour ce qu’ils ont fait individuellement et collectivement dans les murs du théâtre du Bataclan. »

Soren Seelow

_____________________________________________________________________________

Mr Tambourine Man

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par ruth Mar 31 Mai 2022 - 4:05

ruth a écrit:
Plaidoiries des parties civiles

Jour 126
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Jour 127
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Jour 128
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Jour 129
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

_____________________________________________________________________________

" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
G. COURTELINE

ruth


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3 - Page 4 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et autres faits de violences 3

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 4 sur 40 Précédent  1, 2, 3, 4, 5 ... 22 ... 40  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum