Cellule Cold Case
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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
Cellule Cold cases, É. Foray, M.Boisseranc, S.Alloard, C.Giboire, K.Leroy, J.Heusèle, S. Viguier...
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Re: Cellule Cold Case
Disparues de l'A6 : 34 ans après, un troisième homme est mis en examen pour viol et meurtre dans l'affaire Carole Soltysiak
Le suspect a été mis en examen par une juge du pôle spécialisé dans les cold cases de Nanterre, qui a repris ce dossier en 2022.
Trente-quatre ans après l'assassinat de Carole Soltysiak, un troisième homme a été mis en examen jeudi 10 octobre pour meurtre et viol, a appris franceinfo de source proche du dossier. Le suspect a été mis en examen par une juge du pôle spécialisé dans les cold cases de Nanterre, qui a repris ce dossier en 2022. Âgé de 62 ans, il a été interpellé et placé en garde à vue en début de semaine à Monceau-les-Mines, en Saône-et-Loire (...)
L'interpellation de ce troisième suspect est "un événement capital qui nous amène vers un renvoi devant une cour d'assises", salue l'avocat de la famille, Didier Seban, auprès de franceinfo. "On savait qu'ils étaient trois car des témoins et des victimes de tentatives d'enlèvement indiquaient qu'ils étaient trois dans la voiture", précise l'avocat, ajoutant que le troisième homme mis en examen jeudi est "en relation avec les deux autres, ils sont amis et issus de la même cité".(...)
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Le suspect a été mis en examen par une juge du pôle spécialisé dans les cold cases de Nanterre, qui a repris ce dossier en 2022.
Trente-quatre ans après l'assassinat de Carole Soltysiak, un troisième homme a été mis en examen jeudi 10 octobre pour meurtre et viol, a appris franceinfo de source proche du dossier. Le suspect a été mis en examen par une juge du pôle spécialisé dans les cold cases de Nanterre, qui a repris ce dossier en 2022. Âgé de 62 ans, il a été interpellé et placé en garde à vue en début de semaine à Monceau-les-Mines, en Saône-et-Loire (...)
L'interpellation de ce troisième suspect est "un événement capital qui nous amène vers un renvoi devant une cour d'assises", salue l'avocat de la famille, Didier Seban, auprès de franceinfo. "On savait qu'ils étaient trois car des témoins et des victimes de tentatives d'enlèvement indiquaient qu'ils étaient trois dans la voiture", précise l'avocat, ajoutant que le troisième homme mis en examen jeudi est "en relation avec les deux autres, ils sont amis et issus de la même cité".(...)
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Pondyness
Re: Cellule Cold Case
Excellente nouvelle. Merci Pondyness.
Je la recopie dans la rubrique "Saône et Loire"
Je la recopie dans la rubrique "Saône et Loire"
Re: Cellule Cold Case
La cellule Cold Case s'intéresse au parcours de David Sagno, "l'assassin du pont de Neuilly", voir l'émission de l'HdC.
Je me demande si la cellule cold case a des éléments inconnus du public, sélectionner des profils plutôt que d'autres. Je suis un peu sceptique pour Sagno, car il est un cas rarissime de tueur en série qui s'est rendu à la police pour se dénoncer de meurtres pour lesquels il n'était même pas soupçonné (Marc Machin avait été condamné pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot en 2001). Pourquoi aurait-il caché d'autres meurtres ? Certes son profil et sa longue errance le rendent très inquiétant.
Je me demande si la cellule cold case a des éléments inconnus du public, sélectionner des profils plutôt que d'autres. Je suis un peu sceptique pour Sagno, car il est un cas rarissime de tueur en série qui s'est rendu à la police pour se dénoncer de meurtres pour lesquels il n'était même pas soupçonné (Marc Machin avait été condamné pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot en 2001). Pourquoi aurait-il caché d'autres meurtres ? Certes son profil et sa longue errance le rendent très inquiétant.
Cyclope
Le violeur d'Antibes
"Il avait une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne" : le violeur d'Antibes décrit par une victime
Surnommé le « violeur d’Antibes » par la police, cet agresseur en série a violé au moins quinze femmes dans plusieurs villes du sud de la France, ainsi que dans les Hauts-de-Seine, entre 1994 et 2006. À Aix-en-Provence, l'une d'elles a pu distinguer sa silhouette dans la pénombre. Son témoignage peut-il permettre de résoudre enfin ce « cold case » ?
C'est un violeur en série qui a fait au moins 15 victimes dans le sud de la France et en région parisienne. Il ciblait des femmes âgées de 21 à 56 ans, majoritairement blondes. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crimes, sans qu'il ne soit jamais identifié. Mais la trace génétique a permis de comprendre que le prédateur sexuel avait d'abord sévi entre novembre 1994 et août 1995 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), puis dans le sud de la France entre 2001 et 2006. Le pôle des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre a repris le dossier. Nul doute que la juridiction en charge des « cold cases » accorde une grande importance au témoignage de Marlène (prénom modifié), que Marianne a retrouvée.
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Une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne, c'est un élément intéressant. Ça ne court pas les rues ce genre de caractéristiques. Espérons un témoignage ou un suspect avec ce genre de caractéristique.
PS : l'article n'est pas en libre accès, tant pis.
Surnommé le « violeur d’Antibes » par la police, cet agresseur en série a violé au moins quinze femmes dans plusieurs villes du sud de la France, ainsi que dans les Hauts-de-Seine, entre 1994 et 2006. À Aix-en-Provence, l'une d'elles a pu distinguer sa silhouette dans la pénombre. Son témoignage peut-il permettre de résoudre enfin ce « cold case » ?
C'est un violeur en série qui a fait au moins 15 victimes dans le sud de la France et en région parisienne. Il ciblait des femmes âgées de 21 à 56 ans, majoritairement blondes. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crimes, sans qu'il ne soit jamais identifié. Mais la trace génétique a permis de comprendre que le prédateur sexuel avait d'abord sévi entre novembre 1994 et août 1995 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), puis dans le sud de la France entre 2001 et 2006. Le pôle des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre a repris le dossier. Nul doute que la juridiction en charge des « cold cases » accorde une grande importance au témoignage de Marlène (prénom modifié), que Marianne a retrouvée.
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Une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne, c'est un élément intéressant. Ça ne court pas les rues ce genre de caractéristiques. Espérons un témoignage ou un suspect avec ce genre de caractéristique.
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Invité- Invité
Violeur d'Antibes Il avait une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne
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"Il avait une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne" : le violeur d'Antibes décrit par une victime
L'affaire du dimanche
Par Jean Arca
Publié le 13/10/2024 à 6:00
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Surnommé le « violeur d’Antibes » par la police, cet agresseur en série a violé au moins quinze femmes dans plusieurs villes du sud de la France, ainsi que dans les Hauts-de-Seine, entre 1994 et 2006. À Aix-en-Provence, l'une d'elles a pu distinguer sa silhouette dans la pénombre. Son témoignage peut-il permettre de résoudre enfin ce « cold case » ?
C'est un violeur en série qui a fait au moins 15 victimes dans le sud de la France et en région parisienne. Il ciblait des femmes âgées de 21 à 56 ans, majoritairement blondes. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crimes, sans qu'il ne soit jamais identifié. Mais la trace génétique a permis de comprendre que le prédateur sexuel avait d'abord sévi entre novembre 1994 et août 1995 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), puis dans le sud de la France entre 2001 et 2006. Le pôle des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre a repris le dossier. Nul doute que la juridiction en charge des « cold cases » accorde une grande importance au témoignage de Marlène (prénom modifié), que Marianne a retrouvée.
En juillet dernier, les magistrats lui ont d'ailleurs fait parvenir une lettre l'informant de la réouverture des investigations. En juillet 2003, cette femme de 33 ans, a vraisemblablement été l'une des victimes de ce violeur en série.
Il se glisse par une fenêtre laissée ouverte
Cet été-là, Marlène vit depuis près d’un an dans un appartement d’Aix-en-Provence, au sein d’un complexe résidentiel où l’homme a déjà frappé deux ans auparavant, en septembre 2001. Revenir plusieurs fois à la même adresse est d'ailleurs une constante chez ce violeur, qui à Antibes attaquera trois femmes dans une résidence entre 2004 et 2006, et fera de même à Nice où deux femmes occupant le même immeuble seront agressées en 2005 et 2006.
Le scénario se répète invariablement : l’homme vise des femmes seules, et les attaque la nuit, se glissant par une fenêtre laissée ouverte. Une fois qu’il se sent en confiance et familier des lieux, il n’hésite pas à revenir y sévir à nouveau. « J’habitais au premier étage d’un petit immeuble au sein d’une résidence avec beaucoup de verdure. En face, à une quinzaine de mètres, il y avait une voie ferrée, légèrement en surplomb par rapport au parking. De là, je pense qu’on pouvait observer mon appartement, d’autant plus à la tombée de la nuit avant que je ferme mon volet », explique Marlène.
À LIRE AUSSI : "Marianne" a retrouvé une victime du violeur d'Antibes : "Il s'est caché dans mon placard pendant 5 heures"
Un samedi soir
C’est un samedi soir et elle s’endort dans son lit vers 0 h 30. Elle n’a pas fermé sa baie vitrée à cause de la chaleur, et le volet coulissant est cassé : « J’en avais parlé au propriétaire pour qu’il le fasse changer, mais ça traînait. Tout était toujours compliqué avec lui, il souhaitait que je paie le loyer en liquide. »
Vers 4 h 30, alors que Marlène dort profondément, elle est brusquement réveillée par un poids terrible qui s’écroule sur elle. « Un homme m’a sauté dessus à califourchon, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Il m’a dit qu’il était là pour l’argent, et m’a menacée avec un couteau. Puis il m’a attaché les mains dans le dos avec des cordelettes, avant de me mettre du ruban adhésif orange sur les yeux et une cagoule », confie Marlène.
Elle a le visage entravé et peine à respirer. Son agresseur se frotte contre elle, elle comprend qu’il a l’intention de la violer. Elle lui demande alors de lui retirer la cagoule, qui gêne sa respiration. L’homme s’exécute et l’arrache, ce qui a pour effet de relever légèrement le ruban adhésif sur ses yeux.
« C’était l’été et il ne faisait plus nuit noire. Mes yeux se sont progressivement habitués à la lumière et je pouvais alors apercevoir son visage dans la pénombre. Il avait des cheveux bruns, coupés très court, comme dans la série Prison Break. Il ne portait pas de barbe et avait des lunettes de vue. Il semblait plutôt athlétique, assez carré. Il avait la peau blanche type européen, il n’avait pas l’air âgé. Ce qui m’a frappé, c’est qu’il avait une espèce de tic : constamment avec le doigt du milieu, il appuyait sur ses lunettes pour les réajuster sur son nez. Je me concentrais au maximum pour savoir si je l’avais déjà croisé et essayer de le reconnaître. »
« J’ai l’impression qu’il avait un cheveu sur la langue »
L’homme est incapable d’avoir une érection. Il commet alors un acte de pénétration digitale, puis bucco-génitale sur sa victime. « Je n’ai pas arrêté de lui parler. Je lui disais que ce qu’il faisait n’était pas normal, qu’on ne forçait pas une femme à faire ça. Il me demandait d’arrêter de parler, et j’ai l’impression qu’il avait un cheveu sur la langue. Il s’exprimait en français sans accent, même pas l’accent du sud », se remémore la victime. « J’ai eu l’impression qu’il cherchait une espèce de proximité, à la manière de quelqu’un de coincé, qui a un problème avec les femmes. »
Marlène est également interpellée par l’odeur de l’individu. « Il sentait vraiment la transpiration, comme quelqu’un qui aurait une activité manuelle et qui ne se serait pas lavé depuis au moins deux jours. »
À LIRE AUSSI : En France, 300 "cold cases", combien de tueurs en série ?
Finalement, au bout d’une trentaine de minutes, le violeur quitte les lieux en sortant par la porte d’entrée. « Je suis alors allée à ma cuisine et je l’ai observé par la fenêtre. Il sortait de l’immeuble et a tourné à gauche pour rejoindre le portail principal de la résidence. Il portait un pantalon treillis et un t-shirt. Je dirais qu’il mesurait entre 1m75 et 1m80, plutôt large d’épaules et athlétique. Il aurait pu avoir l’air d’un militaire. Avant qu’il ne disparaisse dans l’angle du mur, j’ai aperçu une grosse cicatrice de 10 cm qu’il avait sur le côté gauche du cuir chevelu, bien visible. »
Soupçons
Marlène appelle alors la police, qui arrive au bout de quelques minutes : « Ils sont venus et ont fait des prélèvements. Ensuite, je me suis rendue aux urgences pour un examen médical, puis au commissariat d’Aix-en-Provence où j’ai déposé plainte. C’est là que j’ai appris que l’homme avait agressé une femme dans un immeuble voisin deux ans auparavant. Dans l’ensemble, j’ai été bien écoutée par les enquêteurs, qui ont pris mon agression en considération. »
Marlène suspecte immédiatement le jardinier de sa résidence, qui porte les cheveux courts, et des lunettes, comme l’homme qu’elle a aperçu dans la pénombre. Il est interpellé par la police le matin même et interrogé. Celui-ci a passé la nuit chez sa petite amie. Il n’a pas de cicatrice sur le crâne et Marlène ne reconnaît pas son odeur, il est relâché.
« C’est dommage qu’on ne m’ait pas proposé de réaliser un portrait-robot, car tout était encore frais dans ma tête. Si celui-ci avait été diffusé dans la presse, peut-être que cela aurait permis une arrestation », regrette la victime.
Sabotage du tableau électrique
Le lendemain, elle se souvient que la lumière automatique du parking de la résidence ne fonctionne plus depuis plusieurs jours. « J’ai alors contacté le syndic ; ils m’ont dit que le tableau électrique, qui se trouvait dans un petit cabanon fermé, avait été saboté. Je pense que mon agresseur avait pris des précautions et avait fait en sorte que le jardin soit plongé dans le noir. Cela prouve qu’il y a eu repérage. On a retrouvé une poubelle juste sous mon balcon, il a escaladé et il voulait être certain de ne pas être vu. »
Le sabotage du tableau électrique et le ruban adhésif orange ont toujours laissé penser à Marlène que l’homme pouvait avoir un lien avec le milieu de l’électricité : « Dans les résidences, on ne remarque pas les intervenants, on les voit sans les voir, on leur fait confiance. »
Les enquêteurs n’ont pas retrouvé l’ADN du violeur sur la scène de crime. L’homme n’a pas laissé de trace de sperme et, à cette époque, il n’était pas encore possible d’extraire un profil génétique à partir de microparticules de peau comme aujourd’hui. Mais les déclarations de Marlène et le modus operandi concordent point par point avec celles du violeur d’Antibes.
À LIRE AUSSI : Cold case : Lelandais, Rançon, Reiser… ces criminels qui intéressent toujours la justice
« J’ai reçu assez peu de nouvelles de la justice dans les années qui ont suivi. Je savais seulement qu’il y avait eu d’autres victimes avant moi. En 2009, des enquêteurs sont venus me voir et m’ont reposé quelques questions, puis en 2018, on m’a annoncé un non-lieu et on m’a rendu la caution que j’avais versée en tant que partie civile. Je n’ai jamais rien lu dans la presse. Vu l’importance de l’affaire, je suis sidérée de ne pas en avoir entendu parler plus que ça. »
"Il avait une cicatrice de 10 cm sur le côté gauche du crâne" : le violeur d'Antibes décrit par une victime
L'affaire du dimanche
Par Jean Arca
Publié le 13/10/2024 à 6:00
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Surnommé le « violeur d’Antibes » par la police, cet agresseur en série a violé au moins quinze femmes dans plusieurs villes du sud de la France, ainsi que dans les Hauts-de-Seine, entre 1994 et 2006. À Aix-en-Provence, l'une d'elles a pu distinguer sa silhouette dans la pénombre. Son témoignage peut-il permettre de résoudre enfin ce « cold case » ?
C'est un violeur en série qui a fait au moins 15 victimes dans le sud de la France et en région parisienne. Il ciblait des femmes âgées de 21 à 56 ans, majoritairement blondes. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crimes, sans qu'il ne soit jamais identifié. Mais la trace génétique a permis de comprendre que le prédateur sexuel avait d'abord sévi entre novembre 1994 et août 1995 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), puis dans le sud de la France entre 2001 et 2006. Le pôle des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre a repris le dossier. Nul doute que la juridiction en charge des « cold cases » accorde une grande importance au témoignage de Marlène (prénom modifié), que Marianne a retrouvée.
En juillet dernier, les magistrats lui ont d'ailleurs fait parvenir une lettre l'informant de la réouverture des investigations. En juillet 2003, cette femme de 33 ans, a vraisemblablement été l'une des victimes de ce violeur en série.
Il se glisse par une fenêtre laissée ouverte
Cet été-là, Marlène vit depuis près d’un an dans un appartement d’Aix-en-Provence, au sein d’un complexe résidentiel où l’homme a déjà frappé deux ans auparavant, en septembre 2001. Revenir plusieurs fois à la même adresse est d'ailleurs une constante chez ce violeur, qui à Antibes attaquera trois femmes dans une résidence entre 2004 et 2006, et fera de même à Nice où deux femmes occupant le même immeuble seront agressées en 2005 et 2006.
Le scénario se répète invariablement : l’homme vise des femmes seules, et les attaque la nuit, se glissant par une fenêtre laissée ouverte. Une fois qu’il se sent en confiance et familier des lieux, il n’hésite pas à revenir y sévir à nouveau. « J’habitais au premier étage d’un petit immeuble au sein d’une résidence avec beaucoup de verdure. En face, à une quinzaine de mètres, il y avait une voie ferrée, légèrement en surplomb par rapport au parking. De là, je pense qu’on pouvait observer mon appartement, d’autant plus à la tombée de la nuit avant que je ferme mon volet », explique Marlène.
À LIRE AUSSI : "Marianne" a retrouvé une victime du violeur d'Antibes : "Il s'est caché dans mon placard pendant 5 heures"
Un samedi soir
C’est un samedi soir et elle s’endort dans son lit vers 0 h 30. Elle n’a pas fermé sa baie vitrée à cause de la chaleur, et le volet coulissant est cassé : « J’en avais parlé au propriétaire pour qu’il le fasse changer, mais ça traînait. Tout était toujours compliqué avec lui, il souhaitait que je paie le loyer en liquide. »
Vers 4 h 30, alors que Marlène dort profondément, elle est brusquement réveillée par un poids terrible qui s’écroule sur elle. « Un homme m’a sauté dessus à califourchon, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Il m’a dit qu’il était là pour l’argent, et m’a menacée avec un couteau. Puis il m’a attaché les mains dans le dos avec des cordelettes, avant de me mettre du ruban adhésif orange sur les yeux et une cagoule », confie Marlène.
Elle a le visage entravé et peine à respirer. Son agresseur se frotte contre elle, elle comprend qu’il a l’intention de la violer. Elle lui demande alors de lui retirer la cagoule, qui gêne sa respiration. L’homme s’exécute et l’arrache, ce qui a pour effet de relever légèrement le ruban adhésif sur ses yeux.
« C’était l’été et il ne faisait plus nuit noire. Mes yeux se sont progressivement habitués à la lumière et je pouvais alors apercevoir son visage dans la pénombre. Il avait des cheveux bruns, coupés très court, comme dans la série Prison Break. Il ne portait pas de barbe et avait des lunettes de vue. Il semblait plutôt athlétique, assez carré. Il avait la peau blanche type européen, il n’avait pas l’air âgé. Ce qui m’a frappé, c’est qu’il avait une espèce de tic : constamment avec le doigt du milieu, il appuyait sur ses lunettes pour les réajuster sur son nez. Je me concentrais au maximum pour savoir si je l’avais déjà croisé et essayer de le reconnaître. »
« J’ai l’impression qu’il avait un cheveu sur la langue »
L’homme est incapable d’avoir une érection. Il commet alors un acte de pénétration digitale, puis bucco-génitale sur sa victime. « Je n’ai pas arrêté de lui parler. Je lui disais que ce qu’il faisait n’était pas normal, qu’on ne forçait pas une femme à faire ça. Il me demandait d’arrêter de parler, et j’ai l’impression qu’il avait un cheveu sur la langue. Il s’exprimait en français sans accent, même pas l’accent du sud », se remémore la victime. « J’ai eu l’impression qu’il cherchait une espèce de proximité, à la manière de quelqu’un de coincé, qui a un problème avec les femmes. »
Marlène est également interpellée par l’odeur de l’individu. « Il sentait vraiment la transpiration, comme quelqu’un qui aurait une activité manuelle et qui ne se serait pas lavé depuis au moins deux jours. »
À LIRE AUSSI : En France, 300 "cold cases", combien de tueurs en série ?
Finalement, au bout d’une trentaine de minutes, le violeur quitte les lieux en sortant par la porte d’entrée. « Je suis alors allée à ma cuisine et je l’ai observé par la fenêtre. Il sortait de l’immeuble et a tourné à gauche pour rejoindre le portail principal de la résidence. Il portait un pantalon treillis et un t-shirt. Je dirais qu’il mesurait entre 1m75 et 1m80, plutôt large d’épaules et athlétique. Il aurait pu avoir l’air d’un militaire. Avant qu’il ne disparaisse dans l’angle du mur, j’ai aperçu une grosse cicatrice de 10 cm qu’il avait sur le côté gauche du cuir chevelu, bien visible. »
Soupçons
Marlène appelle alors la police, qui arrive au bout de quelques minutes : « Ils sont venus et ont fait des prélèvements. Ensuite, je me suis rendue aux urgences pour un examen médical, puis au commissariat d’Aix-en-Provence où j’ai déposé plainte. C’est là que j’ai appris que l’homme avait agressé une femme dans un immeuble voisin deux ans auparavant. Dans l’ensemble, j’ai été bien écoutée par les enquêteurs, qui ont pris mon agression en considération. »
Marlène suspecte immédiatement le jardinier de sa résidence, qui porte les cheveux courts, et des lunettes, comme l’homme qu’elle a aperçu dans la pénombre. Il est interpellé par la police le matin même et interrogé. Celui-ci a passé la nuit chez sa petite amie. Il n’a pas de cicatrice sur le crâne et Marlène ne reconnaît pas son odeur, il est relâché.
« C’est dommage qu’on ne m’ait pas proposé de réaliser un portrait-robot, car tout était encore frais dans ma tête. Si celui-ci avait été diffusé dans la presse, peut-être que cela aurait permis une arrestation », regrette la victime.
Sabotage du tableau électrique
Le lendemain, elle se souvient que la lumière automatique du parking de la résidence ne fonctionne plus depuis plusieurs jours. « J’ai alors contacté le syndic ; ils m’ont dit que le tableau électrique, qui se trouvait dans un petit cabanon fermé, avait été saboté. Je pense que mon agresseur avait pris des précautions et avait fait en sorte que le jardin soit plongé dans le noir. Cela prouve qu’il y a eu repérage. On a retrouvé une poubelle juste sous mon balcon, il a escaladé et il voulait être certain de ne pas être vu. »
Le sabotage du tableau électrique et le ruban adhésif orange ont toujours laissé penser à Marlène que l’homme pouvait avoir un lien avec le milieu de l’électricité : « Dans les résidences, on ne remarque pas les intervenants, on les voit sans les voir, on leur fait confiance. »
Les enquêteurs n’ont pas retrouvé l’ADN du violeur sur la scène de crime. L’homme n’a pas laissé de trace de sperme et, à cette époque, il n’était pas encore possible d’extraire un profil génétique à partir de microparticules de peau comme aujourd’hui. Mais les déclarations de Marlène et le modus operandi concordent point par point avec celles du violeur d’Antibes.
À LIRE AUSSI : Cold case : Lelandais, Rançon, Reiser… ces criminels qui intéressent toujours la justice
« J’ai reçu assez peu de nouvelles de la justice dans les années qui ont suivi. Je savais seulement qu’il y avait eu d’autres victimes avant moi. En 2009, des enquêteurs sont venus me voir et m’ont reposé quelques questions, puis en 2018, on m’a annoncé un non-lieu et on m’a rendu la caution que j’avais versée en tant que partie civile. Je n’ai jamais rien lu dans la presse. Vu l’importance de l’affaire, je suis sidérée de ne pas en avoir entendu parler plus que ça. »
mimi
une victime du violeur d'Antibes : "Il s'est caché dans mon placard pendant 5 heures
"Marianne" a retrouvé une victime du violeur d'Antibes : "Il s'est caché dans mon placard pendant 5 heures"
L'affaire du dimanche
Par Jean Arca
Publié le 27/07/2024 à 22:38
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Ces crimes en série non élucidés (3/7). Entre 1994 et 2006, un violeur s'est attaqué à au moins quinze femmes dans les Hauts-de-Seine puis dans le sud de la France. Un prédateur capable de revenir plusieurs fois dans la même résidence. « Marianne » a retrouvé l'une des victimes.
Antibes, août 2004, minuit. Seule dans son deux-pièces, Marie pianote sur son ordinateur. Son fils passe les vacances d’été chez son père, ses voisins les plus proches sont absents, tout comme le gardien de sa résidence. Soudain, Rox, son petit Jack Russel, aboie et vient se réfugier contre elle. Comme pour se rassurer, la jeune femme ferme la fenêtre qui donne sur le rez-de-jardin et rabat tous les volets.
Vers 5 h 30, alors qu’elle est toujours sur son clavier, allongée dans son lit en chemise de nuit, le compteur électrique saute. L’appartement se retrouve dans l’obscurité, seulement éclairé par la lumière de son ordinateur dont la batterie est pleine. Alors qu’elle tâtonne dans le couloir de l’entrée, à la recherche du tableau électrique, quelqu’un l’attrape par le cou et la plaque au sol.
L’inconnu l’immobilise en appuyant son genou sur son estomac, lui provoquant une douleur insoutenable. Marie se débat et parvient à se dégager de cette emprise. « Il avait attendu que je m’endorme, pour m’attaquer par surprise, se souvient-elle aujourd’hui. Au bout d’un moment, lassé, il a coupé le courant pour m’attirer dans l’entrée. Il s’était dissimulé entre mes manteaux dans un placard du hall, pendant 5 heures… »
À LIRE AUSSI : Un mystérieux violeur qui a sévi d'Antibes aux Hauts-de-Seine dans le viseur du pôle "cold case"
L’agresseur la frappe au visage à plusieurs reprises et l’insulte : « Ta gueule ! Ta gueule ! » Marie continue de se défendre et la lutte dure depuis trois minutes – une éternité, pour elle. « Je ne sais pas où je l’ai touché, je ne voyais rien, c’était irréel. J’avais une grosse bague, et ça a pu lui faire mal. » Brusquement, l’homme s’éloigne, ouvre le volet de la fenêtre de la cuisine et s’enfuit. « Il avait une odeur de moisissure », se souvient-elle encore.
Blessée – elle perdra la vue de l’œil droit deux ans plus tard après une rupture du nerf optique –, défigurée par les hématomes, elle se rend au commissariat d’Antibes qui la réoriente vers la police criminelle de Nice. « On m’a raconté que j’avais certainement croisé la route du "violeur d’Antibes" qui a aussi sévi dans d’autres villes du sud et qu’il y avait au moins dix victimes avant moi. »
Les enquêteurs ne sont guère rassurants : « Ils m’ont dit qu’il allait certainement revenir, car il n’avait pas pu accomplir le rituel qu’il faisait habituellement subir à ses victimes, en les attachant, en leur faisant parfois prendre un bain, puis en les violant et en leur léchant le sexe. Paradoxalement, on ne voulait pas me mettre sous protection, sous prétexte qu’on n’était pas dans un film américain ! » Pourtant, les policiers avaient vu juste : le prédateur est bien revenu sur les lieux du crime. Au moins deux autres femmes seront victimes du même détraqué sexuel au cours des deux années suivantes.
Marie en veut d'autant plus à la police qu'elle se souvient aussi d'une audition qui lui a paru « à charge » : « J'ai été questionnée comme si je l'avais cherché. On me signifiait que j'avais eu de la chance car je n'avais pas été violée, que je n'étais finalement pas une "vraie" victime. »
Le pôle « cold case » en charge du dossier
Reste que l'assurance dont a fait preuve son bourreau interpelle : « Il savait que j’étais seule chez moi, que le gardien était en vacances… Nous étions dans une résidence de standing, il y avait énormément d’entreprises qui opéraient chez nous, pour l’ascenseur, le jardin, le portail, la maçonnerie, la piscine… J’ai dit à la police qu’il fallait établir la liste de tous les employés ou intérimaires qui étaient passés. Ils m’ont répondu : “Oui, oui, on sait faire”. J’ai reçu ensuite quelques nouvelles par téléphone, mais rapidement plus rien. » Au moins deux autres femmes ont été agressées et violées dans cette résidence, entre 2004 et 2006, sans que Marie n’en soit officiellement informée par la police. Jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre du tribunal de Nanterre, il y a quelques semaines, pour l’informer que l’enquête était rouverte et confiée au nouveau pôle « cold case », chargé des affaires non élucidées.
En tout, quinze viols sont imputés à ce multirécidiviste. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crime : Aix-en-Provence, Antibes, Mougins, Nice, Toulon, et Saint-Raphaël. À cette série perpétrée dans le sud de la France a tardivement été reliée une autre série commise en région parisienne des années plus tôt. C’est le logiciel Salvac (Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes), utilisé par les policiers pour établir des rapprochements entre les dossiers judiciaires, qui a identifié des similitudes entre les deux périodes. Ce qui a par la suite été confirmé par les comparaisons ADN. Entre novembre 1994 et août 1995, le violeur s’en était déjà pris à trois femmes, âgées de 29 à 33 ans à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).
À LIRE AUSSI : Disparues de l'A6 : dans le "triangle de la peur", 11 victimes… et une poignée de suspects
Pourquoi a-t-il changé de localité ? A-t-il déménagé ? Voulait-il brouiller les pistes par peur d’être identifié ? Son mode opératoire est en tout cas bien rodé. Toutes ses victimes, âgées de 21 à 56 ans, présentent un profil proche : cheveux blonds, sportives, féminines, insérées et indépendantes. Aucune d’entre elles n’a vu son visage – qu’il cache derrière une cagoule – mais elles le décrivent comme un homme âgé entre 35 et 45 ans, de type européen, les cheveux courts, de corpulence moyenne, d’1,75 m environ. « Il n’avait pas d’accent », précise aussi Marie.
Selon les constatations établies par les policiers devant son domicile, l’agresseur portait des Nike, pointure 42 ou 43. Certaines plaignantes ont aussi précisé que l’homme semblait très à l’aise dans la maison, comme s’il savait où se trouvaient les différentes pièces. Il aurait même indiqué à l’une d’entre elles : « Je ne veux pas que tu me reconnaisses. »
Il leur décrit parfois les vêtements qu’elles ont portés les jours précédents, comme s’il avait pris le temps de les repérer avant. Chaque fois, il est muni du même équipement : scotch, ficelle et couteau, ce qui étaye l’hypothèse d’un acte minutieusement préparé. Il multiplie d’ailleurs les précautions, nettoie les poignées de porte, utilise parfois un préservatif et repart toujours à pied. Il n’hésite pas à discuter longuement avec ses victimes, prétendant parfois agir pour l’argent, mais repart sans rien voler une fois son forfait accompli.
« Cet homme a brisé ma vie »
Comment expliquer l’arrêt de son activité criminelle en 2006, alors qu’il pourrait être aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années ? Est-il mort ? A-t-il trouvé un moyen de réfréner ses pulsions ? A-t-il réussi à dissimuler ses traces génétiques ? On pourrait alors imaginer que le nombre de victimes soit bien supérieur à quinze, sans compter celles qui n’ont pas osé parler, ou dont les plaintes ont été rapidement classées sans suite, comme ce fut le cas pour « le violeur de la Sambre », Dino Scala, interpellé en 2018.
Toujours est-il que les investigations vont maintenant reprendre pour tenter d’enfin identifier celui qui se cache sous la cagoule du violeur d’Antibes. Les avancées scientifiques en matière d’ADN pourraient enfin lever le mystère. Contacté par Marianne, le cabinet d’avocats de Didier Seban à Paris, spécialisé dans les dossiers non élucidés, se dit « satisfait qu’une affaire aussi grave soit de nouveau étudiée par la justice. Au-delà de nourrir un nouvel espoir pour ces victimes de voir enfin la vérité éclore, ces nouvelles investigations permettront de faire en sorte que les faits ne tombent sous le coup de la prescription. » Et d’éviter ainsi une double peine aux femmes qui ont eu le malheur de croiser sa route.
« Cet homme a brisé ma vie, témoigne Marie. J’ai développé la maladie de Crohn, j’ai l’œsophage paralysé et une gastroparésie. J’ai été opérée à plusieurs reprises. Je n’ai jamais pu refaire ma vie amoureuse car j’ai une profonde terreur des hommes. On ne parle jamais de l’après, du moment où l’on se retrouve toute seule dans l’appartement où on a été agressée, et qu’il faut tout nettoyer. J’ai jeté le canapé, j’ai repeint le mur cinq fois. Vingt ans plus tard, je vois toujours ma psy deux fois par semaine, je dors avec mon couteau, je fais le tour avant de me garer autour de chez moi. J’ai des troubles obsessionnels compulsifs qui me poussent à faire tout le temps le ménage. »
L'affaire du dimanche
Par Jean Arca
Publié le 27/07/2024 à 22:38
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Ces crimes en série non élucidés (3/7). Entre 1994 et 2006, un violeur s'est attaqué à au moins quinze femmes dans les Hauts-de-Seine puis dans le sud de la France. Un prédateur capable de revenir plusieurs fois dans la même résidence. « Marianne » a retrouvé l'une des victimes.
Antibes, août 2004, minuit. Seule dans son deux-pièces, Marie pianote sur son ordinateur. Son fils passe les vacances d’été chez son père, ses voisins les plus proches sont absents, tout comme le gardien de sa résidence. Soudain, Rox, son petit Jack Russel, aboie et vient se réfugier contre elle. Comme pour se rassurer, la jeune femme ferme la fenêtre qui donne sur le rez-de-jardin et rabat tous les volets.
Vers 5 h 30, alors qu’elle est toujours sur son clavier, allongée dans son lit en chemise de nuit, le compteur électrique saute. L’appartement se retrouve dans l’obscurité, seulement éclairé par la lumière de son ordinateur dont la batterie est pleine. Alors qu’elle tâtonne dans le couloir de l’entrée, à la recherche du tableau électrique, quelqu’un l’attrape par le cou et la plaque au sol.
L’inconnu l’immobilise en appuyant son genou sur son estomac, lui provoquant une douleur insoutenable. Marie se débat et parvient à se dégager de cette emprise. « Il avait attendu que je m’endorme, pour m’attaquer par surprise, se souvient-elle aujourd’hui. Au bout d’un moment, lassé, il a coupé le courant pour m’attirer dans l’entrée. Il s’était dissimulé entre mes manteaux dans un placard du hall, pendant 5 heures… »
À LIRE AUSSI : Un mystérieux violeur qui a sévi d'Antibes aux Hauts-de-Seine dans le viseur du pôle "cold case"
L’agresseur la frappe au visage à plusieurs reprises et l’insulte : « Ta gueule ! Ta gueule ! » Marie continue de se défendre et la lutte dure depuis trois minutes – une éternité, pour elle. « Je ne sais pas où je l’ai touché, je ne voyais rien, c’était irréel. J’avais une grosse bague, et ça a pu lui faire mal. » Brusquement, l’homme s’éloigne, ouvre le volet de la fenêtre de la cuisine et s’enfuit. « Il avait une odeur de moisissure », se souvient-elle encore.
Blessée – elle perdra la vue de l’œil droit deux ans plus tard après une rupture du nerf optique –, défigurée par les hématomes, elle se rend au commissariat d’Antibes qui la réoriente vers la police criminelle de Nice. « On m’a raconté que j’avais certainement croisé la route du "violeur d’Antibes" qui a aussi sévi dans d’autres villes du sud et qu’il y avait au moins dix victimes avant moi. »
Les enquêteurs ne sont guère rassurants : « Ils m’ont dit qu’il allait certainement revenir, car il n’avait pas pu accomplir le rituel qu’il faisait habituellement subir à ses victimes, en les attachant, en leur faisant parfois prendre un bain, puis en les violant et en leur léchant le sexe. Paradoxalement, on ne voulait pas me mettre sous protection, sous prétexte qu’on n’était pas dans un film américain ! » Pourtant, les policiers avaient vu juste : le prédateur est bien revenu sur les lieux du crime. Au moins deux autres femmes seront victimes du même détraqué sexuel au cours des deux années suivantes.
Marie en veut d'autant plus à la police qu'elle se souvient aussi d'une audition qui lui a paru « à charge » : « J'ai été questionnée comme si je l'avais cherché. On me signifiait que j'avais eu de la chance car je n'avais pas été violée, que je n'étais finalement pas une "vraie" victime. »
Le pôle « cold case » en charge du dossier
Reste que l'assurance dont a fait preuve son bourreau interpelle : « Il savait que j’étais seule chez moi, que le gardien était en vacances… Nous étions dans une résidence de standing, il y avait énormément d’entreprises qui opéraient chez nous, pour l’ascenseur, le jardin, le portail, la maçonnerie, la piscine… J’ai dit à la police qu’il fallait établir la liste de tous les employés ou intérimaires qui étaient passés. Ils m’ont répondu : “Oui, oui, on sait faire”. J’ai reçu ensuite quelques nouvelles par téléphone, mais rapidement plus rien. » Au moins deux autres femmes ont été agressées et violées dans cette résidence, entre 2004 et 2006, sans que Marie n’en soit officiellement informée par la police. Jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre du tribunal de Nanterre, il y a quelques semaines, pour l’informer que l’enquête était rouverte et confiée au nouveau pôle « cold case », chargé des affaires non élucidées.
En tout, quinze viols sont imputés à ce multirécidiviste. Son ADN a été retrouvé sur la plupart des scènes de crime : Aix-en-Provence, Antibes, Mougins, Nice, Toulon, et Saint-Raphaël. À cette série perpétrée dans le sud de la France a tardivement été reliée une autre série commise en région parisienne des années plus tôt. C’est le logiciel Salvac (Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes), utilisé par les policiers pour établir des rapprochements entre les dossiers judiciaires, qui a identifié des similitudes entre les deux périodes. Ce qui a par la suite été confirmé par les comparaisons ADN. Entre novembre 1994 et août 1995, le violeur s’en était déjà pris à trois femmes, âgées de 29 à 33 ans à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).
À LIRE AUSSI : Disparues de l'A6 : dans le "triangle de la peur", 11 victimes… et une poignée de suspects
Pourquoi a-t-il changé de localité ? A-t-il déménagé ? Voulait-il brouiller les pistes par peur d’être identifié ? Son mode opératoire est en tout cas bien rodé. Toutes ses victimes, âgées de 21 à 56 ans, présentent un profil proche : cheveux blonds, sportives, féminines, insérées et indépendantes. Aucune d’entre elles n’a vu son visage – qu’il cache derrière une cagoule – mais elles le décrivent comme un homme âgé entre 35 et 45 ans, de type européen, les cheveux courts, de corpulence moyenne, d’1,75 m environ. « Il n’avait pas d’accent », précise aussi Marie.
Selon les constatations établies par les policiers devant son domicile, l’agresseur portait des Nike, pointure 42 ou 43. Certaines plaignantes ont aussi précisé que l’homme semblait très à l’aise dans la maison, comme s’il savait où se trouvaient les différentes pièces. Il aurait même indiqué à l’une d’entre elles : « Je ne veux pas que tu me reconnaisses. »
Il leur décrit parfois les vêtements qu’elles ont portés les jours précédents, comme s’il avait pris le temps de les repérer avant. Chaque fois, il est muni du même équipement : scotch, ficelle et couteau, ce qui étaye l’hypothèse d’un acte minutieusement préparé. Il multiplie d’ailleurs les précautions, nettoie les poignées de porte, utilise parfois un préservatif et repart toujours à pied. Il n’hésite pas à discuter longuement avec ses victimes, prétendant parfois agir pour l’argent, mais repart sans rien voler une fois son forfait accompli.
« Cet homme a brisé ma vie »
Comment expliquer l’arrêt de son activité criminelle en 2006, alors qu’il pourrait être aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années ? Est-il mort ? A-t-il trouvé un moyen de réfréner ses pulsions ? A-t-il réussi à dissimuler ses traces génétiques ? On pourrait alors imaginer que le nombre de victimes soit bien supérieur à quinze, sans compter celles qui n’ont pas osé parler, ou dont les plaintes ont été rapidement classées sans suite, comme ce fut le cas pour « le violeur de la Sambre », Dino Scala, interpellé en 2018.
Toujours est-il que les investigations vont maintenant reprendre pour tenter d’enfin identifier celui qui se cache sous la cagoule du violeur d’Antibes. Les avancées scientifiques en matière d’ADN pourraient enfin lever le mystère. Contacté par Marianne, le cabinet d’avocats de Didier Seban à Paris, spécialisé dans les dossiers non élucidés, se dit « satisfait qu’une affaire aussi grave soit de nouveau étudiée par la justice. Au-delà de nourrir un nouvel espoir pour ces victimes de voir enfin la vérité éclore, ces nouvelles investigations permettront de faire en sorte que les faits ne tombent sous le coup de la prescription. » Et d’éviter ainsi une double peine aux femmes qui ont eu le malheur de croiser sa route.
« Cet homme a brisé ma vie, témoigne Marie. J’ai développé la maladie de Crohn, j’ai l’œsophage paralysé et une gastroparésie. J’ai été opérée à plusieurs reprises. Je n’ai jamais pu refaire ma vie amoureuse car j’ai une profonde terreur des hommes. On ne parle jamais de l’après, du moment où l’on se retrouve toute seule dans l’appartement où on a été agressée, et qu’il faut tout nettoyer. J’ai jeté le canapé, j’ai repeint le mur cinq fois. Vingt ans plus tard, je vois toujours ma psy deux fois par semaine, je dors avec mon couteau, je fais le tour avant de me garer autour de chez moi. J’ai des troubles obsessionnels compulsifs qui me poussent à faire tout le temps le ménage. »
mimi
Violeur d'Antibes
Bonjour à tous,
Merci à mimi.
Sur base des articles relayés ici, je peux désormais conclure que cette personne
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] (source L.N.D 21 3/05/90 via JP Bloch)
n'est pas l'homme que l'on recherche.
Celui-là par contre, avait-on pu l'identifier???
J'ai pensé aussi au violeur à la cagoule qui a sévi en Suisse, aujourd’hui, les faits sont prescrits, mais la police continue ses recherches.
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Merci à mimi.
Sur base des articles relayés ici, je peux désormais conclure que cette personne
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] (source L.N.D 21 3/05/90 via JP Bloch)
n'est pas l'homme que l'on recherche.
Celui-là par contre, avait-on pu l'identifier???
J'ai pensé aussi au violeur à la cagoule qui a sévi en Suisse, aujourd’hui, les faits sont prescrits, mais la police continue ses recherches.
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sur-les-traces-du-violeur-d-antibes-pres-de-30-ans-apres
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Le violeur en série non identifié a sévi dans le Sud
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Antibes, cité balnéaire du sud de la France, où pas moins de cinq viols ont été attribués au « violeur d'Antibes ». Photo Sipa/Lionel Urman
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Le violeur en série non identifié a sévi dans le Sud
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Antibes, cité balnéaire du sud de la France, où pas moins de cinq viols ont été attribués au « violeur d'Antibes ». Photo Sipa/Lionel Urman
mimi
le meurtre de Christiane Commeau
Qui a tué Christiane Commeau ? 20 ans d’enquête, de pistes jamais refermées et toujours des questions
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Le 22 octobre prochain, la famille de Christiane Commeau rendra pour la vingtième fois hommage à cette quinquagénaire retrouvée morte dans des conditions effroyables dans un bois de l’Ain.
Par Zoé Lauwereys
Le 18 octobre 2024 à 11h30, modifié le 18 octobre 2024 à 13h19
C’est dans le bois de Niévroz (Ain) que le corps sans vie de Christiane Commeau est découvert en février 2005. À une petite vingtaine de kilomètres de Chassieu (Rhône) où cette célibataire de 54 ans, grand-mère de six petits-enfants, avait disparu quatre mois plus tôt. Christiane Commeau a été tuée dans des conditions épouvantables. Mais personne ne sait depuis qui est l’auteur de ce crime. L’enquête a été, faute de preuve, close à deux reprises avant d’être rouverte en août 2022 par le pôle cold case de Nanterre qui se penche sur les affaires non résolues.
Cet été, la justice a ordonné des prélèvements ADN sur ses deux fils et sa sœur. « Probablement pour reconstituer » celui de la victime, nous indique Me Sylvain Cormier, leur conseil. Alors que sa famille s’apprête à commémorer un nouvel anniversaire de la disparition de Christiane Commeau, retour sur ces 20 ans d’enquête.
La famille seule face à la disparition de Christiane
Le 22 octobre 2004, en début d’après-midi, Christiane Commeau, quinquagénaire pimpante, divorcée de longue date et célibataire, rentre chez elle à Chassieu. Elle dépose dans sa cuisine ses courses, récupérées dans la matinée dans une association d’aide alimentaire, avant de redescendre dans le parking souterrain de sa résidence pour garer sa voiture. Peut-être a-t-elle prévu de se rendre dans l’après-midi au club de boules de sa commune, où tout le monde la connaît-elle y tient la buvette ? Qu’importe, la quinquagénaire ne retrouvera jamais les boulistes ce jour-là. Christiane Commeau s’est volatilisée. Dans son appartement, les denrées alimentaires n’ont pas été rangées mais rien ne semble avoir été volé : son téléphone portable, son portefeuille et ses papiers sont là. Simplement, note-t-on très vite, au sous-sol, le garage n’a pas été verrouillé et les clés sont introuvables.
D’emblée, la famille de Christiane s’inquiète, les boulistes aussi. Les gendarmes sont alertés. Mais l’affaire est prise « comme si elle était partie en vacances sans prévenir », déplore Me Sylvain Cormier. « C’était une femme lambda, elle n’avait pas beaucoup d’importance pour les autorités. Les appels à témoins n’ont pas été diffusés par les médias et pour les battues, seule notre famille était présente », abonde Kathleen Letendre. Cette dernière n’avait que 6 ans au moment de la disparition de sa « mamie Christiane » qui aimait tant ses petits enfants qu’elle gavait de « gâteaux sablés bien costauds parce qu’on n’était jamais assez gros ».
Pour elle et les siens, il faudra attendre quatre mois pour que le corps de Christiane réapparaisse. Le 18 février 2005, quasiment quatre mois après sa disparition, elle est retrouvée sans vie dans un bois, derrière un camping municipal, à 22 km de chez elle. Très abîmée, la dépouille présente des signes de tortures et de viol. C’est l’une de ses prothèses mammaires, intacte, qui permet d’identifier la victime. Christiane Commeau a été tuée de deux balles dans la tête.
L’enquête criminelle démarre enfin. Mais avec quelle minutie ? Vingt ans plus tard, les proches de la victime dénoncent la légèreté des investigations. « Les débuts de cette enquête sont lamentables, confirme leur avocat Sylvain Cormier. On aurait peut-être déjà des réponses si les alertes de la famille avaient été prises en compte entre la disparition et la découverte du corps ».
Des pistes jamais suivies jusqu’au bout
Il y a aussi ces pistes explorées, mais jamais jusqu’au bout. Kathleen Letendre énumère les membres du boulodrome suspectés, cet homme dont la défunte avait refusé les avances et qui avait été expulsé du club pour son comportement inapproprié ou ces voisins chasseurs interrogés parce qu’ils possédaient des 22 long rifle, du même calibre que l’arme du crime.
Il y a aussi les 43 bénéficiaires de l’association d’aide alimentaire présents le matin du passage de Christiane Commeau, dont seuls 25 d’entre eux ont été entendus par les enquêteurs et pour certains, bien des années plus tard, notamment dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée en 2009 aux gendarmes de la section de recherches de Lyon. Les enquêteurs croisent aussi cet homme, dont la sœur habite la résidence de la victime et qui posait beaucoup de questions aux gendarmes sur les avancées de l’enquête…
Ou encore cet habitant de Chassieu soupçonné d’être « très attiré par la poitrine des femmes et qui ressent un besoin irrépressible d’y toucher lorsque l’occasion se présente », écrit un officier de police judiciaire dans une synthèse de gendarmerie en 2014. Soupçonné d’agressions sexuelles sur des fillettes de sa famille et connu pour avoir touché des femmes de la commune sans leur consentement, ce suspect est placé en garde à vue en 2012 puis « remis en liberté sans autre forme de procédure », encore une fois, faute de preuve.
« Pas une seule piste n’a été suivie jusqu’au bout, on a 500 portes ouvertes, on n’en a pas une refermée », regrette Kathleen Letendre, 26 ans, qui a décidé à la fin de l’adolescence de se battre pour rendre justice à « Mamie Christiane ».
Cette dernière « avait une vie privée, très privée », note sa petite-fille. Elle avait des compagnons, certains connus de ses fils, mais pas tous. « On ne sait pas tout de sa vie amoureuse, c’est ça qui pêche. Est-on passé à côté d’un petit copain qu’elle aurait éconduit ? », questionne Kathleen Letendre. Et puis Christiane était « une belle femme ». Toujours apprêtée, jamais négligée quand elle sortait. A-t-elle suscité des convoitises ? Des jalousies ?
« Si ça se trouve, c’est lui le tueur »
C’est à toutes ces questions que le pôle cold case de Nanterre tente de répondre depuis août 2022. Après avoir retrouvé les scellés et archives, un temps perdus dans les méandres du palais de justice de Bourg-en-Bresse (Ain), les magistrats des Hauts-de-Seine réexaminent le dossier. « On a bon espoir d’avoir des réponses, depuis que l’on sait qu’il y a une équipe dédiée à l’affaire, qui reprend le dossier à zéro, même si les moyens manquent toujours », dit Me Sylvain Cormier.
En attendant, l’association Justice pour Christiane organise samedi à Chassieu une nouvelle marche blanche pour que ce cold case ne retombe pas dans l’oubli. Avec toujours ces questions dans la tête de Kathleen Letendre : « L’assassin est-il là chaque année ? Est-ce qu’il vient nous serrer la main et nous encourager ? » La petite fille de Christiane Commeau confie vivre « sur la défensive ». Depuis 2004, dit-elle, à chaque personne croisée dans un magasin, chaque membre éloigné de la famille rencontré, la question se pose : « Si ça se trouve, c’est lui le tueur… »
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Le 22 octobre prochain, la famille de Christiane Commeau rendra pour la vingtième fois hommage à cette quinquagénaire retrouvée morte dans des conditions effroyables dans un bois de l’Ain.
Par Zoé Lauwereys
Le 18 octobre 2024 à 11h30, modifié le 18 octobre 2024 à 13h19
C’est dans le bois de Niévroz (Ain) que le corps sans vie de Christiane Commeau est découvert en février 2005. À une petite vingtaine de kilomètres de Chassieu (Rhône) où cette célibataire de 54 ans, grand-mère de six petits-enfants, avait disparu quatre mois plus tôt. Christiane Commeau a été tuée dans des conditions épouvantables. Mais personne ne sait depuis qui est l’auteur de ce crime. L’enquête a été, faute de preuve, close à deux reprises avant d’être rouverte en août 2022 par le pôle cold case de Nanterre qui se penche sur les affaires non résolues.
Cet été, la justice a ordonné des prélèvements ADN sur ses deux fils et sa sœur. « Probablement pour reconstituer » celui de la victime, nous indique Me Sylvain Cormier, leur conseil. Alors que sa famille s’apprête à commémorer un nouvel anniversaire de la disparition de Christiane Commeau, retour sur ces 20 ans d’enquête.
La famille seule face à la disparition de Christiane
Le 22 octobre 2004, en début d’après-midi, Christiane Commeau, quinquagénaire pimpante, divorcée de longue date et célibataire, rentre chez elle à Chassieu. Elle dépose dans sa cuisine ses courses, récupérées dans la matinée dans une association d’aide alimentaire, avant de redescendre dans le parking souterrain de sa résidence pour garer sa voiture. Peut-être a-t-elle prévu de se rendre dans l’après-midi au club de boules de sa commune, où tout le monde la connaît-elle y tient la buvette ? Qu’importe, la quinquagénaire ne retrouvera jamais les boulistes ce jour-là. Christiane Commeau s’est volatilisée. Dans son appartement, les denrées alimentaires n’ont pas été rangées mais rien ne semble avoir été volé : son téléphone portable, son portefeuille et ses papiers sont là. Simplement, note-t-on très vite, au sous-sol, le garage n’a pas été verrouillé et les clés sont introuvables.
D’emblée, la famille de Christiane s’inquiète, les boulistes aussi. Les gendarmes sont alertés. Mais l’affaire est prise « comme si elle était partie en vacances sans prévenir », déplore Me Sylvain Cormier. « C’était une femme lambda, elle n’avait pas beaucoup d’importance pour les autorités. Les appels à témoins n’ont pas été diffusés par les médias et pour les battues, seule notre famille était présente », abonde Kathleen Letendre. Cette dernière n’avait que 6 ans au moment de la disparition de sa « mamie Christiane » qui aimait tant ses petits enfants qu’elle gavait de « gâteaux sablés bien costauds parce qu’on n’était jamais assez gros ».
Pour elle et les siens, il faudra attendre quatre mois pour que le corps de Christiane réapparaisse. Le 18 février 2005, quasiment quatre mois après sa disparition, elle est retrouvée sans vie dans un bois, derrière un camping municipal, à 22 km de chez elle. Très abîmée, la dépouille présente des signes de tortures et de viol. C’est l’une de ses prothèses mammaires, intacte, qui permet d’identifier la victime. Christiane Commeau a été tuée de deux balles dans la tête.
L’enquête criminelle démarre enfin. Mais avec quelle minutie ? Vingt ans plus tard, les proches de la victime dénoncent la légèreté des investigations. « Les débuts de cette enquête sont lamentables, confirme leur avocat Sylvain Cormier. On aurait peut-être déjà des réponses si les alertes de la famille avaient été prises en compte entre la disparition et la découverte du corps ».
Des pistes jamais suivies jusqu’au bout
Il y a aussi ces pistes explorées, mais jamais jusqu’au bout. Kathleen Letendre énumère les membres du boulodrome suspectés, cet homme dont la défunte avait refusé les avances et qui avait été expulsé du club pour son comportement inapproprié ou ces voisins chasseurs interrogés parce qu’ils possédaient des 22 long rifle, du même calibre que l’arme du crime.
Il y a aussi les 43 bénéficiaires de l’association d’aide alimentaire présents le matin du passage de Christiane Commeau, dont seuls 25 d’entre eux ont été entendus par les enquêteurs et pour certains, bien des années plus tard, notamment dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée en 2009 aux gendarmes de la section de recherches de Lyon. Les enquêteurs croisent aussi cet homme, dont la sœur habite la résidence de la victime et qui posait beaucoup de questions aux gendarmes sur les avancées de l’enquête…
Ou encore cet habitant de Chassieu soupçonné d’être « très attiré par la poitrine des femmes et qui ressent un besoin irrépressible d’y toucher lorsque l’occasion se présente », écrit un officier de police judiciaire dans une synthèse de gendarmerie en 2014. Soupçonné d’agressions sexuelles sur des fillettes de sa famille et connu pour avoir touché des femmes de la commune sans leur consentement, ce suspect est placé en garde à vue en 2012 puis « remis en liberté sans autre forme de procédure », encore une fois, faute de preuve.
« Pas une seule piste n’a été suivie jusqu’au bout, on a 500 portes ouvertes, on n’en a pas une refermée », regrette Kathleen Letendre, 26 ans, qui a décidé à la fin de l’adolescence de se battre pour rendre justice à « Mamie Christiane ».
Cette dernière « avait une vie privée, très privée », note sa petite-fille. Elle avait des compagnons, certains connus de ses fils, mais pas tous. « On ne sait pas tout de sa vie amoureuse, c’est ça qui pêche. Est-on passé à côté d’un petit copain qu’elle aurait éconduit ? », questionne Kathleen Letendre. Et puis Christiane était « une belle femme ». Toujours apprêtée, jamais négligée quand elle sortait. A-t-elle suscité des convoitises ? Des jalousies ?
« Si ça se trouve, c’est lui le tueur »
C’est à toutes ces questions que le pôle cold case de Nanterre tente de répondre depuis août 2022. Après avoir retrouvé les scellés et archives, un temps perdus dans les méandres du palais de justice de Bourg-en-Bresse (Ain), les magistrats des Hauts-de-Seine réexaminent le dossier. « On a bon espoir d’avoir des réponses, depuis que l’on sait qu’il y a une équipe dédiée à l’affaire, qui reprend le dossier à zéro, même si les moyens manquent toujours », dit Me Sylvain Cormier.
En attendant, l’association Justice pour Christiane organise samedi à Chassieu une nouvelle marche blanche pour que ce cold case ne retombe pas dans l’oubli. Avec toujours ces questions dans la tête de Kathleen Letendre : « L’assassin est-il là chaque année ? Est-ce qu’il vient nous serrer la main et nous encourager ? » La petite fille de Christiane Commeau confie vivre « sur la défensive ». Depuis 2004, dit-elle, à chaque personne croisée dans un magasin, chaque membre éloigné de la famille rencontré, la question se pose : « Si ça se trouve, c’est lui le tueur… »
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Florence Bloise-Desobry
Bonjour,
La police et la justice lancent un appel à témoins pour recueillir des témoignages sur cette disparition vieille de 21 ans. "Votre témoignage est la clé", précise la gendarmerie des Yvelines.
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Je me souviens à l'époque, il y a eu pas mal de spéculation, car Florence Bloise-Desobry a disparu 1 mois (seulement) après Estelle Mouzin, et la proximité géographique est réduite entre les deux disparitions (90) kilomètres.
De surcroît, la famille d'Estelle Mouzin et Florence Bloise-Desobry avait accueilli à la même époque des pèlerins polonais venus assister à une assemblée organisée à Paris par la communauté spirituelle de Taizé entre fin décembre 2002 et début 2003.
La chronologie des faits d'enquête ci-dessous :
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La police et la justice lancent un appel à témoins pour recueillir des témoignages sur cette disparition vieille de 21 ans. "Votre témoignage est la clé", précise la gendarmerie des Yvelines.
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Je me souviens à l'époque, il y a eu pas mal de spéculation, car Florence Bloise-Desobry a disparu 1 mois (seulement) après Estelle Mouzin, et la proximité géographique est réduite entre les deux disparitions (90) kilomètres.
De surcroît, la famille d'Estelle Mouzin et Florence Bloise-Desobry avait accueilli à la même époque des pèlerins polonais venus assister à une assemblée organisée à Paris par la communauté spirituelle de Taizé entre fin décembre 2002 et début 2003.
La chronologie des faits d'enquête ci-dessous :
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Re: Cellule Cold Case
Jacques Dallest : « Il y aura toujours des “crimes parfaits” mais... »
Disparitions, viols, homicides… Ces affaires non élucidées traînent parfois dans les cartons de la Justice depuis des décennies. Au grand dam des familles de victimes. Appelés plus communément cold cases, ces crimes non résolus font depuis plus de deux ans l’objet d’un pôle judiciaire spécialisé. Éclairage avec Jacques Dallest, haut magistrat aujourd’hui retraité.
Disparitions, viols, homicides… Ces affaires non élucidées traînent parfois dans les cartons de la Justice depuis des décennies. Au grand dam des familles de victimes. Appelés plus communément cold cases, ces crimes non résolus font depuis plus de deux ans l’objet d’un pôle judiciaire spécialisé. Éclairage avec Jacques Dallest, haut magistrat aujourd’hui retraité.
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Dommage l'article n'est pas en libre accès. Toujours pertinente les interventions de celui-ci.
De surcroît, Jacques Dallest a été le procureur général de Grenoble lors de l'affaire Maëlys, affaire criminelle qui a fait l'objet d'une grande médiatisation en France entre 2017 et 2019.
Disparitions, viols, homicides… Ces affaires non élucidées traînent parfois dans les cartons de la Justice depuis des décennies. Au grand dam des familles de victimes. Appelés plus communément cold cases, ces crimes non résolus font depuis plus de deux ans l’objet d’un pôle judiciaire spécialisé. Éclairage avec Jacques Dallest, haut magistrat aujourd’hui retraité.
Disparitions, viols, homicides… Ces affaires non élucidées traînent parfois dans les cartons de la Justice depuis des décennies. Au grand dam des familles de victimes. Appelés plus communément cold cases, ces crimes non résolus font depuis plus de deux ans l’objet d’un pôle judiciaire spécialisé. Éclairage avec Jacques Dallest, haut magistrat aujourd’hui retraité.
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Dommage l'article n'est pas en libre accès. Toujours pertinente les interventions de celui-ci.
De surcroît, Jacques Dallest a été le procureur général de Grenoble lors de l'affaire Maëlys, affaire criminelle qui a fait l'objet d'une grande médiatisation en France entre 2017 et 2019.
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Re: Cellule Cold Case
Bonjour à tous,
Si un abonné passe dans les parages...
"La police ne m'a jamais interrogée" : cette gardienne d'immeuble qui a aperçu le violeur d'Antibes en 2005
En octobre 2005 puis en janvier 2006, deux femmes ont été violées à leur domicile à Nice, dans une résidence du quartier Fabron. « Marianne » a retrouvé la gardienne de l'immeuble, témoin de l'intrusion d'un insaisissable prédateur sexuel
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"La police ne m'a jamais interrogée" : cette gardienne d'immeuble qui a aperçu le violeur d'Antibes en 2005
En octobre 2005 puis en janvier 2006, deux femmes ont été violées à leur domicile à Nice, dans une résidence du quartier Fabron. « Marianne » a retrouvé la gardienne de l'immeuble, témoin de l'intrusion d'un insaisissable prédateur sexuel
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Re: Cellule Cold Case
249257ŦMartin.Duois a écrit:Bonjour à tous,
Si un abonné passe dans les parages...
"La police ne m'a jamais interrogée" : cette gardienne d'immeuble qui a aperçu le violeur d'Antibes en 2005
En octobre 2005 puis en janvier 2006, deux femmes ont été violées à leur domicile à Nice, dans une résidence du quartier Fabron. « Marianne » a retrouvé la gardienne de l'immeuble, témoin de l'intrusion d'un insaisissable prédateur sexuel
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L'heure du crime parle de l'affaire aujourd'hui :
Entre 1994 et 2006, celui qu'on surnomme "le violeur d'Antibes" a commis au moins 15 viols. Trente ans après son premier crime, les investigations reprennent. À 14h sur RTL :
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Re: Cellule Cold Case
On apprend pas mal de choses, comme par exemple que l'auteur était probablement véhiculé, en moto.
L'auteur avait une grande cicatrice de 10 centimètres sur le crâne. C'est un signe distinctif. Je trouve curieux que les enquêteurs n'aient pas diffusé son portrait-robot à l'époque, en 2006. Un individu qui a une cicatrice de 10 centimètres sur le crâne, ça ne court pas les rues !
Dans l'affaire du Sadique de Romont, Michel Peiry, c'est son frère qu'il a dénoncé suite à la diffusion d'un portrait-robot à la TV. Signe distinctif : il avait un sparadrap sur le coin de la bouche.
Comme quoi parfois c'est utile la diffusion de portrait-robot immédiatement après le méfait.
Autre chose, nous avons la confirmation que les enquêteurs ont fait une recherche via la parentèle. 14 individus sont sortis du lot, dont 18 membres de leur famille ont été soumis à des vérifications poussées sur leur emploi du temps, et soumis à une comparaison ADN. Sans succès, à ce jour.
Cet individu avait 35 ans environ, d'après les dernières victimes en 2005-2006. Il ne doit pas être si vieux aujourd'hui, 50-55 ans, tout au plus. Si ça se trouve il se la coule douce sous le soleil de la Côte d'Azur. Rageant.
L'auteur avait une grande cicatrice de 10 centimètres sur le crâne. C'est un signe distinctif. Je trouve curieux que les enquêteurs n'aient pas diffusé son portrait-robot à l'époque, en 2006. Un individu qui a une cicatrice de 10 centimètres sur le crâne, ça ne court pas les rues !
Dans l'affaire du Sadique de Romont, Michel Peiry, c'est son frère qu'il a dénoncé suite à la diffusion d'un portrait-robot à la TV. Signe distinctif : il avait un sparadrap sur le coin de la bouche.
Comme quoi parfois c'est utile la diffusion de portrait-robot immédiatement après le méfait.
Autre chose, nous avons la confirmation que les enquêteurs ont fait une recherche via la parentèle. 14 individus sont sortis du lot, dont 18 membres de leur famille ont été soumis à des vérifications poussées sur leur emploi du temps, et soumis à une comparaison ADN. Sans succès, à ce jour.
Cet individu avait 35 ans environ, d'après les dernières victimes en 2005-2006. Il ne doit pas être si vieux aujourd'hui, 50-55 ans, tout au plus. Si ça se trouve il se la coule douce sous le soleil de la Côte d'Azur. Rageant.
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Re: Cellule Cold Case
Je n'avais jamais entendu parler de ce personnage, alors que je connaissais depuis très longtemps l'existence du violeur de la Sambre (ou d'Erquelinnes en Belgique) manquait juste le nom.
Re: Cellule Cold Case
Oui, comme dit dans l'article :249754ŦKassandra88 a écrit:
Je n'avais jamais entendu parler de ce personnage, alors que je connaissais depuis très longtemps l'existence du violeur de la Sambre (ou d'Erquelinnes en Belgique) manquait juste le nom.
Jean Arca, journaliste pour Le Progrès et le magazine Marianne, premier journaliste à avoir parlé de cette affaire.
Un violeur en série qui sévit sur une période de 12 ans, ce n'est pas si commun en France. Il y a Dino Scala, durant 30 ans, et Roland Cazaux, dit le chat, en raison de son extrême agilité et de son aptitude à se repérer dans le noir, durant 19 ans.
Le violeur d'Antibes se démarque des deux, car lui n'hésite pas à mettre des kilomètres : région parisienne ---> Côte d'Azur.
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Re: Cellule Cold Case
En tout cas bravo à la victime qui a témoigné, l'affaire des viols de Mazan a déjà des répercussions positives !
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
Re: Cellule Cold Case
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Re: Cellule Cold Case
Amsterdam : l’hologramme d’une prostituée assassinée projeté dans le quartier rouge pour résoudre l’affaire
Betty Szabo a été assassinée de plusieurs dizaines de coups de couteau en 2009 dans la capitale néerlandaise. Les enquêteurs tentent une campagne inédite pour faire avancer l’affaire, quinze ans après les faits.
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Betty Szabo a été assassinée de plusieurs dizaines de coups de couteau en 2009 dans la capitale néerlandaise. Les enquêteurs tentent une campagne inédite pour faire avancer l’affaire, quinze ans après les faits.
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Invité- Invité
Re: Cellule Cold Case
249992ŦMartin.Duois a écrit:Amsterdam : l’hologramme d’une prostituée assassinée projeté dans le quartier rouge pour résoudre l’affaire
Betty Szabo a été assassinée de plusieurs dizaines de coups de couteau en 2009 dans la capitale néerlandaise. Les enquêteurs tentent une campagne inédite pour faire avancer l’affaire, quinze ans après les faits.
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Oui, mais rien à voir avec la cellule "Cold case":
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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
Cellule Cold cases, É. Foray, M.Boisseranc, S.Alloard, C.Giboire, K.Leroy, J.Heusèle, S. Viguier...
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