Fourniret Olivier 2
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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: Affaires DUTROUX, FOURNIRET, Patrice ALÈGRE, de VALLIÈRE, Émile LOUIS, Pierre CHANAL, Jean-Marc REISER, Jacques RANÇON
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Re: Fourniret Olivier 2
Quelques excursions sensibles dans le conte cruel:
Le procès a été l'occasion d'explorer la culpabilité des témoins, Mégane qu'il a fallu réconforter parce qu'elle imaginait que sa famille étant plus restreinte, son rapt aurait causé moins de peine; Éric qui avait organisé la remise des cadeaux aux autres enfants de la fratrie recomposée le soir où le meurtrier emmenait le corps de sa fille dans les bois; Suzanne qui a du s'exiler pour ne pas devenir folle face à l'absence flagrante de réponse judiciaire; Lucie qui ne s'était pas pardonnée d'écouter de la musique à l'heure de l'enlèvement; Arthur qui pense encore qu'en ne résidant plus à Guermantes il avait "ouvert une fenêtre" au drame, Yann qui était tombé en adoration pour sa si vivace sœur de cœur et bien sûr l'autre Estelle chez qui le syndrome de la survivante est redoublé par la gémellité; "une enfance à coller des affiches" et à assumer la douleur d'Éric à l'évocation de son prénom et puis une sourde injonction à vivre pour deux, défi qu'elle relève fièrement.
Les autres familles ont tout autant souffert y compris chez "les Clerget": Nicolas, blessé à mort en 95 dans un métier imposé par la reprise d'autorité parentale de Fourniret à l'encontre des ses aspirations artistiques; Marie-Hélène, suicidée au terme d'un syndrome de la jumelle survivante induit par la "carrière criminelle" de son père...
L'algodicée, c'est l'ouverture humaniste qui, dans l'action, permet de regarder un horizon de vie ! suivez le regard ![Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Écoutez le podcast de 400 minutes réalisé il y a un peu plus de 5 ans par France Culture, Estelle y a détaillé ce dont elle a témoigné au procès.
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Le procès a été l'occasion d'explorer la culpabilité des témoins, Mégane qu'il a fallu réconforter parce qu'elle imaginait que sa famille étant plus restreinte, son rapt aurait causé moins de peine; Éric qui avait organisé la remise des cadeaux aux autres enfants de la fratrie recomposée le soir où le meurtrier emmenait le corps de sa fille dans les bois; Suzanne qui a du s'exiler pour ne pas devenir folle face à l'absence flagrante de réponse judiciaire; Lucie qui ne s'était pas pardonnée d'écouter de la musique à l'heure de l'enlèvement; Arthur qui pense encore qu'en ne résidant plus à Guermantes il avait "ouvert une fenêtre" au drame, Yann qui était tombé en adoration pour sa si vivace sœur de cœur et bien sûr l'autre Estelle chez qui le syndrome de la survivante est redoublé par la gémellité; "une enfance à coller des affiches" et à assumer la douleur d'Éric à l'évocation de son prénom et puis une sourde injonction à vivre pour deux, défi qu'elle relève fièrement.
Les autres familles ont tout autant souffert y compris chez "les Clerget": Nicolas, blessé à mort en 95 dans un métier imposé par la reprise d'autorité parentale de Fourniret à l'encontre des ses aspirations artistiques; Marie-Hélène, suicidée au terme d'un syndrome de la jumelle survivante induit par la "carrière criminelle" de son père...
L'algodicée, c'est l'ouverture humaniste qui, dans l'action, permet de regarder un horizon de vie ! suivez le regard ![Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Écoutez le podcast de 400 minutes réalisé il y a un peu plus de 5 ans par France Culture, Estelle y a détaillé ce dont elle a témoigné au procès.
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Dernière édition par Pab-Delshor le Mar 19 Déc 2023 - 22:45, édité 2 fois
Pab-Delshor
Re: Fourniret Olivier 2
208886ŦKassandra88 a écrit:@Pab-Delshor,
j'ai l'impression de lire du Fourniret
C'est parce que tu n'en as pas lu assez ! Le "Fourniret" c'est du Louis Ferdinand Céline sans modération et sans talent ! C'est une partie du drame d'ailleurs !
Pab-Delshor
Re: Fourniret Olivier 2
208888ŦPab-Delshor a écrit:208886ŦKassandra88 a écrit:@Pab-Delshor,
j'ai l'impression de lire du Fourniret
C'est parce que tu n'en as pas lu assez ! Le "Fourniret" c'est du Louis Ferdinand Céline sans modération et sans talent ! C'est une partie du drame d'ailleurs !
Mes lectures sont la plupart du temps orientées vers les sujets qui sont débattus ici, et c'est très rare que j'aie besoin d'un dictionnaire pour en comprendre le contenu. Je déteste me perdre dans des ouvrages rédigés dans un verbiage incompréhensible. Si c'eût été le cas, j'aurais administré un forum littéraire. Mais ce n'est pas mon truc.
Un parenthèse à propos de la littérature russe (chère à Fourniret il parait) je me suis arrêtée à Oblomov de Gontcharov à une époque où j'ai cru que cet ouvrage avait inspiré le grêlé.
Re: Fourniret Olivier 2
MONIQUE OLIVIER CONDAMNÉE À LA RÉCLUSION CRIMINELLE À PERPÉTUITÉ
Le président s'adressant à l'accusée : "Madame Olivier, la cour vous condamne à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans."
Monique Olivier, dans le box, est impassible. Elle fixe le sol.
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Le président s'adressant à l'accusée : "Madame Olivier, la cour vous condamne à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans."
Monique Olivier, dans le box, est impassible. Elle fixe le sol.
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Sortcière
Re: Fourniret Olivier 2
Verdict sans surprise. Marie-Angele, Joanna et Estelle ont obtenue justice. Il faut désormais tourner la page mais c'est évidemment impossible pour les familles des victimes. En particulier pour celle d'Estelle dont le cas est vraiment atroce.
Il ne reste plus qu'à Monique de mourir et elle sombrera dans l'oubli.
Il ne reste plus qu'à Monique de mourir et elle sombrera dans l'oubli.
Joachim
Re: Fourniret Olivier 2
Fourniret dans l'affaire Cécile Vallin ???
Condamnée à la perpétuité, Monique Olivier a quitté le box comme elle y était entrée : sans émotion particulière. Âgée de 75 ans, elle va retrouver dans les prochains jours sa cellule de Fleury-Mérogis – elle était transférée à la prison de Versailles durant le procès — et finira sans doute sa vie derrière les barreaux. Mais Monique Olivier n’en a pas encore terminé avec la justice.
Désormais seule dépositaire des secrets du couple qu’elle a formé plus de quinze ans avec Michel Fourniret, sa parole est précieuse. « Il ne faudra pas attendre dix ans pour la réentendre, comme ce fut le cas après le procès de Charleville-Mézières en 2008, assène Me Didier Seban. Il faut que la justice poursuive son travail car il reste sans doute de nombreuses victimes à identifier. Michel Fourniret avait un temps évoqué le chiffre de 35… »
Dans les prochaines semaines, Monique Olivier va revenir au palais de justice de Nanterre pour être auditionnée par la juge Sabine Khéris dans le dernier dossier pour lequel elle est mise un examen : la disparition de Lydie Logé, le 18 décembre 1993 dans l’Orne. L’implication de Fourniret semble établie, l’ADN de la jeune femme de 23 ans ayant été retrouvé sous la banquette de son C25. Celle de Monique Olivier reste plus énigmatique. « Je ne connais rien à cette affaire-là », avait assuré la septuagénaire en novembre 2019 face aux policiers de l’OCRVP. « C’est comme pour Estelle Mouzin, je n’y suis pour rien », avait-elle aussi affirmé lors de la même audition… Preuve qu’avec Monique Olivier, un volte-face n’est jamais impossible...
Interrogée notamment sur Cécile Vallin
« Nous ne sommes plus dans le contexte de 2008, espère Me Corinne Herrmann, qui défend la famille Logé. Mme Khéris connaît bien Monique Olivier, elle va continuer à l’entendre. Et le pôle cold-case travaille toujours sur Michel Fourniret. » Depuis des années, enquêteurs et magistrats sont ainsi convaincus de ne pas connaître l’ampleur exacte des crimes commis par le couple Fourniret. Monique Olivier détient forcément des réponses. Les Belges n’ont par exemple jamais pu identifier cette jeune fille au pair qui, selon des aveux livrés par Monique Olivier en 2004, aurait été étranglée par Michel Fourniret en 1993.
Les avancées de la science n’ont pas non plus permis d’établir à qui appartiennent les « vingt-six ADN non identifiés » découverts dans la camionnette de Fourniret et évoqués dans une note rédigée en 2016 par l’OCRVP. Durant le procès, le généticien Christian Doutremepuich a aussi rappelé que « huit profils génétiques féminins inconnus » ont été détectés par son laboratoire dans les affaires saisies chez Fourniret… La direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) expliquait par ailleurs dans un document de 2017 qu’une « vingtaine d’affaires non élucidées (11 disparitions et 9 meurtres) » étaient « survenues à des périodes compatibles avec des périodes de liberté de Michel Fourniret (certaines ont été résolues depuis) ».
Conscient de la valeur de la parole de Monique Olivier, Me Didier Seban a tout au long du procès tenté de l’interroger sur ces 35 victimes évoquées par Fourniret. Et plus particulièrement sur Cécile Vallin, 17 ans, disparue le 8 juin 1997 en Savoie. En 2005, Monique Olivier avait révélé aux policiers belges avoir un jour quitté le domicile conjugal avec son fils Sélim après que Michel Fourniret a ramené une jeune fille « comme endormie, sans réaction ». Elle plaçait cet évènement vers la fin de l’année scolaire 1997.
Or, un élément inédit a été révélé au procès : Michel Fourniret a signalé le 11 juin 1997 à la gendarmerie la disparition de Monique Olivier et de son fils, survenue selon lui la veille, à la suite d’une dispute survenue le 9 juin. Dispute causée par l’arrivée de Cécile Vallin à Sart-Custinne ? À la découverte dans la presse de cet élément inédit, Me Caty Richard, l’avocate de la famille Vallin, a demandé à la juge en charge du dossier que la piste Fourniret soit explorée au plus vite. À l’évocation du nom de Cécile Vallin jeudi, Monique Olivier a gardé le silence à la demande de son avocat. Sans émotion particulière. Mais avec Monique Olivier, un retournement de situation n’est jamais à exclure…
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Condamnée à la perpétuité, Monique Olivier a quitté le box comme elle y était entrée : sans émotion particulière. Âgée de 75 ans, elle va retrouver dans les prochains jours sa cellule de Fleury-Mérogis – elle était transférée à la prison de Versailles durant le procès — et finira sans doute sa vie derrière les barreaux. Mais Monique Olivier n’en a pas encore terminé avec la justice.
Désormais seule dépositaire des secrets du couple qu’elle a formé plus de quinze ans avec Michel Fourniret, sa parole est précieuse. « Il ne faudra pas attendre dix ans pour la réentendre, comme ce fut le cas après le procès de Charleville-Mézières en 2008, assène Me Didier Seban. Il faut que la justice poursuive son travail car il reste sans doute de nombreuses victimes à identifier. Michel Fourniret avait un temps évoqué le chiffre de 35… »
Dans les prochaines semaines, Monique Olivier va revenir au palais de justice de Nanterre pour être auditionnée par la juge Sabine Khéris dans le dernier dossier pour lequel elle est mise un examen : la disparition de Lydie Logé, le 18 décembre 1993 dans l’Orne. L’implication de Fourniret semble établie, l’ADN de la jeune femme de 23 ans ayant été retrouvé sous la banquette de son C25. Celle de Monique Olivier reste plus énigmatique. « Je ne connais rien à cette affaire-là », avait assuré la septuagénaire en novembre 2019 face aux policiers de l’OCRVP. « C’est comme pour Estelle Mouzin, je n’y suis pour rien », avait-elle aussi affirmé lors de la même audition… Preuve qu’avec Monique Olivier, un volte-face n’est jamais impossible...
Interrogée notamment sur Cécile Vallin
« Nous ne sommes plus dans le contexte de 2008, espère Me Corinne Herrmann, qui défend la famille Logé. Mme Khéris connaît bien Monique Olivier, elle va continuer à l’entendre. Et le pôle cold-case travaille toujours sur Michel Fourniret. » Depuis des années, enquêteurs et magistrats sont ainsi convaincus de ne pas connaître l’ampleur exacte des crimes commis par le couple Fourniret. Monique Olivier détient forcément des réponses. Les Belges n’ont par exemple jamais pu identifier cette jeune fille au pair qui, selon des aveux livrés par Monique Olivier en 2004, aurait été étranglée par Michel Fourniret en 1993.
Les avancées de la science n’ont pas non plus permis d’établir à qui appartiennent les « vingt-six ADN non identifiés » découverts dans la camionnette de Fourniret et évoqués dans une note rédigée en 2016 par l’OCRVP. Durant le procès, le généticien Christian Doutremepuich a aussi rappelé que « huit profils génétiques féminins inconnus » ont été détectés par son laboratoire dans les affaires saisies chez Fourniret… La direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) expliquait par ailleurs dans un document de 2017 qu’une « vingtaine d’affaires non élucidées (11 disparitions et 9 meurtres) » étaient « survenues à des périodes compatibles avec des périodes de liberté de Michel Fourniret (certaines ont été résolues depuis) ».
Conscient de la valeur de la parole de Monique Olivier, Me Didier Seban a tout au long du procès tenté de l’interroger sur ces 35 victimes évoquées par Fourniret. Et plus particulièrement sur Cécile Vallin, 17 ans, disparue le 8 juin 1997 en Savoie. En 2005, Monique Olivier avait révélé aux policiers belges avoir un jour quitté le domicile conjugal avec son fils Sélim après que Michel Fourniret a ramené une jeune fille « comme endormie, sans réaction ». Elle plaçait cet évènement vers la fin de l’année scolaire 1997.
Or, un élément inédit a été révélé au procès : Michel Fourniret a signalé le 11 juin 1997 à la gendarmerie la disparition de Monique Olivier et de son fils, survenue selon lui la veille, à la suite d’une dispute survenue le 9 juin. Dispute causée par l’arrivée de Cécile Vallin à Sart-Custinne ? À la découverte dans la presse de cet élément inédit, Me Caty Richard, l’avocate de la famille Vallin, a demandé à la juge en charge du dossier que la piste Fourniret soit explorée au plus vite. À l’évocation du nom de Cécile Vallin jeudi, Monique Olivier a gardé le silence à la demande de son avocat. Sans émotion particulière. Mais avec Monique Olivier, un retournement de situation n’est jamais à exclure…
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Invité- Invité
Re: Fourniret Olivier 2
Un extrait de l'article du Figaro de ce soir pour éclairer ce qui pourrait être un débat trop vite tranché par des arguments d'autorité.208893ŦKassandra88 a écrit: Je déteste me perdre dans des ouvrages rédigés dans un verbiage incompréhensible. Si c'eût été le cas, j'aurais administré un forum littéraire. Mais ce n'est pas mon truc.
Un parenthèse à propos de la littérature russe (chère à Fourniret il parait) je me suis arrêtée à Oblomov de Gontcharov à une époque où j'ai cru que cet ouvrage avait inspiré le grêlé.
" De Monique Olivier, c’est Michel Fourniret qui parlait le mieux. «Je mets au défi tous les psychologues de dire qui elle était», avait prophétisé le tueur en série. À l’issue de seize journées d’audience, nul ne peut lui donner tort. Personne n’a saisi qui est vraiment cette femme de 75 ans, qui a été condamnée mardi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 20 ans pour sa participation aux martyres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Complice soumise et contrainte? Costratège d’une succession de meurtres sans égal? Cerveau véritable du couple malfaisant?
Le procès n’a pas tenu ses promesses. Il existe cependant une raison supérieure qui explique que l’énigme Olivier demeure: tous les tueurs en série échappent à l’entendement. Aucune cour d’assises n’est en mesure de lire à livre ouvert en une femme qui a commis tout ce qu’elle a avoué - et, sans doute, beaucoup d’autres faits passés sous les radars entre 1990 et 2000, intrigante «période…"
La culture est le propre de l'Homme, c'est une évidence et un poncif; mais la singularité de tels "dérangements" du vivre ensemble convoque la culture au delà de la procédure et nous oblige !
Pab-Delshor
Re: Fourniret Olivier 2
Bonsoir, le Figaro de demain :
Monique Olivier : après les enquêtes bâclées, le procès raté
Mardi soir, l’ex-femme de Michel Fourniret devait être condamnée à la prison à perpétuité assortie d’une longue période de sûreté.
STÉPHANE DURAND-SOUFFLAND
De Monique Olivier, c’est Michel Fourniret qui parlait le mieux. « Je mets au défi tous les psychologues de dire qui elle était », avait prophétisé le tueur en série. À l’issue de seize journées d’audience, nul ne peut lui donner tort. Personne n’a saisi qui est vraiment cette femme de 75 ans, qui devait sauf surprise être condamnée mardi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une longue période de sûreté pour sa participation aux martyres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Complice soumise et contrainte ? Costratège d’une succession de meurtres sans égal ? Cerveau véritable du couple malfaisant ?
Le procès n’a pas tenu ses promesses. Il existe cependant une raison supérieure qui explique que l’énigme Olivier demeure : tous les tueurs en série échappent à l’entendement. Aucune cour d’assises n’est en mesure de lire à livre ouvert en une femme qui a commis tout ce qu’elle a avoué - et, sans doute, beaucoup d’autres faits passés sous les radars entre 1990 et 2000, intrigante « période blanche ». Leur absence d’empathie hérisse le sens commun ; la fadeur de leurs remords écœure les proches des victimes et bien au-delà ; leurs non-dits suscitent la colère de tous ceux qui rêvent que des êtres malfaisants de cette trempe se soucient de soulager l’auditoire en offrant la clé de leur misérable petit tas de secrets. Ils n’ont pas de mobile dicible. Dans leurs silences se niche peut-être une ultime lueur d’humanité, car quand ils libèrent leur parole, c’est pire : Michel Fourniret l’a démontré lors du procès de 2008, à Charleville-Mézières, lorsque le récit détaillé de ses abominations, qui le ravissait, avait suscité la nausée. On ne comprend jamais les prédateurs de cette espèce. On bataille pour leur arracher des bribes de vérité. On les juge faute de mieux.
Procès raté, donc, mais également pour des raisons qui n’avaient pas lieu d’être. Le président Didier Safar est passé à côté de l’audience (nos éditions du 11 décembre). Sa conception de l’oralité est singulière : il la confisque, l’empêche quand d’autres souhaitent y contribuer, la stérilise. Il se gargarise de la prose figée des procès-verbaux et redoute la fluidité du verbe qui virevolte. M. Safar ne sait pas interroger Monique Olivier, dont il ne tire quasiment rien : la prise de contrôle de son questionnement, jeudi dernier, par l’avocat de la défense, Me Richard Delgenès, restera dans les annales comme un épisode surréaliste et révélateur.
Michel Fourniret et son ex-épouse avaient comparu en 2018 à Versailles pour le meurtre crapuleux de Farida Hammiche, sous la présidence du même magistrat. L’Ardennais avait été condamné une seconde fois à la perpétuité, son ex-femme à 20 ans de réclusion criminelle. La sagesse élémentaire suggérait que Didier Safar n’affrontât pas une deuxième fois l’accusée. Pourquoi le premier président de la cour d’appel de Versailles, Jean-François Beynel, lui a-t-il confié le capital procès de Nanterre, au risque de laisser au surplus planer un doute, même injustifié, sur son impartialité, alors que le haut magistrat disposait d’un vivier de neuf présidents d’assises ? Personne ne peut affirmer qu’un autre que Didier Safar aurait obtenu davantage du box. Mais mardi, tout le monde est reparti de Nanterre avec le sentiment que cela aurait été possible : ce doute-là restera comme une violence supplémentaire de l’institution judiciaire à l’égard des parties civiles, d’autant qu’on ne reverra peut-être jamais Monique Olivier dans une cour d’assises, d’où l’enjeu prépondérant de cette audience.
Procès raté, certes, mais pas inutile. À défaut de révélations fracassantes, il a permis à Monique Olivier d’avouer publiquement l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés : aujourd’hui, les assassins de Marie- Angèle, Joanna et Estelle sont officiellement identifiés. Mais quel dommage que la justice ait été si longue à rendre ce verdict ! Marie-Angèle et Joanna ont été tuées dans l’Yonne en 1988 et 1990. À cette époque, est venu rappeler un témoin, ancien inspecteur général des services judiciaires mandaté en 2000 pour évaluer l’activité du parquet d’Auxerre - l’affaire des « disparues de l’Yonne » défrayait la chronique - le taux de résolution des affaires était, dans le département, de… 0 %.
Estelle Mouzin, 9 ans, a été enlevée le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), dans le ressort du tribunal de Meaux, « juridiction sinistrée dont les magistrats n’avaient qu’une envie : partir », pour reprendre les mots d’Éric Mouzin, père de la victime. Sept juges d’instruction se sont succédé sur le dossier avec le résultat qu’on sait, bien que le deuxième ait essayé de faire avancer la procédure sans y parvenir. Pis : le SRPJ de Versailles, saisi par Meaux, n’a jamais voulu croire à la culpabilité de Michel Fourniret, arrêté en Belgique le 26 juin 2003. Ce n’est pas faute d’avoir été alerté : les policiers belges attirent l’attention de leurs collègues français sur l’individu qu’ils viennent d’interpeller après le kidnapping raté d’une adolescente à bord de son fourgon C25. Ils font, d’instinct, le rapprochement avec Estelle, enlevée en janvier. Le fait qu’une autre très jeune fille, Megan, ait été la cible d’un rapt avorté à Guermantes le 19 décembre précédent n’intrigue pas les limiers versaillais. Pas plus qu’un courrier du procureur de Charleville-Mézières, en 2006, qui évoque la possibilité que Fourniret soit l’homme qui a tué Estelle. Pas plus que celui de Michel Fourniret en personne, un an plus tard, dans lequel il demande à être jugé, en même temps que pour les meurtres de sept autres victimes, pour ceux de Marie-Angèle, Joanna et Estelle. En dépit du refus de la chambre de l’instruction de Reims - décision très discutable en ce qui concerne Marie-Angèle et Joanna car Monique Olivier avait déjà dénoncé son mari pour ces faits -, Michel Fourniret fera citer comme témoin à Charleville-Mézières, en 2008, Stéfanie Duchâtel, la directrice d’enquête du dossier Mouzin. Mais jamais cela ne « fait tilt » à Versailles, pour reprendre une expression familière du tueur pervers.
En 2019, grâce à la ténacité hors du commun des avocats des parties civiles Corinne Herrmann et Didier Seban - qui, avec leur confrère Delgenès, ont sauvé ce qui pouvait l’être à Nanterre -, la juge Sabine Khéris récupère enfin le dossier sinistré. Elle confie l’enquête à l’adjudant-chef Frédéric Bérardet de la gendarmerie de Dijon, obtient la confiance puis les aveux circonstanciés de Monique Olivier, le respect puis une bouillie de confessions de Michel Fourniret attaqué par la démence, et renvoie la femme aux assises après le décès de son ex-mari, en mai 2021.
D’anciens pontes du SRPJ ont défilé à Nanterre pour expliquer qu’ils doutaient encore de la culpabilité de l’accusée. Pour le commissaire général Philippe Guichard, Fourniret avait un alibi (démonté depuis belle lurette par les gendarmes) ; il neigeait peut-être, impossible d’emmener Estelle de Guermantes à Ville-sur-Lumes dans les Ardennes (élucubration météorologique balayée par Monique Olivier) ; la description par Megan, 11 ans, de l’individu qui avait tenté de la kidnapper ne correspondait pas au tueur en série (ce qui se discute), etc. Bref, le SRPJ ne voulait pas croire à cette piste. Philippe Guichard, actuel hiérarque de la PJ française, finit par lâcher le 8 décembre : « Tout cela me laisse dubitatif, j’ai un certain nombre de doutes sur son implication (…) Je ne crois pas que ce soit un pédophile, Fourniret. » À cet instant, les deux avocats généraux auraient dû bondir, remettre à sa place ce fonctionnaire aveuglé par ses certitudes rances au point de faire un croche-pied à l’accusation. Mais non. Pas un mot, pas une question. Raté, encore. Jadis, il ne fallait pas désespérer Billancourt ; aujourd’hui, le parquet ne doit pas, à Nanterre, chagriner Versailles, destinataire de nombre de réquisitions et commissions rogatoires émises par le palais de justice.
Le procès de Monique Olivier restera dans les mémoires comme un rendez-vous manqué par une justice incapable de redorer le blason entaché par des décennies d’errements, ne serait-ce que par respect pour la mémoire des victimes. Derrière les silences du box résonnaient les cris d’effroi de Marie-Angèle, Joanna et Estelle. Par-delà les approximations de Monique Olivier, apparaissait l’image du couple à bord de sa 405 beige ou de son fourgon C25 blanc, sillonnant la France à la recherche d’un « joli petit sujet », pour pratiquer un « accostage adéquat » avant que l’Ardennais psychopathe n’arrête le véhicule pour « s’amuser » avec sa proie - parfois, sa femme tenait le volant. Beaucoup resteront hantés par les photos de l’infâme gourbi de Ville-sur-Lumes où Estelle a vécu ses dernières heures, certaines sous la surveillance de Monique Olivier. Selon celle-ci son bourreau, quand tout a été « terminé », a enveloppé le petit corps dans « une sorte de rideau de douche » et ils sont allés l’inhumer dans la forêt, à un endroit qu’elle n’a pas été en mesure de retrouver avec la juge Khéris. Près de vingt ans avaient été perdus, parce que la PJ de Versailles s’était satisfaite d’un alibi à deux sous (1), parce que l’institution judiciaire a failli, à tous les étages.
Avant de regagner la cellule où elle finira probablement ses jours, la veuve du tueur insatiable a bredouillé quelques phrases déjà servies au cours de l’audience : « Je confirme tout ce que j’ai dit et je regrette tout ce que j’ai fait. Je demande pardon aux familles des victimes tout en sachant que c’est impardonnable. Je ne vois pas d’autre chose à … » Jusqu’à la dernière minute de son procès, Monique Olivier aura semé des points de suspension.
Monique Olivier : après les enquêtes bâclées, le procès raté
Mardi soir, l’ex-femme de Michel Fourniret devait être condamnée à la prison à perpétuité assortie d’une longue période de sûreté.
STÉPHANE DURAND-SOUFFLAND
De Monique Olivier, c’est Michel Fourniret qui parlait le mieux. « Je mets au défi tous les psychologues de dire qui elle était », avait prophétisé le tueur en série. À l’issue de seize journées d’audience, nul ne peut lui donner tort. Personne n’a saisi qui est vraiment cette femme de 75 ans, qui devait sauf surprise être condamnée mardi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une longue période de sûreté pour sa participation aux martyres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Complice soumise et contrainte ? Costratège d’une succession de meurtres sans égal ? Cerveau véritable du couple malfaisant ?
Le procès n’a pas tenu ses promesses. Il existe cependant une raison supérieure qui explique que l’énigme Olivier demeure : tous les tueurs en série échappent à l’entendement. Aucune cour d’assises n’est en mesure de lire à livre ouvert en une femme qui a commis tout ce qu’elle a avoué - et, sans doute, beaucoup d’autres faits passés sous les radars entre 1990 et 2000, intrigante « période blanche ». Leur absence d’empathie hérisse le sens commun ; la fadeur de leurs remords écœure les proches des victimes et bien au-delà ; leurs non-dits suscitent la colère de tous ceux qui rêvent que des êtres malfaisants de cette trempe se soucient de soulager l’auditoire en offrant la clé de leur misérable petit tas de secrets. Ils n’ont pas de mobile dicible. Dans leurs silences se niche peut-être une ultime lueur d’humanité, car quand ils libèrent leur parole, c’est pire : Michel Fourniret l’a démontré lors du procès de 2008, à Charleville-Mézières, lorsque le récit détaillé de ses abominations, qui le ravissait, avait suscité la nausée. On ne comprend jamais les prédateurs de cette espèce. On bataille pour leur arracher des bribes de vérité. On les juge faute de mieux.
Procès raté, donc, mais également pour des raisons qui n’avaient pas lieu d’être. Le président Didier Safar est passé à côté de l’audience (nos éditions du 11 décembre). Sa conception de l’oralité est singulière : il la confisque, l’empêche quand d’autres souhaitent y contribuer, la stérilise. Il se gargarise de la prose figée des procès-verbaux et redoute la fluidité du verbe qui virevolte. M. Safar ne sait pas interroger Monique Olivier, dont il ne tire quasiment rien : la prise de contrôle de son questionnement, jeudi dernier, par l’avocat de la défense, Me Richard Delgenès, restera dans les annales comme un épisode surréaliste et révélateur.
Michel Fourniret et son ex-épouse avaient comparu en 2018 à Versailles pour le meurtre crapuleux de Farida Hammiche, sous la présidence du même magistrat. L’Ardennais avait été condamné une seconde fois à la perpétuité, son ex-femme à 20 ans de réclusion criminelle. La sagesse élémentaire suggérait que Didier Safar n’affrontât pas une deuxième fois l’accusée. Pourquoi le premier président de la cour d’appel de Versailles, Jean-François Beynel, lui a-t-il confié le capital procès de Nanterre, au risque de laisser au surplus planer un doute, même injustifié, sur son impartialité, alors que le haut magistrat disposait d’un vivier de neuf présidents d’assises ? Personne ne peut affirmer qu’un autre que Didier Safar aurait obtenu davantage du box. Mais mardi, tout le monde est reparti de Nanterre avec le sentiment que cela aurait été possible : ce doute-là restera comme une violence supplémentaire de l’institution judiciaire à l’égard des parties civiles, d’autant qu’on ne reverra peut-être jamais Monique Olivier dans une cour d’assises, d’où l’enjeu prépondérant de cette audience.
Procès raté, certes, mais pas inutile. À défaut de révélations fracassantes, il a permis à Monique Olivier d’avouer publiquement l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés : aujourd’hui, les assassins de Marie- Angèle, Joanna et Estelle sont officiellement identifiés. Mais quel dommage que la justice ait été si longue à rendre ce verdict ! Marie-Angèle et Joanna ont été tuées dans l’Yonne en 1988 et 1990. À cette époque, est venu rappeler un témoin, ancien inspecteur général des services judiciaires mandaté en 2000 pour évaluer l’activité du parquet d’Auxerre - l’affaire des « disparues de l’Yonne » défrayait la chronique - le taux de résolution des affaires était, dans le département, de… 0 %.
Estelle Mouzin, 9 ans, a été enlevée le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), dans le ressort du tribunal de Meaux, « juridiction sinistrée dont les magistrats n’avaient qu’une envie : partir », pour reprendre les mots d’Éric Mouzin, père de la victime. Sept juges d’instruction se sont succédé sur le dossier avec le résultat qu’on sait, bien que le deuxième ait essayé de faire avancer la procédure sans y parvenir. Pis : le SRPJ de Versailles, saisi par Meaux, n’a jamais voulu croire à la culpabilité de Michel Fourniret, arrêté en Belgique le 26 juin 2003. Ce n’est pas faute d’avoir été alerté : les policiers belges attirent l’attention de leurs collègues français sur l’individu qu’ils viennent d’interpeller après le kidnapping raté d’une adolescente à bord de son fourgon C25. Ils font, d’instinct, le rapprochement avec Estelle, enlevée en janvier. Le fait qu’une autre très jeune fille, Megan, ait été la cible d’un rapt avorté à Guermantes le 19 décembre précédent n’intrigue pas les limiers versaillais. Pas plus qu’un courrier du procureur de Charleville-Mézières, en 2006, qui évoque la possibilité que Fourniret soit l’homme qui a tué Estelle. Pas plus que celui de Michel Fourniret en personne, un an plus tard, dans lequel il demande à être jugé, en même temps que pour les meurtres de sept autres victimes, pour ceux de Marie-Angèle, Joanna et Estelle. En dépit du refus de la chambre de l’instruction de Reims - décision très discutable en ce qui concerne Marie-Angèle et Joanna car Monique Olivier avait déjà dénoncé son mari pour ces faits -, Michel Fourniret fera citer comme témoin à Charleville-Mézières, en 2008, Stéfanie Duchâtel, la directrice d’enquête du dossier Mouzin. Mais jamais cela ne « fait tilt » à Versailles, pour reprendre une expression familière du tueur pervers.
En 2019, grâce à la ténacité hors du commun des avocats des parties civiles Corinne Herrmann et Didier Seban - qui, avec leur confrère Delgenès, ont sauvé ce qui pouvait l’être à Nanterre -, la juge Sabine Khéris récupère enfin le dossier sinistré. Elle confie l’enquête à l’adjudant-chef Frédéric Bérardet de la gendarmerie de Dijon, obtient la confiance puis les aveux circonstanciés de Monique Olivier, le respect puis une bouillie de confessions de Michel Fourniret attaqué par la démence, et renvoie la femme aux assises après le décès de son ex-mari, en mai 2021.
D’anciens pontes du SRPJ ont défilé à Nanterre pour expliquer qu’ils doutaient encore de la culpabilité de l’accusée. Pour le commissaire général Philippe Guichard, Fourniret avait un alibi (démonté depuis belle lurette par les gendarmes) ; il neigeait peut-être, impossible d’emmener Estelle de Guermantes à Ville-sur-Lumes dans les Ardennes (élucubration météorologique balayée par Monique Olivier) ; la description par Megan, 11 ans, de l’individu qui avait tenté de la kidnapper ne correspondait pas au tueur en série (ce qui se discute), etc. Bref, le SRPJ ne voulait pas croire à cette piste. Philippe Guichard, actuel hiérarque de la PJ française, finit par lâcher le 8 décembre : « Tout cela me laisse dubitatif, j’ai un certain nombre de doutes sur son implication (…) Je ne crois pas que ce soit un pédophile, Fourniret. » À cet instant, les deux avocats généraux auraient dû bondir, remettre à sa place ce fonctionnaire aveuglé par ses certitudes rances au point de faire un croche-pied à l’accusation. Mais non. Pas un mot, pas une question. Raté, encore. Jadis, il ne fallait pas désespérer Billancourt ; aujourd’hui, le parquet ne doit pas, à Nanterre, chagriner Versailles, destinataire de nombre de réquisitions et commissions rogatoires émises par le palais de justice.
Le procès de Monique Olivier restera dans les mémoires comme un rendez-vous manqué par une justice incapable de redorer le blason entaché par des décennies d’errements, ne serait-ce que par respect pour la mémoire des victimes. Derrière les silences du box résonnaient les cris d’effroi de Marie-Angèle, Joanna et Estelle. Par-delà les approximations de Monique Olivier, apparaissait l’image du couple à bord de sa 405 beige ou de son fourgon C25 blanc, sillonnant la France à la recherche d’un « joli petit sujet », pour pratiquer un « accostage adéquat » avant que l’Ardennais psychopathe n’arrête le véhicule pour « s’amuser » avec sa proie - parfois, sa femme tenait le volant. Beaucoup resteront hantés par les photos de l’infâme gourbi de Ville-sur-Lumes où Estelle a vécu ses dernières heures, certaines sous la surveillance de Monique Olivier. Selon celle-ci son bourreau, quand tout a été « terminé », a enveloppé le petit corps dans « une sorte de rideau de douche » et ils sont allés l’inhumer dans la forêt, à un endroit qu’elle n’a pas été en mesure de retrouver avec la juge Khéris. Près de vingt ans avaient été perdus, parce que la PJ de Versailles s’était satisfaite d’un alibi à deux sous (1), parce que l’institution judiciaire a failli, à tous les étages.
Avant de regagner la cellule où elle finira probablement ses jours, la veuve du tueur insatiable a bredouillé quelques phrases déjà servies au cours de l’audience : « Je confirme tout ce que j’ai dit et je regrette tout ce que j’ai fait. Je demande pardon aux familles des victimes tout en sachant que c’est impardonnable. Je ne vois pas d’autre chose à … » Jusqu’à la dernière minute de son procès, Monique Olivier aura semé des points de suspension.
Atccdg
Re: Fourniret Olivier 2
C'est vraiment le plus gros ratage judiciaire de ce début de siècle. Non pas le procès qui vient de s'achever mais l'affaire Estelle Mouzin.
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Joachim
Re: Fourniret Olivier 2
208919ŦJoachim a écrit:C'est vraiment le plus gros ratage judiciaire de ce début de siècle. Non pas le procès qui vient de s'achever mais l'affaire Estelle Mouzin.
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Presque autant que l'œuvre de Dostoïevski, Fourniret aimait citer Camus , du premier il avait adopté "l'autorisation à l'indécence" pour entretenir son ressentiment social et judiciaire; du second il faut évidemment évoquer la parole célèbre "Un homme, ça s'empêche": Fourniret n'avait aucune intention d'adopter cette posture. Par contre, on peut voir qu'une justice ça s'empêche !
Pab-Delshor
Re: Fourniret Olivier 2
208919ŦJoachim a écrit:C'est vraiment le plus gros ratage judiciaire de ce début de siècle. Non pas le procès qui vient de s'achever mais l'affaire Estelle Mouzin.
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Ce qui est ahurissant ce sont les témoignages des policiers du SRPJ devant la cour, ne croyant tjs pas à l'implication de Fourniret malgré toutes les preuves recueillies, dont l' ADN de la petite Estelle sur un matelas.... Comment peut on s'entêter autant dans son aveuglement ?
L'enfer, c'est les autres.
Electra
Re: Fourniret Olivier 2
208928ŦElectra a écrit:208919ŦJoachim a écrit:C'est vraiment le plus gros ratage judiciaire de ce début de siècle. Non pas le procès qui vient de s'achever mais l'affaire Estelle Mouzin.
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Ce qui est ahurissant ce sont les témoignages des policiers du SRPJ devant la cour, ne croyant tjs pas à l'implication de Fourniret malgré toutes les preuves recueillies, dont l' ADN de la petite Estelle sur un matelas.... Comment peut on s'entêter autant dans son aveuglement ?
Ahurissant en effet... Ils mettent leur fierté en jeu alors qu'il n'y a que la résolution de l'affaire qui compte.
Joachim
Re: Fourniret Olivier 2
208924ŦPab-Delshor a écrit:208919ŦJoachim a écrit:C'est vraiment le plus gros ratage judiciaire de ce début de siècle. Non pas le procès qui vient de s'achever mais l'affaire Estelle Mouzin.
Comme je l'ai dit, six mois après sa disparition la police belge est convaincu d'avoir attrapé le coupable mais la police française pense le contraire à cause d'un alibi bidon et de la météo (ça ne s'invente pas).
Presque autant que l'œuvre de Dostoïevski, Fourniret aimait citer Camus , du premier il avait adopté "l'autorisation à l'indécence" pour entretenir son ressentiment social et judiciaire; du second il faut évidemment évoquer la parole célèbre "Un homme, ça s'empêche": Fourniret n'avait aucune intention d'adopter cette posture. Par contre, on peut voir qu'une justice ça s'empêche !
Exactement, la justice s'empêche, elle s'est magistralement foirée
Joachim
Re: Fourniret Olivier 2
J'ai eu l'impression de relire le procès Dutroux aboutissant au "minimum syndical".
D'ailleurs, Gino Russo n'a pas voulu y participer.
D'ailleurs, Gino Russo n'a pas voulu y participer.
Re: Fourniret Olivier 2
Procès de Monique Olivier à Nanterre : une 3ème semaine à rebondissements
Témoignage de son fils, Selim Fourniret, fou rire puis larmes, compte-rendu d’une dernière semaine folle.
La troisième et dernière semaine du procès de Monique Olivier devant les assises de Nanterre aura été la plus folle. Entre un président plus rigide et maladroit que jamais et une accusée capable de passer de la colère au fou rire, le public aura eu droit à un vrai manège émotionnel…
Premier temps fort : l’audition du témoin le plus attendu du procès, en visioconférence depuis Nice. Au moment où son visage apparaît sur les écrans, le public a du mal à cacher sa surprise. Dissimulé sous une perruque à reflets bleutés, des lunettes et une barbe postiche, Selim Fourniret, le fils unique du couple maudit, a tout fait pour se rendre méconnaissable. Mais dès le premier regard, on est frappé par sa ressemblance avec son père. Le jeune homme d’aujourd’hui 35 ans a le même visage longiligne, les mêmes mains fines et longues, le même regard perçant et le même air buté… Emmitouflé dans une doudoune bleue, il enchaîne les quintes de toux grasse. Invoquant sa mauvaise forme, il a demandé à être dispensé de témoigner. Mais peine perdue. La cour a trop de questions à lui poser.
— Que souhaitez-vous dire à votre mère ? commence le président Didier Safar.
— Je demande à Monique Olivier de parler, de libérer sa conscience, et de permettre aux familles des victimes de faire leur deuil !
En entendant son fils l’appeler « Monique Olivier », l’accusée a du mal à dissimuler sa contrariété. Elle n’est pas au bout de ses peines. Invité à évoquer son enfance, Selim décrit une vie familiale pesante, avec un père autoritaire qui lui parlait durement.
— Je n’avais pas d’affect pour lui, explique-t-il. Il était constamment de mauvaise humeur.
— Vous connaissiez son passé judiciaire ?
— J’avais entendu dire qu’il avait fait de la prison, sans savoir pourquoi.
Le jeune homme garde de meilleurs souvenirs de sa mère.
— On était proches. Il y a eu de bons moments entre nous. Pour moi, elle était « maman ». C’était une mère aimante…
— Quand votre père est incarcéré en 2003, vous savez pourquoi ?
— Monique Olivier ne voulait pas m’en parler. Elle est venue me chercher à l’école et m’a simplement dit : « Papa n’est pas là, il est parti. » J’ai tout appris par les médias.
Le lendemain, la maison familiale des Fourniret, à Sart-Custinne, est assiégée par les journalistes. Puis pendant quelques semaines, Monique Olivier est régulièrement convoquée par la police. Mais c’est seulement en 2004 qu’elle commence à révéler, par petites touches, les abominables crimes de son mari. De simple témoin, elle fait désormais figure de complice et se retrouve mise en examen.
— Un jour, elle est partie en audition, raconte Selim. Quand je suis rentré de l’école, elle n’était pas là… Le frère de mon père m’a recueilli.
L’adolescent a 15 ans à l’époque. Il ne reverra son père qu’au parloir de la prison, et ne croisera plus sa mère qu’une unique fois, dans le bureau du juge d’instruction.
— Comment avez-vous réagi quand vous avez appris son rôle auprès de Fourniret ? reprend le président.
— J’étais horrifié de découvrir qu’elle n’était pas seulement la victime de mon père, comme je le pensais ! Je la considérais comme ma maman et… elle partait avec lui à la chasse pour trouver des « membranes sur pattes » ! Il y avait un pacte entre eux, elle savait ce qui se passait !
— Fourniret a dit qu’il « tuait mais ne violait pas. »
— Pour moi, il tuait ses victimes parce qu’elles étaient témoins de son impuissance !
S’ensuit une série de questions concernant la séquestration de la petite Estelle Mouzin. Selim a-t-il croisé la fillette ? Ses parents ont-ils justifié sa présence en disant qu’elle était une « cousine » ? Monique Olivier l’a-t-elle habillée avec un de ses pyjamas ? Des questions légitimes, mais une nouvelle fois, le président Safar manque de tact. Son ton est brutal, inquisiteur. Presque suspicieux. Oublie-t-il qu’à l’époque, le témoin n’était encore qu’un collégien ? On dirait bien.
Le voilà qui interroge Selim sur le pseudo-réseau de pédophiles auquel aurait appartenu son père, une allégation jamais démontrée.
— Croyez-vous qu’il rabattait des enfants pour d’autres personnes ?
— Oui, c’est possible, répond le fils de Fourniret. Au château de Sautou, ils avaient prévu d’aménager 13 salles de bains. Pour quoi faire, à votre avis ?
Puis Selim s’adresse directement à sa mère.
— Tu as quoi à cacher ? l’interpelle-t-il sèchement. Dehors, il n’y a personne pour t’attendre. Parle !
Monique Olivier se cabre, furieuse.
— Ne me fais pas la morale ! lui crie-t-elle en retour. Tu ressembles vraiment à ton père, déguisé comme ça !
— Merci « maman », tu montres ton vrai visage !
— Montre-le toi-même, ton visage ! Enlève ta perruque et ta fausse barbe ! Quand tu passes à Touche pas à mon poste, tu n’en portes pas !
Et elle ajoute, méprisante :
— Quand tu verras Hanouna, dis-lui bonjour de ma part !
Ambiance… Un peu plus tôt, la cour a convoqué trois anciennes codétenues qui ont partagé le quotidien de Monique Olivier à la prison de Rennes. C’est d’abord Milica P., 60 ans, condamnée pour escroqueries, qui s’exprime. Elle a côtoyé l’accusée entre 2011 et 2015, avant qu’elle ne reconnaisse l’enlèvement de la petite Estelle.
— Un jour à la télé, raconte l’ancienne détenue d’origine serbe, j’ai entendu Éric Mouzin lancer un appel à témoin pour qu’on l’aide à retrouver sa fille. Mine de rien, j’ai dit à Monique Olivier : « C’est la petite fille qui a disparu, je ne sais plus son nom… » Elle m’a répondu tout de suite : « Estelle Mouzin ? » Je lui ai fait remarquer que c’était bizarre qu’elle se souvienne de son nom. Elle est devenue toute rouge… Un autre jour, elle m’a raconté que Fourniret surveillait la sortie des écoles pour repérer les fillettes qui avaient une clé autour du cou. Ça signifiait qu’il n’y avait personne chez elles quand elles rentraient à la maison…
Dans son box, Monique Olivier fusille le témoin du regard en secouant la tête.
— Estelle avait effectivement une clé autour du cou, intervient Me Seban, un des avocats de la partie civile.
Milica P. poursuit :
— Quand nous avons été confrontées dans le bureau du juge, elle a d’abord prétendu qu’elle ne me connaissait pas. Elle m’a lancé : « Si tu me connais aussi bien, dis-moi combien de sucres je mets dans mon café ! » J’ai répondu qu’elle n’en mettait jamais. Ça lui a cloué le bec…
Vient ensuite à la barre Sabrina L., la trentaine, condamnée pour « complicité de meurtre sur le père de ses deux enfants ». La jeune femme aux allures de garçon manqué a fréquenté Monique Olivier entre 2007 et 2021.
— Au début, je ne lui parlais pas, explique-t-elle. Puis nous avons eu une certaine complicité. J’ai joué son garde du corps quand d’autres détenues menaçaient de la frapper pour lui faire avouer où Fourniret avait enterré la petite Estelle… En prison, elle parlait beaucoup plus qu’ici ! C’est une manipulatrice. Elle n’a aucune empathie pour personne. Un jour, en voyant une photo de mes enfants, elle m’a dit : « Elle est jolie, ta petite, elle aurait plu à Fourniret ! » Elle a aussi déclaré à une autre détenue : « Quand tu enlèves un enfant, au début tu paniques. Mais après, c’est rien que du bonheur… »
C’est à cette Sabrina que Monique Olivier aurait confié avoir fait enfiler à Estelle ce fameux pyjama…
— C’est faux ! proteste l’accusée, les yeux brillant de colère.
Et, alors qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant, elle déclare :
— Estelle avait gardé ses vêtements !
Enfin, c’est au tour de Clémentine, une jeune femme toute menue condamnée pour une affaire de stups, de venir témoigner.
— Monique Olivier m’a raconté qu’Estelle avait été enterrée dans un bois, se souvient-elle. Elle a parlé d’une stèle, d’une pierre et d’une croix qu’ils auraient mises pour marquer l’endroit.
— Elle vous a dit où se trouvait exactement le corps ?
— Elle a parlé de la maison de la sœur de Monsieur Fourniret…
Me Delgenes, l’avocat de la défense, demande au témoin si Monique Olivier était victime de violences en détention.
— Oui, elle se faisait insulter…
L’accusée se dresse dans son box.
— On a même jeté des œufs sur ma porte ! s’indigne-t-elle.
Puis elle se rassied, prenant semble-t-il conscience du ridicule de sa remarque, au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés
Dernier témoin cité par l’accusation, Jean-Paul H. Vêtu d’un jean et d’une doudoune, cheveux courts grisonnants, cet homme de 57 ans connaissait Fourniret de vue pour l’avoir croisé aux Hautes-Rivières, un village des Ardennes où il travaillait autrefois. Le 5 janvier 2003, soit quatre jours avant l’enlèvement d’Estelle Mouzin, il circule dans la région de Guermantes quand il s’arrête sur une aire d’autoroute.
— Alors que j’allais aux toilettes, une voiture s’est garée près de la mienne, raconte-t-il. Au volant, j’ai reconnu Michel Fourniret. Je l’ai salué et il m’a répondu par un signe de tête. Il y avait une femme à côté de lui, sur le siège passager. Mais je n’ai pas vu sa tête parce qu’elle se baissait pour prendre quelque chose…
— Pourquoi n’avez-vous pas spontanément raconté cet épisode après l’arrestation de Fourniret ?
— Je n’avais pas fait le rapprochement. Plus tard, quand j’ai été entendu par les policiers, ils avaient l’air sceptique. Ils m’ont dit que Fourniret ne prenait jamais l’autoroute et qu’il affirmait ne pas me connaître. Je leur ai proposé de lui être confronté. J’attends toujours cette confrontation…
Les parties civiles lèvent les yeux au ciel. Encore un raté de l’enquête… Jean-Paul H., très en verve, poursuit :
— Dans un reportage sur Fourniret, la télé avait filmé une maison. J’étais sidéré. J’avais eu une liaison avec la propriétaire de cette baraque, qui me recevait pendant que son mari était à la chasse. Je me suis dit : « J’ai couché avec la femme de Fourniret ! »
Dans son box, l’accusée le regarde, les yeux ronds, incrédule.
— En réalité, c’était une erreur, la maison filmée n’était pas celle de Fourniret, poursuit-il dans un sourire. Je n’ai jamais couché avec Monique Olivier…
Comprenant le quiproquo, l’accusée est soudain prise d’un fou rire incontrôlable. Les jurés l’observent, mal à l’aise. Qui est vraiment cette femme ? La pauvre « épouse soumise » pour laquelle elle voudrait passer ? Une comédienne ?
— Comment était habillée la femme que vous avez vue dans la voiture de Fourniret ? demande le président au témoin.
— N’importe comment, avec une sorte de robe rouge comme la vôtre !
Alors que Didier Safar s’apprête maintenant à interroger Monique Olivier sur ses moments passés avec Estelle, Me Seban intervient.
— J’aurais voulu qu’on montre le matelas à la cour, demande-t-il, évoquant la couche sur laquelle on a retrouvé l’ADN partiel de la petite.
Assisté par les greffières, l’huissier brise les scellés et déballe la pièce à conviction. Le fin matelas de mousse marron apparaît sous l’éclairage cru du tribunal. Un silence glaçant s’abat sur la salle. C’est sur ce rectangle crasseux de cinq centimètres d’épaisseur qu’Estelle aurait vécu ses dernières heures, avant d’être étranglée par son bourreau. Monique Olivier elle-même semble troublée. On sent que si elle tait encore quelque chose, c’est maintenant qu’il faut la faire parler. Encore faut-il la mettre en confiance. Mais le président gâche tout en l’abordant abruptement. Le moment de flottement est passé. L’accusée, une énième fois, se referme comme une huître.
Me Delgenes, son avocat historique, tente de reprendre la main.
— Il faut que vous puissiez raconter aux familles, l’encourage-t-il. N’ayez pas peur d’être choquante, dites simplement la vérité…
Monique Olivier tente alors d’exprimer quelque chose. Et s’embourbe dans la chronologie de ce 9 janvier 2003.
— Fourniret a quitté notre maison de Sart-Custinne le matin… bredouille-t-elle.
— Vous saviez qu’il partait à la chasse ? la coupe encore le président. Vous saviez ce qu’il allait faire ?
— Oui… En partant, il m’a demandé d’appeler son fils aîné pour avoir un alibi. Il m’a dit : « Tu laisses sonner. Si quelqu’un décroche, tu raccroches ». Puis, il m’a envoyé un message pour me dire qu’il avait trouvé « un beau petit sujet ». Plus tard, comme convenu, j’ai fait le numéro de son fils. Personne n’a décroché…
Le lendemain matin, Fourniret la fait venir à Ville-sur-Lumes.
— Il devait prendre son travail de surveillant à l’école, ça faisait aussi partie de son alibi… Il voulait que je garde la petite en attendant son retour. Quand je suis arrivée dans cette grande maison glaciale et que j’ai vu qu’elle était si jeune, j’ai été choquée, révoltée…
Selon ses déclarations, Estelle est alors enfermée dans une chambre mansardée sans chauffage. Dehors, il fait -10 °C.
— Était-elle bâillonnée, attachée ?
— Non. Mais elle était peu remuante…
— Fourniret lui avait donné des calmants ?
— Je ne sais pas… Elle me faisait de la peine, elle avait l’air triste.
On imagine avec peine le calvaire d’Estelle, enlevée en pleine rue et désormais prisonnière de cette maison hostile. À l’évocation de ces moments, Éric Mouzin regarde droit devant lui, le visage fermé. Le président demande à l’accusée combien de temps elle est restée avec la fillette.
— Je ne sais pas. Je l’ai accompagnée aux toilettes et je l’ai remise dans la pièce… Je me suis assise un moment près d’elle. Elle m’a dit qu’elle voulait voir sa maman. Je lui ai dit qu’elle la reverrait bientôt…
— Vous saviez qu’elle allait mourir ! Pourquoi ne l’avez-vous pas délivrée ? demande Me Seban.
— Je ne sais pas… J’étais sa complice, à ses ordres. Il ne faut pas croire que j’obéissais de bon cœur…
L’avocat insiste. Pourquoi n’a-t-elle rien fait pour sauver la petite captive ?
— C’est la question que je me pose encore aujourd’hui, soupire l’accusée. J’aurais pu la sauver, je ne l’ai pas fait…
Puis elle ajoute :
— C’est pas croyable. C’est inhumain…
Ce jour-là, en fin d’après-midi, Monique Olivier rentre chez elle à Sart-Custinne, abandonnant Estelle à une mort certaine. Le soir même, Fourniret lui annonce simplement : « C’est terminé ».
— Comment est-elle morte ? demande le président.
— Je n’ai pas posé de question mais il l’a étranglée. Avec les mains qu’il a…
Le lendemain, Fourniret rappelle sa femme. Il a besoin d’une pioche et d’une pelle.
— Vous lui avez demandé pourquoi ?
Monique Olivier s’énerve :
— C’était pas pour faire du jardinage !
Obéissante, elle le rejoint avec les outils demandés et le conduit dans un bois, d’abord sans le corps, qu’ils reviennent chercher plus tard. Le soir venu, elle laisse Fourniret s’éloigner sur un chemin forestier, « Estelle juchée sur son épaule droite ».
— Vous restez dans le véhicule ?
— Oui, comme un chien qui attend son maître…
La salle est pétrifiée d’effroi. Mais un accablant mystère demeure : où cette scène a-t-elle eu lieu exactement ? Où est le corps d’Estelle ? On se souvient que plusieurs campagnes de fouilles dans le secteur estimé n’ont pas permis de l’exhumer…
— Savez-vous où est le corps ? demande une énième fois le président à l’insaisissable accusée.
— Je ne sais pas.
Réquisitoire, plaidoiries et verdict de ce procès glaçant la semaine prochaine dans nos colonnes.
Un compte-rendu d’audience d’Axelle Winieux.
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Témoignage de son fils, Selim Fourniret, fou rire puis larmes, compte-rendu d’une dernière semaine folle.
La troisième et dernière semaine du procès de Monique Olivier devant les assises de Nanterre aura été la plus folle. Entre un président plus rigide et maladroit que jamais et une accusée capable de passer de la colère au fou rire, le public aura eu droit à un vrai manège émotionnel…
Premier temps fort : l’audition du témoin le plus attendu du procès, en visioconférence depuis Nice. Au moment où son visage apparaît sur les écrans, le public a du mal à cacher sa surprise. Dissimulé sous une perruque à reflets bleutés, des lunettes et une barbe postiche, Selim Fourniret, le fils unique du couple maudit, a tout fait pour se rendre méconnaissable. Mais dès le premier regard, on est frappé par sa ressemblance avec son père. Le jeune homme d’aujourd’hui 35 ans a le même visage longiligne, les mêmes mains fines et longues, le même regard perçant et le même air buté… Emmitouflé dans une doudoune bleue, il enchaîne les quintes de toux grasse. Invoquant sa mauvaise forme, il a demandé à être dispensé de témoigner. Mais peine perdue. La cour a trop de questions à lui poser.
— Que souhaitez-vous dire à votre mère ? commence le président Didier Safar.
— Je demande à Monique Olivier de parler, de libérer sa conscience, et de permettre aux familles des victimes de faire leur deuil !
En entendant son fils l’appeler « Monique Olivier », l’accusée a du mal à dissimuler sa contrariété. Elle n’est pas au bout de ses peines. Invité à évoquer son enfance, Selim décrit une vie familiale pesante, avec un père autoritaire qui lui parlait durement.
— Je n’avais pas d’affect pour lui, explique-t-il. Il était constamment de mauvaise humeur.
— Vous connaissiez son passé judiciaire ?
— J’avais entendu dire qu’il avait fait de la prison, sans savoir pourquoi.
Le jeune homme garde de meilleurs souvenirs de sa mère.
— On était proches. Il y a eu de bons moments entre nous. Pour moi, elle était « maman ». C’était une mère aimante…
— Quand votre père est incarcéré en 2003, vous savez pourquoi ?
— Monique Olivier ne voulait pas m’en parler. Elle est venue me chercher à l’école et m’a simplement dit : « Papa n’est pas là, il est parti. » J’ai tout appris par les médias.
Le lendemain, la maison familiale des Fourniret, à Sart-Custinne, est assiégée par les journalistes. Puis pendant quelques semaines, Monique Olivier est régulièrement convoquée par la police. Mais c’est seulement en 2004 qu’elle commence à révéler, par petites touches, les abominables crimes de son mari. De simple témoin, elle fait désormais figure de complice et se retrouve mise en examen.
— Un jour, elle est partie en audition, raconte Selim. Quand je suis rentré de l’école, elle n’était pas là… Le frère de mon père m’a recueilli.
L’adolescent a 15 ans à l’époque. Il ne reverra son père qu’au parloir de la prison, et ne croisera plus sa mère qu’une unique fois, dans le bureau du juge d’instruction.
— Comment avez-vous réagi quand vous avez appris son rôle auprès de Fourniret ? reprend le président.
— J’étais horrifié de découvrir qu’elle n’était pas seulement la victime de mon père, comme je le pensais ! Je la considérais comme ma maman et… elle partait avec lui à la chasse pour trouver des « membranes sur pattes » ! Il y avait un pacte entre eux, elle savait ce qui se passait !
— Fourniret a dit qu’il « tuait mais ne violait pas. »
— Pour moi, il tuait ses victimes parce qu’elles étaient témoins de son impuissance !
S’ensuit une série de questions concernant la séquestration de la petite Estelle Mouzin. Selim a-t-il croisé la fillette ? Ses parents ont-ils justifié sa présence en disant qu’elle était une « cousine » ? Monique Olivier l’a-t-elle habillée avec un de ses pyjamas ? Des questions légitimes, mais une nouvelle fois, le président Safar manque de tact. Son ton est brutal, inquisiteur. Presque suspicieux. Oublie-t-il qu’à l’époque, le témoin n’était encore qu’un collégien ? On dirait bien.
Le voilà qui interroge Selim sur le pseudo-réseau de pédophiles auquel aurait appartenu son père, une allégation jamais démontrée.
— Croyez-vous qu’il rabattait des enfants pour d’autres personnes ?
— Oui, c’est possible, répond le fils de Fourniret. Au château de Sautou, ils avaient prévu d’aménager 13 salles de bains. Pour quoi faire, à votre avis ?
Puis Selim s’adresse directement à sa mère.
— Tu as quoi à cacher ? l’interpelle-t-il sèchement. Dehors, il n’y a personne pour t’attendre. Parle !
Monique Olivier se cabre, furieuse.
— Ne me fais pas la morale ! lui crie-t-elle en retour. Tu ressembles vraiment à ton père, déguisé comme ça !
— Merci « maman », tu montres ton vrai visage !
— Montre-le toi-même, ton visage ! Enlève ta perruque et ta fausse barbe ! Quand tu passes à Touche pas à mon poste, tu n’en portes pas !
Et elle ajoute, méprisante :
— Quand tu verras Hanouna, dis-lui bonjour de ma part !
Ambiance… Un peu plus tôt, la cour a convoqué trois anciennes codétenues qui ont partagé le quotidien de Monique Olivier à la prison de Rennes. C’est d’abord Milica P., 60 ans, condamnée pour escroqueries, qui s’exprime. Elle a côtoyé l’accusée entre 2011 et 2015, avant qu’elle ne reconnaisse l’enlèvement de la petite Estelle.
— Un jour à la télé, raconte l’ancienne détenue d’origine serbe, j’ai entendu Éric Mouzin lancer un appel à témoin pour qu’on l’aide à retrouver sa fille. Mine de rien, j’ai dit à Monique Olivier : « C’est la petite fille qui a disparu, je ne sais plus son nom… » Elle m’a répondu tout de suite : « Estelle Mouzin ? » Je lui ai fait remarquer que c’était bizarre qu’elle se souvienne de son nom. Elle est devenue toute rouge… Un autre jour, elle m’a raconté que Fourniret surveillait la sortie des écoles pour repérer les fillettes qui avaient une clé autour du cou. Ça signifiait qu’il n’y avait personne chez elles quand elles rentraient à la maison…
Dans son box, Monique Olivier fusille le témoin du regard en secouant la tête.
— Estelle avait effectivement une clé autour du cou, intervient Me Seban, un des avocats de la partie civile.
Milica P. poursuit :
— Quand nous avons été confrontées dans le bureau du juge, elle a d’abord prétendu qu’elle ne me connaissait pas. Elle m’a lancé : « Si tu me connais aussi bien, dis-moi combien de sucres je mets dans mon café ! » J’ai répondu qu’elle n’en mettait jamais. Ça lui a cloué le bec…
Vient ensuite à la barre Sabrina L., la trentaine, condamnée pour « complicité de meurtre sur le père de ses deux enfants ». La jeune femme aux allures de garçon manqué a fréquenté Monique Olivier entre 2007 et 2021.
— Au début, je ne lui parlais pas, explique-t-elle. Puis nous avons eu une certaine complicité. J’ai joué son garde du corps quand d’autres détenues menaçaient de la frapper pour lui faire avouer où Fourniret avait enterré la petite Estelle… En prison, elle parlait beaucoup plus qu’ici ! C’est une manipulatrice. Elle n’a aucune empathie pour personne. Un jour, en voyant une photo de mes enfants, elle m’a dit : « Elle est jolie, ta petite, elle aurait plu à Fourniret ! » Elle a aussi déclaré à une autre détenue : « Quand tu enlèves un enfant, au début tu paniques. Mais après, c’est rien que du bonheur… »
C’est à cette Sabrina que Monique Olivier aurait confié avoir fait enfiler à Estelle ce fameux pyjama…
— C’est faux ! proteste l’accusée, les yeux brillant de colère.
Et, alors qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant, elle déclare :
— Estelle avait gardé ses vêtements !
Enfin, c’est au tour de Clémentine, une jeune femme toute menue condamnée pour une affaire de stups, de venir témoigner.
— Monique Olivier m’a raconté qu’Estelle avait été enterrée dans un bois, se souvient-elle. Elle a parlé d’une stèle, d’une pierre et d’une croix qu’ils auraient mises pour marquer l’endroit.
— Elle vous a dit où se trouvait exactement le corps ?
— Elle a parlé de la maison de la sœur de Monsieur Fourniret…
Me Delgenes, l’avocat de la défense, demande au témoin si Monique Olivier était victime de violences en détention.
— Oui, elle se faisait insulter…
L’accusée se dresse dans son box.
— On a même jeté des œufs sur ma porte ! s’indigne-t-elle.
Puis elle se rassied, prenant semble-t-il conscience du ridicule de sa remarque, au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés
Dernier témoin cité par l’accusation, Jean-Paul H. Vêtu d’un jean et d’une doudoune, cheveux courts grisonnants, cet homme de 57 ans connaissait Fourniret de vue pour l’avoir croisé aux Hautes-Rivières, un village des Ardennes où il travaillait autrefois. Le 5 janvier 2003, soit quatre jours avant l’enlèvement d’Estelle Mouzin, il circule dans la région de Guermantes quand il s’arrête sur une aire d’autoroute.
— Alors que j’allais aux toilettes, une voiture s’est garée près de la mienne, raconte-t-il. Au volant, j’ai reconnu Michel Fourniret. Je l’ai salué et il m’a répondu par un signe de tête. Il y avait une femme à côté de lui, sur le siège passager. Mais je n’ai pas vu sa tête parce qu’elle se baissait pour prendre quelque chose…
— Pourquoi n’avez-vous pas spontanément raconté cet épisode après l’arrestation de Fourniret ?
— Je n’avais pas fait le rapprochement. Plus tard, quand j’ai été entendu par les policiers, ils avaient l’air sceptique. Ils m’ont dit que Fourniret ne prenait jamais l’autoroute et qu’il affirmait ne pas me connaître. Je leur ai proposé de lui être confronté. J’attends toujours cette confrontation…
Les parties civiles lèvent les yeux au ciel. Encore un raté de l’enquête… Jean-Paul H., très en verve, poursuit :
— Dans un reportage sur Fourniret, la télé avait filmé une maison. J’étais sidéré. J’avais eu une liaison avec la propriétaire de cette baraque, qui me recevait pendant que son mari était à la chasse. Je me suis dit : « J’ai couché avec la femme de Fourniret ! »
Dans son box, l’accusée le regarde, les yeux ronds, incrédule.
— En réalité, c’était une erreur, la maison filmée n’était pas celle de Fourniret, poursuit-il dans un sourire. Je n’ai jamais couché avec Monique Olivier…
Comprenant le quiproquo, l’accusée est soudain prise d’un fou rire incontrôlable. Les jurés l’observent, mal à l’aise. Qui est vraiment cette femme ? La pauvre « épouse soumise » pour laquelle elle voudrait passer ? Une comédienne ?
— Comment était habillée la femme que vous avez vue dans la voiture de Fourniret ? demande le président au témoin.
— N’importe comment, avec une sorte de robe rouge comme la vôtre !
Alors que Didier Safar s’apprête maintenant à interroger Monique Olivier sur ses moments passés avec Estelle, Me Seban intervient.
— J’aurais voulu qu’on montre le matelas à la cour, demande-t-il, évoquant la couche sur laquelle on a retrouvé l’ADN partiel de la petite.
Assisté par les greffières, l’huissier brise les scellés et déballe la pièce à conviction. Le fin matelas de mousse marron apparaît sous l’éclairage cru du tribunal. Un silence glaçant s’abat sur la salle. C’est sur ce rectangle crasseux de cinq centimètres d’épaisseur qu’Estelle aurait vécu ses dernières heures, avant d’être étranglée par son bourreau. Monique Olivier elle-même semble troublée. On sent que si elle tait encore quelque chose, c’est maintenant qu’il faut la faire parler. Encore faut-il la mettre en confiance. Mais le président gâche tout en l’abordant abruptement. Le moment de flottement est passé. L’accusée, une énième fois, se referme comme une huître.
Me Delgenes, son avocat historique, tente de reprendre la main.
— Il faut que vous puissiez raconter aux familles, l’encourage-t-il. N’ayez pas peur d’être choquante, dites simplement la vérité…
Monique Olivier tente alors d’exprimer quelque chose. Et s’embourbe dans la chronologie de ce 9 janvier 2003.
— Fourniret a quitté notre maison de Sart-Custinne le matin… bredouille-t-elle.
— Vous saviez qu’il partait à la chasse ? la coupe encore le président. Vous saviez ce qu’il allait faire ?
— Oui… En partant, il m’a demandé d’appeler son fils aîné pour avoir un alibi. Il m’a dit : « Tu laisses sonner. Si quelqu’un décroche, tu raccroches ». Puis, il m’a envoyé un message pour me dire qu’il avait trouvé « un beau petit sujet ». Plus tard, comme convenu, j’ai fait le numéro de son fils. Personne n’a décroché…
Le lendemain matin, Fourniret la fait venir à Ville-sur-Lumes.
— Il devait prendre son travail de surveillant à l’école, ça faisait aussi partie de son alibi… Il voulait que je garde la petite en attendant son retour. Quand je suis arrivée dans cette grande maison glaciale et que j’ai vu qu’elle était si jeune, j’ai été choquée, révoltée…
Selon ses déclarations, Estelle est alors enfermée dans une chambre mansardée sans chauffage. Dehors, il fait -10 °C.
— Était-elle bâillonnée, attachée ?
— Non. Mais elle était peu remuante…
— Fourniret lui avait donné des calmants ?
— Je ne sais pas… Elle me faisait de la peine, elle avait l’air triste.
On imagine avec peine le calvaire d’Estelle, enlevée en pleine rue et désormais prisonnière de cette maison hostile. À l’évocation de ces moments, Éric Mouzin regarde droit devant lui, le visage fermé. Le président demande à l’accusée combien de temps elle est restée avec la fillette.
— Je ne sais pas. Je l’ai accompagnée aux toilettes et je l’ai remise dans la pièce… Je me suis assise un moment près d’elle. Elle m’a dit qu’elle voulait voir sa maman. Je lui ai dit qu’elle la reverrait bientôt…
— Vous saviez qu’elle allait mourir ! Pourquoi ne l’avez-vous pas délivrée ? demande Me Seban.
— Je ne sais pas… J’étais sa complice, à ses ordres. Il ne faut pas croire que j’obéissais de bon cœur…
L’avocat insiste. Pourquoi n’a-t-elle rien fait pour sauver la petite captive ?
— C’est la question que je me pose encore aujourd’hui, soupire l’accusée. J’aurais pu la sauver, je ne l’ai pas fait…
Puis elle ajoute :
— C’est pas croyable. C’est inhumain…
Ce jour-là, en fin d’après-midi, Monique Olivier rentre chez elle à Sart-Custinne, abandonnant Estelle à une mort certaine. Le soir même, Fourniret lui annonce simplement : « C’est terminé ».
— Comment est-elle morte ? demande le président.
— Je n’ai pas posé de question mais il l’a étranglée. Avec les mains qu’il a…
Le lendemain, Fourniret rappelle sa femme. Il a besoin d’une pioche et d’une pelle.
— Vous lui avez demandé pourquoi ?
Monique Olivier s’énerve :
— C’était pas pour faire du jardinage !
Obéissante, elle le rejoint avec les outils demandés et le conduit dans un bois, d’abord sans le corps, qu’ils reviennent chercher plus tard. Le soir venu, elle laisse Fourniret s’éloigner sur un chemin forestier, « Estelle juchée sur son épaule droite ».
— Vous restez dans le véhicule ?
— Oui, comme un chien qui attend son maître…
La salle est pétrifiée d’effroi. Mais un accablant mystère demeure : où cette scène a-t-elle eu lieu exactement ? Où est le corps d’Estelle ? On se souvient que plusieurs campagnes de fouilles dans le secteur estimé n’ont pas permis de l’exhumer…
— Savez-vous où est le corps ? demande une énième fois le président à l’insaisissable accusée.
— Je ne sais pas.
Réquisitoire, plaidoiries et verdict de ce procès glaçant la semaine prochaine dans nos colonnes.
Un compte-rendu d’audience d’Axelle Winieux.
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Invité- Invité
Re: Fourniret Olivier 2
#Fourniret Une pensée pour la famille de #MarieAngèleDomece disparue en juillet 1988 et son père Claude décédé la veille du procès. Un enlèvement dont on ne sait rien ! C’est l’oubliée de ce procès saboté par un président #DidierSafar dont l’incompétence confine à l’imposture.
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Re: Fourniret Olivier 2
Les réactions après la condamnation :
Les familles des victimes
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M Fines :
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Me Delgenes :
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Arte:
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Koko qui fait dans le graveleux, Askolovitch qui ramène les deuils à sa petite personne et se trompe de recomposition de la fratrie... Par contre il pointe "les étoiles" et là s'il connaissait bien son dossier, Estelle a fondé son agence "Constellations Studio" avec son associée dont le prénom veut dire "beauté d'étoile". Ce conte même cruel a ses grandeurs gémellaires !
Les familles des victimes
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Koko qui fait dans le graveleux, Askolovitch qui ramène les deuils à sa petite personne et se trompe de recomposition de la fratrie... Par contre il pointe "les étoiles" et là s'il connaissait bien son dossier, Estelle a fondé son agence "Constellations Studio" avec son associée dont le prénom veut dire "beauté d'étoile". Ce conte même cruel a ses grandeurs gémellaires !
Dernière édition par Pab-Delshor le Jeu 21 Déc 2023 - 13:24, édité 3 fois
Pab-Delshor
Re: Fourniret Olivier 2
"Monique Olivier bientôt entendue pour la disparition de Lydie Logé dans l'Orne - France Bleu" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
MO (déjà mise en examen comme MF) sera entendue sur le dossier de Lydie Logé dans quelques semaines.
La juge Kheiris est en charge du dossier.
Espérons !
MF avait plus ou moins reconnu en creux. L' ADN a été retrouvé.
Si quelqu'un peut faire avancer cette affaire, c'est MO.
MO (déjà mise en examen comme MF) sera entendue sur le dossier de Lydie Logé dans quelques semaines.
La juge Kheiris est en charge du dossier.
Espérons !
MF avait plus ou moins reconnu en creux. L' ADN a été retrouvé.
Si quelqu'un peut faire avancer cette affaire, c'est MO.
Dernière édition par ruth le Jeu 21 Déc 2023 - 11:49, édité 3 fois
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Fourniret Olivier 2
Je pense que le couple avait une sorte de "cimetière" collectif où ils jetaient leur victimes et les déterraient par manque de place ou peur de découverte par des passants. Absolument dégueulasse.
Un enquêteur à évoqué une possible dissolution à l'acide notamment pour Estelle, ce qui expliquerait qu'on a pas trouvé la majorité de ses victimes.
Content de voir que Monique soit haïe en prison et qu'on tente même de la frapper pour qu'elle dise où est Estelle... Mais elle ne le dira jamais car elle a tenue la promesse à son défunt mari.
Un enquêteur à évoqué une possible dissolution à l'acide notamment pour Estelle, ce qui expliquerait qu'on a pas trouvé la majorité de ses victimes.
Content de voir que Monique soit haïe en prison et qu'on tente même de la frapper pour qu'elle dise où est Estelle... Mais elle ne le dira jamais car elle a tenue la promesse à son défunt mari.
Dernière édition par Joachim le Jeu 21 Déc 2023 - 11:34, édité 1 fois
Joachim
Re: Fourniret Olivier 2
J'ajouterai que Safar a fait son job et sert de punching bag pour tout ceux qui se sont foiré magistralement dans cette affaire.
Joachim
Page 23 sur 25 • 1 ... 13 ... 22, 23, 24, 25
Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: Affaires DUTROUX, FOURNIRET, Patrice ALÈGRE, de VALLIÈRE, Émile LOUIS, Pierre CHANAL, Jean-Marc REISER, Jacques RANÇON
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