Fourniret Olivier 2

C'est vrai que c'est plus logique.

Oui clairement c'était une dynamique familiale. Logique qu'on s'intéresse beaucoup à Selim puisque le père est mort et que la mère ne dit rien de nouveau. Les enquêteurs l'ont pas mal interrogé sur Estelle.

Sur les écrans défilent les photos de la fillette d’à peine 9 ans. Elle rigole à pleines dents dans un manège, s’amuse dans un lit avec sa sœur ou s’émerveille de la température de l’eau martiniquaise. Voilà qui était Estelle. Loin de l’image de la fillette en pull rouge et au sourire timide sur les avis de recherche, les clichés choisis par ses proches propulsent, ce mercredi 6 décembre, la cour d’assises des Hauts-de-Seine au cœur d’une famille heureuse et insouciante. Ce bonheur sera percuté par l’horreur le 9 janvier 2003.

Estelle a disparu à jamais, elle est devenue un souvenir pour son père, sa mère, ses frères et sœurs… « Estelle était très belle, elle avait de grands yeux verts tachetés de doré, raconte Lucie, la sœur aînée d’Estelle, dans un texte lu par Me Didier Seban. Je me souviens d’elle sauter dans une piscine. Je me souviens d’elle jouer pendant des heures dans les flaques avec des coquillages. » Tous racontent avec des mots d’amour cette gamine espiègle, toujours souriante. « Vive, extravertie, une vraie pipelette », livre Suzanne Goldschmidt, la mère d’Estelle, auditionnée en visioconférence.

Plus de quinze ans d’une insupportable attente
Les souvenirs de chacun s’enchaînent. Yann, le demi-frère d’Estelle – il est le fils de Dominique, la femme qui partage la vie d’Éric Mouzin depuis 2001 – se remémore le Noël 2002 passé dans le Sahara algérien avec cette sœur « mature, pétillante, pleine d’imagination », qu’il avait « adoptée ». « Je donnerais tout pour revenir dans ce désert avec Estelle », dit-il au bord des larmes. La maman d’Estelle raconte sa dernière lecture à sa fille : « C’était Cheval noir, je ne l’oublierais jamais. »

À ces doux moments ont succédé plus de quinze ans d’une insupportable attente. Un tunnel parsemé de fausses pistes et d’errements dans l’enquête. Un supplice qui a duré si longtemps, entretenu par le silence de Michel Fourniret et de Monique Olivier. À l’évocation de tous les souvenirs, l’accusée, jugée pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle, reste stoïque mais la tête basse. Sans réaction, elle écoute cette souffrance traversée par tous les proches d’Estelle. Chacun le dit à sa manière, chacun avec sa douleur affrontée du mieux possible.

« Une partie de ma vie m’a été enlevée quand Estelle a été enlevée », confie Arthur, son frère. « Rester en France était un enfer », explique de son côté la mère d’Estelle, partie loin, en Afrique du Sud, deux ans après la disparition de sa fille. Suzanne Goldschmidt, qui ne s’était pas exprimée publiquement depuis l’été 2003, se livre : « Tout était insupportable : je voyais les affichettes avec le visage d’Estelle sur le périphérique tous les jours, je croisais des regards compatissants, mais cela me ramenait à l’horreur de notre situation. Je me suis déracinée pour échapper à une perte insupportable. »

« Nous sommes restés, mais le monde s’est arrêté », complète Lucie, toujours par la voix de Didier Seban. Mère aujourd’hui de deux enfants dans lesquels elle voit souvent « le visage d’Estelle », la sœur aînée de l’absente tellement présente, raconte l’horreur de se confronter, tous les jours dans la maison de Guermantes, « à la brosse à dents, à la brosse à cheveux d’Estelle ».

« Je n’ai pas vécu avec une sœur, mais avec une ombre »
Estelle, 30 ans, se présente ensuite à la barre. Elle est la demi-sœur par alliance d’Estelle Mouzin, porte le même prénom et a le même âge… « Une belle coïncidence qui par la suite est devenue une charge, admet la jeune femme. À la maison, prononcer mon prénom pour m’appeler à table déchirait le cœur de certains. » Et de livrer cette terrible anecdote d’un appel au domicile familial où son interlocuteur lui lance : « Ah Estelle, c’est toi, on t’a retrouvée ! »

Lorsqu’elle a aperçu Éric Mouzin pleurer à sa remise de diplôme, Estelle y a vu la fierté d’un beau-père, mais aussi la souffrance d’un père. « J’ai grandi en collant des affichettes sur des abribus, dans une maison remplie de mélancolie, résume la jeune architecte. Je n’ai pas vécu avec une sœur mais avec une ombre. »

Cette souffrance de sa famille, « victime collatérale de Fourniret », Éric Mouzin vit avec depuis « 7 636 jours ». Lui s’est toujours efforcé d’être « dans l’action plutôt que dans l’émotion ». Pour remuer la justice ou des juges bornés. Sans son acharnement, Monique Olivier ne serait sans doute pas dans le box. Mais, les marches blanches terminées, il ne reste que la solitude et la douleur.

« Je pleure souvent en avion, avoue-t-il sobrement. Je prends des places proches du hublot pour que l’on ne me voie pas. Chaque fois que nous voyons quelque chose de beau, je me dis qu’Estelle n’est pas là pour le voir. (…) Et je me réveille souvent à 3 heures du matin – je ne sais pas pourquoi, mais je crois que c’est à cette heure-là qu’Estelle est morte – et je me demande ce que je n’ai pas fait… »

« Coupable d’être là et elle non »
Surgit à cet instant dans ses mots de père brisé, le point commun à tous les proches d’Estelle : la culpabilité. Insidieuse, perfide, elle pénètre partout. Dans l’esprit de Suzanne, qui a accepté qu’Estelle rentre seule de l’école en janvier 2003 : « J’ai commis une faute que je me reprocherai jusqu’à la fin de ma vie. » Dans la tête d’Arthur, qui avait choisi de s’installer chez son père plutôt que chez sa mère après le divorce d’Éric et Suzanne : « Peut-être que c’est moi qui aurais été en charge d’aller chercher Estelle… » Dans le cœur de Lucie, quand elle raconte « l’écrasante culpabilité d’être là quand elle n’est plus. » « C’est quand même incroyable, nous devenons coupables des actes commis par les autres, résume Éric Mouzin. Coupable de vivre et d’être joyeux, coupable d’être là et elle non. C’est un comble. »

Dans le box, face au souhait d’une peine « exemplaire » émis par la famille Mouzin, Monique Olivier ne réagit pas. Sa culpabilité à elle se résume à ces quelques mots : « Je demande pardon, bien que ce soit impardonnable. Je suis monstrueuse. » Puis la veuve de Michel Fourniret répète, en réponse aux suppliques de la famille Mouzin, « ne pas savoir où est Estelle. Ce n’est pas que je ne veux pas le dire, mais je ne peux pas… »

Sur les bancs des parties civiles, des proches d’Estelle baissent la tête de dépit. Il y a quelques années, l’Ogre des Ardennes avait fait cette promesse à un magistrat : « Personne ne sortira indemne de l’affaire Fourniret ». Ce mercredi, ses « victimes collatérales » lui ont donné tristement raison.
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207447ŦJoachim a écrit:
Pour revenir à l'article cité par Kassandra : si l'enquêteur émet l'hypothèse qu'Estelle n'a pas ete séquestrée dans la maison familiale, personne ne nie que d'autres filles ont été séquestrée dans la cave familiale. Selim avait piscine ? Il vivait 24/7 avec eux, c'était pas un touriste de passage. Un peu de sérieux.

Sélim allait à l'école. Ils ont eu plusieurs jeunes filles au pair. On ne sait d'ailleurs pas ce qu'elles sont devenues. Quand il était petit, il est arrivé que des voisins de gardent quand ses parents n'étaient pas là. (info donnée lors du procès) Quand MO a été arrêtée, il est resté une semaine seul dans la maison avant que l'ex de MO? Un de ses demis frères? l'amène en France et le prenne en charge.

Les enfants de Dutroux ne se sont rendus compte de rien non plus même Frédéric s'est demandé où était passée sa play station.

J'y aurais cru s'il n'avait pas vrillé comme le père. Je regardais un nouveau reportage où il est dit que Selim "prétend" ne s'être rendu compte de rien. Alors qu'il était présenté comme un ange avant son arrestation. Le vent a tourné et l'opinion publique ne le considère plus comme une victime.

Fourniret second et Santorro s'indignent contre le film d'Yves Régnier, mais en coulisse le faux derche cherche à toucher une commission. Fourniret second dit détester ses parents pour leurs actes, mais il est un copié collé de papa à ses débuts.
Ce type a donc pour habitude de cacher sa vraie nature, de se dissimuler tel un prédateur.
C'est peut être pour cette raison qu'il apparait masqué sur les plateaux télé. L'objectif étant peut être de ne pas être reconnu par une victime ?

Ce que l'on devient n'est pas inscrit dans les gènes, c'est le vécu qui, entre autre, le façonne. Il en va de même pour la sexualité. Avant de passer à l'acte, le violeur l'a fantasmé des centaines de fois. Concernant Sélim, il est à se questionner sur l'origine de ceux ci.

Cordialement,

Je me souviens de l'hystérie médiatique contre le film de Yves Renier qui n'avait rien d'irrespectueux, Selim disant qu'il allait mourir de honte (du film, pas de ses parents). C'est là que j'ai compris qu'il n'était pas le petit ange qu'il prétendait être.

@TopDepar
#Fourniret Pendant 15 ans la #PJ Versailles a exclu la piste de l'ogre des Ardennes ignorant avec dédain les éléments précieux recueillis par la police belge. Et la presse française a relayé cette ineptie  : "la piste Fourniret est exclue à 99 %". Beaucoup sont dans la salle...

@cathfournier
·
5 déc.
En réponse à @cathfournier
Sabine Khéris salue le travail de l’OCRPV et la PJ de Versailles qui ont "gratté la piste Fourniret". Mais ils n'y "croient pas", "je ne peux pas vous dire pourquoi, c’est peut-être l’effet tunnel". C’est pourquoi elle co-saisit les gendarmes de la SR de Dijon (qui eux y croit)

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C'est par mépris pour les policiers belges qu'ils ont ignoré la piste Fourniret alors que c'était tellement évident que c'était lui. D'ailleurs tu avais dit ça Kassandra il me semble.

Copié collé de la disparition d'Elizabeth Brichet (on évoque des similitudes avant même l'arrestation de Fourniret), portrait robot ressemblant, camionette qui correspond, des documents sur la fillette trouvé à son domicile. Fourniret a vécu un temps à proximité immédiate de Guermantes (à 3 minutes en voiture si on en croit un reportage).

Comment ont-ils pu gober l'alibi bidon ? Personne n'est infaillible mais on ne persévère pas 20 ans sur la seule base d'un alibi bancal! S'ils n'avaient pas fait cette combine, les enquêteurs auraient trouvé d'autres excuses: il neige, il fait froid... Comme si ça pouvait arrêter un tueur en serie qui a voyagé dans toute la France et la Belgique pour tuer des gamines!

Si Fourniret avait été arrêté en France, on aurait jamais eu des aveux. Les belges ont appris du fiasco de Dutroux, espérons que la France face de même du fiasco Mouzin qui aurait pu être réglé très rapidement.

207488ŦJoachim a écrit:C'est par mépris pour les policiers belges qu'ils ont ignoré la piste Fourniret alors que c'était tellement évident que c'était lui. D'ailleurs tu avais dit ça Kassandra il me semble.

Oui, je l'avais dit. Ils étaient peut être aussi mal à l'aise face à un gars dont le casier judiciaire avait été effacé.

Copié collé de la disparition d'Elizabeth Brichet (on évoque des similitudes avant même l'arrestation de Fourniret), portrait robot ressemblant, camionette qui correspond, des documents sur la fillette trouvé à son domicile. Fournirent a grandi a vécu un temps à proximité immédiate de Guermantes (à 3 minutes en voiture si on en croit un reportage).

Comment ont-ils pu gober l'alibi bidon ? Personne n'est infaillible mais on ne persévère pas 20 ans sur la seule base d'un alibi bancal!

207488ŦJoachim a écrit: Si Fourniret avait été arrêté en France, on aurait jamais eu des aveux.

En effet, en France la loi ne permet pas d'écouter les conversations privées des prisonniers.
Par contre, il valait mieux qu'il soit jugé en France. Les peines risquaient d'être plus légères en Belgique

Oui ils étaient clairement gênés mais ils auraient mieux fait de prendre exemple sur leur congénères belges qui ont fait un travail remarquable et avaient déjà résolu l'affaire Mouzin dans les grandes lignes. Quels gâchis, on aurait retrouvé le corps dès 2004 et la famille aurait pû aller de l'avant.

D'ailleurs je ne peux m'empêcher de penser à la disparition de Marion Wagon qui présente des similitudes stupéfiantes avec l'affaire Brichet et Mouzin. Une petite fille s'évapore à quelques centaines de mètres de son domicile, sans que personne n'ait rien remarqué. Je trouve que Marion ressemble à Estelle physiquement.

Ca ressemble au mode opératoire du couple Fourniret ou de François Verove.

207495ŦJoachim a écrit:D'ailleurs je ne peux m'empêcher de penser à la disparition de Marion Wagon qui présente des similitudes stupéfiantes avec l'affaire Brichet et Mouzin. Une petite fille s'évapore à quelques centaines de mètres de son domicile, sans que personne n'ait rien remarqué. Je trouve que Marion ressemble à Estelle physiquement.

Ca ressemble au mode opératoire du couple Fourniret.

Pour Marion, je trouve que le cibiste fait un bien meilleur suspect.

207497ŦKassandra88 a écrit:

207495ŦJoachim a écrit:D'ailleurs je ne peux m'empêcher de penser à la disparition de Marion Wagon qui présente des similitudes stupéfiantes avec l'affaire Brichet et Mouzin. Une petite fille s'évapore à quelques centaines de mètres de son domicile, sans que personne n'ait rien remarqué. Je trouve que Marion ressemble à Estelle physiquement.

Ca ressemble au mode opératoire du couple Fourniret.

Pour Marion, je trouve que le cibiste fait un bien meilleur suspect.

Je pense c'est soit lui, Fourniret ou Verove

Salut Kassandra et Joachim,

je débarque moi. . .C'est qui le cibiste ?

207500ŦVan-JM a écrit:
Salut Kassandra et Joachim,

je débarque moi. . .C'est qui le cibiste ?

Salut Van-JM,
Reprends le fil "Marion"
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] #Gilbert dénoncé par un autre cibiste.

Merci Kassandra.

206780Ŧruth a écrit:

206504Ŧruth a écrit:

206331Ŧruth a écrit:

206221Ŧruth a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ces journalistes proposent un live-tweet du procès.

Il y aussi un direct de l'Yonne Républicaine
Jour 1 - Mardi 28/11
"EN DIRECT - Suivez le procès de Monique Olivier : l'accusée "regrette tout ce qui s'est passé" - Nanterre (92000)" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

JOUR 2- Mercredi 29/11
"EN DIRECT - Procès de Monique Olivier : le couple entendu 220 fois en un an par les enquêteurs belges - Nanterre (92000)" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

JOUR 3 - 30/11
"Les affaires Parrish et Domèce au cœur de la troisième journée du procès de Monique Olivier, l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret - Nanterre (92000)" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

JOUR 4 - 1/12
"EN DIRECT - Procès de Monique Olivier : "Je vous ai vue ! Vous cherchiez des filles !", affirme pour la première fois un témoin | TF1 INFO" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

JOUR 5 - 4/12 (deuxième semaine)
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JOUR 6 - 5/12
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1

JOUR 7 - 6/12
"EN DIRECT - Procès de Monique Olivier : après avoir entendu les parents d'Estelle Mouzin, l'accusée "demande pardon aux familles" | TF1 INFO" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

JOUR 8 - 7/12
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

207493ŦJoachim a écrit:Oui ils étaient clairement gênés mais ils auraient mieux fait de prendre exemple sur leur congénères belges qui ont fait un travail remarquable et avaient déjà résolu l'affaire Mouzin dans les grandes lignes. Quels gâchis, on aurait retrouvé le corps dès 2004 et la famille aurait pû aller de l'avant.

Il y aussi le courrier du procureur Nachbar vers 2009.
Avant de quitter Charleville-Mézières, il écrit au tribunal de Meaux en charge du dossier Estelle.
Ses conversations avec MF l'ont convaincu qu'il fallait chercher de ce côté.
Il y avait 4 pages d'éléments et Nada !
Il ne s'est rien passé du tout.

Salut JM,

Le jour de la disparition de Marion Wagon, Gilbert B. a été entendu en train de demander, par le biais de sa radio, un "itinéraire discret" pour se rendre à Agen. Il a déjà ete condamné pour pédophilie. Il est décédé en 2003.

Salut Ruth,

J'ai vu ça ! Hallucinant tout ces ratages. Francis Nachbar a ete impressionné par la réaction de Fourniret quand il lui lance "Estelle, c'est vous". Le tueur en série s'était mis à hurler qu'il n'y était pour rien... Réaction qui veut tout dire.

Lunaire la remarque du président qui reproche à Megan de ne pas avoir relevé la plaque d'immatriculation. Pourtant son témoignage était le seul élément concret sur Estelle et qui a fait dire à la police belge que c'était Fourniret le responsable, dès juillet 2003.

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Selim refuse de venir au procès prétextant un état de santé incompatible.

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Je ne suis pas surpris, JM non plus j'imagine. C'est tellement évident que Selim cache des choses sur l'affaire Mouzin. M. Seban pense clairement la même chose, contrairement à M. Delagnes.

Quel désastre ce procès.

Face à la juge Khéris en ce mois de mars 2020, Michel Fourniret se fige. La magistrate vient de lui présenter une photo de trois fillettes jouant dans la neige. Sur ce cliché daté du 5 janvier 2003 – quatre jours avant la disparition d’Estelle Mouzin – la petite fille au pull rouge pose avec sa voisine Megan et une autre amie. « Ne trouvez-vous pas que l’on peut se méprendre entre les deux jeunes filles ? » interroge la juge au sujet de Megan et Estelle. Le tueur en reste bouche bée.

« Est-ce que vous veniez de vous apercevoir que la jeune fille que vous avez enlevée n’était pas celle que vous aviez repérée ? » relance Sabine Khéris le lendemain matin. Réponse elliptique de Fourniret. Trois ans après cette audition, Megan se présente ce jeudi 7 décembre devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Prise d’une fugace impression, la salle se fige. Cette jolie jeune femme aux cheveux bruns, cela pourrait être Estelle. Et il y a vingt ans, Megan aurait pu être Estelle.

« Il m’a regardé et m’a dit : Ça a l’air bien lourd ce que tu portes »
Le 19 décembre 2002 en Seine-et-Marne, dernier jeudi d’école avant les vacances de Noël, Megan est abordée vers 17 heures par un homme à bord d’une camionnette blanche. « Il m’a regardé et m’a dit : Ça a l’air bien lourd ce que tu portes, raconte à la cour la jeune femme. Il me propose de me ramener. Je dis non. Il insiste, me dit que c’est sans doute son chemin. Je refuse et il a eu l’air déçu. » La camionnette repart doucement dans les rues de Guermantes.

Megan, terrifiée, court jusque chez elle. Quelques jours plus tard, sa copine Estelle, avec qui elle faisait des cabanes et trouvait des cachettes, s’évapore sur le chemin de sa maison. Megan s’ouvre alors à ses parents de l’épisode du mois de décembre. En juin 2003, elle est auditionnée par la PJ de Versailles, dessine le visage et le camion de celui qui l’a abordée, réalise le portrait-robot d’un homme équipé de petites lunettes rondes similaires à celle de Fourniret. Durant des années pourtant, la police ne lui soumettra jamais la moindre photo du tueur en série…

En 2020, le prisme de l’enquête change. La juge Khéris et les gendarmes pensent que c’est bien le tueur en série qui a abordé Megan en décembre 2002. Après ce premier échec – ou repérage ? –, il serait revenu le 9 janvier 2003, soit le premier jeudi après la rentrée scolaire, et aurait pu confondre Megan et Estelle.

Enfin, un gendarme présente à Megan un portrait de Fourniret. Sans se montrer totalement affirmative, la jeune femme qui « n’avai [t] pas assez fait confiance à [ses] souvenirs de petite fille de 11 ans » constate alors une « ressemblance frappante » entre l’Ogre des Ardennes et l’homme au fourgon blanc. Des photos de Michel Fourniret en 2003 sont diffusées sur les écrans de la cour d’assises. Megan reprend : « Aujourd’hui, je n’ai plus de doute sur le fait que c’est Michel Fourniret qui m’a abordée ce jour-là à Guermantes. »

Plus que le sentiment « d’avoir échappé au pire » – selon les mots de son père – et à une mort certaine, Megan, mains croisées et tremblantes face aux questions insistantes du président ressent, comme nombre d’acteurs de cette affaire, « de la culpabilité… Longtemps, je m’en suis voulu de ne pas être montée avec lui, assure Megan. Je me suis dit que si j’étais montée dans cette voiture, ma copine serait encore là… Je me disais que mes parents auraient encore eu mon frère et ma sœur, alors que la mère d’Estelle n’avait plus qu’elle qui vivait avec elle à Guermantes. » S’auto-accuser ainsi est forcément injuste. Éric Mouzin le sait. Une fois l’audition de Megan terminée, le père d’Estelle s’est doucement dirigé vers la jeune femme pour l’étreindre…
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La Monique ne vaut guère mieux que l'autre triste sire, il y a quelque chose de l'ordre de la psychopathie dans son profil.
C'est quelque chose qu'on retrouve souvent chez ce genre de profil : ne pas dire où est le corps pour garder le contrôle/rester sur le devant de la scène, c'est terriblement pervers et cruel.

Depuis le début je suis convaincu, qu'elle sait l'emplacement exact, où la dépouille de la malheureuse a été enterrée.

Je ne suis pas spécialiste en faune sauvage, mais je suppose que les animaux de la forêt peuvent aisément déterrer des ossements.
Je pense aux sangliers qui sont réputés pour avoir un odorat fin, et qui sont des animaux profondément curieux.
Espérons qu'un beau jour un chasseur, un champignonneur tombe sur quelque chose, j'y crois.

Joachim à écrit :

Selim refuse de venir au procès prétextant un état de santé incompatible.

Fourniret second souffre de la trouille. Tout le monde l'a compris. Il est à remarquer que le petit ogre, est soutenu par l'avocat de sa maman qui parle de lui comme d'un enfant. C'est d'ailleurs ce qu'il va redevenir bientôt en taule, un enfant sans défense, une petite fille qui pleurniche. Pauvre petit ogre.

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Bravo Sélim!

Salut Tristanduvar,

Un jour on retrouvera quelque chose forcément.

Salut JM,

Son refus de venir sonne clairement comme un aveu qu'il avait à minima connaissance de l'implication de ses parents pour Estelle... Je comprends pas comment on peut le défendre encore.