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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: AFFAIRES RÉSOLUES .... ou presque
affaires TROADEC, DAVAL, Anaïs G, WISSEM, Lucas T., Sophie Narme
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Re: Affaires récentes
L’émotion du père de Camille, retrouvée onze ans après son enlèvement : «Je me disais que sa mère l’avait tuée»
Kidnappée par sa mère en 2010, à l’âge de cinq ans, Camille Chauvet a été retrouvée il y a dix jours en Suisse, comme l’a révélé ce lundi «Var Matin». Son père, qui la retrouvera bientôt, se confie.
-
C’est une petite table en plastique, entièrement recouverte de jouets selon un agencement que seul un enfant peut comprendre. Entre les poupons et les poneys en plastique, on distingue même le chiffre cinq en bougie : l’âge qu’avait Camille Chauvet lorsque son papa l’a vu pour la dernière fois, le 26 décembre 2010.
-
Le mois dernier, Alain Chauvet, 74 ans, s’était résolu à jeter cette table devenue mausolée, qu’il n’avait jusque-là jamais osé toucher, presque par superstition. Le Covid l’en a empêché. La chambre de Camille va finalement rester en place. Kidnappée par sa mère, Priscilla Majani, Camille a été retrouvée mardi 1er mars, plus de onze ans après sa disparition, lors d’un contrôle routier en Suisse. Sous le choc de cette quasi-résurrection, Alain Chauvet nous a reçus chez lui, dans son pavillon de Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne). Il raconte cet incroyable dénouement.
-
Comment avez-vous appris la nouvelle que votre fille avait été retrouvée ?
-
ALAIN CHAUVET. Par un coup de téléphone de mon avocat de toujours, Me Olivier Ferri. Il m’a dit : Alain, assieds-toi. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Il m’a expliqué que Camille avait été retrouvée lors d’un contrôle routier, à Genève. Les policiers suisses se sont rendu compte que sa mère circulait sous une fausse identité. Elle a été immédiatement emprisonnée, et ma fille placée en foyer.
-
Vous attendiez-vous à un tel rebondissement ?
-
Non. Pendant des années, j’ai remué ciel et terre pour retrouver Camille, jusqu’à flirter parfois avec la légalité. Progressivement, je me suis convaincu qu’elle était décédée. Je me disais que sa mère l’avait tuée, avant de se donner elle-même la mort. C’est comme si j’avais dû faire son deuil. J’avais tout imaginé, sauf ça.
-
« Aucune recherche sérieuse n’a été diligentée. J’ai dû me débrouiller tout seul, avec l’aide d’associations. »
Alain Chauvet, père de Camille
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
-
C’est comme si une bombe me tombait sur la tête. Depuis une semaine, je suis passé par tous les états. C’est un choc total, et j’ai encore du mal à réaliser. Bien sûr, je suis très content qu’elle ait été retrouvée, mais j’éprouve aussi d’autres sentiments plus sombres.
-
Lesquels ?
-
Celui d’un terrible gâchis, par exemple. J’en veux énormément à la justice française. Nous avons vécu très heureux avec Priscilla, la maman de Camille, de 1993 à fin 2007. Lorsqu’elle m’a quitté, elle a d’abord eu la garde exclusive de Camille, avant qu’on ne m’accorde une garde alternée. Le lendemain de Noël 2010, j’ai ramené Camille à sa mère, et je ne l’ai plus jamais revue. Lorsque les policiers sont finalement allés chercher Priscilla pour la placer en garde à vue, quelques semaines plus tard, ils n’ont pas pris Camille, qu’ils ont laissé à sa grand-mère, laquelle n’avait pourtant aucun droit sur ma fille. Dès sa sortie du commissariat, Priscilla a pris la fuite…
-
Ensuite, le nécessaire n’a pas non plus été fait ?
-
Aucune recherche sérieuse n’a été diligentée. J’ai dû me débrouiller tout seul, avec l’aide d’associations comme l’ARPD, SOS papas ou l’APEV. C’est cette dernière qui imprime les milliers d’affiches d’enfants disparus que l’on voit placardées dans les commissariats ou les aéroports. Je suis pilote d’avion et formateur aéronautique de profession. À chaque transit, j’apercevais la photo de ma fille…
-
Il y a quand même eu plusieurs procès…
-
Priscilla Majani a été condamnée à deux ans de prison. Nous allons maintenant demander son extradition pour qu’elle purge sa peine en France. Sa sœur et sa mère, la grand-mère de Camille, ont également été condamnées pour complicité. Elles disaient ne pas avoir de nouvelles, mais je suis sûr qu’elles mentaient, et rien n’a été fait pour les confondre. Au moins, lorsque la maman de Camille m’a accusé de viols sur ma fille, la justice ne s’y est pas laissée prendre, et elle a été condamnée pour dénonciation calomnieuse. Mais ça laisse des traces.
-
Comment vos retrouvailles avec Camille vont-elles se passer ?
-
Je l’ignore. C’est encore très compliqué. Par exemple, j’ai demandé à l’éducatrice qui a pris Camille en charge de m’envoyer une photo de ma fille. Elle a refusé, me disant qu’elle n’en avait pas le droit. On m’a juste dit que c’était une très jolie jeune fille, grande, très posée et intelligente, qui doit passer son bac à la fin de l’année. Je l’ai quittée blonde, elle est aujourd’hui rousse. Dès mercredi, je vais partir pour Genève. Je vais rester très correct, mais j’exige de voir ma fille.
-
« Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose. »
Alain Chauvet, père de Camille
-
Vous appréhendez cette rencontre ?
-
Oui. J’ai peur pour la première fois de ma vie. J’ai souvent croisé des spécialistes qui m’ont dit que si on retrouvait Camille, ce serait compliqué. Toutes ces années, elle et sa mère ont vécu protégées par une communauté charismatique protestante avec un fonctionnement sectaire. Ça va laisser des traces. Surtout, Camille a été endoctrinée par sa mère. Quand elle se rendra compte qu’une bonne partie de ce sur quoi elle s’est construite n’est que mensonge, son monde va s’écrouler. Sa reconstruction va être très difficile, surtout à cet âge-là.
-
Elle va revenir vivre chez vous, en Seine-et-Marne ?
-
C’est ce qui figure dans les jugements. Maintenant, je ne veux surtout pas la braquer. Je vais y aller doucement. Nous allons devoir nous retrouver. Elle va aussi pouvoir voir ses deux sœurs et son frère, nés d’une première union, et qui l’ont toujours considéré comme leur petite sœur.
-
C’est une complicité à recréer ?
-
Oui. Quand elle était petite, elle m’accompagnait partout. Nous allions pêcher en mer, et elle volait très souvent avec moi. J’aimerais encore partager cette passion, qui est toute ma vie, pour que peut-être, un jour, si elle en a l’envie, elle pilote aussi.
-
Quel message souhaiteriez-vous lui faire passer ?
-
Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose. Je dois faire sa reconquête, et œuvrer à ce que cette adolescente devienne une femme normale, qui surmonte autant que possible tous ces traumatismes.
--
Par Nicolas Jacquard et Fabien Paillot
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Kidnappée par sa mère en 2010, à l’âge de cinq ans, Camille Chauvet a été retrouvée il y a dix jours en Suisse, comme l’a révélé ce lundi «Var Matin». Son père, qui la retrouvera bientôt, se confie.
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C’est une petite table en plastique, entièrement recouverte de jouets selon un agencement que seul un enfant peut comprendre. Entre les poupons et les poneys en plastique, on distingue même le chiffre cinq en bougie : l’âge qu’avait Camille Chauvet lorsque son papa l’a vu pour la dernière fois, le 26 décembre 2010.
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Le mois dernier, Alain Chauvet, 74 ans, s’était résolu à jeter cette table devenue mausolée, qu’il n’avait jusque-là jamais osé toucher, presque par superstition. Le Covid l’en a empêché. La chambre de Camille va finalement rester en place. Kidnappée par sa mère, Priscilla Majani, Camille a été retrouvée mardi 1er mars, plus de onze ans après sa disparition, lors d’un contrôle routier en Suisse. Sous le choc de cette quasi-résurrection, Alain Chauvet nous a reçus chez lui, dans son pavillon de Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne). Il raconte cet incroyable dénouement.
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Comment avez-vous appris la nouvelle que votre fille avait été retrouvée ?
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ALAIN CHAUVET. Par un coup de téléphone de mon avocat de toujours, Me Olivier Ferri. Il m’a dit : Alain, assieds-toi. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Il m’a expliqué que Camille avait été retrouvée lors d’un contrôle routier, à Genève. Les policiers suisses se sont rendu compte que sa mère circulait sous une fausse identité. Elle a été immédiatement emprisonnée, et ma fille placée en foyer.
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Vous attendiez-vous à un tel rebondissement ?
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Non. Pendant des années, j’ai remué ciel et terre pour retrouver Camille, jusqu’à flirter parfois avec la légalité. Progressivement, je me suis convaincu qu’elle était décédée. Je me disais que sa mère l’avait tuée, avant de se donner elle-même la mort. C’est comme si j’avais dû faire son deuil. J’avais tout imaginé, sauf ça.
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« Aucune recherche sérieuse n’a été diligentée. J’ai dû me débrouiller tout seul, avec l’aide d’associations. »
Alain Chauvet, père de Camille
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
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C’est comme si une bombe me tombait sur la tête. Depuis une semaine, je suis passé par tous les états. C’est un choc total, et j’ai encore du mal à réaliser. Bien sûr, je suis très content qu’elle ait été retrouvée, mais j’éprouve aussi d’autres sentiments plus sombres.
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Lesquels ?
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Celui d’un terrible gâchis, par exemple. J’en veux énormément à la justice française. Nous avons vécu très heureux avec Priscilla, la maman de Camille, de 1993 à fin 2007. Lorsqu’elle m’a quitté, elle a d’abord eu la garde exclusive de Camille, avant qu’on ne m’accorde une garde alternée. Le lendemain de Noël 2010, j’ai ramené Camille à sa mère, et je ne l’ai plus jamais revue. Lorsque les policiers sont finalement allés chercher Priscilla pour la placer en garde à vue, quelques semaines plus tard, ils n’ont pas pris Camille, qu’ils ont laissé à sa grand-mère, laquelle n’avait pourtant aucun droit sur ma fille. Dès sa sortie du commissariat, Priscilla a pris la fuite…
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Ensuite, le nécessaire n’a pas non plus été fait ?
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Aucune recherche sérieuse n’a été diligentée. J’ai dû me débrouiller tout seul, avec l’aide d’associations comme l’ARPD, SOS papas ou l’APEV. C’est cette dernière qui imprime les milliers d’affiches d’enfants disparus que l’on voit placardées dans les commissariats ou les aéroports. Je suis pilote d’avion et formateur aéronautique de profession. À chaque transit, j’apercevais la photo de ma fille…
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Il y a quand même eu plusieurs procès…
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Priscilla Majani a été condamnée à deux ans de prison. Nous allons maintenant demander son extradition pour qu’elle purge sa peine en France. Sa sœur et sa mère, la grand-mère de Camille, ont également été condamnées pour complicité. Elles disaient ne pas avoir de nouvelles, mais je suis sûr qu’elles mentaient, et rien n’a été fait pour les confondre. Au moins, lorsque la maman de Camille m’a accusé de viols sur ma fille, la justice ne s’y est pas laissée prendre, et elle a été condamnée pour dénonciation calomnieuse. Mais ça laisse des traces.
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Comment vos retrouvailles avec Camille vont-elles se passer ?
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Je l’ignore. C’est encore très compliqué. Par exemple, j’ai demandé à l’éducatrice qui a pris Camille en charge de m’envoyer une photo de ma fille. Elle a refusé, me disant qu’elle n’en avait pas le droit. On m’a juste dit que c’était une très jolie jeune fille, grande, très posée et intelligente, qui doit passer son bac à la fin de l’année. Je l’ai quittée blonde, elle est aujourd’hui rousse. Dès mercredi, je vais partir pour Genève. Je vais rester très correct, mais j’exige de voir ma fille.
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« Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose. »
Alain Chauvet, père de Camille
-
Vous appréhendez cette rencontre ?
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Oui. J’ai peur pour la première fois de ma vie. J’ai souvent croisé des spécialistes qui m’ont dit que si on retrouvait Camille, ce serait compliqué. Toutes ces années, elle et sa mère ont vécu protégées par une communauté charismatique protestante avec un fonctionnement sectaire. Ça va laisser des traces. Surtout, Camille a été endoctrinée par sa mère. Quand elle se rendra compte qu’une bonne partie de ce sur quoi elle s’est construite n’est que mensonge, son monde va s’écrouler. Sa reconstruction va être très difficile, surtout à cet âge-là.
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Elle va revenir vivre chez vous, en Seine-et-Marne ?
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C’est ce qui figure dans les jugements. Maintenant, je ne veux surtout pas la braquer. Je vais y aller doucement. Nous allons devoir nous retrouver. Elle va aussi pouvoir voir ses deux sœurs et son frère, nés d’une première union, et qui l’ont toujours considéré comme leur petite sœur.
-
C’est une complicité à recréer ?
-
Oui. Quand elle était petite, elle m’accompagnait partout. Nous allions pêcher en mer, et elle volait très souvent avec moi. J’aimerais encore partager cette passion, qui est toute ma vie, pour que peut-être, un jour, si elle en a l’envie, elle pilote aussi.
-
Quel message souhaiteriez-vous lui faire passer ?
-
Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose. Je dois faire sa reconquête, et œuvrer à ce que cette adolescente devienne une femme normale, qui surmonte autant que possible tous ces traumatismes.
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Par Nicolas Jacquard et Fabien Paillot
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Invité- Invité
Re: Affaires récentes
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Affaires récentes
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Affaires récentes
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Bonjour Sortcière,
Ils seront probablement renvoyés devant les Assises.
Pour les délais, on est dans la norme française. Ils ont été identifiés en 2018. De plus, ils sont en liberté sous contrôle judiciaire. Les dossiers avec des personnes incarcérées sont prioritaires.
C'est ça la prétendue "justice réparée" chère à un célèbre avocat devenu garde des sceaux : des recrutements de contractuels et basta !
De tous les pays du Conseil de l'Europe, la France est avant-dernière pour le budget de la justice...devant la très pauvre Moldavie.
Une véritable indignité
Idem pour le nombre de magistrats par habitants : deux fois moins qu'en Allemagne, un nombre constant chez nous... depuis le 19ème siècle pour une population doublée et une extension des domaines d'intervention de la justice.
C'est une véritable honte pour notre pays qui explique bien des délais et sans doute bien des dysfonctionnements.
Pas cocorico !
Ils seront probablement renvoyés devant les Assises.
Pour les délais, on est dans la norme française. Ils ont été identifiés en 2018. De plus, ils sont en liberté sous contrôle judiciaire. Les dossiers avec des personnes incarcérées sont prioritaires.
C'est ça la prétendue "justice réparée" chère à un célèbre avocat devenu garde des sceaux : des recrutements de contractuels et basta !
De tous les pays du Conseil de l'Europe, la France est avant-dernière pour le budget de la justice...devant la très pauvre Moldavie.
Une véritable indignité
Idem pour le nombre de magistrats par habitants : deux fois moins qu'en Allemagne, un nombre constant chez nous... depuis le 19ème siècle pour une population doublée et une extension des domaines d'intervention de la justice.
C'est une véritable honte pour notre pays qui explique bien des délais et sans doute bien des dysfonctionnements.
Pas cocorico !
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
les enfants morts retrouvés dans des valises
La police néo-zélandaise a identifié les dépouilles des deux enfants retrouvés morts dans des valises vendues aux enchères mais leur nom ne sera pas rendu public à la demande de leur famille, a-t-elle indiqué vendredi.
Les autorités ont décidé de ne publier aucune information qui pourrait révéler l’identité des enfants, a expliqué l’inspecteur-détective Tofilau Faamanuia Vaaelua.
Les services de police continuent d’enquêter sur ces décès qui ont bouleversé la Nouvelle-Zélande depuis que les deux corps ont été retrouvés dans des valises il y a deux semaines.
Une parente retrouvée en Corée du Sud
Il a fallu, pour cette macabre découverte, qu’une famille achète une remorque chargée d’objets vendus en vrac dans un entrepôt. Selon la police, les enfants seraient morts âgés de cinq à dix ans. La police néo-zélandaise a indiqué que la famille à l’origine de la découverte n’est pas liée à la mort des deux enfants.
Lundi, la police de Séoul en Corée du Sud a indiqué y avoir localisé une femme considérée comme étant une parente des deux enfants décédés. Elle est arrivée en Corée du Sud en 2018 et rien n’indique qu’elle en a quitté le territoire depuis lors, a expliqué la police de Séoul.
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Les autorités ont décidé de ne publier aucune information qui pourrait révéler l’identité des enfants, a expliqué l’inspecteur-détective Tofilau Faamanuia Vaaelua.
Les services de police continuent d’enquêter sur ces décès qui ont bouleversé la Nouvelle-Zélande depuis que les deux corps ont été retrouvés dans des valises il y a deux semaines.
Une parente retrouvée en Corée du Sud
Il a fallu, pour cette macabre découverte, qu’une famille achète une remorque chargée d’objets vendus en vrac dans un entrepôt. Selon la police, les enfants seraient morts âgés de cinq à dix ans. La police néo-zélandaise a indiqué que la famille à l’origine de la découverte n’est pas liée à la mort des deux enfants.
Lundi, la police de Séoul en Corée du Sud a indiqué y avoir localisé une femme considérée comme étant une parente des deux enfants décédés. Elle est arrivée en Corée du Sud en 2018 et rien n’indique qu’elle en a quitté le territoire depuis lors, a expliqué la police de Séoul.
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Re: Affaires récentes
Dix-huit mois après le périple meurtrier entre Haut-Rhin, Drôme et Ardèche dont est accusé Gabriel Fortin, la juge d’instruction de Valence a mis fin aux investigations. Le “tueur de DRH” est renvoyé devant la cour d’assises de la Drôme pour trois assassinats et une tentative d’assassinat.
Le procès pourrait se tenir en 2023.
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Le procès pourrait se tenir en 2023.
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Manor
Re: Affaires récentes
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Aux assises du Val-d’Oise, un père disparu depuis vingt ans, une famille déchirée et un accusé « hors de ce monde »
Patrick Wittier, 59 ans, était accusé par sa mère, 92 ans, d’avoir tué et découpé son père en morceaux il y a vingt ans, à Argenteuil.
Par Henri Seckel / Le Monde
« La cour d’assises s’est retrouvée confrontée à deux possibilités aussi dérangeantes et rares l’une que l’autre : soit un fils a fait disparaître le corps de son père, soit une mère a accusé à tort son fils. » Ainsi le président de la cour, Marc Trévidic, a-t-il résumé, en lisant la motivation du verdict, jeudi 22 septembre, le nœud de l’affaire singulière qui venait d’occuper quatre jours durant les assises du Val-d’Oise : Patrick Wittier, 59 ans, était accusé par sa mère, Marie-Thérèse Wittier, 92 ans, d’avoir tué, il y a vingt ans, son père, Jean Wittier, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Pour comprendre cette histoire qui baigne dans l’étrange, le pathétique et l’effroyable, mais surtout dans le douteux et, finalement, dans l’insoluble, il faut d’abord se plonger dans le contexte familial. Et, là-dessus, au moins, tout le monde est d’accord : chez les Wittier, en 2002, l’atmosphère était délétère.
A cette époque, Patrick Wittier vit toujours, à 39 ans, dans le petit pavillon familial d’Argenteuil que sa grande sœur, Martine, avait fui dès qu’elle avait pu, à 18 ans. Ses deux seuls amis sont morts quand il était jeune – « ça m’a vacciné des amis, depuis, je ne cherche plus » –, il n’a pas de relation amoureuse – « c’est plutôt pas trop mon truc » – et vivote d’allocations sociales et de petits boulots non déclarés dans l’informatique, qu’il effectue depuis la chambre aux volets éternellement fermés, à l’étage, où il passe le plus clair de son temps.
Il ne descend jamais saluer sa sœur, à qui il reproche son mépris de classe depuis qu’elle s’est élevée socialement grâce à son mariage, lorsqu’elle rend visite à ses parents. Il fait également en sorte de ne jamais croiser son père, avec qui les relations sont catastrophiques. Jean Wittier, personnage autoritaire et avare, ne supporte pas l’oisiveté de son fils, qui a refusé de suivre ses pas chez EDF : il a installé des cadenas sur le réfrigérateur et les placards pour le priver de nourriture. Marie-Thérèse Wittier, femme soumise à son époux, s’arrange pour nourrir son fils en cachette. « Elle a eu une vie pourrie », dit sa fille Martine, selon qui la situation a dégénéré à la naissance de Patrick. « Avant, tout allait à peu près bien. Après, je n’ai plus connu ma mère que dépressive et couchée. »
Jeté à la poubelle
Le 19 septembre 2002, Patrick Wittier et sa mère se rendent au commissariat d’Argenteuil, afin de signaler la disparition de Jean Wittier, 73 ans. Celui-ci n’est pas rentré après être parti à Paris à vélo, la veille, pour acheter du matériel de bricolage. Aucune enquête réelle n’est lancée, la procédure s’enlise, le dossiers’égare. Peu importe pour Patrick Wittier, la vie est plus douce depuis que le père n’est plus là, les cadenas ont disparu des placards et du frigo. Seule sa sœur, Martine, s’active et finit par se demander si un drame n’a pas eu lieu dans le pavillon familial. Grâce à son obstination, l’enquête repart en 2015.
Entre-temps, la mère est partie en maison de retraite, où les enquêteurs viennent la trouver, en avril 2016. Marie-Thérèse Wittier finit par parler : son époux n’est jamais parti faire une course à vélo, le 18 septembre 2002, puisqu’un mois plus tôt environ il avait été tué et découpé par son fils, puis jeté, morceau par morceau, jour après jour, à la poubelle. Les expertises psychiatriques ont exclu toute mythomanie et toute pathologie mentale chez Marie-Thérèse Wittier.
Mercredi 21 septembre 2022, une petite dame ratatinée dans son fauteuil roulant se présente à la barre de la cour d’assises du Val-d’Oise. Le micro a été abaissé au maximum, Marie-Thérèse Wittier l’agrippe. Pendant trois heures, cette femme revêche à la voix éraillée va livrer, avec une énergie surprenante pour ses 92 ans, une déposition à charge contre son fils, qui comparaît libre, à 2 mètres d’elle.
Elle raconte comment, un soir d’août 2002, son mari furieux a menacé de la faire « interner » après avoir découvert qu’elle jetait volontairement des fruits et légumes qu’il venait d’acheter. « Patrick savait très bien que si mon mari me faisait interner, c’était la porte, et il était SDF. » Alors, une fois son père à table, le fils saisit un marteau dans la caisse à outils. Un coup sur l’arrière de la tête. Le père s’écroule. « Comme mon mari était pas encore mort, il a cherché un seau d’eau, et il lui a plongé la tête jusqu’à tant qu’il meure. »
« Il mérite perpète »
Elle n’assiste pas à la suite, mais elle affirme que son fils a scié le cadavre dans la cave, et l’a même envoyée, elle, les jours suivants, dans une quincaillerie d’Enghien-les-Bains pour acheter une seconde lame, car la première s’était cassée. « Il m’avait donné exactement la somme, et deux tickets de bus. » Il lui a aussi ordonné d’appeler, depuis une cabine, le service de gestion des ordures ménagères pour s’assurer que le contenu des camions à benne était bien incinéré. « Je me suis fait passer pour une journaliste qui faisait un reportage sur les poubelles. »
Les morceaux de Jean Wittier ont alors été placés dans de grands sacs de plastique noirs bourrés de torchons et de draps, que Marie-Thérèse Wittier devait sortir un à un, juste avant le passage des éboueurs, pour éviter qu’un chien trop curieux ne s’y intéresse. « Quand on entendait qu’ils étaient au bout de la rue, je sortais poser le sac sur le trottoir. » Le ramassage des poubelles avait lieu deux fois par semaine. Au bout d’un mois, Jean Wittier était intégralement parti en fumée dans l’incinérateur d’Argenteuil. « Les sacs étaient lourds ? », demande Marc Trévidic. « Oh, j’arrivais à les porter. »
Rare mot de sympathie envers son époux, dont on comprend qu’il ne lui manque pas tellement : « Ça fait quand même mal au cœur qu’il a travaillé pour le nourrir, et lui il le tue comme ça ! Il méritait pas ça. Non mais ! »
Pourquoi avoir gardé le silence jusqu’en 2016 ? « Patrick m’avait dit : “Si tu parles, je tue Emilie [sa petite-fille] et je mets le feu au pavillon de Martine.” C’est pour ça que j’ai jamais pu le dire, explique la grand-mère gouailleuse. Il a jamais travaillé, c’est pas lui qui aurait fait quelque chose pour avoir un pavillon ! Il était tellement paresseux ! Et puis méchant avec nous, hein ! On a été trop bête qu’à 18 ans on l’a pas foutu à la porte comme les autres auraient fait ! » Pourquoi avoir parlé en 2016 ? Parce que les enquêteurs lui ont mis la pression, et qu’elle craignait d’être elle-même poursuivie pour sa participation aux faits.
L’avocat de sa fille, Martine, seule partie civile, insiste : « Madame, vous connaissez l’enjeu de ce procès ?
– Oui, je sais. L’enjeu, c’est : mon fils est reconnu coupable, c’est la perpétuité !
– Alors, vous allez regarder la cour et dire que ce que vous avez dit sur cet acte est vraiment la réalité.
– Ah oui ! Tout ce que j’ai dit, c’est vrai, je vous jure sur tout ce que vous voulez ! Vous croyez que ça fait du bien de dire ça ? Devant tout le monde ? Ah bah non, alors ! Il mérite perpète, et même encore pire ! Je suis pour la peine de mort, même pour mon fils ! Pour moi c’est plus mon fils, c’est un monstre. Non mais ! »
La déposition dérape : « J’aurais dû divorcer avant. Et je vais vous dire autre chose : Jean, il en voulait pas, de Patrick. Il m’a apporté un bout de papier pour que je fasse un avortement. J’ai dit : “Fous-moi le camp, je suis contre l’avortement.” Maintenant, soixante ans après, monsieur le juge, je le regrette. C’est tout ! »
« Aucune preuve »
Patrick Wittier a écouté tout ça les bras croisés, d’un air parfaitement impassible qui ne l’a pas quitté du procès. Invité à répondre aux accusations à la barre, silhouette chétive et légèrement voûtée, il a dit, de sa voix de sourdine : « La seule réponse que je puisse vous donner, c’est : ma mère ment. Je ne comprends pas qu’elle puisse mentir comme ça. »
Il a vaguement tenté d’expliquer la disparition de son père par une mauvaise rencontre, un accident sans témoins avec dissimulation du cadavre, ou une noyade dans la Seine. Mais il n’a jamais haussé le ton, semblant presque indifférent à son sort, peu soucieux, en tout cas, de susciter la sympathie de la cour. Ariane Lachenaud, son avocate, qu’il a exaspérée tout au long de l’audience, le lui a fait remarquer : « Vous êtes conscient que ça peut surprendre qu’on prenne avec philosophie ces accusations extrêmement graves ? Mettez-vous à la place des jurés… » Etrange personnage que Patrick Wittier. « Il est comme un galet poli par le cours de l’eau, vous n’avez aucune prise sur lui », a imagé l’avocat général.
« On ne condamne pas quelqu’un parce que sa personnalité nous déplaît, parce qu’il ne réagit pas comme on aurait réagi ou parce qu’il ne fonctionne pas comme nous, a plaidé Me Lachenaud. On ne condamne pas quelqu’un sur des choses troublantes ou sur des hypothèses. On condamne quelqu’un sur des preuves, et,dans ce dossier, vous n’avez aucune, aucune preuve. » De fait, il n’y a ni corps, ni traces de sang, ni aveux, ni rien d’autre que les déclarations de Marie-Thérèse Wittier, et le réquisitoire de l’avocat général, qui a demandé une peine de trente ans de prison, aurait pu se résumer à cette question qu’il a martelée : « Comment voulez-vous qu’elle invente tout ça ? »
Marc Trévidic, dans la lecture du verdict, a répondu que, peu importe qu’elles soient crédibles ou non – et elles ne l’étaient pas totalement, selon lui –, « le fait d’entrer en voie de condamnation sur la foi des déclarations d’une seule personne constitue en soi un risque important de condamnation d’un innocent ». Lorsque Patrick Wittier a entendu qu’il était acquitté, son visage est resté impassible. Il est tombé dans les bras d’Agnès Reekie, la seule personne venue le soutenir à l’audience, celle avec qui il vit une relation platonique et partage un studio de 30 mètres carrés depuis 2003, et qui avait dit, lors de sa déposition : « On pourrait croire qu’il est un peu hors de ce monde. C’est peut-être quelqu’un qui ne comprend pas très bien les règles sociales. »
Henri Seckel
Patrick Wittier, 59 ans, était accusé par sa mère, 92 ans, d’avoir tué et découpé son père en morceaux il y a vingt ans, à Argenteuil.
Par Henri Seckel / Le Monde
« La cour d’assises s’est retrouvée confrontée à deux possibilités aussi dérangeantes et rares l’une que l’autre : soit un fils a fait disparaître le corps de son père, soit une mère a accusé à tort son fils. » Ainsi le président de la cour, Marc Trévidic, a-t-il résumé, en lisant la motivation du verdict, jeudi 22 septembre, le nœud de l’affaire singulière qui venait d’occuper quatre jours durant les assises du Val-d’Oise : Patrick Wittier, 59 ans, était accusé par sa mère, Marie-Thérèse Wittier, 92 ans, d’avoir tué, il y a vingt ans, son père, Jean Wittier, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Pour comprendre cette histoire qui baigne dans l’étrange, le pathétique et l’effroyable, mais surtout dans le douteux et, finalement, dans l’insoluble, il faut d’abord se plonger dans le contexte familial. Et, là-dessus, au moins, tout le monde est d’accord : chez les Wittier, en 2002, l’atmosphère était délétère.
A cette époque, Patrick Wittier vit toujours, à 39 ans, dans le petit pavillon familial d’Argenteuil que sa grande sœur, Martine, avait fui dès qu’elle avait pu, à 18 ans. Ses deux seuls amis sont morts quand il était jeune – « ça m’a vacciné des amis, depuis, je ne cherche plus » –, il n’a pas de relation amoureuse – « c’est plutôt pas trop mon truc » – et vivote d’allocations sociales et de petits boulots non déclarés dans l’informatique, qu’il effectue depuis la chambre aux volets éternellement fermés, à l’étage, où il passe le plus clair de son temps.
Il ne descend jamais saluer sa sœur, à qui il reproche son mépris de classe depuis qu’elle s’est élevée socialement grâce à son mariage, lorsqu’elle rend visite à ses parents. Il fait également en sorte de ne jamais croiser son père, avec qui les relations sont catastrophiques. Jean Wittier, personnage autoritaire et avare, ne supporte pas l’oisiveté de son fils, qui a refusé de suivre ses pas chez EDF : il a installé des cadenas sur le réfrigérateur et les placards pour le priver de nourriture. Marie-Thérèse Wittier, femme soumise à son époux, s’arrange pour nourrir son fils en cachette. « Elle a eu une vie pourrie », dit sa fille Martine, selon qui la situation a dégénéré à la naissance de Patrick. « Avant, tout allait à peu près bien. Après, je n’ai plus connu ma mère que dépressive et couchée. »
Jeté à la poubelle
Le 19 septembre 2002, Patrick Wittier et sa mère se rendent au commissariat d’Argenteuil, afin de signaler la disparition de Jean Wittier, 73 ans. Celui-ci n’est pas rentré après être parti à Paris à vélo, la veille, pour acheter du matériel de bricolage. Aucune enquête réelle n’est lancée, la procédure s’enlise, le dossiers’égare. Peu importe pour Patrick Wittier, la vie est plus douce depuis que le père n’est plus là, les cadenas ont disparu des placards et du frigo. Seule sa sœur, Martine, s’active et finit par se demander si un drame n’a pas eu lieu dans le pavillon familial. Grâce à son obstination, l’enquête repart en 2015.
Entre-temps, la mère est partie en maison de retraite, où les enquêteurs viennent la trouver, en avril 2016. Marie-Thérèse Wittier finit par parler : son époux n’est jamais parti faire une course à vélo, le 18 septembre 2002, puisqu’un mois plus tôt environ il avait été tué et découpé par son fils, puis jeté, morceau par morceau, jour après jour, à la poubelle. Les expertises psychiatriques ont exclu toute mythomanie et toute pathologie mentale chez Marie-Thérèse Wittier.
Mercredi 21 septembre 2022, une petite dame ratatinée dans son fauteuil roulant se présente à la barre de la cour d’assises du Val-d’Oise. Le micro a été abaissé au maximum, Marie-Thérèse Wittier l’agrippe. Pendant trois heures, cette femme revêche à la voix éraillée va livrer, avec une énergie surprenante pour ses 92 ans, une déposition à charge contre son fils, qui comparaît libre, à 2 mètres d’elle.
Elle raconte comment, un soir d’août 2002, son mari furieux a menacé de la faire « interner » après avoir découvert qu’elle jetait volontairement des fruits et légumes qu’il venait d’acheter. « Patrick savait très bien que si mon mari me faisait interner, c’était la porte, et il était SDF. » Alors, une fois son père à table, le fils saisit un marteau dans la caisse à outils. Un coup sur l’arrière de la tête. Le père s’écroule. « Comme mon mari était pas encore mort, il a cherché un seau d’eau, et il lui a plongé la tête jusqu’à tant qu’il meure. »
« Il mérite perpète »
Elle n’assiste pas à la suite, mais elle affirme que son fils a scié le cadavre dans la cave, et l’a même envoyée, elle, les jours suivants, dans une quincaillerie d’Enghien-les-Bains pour acheter une seconde lame, car la première s’était cassée. « Il m’avait donné exactement la somme, et deux tickets de bus. » Il lui a aussi ordonné d’appeler, depuis une cabine, le service de gestion des ordures ménagères pour s’assurer que le contenu des camions à benne était bien incinéré. « Je me suis fait passer pour une journaliste qui faisait un reportage sur les poubelles. »
Les morceaux de Jean Wittier ont alors été placés dans de grands sacs de plastique noirs bourrés de torchons et de draps, que Marie-Thérèse Wittier devait sortir un à un, juste avant le passage des éboueurs, pour éviter qu’un chien trop curieux ne s’y intéresse. « Quand on entendait qu’ils étaient au bout de la rue, je sortais poser le sac sur le trottoir. » Le ramassage des poubelles avait lieu deux fois par semaine. Au bout d’un mois, Jean Wittier était intégralement parti en fumée dans l’incinérateur d’Argenteuil. « Les sacs étaient lourds ? », demande Marc Trévidic. « Oh, j’arrivais à les porter. »
Rare mot de sympathie envers son époux, dont on comprend qu’il ne lui manque pas tellement : « Ça fait quand même mal au cœur qu’il a travaillé pour le nourrir, et lui il le tue comme ça ! Il méritait pas ça. Non mais ! »
Pourquoi avoir gardé le silence jusqu’en 2016 ? « Patrick m’avait dit : “Si tu parles, je tue Emilie [sa petite-fille] et je mets le feu au pavillon de Martine.” C’est pour ça que j’ai jamais pu le dire, explique la grand-mère gouailleuse. Il a jamais travaillé, c’est pas lui qui aurait fait quelque chose pour avoir un pavillon ! Il était tellement paresseux ! Et puis méchant avec nous, hein ! On a été trop bête qu’à 18 ans on l’a pas foutu à la porte comme les autres auraient fait ! » Pourquoi avoir parlé en 2016 ? Parce que les enquêteurs lui ont mis la pression, et qu’elle craignait d’être elle-même poursuivie pour sa participation aux faits.
L’avocat de sa fille, Martine, seule partie civile, insiste : « Madame, vous connaissez l’enjeu de ce procès ?
– Oui, je sais. L’enjeu, c’est : mon fils est reconnu coupable, c’est la perpétuité !
– Alors, vous allez regarder la cour et dire que ce que vous avez dit sur cet acte est vraiment la réalité.
– Ah oui ! Tout ce que j’ai dit, c’est vrai, je vous jure sur tout ce que vous voulez ! Vous croyez que ça fait du bien de dire ça ? Devant tout le monde ? Ah bah non, alors ! Il mérite perpète, et même encore pire ! Je suis pour la peine de mort, même pour mon fils ! Pour moi c’est plus mon fils, c’est un monstre. Non mais ! »
La déposition dérape : « J’aurais dû divorcer avant. Et je vais vous dire autre chose : Jean, il en voulait pas, de Patrick. Il m’a apporté un bout de papier pour que je fasse un avortement. J’ai dit : “Fous-moi le camp, je suis contre l’avortement.” Maintenant, soixante ans après, monsieur le juge, je le regrette. C’est tout ! »
« Aucune preuve »
Patrick Wittier a écouté tout ça les bras croisés, d’un air parfaitement impassible qui ne l’a pas quitté du procès. Invité à répondre aux accusations à la barre, silhouette chétive et légèrement voûtée, il a dit, de sa voix de sourdine : « La seule réponse que je puisse vous donner, c’est : ma mère ment. Je ne comprends pas qu’elle puisse mentir comme ça. »
Il a vaguement tenté d’expliquer la disparition de son père par une mauvaise rencontre, un accident sans témoins avec dissimulation du cadavre, ou une noyade dans la Seine. Mais il n’a jamais haussé le ton, semblant presque indifférent à son sort, peu soucieux, en tout cas, de susciter la sympathie de la cour. Ariane Lachenaud, son avocate, qu’il a exaspérée tout au long de l’audience, le lui a fait remarquer : « Vous êtes conscient que ça peut surprendre qu’on prenne avec philosophie ces accusations extrêmement graves ? Mettez-vous à la place des jurés… » Etrange personnage que Patrick Wittier. « Il est comme un galet poli par le cours de l’eau, vous n’avez aucune prise sur lui », a imagé l’avocat général.
« On ne condamne pas quelqu’un parce que sa personnalité nous déplaît, parce qu’il ne réagit pas comme on aurait réagi ou parce qu’il ne fonctionne pas comme nous, a plaidé Me Lachenaud. On ne condamne pas quelqu’un sur des choses troublantes ou sur des hypothèses. On condamne quelqu’un sur des preuves, et,dans ce dossier, vous n’avez aucune, aucune preuve. » De fait, il n’y a ni corps, ni traces de sang, ni aveux, ni rien d’autre que les déclarations de Marie-Thérèse Wittier, et le réquisitoire de l’avocat général, qui a demandé une peine de trente ans de prison, aurait pu se résumer à cette question qu’il a martelée : « Comment voulez-vous qu’elle invente tout ça ? »
Marc Trévidic, dans la lecture du verdict, a répondu que, peu importe qu’elles soient crédibles ou non – et elles ne l’étaient pas totalement, selon lui –, « le fait d’entrer en voie de condamnation sur la foi des déclarations d’une seule personne constitue en soi un risque important de condamnation d’un innocent ». Lorsque Patrick Wittier a entendu qu’il était acquitté, son visage est resté impassible. Il est tombé dans les bras d’Agnès Reekie, la seule personne venue le soutenir à l’audience, celle avec qui il vit une relation platonique et partage un studio de 30 mètres carrés depuis 2003, et qui avait dit, lors de sa déposition : « On pourrait croire qu’il est un peu hors de ce monde. C’est peut-être quelqu’un qui ne comprend pas très bien les règles sociales. »
Henri Seckel
Lisetoct
Re: Affaires récentes
Corps démembré de Mont-Saint-Martin : "il s’agit d’une Portugaise du Luxembourg", confirme le parquet de Nancy
Le parquet de Nancy a confirmé ce mardi matin que le cadavre retrouvé à Mont-Saint-Martin était une ressortissante portugaise résidant au Luxembourg. Les autorités judiciaires luxembourgeoises reprennent le dossier.
Selon les informations du média luxembourgeois Contacto, le cadavre de femme retrouvé le 19 septembre, sans tête ni bras et les membres inférieurs sectionnés au niveau des genoux à Mont-Saint-Martin, près de Longwy en Meurthe-et-Moselle, est celui d’une Portugaise résidant au Grand-Duché de Luxembourg.
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Le parquet de Nancy a confirmé ce mardi matin que le cadavre retrouvé à Mont-Saint-Martin était une ressortissante portugaise résidant au Luxembourg. Les autorités judiciaires luxembourgeoises reprennent le dossier.
Selon les informations du média luxembourgeois Contacto, le cadavre de femme retrouvé le 19 septembre, sans tête ni bras et les membres inférieurs sectionnés au niveau des genoux à Mont-Saint-Martin, près de Longwy en Meurthe-et-Moselle, est celui d’une Portugaise résidant au Grand-Duché de Luxembourg.
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Re: Affaires récentes
bonsoir c'est pas la première fois dans la région ?Kassandra88 a écrit:Corps démembré de Mont-Saint-Martin : "il s’agit d’une Portugaise du Luxembourg", confirme le parquet de Nancy
Le parquet de Nancy a confirmé ce mardi matin que le cadavre retrouvé à Mont-Saint-Martin était une ressortissante portugaise résidant au Luxembourg. Les autorités judiciaires luxembourgeoises reprennent le dossier.
Selon les informations du média luxembourgeois Contacto, le cadavre de femme retrouvé le 19 septembre, sans tête ni bras et les membres inférieurs sectionnés au niveau des genoux à Mont-Saint-Martin, près de Longwy en Meurthe-et-Moselle, est celui d’une Portugaise résidant au Grand-Duché de Luxembourg.
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Jules
Re: Affaires récentes
et pourquoi ils sont pas lié ? C'est pas communJu57ine a écrit:Il y en avait 2 à quelques jours d'écart mais ils ne sont pas liés
Jules
Re: Affaires récentes
Car le 1er corps sans tête était un homme disparu depuis le mois de juin. Il était suivi pour des antécédents suicidaires donc piste suicidaire privilégiée et le fait qu'il n'avait plus de tête est dû aux animaux
Ju57ine
Re: Affaires récentes
merciJu57ine a écrit:Car le 1er corps sans tête était un homme disparu depuis le mois de juin. Il était suivi pour des antécédents suicidaires donc piste suicidaire privilégiée et le fait qu'il n'avait plus de tête est dû aux animaux
Jules
Diana, 40 ans, victime du dépeceur de Mont-Saint-Martin
Kassandra88 a écrit:Corps démembré de Mont-Saint-Martin : "il s’agit d’une Portugaise du Luxembourg", confirme le parquet de Nancy
Le parquet de Nancy a confirmé ce mardi matin que le cadavre retrouvé à Mont-Saint-Martin était une ressortissante portugaise résidant au Luxembourg. Les autorités judiciaires luxembourgeoises reprennent le dossier.
Selon les informations du média luxembourgeois Contacto, le cadavre de femme retrouvé le 19 septembre, sans tête ni bras et les membres inférieurs sectionnés au niveau des genoux à Mont-Saint-Martin, près de Longwy en Meurthe-et-Moselle, est celui d’une Portugaise résidant au Grand-Duché de Luxembourg.
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Elle avait 40 ans, s'appelait Diana, c'est elle la victime du dépeceur de Mont-Saint-Martin: «Elle aimait s’amuser, chanter, danser, c’était une personne exceptionnelle...»
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Diana Santos
Diana Santos a récemment épousé un homme de nationalité marocaine, arrivé au Portugal l'été dernier. Il s'agissait d'un mariage arrangé en échange d’une très grosse somme d'argent (Elle n'aurait reçu qu'une partie de la somme promise 20 000 au lieu de 45 000€).
Ils ont ensuite emménagé dans une nouvelle maison environ trois semaines avant la macabre découverte.
Cette maison située à Diekirch, dans le Luxembourg, a été perquisitionnée cette semaine.
Le nouveau mari est introuvable et est activement recherché par les forces de l'ordre. La piste de la "mafia des passeports" serait privilégiée.
Moyennant de grosses sommes d'argent, les réseaux criminels font venir des étrangers en Europe pour obtenir des nationalités afin d'être libres dans l'espace Schengen.
Diana aurait pris le risque de se marier, et aurait empoché l'argent. Mais son objectif était toujours de rejoindre João, son ex-petit ami portugais, avec qui elle était venue vivre dans la région.
L'abandon du corps sans tête dans un endroit où il serait facilement retrouvé pourrait être un "signal" pour d'autres femmes qui souhaiteraient abandonner leur mari après le mariage arrangé.
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Le parquet de Diekirch a annoncé l’arrestation d’un homme de 48 ans dans l’enquête sur le meurtre de Diana Santos. Il a été placé en détention provisoire au centre de Schrassig.
L’identité de cet homme n’a pas été précisée mais la police recherchait activement le compagnon de la victime L’instruction judiciaire luxembourgeoise se poursuit et de nombreuses vérifications sont encore en cours mais, selon le « Luxemburger Wort », il s’agirait de l’oncle du compagnon de Diana Santos.
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Compagnon = mari Marocain?
Ils ont ensuite emménagé dans une nouvelle maison environ trois semaines avant la macabre découverte.
Cette maison située à Diekirch, dans le Luxembourg, a été perquisitionnée cette semaine.
Le nouveau mari est introuvable et est activement recherché par les forces de l'ordre. La piste de la "mafia des passeports" serait privilégiée.
Moyennant de grosses sommes d'argent, les réseaux criminels font venir des étrangers en Europe pour obtenir des nationalités afin d'être libres dans l'espace Schengen.
Diana aurait pris le risque de se marier, et aurait empoché l'argent. Mais son objectif était toujours de rejoindre João, son ex-petit ami portugais, avec qui elle était venue vivre dans la région.
L'abandon du corps sans tête dans un endroit où il serait facilement retrouvé pourrait être un "signal" pour d'autres femmes qui souhaiteraient abandonner leur mari après le mariage arrangé.
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Le parquet de Diekirch a annoncé l’arrestation d’un homme de 48 ans dans l’enquête sur le meurtre de Diana Santos. Il a été placé en détention provisoire au centre de Schrassig.
L’identité de cet homme n’a pas été précisée mais la police recherchait activement le compagnon de la victime L’instruction judiciaire luxembourgeoise se poursuit et de nombreuses vérifications sont encore en cours mais, selon le « Luxemburger Wort », il s’agirait de l’oncle du compagnon de Diana Santos.
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Compagnon = mari Marocain?
Diana Santos
Le MEE serait l'oncle du mari Marocain.
João, l'ex-petit ami de la victime, a témoigné jeudi dans la presse et a confirmé que Diana s'était récemment mariée pour de l'argent.
Mais la promesse de toucher 45.000 € euros pour épouser un certain Gibran Banhakeia, un citoyen marocain afin qu'il puisse obtenir la nationalité portugaise et se déplacer en Europe, n'aurait pas été tenue.
Diana l'aurait épousé pour 20.000 € et n'aurait pas reçu les 25.000 € restants. Le nouveau "couple" a ensuite emménagé dans une maison à Diekirch, au Luxembourg.
João, avec lequel Diana Santos continuait d'entretenir une relation amoureuse, était contre ce mariage arrangé.
L'ex-petit ami avait été condamné à dix mois de prison pour des violences commises sur Diana. "Je l'ai frappée parce qu'elle m'a provoqué" s'est défendu l'homme dans les colonnes du quotidien portugais, en reconnaissant qu'il était violent.
Il nie être responsable de la mort de son ex-compagne, mais soupçonne Saïd, l'oncle de son nouveau mari.
"Ce que je sais, c'est que ce dernier a dit qu'elle était à lui ou à personne", a expliqué João
L'homme a écrit qu'il était devenu célibataire et riche dans un post publié sur Facebook le 18 septembre. Soit la veille de la découverte du corps démembré.
On ignore pour l'instant l'identité de l'homme interpellé. Il a été inculpé d'assassinat et placé en détention préventive au Centre pénitentiaire de Schrassig, à l'Est de Luxembourg-Ville.
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João, l'ex-petit ami de la victime, a témoigné jeudi dans la presse et a confirmé que Diana s'était récemment mariée pour de l'argent.
Mais la promesse de toucher 45.000 € euros pour épouser un certain Gibran Banhakeia, un citoyen marocain afin qu'il puisse obtenir la nationalité portugaise et se déplacer en Europe, n'aurait pas été tenue.
Diana l'aurait épousé pour 20.000 € et n'aurait pas reçu les 25.000 € restants. Le nouveau "couple" a ensuite emménagé dans une maison à Diekirch, au Luxembourg.
João, avec lequel Diana Santos continuait d'entretenir une relation amoureuse, était contre ce mariage arrangé.
L'ex-petit ami avait été condamné à dix mois de prison pour des violences commises sur Diana. "Je l'ai frappée parce qu'elle m'a provoqué" s'est défendu l'homme dans les colonnes du quotidien portugais, en reconnaissant qu'il était violent.
Il nie être responsable de la mort de son ex-compagne, mais soupçonne Saïd, l'oncle de son nouveau mari.
"Ce que je sais, c'est que ce dernier a dit qu'elle était à lui ou à personne", a expliqué João
L'homme a écrit qu'il était devenu célibataire et riche dans un post publié sur Facebook le 18 septembre. Soit la veille de la découverte du corps démembré.
On ignore pour l'instant l'identité de l'homme interpellé. Il a été inculpé d'assassinat et placé en détention préventive au Centre pénitentiaire de Schrassig, à l'Est de Luxembourg-Ville.
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Justine Vayrac
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Encore un qui cachait bien son jeu
«Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît» : le double visage du meurtrier présumé de Justine Vayrac
Les amis de celui qui a avoué avoir tué l’étudiante de 20 ans décrivent un garçon équilibré et sans tourments apparents. Mais son implication dans un incendie volontaire il y a deux ans et d’autres traits de sa personnalité semblent plus inquiétants.
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Par Franck Lagier, correspondant à Limoges (Haute-Vienne),
Louise Colcombet et
Damien Delseny
Le 27 octobre 2022 à 21h23, modifié le 28 octobre 2022 à 08h23
Lucas L., 21 ans, va passer sa première nuit en prison. Quatre jours après la disparition de Justine Vayrac, il a été mis en examen, ce jeudi 27 octobre, pour « viol », « enlèvement et séquestration » et « meurtre ». Il a partiellement avoué les faits en fin de garde à vue avant d’indiquer aux enquêteurs l’endroit où il avait enterré le corps de l’étudiante de 20 ans, en lisière d’une forêt juste à côté de la propriété familiale de Beynat (Corrèze).
Dans le récit encore incomplet qu’il a livré aux policiers, ce jeune ouvrier agricole explique être rentré de la boîte de nuit La Charette à Brive-la-Gaillarde, avec Justine dans la nuit de samedi à dimanche. Ils auraient ensuite eu une relation consentie dans sa chambre. Dans des circonstances qui restent à éclaircir, il lui aurait porté un coup de poing et elle serait morte. C’est dans cette même chambre que, mardi matin, au cours d’une perquisition des traces de sang mal lavées avaient été découvertes.
Il a ensuite transporté le corps en lisière d’un bois avant de creuser un trou avec une des machines agricoles de l’exploitation familiale. Sur ses indications, le corps de Justine a été retrouvé jeudi en fin de matinée. Une autopsie devait avoir lieu dans les prochaines heures mais les premières constatations médicales sur le corps démontrent une « pluralité de coups à la face, dont au moins un porté avec un objet contondant », comme l’a souligné ce jeudi soir Baptiste Porcher, le procureur de Limoges (Haute-Vienne). Des éléments qui, s’ils sont confirmés, mettront tout de suite à mal la version de Lucas. Le jeune homme a d’ailleurs choisi de se taire ce jeudi lors de son premier interrogatoire devant le juge d’instruction.
L’enfant du village, « sociable et gentil avec un esprit festif »
À Beynat, en Corrèze, le village du meurtrier présumé, sa famille est connue de tous depuis plusieurs générations. Lucas, l’enfant du village travaillait dans la ferme familiale au lieu-dit Eyzat-haut, un hameau perché sur une colline. Là, il cultivait son amour pour les vaches limousines, dont il postait même des photos sur son compte Instagram. Il jouait pour le club de foot local depuis son plus jeune âge. En apparence, un garçon équilibré. Mais un autre portrait s’esquisse.
Côté pile, ce jeune homme « sociable et gentil avec un esprit festif », décrit par un copain du foot. Serviable aussi. Un dimanche, il y a une semaine, Lucas avait aidé un habitant de la commune à installer un portail sur sa propriété. « Je n’ai, pour ma part, jamais eu de problème avec lui », soutient le président du club de foot Frédéric Paret.
« Ses parents sont des gens bien. C’est terrible pour la famille de la victime. Terrible pour la famille de Lucas ». Son père, menuisier, exploitant la ferme avec son fils, et sa mère, fonctionnaire, ont un deuxième fils, plus jeune, inscrit au foot lui aussi, comme son frère et son père avant lui.
« Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît. On ne réalise pas »
« Abasourdis ». Ni les éléments accablants réunis à l’encontre de leur pote Lucas, ni ses propres aveux, ni même la découverte du corps de Justine n’y changent quelque chose, Sophie et Romain (les deux prénoms ont été changés) se heurtent à un mur d’incompréhension, la leur. « Il est si différent… Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît. On ne réalise pas », soupire la jeune femme, et petite amie de Romain.
Lui a grandi à Beynat, dans le même village que Lucas. Ils se sont suivis à l’école et au collège, ont joué ensemble au foot depuis leurs six ans dans l’équipe locale. Et « jamais », jure-t-il, son ami d’enfance — « meilleur ami », insiste-t-il même — n’a montré de signe de violence. « Jamais une bagarre, même à l’adolescence. Au foot — il jouait défenseur droit —, jamais un geste mauvais… Vraiment, de ma vie, je ne l’ai jamais vu lever la main sur qui que ce soit », assure Romain, encore incrédule.
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A Beynat, Lucas travaillait dans la ferme familiale. «Il a toujours fait ce qu’il aimait. Il adorait ses bêtes, il avait ça dans le sang, les vaches, une vraie passion !» décrit un ami. DR
Il dépeint d’ailleurs un jeune homme « bien dans sa peau », sans problème particulier, qui s’entendait particulièrement bien avec son père. Il projetait de s’établir prochainement à son compte comme menuisier. « Il a toujours fait ce qu’il aimait. Il adorait ses bêtes, il avait ça dans le sang, les vaches, une vraie passion ! » « Un garçon poli, gentil, charismatique, enfantin par moments, mais très joyeux. Il adorait faire la fête », abonde encore Sophie.
Sous contrôle judiciaire après l’incendie d’une grange
Jamais Lucas n’a montré le moindre signe de tourments intérieurs. La veille encore de cette soirée tragique, Romain, Sophie et Lucas étaient ensemble pour fêter ses 21 ans, et ses récents diplômes, notamment un brevet professionnel de « responsable d’exploitation agricole ».
« On était une vingtaine. On a joué aux cartes, bu l’apéro… Il était bien, joyeux, comme d’habitude ». Mille fois depuis la bande s’est refait le film de la soirée. « Personne n’a rien vu… » se désole Romain. Le samedi, Lucas a proposé au couple de l’accompagner à La Charrette, mais ils ont décliné. « C’est la dernière fois qu’on a eu de ses nouvelles », dit Sophie.
Pas plus n’ont-ils compris pourquoi Lucas s’en serait pris à Justine, dont il n’avait jamais parlé et qu’ils ne connaissaient d’ailleurs pas eux-mêmes. « Il aimait plaire et charmer », convient Sophie. « Mais si une femme ne voulait pas, il ne forçait jamais », assure-t-elle. Lucas venait de se séparer de sa petite amie, « en bons termes », dit-elle.
Il y a pourtant une autre facette qui se dévoile : Lucas avait incendié une grange volontairement en 2020 et s’était retrouvé derrière les barreaux. Le procureur de Limoges a confirmé que depuis sa libération, l’année dernière, il était sous contrôle judiciaire et qu’il avait toujours jusqu’ici respecté ses obligations.
Le lendemain du crime, il assiste à un match de foot
Cette première ombre sur son CV et sa personnalité trouve encore de l’écho lorsqu’on apprend que dimanche dernier, il s’est affiché en public pour suivre un match de l’équipe de Beynat face à Saint-Jal, quelques heures seulement après avoir tué et enterré Justine.
« Il a effectivement assisté au match en tant que spectateur. Je lui ai serré la main, sans rien remarquer. Mais c’était très rapide, j’étais concentré sur le match. Aujourd’hui on est tous atterrés. Chacun reste chez soi. On laisse passer l’orage », termine le président. Le maire de la commune a même décidé jeudi soir d’installer une cellule d’aide psychologique dans le village tant l’onde de choc locale est forte.
« Il a toujours été un peu bizarre », assure une habitante, loin de s’imaginer, tout de même, qu’il puisse être à l’origine de ce crime. « Il avait un côté très impulsif. Il pouvait être sympathique, gentil. On pouvait discuter avec lui. Et puis, parfois, il fonçait sur les autres pour les renverser, où leur donnait un coup de poing », se souvient une autre personne qui encadrait les jeunes au judo. « Au collège de Beynat, ce n’était plus tenable. Il a ensuite été changé d’établissement. »
Dans cette commune de 1 300 habitants, entourée de forêts de châtaigniers, la nouvelle a ébranlé les familles qui se connaissent depuis toujours. On se côtoie au centre-bourg, on prend un café à la croisée de Beynat, un bar-tabac sur la place.
« Justine se laissait porter par la vie »
Qu’ils habitent dans le département du Lot, comme Justine Vayrac, ou non loin, en Corrèze, à Beynat, comme le suspect, les jeunes ont aussi l’habitude de prendre leur voiture pour sortir, notamment à la Charrette, à Brive, à une vingtaine de kilomètres. « On y allait très souvent », reconnaît un ami de Justine Vayrac. « Elle fait confiance aux gens », témoignait la mère de la jeune fille, juste après sa disparition.
Depuis l’annonce de la découverte de traces de sang dans la voiture de Lucas L. et à son domicile, il n’y avait guère de doute quant à l’issue de l’affaire. Mais personne n’osait vraiment y croire. « Aujourd’hui, c’est l’incompréhension. Qu’est-ce qui est passé dans la tête de ce mec pour faire ça ? » questionne Vincent.
À lire aussi
Meurtre de Justine Vayrac : comment Théo a permis d’identifier le suspect
Le soir des faits, ce travailleur de nuit avait décidé de ne pas se rendre à La Charrette. Mais, comme souvent, il avait accueilli la jeune femme chez lui avant qu’elle ne parte en soirée. « On était très proche et elle est venue se préparer à la maison avant de sortir. Justine était la première à vouloir sortir pour aller danser. C’était une très jolie fille, très attirante. Quand on la croisait, on ne restait pas indifférent, elle était charismatique et savait s’imposer, raconte-t-il. On s’était rencontrés il y a un an au bar le Local, avenue de Paris, à Brive. C’est très vite devenu une histoire amicale forte. Elle avait tenté plusieurs boulots, sans succès et était en année sabbatique. Elle se laissait porter par la vie. »
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Encore un qui cachait bien son jeu
«Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît» : le double visage du meurtrier présumé de Justine Vayrac
Les amis de celui qui a avoué avoir tué l’étudiante de 20 ans décrivent un garçon équilibré et sans tourments apparents. Mais son implication dans un incendie volontaire il y a deux ans et d’autres traits de sa personnalité semblent plus inquiétants.
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Par Franck Lagier, correspondant à Limoges (Haute-Vienne),
Louise Colcombet et
Damien Delseny
Le 27 octobre 2022 à 21h23, modifié le 28 octobre 2022 à 08h23
Lucas L., 21 ans, va passer sa première nuit en prison. Quatre jours après la disparition de Justine Vayrac, il a été mis en examen, ce jeudi 27 octobre, pour « viol », « enlèvement et séquestration » et « meurtre ». Il a partiellement avoué les faits en fin de garde à vue avant d’indiquer aux enquêteurs l’endroit où il avait enterré le corps de l’étudiante de 20 ans, en lisière d’une forêt juste à côté de la propriété familiale de Beynat (Corrèze).
Dans le récit encore incomplet qu’il a livré aux policiers, ce jeune ouvrier agricole explique être rentré de la boîte de nuit La Charette à Brive-la-Gaillarde, avec Justine dans la nuit de samedi à dimanche. Ils auraient ensuite eu une relation consentie dans sa chambre. Dans des circonstances qui restent à éclaircir, il lui aurait porté un coup de poing et elle serait morte. C’est dans cette même chambre que, mardi matin, au cours d’une perquisition des traces de sang mal lavées avaient été découvertes.
Il a ensuite transporté le corps en lisière d’un bois avant de creuser un trou avec une des machines agricoles de l’exploitation familiale. Sur ses indications, le corps de Justine a été retrouvé jeudi en fin de matinée. Une autopsie devait avoir lieu dans les prochaines heures mais les premières constatations médicales sur le corps démontrent une « pluralité de coups à la face, dont au moins un porté avec un objet contondant », comme l’a souligné ce jeudi soir Baptiste Porcher, le procureur de Limoges (Haute-Vienne). Des éléments qui, s’ils sont confirmés, mettront tout de suite à mal la version de Lucas. Le jeune homme a d’ailleurs choisi de se taire ce jeudi lors de son premier interrogatoire devant le juge d’instruction.
L’enfant du village, « sociable et gentil avec un esprit festif »
À Beynat, en Corrèze, le village du meurtrier présumé, sa famille est connue de tous depuis plusieurs générations. Lucas, l’enfant du village travaillait dans la ferme familiale au lieu-dit Eyzat-haut, un hameau perché sur une colline. Là, il cultivait son amour pour les vaches limousines, dont il postait même des photos sur son compte Instagram. Il jouait pour le club de foot local depuis son plus jeune âge. En apparence, un garçon équilibré. Mais un autre portrait s’esquisse.
Côté pile, ce jeune homme « sociable et gentil avec un esprit festif », décrit par un copain du foot. Serviable aussi. Un dimanche, il y a une semaine, Lucas avait aidé un habitant de la commune à installer un portail sur sa propriété. « Je n’ai, pour ma part, jamais eu de problème avec lui », soutient le président du club de foot Frédéric Paret.
« Ses parents sont des gens bien. C’est terrible pour la famille de la victime. Terrible pour la famille de Lucas ». Son père, menuisier, exploitant la ferme avec son fils, et sa mère, fonctionnaire, ont un deuxième fils, plus jeune, inscrit au foot lui aussi, comme son frère et son père avant lui.
« Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît. On ne réalise pas »
« Abasourdis ». Ni les éléments accablants réunis à l’encontre de leur pote Lucas, ni ses propres aveux, ni même la découverte du corps de Justine n’y changent quelque chose, Sophie et Romain (les deux prénoms ont été changés) se heurtent à un mur d’incompréhension, la leur. « Il est si différent… Ça n’est pas le Lucas qu’on connaît. On ne réalise pas », soupire la jeune femme, et petite amie de Romain.
Lui a grandi à Beynat, dans le même village que Lucas. Ils se sont suivis à l’école et au collège, ont joué ensemble au foot depuis leurs six ans dans l’équipe locale. Et « jamais », jure-t-il, son ami d’enfance — « meilleur ami », insiste-t-il même — n’a montré de signe de violence. « Jamais une bagarre, même à l’adolescence. Au foot — il jouait défenseur droit —, jamais un geste mauvais… Vraiment, de ma vie, je ne l’ai jamais vu lever la main sur qui que ce soit », assure Romain, encore incrédule.
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A Beynat, Lucas travaillait dans la ferme familiale. «Il a toujours fait ce qu’il aimait. Il adorait ses bêtes, il avait ça dans le sang, les vaches, une vraie passion !» décrit un ami. DR
Il dépeint d’ailleurs un jeune homme « bien dans sa peau », sans problème particulier, qui s’entendait particulièrement bien avec son père. Il projetait de s’établir prochainement à son compte comme menuisier. « Il a toujours fait ce qu’il aimait. Il adorait ses bêtes, il avait ça dans le sang, les vaches, une vraie passion ! » « Un garçon poli, gentil, charismatique, enfantin par moments, mais très joyeux. Il adorait faire la fête », abonde encore Sophie.
Sous contrôle judiciaire après l’incendie d’une grange
Jamais Lucas n’a montré le moindre signe de tourments intérieurs. La veille encore de cette soirée tragique, Romain, Sophie et Lucas étaient ensemble pour fêter ses 21 ans, et ses récents diplômes, notamment un brevet professionnel de « responsable d’exploitation agricole ».
« On était une vingtaine. On a joué aux cartes, bu l’apéro… Il était bien, joyeux, comme d’habitude ». Mille fois depuis la bande s’est refait le film de la soirée. « Personne n’a rien vu… » se désole Romain. Le samedi, Lucas a proposé au couple de l’accompagner à La Charrette, mais ils ont décliné. « C’est la dernière fois qu’on a eu de ses nouvelles », dit Sophie.
Pas plus n’ont-ils compris pourquoi Lucas s’en serait pris à Justine, dont il n’avait jamais parlé et qu’ils ne connaissaient d’ailleurs pas eux-mêmes. « Il aimait plaire et charmer », convient Sophie. « Mais si une femme ne voulait pas, il ne forçait jamais », assure-t-elle. Lucas venait de se séparer de sa petite amie, « en bons termes », dit-elle.
Il y a pourtant une autre facette qui se dévoile : Lucas avait incendié une grange volontairement en 2020 et s’était retrouvé derrière les barreaux. Le procureur de Limoges a confirmé que depuis sa libération, l’année dernière, il était sous contrôle judiciaire et qu’il avait toujours jusqu’ici respecté ses obligations.
Le lendemain du crime, il assiste à un match de foot
Cette première ombre sur son CV et sa personnalité trouve encore de l’écho lorsqu’on apprend que dimanche dernier, il s’est affiché en public pour suivre un match de l’équipe de Beynat face à Saint-Jal, quelques heures seulement après avoir tué et enterré Justine.
« Il a effectivement assisté au match en tant que spectateur. Je lui ai serré la main, sans rien remarquer. Mais c’était très rapide, j’étais concentré sur le match. Aujourd’hui on est tous atterrés. Chacun reste chez soi. On laisse passer l’orage », termine le président. Le maire de la commune a même décidé jeudi soir d’installer une cellule d’aide psychologique dans le village tant l’onde de choc locale est forte.
« Il a toujours été un peu bizarre », assure une habitante, loin de s’imaginer, tout de même, qu’il puisse être à l’origine de ce crime. « Il avait un côté très impulsif. Il pouvait être sympathique, gentil. On pouvait discuter avec lui. Et puis, parfois, il fonçait sur les autres pour les renverser, où leur donnait un coup de poing », se souvient une autre personne qui encadrait les jeunes au judo. « Au collège de Beynat, ce n’était plus tenable. Il a ensuite été changé d’établissement. »
Dans cette commune de 1 300 habitants, entourée de forêts de châtaigniers, la nouvelle a ébranlé les familles qui se connaissent depuis toujours. On se côtoie au centre-bourg, on prend un café à la croisée de Beynat, un bar-tabac sur la place.
« Justine se laissait porter par la vie »
Qu’ils habitent dans le département du Lot, comme Justine Vayrac, ou non loin, en Corrèze, à Beynat, comme le suspect, les jeunes ont aussi l’habitude de prendre leur voiture pour sortir, notamment à la Charrette, à Brive, à une vingtaine de kilomètres. « On y allait très souvent », reconnaît un ami de Justine Vayrac. « Elle fait confiance aux gens », témoignait la mère de la jeune fille, juste après sa disparition.
Depuis l’annonce de la découverte de traces de sang dans la voiture de Lucas L. et à son domicile, il n’y avait guère de doute quant à l’issue de l’affaire. Mais personne n’osait vraiment y croire. « Aujourd’hui, c’est l’incompréhension. Qu’est-ce qui est passé dans la tête de ce mec pour faire ça ? » questionne Vincent.
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Le soir des faits, ce travailleur de nuit avait décidé de ne pas se rendre à La Charrette. Mais, comme souvent, il avait accueilli la jeune femme chez lui avant qu’elle ne parte en soirée. « On était très proche et elle est venue se préparer à la maison avant de sortir. Justine était la première à vouloir sortir pour aller danser. C’était une très jolie fille, très attirante. Quand on la croisait, on ne restait pas indifférent, elle était charismatique et savait s’imposer, raconte-t-il. On s’était rencontrés il y a un an au bar le Local, avenue de Paris, à Brive. C’est très vite devenu une histoire amicale forte. Elle avait tenté plusieurs boulots, sans succès et était en année sabbatique. Elle se laissait porter par la vie. »
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