Elodie Kulik
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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: AFFAIRES RÉSOLUES .... ou presque
affaires TROADEC, DAVAL, Anaïs G, WISSEM, Lucas T., Sophie Narme
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Re: Elodie Kulik
JM a écrit:Bonjour,
si cet enregistrement ne vaut rien pour les experts, il est étonnant que WB se soit reconnu lui même avant de comprendre le piège et de se retracter.
Le loustic à aussi tenté de corrompre un témoin, mais ce qui, je le crois, va peser lourd sur sa tronche, c'est le témoignage de la dame qu'il a suivi avec le break. . .Tant mieux si WB pense s'en sortir, car il se fracassera de plus haut quand la sentence tombera. On appelle ca la torture par l'espérance.
Cordialement,
Bonjour,
D'ailleurs, son "on dirait ma voix" est assez invraisemblable, surtout qu'à cette époque, l'appel aux pompiers était déjà connu. Il n'a pas dû faire le lien assez rapidement.
S'agissant des experts, j'avais crû comprendre qu'il y avait eu des rivalités internes concernant cet enregistrement...
Enfin, j'espère que vous aurez raison au moment du verdict ! Et qu'il ne nous refera pas le coup de la tentative de suicide...
Mélodie
Re: Elodie Kulik
Je ne comprends pas pourquoi WB a été remis en liberté conditionnelle en Septembre 2020 après 2 refus successifs par la chambre de l'instruction d'Amiens en Février 2020 puis celle de Douai en Juillet 2020.
joey94
Re: Elodie Kulik
Et aujourd'hui, au tribunal, certains proches comme l'ex-femme de Wiard sont encore catégoriques : ils reconnaissent la voix de Bardon. Mais bon, ça sent un peu l'acquittement, c'est vrai. S'il pouvait y avoir un coup de théâtre...
Il n'y a pas non plus d'éléments nouveaux par rapport à la première instance. On peut également être optimiste et penser que le verdict sera le même.
Aujourd'hui il passe tout de même un mauvais quart d'heure (tweets via Marie-Gaëtane Comte qui couvre le procès pour France Bleu Picardie)
Quand il a entendu l’enregistrement la première fois, il a dit avoir reconnu la voix de Willy Bardon. Aujourd’hui il explique qu’il a subi la pression des gendarmes. «Ils m’ont mis un nom dans la tête et je leur ai donné et j’ai été soulagé, ils m’ont laissé tranquille après. »
« Vous faites partie du comité de soutien de Willy Bardon? » demande la partie civile. « Oui ».
« Alors si les gendarmes vous ont mis la pression pourquoi en sortant de la garde à vue, vous dites au téléphone à votre compagne, à celle de Willy Bardon et au frère de l’accusé que vous avez reconnu sa voix ? » insiste la PC.
« Il n’y avait pas de gendarme derrière vous avec un bâton en train de vous crier dessus quand vous étiez au téléphone ? » « Non ».
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Pour essayer de voir ce qui s’est passé on visualise la vidéo de la confrontation entre Willy Bardon et le témoin qui date de janvier 2013. On voit les deux hommes assis côte à côte et menottés.
Le témoin redit avoir reconnu la voix de Willy #Bardon. Il pleure et dit « c’est flagrant, j’ai écouté j’ai demandé qu’on arrête ça m’a fait une grosse boule. Ça m’arrache le cœur mais c’est lui. »
Willy Bardon se défend « c’est pas moi je n’ai pas fait ça. Je vais partir en prison là. On dirait ma voix mais c’est pas moi je te promets ! »
« Si tu sais quelque chose il faut le dire. Y a que toi qui peut le savoir » répète le témoin. « J’ai pleins de défauts mais pas ça. Ce n’est pas moi je m’en souviendrai quand même, c’est très grave ça » répond Willy Bardon.
Raph_
Re: Elodie Kulik
Bardon parlant de Monsieur Kulik, si digne et qui perdu 3 enfants et sa femme par suicide suite à cet acte atroce. Via Tony Poulain pour le Courrier Picard :
"On est en 2014. WB est très énervé contre la juge d'instruction. "Elle doit baiser avec le père Kulik. Elle doit se faire sodomiser par lui. J'espère qu'on est sur écoute". Qu'il se rassure, il l'était, ce qui lui vaut le rappel de cet exploit en audience."
"On est en 2014. WB est très énervé contre la juge d'instruction. "Elle doit baiser avec le père Kulik. Elle doit se faire sodomiser par lui. J'espère qu'on est sur écoute". Qu'il se rassure, il l'était, ce qui lui vaut le rappel de cet exploit en audience."
Raph_
Re: Elodie Kulik
Procès Kulik : l’enregistrement crucial divise toujours les témoins
L’appel aux pompiers de la jeune banquière passé juste avant sa mort, en janvier 2002, a été diffusé à plusieurs témoins qui y avaient reconnu - ou non - la voix de Willy Bardon. Devant la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel pour ce crime atroce, ils ont campé sur leurs positions.
Des casques audio s’échappent, à intervalles réguliers, les cris déchirants d’Elodie Kulik. Mêmes étouffés, les sanglots de la jeune banquière provoquent à chaque écoute dans la salle un même effroi, l’espoir - vain - que l’histoire pourrait se terminer autrement. Et le sentiment irrépressible que se cache quelque part dans cette bande de qualité médiocre un bruit, un mot, un accent, la clé de l’énigme.
Ces 26 secondes d’enregistrement, l’appel aux pompiers qu’Elodie passe alors qu’elle vient de faire une sortie de route et qu’elle fait face à ses bourreaux, cette nuit du 10 au 11 janvier 2002, c’est l’élément-clé de ce dossier. Sa dernière preuve de vie, mais aussi la pièce à conviction qui permet, selon l’accusation, de confondre Willy Bardon.
Ce jeudi, la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel, a commencé à entendre les témoins qui ont reconnu - ou pas - l’accusé sur cette bande, lorsque l’enquête a rebondi, dix ans plus tard : en 2012 l’ADN avait fini par désigner Grégory Wiart, un homme décédé entre-temps… et un copain de Bardon, soupçonné d’être ce deuxième homme que l’on perçoit en fond sonore. En première instance à Amiens en décembre 2019, six personnes avaient affirmé qu’il s’agissait de sa voix. Il avait alors été condamné à trente ans de prison.
A chaque témoin, le supplice d’Elodie repassé en boucle
A chaque témoin, la cour d’assises se fige et écoute, casque vissé aux oreilles, la supplique d’Élodie. « Vous avez reconnu quelqu’un ? », questionne la présidente. Il y a ceux qui sont sûrs, comme Katy D., l’ex-compagne de Wiart. « Je peux me tromper sur beaucoup de choses mais pas sur ça, je reconnais son parlé », assure-t-elle au sujet de l’accusé. À l’inverse, pour Jessica N., proche du couple Bardon, la bande est « inaudible ». « J’entends une voix derrière mais je peux pas reconnaître ».
Il y a ceux qui hésitent, comme René-Jean Bardon, son frère. Il concède des « intonations », un « accent picard » mais sans plus. Cet autre homme, qui a toujours reconnu Willy Bardon, et vient désormais dire, agacé : « Mais c’est pas la même bande ! » Six écoutes plus tard - on lui passe diverses versions, « nettoyées » par les experts - et le voilà revenu à sa première impression. « Oui, là, oui ». Puis le meilleur copain, qui finit par répéter ce qu’il a toujours dit : « la voix de Willy monte plus dans les aigus ».
Tour à tour, les avocats de la partie civile ou de la défense s’échinent à démontrer leur partialité : liens d’amitié ou de famille d’un côté, pressions des gendarmes de l’autre, voire un intérêt à mentir pour Katy D., dont l’attitude ambiguë en 2002, et son ADN retrouvé sur la scène de crime posent question.
« J’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! »
Et puis, il y a Romuald J., le neveu de Willy Bardon, qui, pour avoir été élevé sous le même toit, le considère comme son « frangin ». En garde à vue, il avait formellement identifié sa voix. À l’issue de celle-ci, dans une vidéo projetée à l’audience où les deux hommes apparaissent côte à côte, menottés, il lui annonce : « j’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! » « Romu, c’est pas moi, je te jure ! », lui répond Willy Bardon, visage défait. « C’est ta voix pourtant ! » « On dirait ma voix, je dis pas le contraire, mais c’est pas moi », proteste l’accusé. « Tu peux pas cacher un truc comme ça, faut assumer. Ça m’arrache le cœur mais c’est comme ça », poursuit Romuald J. en larmes.
Amené à confirmer ses dires devant un expert - dont les travaux ont été largement discrédités - Romuald J. avait ensuite fait volte-face. Il explique aujourd’hui avoir été influencé par les gendarmes, alors que lui-même était placé en garde à vue. « Les questions c’était Willy Bardon, Willy Bardon, Willy Bardon. J’avais que ce nom-là en tête, alors c’est le nom qui est sorti », explique-t-il désormais, comme il l’avait au premier procès. Me Gabriel Dumenil, en défense, tente de le faire développer. Romuald J. invoque le « coup de pression » des enquêteurs, qui lui ont affirmé que son ADN se trouvait sur place, l’expertise biaisée… « Je suis pas là pour le défendre, je veux savoir la vérité », assure-t-il, disant s’être trompé de bonne foi. Et ne plus reconnaître quiconque.
Mais Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik, ne croit pas à la sincérité de son revirement. Et cite des écoutes téléphoniques troublantes, dans lesquelles Romuald J. explique avoir reconnu « à 100 %, à 200 % » la voix lors de l’expertise. « Là, vous n’étiez pas en garde à vue, vous n’aviez pas la pression des gendarmes ! » A la barre, l’homme s’empêtre dans ses explications, mélange la bande sonore et une autre, un exercice de reconnaissance vocale. « Et chez la juge d’instruction, enfonce l’avocat, vous dites’ça ressemble fortement’ ! Et aujourd’hui vous dites que ça ressemble à rien… ? ».
L’avocat suggère qu’il a pu être influencé, être pris dans un conflit de loyauté. Romuald J. est bien obligé de le reconnaître : « Willy m’a reproché d’avoir dit que c’était sa voix ». « Mais à l’époque, vous disiez au téléphone’franchement c’est sa voix’’je reconnais à 100 %’ ! », enfonce encore l’avocat. Comme un gamin pris en faute, le témoin se raccroche à ses explications, et répète, provoquant des soupirs chez les soutiens de la famille Kulik : « Je me suis trompé ».
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L’appel aux pompiers de la jeune banquière passé juste avant sa mort, en janvier 2002, a été diffusé à plusieurs témoins qui y avaient reconnu - ou non - la voix de Willy Bardon. Devant la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel pour ce crime atroce, ils ont campé sur leurs positions.
Des casques audio s’échappent, à intervalles réguliers, les cris déchirants d’Elodie Kulik. Mêmes étouffés, les sanglots de la jeune banquière provoquent à chaque écoute dans la salle un même effroi, l’espoir - vain - que l’histoire pourrait se terminer autrement. Et le sentiment irrépressible que se cache quelque part dans cette bande de qualité médiocre un bruit, un mot, un accent, la clé de l’énigme.
Ces 26 secondes d’enregistrement, l’appel aux pompiers qu’Elodie passe alors qu’elle vient de faire une sortie de route et qu’elle fait face à ses bourreaux, cette nuit du 10 au 11 janvier 2002, c’est l’élément-clé de ce dossier. Sa dernière preuve de vie, mais aussi la pièce à conviction qui permet, selon l’accusation, de confondre Willy Bardon.
Ce jeudi, la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel, a commencé à entendre les témoins qui ont reconnu - ou pas - l’accusé sur cette bande, lorsque l’enquête a rebondi, dix ans plus tard : en 2012 l’ADN avait fini par désigner Grégory Wiart, un homme décédé entre-temps… et un copain de Bardon, soupçonné d’être ce deuxième homme que l’on perçoit en fond sonore. En première instance à Amiens en décembre 2019, six personnes avaient affirmé qu’il s’agissait de sa voix. Il avait alors été condamné à trente ans de prison.
A chaque témoin, le supplice d’Elodie repassé en boucle
A chaque témoin, la cour d’assises se fige et écoute, casque vissé aux oreilles, la supplique d’Élodie. « Vous avez reconnu quelqu’un ? », questionne la présidente. Il y a ceux qui sont sûrs, comme Katy D., l’ex-compagne de Wiart. « Je peux me tromper sur beaucoup de choses mais pas sur ça, je reconnais son parlé », assure-t-elle au sujet de l’accusé. À l’inverse, pour Jessica N., proche du couple Bardon, la bande est « inaudible ». « J’entends une voix derrière mais je peux pas reconnaître ».
Il y a ceux qui hésitent, comme René-Jean Bardon, son frère. Il concède des « intonations », un « accent picard » mais sans plus. Cet autre homme, qui a toujours reconnu Willy Bardon, et vient désormais dire, agacé : « Mais c’est pas la même bande ! » Six écoutes plus tard - on lui passe diverses versions, « nettoyées » par les experts - et le voilà revenu à sa première impression. « Oui, là, oui ». Puis le meilleur copain, qui finit par répéter ce qu’il a toujours dit : « la voix de Willy monte plus dans les aigus ».
Tour à tour, les avocats de la partie civile ou de la défense s’échinent à démontrer leur partialité : liens d’amitié ou de famille d’un côté, pressions des gendarmes de l’autre, voire un intérêt à mentir pour Katy D., dont l’attitude ambiguë en 2002, et son ADN retrouvé sur la scène de crime posent question.
« J’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! »
Et puis, il y a Romuald J., le neveu de Willy Bardon, qui, pour avoir été élevé sous le même toit, le considère comme son « frangin ». En garde à vue, il avait formellement identifié sa voix. À l’issue de celle-ci, dans une vidéo projetée à l’audience où les deux hommes apparaissent côte à côte, menottés, il lui annonce : « j’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! » « Romu, c’est pas moi, je te jure ! », lui répond Willy Bardon, visage défait. « C’est ta voix pourtant ! » « On dirait ma voix, je dis pas le contraire, mais c’est pas moi », proteste l’accusé. « Tu peux pas cacher un truc comme ça, faut assumer. Ça m’arrache le cœur mais c’est comme ça », poursuit Romuald J. en larmes.
Amené à confirmer ses dires devant un expert - dont les travaux ont été largement discrédités - Romuald J. avait ensuite fait volte-face. Il explique aujourd’hui avoir été influencé par les gendarmes, alors que lui-même était placé en garde à vue. « Les questions c’était Willy Bardon, Willy Bardon, Willy Bardon. J’avais que ce nom-là en tête, alors c’est le nom qui est sorti », explique-t-il désormais, comme il l’avait au premier procès. Me Gabriel Dumenil, en défense, tente de le faire développer. Romuald J. invoque le « coup de pression » des enquêteurs, qui lui ont affirmé que son ADN se trouvait sur place, l’expertise biaisée… « Je suis pas là pour le défendre, je veux savoir la vérité », assure-t-il, disant s’être trompé de bonne foi. Et ne plus reconnaître quiconque.
Mais Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik, ne croit pas à la sincérité de son revirement. Et cite des écoutes téléphoniques troublantes, dans lesquelles Romuald J. explique avoir reconnu « à 100 %, à 200 % » la voix lors de l’expertise. « Là, vous n’étiez pas en garde à vue, vous n’aviez pas la pression des gendarmes ! » A la barre, l’homme s’empêtre dans ses explications, mélange la bande sonore et une autre, un exercice de reconnaissance vocale. « Et chez la juge d’instruction, enfonce l’avocat, vous dites’ça ressemble fortement’ ! Et aujourd’hui vous dites que ça ressemble à rien… ? ».
L’avocat suggère qu’il a pu être influencé, être pris dans un conflit de loyauté. Romuald J. est bien obligé de le reconnaître : « Willy m’a reproché d’avoir dit que c’était sa voix ». « Mais à l’époque, vous disiez au téléphone’franchement c’est sa voix’’je reconnais à 100 %’ ! », enfonce encore l’avocat. Comme un gamin pris en faute, le témoin se raccroche à ses explications, et répète, provoquant des soupirs chez les soutiens de la famille Kulik : « Je me suis trompé ».
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Invité- Invité
Re: Elodie Kulik
Tristaaan a écrit:Procès Kulik : l’enregistrement crucial divise toujours les témoins
L’appel aux pompiers de la jeune banquière passé juste avant sa mort, en janvier 2002, a été diffusé à plusieurs témoins qui y avaient reconnu - ou non - la voix de Willy Bardon. Devant la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel pour ce crime atroce, ils ont campé sur leurs positions.
Des casques audio s’échappent, à intervalles réguliers, les cris déchirants d’Elodie Kulik. Mêmes étouffés, les sanglots de la jeune banquière provoquent à chaque écoute dans la salle un même effroi, l’espoir - vain - que l’histoire pourrait se terminer autrement. Et le sentiment irrépressible que se cache quelque part dans cette bande de qualité médiocre un bruit, un mot, un accent, la clé de l’énigme.
Ces 26 secondes d’enregistrement, l’appel aux pompiers qu’Elodie passe alors qu’elle vient de faire une sortie de route et qu’elle fait face à ses bourreaux, cette nuit du 10 au 11 janvier 2002, c’est l’élément-clé de ce dossier. Sa dernière preuve de vie, mais aussi la pièce à conviction qui permet, selon l’accusation, de confondre Willy Bardon.
Ce jeudi, la cour d’assises du Nord, qui le juge en appel, a commencé à entendre les témoins qui ont reconnu - ou pas - l’accusé sur cette bande, lorsque l’enquête a rebondi, dix ans plus tard : en 2012 l’ADN avait fini par désigner Grégory Wiart, un homme décédé entre-temps… et un copain de Bardon, soupçonné d’être ce deuxième homme que l’on perçoit en fond sonore. En première instance à Amiens en décembre 2019, six personnes avaient affirmé qu’il s’agissait de sa voix. Il avait alors été condamné à trente ans de prison.
A chaque témoin, le supplice d’Elodie repassé en boucle
A chaque témoin, la cour d’assises se fige et écoute, casque vissé aux oreilles, la supplique d’Élodie. « Vous avez reconnu quelqu’un ? », questionne la présidente. Il y a ceux qui sont sûrs, comme Katy D., l’ex-compagne de Wiart. « Je peux me tromper sur beaucoup de choses mais pas sur ça, je reconnais son parlé », assure-t-elle au sujet de l’accusé. À l’inverse, pour Jessica N., proche du couple Bardon, la bande est « inaudible ». « J’entends une voix derrière mais je peux pas reconnaître ».
Il y a ceux qui hésitent, comme René-Jean Bardon, son frère. Il concède des « intonations », un « accent picard » mais sans plus. Cet autre homme, qui a toujours reconnu Willy Bardon, et vient désormais dire, agacé : « Mais c’est pas la même bande ! » Six écoutes plus tard - on lui passe diverses versions, « nettoyées » par les experts - et le voilà revenu à sa première impression. « Oui, là, oui ». Puis le meilleur copain, qui finit par répéter ce qu’il a toujours dit : « la voix de Willy monte plus dans les aigus ».
Tour à tour, les avocats de la partie civile ou de la défense s’échinent à démontrer leur partialité : liens d’amitié ou de famille d’un côté, pressions des gendarmes de l’autre, voire un intérêt à mentir pour Katy D., dont l’attitude ambiguë en 2002, et son ADN retrouvé sur la scène de crime posent question.
« J’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! »
Et puis, il y a Romuald J., le neveu de Willy Bardon, qui, pour avoir été élevé sous le même toit, le considère comme son « frangin ». En garde à vue, il avait formellement identifié sa voix. À l’issue de celle-ci, dans une vidéo projetée à l’audience où les deux hommes apparaissent côte à côte, menottés, il lui annonce : « j’ai écouté trois fois la bande, c’est toi ! » « Romu, c’est pas moi, je te jure ! », lui répond Willy Bardon, visage défait. « C’est ta voix pourtant ! » « On dirait ma voix, je dis pas le contraire, mais c’est pas moi », proteste l’accusé. « Tu peux pas cacher un truc comme ça, faut assumer. Ça m’arrache le cœur mais c’est comme ça », poursuit Romuald J. en larmes.
Amené à confirmer ses dires devant un expert - dont les travaux ont été largement discrédités - Romuald J. avait ensuite fait volte-face. Il explique aujourd’hui avoir été influencé par les gendarmes, alors que lui-même était placé en garde à vue. « Les questions c’était Willy Bardon, Willy Bardon, Willy Bardon. J’avais que ce nom-là en tête, alors c’est le nom qui est sorti », explique-t-il désormais, comme il l’avait au premier procès. Me Gabriel Dumenil, en défense, tente de le faire développer. Romuald J. invoque le « coup de pression » des enquêteurs, qui lui ont affirmé que son ADN se trouvait sur place, l’expertise biaisée… « Je suis pas là pour le défendre, je veux savoir la vérité », assure-t-il, disant s’être trompé de bonne foi. Et ne plus reconnaître quiconque.
Mais Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik, ne croit pas à la sincérité de son revirement. Et cite des écoutes téléphoniques troublantes, dans lesquelles Romuald J. explique avoir reconnu « à 100 %, à 200 % » la voix lors de l’expertise. « Là, vous n’étiez pas en garde à vue, vous n’aviez pas la pression des gendarmes ! » A la barre, l’homme s’empêtre dans ses explications, mélange la bande sonore et une autre, un exercice de reconnaissance vocale. « Et chez la juge d’instruction, enfonce l’avocat, vous dites’ça ressemble fortement’ ! Et aujourd’hui vous dites que ça ressemble à rien… ? ».
L’avocat suggère qu’il a pu être influencé, être pris dans un conflit de loyauté. Romuald J. est bien obligé de le reconnaître : « Willy m’a reproché d’avoir dit que c’était sa voix ». « Mais à l’époque, vous disiez au téléphone’franchement c’est sa voix’’je reconnais à 100 %’ ! », enfonce encore l’avocat. Comme un gamin pris en faute, le témoin se raccroche à ses explications, et répète, provoquant des soupirs chez les soutiens de la famille Kulik : « Je me suis trompé ».
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La sensation que j'ai se confirme à la lecture de cet article du Parisien (journal qui lui est pourtant toujours très favorable dans ses compte-rendus jusqu'ici), la journée n'a pas été bonne pour Bardon. Demain suite de la reconnaissance vocale par d'autres témoins.
Raph_
Re: Elodie Kulik
JM a écrit:Bonjour,
si cet enregistrement ne vaut rien pour les experts, il est étonnant que WB se soit reconnu lui même avant de comprendre le piège et de se retracter.
Le loustic à aussi tenté de corrompre un témoin, mais ce qui, je le crois, va peser lourd sur sa tronche, c'est le témoignage de la dame qu'il a suivi avec le break. . .Tant mieux si WB pense s'en sortir, car il se fracassera de plus haut quand la sentence tombera. On appelle ca la torture par l'espérance.
Cordialement,
Le témoignage de cette dame est-il seulement prévu ? En effet il pourrait être le point de bascule.
Raph_
Re: Elodie Kulik
-Raph_ a écrit:
La sensation que j'ai se confirme à la lecture de cet article du Parisien (journal qui lui est pourtant toujours très favorable dans ses compte-rendus jusqu'ici), la journée n'a pas été bonne pour Bardon. Demain suite de la reconnaissance vocale par d'autres témoins.
Ah bon ? J'aurais tendance à penser le contraire, du fait de l'imbroglio avec la bande sonore.
Invité- Invité
Re: Elodie Kulik
Tristaaan a écrit:-Raph_ a écrit:
La sensation que j'ai se confirme à la lecture de cet article du Parisien (journal qui lui est pourtant toujours très favorable dans ses compte-rendus jusqu'ici), la journée n'a pas été bonne pour Bardon. Demain suite de la reconnaissance vocale par d'autres témoins.
Ah bon ? J'aurais tendance à penser le contraire, du fait de l'imbroglio avec la bande sonore.
Je trouve ce moment-là particulièrement défavorable pour Bardon :
Romuald J. explique aujourd’hui avoir été influencé par les gendarmes, alors que lui-même était placé en garde à vue. « Les questions c’était Willy Bardon, Willy Bardon, Willy Bardon. J’avais que ce nom-là en tête, alors c’est le nom qui est sorti », explique-t-il désormais, comme il l’avait au premier procès. Me Gabriel Dumenil, en défense, tente de le faire développer. Romuald J. invoque le « coup de pression » des enquêteurs, qui lui ont affirmé que son ADN se trouvait sur place, l’expertise biaisée… « Je suis pas là pour le défendre, je veux savoir la vérité », assure-t-il, disant s’être trompé de bonne foi. Et ne plus reconnaître quiconque.
Mais Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik, ne croit pas à la sincérité de son revirement. Et cite des écoutes téléphoniques troublantes, dans lesquelles Romuald J. explique avoir reconnu « à 100 %, à 200 % » la voix lors de l’expertise. « Là, vous n’étiez pas en garde à vue, vous n’aviez pas la pression des gendarmes ! » A la barre, l’homme s’empêtre dans ses explications, mélange la bande sonore et une autre, un exercice de reconnaissance vocale. « Et chez la juge d’instruction, enfonce l’avocat, vous dites’ça ressemble fortement’ ! Et aujourd’hui vous dites que ça ressemble à rien… ? ».
L’avocat suggère qu’il a pu être influencé, être pris dans un conflit de loyauté. Romuald J. est bien obligé de le reconnaître : « Willy m’a reproché d’avoir dit que c’était sa voix ». « Mais à l’époque, vous disiez au téléphone’franchement c’est sa voix’’je reconnais à 100 %’ ! », enfonce encore l’avocat. Comme un gamin pris en faute, le témoin se raccroche à ses explications, et répète, provoquant des soupirs chez les soutiens de la famille Kulik : « Je me suis trompé ».
Raph_
Re: Elodie Kulik
D'accord merci du compte-rendu.
Le verdict est prévu pour quand ?!
C'est le procès de la dernière chance pour Willy Bardon ?!
Le verdict est prévu pour quand ?!
C'est le procès de la dernière chance pour Willy Bardon ?!
Invité- Invité
Re: Elodie Kulik
On en revient une nouvelle fois au climat de terreur que semble imposer Willy Bardon autour des témoins :
Avec les questions posées par la PC on comprend qu’il se serait senti menacé. Apparemment l’accusé lui en voulait d’avoir reconnu sa voix : « je n’étais pas le seul. J’ai prévenu ma famille. Si il m’arrive quelque chose qu’ils sachent pourquoi en m’enterrant. » (via Marie-Gaétane Comte, France Bleu Picardie)
Affirme que Frédéric (copain de WB entendu hier) l’a ainsi menacé : « Avec kiki, vous êtes la cible, on va vous mettre une balle » kiki c’est Christophe l’ancien apprenti de Wiart. (via Tony Poulain, Le courrier Picard)
Quant à ses paroles, elles résonnent particulièrement quand on connaît le sort réservé à Elodie :
Pendant sa garde à vue il a évoqué une fois où il était avec l’accusé. Willy Bardon voulait retirer de l’argent. Ça n’a pas marché et il a insulté le distributeur « espèce de putain rends moi ma carte, je vais te violer, te tuer et te brûler. » (via Marie-Gaétane Comte, France Bleu Picardie)
Avec les questions posées par la PC on comprend qu’il se serait senti menacé. Apparemment l’accusé lui en voulait d’avoir reconnu sa voix : « je n’étais pas le seul. J’ai prévenu ma famille. Si il m’arrive quelque chose qu’ils sachent pourquoi en m’enterrant. » (via Marie-Gaétane Comte, France Bleu Picardie)
Affirme que Frédéric (copain de WB entendu hier) l’a ainsi menacé : « Avec kiki, vous êtes la cible, on va vous mettre une balle » kiki c’est Christophe l’ancien apprenti de Wiart. (via Tony Poulain, Le courrier Picard)
Quant à ses paroles, elles résonnent particulièrement quand on connaît le sort réservé à Elodie :
Pendant sa garde à vue il a évoqué une fois où il était avec l’accusé. Willy Bardon voulait retirer de l’argent. Ça n’a pas marché et il a insulté le distributeur « espèce de putain rends moi ma carte, je vais te violer, te tuer et te brûler. » (via Marie-Gaétane Comte, France Bleu Picardie)
Raph_
Re: Elodie Kulik
Tristaaan a écrit:D'accord merci du compte-rendu.
Le verdict est prévu pour quand ?!
C'est le procès de la dernière chance pour Willy Bardon ?!
Le procès dure jusqu'au 2 juillet donc je pense que le verdict sera rendu vendredi prochain.
Raph_
Re: Elodie Kulik
-Raph_ a écrit:Tristaaan a écrit:D'accord merci du compte-rendu.
Le verdict est prévu pour quand ?!
C'est le procès de la dernière chance pour Willy Bardon ?!
Le procès dure jusqu'au 2 juillet donc je pense que le verdict sera rendu vendredi prochain.
Putain ! C'est extraordinairement long.
En même temps vu la barbarie des faits et les complexités des charges à l'encontre de Willy Bardon.
Dernière question : Willy Bardon rentre chez lui après les journées d'audience ?
Invité- Invité
Re: Elodie Kulik
Tristaaan a écrit:-Raph_ a écrit:Tristaaan a écrit:D'accord merci du compte-rendu.
Le verdict est prévu pour quand ?!
C'est le procès de la dernière chance pour Willy Bardon ?!
Le procès dure jusqu'au 2 juillet donc je pense que le verdict sera rendu vendredi prochain.
Putain ! C'est extraordinairement long.
En même temps vu la barbarie des faits et les complexités des charges à l'encontre de Willy Bardon.
Dernière question : Willy Bardon rentre chez lui après les journées d'audience ?
Il rentre en prison depuis qu'il n'a pas respecté sa liberté conditionnelle en allant rencontrer un témoin ami.
Je ne comprends pas du tout comment il a pu obtenir une liberté conditionnelle avant son procès.
Dernière édition par joey94 le Ven 25 Juin 2021 - 11:48, édité 1 fois
joey94
Re: Elodie Kulik
D'accord, cela lui évitera de menacer ou soudoyer les témoins qui ont reconnu sa voix sur la bande sonore.
Invité- Invité
Re: Elodie Kulik
Trois témoins cités ce matin. L'un trouve que ça ressemble à la voix de Bardon et les deux autres sont affirmatifs et ont formellement reconnu sa voix :
Premier témoin : Une fois qu’il a écouté au casque l’enregistrement sonore, il parle « d’air de la voix, ça ressemble à Willy Bardon, je ne suis pas sure à 100%. Ça ressemble à sa façon de parler. »
Deuxième témoin : La cour lui fait écouter à nouveau. Elle met le casque, on entend les cris de la victime à travers les écouteurs..26 secondes..elle les retire et dis très émue « ouais je l’ai reconnu…c’est dur…ça va aller » elle s’assoit et sanglote.
Troisième témoin : En écoutant l’appel il déclare : « je reconnais Willy, je reconnais toujours avec la même douleur. »
A noter également l'hypothèse émise par ce dernier témoin :
Et il continue: « si il a toujours pas craché c’est parce qu’il protège quelqu’un. On a des doutes sur son neveu (son frère de lait que WB considère comme son petit frère entendu hier). Il ne parle pas pour le protéger. »
(l'ensemble de ces extraits via Marie-Gaétane Comte pour France Bleu Picardie)
Premier témoin : Une fois qu’il a écouté au casque l’enregistrement sonore, il parle « d’air de la voix, ça ressemble à Willy Bardon, je ne suis pas sure à 100%. Ça ressemble à sa façon de parler. »
Deuxième témoin : La cour lui fait écouter à nouveau. Elle met le casque, on entend les cris de la victime à travers les écouteurs..26 secondes..elle les retire et dis très émue « ouais je l’ai reconnu…c’est dur…ça va aller » elle s’assoit et sanglote.
Troisième témoin : En écoutant l’appel il déclare : « je reconnais Willy, je reconnais toujours avec la même douleur. »
A noter également l'hypothèse émise par ce dernier témoin :
Et il continue: « si il a toujours pas craché c’est parce qu’il protège quelqu’un. On a des doutes sur son neveu (son frère de lait que WB considère comme son petit frère entendu hier). Il ne parle pas pour le protéger. »
(l'ensemble de ces extraits via Marie-Gaétane Comte pour France Bleu Picardie)
Raph_
Re: Elodie Kulik
Raph_ a écrit:Trois témoins cités ce matin. L'un trouve que ça ressemble à la voix de Bardon et les deux autres sont affirmatifs et ont formellement reconnu sa voix :
Premier témoin : Une fois qu’il a écouté au casque l’enregistrement sonore, il parle « d’air de la voix, ça ressemble à Willy Bardon, je ne suis pas sure à 100%. Ça ressemble à sa façon de parler. »
Deuxième témoin : La cour lui fait écouter à nouveau. Elle met le casque, on entend les cris de la victime à travers les écouteurs..26 secondes..elle les retire et dis très émue « ouais je l’ai reconnu…c’est dur…ça va aller » elle s’assoit et sanglote.
Troisième témoin : En écoutant l’appel il déclare : « je reconnais Willy, je reconnais toujours avec la même douleur. »
A noter également l'hypothèse émise par ce dernier témoin :
Et il continue: « si il a toujours pas craché c’est parce qu’il protège quelqu’un. On a des doutes sur son neveu (son frère de lait que WB considère comme son petit frère entendu hier). Il ne parle pas pour le protéger. »
(l'ensemble de ces extraits via Marie-Gaétane Comte pour France Bleu Picardie)
Il protège peut-être quelqu'un, mais je crois surtout qu'il ne parle pas pour avoir une chance d'être acquitté au bénéfice du doute... Il n'a pas l'air altruiste.
Mélodie
Re: Elodie Kulik
Mélodie a écrit:Raph_ a écrit:Trois témoins cités ce matin. L'un trouve que ça ressemble à la voix de Bardon et les deux autres sont affirmatifs et ont formellement reconnu sa voix :
Premier témoin : Une fois qu’il a écouté au casque l’enregistrement sonore, il parle « d’air de la voix, ça ressemble à Willy Bardon, je ne suis pas sure à 100%. Ça ressemble à sa façon de parler. »
Deuxième témoin : La cour lui fait écouter à nouveau. Elle met le casque, on entend les cris de la victime à travers les écouteurs..26 secondes..elle les retire et dis très émue « ouais je l’ai reconnu…c’est dur…ça va aller » elle s’assoit et sanglote.
Troisième témoin : En écoutant l’appel il déclare : « je reconnais Willy, je reconnais toujours avec la même douleur. »
A noter également l'hypothèse émise par ce dernier témoin :
Et il continue: « si il a toujours pas craché c’est parce qu’il protège quelqu’un. On a des doutes sur son neveu (son frère de lait que WB considère comme son petit frère entendu hier). Il ne parle pas pour le protéger. »
(l'ensemble de ces extraits via Marie-Gaétane Comte pour France Bleu Picardie)
Il protège peut-être quelqu'un, mais je crois surtout qu'il ne parle pas pour avoir une chance d'être acquitté au bénéfice du doute... Il n'a pas l'air altruiste.
Tout à fait d'accord avec vous.
Raph_
Re: Elodie Kulik
Les témoignages enfoncent Willy Bardon au 10ème jour de son procès en appel aux assises du nord. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Affaire Élodie Kulik: six témoins reconnaissent la voix de Willy Bardon
Une seule reconnaissance vocale ne vaudrait pas grand-chose en guise de charge contre l’accusé Willy Bardon. Quand elles s’accumulent, elles finissent par peser lourd. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Procès Kulik : ces écoutes et ces vingt-six secondes d’enregistrement qui cernent l’accusé Bardon [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Ce vendredi devant les jurés de la cour d’assises du Nord, plusieurs éléments sont venus alourdir les charges contre Willy Bardon.
Par Louise Colcombet, envoyée spéciale à Douai (Nord)
« Des airs », « un timbre », « un phrasé », « une tonalité »… La Cour d’assises du Nord a continué, ce vendredi, à explorer le champ lexical de la parole. Depuis trois jours, celle-ci s’est plongée dans la difficile analyse de l’appel aux pompiers passé par Elodie Kulik juste avant sa mort, dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002 dans la Somme. Une bande sonore de qualité médiocre, inexploitable au plan scientifique, ont longuement expliqué les experts mercredi. Mais une pièce à conviction essentielle car on y reconnaîtrait en arrière-plan la voix de Willy Bardon, preuve de son implication dans ce crime atroce.
Vendredi, le défilé des témoins ayant identifié – ou non – l’accusé sur cet enregistrement s’est poursuivi. Sans surprise, ceux-ci sont venus peu ou prou répéter ce qu’ils avaient déjà dit aux enquêteurs, à la juge d’instruction, et au premier procès à Amiens, qui s’était achevé le 6 décembre 2019 par la condamnation de Bardon à trente années de prison, et sa tentative de suicide en pleine cour d’assises.
L’occasion toutefois pour la partie civile et l’accusation, dans le ping-pong des questions, d’égrener quelques éléments à charge. Comme ce jour où Willy Bardon, s’énervant contre l’automate d’une pompe à essence à la voix féminine, s’était énervé en ces termes : « Elle fait chier, je vais la tuer, la violer, la brûler ! ». Une anecdote qui résonne avec l’horreur du crime, et avait pesé lourd en première instance, la cour d’assises l’ayant retenu comme élément dans ses motivations.
Il y a aussi ces interceptions téléphoniques, dont le contenu alourdit, par petites touches, la barque de Willy Bardon. En 2012, quand l’enquête rebondit grâce à l’identification post-mortem de Grégory Wiart via son ADN, les gendarmes « branchent » son entourage pour comprendre ce microcosme dans lequel tout le monde parle et se connaît… notamment Willy Bardon. Bien que se sachant écouté, il insulte copieusement gendarmes, témoins, la juge d’instruction et même Jacky Kulik dans des termes d’une grossièreté crasse. Lus à l’audience, les extraits ont suscité des « oh » de réprobation dans la salle.
Ces écoutes révèlent aussi qu’il s’est très tôt intéressé à l’enquête - il se transformait en « chaudron » avait dit un témoin, à peine évoquait-on l’affaire. Laurent B., un ancien ami, replace tout cela dans le contexte de l’époque. « Ben, avec les autres du club 4 x 4, on en parlait, forcément, mais… » « Mais Willy Bardon, c’est le seul qui appelle après votre audition pour savoir ce que les gendarmes ont demandé ? », complète Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik. « Oui, voilà ».
Restait enfin pour ces témoins, à réentendre la bande sonore. Un extrait de 26 secondes difficilement audibles, sur lequel on ne s’accorde pas sur la teneur des propos échangés. L’une des témoins a ainsi expliqué être certaine d’y percevoir un rot… « Vous ne l’entendez pas, vous ? ! », s’étonne-t-elle, stupéfaite d’être la seule.
«Ce que j’écoute, là, c’est la voix de Willy !»
Casque vissé aux oreilles et larmes aux yeux parfois, la majorité y a toutefois reconnu, ce vendredi, l’accusé. Me Gabriel Duménil, en défense, a beau rappeler dans quelles conditions – une garde à vue – la plupart ont été amenés à faire cette reconnaissance, les questions pressantes des gendarmes, les hésitations qui se muent en certitudes au fil des auditions, rien n’y fait. « Toute l’enquête a été orientée sur lui, assume Laurent B. Mais ce que j’écoute, là, dit-il en pointant le moniteur, c’est la voix de Willy ! »
Il y a aussi ceux qui avaient pensé reconnaître d’autres personnes sur cette bande – « mais les gendarmes m’ont dit que Romuald avait un alibi, alors j’ai laissé tomber », raconte ainsi un témoin… De quoi alimenter encore diverses rumeurs, livrées sans filtre à la barre. Pour Laurent B., par exemple, « s’il (NDLR : Willy Bardon) crache pas le morceau, c’est qu’il protège quelqu’un de sa famille ! », le fameux Romuald… Un homme entendu jeudi qui avait lui-même reconnu Willy Bardon, son oncle et « frangin », devant les gendarmes, avant de tourner casaque. Point d’hésitation pourtant chez Laurent B. sûr pour sa part « à 100 % », là où certains avaient concédé reconnaître des « airs » ou un parlé ». « Mais enfin s’il dit que c’est pas lui, ce ne serait pas possible qu’il soit innocent ? », finit par s’étrangler Me Duménil face au témoin. Laurent B., franchement agacé, le défie du regard : « Ah oui, mais alors pourquoi on l’entend ? »
Affaire Élodie Kulik: six témoins reconnaissent la voix de Willy Bardon
Une seule reconnaissance vocale ne vaudrait pas grand-chose en guise de charge contre l’accusé Willy Bardon. Quand elles s’accumulent, elles finissent par peser lourd. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Procès Kulik : ces écoutes et ces vingt-six secondes d’enregistrement qui cernent l’accusé Bardon [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Ce vendredi devant les jurés de la cour d’assises du Nord, plusieurs éléments sont venus alourdir les charges contre Willy Bardon.
Par Louise Colcombet, envoyée spéciale à Douai (Nord)
« Des airs », « un timbre », « un phrasé », « une tonalité »… La Cour d’assises du Nord a continué, ce vendredi, à explorer le champ lexical de la parole. Depuis trois jours, celle-ci s’est plongée dans la difficile analyse de l’appel aux pompiers passé par Elodie Kulik juste avant sa mort, dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002 dans la Somme. Une bande sonore de qualité médiocre, inexploitable au plan scientifique, ont longuement expliqué les experts mercredi. Mais une pièce à conviction essentielle car on y reconnaîtrait en arrière-plan la voix de Willy Bardon, preuve de son implication dans ce crime atroce.
Vendredi, le défilé des témoins ayant identifié – ou non – l’accusé sur cet enregistrement s’est poursuivi. Sans surprise, ceux-ci sont venus peu ou prou répéter ce qu’ils avaient déjà dit aux enquêteurs, à la juge d’instruction, et au premier procès à Amiens, qui s’était achevé le 6 décembre 2019 par la condamnation de Bardon à trente années de prison, et sa tentative de suicide en pleine cour d’assises.
L’occasion toutefois pour la partie civile et l’accusation, dans le ping-pong des questions, d’égrener quelques éléments à charge. Comme ce jour où Willy Bardon, s’énervant contre l’automate d’une pompe à essence à la voix féminine, s’était énervé en ces termes : « Elle fait chier, je vais la tuer, la violer, la brûler ! ». Une anecdote qui résonne avec l’horreur du crime, et avait pesé lourd en première instance, la cour d’assises l’ayant retenu comme élément dans ses motivations.
Il y a aussi ces interceptions téléphoniques, dont le contenu alourdit, par petites touches, la barque de Willy Bardon. En 2012, quand l’enquête rebondit grâce à l’identification post-mortem de Grégory Wiart via son ADN, les gendarmes « branchent » son entourage pour comprendre ce microcosme dans lequel tout le monde parle et se connaît… notamment Willy Bardon. Bien que se sachant écouté, il insulte copieusement gendarmes, témoins, la juge d’instruction et même Jacky Kulik dans des termes d’une grossièreté crasse. Lus à l’audience, les extraits ont suscité des « oh » de réprobation dans la salle.
Ces écoutes révèlent aussi qu’il s’est très tôt intéressé à l’enquête - il se transformait en « chaudron » avait dit un témoin, à peine évoquait-on l’affaire. Laurent B., un ancien ami, replace tout cela dans le contexte de l’époque. « Ben, avec les autres du club 4 x 4, on en parlait, forcément, mais… » « Mais Willy Bardon, c’est le seul qui appelle après votre audition pour savoir ce que les gendarmes ont demandé ? », complète Me Didier Seban, avocat du père et du frère d’Élodie Kulik. « Oui, voilà ».
Restait enfin pour ces témoins, à réentendre la bande sonore. Un extrait de 26 secondes difficilement audibles, sur lequel on ne s’accorde pas sur la teneur des propos échangés. L’une des témoins a ainsi expliqué être certaine d’y percevoir un rot… « Vous ne l’entendez pas, vous ? ! », s’étonne-t-elle, stupéfaite d’être la seule.
«Ce que j’écoute, là, c’est la voix de Willy !»
Casque vissé aux oreilles et larmes aux yeux parfois, la majorité y a toutefois reconnu, ce vendredi, l’accusé. Me Gabriel Duménil, en défense, a beau rappeler dans quelles conditions – une garde à vue – la plupart ont été amenés à faire cette reconnaissance, les questions pressantes des gendarmes, les hésitations qui se muent en certitudes au fil des auditions, rien n’y fait. « Toute l’enquête a été orientée sur lui, assume Laurent B. Mais ce que j’écoute, là, dit-il en pointant le moniteur, c’est la voix de Willy ! »
Il y a aussi ceux qui avaient pensé reconnaître d’autres personnes sur cette bande – « mais les gendarmes m’ont dit que Romuald avait un alibi, alors j’ai laissé tomber », raconte ainsi un témoin… De quoi alimenter encore diverses rumeurs, livrées sans filtre à la barre. Pour Laurent B., par exemple, « s’il (NDLR : Willy Bardon) crache pas le morceau, c’est qu’il protège quelqu’un de sa famille ! », le fameux Romuald… Un homme entendu jeudi qui avait lui-même reconnu Willy Bardon, son oncle et « frangin », devant les gendarmes, avant de tourner casaque. Point d’hésitation pourtant chez Laurent B. sûr pour sa part « à 100 % », là où certains avaient concédé reconnaître des « airs » ou un parlé ». « Mais enfin s’il dit que c’est pas lui, ce ne serait pas possible qu’il soit innocent ? », finit par s’étrangler Me Duménil face au témoin. Laurent B., franchement agacé, le défie du regard : « Ah oui, mais alors pourquoi on l’entend ? »
Raph_
Re: Elodie Kulik
Kassandra à écrit :
une majorité de témoins affirme avoir reconnu sa voix sur l'appel au secours d'Elodie Kulik
Salut Kassandra,
c'est à mon sens le plus important pour l'accusation, car la grande différence qu'il y a entre les experts et les proches, c'est que ces derniers, eux, connaissent la voix de WB.
Cordialement,
JM
Re: Elodie Kulik
Si WB dit qu'il est innocent et que ce n'est pas lui.
Alors a-t-il un alibi le soir du meurtre? Où était-il ? Avec qui ?
Alors a-t-il un alibi le soir du meurtre? Où était-il ? Avec qui ?
joey94
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