disparition de Cécile Vallin

https://podcasts.podinstall.com/rtl-lheure-du-crime/202205251330-lintegrale-la-disparition-de-cecile-valin.html

Bonsoir à tous,

En effet, même si elle semblait perturbée ce jour-là et que quelque chose semblait la tracasser, il ne faut pas occulter la possibilité de l'implication d'une tierce personne dans sa disparition.

Savez-vous si le curé en question à l'avoir vu est l'abbé Pierre Dufour? Pour ma part, je n'exclue pas cette hypothèse, car Cécile, d'après les photos qu'on a a disposition avait les cheveux courts et une coupe plutôt à la "garçonne". Le curé peut-il avoir été attiré justement ou l'avoir "confondue" avec un garçon?

Je pense pour ma part qu'il n'ont pas assez creusé cette piste...

Oui c'est bien lui.
Volkert Eckert a aussi été soupçonné.
Jean-Marc Reiser l'a aussi été mais a été disculpé car sa carte bancaire a été utilisée à Strasbourg. Vu les liens étroits qu'il entretient avec sa mère qui habite là-bas, j'espère que son alibi a été questionné.
Sur un autre topic je parlais de la possibilité que ça soit Yves Chatain. Je sais pas s'il habitait encore dans le Nord à ce moment-là mais Saint-Jean-de-Maurienne se trouve à 1h de Grenoble et il était chauffeur routier.

Bonne comparaison avec Eckert. Il serait intéressant de savoir si Chatain faisait des livraisons juste en France ou dans toute l'Europe.
Espérons que les gendarmes retrouvent les restes de la malheureuse...

PS : c'est étonnant que plus d'un mois après son arrestation, il n'y ait pas de photos de lui dans les médias.

Savoie : le dossier de la disparition de Cécile Vallin transmis au pôle "cold case" de Nanterre

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/albertville/savoie-le-dossier-de-la-disparition-de-cecile-vallin-transmis-au-pole-cold-case-de-nanterre-2621000.html

La piste d'un proche, notamment des 4 amis avec lesquels elle a passé la soirée de la veille devrait être creusée à nouveau. Qu'est ce qui a mis Cécile dans un tel état de désolation ?
Le temps libère certaines paroles...
Le lieu vers lequel Cécile allait, n'était connu que de ses amis. C'était un lieu de rdv.

Et puis l'Italie est juste à côté. Est ce qu'un corps a pu être retrouvé et enterré sous X sans qu'aucun lien n'ait été fait avec la disparition d'une française ?

Sur cette affaire, je n'ai toujours pas compris que ses amis n'aient pas été plus profondément interrogés . C'est pour moi incompréhensible.

Bonjour,

Au printemps 1997, Cécile Vallin, 17 ans, disparaît sans laisser la moindre trace. 26 ans après, où est Cécile ? A 14h30 sur RTL
https://twitter.com/LHeureDuCrime/status/1710249793350676533?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet
#ÉpisodeInédit.

198931ŦTristanduvar a écrit:Bonjour,

Au printemps 1997, Cécile Vallin, 17 ans, disparaît sans laisser la moindre trace. 26 ans après, où est Cécile ? A 14h30 sur RTL
https://twitter.com/LHeureDuCrime/status/1710249793350676533?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet
#ÉpisodeInédit.

Merci Tristan pour l'info.

https://www.rtl.fr/programmes/l-heure-du-crime/7900306212-l-integrale-l-affaire-cecile-vallin-derniers-pas-sur-la-departementale-906
Rien de bien nouveau sous le soleil dans cet épisode, juste l'avocate qui représente le papa évoque François Vérove sans grande conviction.

Vu la configuration des lieux où elle a disparu, avec beaucoup de passage de véhicules comme Lina, je penche sensiblement pour un enlèvement opportuniste ( pas forcément de force mais par ruse. )
Après tout, tout le monde ne scrute pas forcément ce qui se passe sur l'accotement du route départementale, le manque de témoignages ne m'interpelle pas plus que ça.

Pour conclure, il a pu parcourir la frontière italienne et cacher le corps à des centaines de kilomètres par exemple, c'est très montagneux la Maurienne pour connaître le secteur. Les options sont nombreuses.

Je ne vois pas un dénouement sous peu ici....

Ce n'est pas la première fois que de jeunes femmes disparaissent dans les années de la disparition de Cécile Vallin et dans le même secteur il y a aussi :
- 80 kilomètres, Edwige Rothong, 24 ans, disparue à la sortie d'un bistrot à Magland (74) le 19/3/93 et retrouvée morte.
- 17 kilomètres, Karine Dujourdhuit, 19 ans, disparue à la sortie d'un bistrot de Bonneville (74) le 6/4/96

Vidéo de Bruno, D'infocrimes :
https://youtu.be/juhRvuQKpdM?feature=shared

199025ŦTristanduvar a écrit:https://www.rtl.fr/programmes/l-heure-du-crime/7900306212-l-integrale-l-affaire-cecile-vallin-derniers-pas-sur-la-departementale-906
Rien de bien nouveau sous le soleil dans cet épisode, juste l'avocate qui représente le papa évoque François Vérove sans grande conviction.

Vu la configuration des lieux où elle a disparu, avec beaucoup de passage de véhicules comme Lina, je penche sensiblement pour un enlèvement opportuniste ( pas forcément de force mais par ruse. )
Après tout, tout le monde ne scrute pas forcément ce qui se passe sur l'accotement du route départementale, le manque de témoignages ne m'interpelle pas plus que ça.

Pour conclure, il a pu parcourir la frontière italienne et cacher le corps à des centaines de kilomètres par exemple, c'est très montagneux la Maurienne pour connaître le secteur. Les options sont nombreuses.

Je ne vois pas un dénouement sous peu ici....

Bonjour Tristan,
Je retiens aussi que malgré que l'ADN de Cécile n'a pas été retrouvé dans sa fourgonnette, il n'est pas totalement exclus.

Je viens de revoir l'émission Non-élucidé. Le suicide ou le meurtre par un proche me semblent les meilleures pistes. En pleine foire, les prédateurs en chasse s'abstiennent, trop de témoins. Un tueur opportuniste ? Les violeurs et tueurs ne courent pas les routes, heureusement, et les gars qui ont des pulsions ne se disent pas qu'ils vont enlever et tuer en plein jour et devenir tueurs en série. Bon, il y en a et il y en aura toujours mais, je penche pour de gros mensonges et de gros trous dans les dépositions. La prof qui héberge le copain qui n'est pas sorti, les quatre garçons qui font la fête avec une fille dont ils sont tous amoureux.... Personne n'a été cuisiné en garde-à-vue à l'époque et c'est bien dommage.

207848ŦBriop a écrit:Je viens de revoir l'émission Non-élucidé. Le suicide ou le meurtre par un proche me semblent les meilleures pistes. En pleine foire, les prédateurs en chasse s'abstiennent, trop de témoins. Un tueur opportuniste ? Les violeurs et tueurs ne courent pas les routes, heureusement, et les gars qui ont des pulsions ne se disent pas qu'ils vont enlever et tuer en plein jour et devenir tueurs en série. Bon, il y en a et il y en aura toujours mais, je penche pour de gros mensonges et de gros trous dans les dépositions. La prof qui héberge le copain qui n'est pas sorti, les quatre garçons qui font la fête avec une fille dont ils sont tous amoureux.... Personne n'a été cuisiné en garde-à-vue à l'époque et c'est bien dommage.

Entièrement d'accord . Mais j'ai souvent l'impression que les enquêteurs parfois n'osent pas pousser plus avant les recherches : est-ce le JI qui les empêche ? Je n'en sais rien. Ce serait utile de connaître les relations entre enquêteurs ( gendarmerie ou police nationale) et JI.

Affaire Cécile Vallin : quand les souvenirs de Monique Olivier ravivent l'espoir de percer le mystère

Michel Fourniret a-t-il enlevé Cécile Vallin sur une route des Alpes le 8 juin 1997 ? Monique Olivier se souvient d’une « jeune fille » ramenée en pleine nuit par son mari dans la même période et qui, le lendemain, « n’était plus là »… Le pôle « cold cases » de Nanterre est en train d’étudier le dossier.

« Oui, je me rappelle, mais je ne sais pas ce que cette jeune fille est devenue. » Une phrase d’aveux dans l’océan d’inconnues qu’est l’affaire Fourniret. Ce 5 décembre, au micro de la cour d’assises des Hauts-de-Seine où elle est jugée, Monique Olivier, qui fut la ­compagne du tueur en série, confirme un meurtre de plus. C’était « à la fin de l’année scolaire 1997 » « en juin » précise Didier Seban, l’avocat de la famille d’Estelle Mouzin, qui ­interroge l’­accusée. « Oui, oui, c’est ça » murmure dans un souffle aigu celle qui a toujours été avare de détails. Qui est cette inconnue de juin 1997 jamais identifiée à ce jour ? S’agit-il de Cécile Vallin, disparue le 8 juin 1997 et dont la famille reste sans la moindre nouvelle ?

Me Caty Richard, l’avocate de la famille Vallin depuis 2000, « tombe des nues » en découvrant les déclarations de Monique Olivier au procès de Nanterre. « Je n’étais pas au courant confie-t-elle. Dans le dossier de Cécile, il a été question de Fourniret il y a bien longtemps déjà, puisqu’il avait une nièce dans les Alpes, mais la piste avait été refermée. » Le dossier Vallin a été aiguillé au printemps vers le pôle « cold cases » de Nanterre, celui-là même qui a permis de relancer la piste Fourniret dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin. Monique Olivier pourra-t-elle être interrogée davantage ? Sera-t-elle placée face à la photo de Cécile Vallin, une jeune fille dont la ressemblance avec une victime identifiée de Fourniret, Céline Saison (tuée en 2000), est saisissante ? « Cette ressemblance m’a toujours frappée » admet Me Richard, l’émotion intacte malgré les années…

Dimanche 8 juin 1997. À Paris, après la dissolution ratée tentée par Jacques Chirac, Lionel Jospin vient d’être nommé Premier ministre. À Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, Cécile Vallin, une ado de 17 ans et demi aux cheveux courts, est à une semaine de son bac philo. Mais ce week-end du 8 juin, elle connaît un problème de cœur. Tout le dimanche, elle semble tourmentée. À 17 h 18, par téléphone, elle s’en ouvre à son père, Jonathan, un Anglais qui réside en Normandie. La conversation dure vingt minutes. C’est la dernière fois qu’il entendra le son de sa voix. Vers 18 heures, Cécile Vallin est aperçue à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, marchant le long de la départementale 906, en direction de Chambéry. Puis plus rien.

La brigade de recherches de la gendarmerie locale est chargée de la disparition. La piste privilégiée est d’abord celle d’une fugue. Les mois galopent, puis les années. En 2003, par hasard, Michel Fourniret est interpellé en Belgique après avoir tenté d’enlever une fillette. Un an plus tard, Monique Olivier passe aux aveux sur deux séries de meurtres. La première s’étale de 1987, dès la sortie de prison de Fourniret, à 1990, avec la disparition de Natacha Danais, à l’occasion d’un déplacement du couple dans la région nantaise. Une deuxième commence dix ans plus tard, en mai 2000, quand le tueur en série s’en prend à Céline Saison, qu’il convainc de monter dans sa voiture sur un parking de supermarché. Entre les deux, une « période blanche », pendant laquelle ni Monique Olivier ni Michel Fourniret n’avouent aucun crime. Sauf un…

Le 13 juillet 2005, devant les enquêteurs belges, Monique Olivier se souvient d’un épisode qu’elle situe « à la fin de l’année scolaire 1997 » en pleine « période blanche ». Ce soir-là, elle dit être seule dans leur maison de Sart-Custinne, dans la province de Namur, à la frontière belge des Ardennes, avec son fils, Selim. « Fourniret m’avait téléphoné d’une cabine publique… Je ne sais pas où il se trouvait. Il m’a dit qu’il allait rentrer et qu’il ne fallait pas que Selim soit présent. » Monique Olivier, en quelques mots, comprend exactement ce qui se passe : le tueur en série ne veut pas que leur fils, alors âgé de 8 ans, aperçoive une victime. Un dialogue banal entre eux qui démontre bien que, depuis 1990, Fourniret ne s’est jamais arrêté de tuer.

Monique Olivier poursuit : « Il faisait déjà noir… Assez rapidement, il est rentré avec une jeune fille dans la maison… Elle avançait d’elle-même, de manière docile, sans vouloir fuir, sans résistance aucune. Son attitude ne me semblait pas naturelle, elle était comme endormie, sans réaction. » Monique Olivier se souvient d’une jeune fille de « 16-18 ans, peau blanche, cheveux clairs ». Elle dit alors être sortie avec son fils en voiture. Selon ses dires, ils rouleront « au hasard » un long moment. Puis ils s’endorment dans son Jumpy, un petit fourgon Citroën, et ne rentrent à Sart-Custinne que le lendemain matin. « Pour que Selim aille à l’école. »

Le C25 de Fourniret est au même endroit. Mais lui « n’est pas dans la maison » assure Monique Olivier. « La jeune fille non plus. » Cécile Vallin est la seule jeune fille signalée disparue en France en juin 1997…Fera-t-on parler l’ADN ? En février 2006, sept mois après ce récit glaçant, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur la disparue des Alpes demande aux gendarmes de creuser en direction de Fourniret. Entre Saint-Jean-de-Maurienne et Sart-Custinne, le GPS, par autoroute, indique un trajet de huit heures. Par la nationale, la distance est plus courte, mais le trajet plus long : douze heures. Impossible que Fourniret ait pris en stop Cécile Vallin à 18 heures le 8 juin 1997 et qu’il ait rejoint son domicile de Belgique dans la soirée. Mais lui qui n’aimait pas l’autoroute a très bien pu s’arrêter la première nuit pour arriver dans la soirée du lendemain.

Reste à savoir s’il avait une raison d’être dans les Alpes ce 8 juin 1997. Les gendarmes découvrent qu’une nièce de Fourniret, Marie-Agnès, aurait habité la région. Leurs premières recherches sont infructueuses. Et pour cause, la nièce a préféré changer de nom… Finalement, les enquêteurs mettront la main sur un téléphone. Ils la contactent. Marie-Agnès F. habitait effectivement les Alpes en 1997 ! Elle a résidé en Haute-Savoie entre fin 1990 et août 2003. Pendant ces treize années, elle a déménagé à cinq reprises, toujours dans le même secteur, autour de Cluses, au nord de Saint-Jean-de-Maurienne. Mais elle l’assure aux gendarmes, elle n’a « jamais reçu la visite de son oncle » pendant ces treize ans. « Par conséquent, aucun rapprochement ne semble pouvoir être réalisé entre les agissements de Michel Fourniret et la disparition de Cécile Vallin » écrivent les gendarmes à la date du 24 août 2006

Michel Fourniret ne sera jamais entendu sur ce dossier. Dès octobre 2004, à partir de premiers ADN relevés dans sa voiture, des comparaisons avec l’empreinte génétique de Cécile Vallin s’étaient révélées négatives. Mais les premières ­comparaisons avec l’ADN d’Estelle Mouzin, enlevée en janvier 2003, s’étaient, elles aussi, révélées négatives, et il faudra attendre 2020 pour découvrir une trace partielle sur un matelas ayant appartenu à Fourniret. Le pôle de Nanterre, désormais saisi de l’affaire Vallin, va-t-il tenter des expertises de la dernière chance ? À moins que Monique Olivier n’en dise plus… Et, comme l’a souhaité l’adjudant-chef Bérardet à la barre, le gendarme qui la connaît le mieux, « qu’elle se libère des nombreux secrets inscrits dans sa mémoire ».
https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/affaire-cecile-vallin-quand-les-souvenirs-de-monique-olivier-ravivent-l-espoir-de-percer-le-mystere

208403ŦTristanduvar a écrit:Affaire Cécile Vallin : quand les souvenirs de Monique Olivier ravivent l'espoir de percer le mystère

Michel Fourniret a-t-il enlevé Cécile Vallin sur une route des Alpes le 8 juin 1997 ? Monique Olivier se souvient d’une « jeune fille » ramenée en pleine nuit par son mari dans la même période et qui, le lendemain, « n’était plus là »… Le pôle « cold cases » de Nanterre est en train d’étudier le dossier.

« Oui, je me rappelle, mais je ne sais pas ce que cette jeune fille est devenue. » Une phrase d’aveux dans l’océan d’inconnues qu’est l’affaire Fourniret. Ce 5 décembre, au micro de la cour d’assises des Hauts-de-Seine où elle est jugée, Monique Olivier, qui fut la ­compagne du tueur en série, confirme un meurtre de plus. C’était « à la fin de l’année scolaire 1997 » « en juin » précise Didier Seban, l’avocat de la famille d’Estelle Mouzin, qui ­interroge l’­accusée. « Oui, oui, c’est ça » murmure dans un souffle aigu celle qui a toujours été avare de détails. Qui est cette inconnue de juin 1997 jamais identifiée à ce jour ? S’agit-il de Cécile Vallin, disparue le 8 juin 1997 et dont la famille reste sans la moindre nouvelle ?

Me Caty Richard, l’avocate de la famille Vallin depuis 2000, « tombe des nues » en découvrant les déclarations de Monique Olivier au procès de Nanterre. « Je n’étais pas au courant confie-t-elle. Dans le dossier de Cécile, il a été question de Fourniret il y a bien longtemps déjà, puisqu’il avait une nièce dans les Alpes, mais la piste avait été refermée. » Le dossier Vallin a été aiguillé au printemps vers le pôle « cold cases » de Nanterre, celui-là même qui a permis de relancer la piste Fourniret dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin. Monique Olivier pourra-t-elle être interrogée davantage ? Sera-t-elle placée face à la photo de Cécile Vallin, une jeune fille dont la ressemblance avec une victime identifiée de Fourniret, Céline Saison (tuée en 2000), est saisissante ? « Cette ressemblance m’a toujours frappée » admet Me Richard, l’émotion intacte malgré les années…

Dimanche 8 juin 1997. À Paris, après la dissolution ratée tentée par Jacques Chirac, Lionel Jospin vient d’être nommé Premier ministre. À Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, Cécile Vallin, une ado de 17 ans et demi aux cheveux courts, est à une semaine de son bac philo. Mais ce week-end du 8 juin, elle connaît un problème de cœur. Tout le dimanche, elle semble tourmentée. À 17 h 18, par téléphone, elle s’en ouvre à son père, Jonathan, un Anglais qui réside en Normandie. La conversation dure vingt minutes. C’est la dernière fois qu’il entendra le son de sa voix. Vers 18 heures, Cécile Vallin est aperçue à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, marchant le long de la départementale 906, en direction de Chambéry. Puis plus rien.

La brigade de recherches de la gendarmerie locale est chargée de la disparition. La piste privilégiée est d’abord celle d’une fugue. Les mois galopent, puis les années. En 2003, par hasard, Michel Fourniret est interpellé en Belgique après avoir tenté d’enlever une fillette. Un an plus tard, Monique Olivier passe aux aveux sur deux séries de meurtres. La première s’étale de 1987, dès la sortie de prison de Fourniret, à 1990, avec la disparition de Natacha Danais, à l’occasion d’un déplacement du couple dans la région nantaise. Une deuxième commence dix ans plus tard, en mai 2000, quand le tueur en série s’en prend à Céline Saison, qu’il convainc de monter dans sa voiture sur un parking de supermarché. Entre les deux, une « période blanche », pendant laquelle ni Monique Olivier ni Michel Fourniret n’avouent aucun crime. Sauf un…

Le 13 juillet 2005, devant les enquêteurs belges, Monique Olivier se souvient d’un épisode qu’elle situe « à la fin de l’année scolaire 1997 » en pleine « période blanche ». Ce soir-là, elle dit être seule dans leur maison de Sart-Custinne, dans la province de Namur, à la frontière belge des Ardennes, avec son fils, Selim. « Fourniret m’avait téléphoné d’une cabine publique… Je ne sais pas où il se trouvait. Il m’a dit qu’il allait rentrer et qu’il ne fallait pas que Selim soit présent. » Monique Olivier, en quelques mots, comprend exactement ce qui se passe : le tueur en série ne veut pas que leur fils, alors âgé de 8 ans, aperçoive une victime. Un dialogue banal entre eux qui démontre bien que, depuis 1990, Fourniret ne s’est jamais arrêté de tuer.

Monique Olivier poursuit : « Il faisait déjà noir… Assez rapidement, il est rentré avec une jeune fille dans la maison… Elle avançait d’elle-même, de manière docile, sans vouloir fuir, sans résistance aucune. Son attitude ne me semblait pas naturelle, elle était comme endormie, sans réaction. » Monique Olivier se souvient d’une jeune fille de « 16-18 ans, peau blanche, cheveux clairs ». Elle dit alors être sortie avec son fils en voiture. Selon ses dires, ils rouleront « au hasard » un long moment. Puis ils s’endorment dans son Jumpy, un petit fourgon Citroën, et ne rentrent à Sart-Custinne que le lendemain matin. « Pour que Selim aille à l’école. »

Le C25 de Fourniret est au même endroit. Mais lui « n’est pas dans la maison » assure Monique Olivier. « La jeune fille non plus. » Cécile Vallin est la seule jeune fille signalée disparue en France en juin 1997…Fera-t-on parler l’ADN ? En février 2006, sept mois après ce récit glaçant, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur la disparue des Alpes demande aux gendarmes de creuser en direction de Fourniret. Entre Saint-Jean-de-Maurienne et Sart-Custinne, le GPS, par autoroute, indique un trajet de huit heures. Par la nationale, la distance est plus courte, mais le trajet plus long : douze heures. Impossible que Fourniret ait pris en stop Cécile Vallin à 18 heures le 8 juin 1997 et qu’il ait rejoint son domicile de Belgique dans la soirée. Mais lui qui n’aimait pas l’autoroute a très bien pu s’arrêter la première nuit pour arriver dans la soirée du lendemain.

Reste à savoir s’il avait une raison d’être dans les Alpes ce 8 juin 1997. Les gendarmes découvrent qu’une nièce de Fourniret, Marie-Agnès, aurait habité la région. Leurs premières recherches sont infructueuses. Et pour cause, la nièce a préféré changer de nom… Finalement, les enquêteurs mettront la main sur un téléphone. Ils la contactent. Marie-Agnès F. habitait effectivement les Alpes en 1997 ! Elle a résidé en Haute-Savoie entre fin 1990 et août 2003. Pendant ces treize années, elle a déménagé à cinq reprises, toujours dans le même secteur, autour de Cluses, au nord de Saint-Jean-de-Maurienne. Mais elle l’assure aux gendarmes, elle n’a « jamais reçu la visite de son oncle » pendant ces treize ans. « Par conséquent, aucun rapprochement ne semble pouvoir être réalisé entre les agissements de Michel Fourniret et la disparition de Cécile Vallin » écrivent les gendarmes à la date du 24 août 2006

Michel Fourniret ne sera jamais entendu sur ce dossier. Dès octobre 2004, à partir de premiers ADN relevés dans sa voiture, des comparaisons avec l’empreinte génétique de Cécile Vallin s’étaient révélées négatives. Mais les premières ­comparaisons avec l’ADN d’Estelle Mouzin, enlevée en janvier 2003, s’étaient, elles aussi, révélées négatives, et il faudra attendre 2020 pour découvrir une trace partielle sur un matelas ayant appartenu à Fourniret. Le pôle de Nanterre, désormais saisi de l’affaire Vallin, va-t-il tenter des expertises de la dernière chance ? À moins que Monique Olivier n’en dise plus… Et, comme l’a souhaité l’adjudant-chef Bérardet à la barre, le gendarme qui la connaît le mieux, « qu’elle se libère des nombreux secrets inscrits dans sa mémoire ».
https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/affaire-cecile-vallin-quand-les-souvenirs-de-monique-olivier-ravivent-l-espoir-de-percer-le-mystere

L’histoire remonte au 13 juillet 2005. Au cours d’une audition devant les policiers belges, Monique Olivier raconte une scène à laquelle elle a assisté au cours du premier trimestre 1997.

Dans le cerveau du tueur, Michelle Fines (Éditions Fayard)


Ça ne correspond pas avec le 8 juin 1997, mais peut-être sa mémoire n'était pas la meilleure en ce moment.

Je pose ça ici :

En 2005, Monique Olivier avait révélé aux policiers belges avoir un jour quitté le domicile conjugal avec son fils Sélim après que Michel Fourniret a ramené une jeune fille « comme endormie, sans réaction ». Elle plaçait cet évènement vers la fin de l’année scolaire 1997.

Or, un élément inédit a été révélé au procès : Michel Fourniret a signalé le 11 juin 1997 à la gendarmerie la disparition de Monique Olivier et de son fils, survenue selon lui la veille, à la suite d’une dispute survenue le 9 juin. Dispute causée par l’arrivée de Cécile Vallin à Sart-Custinne ? À la découverte dans la presse de cet élément inédit, Me Caty Richard, l’avocate de la famille Vallin, a demandé à la juge en charge du dossier que la piste Fourniret soit explorée au plus vite. À l’évocation du nom de Cécile Vallin jeudi, Monique Olivier a gardé le silence à la demande de son avocat. Sans émotion particulière. Mais avec Monique Olivier, un retournement de situation n’est jamais à exclure…
https://www.leparisien.fr/faits-divers/monique-olivier-condamnee-a-la-perpetuite-lex-femme-de-michel-fourniret-nen-a-pas-fini-avec-la-justice-19-12-2023-I3EI5YWMQVGWHD4WUS4QIP3YGI.php?xtor=AD-366

2024

Demain à paraître  :

Disparition de Cécile Vallin en 1997 : a-t-elle croisé la route de Michel Fourniret ?
Les rapprochements entre le tueur en série et l’adolescente disparue en juin 1997 en Savoie sont toujours restés vains. A la lumière de pièces longtemps oubliées dans un dossier belge, la justice relance avec espoir cette hypothèse. Monique Olivier devrait prochainement être entendue.

Par Vincent Gautronneau et Damien Delseny

« Si Fourniret a ramené cette jeune fille à la maison, c’est pour abuser d’elle sexuellement. S’il a abusé d’elle, il n’allait pas la laisser repartir vivante. » Ce 13 juillet 2005, face aux policiers belges à qui elle a déjà confessé plusieurs enlèvements, Monique Olivier implique son mari dans un nouveau meurtre.

Elle raconte longuement ce jour où Michel Fourniret a fait entrer dans le logement du couple à Sart-Custinne (Belgique) une ado qui « marchait près de lui, sans s’agiter, sans crier, ni parler. Fourniret la tenait par le bras, mais sans la forcer à avancer : elle avançait d’elle-même, de manière docile, sans vouloir fuir, sans résistance aucune. Son attitude ne me semblait pas naturelle, elle était comme endormie, sans réaction (…). Je ne sais pas si Fourniret avait endormi d’une façon ou d’une autre la jeune fille, ou s’il lui avait fait boire de l’alcool. »

Le récit est glaçant, Monique Olivier ne donne aucun détail permettant d’identifier cette jeune fille. Tout juste précise-t-elle que l’adolescente dont elle ne connaît « ni le nom ni le prénom » « avait un âge apparent de 16 à 18 ans, des cheveux de couleur claire, et n’était pas plus grande que Fourniret ». Une énigme.

Les conditions de sa disparition « semblent compatibles avec le mode opératoire du couple »
À l’époque de ces aveux livrés à la police fédérale de Dinant, en Belgique, à 800 km de là, les gendarmes français butent sur un autre mystère depuis près de huit ans : la disparition de Cécile Vallin. Le 8 juin 1997, la jolie adolescente aux cheveux courts de 17 ans a passé un rapide coup de fil à son père à 17h18. Moins d’une heure plus tard, elle est vue pour la dernière fois marchant au bord d’une route de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Après l’arrestation de Michel Fourniret en juin 2003 et alors que son terrifiant profil commence à se dessiner, les gendarmes français envisagent des rapprochements entre l’Ogre des Ardennes et la disparition de Cécile Vallin.

« Il apparaît que Michel Fourniret agit comme un véritable chasseur, soit en suivant sa proie plusieurs jours avant de passer à l’acte, soit en profitant d’une situation particulière (jeune fille marchant le long d’une route), notent les gendarmes sur PV en février 2005. Les conditions de la disparition de Cécile Vallin semblent compatibles avec le mode opératoire du couple. »

Pourtant, cette piste est vite refermée. Malgré la présence d’une nièce de Fourniret en Haute-Savoie en 1997, rien ne permet d’incriminer le tueur dans la disparition de la lycéenne. « Aucun rapprochement ne semble pouvoir être réalisé entre les agissements de Michel Fourniret et la disparition de Cécile Vallin », concluent finalement les enquêteurs en 2006 après avoir demandé en vain à la juge d’instruction de pouvoir auditionner Monique Olivier…

Un PV inédit de la gendarmerie belge exhumé
Dix-huit ans plus tard, le pôle cold cases de Nanterre va pourtant réexaminer l’éventuel lien entre le tueur en série mort en 2021 et la disparition de Cécile Vallin. Selon nos informations, la juge d’instruction vient d’accepter, à la demande de Me Caty Richard, l’avocate du père de la disparue, d’auditionner Monique Olivier dans le dossier Vallin.

La raison de ce revirement ? Un PV de la gendarmerie belge versé aux débats lors du récent procès de Monique Olivier, condamnée à la perpétuité le 19 décembre 2023 pour sa complicité dans les enlèvements de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Un document inédit dont n’avait visiblement pas connaissance la justice française… même s’il était dans le volet belge du dossier Fourniret depuis des années. Un symbole de plus des errances qui ont émaillé cette affaire.

En 2005, Monique Olivier raconte donc en détail ce meurtre d’une ado commis par son mari. Elle situe les faits « vers la fin de l’année scolaire », puis plus précisément en « juin 1997 ». « Ce soir-là, j’étais à la maison à Sart-Custinne avec Sélim (le fils du couple Olivier-Fourniret), relate Monique Olivier aux enquêteurs belges. Fourniret m’avait téléphoné, d’une cabine publique je pense. Il m’avait dit qu’il allait rentrer et qu’il ne fallait pas que Sélim soit présent. J’avais compris que Fourniret ne reviendrait pas seul, qu’il avait trouvé une jeune fille. »

« Je ne voulais pas croire qu’il avait pu encore faire cela à la maison… »
Monique Olivier envoie son fils dans la 405 break du couple et aperçoit l’adolescente avec Fourniret « au niveau de la salle de douche et des toilettes du rez-de-chaussée ». Elle abandonne la future victime aux mains funestes de son mari et prend la route avec Sélim. « J’ai roulé pendant tout un temps, se souvient la complice du tueur. Après un bon moment, je me suis arrêtée. Je me suis assoupie. Sélim dormait également. Il faisait bon. » Quand Monique Olivier rentre chez elle au petit matin, Fourniret et la jeune fille sont absents. Elle prépare son fils pour l’école, l’accompagne à pied, mais renonce à le déposer et se réfugie finalement chez une amie où elle passera la nuit suivante : « Je ne voulais pas croire qu’il avait pu encore faire cela à la maison… »

Longtemps, la date précise de cet épisode est restée un mystère, rendant aléatoire tout rapprochement avec l’affaire Vallin. La donne a changé grâce à l’exhumation de ce PV de la gendarmerie belge… daté du 11 juin 1997. Trois jours après la disparition de Cécile Vallin, à 9h45, Michel Fourniret reçoit les gendarmes chez lui après qu’il a signalé le départ de sa femme. « Avant-hier soir (le 9 juin 1997), j’ai émis des reproches à l’encontre de mon épouse, relate l’Ogre des Ardennes. Mon épouse étant assez fantasque, elle aurait pu partir sur un coup de tête. »

Deux heures après la déposition de Fourniret, Monique Olivier arrive à la gendarmerie, déposée par son mari. « Suite à une petite discussion de la veille entre mon époux et moi-même, je me sentais un peu déprimée et j’ai eu envie de partir de la maison », relate-t-elle aux gendarmes ce 11 juin 1997, expliquant avoir voulu déposer son fils à l’école avant de renoncer et d’aller finalement chez une amie où elle passera la nuit.

Un récit livré quelques heures seulement après la disparition de Cécile Vallin… et qui correspond trait pour trait à celui que Monique Olivier confesse sept ans plus tard lorsqu’elle évoque le meurtre de cette adolescente inconnue. Cécile Vallin est par ailleurs la seule jeune fille « âgée de 16 à 18 ans », à avoir disparu en ce mois de juin 1997 en France, elle mesurait en outre 1,65 m contre 1,68 m pour Fourniret.

Monique Olivier « jamais entendue dans le cadre de ce dossier »
De quoi entrevoir un scénario criminel plausible, estime Me Caty Richard. Ce 8 juin 1997 dans la soirée, Michel Fourniret enlève Cécile Vallin, échafaude la pénaliste dans sa demande d’actes. N’aimant pas prendre les autoroutes, il lui faut une douzaine d’heures pour parcourir les 800 km qui séparent Saint-Jean-de-Maurienne de Sart-Custinne. Le 9 juin 1997, en arrivant en Belgique, il prévient Monique Olivier de son arrivée avec une jeune fille et lui demande de quitter les lieux avec Sélim.

Son épouse croise Cécile Vallin au domicile du couple, puis s’échappe avec son fils. Le lendemain matin, elle renonce à le déposer à l’école puis finit par dormir avec lui chez une amie. Durant la journée, elle se serait effondrée en larmes lors de sa formation de garde-malade. Le 11 juin 1997 finalement, inquiet de la disparition de sa femme — qui aurait éventuellement pu le dénoncer — Michel Fourniret appelle la gendarmerie pour signaler un « abandon du toit conjugal ».

Deux heures plus tard, il retrouve Monique Olivier alors qu’elle se dirige à pied vers la gare. Un épisode que la veuve du tueur en série a récemment raconté à un psychologue, sans toutefois dater l’événement ni revenir précisément sur les motifs de son départ, parlant simplement d’une « dispute » : « J’avais l’intention d’aller à la gare avec Sélim et je l’ai croisé. Il était en voiture. Il m’a dit Monte, et il m’a dit après qu’il avait déclaré notre disparition à la gendarmerie, qu’il fallait que j’y aille pour dire que tout allait bien. Il m’a dit, Fais attention à ce que tu vas dire. » De retour à Sart-Custinne, Michel Fourniret mime un geste d’égorgement et lance à sa femme : « Cette fois ça passe, mais la prochaine fois… »

Craignait-il alors que Monique Olivier révèle que son départ n’était pas simplement lié à « une petite discussion » ? Contacté, Me Richard Delgenes, l’avocat historique de Monique Olivier, assure que sa cliente « n’a jamais été entendue dans le cadre de ce dossier. Si elle doit l’être, elle tentera d’aider la justice comme elle le fait depuis plusieurs années maintenant ».

https://www.leparisien.fr/faits-divers/disparition-de-cecile-vallin-en-1997-a-t-elle-croise-la-route-de-michel-fourniret-26-01-2024-MTA4SJSC7VDODJAF3YR3KECEGA.php?ts=1706255822927

L’ombre de Fourniret plane sur la disparition de Cécile Vallin : « Je vis à la fois avec et sans ma fille »
Jonathan Oliver est le père de Cécile Vallin, disparue en juin 1997 près de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Évoqué dès 2005 dans l’enquête, le nom de Michel Fourniret revient aujourd’hui au cœur de ce cold case.

Par Damien Delseny
Le 26 janvier 2024 à 05h50

Jonathan Oliver parle tous les matins à sa fille Cécile. « Je lui dis des mots d’amour. » Mais elle ne lui répond plus depuis près de vingt-sept ans. Il n’est pas fou. C’est sa manière à lui de faire face, de marcher sur un fil. La disparition est un puits. Les larmes versées n’atteignent jamais le fond, les cris de douleur n’ont pas d’écho. C’est la condamnation au vertige permanent et infini. Ce vertige que Cécile domptait si facilement sur les parois verticales de ses montagnes chéries, mais au pied desquelles on a perdu sa trace.

Sur le bord d’une route, un dimanche de printemps, en fin d’après-midi. Cécile Vallin était belle et, aux dires de ses proches, avait en elle et dans ses yeux cette part de mystère qui rend certaines jeunes filles plus irrésistibles que d’autres. C’est tout cela qui s’est évanoui ce 8 juin 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).

Vingt-sept années plus tard, son père continue de se battre. « Pour fermer le dossier », susurre-t-il avec son accent britannique. Paradoxal tant il a tout fait avec son avocate, Me Caty Richard*, pour que justement l’enquête ne soit jamais close. « Fermer le dossier » c’est en fait fermer ce cercueil dont sont privées les familles des disparus. Retrouver un corps, avoir une explication. Cesser de se torturer.

« Je suis toujours tiraillé entre connaître la vérité et savoir qu’elle a été à sa merci… »
Passer plus de temps à chercher son enfant que de vivre à ses côtés. C’est la terrible rançon payée par les parents de disparus. De quoi perdre la raison. La voix toujours douce et posée de Jonathan Oliver désarçonne donc. Il pourrait déborder de rage et de tristesse. C’est presque lui qui vous console. « J’étais en colère au départ, mais si j’avais entretenu cette colère je me serais détruit. Alors j’ai essayé de gérer ma vie. C’est curieux à dire, mais je vis avec et sans Cécile à la fois. »

Plus de deux décennies de fausses pistes, d’espoirs déçus, de juges d’instruction débordés ou démotivés n’ont pas altéré sa volonté. « C’est avant tout extrêmement important que l’enquête continue. Que le pôle cold cases se penche sur le dossier de Cécile m’a rendu content. » Comment perçoit-il aujourd’hui de voir l’ombre de Michel Fourniret planer à nouveau ? « Pour moi, il a toujours été un responsable logique de la disparition de ma fille. En raison des circonstances, une jeune fille qui marche, un bord de route… mais je ne spécule pas. Je ne suis pas enquêteur. Et je suis toujours tiraillé entre connaître la vérité et savoir qu’elle a été à sa merci… »

Son avocate, Me Caty Richard, retient moins ses sentiments : « Ces nouveaux éléments ont été comme un tsunami d’émotions. Il y a du soulagement et de l’attente. » Il y a eu aussi une vraie colère. Quand elle a appris, en décembre, qu’au procès de Monique Olivier il était indirectement question de Cécile Vallin et de déclarations troublantes datant de 2005, Caty Richard était « en rage ».

Ce jour-là, elle devait dédicacer son livre (« Crimes, délits et vies brisées », Albin Michel) et elle pleurait : « Tout le monde a cru que c’était l’émotion de voir mon livre pour la première fois, mais c’était tout autre chose. J’étais dévastée de constater que depuis plus de vingt ans que je dis que quelqu’un sait quelque part, on exhume des procès-verbaux vieux de vingt ans. »

L’indignation passée, l’avocate souhaite maintenant que « le nécessaire soit fait ». « J’espère que Monique Olivier parlera », lâche-t-elle. Jonathan aussi espère : « Elle a montré qu’elle savait changer d’avis, qu’elle savait demander pardon. Avant, elle niait tout. » A-t-il quelque chose à dire à cette femme qui tient peut-être la clé d’un cauchemar vieux de presque vingt-sept ans ? « Non, pas vraiment. Je ne veux pas qu’elle parle pour me faire plaisir. Ce que je souhaite juste, c’est savoir. »

*Caty Richard vient de publier un livre « Crimes, délits et vies brisées » chez Albin Michel.

https://www.leparisien.fr/faits-divers/lombre-de-fourniret-plane-sur-la-disparition-de-cecile-vallin-je-vis-a-la-fois-avec-et-sans-ma-fille-26-01-2024-7C536ZJJFVGKZETLVFJDS7A27Q.php

Dans la lettre qu'il a laissée à côté de son cadavre, Vérove déclarait qu'il n'a plus fait de mal après 1997.
Mais sur base de ces éléments qui viennent d'être exhumés, Fourniret reste quand même un bon suspect dans le dossier Cécile.

Personnellement, j'ai beaucoup de mal avec cette piste Fourniret.

Même si c'est sa période blanche, et qu'il a pour habitude d'avaler des kilomètres pour brouiller les pistes, j'aurais plus tendance à être sur la piste d'un local.

Même si ce n'est pas médiatique, il y a d'autres disparitions/meurtres irrésolus de jeunes femmes de la même tranche d'âge que Cécile, dans les années 90, dans le département Savoie et Haute-Savoie.

- Edwige Rothong, 24 ans, disparue à la sortie d'un bistrot à Magland (74) le 19/3/93 et retrouvée morte.

- Karine Dujourdhuit, 19 ans, disparue à la sortie d'un bistrot de Bonneville (74) le 6/4/96

De toute manière il est bien arrivé quelque chose de fatal à une jeune fille ramenée chez lui par Fourniret vers la fin de l'année scolaire 1997 ...
Puisque MO s'est souvenue de la couleur claire de ses cheveux elle a probablement remarqué aussi si les cheveux étaient coupés courts ou pas.