Les articles de presse anciens
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Les articles de presse anciens
2024
Afin de rendre les échanges plus faciles sur les nouvelles découvertes, j'ai décidé de transféré les articles postés par mimi ici:
par mimi Aujourd'hui à 18:27
LE JUGE PILETTE LANCE UN APPEL A TEMOINS LE VISAGE DE LA DERNIERE VICTIME DU TUEUR-DEPECEUR DE MONS
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 16/04/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Le juge Pilette lance un appel à témoins
Le visage de la dernière victime
du tueur-dépeceur de Mons
Nous l'avions annoncé, le juge Pilette diffuse ce mercredi un appel à témoins. Il concerne la victime dont la tête a été retrouvée samedi, à Havré, emballée dans un sac en plastique à l'effigie du magasin Delhaize. Il s'agit d'une femme, au visage rond, portant des cheveux de couleur châtain, mi-longs et ondulés, aux reflets blondsdorés. Toute personne pouvant identifier cette dame, ou étant en mesure de fournir des éléments permettant d'aboutir à son identification est priée de téléphoner au SGAP. Une ligne est spécialement ouverte : 0800-91.119.
Les autorités judiciaires de Mons ont lancé un appel aux polices du nord de la France. Objectif : recenser les disparitions de femmes depuis début février 1997, en cette région. Pour le reste, les limiers de la P.J. de Mons se cherchent un méthodologie de travail. Ils bénéficient de la collaboration des autres corps de police et gendarmerie. Leur sentiment ? L'enquête avance tous azimuts, sans qu'on puisse encore lui donner un tournant décisif.
Dans les milieux proches de l'enquête, on n'affirme rien de déterminant. Certes, on a affaire à un pervers, qui a tué plusieurs victimes. Mais il n'est pas certain qu'il soit pervers sexuel pour autant même si certaines sources ont révélé qu'il aurait violé au moins les deux victimes dont on a retrouvé les troncs.
Des relations hypothétiques sont envisagées par ailleurs. Ainsi, le 21 janvier 1996, un bassin de femme était découvert à Château-l'Abbaye, dans l'Escaut, en France. La Haine se jette précisément dans ce fleuve, à Condé-sur-Escaut. Quelques mois auparavant, un morceau de corps avait été trouvé dans un canal, à Saint-Omer (France). Une interrogation parmi d'autres, sur lesquelles planchent les enquêteurs.
GISÈLE MARÉCHAL
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LE JUGE PILETTE LANCE UN APPEL A TEMOINS LE VISAGE DE LA DERNIERE VICTIME DU TUEUR-DEPECEUR DE MONS
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Publié le 16/04/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Le juge Pilette lance un appel à témoins
Le visage de la dernière victime
du tueur-dépeceur de Mons
Nous l'avions annoncé, le juge Pilette diffuse ce mercredi un appel à témoins. Il concerne la victime dont la tête a été retrouvée samedi, à Havré, emballée dans un sac en plastique à l'effigie du magasin Delhaize. Il s'agit d'une femme, au visage rond, portant des cheveux de couleur châtain, mi-longs et ondulés, aux reflets blondsdorés. Toute personne pouvant identifier cette dame, ou étant en mesure de fournir des éléments permettant d'aboutir à son identification est priée de téléphoner au SGAP. Une ligne est spécialement ouverte : 0800-91.119.
Les autorités judiciaires de Mons ont lancé un appel aux polices du nord de la France. Objectif : recenser les disparitions de femmes depuis début février 1997, en cette région. Pour le reste, les limiers de la P.J. de Mons se cherchent un méthodologie de travail. Ils bénéficient de la collaboration des autres corps de police et gendarmerie. Leur sentiment ? L'enquête avance tous azimuts, sans qu'on puisse encore lui donner un tournant décisif.
Dans les milieux proches de l'enquête, on n'affirme rien de déterminant. Certes, on a affaire à un pervers, qui a tué plusieurs victimes. Mais il n'est pas certain qu'il soit pervers sexuel pour autant même si certaines sources ont révélé qu'il aurait violé au moins les deux victimes dont on a retrouvé les troncs.
Des relations hypothétiques sont envisagées par ailleurs. Ainsi, le 21 janvier 1996, un bassin de femme était découvert à Château-l'Abbaye, dans l'Escaut, en France. La Haine se jette précisément dans ce fleuve, à Condé-sur-Escaut. Quelques mois auparavant, un morceau de corps avait été trouvé dans un canal, à Saint-Omer (France). Une interrogation parmi d'autres, sur lesquelles planchent les enquêteurs.
GISÈLE MARÉCHAL
Dernière édition par Kassandra88 le Jeu 19 Sep 2024 - 0:17, édité 2 fois
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:29
L'ENQUETE SUR LES RESTES HUMAINS DE CUESMES,MONS ET HAVRE TROIS VICTIMES ATTRIBUEES AU DEPECEUR
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 20/09/1997 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
L'enquête sur les restes humains de Cuesmes, Mons et Havré
Trois victimes
attribuées au dépeceur
Seul le corps de Nathalie Godard a été entièrement reconstitué. Mons réclame cinq hommes en renfort.
Par communiqué, le juge d'instruction de Mons Pierre Pilette fait le point sur le dossier du dépeceur montois, auquel, à ce stade, l'enquête attribue trois victimes : Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Nathalie Godard, formellement identifiées grâce aux données ante-mortem (opérations subies, par exemple), aux examens médico-légaux et aux analyses génétiques. Seul le corps de Nathalie a été entièrement reconstitué. Tous les fragments humains découverts à Mons le 25 juillet 1996, les 22, 23 et 24 mars 1997, ainsi que les 12 et 18 avril 1997 ont été identifiées et appartiennent aux corps des trois victimes. Les fragments sont entièrement dénudés et dépourvus de tous indices matériels tels que vêtements, bijoux.
Aucun fragment n'était attribuable au corps de Carmelina Russo.C'est précisément en janvier 1996 qu'était découvert dans l'Escaut, à Château-l'Abbaye (F), le bassin de Mme Russo, portée disparue depuis le début de janvier 1996. A ce jour, il s'agit du seul fragment appartenant au corps de Carmelina Russo. Ainsi la quatrième victime ne peut être formellement attribuée au même dépeceur.
En ce qui concerne Martine Bohn, il n'a pas été recouru aux analyses génétiques eu égard au fait que le père biologique de cette victime était décédé, ce qui rendait inutile le recours à cette méthode d'identification; le prélèvement sanguin effectivement effectué sur la mère l'ayant été par précaution.
Des analyses génétiques supplémentaires ont été ordonnées en ce qui concerne Carmelina Russo, pour utiliser les mêmes techniques, permettre des examens comparatifs ultérieurs et répondre aux souhaits de la famille, sans remettre en cause la qualité des examens médico-légaux ni mettre en doute les résultats acquis par les laboratoires français. Autre précision intéressante, les seules disparitions inquiétantes dénoncées aux autorités judiciaires ont été celles de Carmelina Russo et de Jacqueline Leclercq.
Quant à Nathalie Godard, le communiqué exclut toute violence sexuelle, mais ajoute que l'une des victimes avait effectivement entretenu des relations sexuelles peu avant son décès. Les découpes des corps ont toutes été réalisées post-mortem, sans préciser s'il y a eu ou non congélation.
Le dépeceur aurait tué ses victimes rapidement après leur disparition et aurait sans tarder découpé les corps découverts rue Vandervelde, à Cuesmes, en ce qui concerne les restes de Jacqueline Leclercq et Martine Bohn en juillet 1996, puis, peut-être en raison de l'enquête alors en cours, à Mons et à Havré en mars dernier. Aucun fragment du corps de Carmelina Russo n'a été trouvé à Cuesmes.
Le juge relance l'appel à témoins de la fin mars avec 6 portraits-robots : il vise des témoins vus dans les environs des sites des découvertes à Mons (les 4 premiers) ou en compagnie de Martine Bohn (les 2 derniers).
Quant aux cartes adressées au bourgmestre de Mons Maurice Lafosse et au député Patrick Moriau, le juge dit n'y avoir pas lieu de faire un amalgame avec le ou les auteurs des crimes.
Le parquet de Mons estime que l'ampleur des investigations exige rapidement un renfort de trois inspecteurs supplémentaires, d'un analyste et d'un administratif, d'autant qu'un inspecteur de la cellule est associé à l'enquête sur la disparition de Begonia Vanlencia, le 12 août dernier à Frameries.
La cellule «Corpus» (8 inspecteurs et 1 commissaire de la P.J.) a recueilli 600 informations et procédé à plus de 700 auditions. Elle se réunit chaque semaine avec le juge d'instruction et une fois par mois avec le groupe de travail interpolices.
GISÈLE MARÉCHAL
mimi
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Message par Lili.1997 Aujourd'hui à 18:29
Pour l'anticipation de la perquiz,
je pense que c'est fort probable dès qu'il à dû se rencontre compte que ça bougeait sur son compte... Il a anticipé, la visite de la police.
Concernant les portraits robots,
très honnêtement je ne pense pas qu'ils ont mené à quelque chose.
Le cas contraire nous en aurions entendu parler, de plus les années passant il est probable qu'ils l'auraient fait "évoluer" (vieillir)
L'ENQUETE SUR LES RESTES HUMAINS DE CUESMES,MONS ET HAVRE TROIS VICTIMES ATTRIBUEES AU DEPECEUR
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 20/09/1997 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
L'enquête sur les restes humains de Cuesmes, Mons et Havré
Trois victimes
attribuées au dépeceur
Seul le corps de Nathalie Godard a été entièrement reconstitué. Mons réclame cinq hommes en renfort.
Par communiqué, le juge d'instruction de Mons Pierre Pilette fait le point sur le dossier du dépeceur montois, auquel, à ce stade, l'enquête attribue trois victimes : Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Nathalie Godard, formellement identifiées grâce aux données ante-mortem (opérations subies, par exemple), aux examens médico-légaux et aux analyses génétiques. Seul le corps de Nathalie a été entièrement reconstitué. Tous les fragments humains découverts à Mons le 25 juillet 1996, les 22, 23 et 24 mars 1997, ainsi que les 12 et 18 avril 1997 ont été identifiées et appartiennent aux corps des trois victimes. Les fragments sont entièrement dénudés et dépourvus de tous indices matériels tels que vêtements, bijoux.
Aucun fragment n'était attribuable au corps de Carmelina Russo.C'est précisément en janvier 1996 qu'était découvert dans l'Escaut, à Château-l'Abbaye (F), le bassin de Mme Russo, portée disparue depuis le début de janvier 1996. A ce jour, il s'agit du seul fragment appartenant au corps de Carmelina Russo. Ainsi la quatrième victime ne peut être formellement attribuée au même dépeceur.
En ce qui concerne Martine Bohn, il n'a pas été recouru aux analyses génétiques eu égard au fait que le père biologique de cette victime était décédé, ce qui rendait inutile le recours à cette méthode d'identification; le prélèvement sanguin effectivement effectué sur la mère l'ayant été par précaution.
Des analyses génétiques supplémentaires ont été ordonnées en ce qui concerne Carmelina Russo, pour utiliser les mêmes techniques, permettre des examens comparatifs ultérieurs et répondre aux souhaits de la famille, sans remettre en cause la qualité des examens médico-légaux ni mettre en doute les résultats acquis par les laboratoires français. Autre précision intéressante, les seules disparitions inquiétantes dénoncées aux autorités judiciaires ont été celles de Carmelina Russo et de Jacqueline Leclercq.
Quant à Nathalie Godard, le communiqué exclut toute violence sexuelle, mais ajoute que l'une des victimes avait effectivement entretenu des relations sexuelles peu avant son décès. Les découpes des corps ont toutes été réalisées post-mortem, sans préciser s'il y a eu ou non congélation.
Le dépeceur aurait tué ses victimes rapidement après leur disparition et aurait sans tarder découpé les corps découverts rue Vandervelde, à Cuesmes, en ce qui concerne les restes de Jacqueline Leclercq et Martine Bohn en juillet 1996, puis, peut-être en raison de l'enquête alors en cours, à Mons et à Havré en mars dernier. Aucun fragment du corps de Carmelina Russo n'a été trouvé à Cuesmes.
Le juge relance l'appel à témoins de la fin mars avec 6 portraits-robots : il vise des témoins vus dans les environs des sites des découvertes à Mons (les 4 premiers) ou en compagnie de Martine Bohn (les 2 derniers).
Quant aux cartes adressées au bourgmestre de Mons Maurice Lafosse et au député Patrick Moriau, le juge dit n'y avoir pas lieu de faire un amalgame avec le ou les auteurs des crimes.
Le parquet de Mons estime que l'ampleur des investigations exige rapidement un renfort de trois inspecteurs supplémentaires, d'un analyste et d'un administratif, d'autant qu'un inspecteur de la cellule est associé à l'enquête sur la disparition de Begonia Vanlencia, le 12 août dernier à Frameries.
La cellule «Corpus» (8 inspecteurs et 1 commissaire de la P.J.) a recueilli 600 informations et procédé à plus de 700 auditions. Elle se réunit chaque semaine avec le juge d'instruction et une fois par mois avec le groupe de travail interpolices.
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Message par Lili.1997 Aujourd'hui à 18:29
Pour l'anticipation de la perquiz,
je pense que c'est fort probable dès qu'il à dû se rencontre compte que ça bougeait sur son compte... Il a anticipé, la visite de la police.
Concernant les portraits robots,
très honnêtement je ne pense pas qu'ils ont mené à quelque chose.
Le cas contraire nous en aurions entendu parler, de plus les années passant il est probable qu'ils l'auraient fait "évoluer" (vieillir)
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:31
Ce soir, début de la nouvelle saison du programme de recherche policière coproduit par la RTBF et accessible sur Internet L'émission «Appel à témoins» résoud un cas sur trois Quand la justice cathodique dérape
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Joëlle Meskens
Envoyée permanente à Paris
Par Joëlle Meskens
Publié le 23/09/1998 à 00:00 Temps de lecture: 5 min
Ce soir, début de la nouvelle saison du programme de recherche policière coproduit par la RTBF et accessible sur Internet L'émission «Appel à témoins» résoud un cas sur trois
Avec 132 faits élucidés sur 302 présentés au public, l'émission de recherche policière «Appel à Témoins», diffusée une fois par mois sur la RTBFet co-produite par le service général d'appui policier, est un véritable succès policier! Plus d'une affaire criminelle sur trois qui se trouvaient dans l'impasse la plus totale a ainsi connu son dénouement grâce à l'émission de télévision, qui a permis de retrouver deux personnes disparues et d'arrêter ou d'inculper 37 suspects.
Pour les promoteurs de cette émission, ce résultat confirme le bien-fondé de l'initiative ainsi que la formule retenue: une émission sobre et supervisée par les magistrats concernés.
Le public a répondu présent à l'appel: en moyenne, 440.000 télespectateurs regardent l'émission chaque mois. Plusieurs centaines ont ensuite appelé les numéros de téléphone gratuits pour apporter une information aux enquêteurs. C'est ainsi que des meurtres ont trouvé leur épilogue. Comme celui de la caissière du magasin Gel 2.000 de Châtelineau, le 16 mars 1996 ou encore pour celui de Christine Duverger à Villers-sur-Lesse le 1erseptembre 1997.
Parfois, ce sont des affaires connexes aux faits présentés qui trouvent leur solution. Si le dépeceur de Mons court toujours, une affaire de viol et deux autres concernant des attentats à la pudeur ont par contre été bouclées grace aux témoignages recueillis sur le dépeceur!
Il est également arrivé aux policiers de boucler leur enquête... avant la diffusion de l'émission: une piste non explorée par les enquêteurs dans une affaire de tentative de meurtre sur un médecin s'est révélée soudain lors de la préparation du sujet!
Sur les 132 affaires résolues, 50 l'ont été d'un coup, ou presque! Après la présentation d'objets volés exposés par la police de Watermael-Boitsfort, les réactions du public ont en effet permis de clôturer une cinquantaine de dossiers relatifs à des vols et des cambriolages.
Tony Van Parys, le ministre de la Justice, et les responsables d'«Appel à témoins» sont donc satisfaits des résultats. Mais cherchent encore l'amélioration: dès l'émission de ce soir, deux nouveautés attendent le téléspectateur.
Pour toucher plus de monde, la rediffusion de l'émission aura lieu le samedi vers 14 heures. Et l'émission connaîtra un prolongement sur Internet.
Pendant un mois, la RTBF hébergera le contenu de la dernière émission sur son site (https://www.RTBF.be). Par un système de liens informatiques, le téléspectateur internaute pourra fournir toute information utile directement aux services de police concernés.
APPELS À LA DÉLATION
Cependant, l'émission ne fait pas l'unanimité. Philippe Mary, criminologue de l'ULB, n'a pas changé d'avis depuis son lancement: Son taux d'audience en atteste. Elle est apparue alors qu'il y avait de la part du public une demande forte de rapprochement de la Justice avec les citoyens. Mais je constate qu'à part cette émission policière, il n'y a pas eu beaucoup d'autres rapprochements, commente-t-il.
Je reste également perplexe en ce qui concerne la sélection des affaires présentées au public. Pourquoi telle affaire plutôt qu'une autre. Toutes les victimes n'auraient-elles pas les mêmes droits? . Philippe Mary s'inquiète: Quand le responsable de cette émission au SGAP remercie publiquement un témoin resté anonyme pour ses informations, je reste perplexe. «Appel à témoins» devient «appel à témoins anonymes».
Quoi qu'il en soit, l'émission de recherche policière entame dès ce soir sa nouvelle saison. Une séquence sera consacrée au violeur des hôpitaux bruxellois, qui depuis le début de l'année s'est manifesté à six reprises. Et sans doute une septième fois ce lundi (Le Soir du 22 septembre). Le meurtre de la jeune Christiane Van Hees retrouvée morte et carbonisée dans la champignonnière d'Auderghem sera évoqué, comme celui du convoyeur de fonds Michel Mariën, abattu sur le zoning industriel de Naninne, et ceux de Régina Gillard à Ottignies et d'Anna-Maria Narings à Voroux-Goreux, dans la région liégeoise.
CHRISTIAN DU BRULLE
Quand la justice cathodique dérape
PARIS
De notre envoyée spéciale
permanente
Une auxiliaire de justice, la télé? En France, il y a près de deux ans que le débat est clos. Après sept ans passés à prétendre éclaircir les affaires, Jacques Pradel a fini par rendre son tablier à TF 1. En 1995, encore, il nous confiait, satisfait, que «Perdu de vue» et «Témoin numéro un» avaient permis de faire progresser de nombreux dossiers: Sur 60.000 demandes reçues à «Perdu de vue», nous sommes parvenus à 16.000 retrouvailles. Las! ce n'est pas l'efficacité de ces deux émissions mais leur image désastreuse qui en a eu raison.
Après six ou sept ans d'antenne, il est normal qu'une émission s'érode , estimait Etienne Mougeotte, le patron de l'antenne, lorsqu'il a tiré un trait sur «Témoin numéro un» en décembre 1996 et sur «Perdu de vue», quatre mois plus tard. Ce qu'il ne disait pas, c'est que les téléspectateurs n'étaient plus les seuls à bouder progressivement ces deux rendez-vous. Les annonceurs, effarouchés par les critiques de plus en plus impitoyables qu'inspiraient ces deux émissions, avaient fini par estimer qu'y intégrer leurs spots revenait en fait à faire une mauvaise pub à leurs produits!
Mauvaise image? Plus encore que le style de ces deux rendez-vous, jouant sur une mise en scène de l'intime d'un goût discutable, leur mauvaise réputation s'est surtout forgée sur de terribles dérapages. La dissection du prétendu extra-terrestre de Roswell fut le premier couac retentissant pour Pradel. Le second ne lui fut pas pardonné: la «couverture» désastreuse de l'affaire de Carpentras eut des retombées terribles... Par trois fois, «Témoin numéro un» avait évoqué l'affaire de la profanation du cimetière juif. La piste locale et non celle d'extrême droite devait être retenue, disait Pradel. Ce qui permit longtemps à Jean-Marie Le Pen de se draper dans son habit préféré de bouc émissaire. Jusqu'à ce qu'on découvre les coupables au sein d'une bande de skinheads minables inspirés par une idéologie fascisante.
Depuis, ce créneau n'a plus jamais été exploré. Celui qui s'y frotte s'y est souvent piqué: ainsi Tina Kieffer dont le magazine sur les erreurs judicaires, «Enquête publique», n'a jamais dépassé le stade du numéro zéro.
JOËLLE MESKENS
Ce soir, début de la nouvelle saison du programme de recherche policière coproduit par la RTBF et accessible sur Internet L'émission «Appel à témoins» résoud un cas sur trois Quand la justice cathodique dérape
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Par Joëlle Meskens
Publié le 23/09/1998 à 00:00 Temps de lecture: 5 min
Ce soir, début de la nouvelle saison du programme de recherche policière coproduit par la RTBF et accessible sur Internet L'émission «Appel à témoins» résoud un cas sur trois
Avec 132 faits élucidés sur 302 présentés au public, l'émission de recherche policière «Appel à Témoins», diffusée une fois par mois sur la RTBFet co-produite par le service général d'appui policier, est un véritable succès policier! Plus d'une affaire criminelle sur trois qui se trouvaient dans l'impasse la plus totale a ainsi connu son dénouement grâce à l'émission de télévision, qui a permis de retrouver deux personnes disparues et d'arrêter ou d'inculper 37 suspects.
Pour les promoteurs de cette émission, ce résultat confirme le bien-fondé de l'initiative ainsi que la formule retenue: une émission sobre et supervisée par les magistrats concernés.
Le public a répondu présent à l'appel: en moyenne, 440.000 télespectateurs regardent l'émission chaque mois. Plusieurs centaines ont ensuite appelé les numéros de téléphone gratuits pour apporter une information aux enquêteurs. C'est ainsi que des meurtres ont trouvé leur épilogue. Comme celui de la caissière du magasin Gel 2.000 de Châtelineau, le 16 mars 1996 ou encore pour celui de Christine Duverger à Villers-sur-Lesse le 1erseptembre 1997.
Parfois, ce sont des affaires connexes aux faits présentés qui trouvent leur solution. Si le dépeceur de Mons court toujours, une affaire de viol et deux autres concernant des attentats à la pudeur ont par contre été bouclées grace aux témoignages recueillis sur le dépeceur!
Il est également arrivé aux policiers de boucler leur enquête... avant la diffusion de l'émission: une piste non explorée par les enquêteurs dans une affaire de tentative de meurtre sur un médecin s'est révélée soudain lors de la préparation du sujet!
Sur les 132 affaires résolues, 50 l'ont été d'un coup, ou presque! Après la présentation d'objets volés exposés par la police de Watermael-Boitsfort, les réactions du public ont en effet permis de clôturer une cinquantaine de dossiers relatifs à des vols et des cambriolages.
Tony Van Parys, le ministre de la Justice, et les responsables d'«Appel à témoins» sont donc satisfaits des résultats. Mais cherchent encore l'amélioration: dès l'émission de ce soir, deux nouveautés attendent le téléspectateur.
Pour toucher plus de monde, la rediffusion de l'émission aura lieu le samedi vers 14 heures. Et l'émission connaîtra un prolongement sur Internet.
Pendant un mois, la RTBF hébergera le contenu de la dernière émission sur son site (https://www.RTBF.be). Par un système de liens informatiques, le téléspectateur internaute pourra fournir toute information utile directement aux services de police concernés.
APPELS À LA DÉLATION
Cependant, l'émission ne fait pas l'unanimité. Philippe Mary, criminologue de l'ULB, n'a pas changé d'avis depuis son lancement: Son taux d'audience en atteste. Elle est apparue alors qu'il y avait de la part du public une demande forte de rapprochement de la Justice avec les citoyens. Mais je constate qu'à part cette émission policière, il n'y a pas eu beaucoup d'autres rapprochements, commente-t-il.
Je reste également perplexe en ce qui concerne la sélection des affaires présentées au public. Pourquoi telle affaire plutôt qu'une autre. Toutes les victimes n'auraient-elles pas les mêmes droits? . Philippe Mary s'inquiète: Quand le responsable de cette émission au SGAP remercie publiquement un témoin resté anonyme pour ses informations, je reste perplexe. «Appel à témoins» devient «appel à témoins anonymes».
Quoi qu'il en soit, l'émission de recherche policière entame dès ce soir sa nouvelle saison. Une séquence sera consacrée au violeur des hôpitaux bruxellois, qui depuis le début de l'année s'est manifesté à six reprises. Et sans doute une septième fois ce lundi (Le Soir du 22 septembre). Le meurtre de la jeune Christiane Van Hees retrouvée morte et carbonisée dans la champignonnière d'Auderghem sera évoqué, comme celui du convoyeur de fonds Michel Mariën, abattu sur le zoning industriel de Naninne, et ceux de Régina Gillard à Ottignies et d'Anna-Maria Narings à Voroux-Goreux, dans la région liégeoise.
CHRISTIAN DU BRULLE
Quand la justice cathodique dérape
PARIS
De notre envoyée spéciale
permanente
Une auxiliaire de justice, la télé? En France, il y a près de deux ans que le débat est clos. Après sept ans passés à prétendre éclaircir les affaires, Jacques Pradel a fini par rendre son tablier à TF 1. En 1995, encore, il nous confiait, satisfait, que «Perdu de vue» et «Témoin numéro un» avaient permis de faire progresser de nombreux dossiers: Sur 60.000 demandes reçues à «Perdu de vue», nous sommes parvenus à 16.000 retrouvailles. Las! ce n'est pas l'efficacité de ces deux émissions mais leur image désastreuse qui en a eu raison.
Après six ou sept ans d'antenne, il est normal qu'une émission s'érode , estimait Etienne Mougeotte, le patron de l'antenne, lorsqu'il a tiré un trait sur «Témoin numéro un» en décembre 1996 et sur «Perdu de vue», quatre mois plus tard. Ce qu'il ne disait pas, c'est que les téléspectateurs n'étaient plus les seuls à bouder progressivement ces deux rendez-vous. Les annonceurs, effarouchés par les critiques de plus en plus impitoyables qu'inspiraient ces deux émissions, avaient fini par estimer qu'y intégrer leurs spots revenait en fait à faire une mauvaise pub à leurs produits!
Mauvaise image? Plus encore que le style de ces deux rendez-vous, jouant sur une mise en scène de l'intime d'un goût discutable, leur mauvaise réputation s'est surtout forgée sur de terribles dérapages. La dissection du prétendu extra-terrestre de Roswell fut le premier couac retentissant pour Pradel. Le second ne lui fut pas pardonné: la «couverture» désastreuse de l'affaire de Carpentras eut des retombées terribles... Par trois fois, «Témoin numéro un» avait évoqué l'affaire de la profanation du cimetière juif. La piste locale et non celle d'extrême droite devait être retenue, disait Pradel. Ce qui permit longtemps à Jean-Marie Le Pen de se draper dans son habit préféré de bouc émissaire. Jusqu'à ce qu'on découvre les coupables au sein d'une bande de skinheads minables inspirés par une idéologie fascisante.
Depuis, ce créneau n'a plus jamais été exploré. Celui qui s'y frotte s'y est souvent piqué: ainsi Tina Kieffer dont le magazine sur les erreurs judicaires, «Enquête publique», n'a jamais dépassé le stade du numéro zéro.
JOËLLE MESKENS
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:32
LE DÉPECEUR DE MONS EST SORTI DE NULLE PART AU PRINTEMPS 1997. ON LUI ATTRIBUE CINQ VICTIMES FÉMININES. IL COURT TOUJOURS
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Eric Deffet
Journaliste au pôle Pouvoirs
Par Eric Deffet
Publié le 20/07/2001 à 00:00 Temps de lecture: 6 min
LE DÉPECEUR DE MONS EST SORTI DE NULLE PART AU PRINTEMPS 1997. ON LUI ATTRIBUE CINQ VICTIMES FÉMININES. IL COURT TOUJOURS. MENTION AUTEUR par Eric Deffet
C'est le portrait d'un inconnu célèbre, d'un anonyme du peloton des tueurs en série. D'un homme qui n'a ni famille, ni visage, ni nom. D'un homme qui a pourtant monopolisé la manchette des journaux, il y a quatre ans déjà, et qui inspirait alors l'horreur et le dégoût. D'un homme sans passé, sans présent et peut-être sans avenir: s'il ne fait plus parler de lui, depuis tout ce temps, c'est peut-être parce qu'il est mort, tout simplement, en emportant dans la tombe les détails sanglants de son insupportable histoire.
C'est le portrait du dépeceur de Mons. Au temps de nos grands-mères, l'impitoyable tueur aurait hanté les longues soirées passées à se raconter ces histoires qui faisaient froid dans le dos des enfants trop sages. Aujourd'hui, l'homme - parce que c'est un homme, bien sûr - est tout juste bon à meubler les rayons de la série B et, peut-être, à faire le bonheur, un jour, des scénaristes d'Hollywood. Sauf que ce scénario-là ne tient pas de la fiction: le tueur a fait cinq victimes.
Une main d'une blancheur extrême
L'agent de police Olivier Motte n'est pas du genre à s'émouvoir pour des peccadilles. Sur son cheval, en ce premier samedi du printemps 1997, il gagne Mons pour surveiller les rues du piétonnier et y chasser le pickpocket. A hauteur de la rue Emile Vandervelde, passage obligé en provenance de Cuesmes, le cavalier a l'attention attirée par plusieurs sacs-poubelles soigneusement fermés, mais comme jetés dans le bas fossé. Des animaux s'affairent autour de l'étrange monticule de plastique. Son sang de policier ne fait qu'un tour: une main d'une blancheur extrême est parfaitement visible au milieu des fourrés.
Le temps d'appeler les autorités de garde, ce week-end-là, et le dépeceur de Mons effectuait une entrée fracassante dans l'actualité: les sacs contenaient des bras et des jambes de femmes - ni têtes, ni troncs - soigneusement découpés à la scie. Au cours des jours et des semaines qui suivirent, d'autres restes humains, toujours féminins, furent découverts dans la région montoise: une tête à la rue du Dépôt à Havré, un tronc dans la Haine, pas loin du chemin de l'Inquiétude, un autre qui a parcouru quelques kilomètres pour finir sa course dans l'Escaut, à Valenciennes.
Assez rapidement, les enquêteurs réussirent à identifier quatre victimes du tueur, à coups d'expertises du patrimoine génétique des restes retrouvés: Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Carmelina Russo et Nathalie Godart. Le nom de Begonia Valencia vint s'ajouter plus tard à la liste: son crâne avait été retrouvé à Hyon, dans la banlieue montoise.
Les parcours de ces cinq femmes ont permis aux enquêteurs de tracer un portrait en miroir de leur probable meurtrier commun. Des dames d'âge mûr brisées par la vie, souvent seules, souvent habituées à fréquenter les bistrots peu reluisants proches de la gare de Mons. C'est à coup sûr dans ces milieux interlopes, entre alcoolisme et dépression, lorsque la solitude tient dramatiquement lieu d'art de vivre, que le dépeceur a mis la main sur ses proies. Des proies si faciles à piéger: une rencontre, un verre, peut-être une vague promesse de jours meilleurs et puis... l'horreur, le couteau, la scie. Où? Dans quel atelier de boucherie? Dans quelle cuisine mal famée? On ne le sait toujours pas, mais pour mener à bien sa si basse besogne, le dépeceur devait être équipé et, disons-le, n'était pas dépourvu d'un certain savoir-faire.
La police crut bien vite mettre un nom sur le monstre qui hantait les nuits montoises. Léopold Bogaert, dit «le Gitan»» - tout sauf un enfant de coeur - avait toutes les allures du suspect idéal. Et pour cause: il avait été le dernier petit ami de Nathalie Godart, des témoins pouvaient en attester. Avec son passé qui le poursuivait, l'affaire fut vite emballée: il en avait tué une, il les avait donc tuées toutes. Sauf que les enquêteurs ont dû préciser au «Gitan» la signification du mot «dépeceur» et qu'ils ont bien dû lui rendre sa liberté, quelques semaines plus tard, faute de preuves: les analyses génétiques le disculpaient, le 9 mai 1997.
Pourquoi a-t-il cessé de frapper?
Et pour dire vrai, la culpabilité de Léopold aurait eu quelque chose de décevant. A l'époque, tant qu'à faire, on s'était pris à imaginer un tueur de haut vol, froid et calculateur, systématique, une sorte de génie du mal semant ses sacs-poubelles et ses restes humains de manière scientifique pour tracer une piste sanglante qui aurait opéré un tour presque parfait de la vieille ville. Havré, Hyon, Cuesmes et chemin de l'Inquiétude: la ville était cernée par la mort. Mons-la-bourgeoise se faisait peur. Et puis voilà que l'enquête menait tout droit sur une canaille de bas étage, sans doute incapable de fomenter un plan à ce point machiavélique... Non, décidément, Léopold Bogaert n'était pas le dépeceur de Mons.
Mais qui est-il au fond, ce dépeceur? Le tueur cherchait-il à éliminer des amies dérangeantes? Satisfaisait-il une pulsion morbide? S'amusait-il à tuer, mutiler et disperser ses morceaux de proie dans la banlieue hennuyère? Et surtout, dans chacune de ces hypothèses, pourquoi a-t-il arrêté son horrible chasse aux environs de la gare, et qu'est-il devenu?
Même le FBI américain s'en est mêlé à l'époque pour tenter de cerner le tueur fou en analysant les dossiers et les personnalités des victimes, les photographies des lieux où les restes ont été découverts, la ligne du temps qui relie les différentes étapes de cette extraordinaire affaire. A ce stade, rien à faire: le dépeceur est toujours le plus fort. Ce qui rend impossible le deuil des proches de ses victimes.
22 mars 1997
Un policier de Mons découvre à la rue Vandervelde, à Cuesmes, neuf sacs abandonnés en contrebas de la chaussée. Ils contiennent des restes humains, exclusivement féminins. C'est le début d'une histoire criminelle de grande envergure, toujours pas résolue à ce jour. Horrifiés, les enquêteurs font vite le lien avec des femmes qui ont mystérieusement disparu au cours des semaines précédentes. Le 24 mars, un dixième sac macabre est découvert au chemin de l'Inquiétude, puis encore deux autres le 12 avril, rue du Dépôt, à Havré. C'est dans ceux-là que l'on découvre la tête de Nathalie Godart, une des victimes du tueur en série présumé avec Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Begonia Valencia, toutes installées dans la région de Mons. On trouvera encore trois sacs, à Saint-Symphorien le 18 avril. Depuis lors, l'enquête sur celui que la presse a baptisé «le dépeceur de Mons» piétine. Les enquêteurs ont fait appel aux spécialistes américains. Ils suivent chaque piste et décryptent chaque crime qui pourrait avoir un rapport avec leur dossier. En vain. Le dépeceur court toujours. A moins qu'il ne soit mort, lui aussi... L'espoir d'élucider cette terrible histoire semble s'amenuiser de jour en jour.
LE DÉPECEUR DE MONS EST SORTI DE NULLE PART AU PRINTEMPS 1997. ON LUI ATTRIBUE CINQ VICTIMES FÉMININES. IL COURT TOUJOURS
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Eric Deffet
Journaliste au pôle Pouvoirs
Par Eric Deffet
Publié le 20/07/2001 à 00:00 Temps de lecture: 6 min
LE DÉPECEUR DE MONS EST SORTI DE NULLE PART AU PRINTEMPS 1997. ON LUI ATTRIBUE CINQ VICTIMES FÉMININES. IL COURT TOUJOURS. MENTION AUTEUR par Eric Deffet
C'est le portrait d'un inconnu célèbre, d'un anonyme du peloton des tueurs en série. D'un homme qui n'a ni famille, ni visage, ni nom. D'un homme qui a pourtant monopolisé la manchette des journaux, il y a quatre ans déjà, et qui inspirait alors l'horreur et le dégoût. D'un homme sans passé, sans présent et peut-être sans avenir: s'il ne fait plus parler de lui, depuis tout ce temps, c'est peut-être parce qu'il est mort, tout simplement, en emportant dans la tombe les détails sanglants de son insupportable histoire.
C'est le portrait du dépeceur de Mons. Au temps de nos grands-mères, l'impitoyable tueur aurait hanté les longues soirées passées à se raconter ces histoires qui faisaient froid dans le dos des enfants trop sages. Aujourd'hui, l'homme - parce que c'est un homme, bien sûr - est tout juste bon à meubler les rayons de la série B et, peut-être, à faire le bonheur, un jour, des scénaristes d'Hollywood. Sauf que ce scénario-là ne tient pas de la fiction: le tueur a fait cinq victimes.
Une main d'une blancheur extrême
L'agent de police Olivier Motte n'est pas du genre à s'émouvoir pour des peccadilles. Sur son cheval, en ce premier samedi du printemps 1997, il gagne Mons pour surveiller les rues du piétonnier et y chasser le pickpocket. A hauteur de la rue Emile Vandervelde, passage obligé en provenance de Cuesmes, le cavalier a l'attention attirée par plusieurs sacs-poubelles soigneusement fermés, mais comme jetés dans le bas fossé. Des animaux s'affairent autour de l'étrange monticule de plastique. Son sang de policier ne fait qu'un tour: une main d'une blancheur extrême est parfaitement visible au milieu des fourrés.
Le temps d'appeler les autorités de garde, ce week-end-là, et le dépeceur de Mons effectuait une entrée fracassante dans l'actualité: les sacs contenaient des bras et des jambes de femmes - ni têtes, ni troncs - soigneusement découpés à la scie. Au cours des jours et des semaines qui suivirent, d'autres restes humains, toujours féminins, furent découverts dans la région montoise: une tête à la rue du Dépôt à Havré, un tronc dans la Haine, pas loin du chemin de l'Inquiétude, un autre qui a parcouru quelques kilomètres pour finir sa course dans l'Escaut, à Valenciennes.
Assez rapidement, les enquêteurs réussirent à identifier quatre victimes du tueur, à coups d'expertises du patrimoine génétique des restes retrouvés: Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Carmelina Russo et Nathalie Godart. Le nom de Begonia Valencia vint s'ajouter plus tard à la liste: son crâne avait été retrouvé à Hyon, dans la banlieue montoise.
Les parcours de ces cinq femmes ont permis aux enquêteurs de tracer un portrait en miroir de leur probable meurtrier commun. Des dames d'âge mûr brisées par la vie, souvent seules, souvent habituées à fréquenter les bistrots peu reluisants proches de la gare de Mons. C'est à coup sûr dans ces milieux interlopes, entre alcoolisme et dépression, lorsque la solitude tient dramatiquement lieu d'art de vivre, que le dépeceur a mis la main sur ses proies. Des proies si faciles à piéger: une rencontre, un verre, peut-être une vague promesse de jours meilleurs et puis... l'horreur, le couteau, la scie. Où? Dans quel atelier de boucherie? Dans quelle cuisine mal famée? On ne le sait toujours pas, mais pour mener à bien sa si basse besogne, le dépeceur devait être équipé et, disons-le, n'était pas dépourvu d'un certain savoir-faire.
La police crut bien vite mettre un nom sur le monstre qui hantait les nuits montoises. Léopold Bogaert, dit «le Gitan»» - tout sauf un enfant de coeur - avait toutes les allures du suspect idéal. Et pour cause: il avait été le dernier petit ami de Nathalie Godart, des témoins pouvaient en attester. Avec son passé qui le poursuivait, l'affaire fut vite emballée: il en avait tué une, il les avait donc tuées toutes. Sauf que les enquêteurs ont dû préciser au «Gitan» la signification du mot «dépeceur» et qu'ils ont bien dû lui rendre sa liberté, quelques semaines plus tard, faute de preuves: les analyses génétiques le disculpaient, le 9 mai 1997.
Pourquoi a-t-il cessé de frapper?
Et pour dire vrai, la culpabilité de Léopold aurait eu quelque chose de décevant. A l'époque, tant qu'à faire, on s'était pris à imaginer un tueur de haut vol, froid et calculateur, systématique, une sorte de génie du mal semant ses sacs-poubelles et ses restes humains de manière scientifique pour tracer une piste sanglante qui aurait opéré un tour presque parfait de la vieille ville. Havré, Hyon, Cuesmes et chemin de l'Inquiétude: la ville était cernée par la mort. Mons-la-bourgeoise se faisait peur. Et puis voilà que l'enquête menait tout droit sur une canaille de bas étage, sans doute incapable de fomenter un plan à ce point machiavélique... Non, décidément, Léopold Bogaert n'était pas le dépeceur de Mons.
Mais qui est-il au fond, ce dépeceur? Le tueur cherchait-il à éliminer des amies dérangeantes? Satisfaisait-il une pulsion morbide? S'amusait-il à tuer, mutiler et disperser ses morceaux de proie dans la banlieue hennuyère? Et surtout, dans chacune de ces hypothèses, pourquoi a-t-il arrêté son horrible chasse aux environs de la gare, et qu'est-il devenu?
Même le FBI américain s'en est mêlé à l'époque pour tenter de cerner le tueur fou en analysant les dossiers et les personnalités des victimes, les photographies des lieux où les restes ont été découverts, la ligne du temps qui relie les différentes étapes de cette extraordinaire affaire. A ce stade, rien à faire: le dépeceur est toujours le plus fort. Ce qui rend impossible le deuil des proches de ses victimes.
22 mars 1997
Un policier de Mons découvre à la rue Vandervelde, à Cuesmes, neuf sacs abandonnés en contrebas de la chaussée. Ils contiennent des restes humains, exclusivement féminins. C'est le début d'une histoire criminelle de grande envergure, toujours pas résolue à ce jour. Horrifiés, les enquêteurs font vite le lien avec des femmes qui ont mystérieusement disparu au cours des semaines précédentes. Le 24 mars, un dixième sac macabre est découvert au chemin de l'Inquiétude, puis encore deux autres le 12 avril, rue du Dépôt, à Havré. C'est dans ceux-là que l'on découvre la tête de Nathalie Godart, une des victimes du tueur en série présumé avec Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Begonia Valencia, toutes installées dans la région de Mons. On trouvera encore trois sacs, à Saint-Symphorien le 18 avril. Depuis lors, l'enquête sur celui que la presse a baptisé «le dépeceur de Mons» piétine. Les enquêteurs ont fait appel aux spécialistes américains. Ils suivent chaque piste et décryptent chaque crime qui pourrait avoir un rapport avec leur dossier. En vain. Le dépeceur court toujours. A moins qu'il ne soit mort, lui aussi... L'espoir d'élucider cette terrible histoire semble s'amenuiser de jour en jour.
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:33
13e Rue - Un documentaire sur le tueur en série qui a tué 5 fois est diffusé par une des chaînes du bouquet Be TV Le dépeceur de Mons reste introuvable
Article réservé aux abonnés
Marc Metdepenningen
Journaliste au service Société
Par Marc Metdepenningen
Publié le 7/01/2005 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
13e Rue - Un documentaire sur le tueur en série qui a tué 5 fois est diffusé par une des chaînes du bouquet Be TV
Le dépeceur de Mons reste introuvable
* Depuis huit ans, les enquêteurs montois tentent d'élucider cinq meurtres attribués à celui que l'on appelle le « dépeceur ». Un documentaire retrace cette traque.
MARC METDEPENNINGEN
Les policiers montois affectés depuis huit ans à la traque du dépeceur de Mons ont obtenu de 13e Rue, l'une des chaînes du bouquet Be TV, qui diffuse ce soir un documentaire consacré à cette énigme criminelle, qu'un panneau invitant le public à témoigner soit ajouté à la fin de ce film, coproduit avec la RTBF. « Le dépeceur de Mons » n'est pourtant pas conçu comme un « appel à témoins ». Il rappelle que cette affaire angoissante n'a toujours pas connu son épilogue.
Puisant dans les images d'archives, ce documentaire français parcourt méthodiquement les découvertes macabres qui jetèrent l'effroi, à partir de mars 1997, dans la région de Mons, et bien au-delà. Des sacs en plastique contenant des bras, des jambes, des troncs, une tête : après huit ans d'enquête, aucun nom n'a pu être mis sur le tueur en série. Aucun mobile sérieux n'a pu être décelé dans le chef du pervers inconnu, malgré une confrontation scientifique (avec l'aide du FBI) du passé des victimes, de leur mode de vie, des derniers instants connus de leur vie.
Le fil rouge de ce documentaire s'incarne en Ghislaine Bonaventure, la journaliste de la RTBF en charge de ce dossier. Elle emmène le téléspectateur sur les lieux des crimes. Elle rencontre des suspects éphémères, maintenant disculpés mais jadis considérés comme les ogres fondant sur les filles en détresse du quartier de la gare de Mons. Démarche exceptionnelle de la justice : les deux chefs d'enquête successifs de la cellule « Corpus », en charge du « dépeceur », s'expriment face caméra. Les commissaires Guy Martin (aujourd'hui divisionnaire à Tournai) et Bernard Frecinaux (actuel patron de l'enquête) parlent avec humanité de leur confrontation douloureuse avec les victimes, expriment leur détermination à aboutir à l'élucidation des cinq crimes attribués au dépeceur. L'enquête ne piétine pas, assure Guy Martin. Elle est toujours dans l'esprit des enquêteurs. Elle n'a cependant pas toujours été une priorité pour les plus hautes sphères de la justice. Ghislaine Bonaventure l'affirme sans détour : Je suis persuadée que si les victimes avaient été des filles de notables, les enquêteurs auraient obtenu des renforts supplémentaires. Huit ans après les premiers crimes, le dépeceur est rentré dans le maquis.
Est-il mort, en prison ? Un tueur en série ne s'arrête pourtant jamais. Et les policiers sont persuadés que quelqu'un a vu, a su quelque chose. Même un détail insignifiant. Ce soir, ils espèrent que le documentaire leur permettra de relancer leur enquête.·
« Le dépeceur de Mons », 13e Rue, 22h25.
13e Rue - Un documentaire sur le tueur en série qui a tué 5 fois est diffusé par une des chaînes du bouquet Be TV Le dépeceur de Mons reste introuvable
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Marc Metdepenningen
Journaliste au service Société
Par Marc Metdepenningen
Publié le 7/01/2005 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
13e Rue - Un documentaire sur le tueur en série qui a tué 5 fois est diffusé par une des chaînes du bouquet Be TV
Le dépeceur de Mons reste introuvable
* Depuis huit ans, les enquêteurs montois tentent d'élucider cinq meurtres attribués à celui que l'on appelle le « dépeceur ». Un documentaire retrace cette traque.
MARC METDEPENNINGEN
Les policiers montois affectés depuis huit ans à la traque du dépeceur de Mons ont obtenu de 13e Rue, l'une des chaînes du bouquet Be TV, qui diffuse ce soir un documentaire consacré à cette énigme criminelle, qu'un panneau invitant le public à témoigner soit ajouté à la fin de ce film, coproduit avec la RTBF. « Le dépeceur de Mons » n'est pourtant pas conçu comme un « appel à témoins ». Il rappelle que cette affaire angoissante n'a toujours pas connu son épilogue.
Puisant dans les images d'archives, ce documentaire français parcourt méthodiquement les découvertes macabres qui jetèrent l'effroi, à partir de mars 1997, dans la région de Mons, et bien au-delà. Des sacs en plastique contenant des bras, des jambes, des troncs, une tête : après huit ans d'enquête, aucun nom n'a pu être mis sur le tueur en série. Aucun mobile sérieux n'a pu être décelé dans le chef du pervers inconnu, malgré une confrontation scientifique (avec l'aide du FBI) du passé des victimes, de leur mode de vie, des derniers instants connus de leur vie.
Le fil rouge de ce documentaire s'incarne en Ghislaine Bonaventure, la journaliste de la RTBF en charge de ce dossier. Elle emmène le téléspectateur sur les lieux des crimes. Elle rencontre des suspects éphémères, maintenant disculpés mais jadis considérés comme les ogres fondant sur les filles en détresse du quartier de la gare de Mons. Démarche exceptionnelle de la justice : les deux chefs d'enquête successifs de la cellule « Corpus », en charge du « dépeceur », s'expriment face caméra. Les commissaires Guy Martin (aujourd'hui divisionnaire à Tournai) et Bernard Frecinaux (actuel patron de l'enquête) parlent avec humanité de leur confrontation douloureuse avec les victimes, expriment leur détermination à aboutir à l'élucidation des cinq crimes attribués au dépeceur. L'enquête ne piétine pas, assure Guy Martin. Elle est toujours dans l'esprit des enquêteurs. Elle n'a cependant pas toujours été une priorité pour les plus hautes sphères de la justice. Ghislaine Bonaventure l'affirme sans détour : Je suis persuadée que si les victimes avaient été des filles de notables, les enquêteurs auraient obtenu des renforts supplémentaires. Huit ans après les premiers crimes, le dépeceur est rentré dans le maquis.
Est-il mort, en prison ? Un tueur en série ne s'arrête pourtant jamais. Et les policiers sont persuadés que quelqu'un a vu, a su quelque chose. Même un détail insignifiant. Ce soir, ils espèrent que le documentaire leur permettra de relancer leur enquête.·
« Le dépeceur de Mons », 13e Rue, 22h25.
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:35
En 1997 dans «Le Soir»: Victimes d’un tueur-dépeceur découvertes à Cuesmes
Des parties de membres de trois femmes dans neuf sacs-poubelles jetés au fossé
Image auteur par défaut
Par Gisèle Maréchal
Publié le 24/03/2014 à 13:26 Temps de lecture: 4 min
Une main blanche sortant d'un sac-poubelle noir, au fond d'un fossé, rue Emile Vandervelde, près de la ligne de chemin de fer Paris-Bruxelles, à Cuesmes. Des animaux errant autour de plusieurs sacs. Telle a été la vision d'Olivier Motte, policier équestre, alors qu'il se rendait samedi midi, à cheval, à Mons pour sa journée de travail. Le policier a appelé ses collègues : le parquet de Mons et le juge d'instruction Pilette devaient poursuivre l'épouvantable découverte durant l'après-midi. Sept sacs-poubelles noués soigneusement, plus un huitième suspendu dans des branchages; et un neuvième sac dans le même périmètre, trouvé dimanche à la mi-journée.
Le docteur Desoignies, médecin légiste, est formel : il s'agit de restes humains provenant de trois cadavres de femmes, sans doute de race blanche. Il n'y avait là ni tête ni tronc : uniquement des membres, supérieurs ou inférieurs, qui avaient été découpés «proprement », à la scie horizontale.
L'une des victimes devait être une adolescente ou une adulte petite et menue. Les deux autres victimes sont des adultes. Le médecin légiste exclut une profanation de cercueils : un corps en milieu anaérobie, sans air, se dégrade autrement que les restes de Cuesmes.
Les décès remontent à diverses périodes. Les restes les mieux conservés font penser à un décès remontant à quelques jours, à deux semaines tout au plus.
Pour les deux autres cadavres, la mort est à dater de quelques mois pour l'un, de l'ordre de deux ans pour l'autre. Cinq des sacs-poubelles portaient l'inscription officielle de la commune de Knokke-Heist. Les autres, gris foncé, proviennent de grandes surfaces.
Le magistrat national était sur place dimanche. Il s'agissait de faire un lien éventuel entre ces restes et les diverses disparitions dans le pays. Notamment, on avait, ce week-end, retrouvé une tête à Gand (Merelbeke). Le rapprochement n'a finalement pas tenu la route : cette tête avait été ôtée d'un cercueil par des profanateurs.
Un double appel à témoins a été lancé par le Parquet. D'un part, un signe distinctif sur un avant-bras gauche a été entièrement gratté sur une zone ronde de 5 cm de diamètre. Toute personne connaissant une disparue qui aurait pu posséder un tatouage de cette dimension est priée de contacter la police judiciaire de Mons au 065-31.31.21. Le nom de Jacqueline Leclercq, une jeune mère de trois enfants, disparue de son domicile depuis le 22 décembre 1996 est évoqué. Fugueuse et suicidaire, elle possédait un tatouage sur l'avant-bras gauche.
L'autre appel à témoins concerne les riverains qui auraient pu avoir l'attention attirée par une voiture suspecte dans le quartier ces derniers temps. Les corps ont été amenés là à diverses périodes depuis le début de l'hiver, par le même individu ou groupe de tueurs-dépeceurs. L'été dernier, la police avait retrouvé les restes - la tête, les membres et les seins, d'une ancienne prostituée et entraîneuse de Mons, disparue vers le 21 juillet 1996.
Les restes des victimes ne sont pas identifiés, mais les sacs-poubelles parleront-ils ?
Les jambes et les bras de trois victimes assassinées à des époques diverses, et acheminés à divers moments de l'hiver dans un fossé en contrebas de la rue Emile Vandervelde, à Cuesmes : dimanche, à 16 heures, le procureur du Roi Pierre Honoré disait à la presse qu'aucune identification n'avait encore été possible.
Certains restes proviennent d'une victime dont le décès est récent (moins de deux semaines, sauf congélation). D'autres restes trahissent une mort plus ancienne : quelques mois pour l'un, deux ans pour l'autre. Difficile, voire impossible, d'identifier une personne en ayant comme seul support des membres dans l'état de putréfaction tel qu'il a été décrit. Dans l'ignorance de l'identité des victimes, il est d'autant plus difficile de remonter jusqu'à l'assassin.
Déjà, des proches de disparues s'angoissent. Le nom de Jacqueline Leclercq est récurrent dans cette enquête. Cette jeune mère de trois enfants, âgée de 33 ans, séparée depuis un an et demi, a disparu le 22 décembre 1996 de son domicile de Mons. Elle n'a plus jamais donné signe de vie. Son corps n'a jamais été retrouvé. Elle possédait un tatouage sur l'avant-bras gauche : «Angelo », le prénom de son ex-mari. Ce tatouage pouvait-il entrer dans le cercle de 5 cm de diamètre qui a été gratté sur l'avant-bras gauche retrouvé à Cuesmes ? Nous avons contacté le père de ses enfants. Il dit n'avoir pas encore été confronté à la forme du grattage. Sous le choc, il attend.
La découpe «propre et nette» des membres fait immanquablement penser à un autre mystère judiciaire à Mons : l'été dernier, un dépeceur resté mystérieux à ce jour avait ôté la tête, les membres et les seins du tronc de Martine Bohn, une ancienne prostituée et entraîneuse de Mons, disparue vers le 21 juillet 1996. Son tronc avait été retrouvé quelques jours plus tard dans la Haine canalisée entre Mons et Jemappes. L'identification avait duré plus d'un mois...
Des parents de disparues s'angoissent. Comme Anita Krül, de Péruwelz, mère de Sylvie Carlin. Elle était parmi les badauds, dimanche.
Hier, un hélicoptère de la gendarmerie examinait le périmètre à l'infrarouge. Il reviendra mardi. Hier après-midi, deux chiens détecteurs de cadavres ont reniflé les zones suspectes, sans rien trouver de neuf. Désormais, on ratisse la zone deux mètres par deux mètres, à la recherche du moindre indice. Certains espèrent faire « parler» les sacs. Chacun porte en effet un numéro de série, permettant d'en retrouver le fabricant et le vendeur. Et, éventuellement, de retrouver l'acheteur.
(« Le Soir » du 24 mars 1997)
En 1997 dans «Le Soir»: Victimes d’un tueur-dépeceur découvertes à Cuesmes
Des parties de membres de trois femmes dans neuf sacs-poubelles jetés au fossé
Image auteur par défaut
Par Gisèle Maréchal
Publié le 24/03/2014 à 13:26 Temps de lecture: 4 min
Une main blanche sortant d'un sac-poubelle noir, au fond d'un fossé, rue Emile Vandervelde, près de la ligne de chemin de fer Paris-Bruxelles, à Cuesmes. Des animaux errant autour de plusieurs sacs. Telle a été la vision d'Olivier Motte, policier équestre, alors qu'il se rendait samedi midi, à cheval, à Mons pour sa journée de travail. Le policier a appelé ses collègues : le parquet de Mons et le juge d'instruction Pilette devaient poursuivre l'épouvantable découverte durant l'après-midi. Sept sacs-poubelles noués soigneusement, plus un huitième suspendu dans des branchages; et un neuvième sac dans le même périmètre, trouvé dimanche à la mi-journée.
Le docteur Desoignies, médecin légiste, est formel : il s'agit de restes humains provenant de trois cadavres de femmes, sans doute de race blanche. Il n'y avait là ni tête ni tronc : uniquement des membres, supérieurs ou inférieurs, qui avaient été découpés «proprement », à la scie horizontale.
L'une des victimes devait être une adolescente ou une adulte petite et menue. Les deux autres victimes sont des adultes. Le médecin légiste exclut une profanation de cercueils : un corps en milieu anaérobie, sans air, se dégrade autrement que les restes de Cuesmes.
Les décès remontent à diverses périodes. Les restes les mieux conservés font penser à un décès remontant à quelques jours, à deux semaines tout au plus.
Pour les deux autres cadavres, la mort est à dater de quelques mois pour l'un, de l'ordre de deux ans pour l'autre. Cinq des sacs-poubelles portaient l'inscription officielle de la commune de Knokke-Heist. Les autres, gris foncé, proviennent de grandes surfaces.
Le magistrat national était sur place dimanche. Il s'agissait de faire un lien éventuel entre ces restes et les diverses disparitions dans le pays. Notamment, on avait, ce week-end, retrouvé une tête à Gand (Merelbeke). Le rapprochement n'a finalement pas tenu la route : cette tête avait été ôtée d'un cercueil par des profanateurs.
Un double appel à témoins a été lancé par le Parquet. D'un part, un signe distinctif sur un avant-bras gauche a été entièrement gratté sur une zone ronde de 5 cm de diamètre. Toute personne connaissant une disparue qui aurait pu posséder un tatouage de cette dimension est priée de contacter la police judiciaire de Mons au 065-31.31.21. Le nom de Jacqueline Leclercq, une jeune mère de trois enfants, disparue de son domicile depuis le 22 décembre 1996 est évoqué. Fugueuse et suicidaire, elle possédait un tatouage sur l'avant-bras gauche.
L'autre appel à témoins concerne les riverains qui auraient pu avoir l'attention attirée par une voiture suspecte dans le quartier ces derniers temps. Les corps ont été amenés là à diverses périodes depuis le début de l'hiver, par le même individu ou groupe de tueurs-dépeceurs. L'été dernier, la police avait retrouvé les restes - la tête, les membres et les seins, d'une ancienne prostituée et entraîneuse de Mons, disparue vers le 21 juillet 1996.
Les restes des victimes ne sont pas identifiés, mais les sacs-poubelles parleront-ils ?
Les jambes et les bras de trois victimes assassinées à des époques diverses, et acheminés à divers moments de l'hiver dans un fossé en contrebas de la rue Emile Vandervelde, à Cuesmes : dimanche, à 16 heures, le procureur du Roi Pierre Honoré disait à la presse qu'aucune identification n'avait encore été possible.
Certains restes proviennent d'une victime dont le décès est récent (moins de deux semaines, sauf congélation). D'autres restes trahissent une mort plus ancienne : quelques mois pour l'un, deux ans pour l'autre. Difficile, voire impossible, d'identifier une personne en ayant comme seul support des membres dans l'état de putréfaction tel qu'il a été décrit. Dans l'ignorance de l'identité des victimes, il est d'autant plus difficile de remonter jusqu'à l'assassin.
Déjà, des proches de disparues s'angoissent. Le nom de Jacqueline Leclercq est récurrent dans cette enquête. Cette jeune mère de trois enfants, âgée de 33 ans, séparée depuis un an et demi, a disparu le 22 décembre 1996 de son domicile de Mons. Elle n'a plus jamais donné signe de vie. Son corps n'a jamais été retrouvé. Elle possédait un tatouage sur l'avant-bras gauche : «Angelo », le prénom de son ex-mari. Ce tatouage pouvait-il entrer dans le cercle de 5 cm de diamètre qui a été gratté sur l'avant-bras gauche retrouvé à Cuesmes ? Nous avons contacté le père de ses enfants. Il dit n'avoir pas encore été confronté à la forme du grattage. Sous le choc, il attend.
La découpe «propre et nette» des membres fait immanquablement penser à un autre mystère judiciaire à Mons : l'été dernier, un dépeceur resté mystérieux à ce jour avait ôté la tête, les membres et les seins du tronc de Martine Bohn, une ancienne prostituée et entraîneuse de Mons, disparue vers le 21 juillet 1996. Son tronc avait été retrouvé quelques jours plus tard dans la Haine canalisée entre Mons et Jemappes. L'identification avait duré plus d'un mois...
Des parents de disparues s'angoissent. Comme Anita Krül, de Péruwelz, mère de Sylvie Carlin. Elle était parmi les badauds, dimanche.
Hier, un hélicoptère de la gendarmerie examinait le périmètre à l'infrarouge. Il reviendra mardi. Hier après-midi, deux chiens détecteurs de cadavres ont reniflé les zones suspectes, sans rien trouver de neuf. Désormais, on ratisse la zone deux mètres par deux mètres, à la recherche du moindre indice. Certains espèrent faire « parler» les sacs. Chacun porte en effet un numéro de série, permettant d'en retrouver le fabricant et le vendeur. Et, éventuellement, de retrouver l'acheteur.
(« Le Soir » du 24 mars 1997)
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:39
Le dépeceur de Mons
... le 9 mai 1997. En 2007, l’arrestation à New York d’un dépeceur suscite l’intérêt, mais on n’a trouvé aucune trace de lui à Mons. Les enquêteurs ont aussi interrogé le centre de commandement militaire...Des restes humains retrouvés dans des sacs-poubelles. Des troncs sans têtes, desbras, des jambes... L’horreur absolue. Printemps 1997, non loin de la ville de Mons. Il fait particulièrement beau... criminelle formés aux méthodes du FBI. Ces profileurs établissent un portrait-robot psychologique et comportemental de l’auteur présumé. Un appel à témoins national est lancé par les autorités...
dimanche 9 juin 2024
Le Soir.be
Le dépeceur de Mons
... le 9 mai 1997. En 2007, l’arrestation à New York d’un dépeceur suscite l’intérêt, mais on n’a trouvé aucune trace de lui à Mons. Les enquêteurs ont aussi interrogé le centre de commandement militaire...Des restes humains retrouvés dans des sacs-poubelles. Des troncs sans têtes, desbras, des jambes... L’horreur absolue. Printemps 1997, non loin de la ville de Mons. Il fait particulièrement beau... criminelle formés aux méthodes du FBI. Ces profileurs établissent un portrait-robot psychologique et comportemental de l’auteur présumé. Un appel à témoins national est lancé par les autorités...
dimanche 9 juin 2024
Le Soir.be
Re: Les articles de presse anciens
mimi Aujourd'hui à 18:43
LES ENQUETEURS MONTOIS ONT DECIDE DE FAIRE APPEL AU PUBLIC LE DEPECEUR DE MONS AU MENU D'APPEL A TEMOINS
Article réservé aux abonnés
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 5/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Les enquêteurs montois ont décidé de faire appel au public
Le dépeceur de Mons au menu d'«Appel à témoins»
Hôtel Le Lido, place Régnier au Long Col à Mons. La porte s'ouvre, une dame en sort : tenue sombre, chemisier à manches et jabot en dentelle, cheveux noirs, courts; une grande frange lui balaie le front. Elle dissimule une cicatrice, séquelle d'un accident de voiture...
Qui a pu voir Martine Bohn, fin juillet 96, alors qu'elle vivait dans une chambre de ce luxueux hôtel de Mons, Le Lido ? Qui pourrait posséder une information, si ténue lui semble-t-elle, qui permettrait à la cellule Corpus de la PJ de Mons de retrouver le dépeceur dont elle fut victime ?
Jusqu'à jeudi, les journalistes télé de la RTBF effectueront à Mons le tournage de séquences qui illustreront l'émission «Appel à témoins» programmée par la RTBF pour le 19 novembre à 20 h 10 (sur VTM, dans l'émission «Oproep 2020», 2 jours plus tôt). Au programme : la fin de la vie des quatre victimes du dépeceur, et un profil psychiatrique théorique du «dépeceur de Mons», dressé par un analyste.
L'image peut être plus parlante qu'un communiqué pour faire appel à la mémoire du public. C'est ainsi que, pour ce tournage, quatre comédiennes au physique ad hoc ont été recrutées et, pour un jour, coiffées et habillées comme les victimes du dépeceur. Lors de la diffusion de cet «Appel à témoins», six lignes téléphoniques gratuites seront mises à la disposition des téléspectateurs, qui auront pour interlocuteur un des enquêteurs de la PJ de Mons travaillant depuis plus d'un an déjà à la résolution de l'énigme. Le public pourra aussi téléphoner après l'émission, ou même écrire.
Hier, le porte-parole du parquet de Mons, Didier Vanreusel, - entouré des réalisateurs de l'émission et d'André Nicolas du Service général d'appui policier -, précisait que l'émission n'évoquerait pas la disparition inquiétante de Begonia Valencia, disparue en août dernier. Pas d'amalgame : cette jeune femme est toujours recherchée... vivante. Aucun élément objectif ne la signale comme cinquième victime du dépeceur.
Autre rumeur que le porte-parole coupe net : Si Martine Bohn y a effectivement séjourné en 1986, 1989, 1992 et 1993, ni Carmelina Russo, ni Jacqueline Leclercq , ni Nathalie Godard n'ont été hospitalisées au centre hospitalier du Chêne-aux-Haies. Aucune raison non plus de lier le dossier «dépeceur» et le dossier du pasteur Pandy à Bruxelles, dit-on.
LES ENQUETEURS MONTOIS ONT DECIDE DE FAIRE APPEL AU PUBLIC LE DEPECEUR DE MONS AU MENU D'APPEL A TEMOINS
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 5/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Les enquêteurs montois ont décidé de faire appel au public
Le dépeceur de Mons au menu d'«Appel à témoins»
Hôtel Le Lido, place Régnier au Long Col à Mons. La porte s'ouvre, une dame en sort : tenue sombre, chemisier à manches et jabot en dentelle, cheveux noirs, courts; une grande frange lui balaie le front. Elle dissimule une cicatrice, séquelle d'un accident de voiture...
Qui a pu voir Martine Bohn, fin juillet 96, alors qu'elle vivait dans une chambre de ce luxueux hôtel de Mons, Le Lido ? Qui pourrait posséder une information, si ténue lui semble-t-elle, qui permettrait à la cellule Corpus de la PJ de Mons de retrouver le dépeceur dont elle fut victime ?
Jusqu'à jeudi, les journalistes télé de la RTBF effectueront à Mons le tournage de séquences qui illustreront l'émission «Appel à témoins» programmée par la RTBF pour le 19 novembre à 20 h 10 (sur VTM, dans l'émission «Oproep 2020», 2 jours plus tôt). Au programme : la fin de la vie des quatre victimes du dépeceur, et un profil psychiatrique théorique du «dépeceur de Mons», dressé par un analyste.
L'image peut être plus parlante qu'un communiqué pour faire appel à la mémoire du public. C'est ainsi que, pour ce tournage, quatre comédiennes au physique ad hoc ont été recrutées et, pour un jour, coiffées et habillées comme les victimes du dépeceur. Lors de la diffusion de cet «Appel à témoins», six lignes téléphoniques gratuites seront mises à la disposition des téléspectateurs, qui auront pour interlocuteur un des enquêteurs de la PJ de Mons travaillant depuis plus d'un an déjà à la résolution de l'énigme. Le public pourra aussi téléphoner après l'émission, ou même écrire.
Hier, le porte-parole du parquet de Mons, Didier Vanreusel, - entouré des réalisateurs de l'émission et d'André Nicolas du Service général d'appui policier -, précisait que l'émission n'évoquerait pas la disparition inquiétante de Begonia Valencia, disparue en août dernier. Pas d'amalgame : cette jeune femme est toujours recherchée... vivante. Aucun élément objectif ne la signale comme cinquième victime du dépeceur.
Autre rumeur que le porte-parole coupe net : Si Martine Bohn y a effectivement séjourné en 1986, 1989, 1992 et 1993, ni Carmelina Russo, ni Jacqueline Leclercq , ni Nathalie Godard n'ont été hospitalisées au centre hospitalier du Chêne-aux-Haies. Aucune raison non plus de lier le dossier «dépeceur» et le dossier du pasteur Pandy à Bruxelles, dit-on.
Re: Les articles de presse anciens
Bonjour Kassandra,
C'est une très bonne chose de publier des articles d'époque afin de pouvoir se replonger dans le contexte qui régnait en 1997 mais, il faut bien recouper les informations car, je peux te dire, par expérience, qu'il y a des tonnes d'erreurs dans les articles de presse.
Ce serait bien de créer également une rubrique avec des reportages traitant de l'affaire car, il y en a certains qui valent le détour.
C'est une très bonne chose de publier des articles d'époque afin de pouvoir se replonger dans le contexte qui régnait en 1997 mais, il faut bien recouper les informations car, je peux te dire, par expérience, qu'il y a des tonnes d'erreurs dans les articles de presse.
Ce serait bien de créer également une rubrique avec des reportages traitant de l'affaire car, il y en a certains qui valent le détour.
el gringo
Re: Les articles de presse anciens
243054Ŧel gringo a écrit:Bonjour Kassandra,
C'est une très bonne chose de publier des articles d'époque afin de pouvoir se replonger dans le contexte qui régnait en 1997 mais, il faut bien recouper les informations car, je peux te dire, par expérience, qu'il y a des tonnes d'erreurs dans les articles de presse.
Ce serait bien de créer également une rubrique avec des reportages traitant de l'affaire car, il y en a certains qui valent le détour.
Bonjour El gringo,
En créant cette rubrique, j'ai simplement voulu séparer les articles de mimi de la discussion qui était en cours. L'intérêt d'avoir publié ces articles (en tout cas ceux du Soir), c'est qu'ils ne sont plus accessibles aux non abonnés, comme c'était le cas auparavant.
Libre maintenant à chacun d'en reprendre des extraits afin de pointer les erreurs.
Si tu veux, tu peux ouvrir une nouvelle rubrique qui reprendrait les reportages intéressants. Et on abandonne ceux qui ne ne sont pas
Merci d'avance.
Re: Les articles de presse anciens
243056ŦKassandra88 a écrit:243054Ŧel gringo a écrit:Bonjour Kassandra,
C'est une très bonne chose de publier des articles d'époque afin de pouvoir se replonger dans le contexte qui régnait en 1997 mais, il faut bien recouper les informations car, je peux te dire, par expérience, qu'il y a des tonnes d'erreurs dans les articles de presse.
Ce serait bien de créer également une rubrique avec des reportages traitant de l'affaire car, il y en a certains qui valent le détour.
Bonjour El gringo,
En créant cette rubrique, j'ai simplement voulu séparer les articles de mimi de la discussion qui était en cours. L'intérêt d'avoir publié ces articles (en tout cas ceux du Soir), c'est qu'ils ne sont plus accessibles aux non abonnés, comme c'était le cas auparavant.
Libre maintenant à chacun d'en reprendre des extraits afin de pointer les erreurs.
Si tu veux, tu peux ouvrir une nouvelle rubrique qui reprendrait les reportages intéressants. Et on abandonne ceux qui ne ne sont pas
Merci d'avance.
Bonjour Kassandra,
Au cours de mes recherches, j'ai consulté plus de 700 articles et la plupart étaient truffés d'erreurs donc, on veut débattre sur les erreurs journalistiques, ça risque de durer très longtemps et ça ne fera pas vraiment avancer les choses mais, si certaines personnes ont quand même besoin de précisions à ce sujet, je veux bien répondre, si nécessaire.
Concernant la nouvelle rubrique avec les reportages intéressants, c'est toi la cheffe donc, je préfère que c'est toi qui l'ouvre et je publierai quelques reportages qui me semblent intéressants et qui m'ont aidé dans mes recherches concernant le dépeceur de Mons.
el gringo
Re: Les articles de presse anciens
243064Ŧel gringo a écrit:
Concernant la nouvelle rubrique avec les reportages intéressants, c'est toi la cheffe donc, je préfère que c'est toi qui l'ouvre et je publierai quelques reportages qui me semblent intéressants et qui m'ont aidé dans mes recherches concernant le dépeceur de Mons.
Comment l'intitulerait-on?
Serait-ce un mélange de vidéos dignes d'intérêt (on laisse tomber les autres) et d'articles dont le contenu tient toujours la route?
Je veux bien la créer et je te laisses le soin de la compléter ou de m'indiquer où retrouver des publications qu'on pourrait y replacer.
Re: Les articles de presse anciens
243077ŦKassandra88 a écrit:243064Ŧel gringo a écrit:
Concernant la nouvelle rubrique avec les reportages intéressants, c'est toi la cheffe donc, je préfère que c'est toi qui l'ouvre et je publierai quelques reportages qui me semblent intéressants et qui m'ont aidé dans mes recherches concernant le dépeceur de Mons.
Comment l'intitulerait-on?
Serait-ce un mélange de vidéos dignes d'intérêt (on laisse tomber les autres) et d'articles dont le contenu tient toujours la route?
Je veux bien la créer et je te laisses le soin de la compléter ou de m'indiquer où retrouver des publications qu'on pourrait y replacer.
Hello Kassandra,
On pourrait intituler cette rubrique : Vidéos sur le dépeceur de Mons. Cette rubrique reprendrait uniquement, les vidéos, reportages traitant de l'affaire du dépeceur de Mons. Je trouve que serait un bon complément des deux rubriques traitant des articles de presse de 1997, ainsi que des articles de presse récents. Qu'en penses-tu?
el gringo
Re: Les articles de presse anciens
MIS SOUS PRESSION,Il A PU EXPLIQUER LES DERNIERES HEURES PASSEES AVEC NATHALIE GODART LEOPOLD"LE GITAN"PROCLAME SON INNOCENCE
Article réservé aux abonnés
Marc Metdepenningen
Journaliste au service Société
Par Marc Metdepenningen
Publié le 12/05/1997 à 00:00 Temps de lecture: 7 min
Mis sous pression, il a pu expliquer les dernières heures passées avec Nathalie Godart
Léopold «le Gitan» proclame son innocence insultée
Le «Gitan» nous raconte ses semaines en enfer. Libéré vendredi, il veut recouvrer son honneur bafoué. Pour sa famille.
Le voilà donc, le dépeceur... Lorsque le juge d'instruction Pilette a signifié à Léopold le Gitan, le 23 avril, à 6 h 30, qu'il était placé sous mandat d'arrêt, il a dû expliquer à ce grand gars dégingandé la signification du mot qui faisait trembler Mons et sa région depuis plus d'un mois. Dépeceur, celui qui coupe les gens en morceaux, a lancé le magistrat à Popol, ainsi que le surnomme son père François.
Au lendemain de sa libération par la chambre des mises en accusation de Mons, Léopold «le Gitan» revit avec effroi ces quelques secondes qui ont fait basculer sa vie. J'en avais les bras coupés, nous dit-il. Je ne savais pas quoi dire.
«JE SUIS FINI»
Dans le campement de Mornimont, à Jemeppe-sur-Sambre, où les caravanes du clan familial s'imbriquent les unes dans les autres, l'heure est à la joie et à la peine. Au bonheur de retrouver Léopold se couple la profonde tristesse de toute une famille, placée bien malgré elle durant quatre semaines sous les impitoyables projecteurs de l'opprobre et du soupçon.
Sur la nationale 90 qui déroule son bitume noir de Mons à Namur, les touristes du malheur d'autrui lèvent le pied à l'approche du campement duquel jaillissent des cris espiègles d'enfants, des aboiements de chiens, les bavardages de la volaille.
- On en a même vu qui prenaient des photos à la sauvette, dit Françoisavec tristesse. Et, le soir venu, des jeunes venus des dancings de la région faisaient le crochet par chez nous. C'était un véritable cauchemar. La nuit, je me réveillais en criant. En pensant à Léopold...
Aux côtés du patriarche dont les bras couverts de tatouages usés racontent le passé secret de forain, Léopold se love dans les coussins de la caravane paternelle. Epuisé. Content d'entrevoir le bout du mauvais rêve qui le ronge depuis tant de nuits. Mais inquiet, surtout, de lendemains toujours incertains.
- Demain, lance-t-il à son père, j'irai voir maman pour la fête des mères. Au cimetière de Mons.
Ses yeux s'embuent d'un supplément de tristesse.
- Pour moi, nous dit-il, la série noire continue. Il y a d'abord eu mon épouse, morte écrasée par une voiture. Il y a eu ensuite mon oncle et enfin ma mère, emportée par les suites d'une tuberculose qui ne lui avait laissé que le tiers des poumons. Avec ce qui m'arrive aujourd'hui, je suis fini.
Il y a deux ans, sa femme s'était couchée sur la N 90, à Nimy. Une voiture passait par là. Au mauvais moment.
- Ma femme voulait mourir, se souvient avec douleur Léopold. Une fois déjà, elle s'était jetée dans le canal. Elle avait dit que c'était moi qui l'avait poussée. Un pêcheur a pu me disculper.
- C'est à la mort de sa mère, reprend son papa, que Popol a comencé à boire. Il n'y avait pas moyen de l'en empêcher.
Au cours de cette période troublée, Léopold rencontre dans le quartier de la gare de Mons Nathalie Godart, une jeune femme de 22 ans rongée par la vie et par l'alcool.
- C'était le 13 décembre, se souvient-il avec précision.
Au début du mois de mars, le Gitan est incarcéré cinq jours suite à une affaire de vol...de boîtes de conserve. La brouille est au coeur du couple qu'il forme avec Nathalie. Une dispute a donné à la jeune femme l'idée de se séparer de lui.
- Quand je suis sorti de prison, dit Léopold, elle m'a dit qu'elle ne voulait plus s'en aller.
Le 16 mars, deux jours après sa libération, Léopold se retrouve avec quelques copains et Nathalie. Ils font la fête. Passe le temps qui dure tellement lorsqu'il n'y a plus rien à attendre du lendemain. En fin d'après-midi, le Gitan se décide à aller chercher un paquet de frites pour Nathalie. A son retour, la jeune femme n'est plus là. Elle s'est subitement levée et a décidé de partir. Léopold ne la reverra jamais vivante. Le 22 mars, inquiet pour celle qui malgré tout l'aimait, il se rend chez sa mère. Elle non plus ne l'a pas vue.
«OÙ AS-TU MIS MES MORCEAUX ?
C'est ce jour-là que le véritable dépeceur commence son sinistre jeu de piste, disséminant au fil des jours les restes démembrés de ses victimes. Des bras, des jambes, un tronc, et, enfin, la tête de Nathalie Godart. La diffusion du portrait-robot, réalisé à partir de la tête décapitée de la jeune femme, fait sursauter la maman de Nathalie. Léopold est son dernier petit ami. C'est sur lui que les enquêteurs du juge Pilette vont se concentrer.
Au petit matin du 22 avril, seule la basse-cour troublait la quiétude du campement familial où Léopold était rentré après avoir été blessé au crâne et à l'oeil lors d'une violente bagarre à Mons.
- Soudain, se souvient le Gitan, j'ai vu un képi apparaître dans ma caravane.
La cellule Corpus du juge Pilette venait de passer à l'action.
- Il y a avait plus de 100 policiers et gendarmes, se rappelle le patriarche. Un hélicoptère tournoyait au-dessus de nous. Des tireurs d'élite étaient perchés sur les maisons voisines.
Lorsque François voit son Popol emmené par la maréchaussée, il lui lance : Qu'as-tu fait ? - Rien, papa, je te le jure !
Interrogé par la police judiciaire, le Gitan se voit présenter un paquet de photos gros comme ça, dit-il, en écartant les mains de 30 centimètres. Parmi elles, une image frappée d'un cachet représentant le visage abîmé d'une femme. Léopold ignore qu'il s'agit d'une photo de la tête décapitée de son amie. Ça, lance-t-il aux policiers, c'est Nathalie sans son râtelier.
La jeune femme, victime d'un accident de la route, portait en effet une prothèse dentaire.
- Les policiers m'ont dit : «Regarde Nathalie, elle te dit quelque chose !». Quoi, ai-je demandé ? Ils m'ont dit : «Elle te demande où tu as mis ses morceaux.
C'est alors que les policiers révèlent à Léopold que Nathalie a été découpée en morceaux.
- Je suis devenu livide, se rappelle Léopold. Et j'ai refusé de voir les photos des morceaux du corps.
Placé sous mandat d'arrêt, Le Gitan est d'abord placé trois jours au secret à la prison de Mons. Les interrogatoires reprennent.
- Les policiers ont toujours été corrects avec moi, explique Léopold. Ils m'ont même donné de la bière en me demandant combien j'en voulais pour avouer. Je leur ai répondu qu'ils avaient le temps. Alors ils m'ont dit que la police scientifique finirait par me confondre.
«UN PAIN-BOUDIN AUX OIGNONS»
Des confrontations sont organisées. Franco, Ismaël, d'autres copains de la gare confirment que Nathalie les a bien quittés le 16 mars après 17 heures.
- Mais les policiers me disaient que l'examen des larves d'insectes retrouvées sur son cadavre permettaient de préciser l'heure et la date de sa mort : le 16 mars, à 16 heures.
Les policiers l'interrogent longuement sur le dernier repas pris avec Nathalie.
- Je leur ai répondu tout de suite : c'était un pain-boudin aux oignons.
Or, les restes alimentaires retrouvés dans l'estomac du cadavre de Nathalie indiquent que, peu avant sa mort, elle avait mangé du couscous !
- Les policiers, poursuit Léopold, semblaient convaincus que je n'étais pas l'assassin. Ils m'ont aussi interrogé sur Martine Bohne. Je l'avais rencontrée à Mons, et ils m'ont demandé si je frappais Nathalie. Je leur ai répondu : quand elle le méritait.
A la prison de Mons, Léopold finit par retrouver le régime ordinaire.
- Je n'étais pas à mon aise lors de la première promenade. Un grand baraqué s'est approché de moi. Il m'a dit : «Si on t'embête, fais-moi signe». Un autre détenu m'a une fois embêté. Le grand costaud a tenu sa promesse...
Affublé de son étiquette de « dépeceur», Léopold n'est pas épargné par les plaisanteries et les railleries de mauvais goût.
- Un jour, un gardien m'a demandé : « Quand tu lui as coupé la tête, tu as tiré sur les nerfs et ses yeux se sont mis à battre ?». Je ne lui ai pas répondu. Après, il est venu s'excuser et m'a donné un paquet de cigarettes.
Dans le campement de Morimont, les enfants sont rois. La fille de Léopold vient affectueusement taquiner son grand-père qu'elle appelle «papa». D'autres s'éclatent sur des jeux de jardin. Colette, l'épouse du patriarche, veille au bonheur de tout ce petit monde.
- Ils nous ont salis, se désespère le père en étalant des coupures de presse sur la table pliante de sa caravane. Les acheteurs de pièces pour voitures sont partis. Les commerçants du village font la moue lorsqu'il s'attarde devant l'étal.
- Et moi, l'interrompt Léopold, qu'est-ce que je vais devenir ? Tout le monde voit en moi le dépeceur.
Le patriarche le prend affectueusement par le cou : On va se battre, on proclamera ton innocence. Tu vas passer ton permis, je t'achèterai un camion. Tu pourras aller chiner comme tu en as toujours eu envie.
Léopold a le regard perdu sur son avenir bouché. Ses avocats, Mes Céline Parisse et Michel Bouchat, sont décidés à obtenir rapidement un non-lieu. Et à obtenir de la «commission des détentions inopérantes» la légitime réparation à l'honneur perdu de leur client. De l'argent qui ne cicatrisera sans doute pas les blessures infligées au coeur du Gitan et de tous les siens.
MARC METDEPENNINGEN
Article réservé aux abonnés
Marc Metdepenningen
Journaliste au service Société
Par Marc Metdepenningen
Publié le 12/05/1997 à 00:00 Temps de lecture: 7 min
Mis sous pression, il a pu expliquer les dernières heures passées avec Nathalie Godart
Léopold «le Gitan» proclame son innocence insultée
Le «Gitan» nous raconte ses semaines en enfer. Libéré vendredi, il veut recouvrer son honneur bafoué. Pour sa famille.
Le voilà donc, le dépeceur... Lorsque le juge d'instruction Pilette a signifié à Léopold le Gitan, le 23 avril, à 6 h 30, qu'il était placé sous mandat d'arrêt, il a dû expliquer à ce grand gars dégingandé la signification du mot qui faisait trembler Mons et sa région depuis plus d'un mois. Dépeceur, celui qui coupe les gens en morceaux, a lancé le magistrat à Popol, ainsi que le surnomme son père François.
Au lendemain de sa libération par la chambre des mises en accusation de Mons, Léopold «le Gitan» revit avec effroi ces quelques secondes qui ont fait basculer sa vie. J'en avais les bras coupés, nous dit-il. Je ne savais pas quoi dire.
«JE SUIS FINI»
Dans le campement de Mornimont, à Jemeppe-sur-Sambre, où les caravanes du clan familial s'imbriquent les unes dans les autres, l'heure est à la joie et à la peine. Au bonheur de retrouver Léopold se couple la profonde tristesse de toute une famille, placée bien malgré elle durant quatre semaines sous les impitoyables projecteurs de l'opprobre et du soupçon.
Sur la nationale 90 qui déroule son bitume noir de Mons à Namur, les touristes du malheur d'autrui lèvent le pied à l'approche du campement duquel jaillissent des cris espiègles d'enfants, des aboiements de chiens, les bavardages de la volaille.
- On en a même vu qui prenaient des photos à la sauvette, dit Françoisavec tristesse. Et, le soir venu, des jeunes venus des dancings de la région faisaient le crochet par chez nous. C'était un véritable cauchemar. La nuit, je me réveillais en criant. En pensant à Léopold...
Aux côtés du patriarche dont les bras couverts de tatouages usés racontent le passé secret de forain, Léopold se love dans les coussins de la caravane paternelle. Epuisé. Content d'entrevoir le bout du mauvais rêve qui le ronge depuis tant de nuits. Mais inquiet, surtout, de lendemains toujours incertains.
- Demain, lance-t-il à son père, j'irai voir maman pour la fête des mères. Au cimetière de Mons.
Ses yeux s'embuent d'un supplément de tristesse.
- Pour moi, nous dit-il, la série noire continue. Il y a d'abord eu mon épouse, morte écrasée par une voiture. Il y a eu ensuite mon oncle et enfin ma mère, emportée par les suites d'une tuberculose qui ne lui avait laissé que le tiers des poumons. Avec ce qui m'arrive aujourd'hui, je suis fini.
Il y a deux ans, sa femme s'était couchée sur la N 90, à Nimy. Une voiture passait par là. Au mauvais moment.
- Ma femme voulait mourir, se souvient avec douleur Léopold. Une fois déjà, elle s'était jetée dans le canal. Elle avait dit que c'était moi qui l'avait poussée. Un pêcheur a pu me disculper.
- C'est à la mort de sa mère, reprend son papa, que Popol a comencé à boire. Il n'y avait pas moyen de l'en empêcher.
Au cours de cette période troublée, Léopold rencontre dans le quartier de la gare de Mons Nathalie Godart, une jeune femme de 22 ans rongée par la vie et par l'alcool.
- C'était le 13 décembre, se souvient-il avec précision.
Au début du mois de mars, le Gitan est incarcéré cinq jours suite à une affaire de vol...de boîtes de conserve. La brouille est au coeur du couple qu'il forme avec Nathalie. Une dispute a donné à la jeune femme l'idée de se séparer de lui.
- Quand je suis sorti de prison, dit Léopold, elle m'a dit qu'elle ne voulait plus s'en aller.
Le 16 mars, deux jours après sa libération, Léopold se retrouve avec quelques copains et Nathalie. Ils font la fête. Passe le temps qui dure tellement lorsqu'il n'y a plus rien à attendre du lendemain. En fin d'après-midi, le Gitan se décide à aller chercher un paquet de frites pour Nathalie. A son retour, la jeune femme n'est plus là. Elle s'est subitement levée et a décidé de partir. Léopold ne la reverra jamais vivante. Le 22 mars, inquiet pour celle qui malgré tout l'aimait, il se rend chez sa mère. Elle non plus ne l'a pas vue.
«OÙ AS-TU MIS MES MORCEAUX ?
C'est ce jour-là que le véritable dépeceur commence son sinistre jeu de piste, disséminant au fil des jours les restes démembrés de ses victimes. Des bras, des jambes, un tronc, et, enfin, la tête de Nathalie Godart. La diffusion du portrait-robot, réalisé à partir de la tête décapitée de la jeune femme, fait sursauter la maman de Nathalie. Léopold est son dernier petit ami. C'est sur lui que les enquêteurs du juge Pilette vont se concentrer.
Au petit matin du 22 avril, seule la basse-cour troublait la quiétude du campement familial où Léopold était rentré après avoir été blessé au crâne et à l'oeil lors d'une violente bagarre à Mons.
- Soudain, se souvient le Gitan, j'ai vu un képi apparaître dans ma caravane.
La cellule Corpus du juge Pilette venait de passer à l'action.
- Il y a avait plus de 100 policiers et gendarmes, se rappelle le patriarche. Un hélicoptère tournoyait au-dessus de nous. Des tireurs d'élite étaient perchés sur les maisons voisines.
Lorsque François voit son Popol emmené par la maréchaussée, il lui lance : Qu'as-tu fait ? - Rien, papa, je te le jure !
Interrogé par la police judiciaire, le Gitan se voit présenter un paquet de photos gros comme ça, dit-il, en écartant les mains de 30 centimètres. Parmi elles, une image frappée d'un cachet représentant le visage abîmé d'une femme. Léopold ignore qu'il s'agit d'une photo de la tête décapitée de son amie. Ça, lance-t-il aux policiers, c'est Nathalie sans son râtelier.
La jeune femme, victime d'un accident de la route, portait en effet une prothèse dentaire.
- Les policiers m'ont dit : «Regarde Nathalie, elle te dit quelque chose !». Quoi, ai-je demandé ? Ils m'ont dit : «Elle te demande où tu as mis ses morceaux.
C'est alors que les policiers révèlent à Léopold que Nathalie a été découpée en morceaux.
- Je suis devenu livide, se rappelle Léopold. Et j'ai refusé de voir les photos des morceaux du corps.
Placé sous mandat d'arrêt, Le Gitan est d'abord placé trois jours au secret à la prison de Mons. Les interrogatoires reprennent.
- Les policiers ont toujours été corrects avec moi, explique Léopold. Ils m'ont même donné de la bière en me demandant combien j'en voulais pour avouer. Je leur ai répondu qu'ils avaient le temps. Alors ils m'ont dit que la police scientifique finirait par me confondre.
«UN PAIN-BOUDIN AUX OIGNONS»
Des confrontations sont organisées. Franco, Ismaël, d'autres copains de la gare confirment que Nathalie les a bien quittés le 16 mars après 17 heures.
- Mais les policiers me disaient que l'examen des larves d'insectes retrouvées sur son cadavre permettaient de préciser l'heure et la date de sa mort : le 16 mars, à 16 heures.
Les policiers l'interrogent longuement sur le dernier repas pris avec Nathalie.
- Je leur ai répondu tout de suite : c'était un pain-boudin aux oignons.
Or, les restes alimentaires retrouvés dans l'estomac du cadavre de Nathalie indiquent que, peu avant sa mort, elle avait mangé du couscous !
- Les policiers, poursuit Léopold, semblaient convaincus que je n'étais pas l'assassin. Ils m'ont aussi interrogé sur Martine Bohne. Je l'avais rencontrée à Mons, et ils m'ont demandé si je frappais Nathalie. Je leur ai répondu : quand elle le méritait.
A la prison de Mons, Léopold finit par retrouver le régime ordinaire.
- Je n'étais pas à mon aise lors de la première promenade. Un grand baraqué s'est approché de moi. Il m'a dit : «Si on t'embête, fais-moi signe». Un autre détenu m'a une fois embêté. Le grand costaud a tenu sa promesse...
Affublé de son étiquette de « dépeceur», Léopold n'est pas épargné par les plaisanteries et les railleries de mauvais goût.
- Un jour, un gardien m'a demandé : « Quand tu lui as coupé la tête, tu as tiré sur les nerfs et ses yeux se sont mis à battre ?». Je ne lui ai pas répondu. Après, il est venu s'excuser et m'a donné un paquet de cigarettes.
Dans le campement de Morimont, les enfants sont rois. La fille de Léopold vient affectueusement taquiner son grand-père qu'elle appelle «papa». D'autres s'éclatent sur des jeux de jardin. Colette, l'épouse du patriarche, veille au bonheur de tout ce petit monde.
- Ils nous ont salis, se désespère le père en étalant des coupures de presse sur la table pliante de sa caravane. Les acheteurs de pièces pour voitures sont partis. Les commerçants du village font la moue lorsqu'il s'attarde devant l'étal.
- Et moi, l'interrompt Léopold, qu'est-ce que je vais devenir ? Tout le monde voit en moi le dépeceur.
Le patriarche le prend affectueusement par le cou : On va se battre, on proclamera ton innocence. Tu vas passer ton permis, je t'achèterai un camion. Tu pourras aller chiner comme tu en as toujours eu envie.
Léopold a le regard perdu sur son avenir bouché. Ses avocats, Mes Céline Parisse et Michel Bouchat, sont décidés à obtenir rapidement un non-lieu. Et à obtenir de la «commission des détentions inopérantes» la légitime réparation à l'honneur perdu de leur client. De l'argent qui ne cicatrisera sans doute pas les blessures infligées au coeur du Gitan et de tous les siens.
MARC METDEPENNINGEN
ced150
Re: Les articles de presse anciens
Par mimi
« On a toujours l’espoir de pouvoir expliquer aux familles » (2/3)
Premier substitut au procureur du Roi, au parquet de Mons, Dominique Francq suit le dossier du « dépeceur » depuis le début. De garde le 22 mars 1997, il était présent sur les lieux de la première découverte, à Cuesmes. Vingt ans plus tard, il continue à suivre cette affaire, la plus grosse de sa carrière, entre espoir et frustration.
Alors jeune substitut du procureur, Dominique Francq était présent lors de la découverte des premiers sacs. PHOTO ARCHIVES LA PROVINCE
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– Où en est-on, aujourd’hui, de cette enquête ?
Dominique Francq : « L’enquête est toujours ouverte et mobilise encore un policier, le chef d’enquête, en charge du dossier depuis le début. En vingt ans, les techniques ont beaucoup évolué et nous avons demandé à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de relire le dossier. Les experts réalisent actuellement un audit pour déterminer ce qu’il est possible, ou non, de refaire comme analyse. J’espère obtenir un premier compte rendu avant fin avril. »
– Selon les résultats de cet audit, quelles suites le dossier pourrait-il connaître ?
« Nous avons déjà pris la décision que si l’INCC nous dit qu’il y a quelque chose à faire, on le fera. Dans le cas contraire, je devrais relire tout le dossier pendant des mois et je serais contraint de requérir un non-lieu provisoire. »
– Que répondez-vous aux critiques formulées par certains sur le manque de moyens mis à disposition de cette enquête ?
« Je ne suis pas sûr qu’avec plus d’hommes ou même avec les moyens techniques dont nous disposons aujourd’hui, nous aurions pu aller plus loin. Tout ce que l’on pouvait faire, on l’a fait. Mais cette affaire comporte une difficulté de taille, il n’y a pas de scène de crime. Les sacs ont été déposés à différents endroits et différents moments. Avant d’être découverts, ils ont été exposés aux intempéries, ce qui compromet la découverte de traces exploitables. »
– Peut-on dire comment ces femmes ont été tuées ?
« Non. La plupart des corps identifiés n’ont pas été reconstitués. Et celui que nous avons pu reconstituer ne l’a pas été à 100 %. Difficile dans ces conditions de déterminer les circonstances de la mort. »
– L’enquête a-t-elle permis d’établir des points communs dans le profil des victimes ?
« Hormis le fait qu’elles fréquentaient toutes le quartier de la gare, non. Dans les jours qui ont suivi la première découverte, j’étais furieux de voir ce que l’on a pu dire ou écrire sur elles. On a voulu les faire passer pour des putes mais c’est faux. Aucune de ces femmes ne se prostituait. Elles avaient simplement une fragilité qui provenait de la vie qui avait été la leur, pas très structurante. »
– Vingt ans de travail, sans succès. Pensez-vous pouvoir, un jour, identifier le dépeceur ?
« On a toujours de l’espoir de pouvoir expliquer aux familles ce qu’il est arrivé à leurs proches, notamment avec l’audit de l’INCC. Il me reste sept ans avant de prendre ma retraite et c’est sûr qu’il y aura de la frustration si je pars avant la fin de l’affaire. Mais je sais aussi que ma frustration ne sera en rien comparable à celle que connaissent les familles depuis des années. »
« On a toujours l’espoir de pouvoir expliquer aux familles » (2/3)
Premier substitut au procureur du Roi, au parquet de Mons, Dominique Francq suit le dossier du « dépeceur » depuis le début. De garde le 22 mars 1997, il était présent sur les lieux de la première découverte, à Cuesmes. Vingt ans plus tard, il continue à suivre cette affaire, la plus grosse de sa carrière, entre espoir et frustration.
Alors jeune substitut du procureur, Dominique Francq était présent lors de la découverte des premiers sacs. PHOTO ARCHIVES LA PROVINCE
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– Où en est-on, aujourd’hui, de cette enquête ?
Dominique Francq : « L’enquête est toujours ouverte et mobilise encore un policier, le chef d’enquête, en charge du dossier depuis le début. En vingt ans, les techniques ont beaucoup évolué et nous avons demandé à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de relire le dossier. Les experts réalisent actuellement un audit pour déterminer ce qu’il est possible, ou non, de refaire comme analyse. J’espère obtenir un premier compte rendu avant fin avril. »
– Selon les résultats de cet audit, quelles suites le dossier pourrait-il connaître ?
« Nous avons déjà pris la décision que si l’INCC nous dit qu’il y a quelque chose à faire, on le fera. Dans le cas contraire, je devrais relire tout le dossier pendant des mois et je serais contraint de requérir un non-lieu provisoire. »
– Que répondez-vous aux critiques formulées par certains sur le manque de moyens mis à disposition de cette enquête ?
« Je ne suis pas sûr qu’avec plus d’hommes ou même avec les moyens techniques dont nous disposons aujourd’hui, nous aurions pu aller plus loin. Tout ce que l’on pouvait faire, on l’a fait. Mais cette affaire comporte une difficulté de taille, il n’y a pas de scène de crime. Les sacs ont été déposés à différents endroits et différents moments. Avant d’être découverts, ils ont été exposés aux intempéries, ce qui compromet la découverte de traces exploitables. »
– Peut-on dire comment ces femmes ont été tuées ?
« Non. La plupart des corps identifiés n’ont pas été reconstitués. Et celui que nous avons pu reconstituer ne l’a pas été à 100 %. Difficile dans ces conditions de déterminer les circonstances de la mort. »
– L’enquête a-t-elle permis d’établir des points communs dans le profil des victimes ?
« Hormis le fait qu’elles fréquentaient toutes le quartier de la gare, non. Dans les jours qui ont suivi la première découverte, j’étais furieux de voir ce que l’on a pu dire ou écrire sur elles. On a voulu les faire passer pour des putes mais c’est faux. Aucune de ces femmes ne se prostituait. Elles avaient simplement une fragilité qui provenait de la vie qui avait été la leur, pas très structurante. »
– Vingt ans de travail, sans succès. Pensez-vous pouvoir, un jour, identifier le dépeceur ?
« On a toujours de l’espoir de pouvoir expliquer aux familles ce qu’il est arrivé à leurs proches, notamment avec l’audit de l’INCC. Il me reste sept ans avant de prendre ma retraite et c’est sûr qu’il y aura de la frustration si je pars avant la fin de l’affaire. Mais je sais aussi que ma frustration ne sera en rien comparable à celle que connaissent les familles depuis des années. »
Dernière édition par Kassandra88 le Jeu 19 Sep 2024 - 0:25, édité 1 fois
Re: Les articles de presse anciens
par mimi Hier à 19:43
Vingt ans après, le mystère reste entier
Une vingtaine d’enquêteurs mobilisés, plus de mille pistes explorées en Belgique, en France et à l’étranger, des dizaines de suspects entendus et un immense point d’interrogation. Vingt ans après la découverte des premières victimes, l’espoir d’identifier le dépeceur de Mons semble plus mince que jamais.
La plupart des sacs semés par le tueur l’ont été dans des lieux aux noms évocateurs, comme ici, rue du Dépôt, à Havré, au bord de la Haine. PHOTO DIDIER CRASNAULT
« C’était une journée fraîche et plutôt ensoleillée. » Vingt ans ont passé depuis ce 22 mars 1997, mais Olivier Motte s’en souvient comme si c’était hier. Gardant en tête chaque détail de cet instant qui a marqué sa vie à jamais. Inspecteur de police, responsable de l’équipe équestre montoise, il empruntait, comme chaque jour, la rue Émile-Vandervelde, à Cuesmes, dans la banlieue de Mons. « Mon attention a été attirée par un chat roux qui touchait à quelque chose de blanc et rouge, en contrebas de la route. Je me suis dit que c’était une main en plastique, comme un jouet, mais c’était bizarre. » Intrigué, le policier fait demi-tour et descend de sa monture pour se rapprocher. Il fait alors une découverte effroyable. Huit sacs-poubelles contenant des parties de corps humain. L’affaire dite du dépeceur de Mons vient de commencer.
Un « puzzle » macabre
Dépêchés sur place, les enquêteurs pensent d’abord avoir retrouvé les membres de Martine Bohn, dont le tronc avait été découvert quelques mois plus tôt dans la Haine, l’un des deux cours d’eau traversant Cuesmes. Mais très vite, les enquêteurs réalisent que ces sacs contiennent les morceaux de corps, sans tête ni tronc, de deux autres victimes. Toujours découpés avec une remarquable précision.
Moins d’un an après le début de l’affaire Dutroux, et un mois après la mise en examen des frères Jourdain, la région bascule une nouvelle fois dans la terreur. Dans les jours qui suivent cette macabre découverte, le « dépeceur » sèmera les pièces de son puzzle infernal à travers Mons et sa banlieue. Le 23 mars 1997, un nouveau sac-poubelle est retrouvé près du premier endroit. Il renferme un buste de femme, portant à quatre le nombre de victimes. Un dixième sac est retrouvé le lendemain près de la Haine, à la jonction du chemin de l’Inquiétude et de l’avenue des Bassins. Puis les 12 et 18 avril, le tueur laisse de nouvelles traces à Havré, petite commune à l’est de Mons. Au total, trente-sept « morceaux » de corps sont découverts en moins d’un mois.
En août de la même année, des enfants déterrent un crâne dans un verger de la région de Mons. Bégonia Valencia, mère de famille de Frameries (B) devient la cinquième, et dernière connue à ce jour, victime du dépeceur de Mons.
Des pistes abandonnées
Rapidement créée pour mettre la main sur le tueur en série, la cellule Corpus rassemble une vingtaine d’enquêteurs. Au fil des ans, ils explorent plus de mille pistes et entendent des dizaines de suspects. Un travail de titan qui va de l’ancien petit ami d’une des victimes à un chauffeur de taxi monténégrin, en passant par un médecin montois, accusé par son propre fils d’être le dépeceur de Mons. Chacune de ces pistes a finalement été abandonnée au cours de l’enquête.
Vingt ans, jour pour jour, après la découverte glaçante faite par Olivier Motte, le mystère du dépeceur de Mons reste entier. L’espoir d’identifier le (ou les) tueur(s) semble désormais reposer en grande partie sur les avancées technologiques de la police scientifique. Une nouvelle tentative pour apporter enfin aux familles des cinq victimes, des réponses aux questions qui les hantent depuis deux décennies.
En dates
22 mars 1997
Un policier retrouve, par hasard, sept sacs-poubelles, renfermant des parties corporelles d’au moins trois femmes. Le début d’une série de découvertes macabres dans les environs de Mons.
18 avril 1997
Moins d’un mois après la première découverte, le dépeceur de Mons dépose trois nouveaux sacs-poubelles à Havré, dans la banlieue de Mons. Portant à quinze le nombre de sacs retrouvés, avec au total trente-sept parties corporelles
22 avril 1997
L’ancien compagnon d’une des victimes, L. B., est interpellé. Les enquêteurs pensent avoir résolu l’affaire du dépeceur. La Belgique respire à nouveau. Un soulagement de courte durée. Libéré de prison un mois après avoir été placé sous mandat d’arrêt, faute de preuve, l’homme sera définitivement blanchi.
26 janvier 2010
Un médecin montois est arrêté après avoir violemment agressé une esthéticienne. Quelques jours plus tôt, son propre fils l’accusait, dans deux lettres, d’être le dépeceur de Mons. Nouvel emballement, nouvel espoir pour la famille et une nouvelle impasse. L’enquête écartera rapidement cette piste.
Dans dix ans, il sera trop tard
Après vingt ans d’enquête infructueuse, il reste encore dix ans pour identifier le dépeceur de Mons. « En Belgique, la prescription est de 30 ans », rappelle le premier substitut au procureur, Dominique Francq. Passé ce délai, plus aucune action ne pourrait être engagée contre le tueur, même s’il venait à se dénoncer.
Vingt ans après, le mystère reste entier
Une vingtaine d’enquêteurs mobilisés, plus de mille pistes explorées en Belgique, en France et à l’étranger, des dizaines de suspects entendus et un immense point d’interrogation. Vingt ans après la découverte des premières victimes, l’espoir d’identifier le dépeceur de Mons semble plus mince que jamais.
La plupart des sacs semés par le tueur l’ont été dans des lieux aux noms évocateurs, comme ici, rue du Dépôt, à Havré, au bord de la Haine. PHOTO DIDIER CRASNAULT
« C’était une journée fraîche et plutôt ensoleillée. » Vingt ans ont passé depuis ce 22 mars 1997, mais Olivier Motte s’en souvient comme si c’était hier. Gardant en tête chaque détail de cet instant qui a marqué sa vie à jamais. Inspecteur de police, responsable de l’équipe équestre montoise, il empruntait, comme chaque jour, la rue Émile-Vandervelde, à Cuesmes, dans la banlieue de Mons. « Mon attention a été attirée par un chat roux qui touchait à quelque chose de blanc et rouge, en contrebas de la route. Je me suis dit que c’était une main en plastique, comme un jouet, mais c’était bizarre. » Intrigué, le policier fait demi-tour et descend de sa monture pour se rapprocher. Il fait alors une découverte effroyable. Huit sacs-poubelles contenant des parties de corps humain. L’affaire dite du dépeceur de Mons vient de commencer.
Un « puzzle » macabre
Dépêchés sur place, les enquêteurs pensent d’abord avoir retrouvé les membres de Martine Bohn, dont le tronc avait été découvert quelques mois plus tôt dans la Haine, l’un des deux cours d’eau traversant Cuesmes. Mais très vite, les enquêteurs réalisent que ces sacs contiennent les morceaux de corps, sans tête ni tronc, de deux autres victimes. Toujours découpés avec une remarquable précision.
Moins d’un an après le début de l’affaire Dutroux, et un mois après la mise en examen des frères Jourdain, la région bascule une nouvelle fois dans la terreur. Dans les jours qui suivent cette macabre découverte, le « dépeceur » sèmera les pièces de son puzzle infernal à travers Mons et sa banlieue. Le 23 mars 1997, un nouveau sac-poubelle est retrouvé près du premier endroit. Il renferme un buste de femme, portant à quatre le nombre de victimes. Un dixième sac est retrouvé le lendemain près de la Haine, à la jonction du chemin de l’Inquiétude et de l’avenue des Bassins. Puis les 12 et 18 avril, le tueur laisse de nouvelles traces à Havré, petite commune à l’est de Mons. Au total, trente-sept « morceaux » de corps sont découverts en moins d’un mois.
En août de la même année, des enfants déterrent un crâne dans un verger de la région de Mons. Bégonia Valencia, mère de famille de Frameries (B) devient la cinquième, et dernière connue à ce jour, victime du dépeceur de Mons.
Des pistes abandonnées
Rapidement créée pour mettre la main sur le tueur en série, la cellule Corpus rassemble une vingtaine d’enquêteurs. Au fil des ans, ils explorent plus de mille pistes et entendent des dizaines de suspects. Un travail de titan qui va de l’ancien petit ami d’une des victimes à un chauffeur de taxi monténégrin, en passant par un médecin montois, accusé par son propre fils d’être le dépeceur de Mons. Chacune de ces pistes a finalement été abandonnée au cours de l’enquête.
Vingt ans, jour pour jour, après la découverte glaçante faite par Olivier Motte, le mystère du dépeceur de Mons reste entier. L’espoir d’identifier le (ou les) tueur(s) semble désormais reposer en grande partie sur les avancées technologiques de la police scientifique. Une nouvelle tentative pour apporter enfin aux familles des cinq victimes, des réponses aux questions qui les hantent depuis deux décennies.
En dates
22 mars 1997
Un policier retrouve, par hasard, sept sacs-poubelles, renfermant des parties corporelles d’au moins trois femmes. Le début d’une série de découvertes macabres dans les environs de Mons.
18 avril 1997
Moins d’un mois après la première découverte, le dépeceur de Mons dépose trois nouveaux sacs-poubelles à Havré, dans la banlieue de Mons. Portant à quinze le nombre de sacs retrouvés, avec au total trente-sept parties corporelles
22 avril 1997
L’ancien compagnon d’une des victimes, L. B., est interpellé. Les enquêteurs pensent avoir résolu l’affaire du dépeceur. La Belgique respire à nouveau. Un soulagement de courte durée. Libéré de prison un mois après avoir été placé sous mandat d’arrêt, faute de preuve, l’homme sera définitivement blanchi.
26 janvier 2010
Un médecin montois est arrêté après avoir violemment agressé une esthéticienne. Quelques jours plus tôt, son propre fils l’accusait, dans deux lettres, d’être le dépeceur de Mons. Nouvel emballement, nouvel espoir pour la famille et une nouvelle impasse. L’enquête écartera rapidement cette piste.
Dans dix ans, il sera trop tard
Après vingt ans d’enquête infructueuse, il reste encore dix ans pour identifier le dépeceur de Mons. « En Belgique, la prescription est de 30 ans », rappelle le premier substitut au procureur, Dominique Francq. Passé ce délai, plus aucune action ne pourrait être engagée contre le tueur, même s’il venait à se dénoncer.
Dernière édition par Kassandra88 le Jeu 19 Sep 2024 - 0:26, édité 1 fois
Re: Les articles de presse anciens
par mimi Hier à 19:45
Vingt-cinq ans plus tard, des policiers toujours mobilisés
Par La Voix du Nord
La ténacité. C’est le mot qui résume peut-être le mieux l’état d’esprit des policiers belges durant ces deux dernières décennies. L’affaire du dépeceur ne fait plus les gros titres, elle n’est plus rythmée par les rebondissements, mais les hommes de la cellule Corpus, une unité spécialement créée pour ce dossier, continue encore d’enquêter aujourd’hui. Même si cette équipe a longtemps souffert d’un manque d’effectifs. « Cette cellule est toujours active, indique le parquet de Mons à nos confrères de Sudpresse. Le but est de tenter, avec les nouvelles techniques d’investigations scientifiques, notamment grâce à l’ADN, de faire parler des indices, d’exploiter des microtraces, de nouvelles infos. »
La justice y avait cru, après l’arrestation d’un militaire de la base de l’Otan à Mons ou celle d’un habitant du Monténégro à New-York accusé de crimes similaires dans son pays et qui avait vécu un temps en Belgique. À chaque fois des fausses pistes.
« Paradoxalement, on a toujours considéré ce dossier comme un dossier local. Mais cinq femmes découpées et dépecées, c’est unique au monde », affirme Morgan Vanlerberghe, qui regrette le faible retentissement des faits au niveau national voire international. Il faut dire que ce tueur en série a agi au moment où une autre affaire secouait la Belgique : l’affaire Marc Dutroux.
Vingt-cinq ans plus tard, des policiers toujours mobilisés
Par La Voix du Nord
La ténacité. C’est le mot qui résume peut-être le mieux l’état d’esprit des policiers belges durant ces deux dernières décennies. L’affaire du dépeceur ne fait plus les gros titres, elle n’est plus rythmée par les rebondissements, mais les hommes de la cellule Corpus, une unité spécialement créée pour ce dossier, continue encore d’enquêter aujourd’hui. Même si cette équipe a longtemps souffert d’un manque d’effectifs. « Cette cellule est toujours active, indique le parquet de Mons à nos confrères de Sudpresse. Le but est de tenter, avec les nouvelles techniques d’investigations scientifiques, notamment grâce à l’ADN, de faire parler des indices, d’exploiter des microtraces, de nouvelles infos. »
La justice y avait cru, après l’arrestation d’un militaire de la base de l’Otan à Mons ou celle d’un habitant du Monténégro à New-York accusé de crimes similaires dans son pays et qui avait vécu un temps en Belgique. À chaque fois des fausses pistes.
« Paradoxalement, on a toujours considéré ce dossier comme un dossier local. Mais cinq femmes découpées et dépecées, c’est unique au monde », affirme Morgan Vanlerberghe, qui regrette le faible retentissement des faits au niveau national voire international. Il faut dire que ce tueur en série a agi au moment où une autre affaire secouait la Belgique : l’affaire Marc Dutroux.
Re: Les articles de presse anciens
par mimi Aujourd'hui à 10:15 source?
Le tueur de la gare de Perpignan et le dépeceur de Mons sont deux affaires criminelles distinctes, mais certaines leçons peuvent être tirées du premier pour aider à résoudre des enquêtes complexes comme celle du second. Voici quelques pistes :
Analyse des similarités comportementales
Dans l'affaire de Perpignan, le profil psychologique de Jacques Rançon, le tueur, a joué un rôle crucial dans sa capture. Il avait un schéma comportemental spécifique, notamment l’attaque de jeunes femmes à proximité de la gare, suivi de mutilations. L’étude de ces schémas et de leur répétition a aidé à réduire le champ des suspects.
Dans l'affaire du dépeceur de Mons, des corps démembrés ont été retrouvés dans des sacs poubelles le long de routes. Un profil comportemental similaire pourrait aider à comprendre le mode opératoire, en identifiant des points communs entre les victimes et les lieux de dépôt.
Usage des nouvelles technologies
L'ADN a joué un rôle décisif dans l'identification de Rançon. Il est indispensable d'utiliser toutes les ressources scientifiques disponibles dans les enquêtes criminelles, notamment les bases de données ADN, même des années après les crimes. Une nouvelle analyse ADN pourrait peut-être révéler des indices dans l'affaire de Mons, si les échantillons sont bien conservés.
Réévaluation des témoignages et preuves anciennes
Dans l'affaire de Perpignan, la réévaluation des témoignages et la recherche de nouveaux témoins ont permis d’apporter de nouveaux éléments après des années de blocage. Dans le cas du dépeceur de Mons, une telle approche pourrait être bénéfique, notamment en revisitant les indices laissés sur les lieux où les corps ont été retrouvés.
Collaboration transfrontalière
Les autorités belges et françaises devraient renforcer la coopération dans des affaires comme celles-ci. Des informations clés peuvent être manquées si elles ne sont pas partagées rapidement entre les juridictions. Le dépeceur de Mons pourrait être un individu opérant dans plusieurs pays, ce qui exigerait une coordination internationale.
Analyse géographique des crimes
Pour Jacques Rançon, son activité criminelle était concentrée autour de la gare de Perpignan. Dans l’affaire de Mons, l’analyse géographique des découvertes des corps peut permettre de cerner un rayon d’action potentiel du tueur et de découvrir des lieux communs fréquentés par les victimes ou le suspect.
En réutilisant ces méthodologies et en modernisant certaines approches, il pourrait être possible de débloquer l’affaire du dépeceur de Mons et d’apporter des réponses aux familles des victimes.
Le tueur de la gare de Perpignan et le dépeceur de Mons sont deux affaires criminelles distinctes, mais certaines leçons peuvent être tirées du premier pour aider à résoudre des enquêtes complexes comme celle du second. Voici quelques pistes :
Analyse des similarités comportementales
Dans l'affaire de Perpignan, le profil psychologique de Jacques Rançon, le tueur, a joué un rôle crucial dans sa capture. Il avait un schéma comportemental spécifique, notamment l’attaque de jeunes femmes à proximité de la gare, suivi de mutilations. L’étude de ces schémas et de leur répétition a aidé à réduire le champ des suspects.
Dans l'affaire du dépeceur de Mons, des corps démembrés ont été retrouvés dans des sacs poubelles le long de routes. Un profil comportemental similaire pourrait aider à comprendre le mode opératoire, en identifiant des points communs entre les victimes et les lieux de dépôt.
Usage des nouvelles technologies
L'ADN a joué un rôle décisif dans l'identification de Rançon. Il est indispensable d'utiliser toutes les ressources scientifiques disponibles dans les enquêtes criminelles, notamment les bases de données ADN, même des années après les crimes. Une nouvelle analyse ADN pourrait peut-être révéler des indices dans l'affaire de Mons, si les échantillons sont bien conservés.
Réévaluation des témoignages et preuves anciennes
Dans l'affaire de Perpignan, la réévaluation des témoignages et la recherche de nouveaux témoins ont permis d’apporter de nouveaux éléments après des années de blocage. Dans le cas du dépeceur de Mons, une telle approche pourrait être bénéfique, notamment en revisitant les indices laissés sur les lieux où les corps ont été retrouvés.
Collaboration transfrontalière
Les autorités belges et françaises devraient renforcer la coopération dans des affaires comme celles-ci. Des informations clés peuvent être manquées si elles ne sont pas partagées rapidement entre les juridictions. Le dépeceur de Mons pourrait être un individu opérant dans plusieurs pays, ce qui exigerait une coordination internationale.
Analyse géographique des crimes
Pour Jacques Rançon, son activité criminelle était concentrée autour de la gare de Perpignan. Dans l’affaire de Mons, l’analyse géographique des découvertes des corps peut permettre de cerner un rayon d’action potentiel du tueur et de découvrir des lieux communs fréquentés par les victimes ou le suspect.
En réutilisant ces méthodologies et en modernisant certaines approches, il pourrait être possible de débloquer l’affaire du dépeceur de Mons et d’apporter des réponses aux familles des victimes.
Re: Les articles de presse anciens
par mimi Aujourd'hui à 10:21 source?
Les affaires criminelles de Perpignan et de Mons sont liées à deux tueurs en série qui ont marqué la France et la Belgique. Voici les profils des deux tueurs :
Le Tueur de Perpignan : Jacques Rançon
Jacques Rançon est un tueur en série français, surnommé le "Tueur de la gare de Perpignan". Il a été arrêté en 2017 pour plusieurs meurtres commis dans les années 1990. Son modus operandi était particulièrement violent, incluant des mutilations post-mortem.
Profil psychologique : Rançon présentait des traits de psychopathie et une obsession pour la violence envers les femmes. Il avait des antécédents criminels pour agression sexuelle et avait déjà purgé des peines de prison avant d'être identifié comme le tueur de Perpignan.
Victimes : Ses victimes principales étaient deux jeunes femmes, Mokhtaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, assassinées en 1997 et 1998, retrouvées près de la gare de Perpignan. Il est aussi accusé d'agressions sexuelles et d'autres crimes violents.
Modus operandi : Rançon choisissait ses victimes au hasard, souvent à proximité de la gare. Après les avoir agressées, il les tuait et pratiquait des mutilations sur les corps.
Le Tueur de Mons : L'affaire des "Démembrements de Mons"
L'affaire des "Démembrements de Mons" est l'une des plus grandes énigmes criminelles en Belgique. Ce tueur n'a jamais été identifié et est responsable de la découverte de plusieurs corps de femmes, souvent démembrés, retrouvés dans les alentours de Mons entre 1996 et 1997.
Profil psychologique (supposé) : Le tueur de Mons est décrit comme méthodique, ayant des compétences dans la découpe des corps, ce qui laisse penser qu'il pourrait avoir des connaissances médicales ou anatomiques. Le mobile reste flou, mais il pourrait s'agir d'un besoin de contrôle ou d'une pulsion violente liée à une haine envers les femmes.
Victimes : Cinq femmes, dont l'identité de certaines reste inconnue. Leurs corps étaient découpés et dispersés dans des sacs-poubelles autour de la région de Mons.
Modus operandi : Le tueur prenait soin de démembrer ses victimes et de disperser leurs restes dans des lieux publics, parfois proches des rivières, mais toujours dans des sacs-poubelles noirs. Le caractère répétitif et méthodique suggère un tueur organisé.
Bien que les deux affaires aient en commun des crimes violents contre des femmes, Jacques Rançon a été arrêté et jugé, tandis que le tueur de Mons reste à ce jour non identifié.
Les affaires criminelles de Perpignan et de Mons sont liées à deux tueurs en série qui ont marqué la France et la Belgique. Voici les profils des deux tueurs :
Le Tueur de Perpignan : Jacques Rançon
Jacques Rançon est un tueur en série français, surnommé le "Tueur de la gare de Perpignan". Il a été arrêté en 2017 pour plusieurs meurtres commis dans les années 1990. Son modus operandi était particulièrement violent, incluant des mutilations post-mortem.
Profil psychologique : Rançon présentait des traits de psychopathie et une obsession pour la violence envers les femmes. Il avait des antécédents criminels pour agression sexuelle et avait déjà purgé des peines de prison avant d'être identifié comme le tueur de Perpignan.
Victimes : Ses victimes principales étaient deux jeunes femmes, Mokhtaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, assassinées en 1997 et 1998, retrouvées près de la gare de Perpignan. Il est aussi accusé d'agressions sexuelles et d'autres crimes violents.
Modus operandi : Rançon choisissait ses victimes au hasard, souvent à proximité de la gare. Après les avoir agressées, il les tuait et pratiquait des mutilations sur les corps.
Le Tueur de Mons : L'affaire des "Démembrements de Mons"
L'affaire des "Démembrements de Mons" est l'une des plus grandes énigmes criminelles en Belgique. Ce tueur n'a jamais été identifié et est responsable de la découverte de plusieurs corps de femmes, souvent démembrés, retrouvés dans les alentours de Mons entre 1996 et 1997.
Profil psychologique (supposé) : Le tueur de Mons est décrit comme méthodique, ayant des compétences dans la découpe des corps, ce qui laisse penser qu'il pourrait avoir des connaissances médicales ou anatomiques. Le mobile reste flou, mais il pourrait s'agir d'un besoin de contrôle ou d'une pulsion violente liée à une haine envers les femmes.
Victimes : Cinq femmes, dont l'identité de certaines reste inconnue. Leurs corps étaient découpés et dispersés dans des sacs-poubelles autour de la région de Mons.
Modus operandi : Le tueur prenait soin de démembrer ses victimes et de disperser leurs restes dans des lieux publics, parfois proches des rivières, mais toujours dans des sacs-poubelles noirs. Le caractère répétitif et méthodique suggère un tueur organisé.
Bien que les deux affaires aient en commun des crimes violents contre des femmes, Jacques Rançon a été arrêté et jugé, tandis que le tueur de Mons reste à ce jour non identifié.
Re: Les articles de presse anciens
LE DÉPECEUR DE MONS EST SORTI DE NULLE PART AU PRINTEMPS 1997. ON LUI ATTRIBUE CINQ VICTIMES FÉMININES. IL COURT TOUJOURS
par Eric Deffet
Journaliste au pôle Pouvoirs
C'est le portrait d'un inconnu célèbre, d'un anonyme du peloton des tueurs en série. D'un homme qui n'a ni famille, ni visage, ni nom. D'un homme qui a pourtant monopolisé la manchette des journaux, il y a quatre ans déjà, et qui inspirait alors l'horreur et le dégoût. D'un homme sans passé, sans présent et peut-être sans avenir: s'il ne fait plus parler de lui, depuis tout ce temps, c'est peut-être parce qu'il est mort, tout simplement, en emportant dans la tombe les détails sanglants de son insupportable histoire.
C'est le portrait du dépeceur de Mons. Au temps de nos grands-mères, l'impitoyable tueur aurait hanté les longues soirées passées à se raconter ces histoires qui faisaient froid dans le dos des enfants trop sages. Aujourd'hui, l'homme - parce que c'est un homme, bien sûr - est tout juste bon à meubler les rayons de la série B et, peut-être, à faire le bonheur, un jour, des scénaristes d'Hollywood. Sauf que ce scénario-là ne tient pas de la fiction: le tueur a fait cinq victimes.
Une main d'une blancheur extrême
L'agent de police Olivier Motte n'est pas du genre à s'émouvoir pour des peccadilles. Sur son cheval, en ce premier samedi du printemps 1997, il gagne Mons pour surveiller les rues du piétonnier et y chasser le pickpocket. A hauteur de la rue Emile Vandervelde, passage obligé en provenance de Cuesmes, le cavalier a l'attention attirée par plusieurs sacs-poubelles soigneusement fermés, mais comme jetés dans le bas fossé. Des animaux s'affairent autour de l'étrange monticule de plastique. Son sang de policier ne fait qu'un tour: une main d'une blancheur extrême est parfaitement visible au milieu des fourrés.
Le temps d'appeler les autorités de garde, ce week-end-là, et le dépeceur de Mons effectuait une entrée fracassante dans l'actualité: les sacs contenaient des bras et des jambes de femmes - ni têtes, ni troncs - soigneusement découpés à la scie. Au cours des jours et des semaines qui suivirent, d'autres restes humains, toujours féminins, furent découverts dans la région montoise: une tête à la rue du Dépôt à Havré, un tronc dans la Haine, pas loin du chemin de l'Inquiétude, un autre qui a parcouru quelques kilomètres pour finir sa course dans l'Escaut, à Valenciennes.
Assez rapidement, les enquêteurs réussirent à identifier quatre victimes du tueur, à coups d'expertises du patrimoine génétique des restes retrouvés: Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Carmelina Russo et Nathalie Godart. Le nom de Begonia Valencia vint s'ajouter plus tard à la liste: son crâne avait été retrouvé à Hyon, dans la banlieue montoise.
Les parcours de ces cinq femmes ont permis aux enquêteurs de tracer un portrait en miroir de leur probable meurtrier commun. Des dames d'âge mûr brisées par la vie, souvent seules, souvent habituées à fréquenter les bistrots peu reluisants proches de la gare de Mons. C'est à coup sûr dans ces milieux interlopes, entre alcoolisme et dépression, lorsque la solitude tient dramatiquement lieu d'art de vivre, que le dépeceur a mis la main sur ses proies. Des proies si faciles à piéger: une rencontre, un verre, peut-être une vague promesse de jours meilleurs et puis... l'horreur, le couteau, la scie. Où? Dans quel atelier de boucherie? Dans quelle cuisine mal famée? On ne le sait toujours pas, mais pour mener à bien sa si basse besogne, le dépeceur devait être équipé et, disons-le, n'était pas dépourvu d'un certain savoir-faire.
La police crut bien vite mettre un nom sur le monstre qui hantait les nuits montoises. Léopold Bogaert, dit «le Gitan»» - tout sauf un enfant de coeur - avait toutes les allures du suspect idéal. Et pour cause: il avait été le dernier petit ami de Nathalie Godart, des témoins pouvaient en attester. Avec son passé qui le poursuivait, l'affaire fut vite emballée: il en avait tué une, il les avait donc tuées toutes. Sauf que les enquêteurs ont dû préciser au «Gitan» la signification du mot «dépeceur» et qu'ils ont bien dû lui rendre sa liberté, quelques semaines plus tard, faute de preuves: les analyses génétiques le disculpaient, le 9 mai 1997.
Pourquoi a-t-il cessé de frapper?
Et pour dire vrai, la culpabilité de Léopold aurait eu quelque chose de décevant. A l'époque, tant qu'à faire, on s'était pris à imaginer un tueur de haut vol, froid et calculateur, systématique, une sorte de génie du mal semant ses sacs-poubelles et ses restes humains de manière scientifique pour tracer une piste sanglante qui aurait opéré un tour presque parfait de la vieille ville. Havré, Hyon, Cuesmes et chemin de l'Inquiétude: la ville était cernée par la mort. Mons-la-bourgeoise se faisait peur. Et puis voilà que l'enquête menait tout droit sur une canaille de bas étage, sans doute incapable de fomenter un plan à ce point machiavélique... Non, décidément, Léopold Bogaert n'était pas le dépeceur de Mons.
Mais qui est-il au fond, ce dépeceur? Le tueur cherchait-il à éliminer des amies dérangeantes? Satisfaisait-il une pulsion morbide? S'amusait-il à tuer, mutiler et disperser ses morceaux de proie dans la banlieue hennuyère? Et surtout, dans chacune de ces hypothèses, pourquoi a-t-il arrêté son horrible chasse aux environs de la gare, et qu'est-il devenu?
Même le FBI américain s'en est mêlé à l'époque pour tenter de cerner le tueur fou en analysant les dossiers et les personnalités des victimes, les photographies des lieux où les restes ont été découverts, la ligne du temps qui relie les différentes étapes de cette extraordinaire affaire. A ce stade, rien à faire: le dépeceur est toujours le plus fort. Ce qui rend impossible le deuil des proches de ses victimes.
22 mars 1997
Un policier de Mons découvre à la rue Vandervelde, à Cuesmes, neuf sacs abandonnés en contrebas de la chaussée. Ils contiennent des restes humains, exclusivement féminins. C'est le début d'une histoire criminelle de grande envergure, toujours pas résolue à ce jour. Horrifiés, les enquêteurs font vite le lien avec des femmes qui ont mystérieusement disparu au cours des semaines précédentes. Le 24 mars, un dixième sac macabre est découvert au chemin de l'Inquiétude, puis encore deux autres le 12 avril, rue du Dépôt, à Havré. C'est dans ceux-là que l'on découvre la tête de Nathalie Godart, une des victimes du tueur en série présumé avec Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Begonia Valencia, toutes installées dans la région de Mons. On trouvera encore trois sacs, à Saint-Symphorien le 18 avril. Depuis lors, l'enquête sur celui que la presse a baptisé «le dépeceur de Mons» piétine. Les enquêteurs ont fait appel aux spécialistes américains. Ils suivent chaque piste et décryptent chaque crime qui pourrait avoir un rapport avec leur dossier. En vain. Le dépeceur court toujours. A moins qu'il ne soit mort, lui aussi... L'espoir d'élucider cette terrible histoire semble s'amenuiser de jour en jour.
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par Eric Deffet
Journaliste au pôle Pouvoirs
C'est le portrait d'un inconnu célèbre, d'un anonyme du peloton des tueurs en série. D'un homme qui n'a ni famille, ni visage, ni nom. D'un homme qui a pourtant monopolisé la manchette des journaux, il y a quatre ans déjà, et qui inspirait alors l'horreur et le dégoût. D'un homme sans passé, sans présent et peut-être sans avenir: s'il ne fait plus parler de lui, depuis tout ce temps, c'est peut-être parce qu'il est mort, tout simplement, en emportant dans la tombe les détails sanglants de son insupportable histoire.
C'est le portrait du dépeceur de Mons. Au temps de nos grands-mères, l'impitoyable tueur aurait hanté les longues soirées passées à se raconter ces histoires qui faisaient froid dans le dos des enfants trop sages. Aujourd'hui, l'homme - parce que c'est un homme, bien sûr - est tout juste bon à meubler les rayons de la série B et, peut-être, à faire le bonheur, un jour, des scénaristes d'Hollywood. Sauf que ce scénario-là ne tient pas de la fiction: le tueur a fait cinq victimes.
Une main d'une blancheur extrême
L'agent de police Olivier Motte n'est pas du genre à s'émouvoir pour des peccadilles. Sur son cheval, en ce premier samedi du printemps 1997, il gagne Mons pour surveiller les rues du piétonnier et y chasser le pickpocket. A hauteur de la rue Emile Vandervelde, passage obligé en provenance de Cuesmes, le cavalier a l'attention attirée par plusieurs sacs-poubelles soigneusement fermés, mais comme jetés dans le bas fossé. Des animaux s'affairent autour de l'étrange monticule de plastique. Son sang de policier ne fait qu'un tour: une main d'une blancheur extrême est parfaitement visible au milieu des fourrés.
Le temps d'appeler les autorités de garde, ce week-end-là, et le dépeceur de Mons effectuait une entrée fracassante dans l'actualité: les sacs contenaient des bras et des jambes de femmes - ni têtes, ni troncs - soigneusement découpés à la scie. Au cours des jours et des semaines qui suivirent, d'autres restes humains, toujours féminins, furent découverts dans la région montoise: une tête à la rue du Dépôt à Havré, un tronc dans la Haine, pas loin du chemin de l'Inquiétude, un autre qui a parcouru quelques kilomètres pour finir sa course dans l'Escaut, à Valenciennes.
Assez rapidement, les enquêteurs réussirent à identifier quatre victimes du tueur, à coups d'expertises du patrimoine génétique des restes retrouvés: Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Carmelina Russo et Nathalie Godart. Le nom de Begonia Valencia vint s'ajouter plus tard à la liste: son crâne avait été retrouvé à Hyon, dans la banlieue montoise.
Les parcours de ces cinq femmes ont permis aux enquêteurs de tracer un portrait en miroir de leur probable meurtrier commun. Des dames d'âge mûr brisées par la vie, souvent seules, souvent habituées à fréquenter les bistrots peu reluisants proches de la gare de Mons. C'est à coup sûr dans ces milieux interlopes, entre alcoolisme et dépression, lorsque la solitude tient dramatiquement lieu d'art de vivre, que le dépeceur a mis la main sur ses proies. Des proies si faciles à piéger: une rencontre, un verre, peut-être une vague promesse de jours meilleurs et puis... l'horreur, le couteau, la scie. Où? Dans quel atelier de boucherie? Dans quelle cuisine mal famée? On ne le sait toujours pas, mais pour mener à bien sa si basse besogne, le dépeceur devait être équipé et, disons-le, n'était pas dépourvu d'un certain savoir-faire.
La police crut bien vite mettre un nom sur le monstre qui hantait les nuits montoises. Léopold Bogaert, dit «le Gitan»» - tout sauf un enfant de coeur - avait toutes les allures du suspect idéal. Et pour cause: il avait été le dernier petit ami de Nathalie Godart, des témoins pouvaient en attester. Avec son passé qui le poursuivait, l'affaire fut vite emballée: il en avait tué une, il les avait donc tuées toutes. Sauf que les enquêteurs ont dû préciser au «Gitan» la signification du mot «dépeceur» et qu'ils ont bien dû lui rendre sa liberté, quelques semaines plus tard, faute de preuves: les analyses génétiques le disculpaient, le 9 mai 1997.
Pourquoi a-t-il cessé de frapper?
Et pour dire vrai, la culpabilité de Léopold aurait eu quelque chose de décevant. A l'époque, tant qu'à faire, on s'était pris à imaginer un tueur de haut vol, froid et calculateur, systématique, une sorte de génie du mal semant ses sacs-poubelles et ses restes humains de manière scientifique pour tracer une piste sanglante qui aurait opéré un tour presque parfait de la vieille ville. Havré, Hyon, Cuesmes et chemin de l'Inquiétude: la ville était cernée par la mort. Mons-la-bourgeoise se faisait peur. Et puis voilà que l'enquête menait tout droit sur une canaille de bas étage, sans doute incapable de fomenter un plan à ce point machiavélique... Non, décidément, Léopold Bogaert n'était pas le dépeceur de Mons.
Mais qui est-il au fond, ce dépeceur? Le tueur cherchait-il à éliminer des amies dérangeantes? Satisfaisait-il une pulsion morbide? S'amusait-il à tuer, mutiler et disperser ses morceaux de proie dans la banlieue hennuyère? Et surtout, dans chacune de ces hypothèses, pourquoi a-t-il arrêté son horrible chasse aux environs de la gare, et qu'est-il devenu?
Même le FBI américain s'en est mêlé à l'époque pour tenter de cerner le tueur fou en analysant les dossiers et les personnalités des victimes, les photographies des lieux où les restes ont été découverts, la ligne du temps qui relie les différentes étapes de cette extraordinaire affaire. A ce stade, rien à faire: le dépeceur est toujours le plus fort. Ce qui rend impossible le deuil des proches de ses victimes.
22 mars 1997
Un policier de Mons découvre à la rue Vandervelde, à Cuesmes, neuf sacs abandonnés en contrebas de la chaussée. Ils contiennent des restes humains, exclusivement féminins. C'est le début d'une histoire criminelle de grande envergure, toujours pas résolue à ce jour. Horrifiés, les enquêteurs font vite le lien avec des femmes qui ont mystérieusement disparu au cours des semaines précédentes. Le 24 mars, un dixième sac macabre est découvert au chemin de l'Inquiétude, puis encore deux autres le 12 avril, rue du Dépôt, à Havré. C'est dans ceux-là que l'on découvre la tête de Nathalie Godart, une des victimes du tueur en série présumé avec Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Begonia Valencia, toutes installées dans la région de Mons. On trouvera encore trois sacs, à Saint-Symphorien le 18 avril. Depuis lors, l'enquête sur celui que la presse a baptisé «le dépeceur de Mons» piétine. Les enquêteurs ont fait appel aux spécialistes américains. Ils suivent chaque piste et décryptent chaque crime qui pourrait avoir un rapport avec leur dossier. En vain. Le dépeceur court toujours. A moins qu'il ne soit mort, lui aussi... L'espoir d'élucider cette terrible histoire semble s'amenuiser de jour en jour.
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De l'hypnose à la... prison
De l'hypnose à la... prison
Gilbert Dupont
Publié le 24-02-2003 à 06h00
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Un portrait-robot réalisé sous hypnose permet l'arrestation d'un suspect
BRUXELLES Une première: les portraitistes de la police fédérale ont réalisé sous hypnose de la victime le portrait-robot de l'auteur d'une agression. Eh bien, ce portrait-robot, bien que réalisé sous hypnose, a permis l'arrestation du suspect deux jours plus tard. L'expérience était menée en présence d'un neuropsychiatre attaché à la prison de Merksplas, le Dr Vincent Martin. L'homme interpellé avait poignardé sa victime (laquelle devait à l'épaisseur de sa veste de n'avoir fort heureusement pas été grièvement blessée). Ben Claes, un des cinq policiers portraitistes belges, a beau faire ce métier depuis vingt ans. Il n'aurait jamais cru la chose possible!
Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.
A cinq - avec Fabienne, Juan, Patrick et Peter Clauwaert -, ils forment le Forensic Facial Imaging de la nouvelle police fédérale. Un service totalement à part de la DJT - Direction de la police technique et scientifique.
A cinq, ils réalisent entre 950 et 1.000 portraits-robots par an - trois fois plus qu'il y a vingt ans. Pas connus du grand public... sauf par leurs oeuvres: P. Clauwaert et B. Claes ont réalisé la plupart des fameux portraits des tueurs du Brabant.
En matière de portraits-robots, les Belges travaillent résolument en dehors des sentiers battus, empruntant à chaque école ce qui leur semble le meilleur. Il y a cinq ans, tout le monde ne jurait que par l'informatique: eux y ont renoncé. Pour revenir aux bandelettes qui vous décomposent le visage en 5 morceaux (menton, bouche, nez, yeux et front) et aux bons vieux dessins faits main! Aux portraits-robots couleurs, ils préfèrent le noir et blanc: la couleur, disent-ils, n'apporte rien.
Un portrait-robot leur prend une bonne heure. Le plus dur, l'essentiel, c'est le témoin: "Toute la difficulté est d'aller chercher l'image qu'il a en tête. Le reste, c'est du savoir-faire."
Les procédés de vieillissement ? Ils y croient peu. Et le disent: pour eux, une actualisation faite après quinze ans d'un enfant disparu dans les années 1980 (Gevrije Cavas, Elisabeth Brichet...) a peu de valeur scientifique.
Et s'ils font eux-mêmes du vieillissement, ils le limitent volontairement à une période de cinq ans...
Le plus compliqué pour eux qui sont blancs? Les Africains et, pis encore, les Asiatiques. Et travailler sur des témoignages d'enfants (moins de 7 ans). "Tous les gosses vous décriront l'adulte plus grand qu'il ne l'est, plus "vieux" et toujours avec de grosses narines!"
Des ratés? Le tueur de l'hôpital Brugmann (fin 2002)!
Au rang des succès? Sur photo, Ben Claes montre les restes d'un noyé repêché en septembre 2002 dans la Meuse (à Hastière). Quasi rien! Mais des fragments du crâne et de la plasticine ont d'abord permis de reconstituer en 3 D la tête du pauvre homme puis de se risquer à réaliser son portrait. Ben Claes nous montre la photo de sa carte d'identité: tip top! Une dame a d'ailleurs directement reconnu son mari disparu en 1999. Une seule erreur: les cheveux. On les lui avait mis foncés alors que le malheureux, à 76 ans, les avait blanc neige...
La Dernière Heure 2003
Portraits-robots de jeunes de 13 ans!
BRUXELLES Portraitiste depuis vingt ans, l'inspecteur Ben Claes n'aurait jamais cru qu'un portrait-robot réalisé sous hypnose puisse amener deux jours plus tard l'arrestation d'un suspect. Avec son collègue Peter Clauwaert, il est l'auteur de tous les portraits-robots anciens et récents dans l'enquête sur les tueries du Brabant. Vingt-huit morts en Belgique entre 82 et fin 1985. Dans cette affaire, une bonne partie des derniers espoirs reposent sur leurs dessins. Si seulement l'un d'eux pouvait faire tilt!
Faut-il y croire? "Autant Peter que moi avons été sidérés de voir la qualité des souvenirs des témoins malgré autant d'années. Les tueries datent du milieu des années 1980. C'est incroyable de voir comment des témoins continuent de nous décrire les tueurs exactement comme s'ils les voyaient réellement devant eux. Fiables? Comparez les portraits réalisés l'an passé à ceux d'il y a quinze ans: l'un d'eux, c'est incontestablement le même homme..."
Meurtres, viols, hold-up, car-jacking et même... vol de bétail, c'est tous les jours que le Forensic Facial Imaging est sollicité.
Si les portraits-robots de femmes sont rares - dix par an -, il leur est demandé fréquemment de réaliser des portraits d'adolescents toujours plus jeunes: actuellement, 13/14 ans n'est plus du tout exceptionnel!
Gilbert Dupont
Publié le 24-02-2003 à 06h00
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Un portrait-robot réalisé sous hypnose permet l'arrestation d'un suspect
BRUXELLES Une première: les portraitistes de la police fédérale ont réalisé sous hypnose de la victime le portrait-robot de l'auteur d'une agression. Eh bien, ce portrait-robot, bien que réalisé sous hypnose, a permis l'arrestation du suspect deux jours plus tard. L'expérience était menée en présence d'un neuropsychiatre attaché à la prison de Merksplas, le Dr Vincent Martin. L'homme interpellé avait poignardé sa victime (laquelle devait à l'épaisseur de sa veste de n'avoir fort heureusement pas été grièvement blessée). Ben Claes, un des cinq policiers portraitistes belges, a beau faire ce métier depuis vingt ans. Il n'aurait jamais cru la chose possible!
Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.
A cinq - avec Fabienne, Juan, Patrick et Peter Clauwaert -, ils forment le Forensic Facial Imaging de la nouvelle police fédérale. Un service totalement à part de la DJT - Direction de la police technique et scientifique.
A cinq, ils réalisent entre 950 et 1.000 portraits-robots par an - trois fois plus qu'il y a vingt ans. Pas connus du grand public... sauf par leurs oeuvres: P. Clauwaert et B. Claes ont réalisé la plupart des fameux portraits des tueurs du Brabant.
En matière de portraits-robots, les Belges travaillent résolument en dehors des sentiers battus, empruntant à chaque école ce qui leur semble le meilleur. Il y a cinq ans, tout le monde ne jurait que par l'informatique: eux y ont renoncé. Pour revenir aux bandelettes qui vous décomposent le visage en 5 morceaux (menton, bouche, nez, yeux et front) et aux bons vieux dessins faits main! Aux portraits-robots couleurs, ils préfèrent le noir et blanc: la couleur, disent-ils, n'apporte rien.
Un portrait-robot leur prend une bonne heure. Le plus dur, l'essentiel, c'est le témoin: "Toute la difficulté est d'aller chercher l'image qu'il a en tête. Le reste, c'est du savoir-faire."
Les procédés de vieillissement ? Ils y croient peu. Et le disent: pour eux, une actualisation faite après quinze ans d'un enfant disparu dans les années 1980 (Gevrije Cavas, Elisabeth Brichet...) a peu de valeur scientifique.
Et s'ils font eux-mêmes du vieillissement, ils le limitent volontairement à une période de cinq ans...
Le plus compliqué pour eux qui sont blancs? Les Africains et, pis encore, les Asiatiques. Et travailler sur des témoignages d'enfants (moins de 7 ans). "Tous les gosses vous décriront l'adulte plus grand qu'il ne l'est, plus "vieux" et toujours avec de grosses narines!"
Des ratés? Le tueur de l'hôpital Brugmann (fin 2002)!
Au rang des succès? Sur photo, Ben Claes montre les restes d'un noyé repêché en septembre 2002 dans la Meuse (à Hastière). Quasi rien! Mais des fragments du crâne et de la plasticine ont d'abord permis de reconstituer en 3 D la tête du pauvre homme puis de se risquer à réaliser son portrait. Ben Claes nous montre la photo de sa carte d'identité: tip top! Une dame a d'ailleurs directement reconnu son mari disparu en 1999. Une seule erreur: les cheveux. On les lui avait mis foncés alors que le malheureux, à 76 ans, les avait blanc neige...
La Dernière Heure 2003
Portraits-robots de jeunes de 13 ans!
BRUXELLES Portraitiste depuis vingt ans, l'inspecteur Ben Claes n'aurait jamais cru qu'un portrait-robot réalisé sous hypnose puisse amener deux jours plus tard l'arrestation d'un suspect. Avec son collègue Peter Clauwaert, il est l'auteur de tous les portraits-robots anciens et récents dans l'enquête sur les tueries du Brabant. Vingt-huit morts en Belgique entre 82 et fin 1985. Dans cette affaire, une bonne partie des derniers espoirs reposent sur leurs dessins. Si seulement l'un d'eux pouvait faire tilt!
Faut-il y croire? "Autant Peter que moi avons été sidérés de voir la qualité des souvenirs des témoins malgré autant d'années. Les tueries datent du milieu des années 1980. C'est incroyable de voir comment des témoins continuent de nous décrire les tueurs exactement comme s'ils les voyaient réellement devant eux. Fiables? Comparez les portraits réalisés l'an passé à ceux d'il y a quinze ans: l'un d'eux, c'est incontestablement le même homme..."
Meurtres, viols, hold-up, car-jacking et même... vol de bétail, c'est tous les jours que le Forensic Facial Imaging est sollicité.
Si les portraits-robots de femmes sont rares - dix par an -, il leur est demandé fréquemment de réaliser des portraits d'adolescents toujours plus jeunes: actuellement, 13/14 ans n'est plus du tout exceptionnel!
mimi
"APPEL A TEMOINS" EVOQUE LES QUATRE VICTIMES DU "DEPECEUR DE MONS"
"APPEL A TEMOINS" EVOQUE LES QUATRE VICTIMES DU "DEPECEUR DE MONS"
Article réservé aux abonnés
Image auteur par défaut
Par Gisèle Maréchal
Publié le 19/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
«Appel à témoins» évoque les quatre victimes du «dépeceur de Mons »
Ce soir, sur la Une (RTBF-TV), de 20 h 10 à 21 h 15, et en fin de soirée, à 23 h 10, pour un premier bilan, «Appel à témoins» va se pencher notamment sur l'affaire du «dépeceur de Mons».
Aidées par les enquêteurs de la cellule Corpus, les caméras ont filmé une reconstitution des derniers instants connus des quatre victimes du « dépeceur» : Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Nathalie Godart. Chaque victime est incarnée par une actrice engagée pour un jour par la RTBF sur la base d'une ressemblance physique.
Sur les lieux du dernier tournage, Isabelle, qui figurera ce soir Jacqueline Leclercq, a rencontré Georgette, soeur de la victime, qui avait déposé Jacqueline chez elle, rue Malabert à Mons, le 22 décembre 1996.
Elle m'a serrée dans ses bras, devant la caméra. C'est alors que j'ai vraiment compris toute la portée humaine de ce rôle et de cette démarche...
Chaque victime fera l'objet d'une séquence de 3 à 4 minutes. Entre chaque séquence prendront place des interventions des enquêteurs présents sur le plateau. On découvrira aussi les lieux où ont été faites les découvertes macabres successives. Ensuite, l'émission dévoilera encore un pan de l'enquête dont on a peu parlé jusqu'ici : les victimes potentielles. Une femme expliquera la mésaventure qu'elle a subie, confrontée à un individu louche. Peut-être cette personnee a-t-elle été abordée par le «dépeceur» ? Etait-elle une victime potentielle ?
Cette interview devrait interpeller les autres femmes qui auraient pu subir une aventure de ce genre.
Elles peuvent témoigner, le soir de l'émission, en téléphonant aux enquêteurs de Corpus, qui répondront en direct au 0800-30.300. Au départ de la France, il faut former le 0800-90.66.30.
En septembre, le juge d'instruction Pilette avait lancé un appel officiel pour disposer de trois inspecteurs supplémentraires et d'un analyste. Il n'a encore vu personne venir. Depuis quelques semaines, les enquêteurs de la cellule Corpus sentaient d'ailleurs bien que la situation n'allait pas s'améliorer de sitôt.
A peine installé à son nouveau poste de procureur général, M. Ladrière avait réuni les responsables de Corpus, et conclu au besoin, au minimum, d'un «péjiste» et d'un employé administratif. M. Ladrière avait alors contacté les chef des polices judiciaires de son ressort : deux personnes furent approchées, mais elles durent se désister - manque de disponibilité.
Hier, le procureur général nous faisait part, comme d'autres, de son inquiétude : comment va-t-on gérer la masse d'informations que l'émission va, comme on le pense, apporter à la cellule ?
Il pense organiser une nouvelle réunion après l'émission, aux fins d'adapter éventuellement les moyens humains à la masse de vérifications nouvelles qui seront nécessaires.
Lundi, le député PRL Jean-Paul Moerman interpellait le ministre De Clerck à ce propos : celui-ci répondit que quantité d'autres enquêtes nécessitent elles aussi des moyens...
GISÈLE MARÉCHAL
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 19/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 3 min
«Appel à témoins» évoque les quatre victimes du «dépeceur de Mons »
Ce soir, sur la Une (RTBF-TV), de 20 h 10 à 21 h 15, et en fin de soirée, à 23 h 10, pour un premier bilan, «Appel à témoins» va se pencher notamment sur l'affaire du «dépeceur de Mons».
Aidées par les enquêteurs de la cellule Corpus, les caméras ont filmé une reconstitution des derniers instants connus des quatre victimes du « dépeceur» : Martine Bohn, Carmelina Russo, Jacqueline Leclercq et Nathalie Godart. Chaque victime est incarnée par une actrice engagée pour un jour par la RTBF sur la base d'une ressemblance physique.
Sur les lieux du dernier tournage, Isabelle, qui figurera ce soir Jacqueline Leclercq, a rencontré Georgette, soeur de la victime, qui avait déposé Jacqueline chez elle, rue Malabert à Mons, le 22 décembre 1996.
Elle m'a serrée dans ses bras, devant la caméra. C'est alors que j'ai vraiment compris toute la portée humaine de ce rôle et de cette démarche...
Chaque victime fera l'objet d'une séquence de 3 à 4 minutes. Entre chaque séquence prendront place des interventions des enquêteurs présents sur le plateau. On découvrira aussi les lieux où ont été faites les découvertes macabres successives. Ensuite, l'émission dévoilera encore un pan de l'enquête dont on a peu parlé jusqu'ici : les victimes potentielles. Une femme expliquera la mésaventure qu'elle a subie, confrontée à un individu louche. Peut-être cette personnee a-t-elle été abordée par le «dépeceur» ? Etait-elle une victime potentielle ?
Cette interview devrait interpeller les autres femmes qui auraient pu subir une aventure de ce genre.
Elles peuvent témoigner, le soir de l'émission, en téléphonant aux enquêteurs de Corpus, qui répondront en direct au 0800-30.300. Au départ de la France, il faut former le 0800-90.66.30.
En septembre, le juge d'instruction Pilette avait lancé un appel officiel pour disposer de trois inspecteurs supplémentraires et d'un analyste. Il n'a encore vu personne venir. Depuis quelques semaines, les enquêteurs de la cellule Corpus sentaient d'ailleurs bien que la situation n'allait pas s'améliorer de sitôt.
A peine installé à son nouveau poste de procureur général, M. Ladrière avait réuni les responsables de Corpus, et conclu au besoin, au minimum, d'un «péjiste» et d'un employé administratif. M. Ladrière avait alors contacté les chef des polices judiciaires de son ressort : deux personnes furent approchées, mais elles durent se désister - manque de disponibilité.
Hier, le procureur général nous faisait part, comme d'autres, de son inquiétude : comment va-t-on gérer la masse d'informations que l'émission va, comme on le pense, apporter à la cellule ?
Il pense organiser une nouvelle réunion après l'émission, aux fins d'adapter éventuellement les moyens humains à la masse de vérifications nouvelles qui seront nécessaires.
Lundi, le député PRL Jean-Paul Moerman interpellait le ministre De Clerck à ce propos : celui-ci répondit que quantité d'autres enquêtes nécessitent elles aussi des moyens...
GISÈLE MARÉCHAL
mimi
Re: Les articles de presse anciens
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Par Gisèle Maréchal
Publié le 5/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Les enquêteurs montois ont décidé de faire appel au public
Le dépeceur de Mons au menu d'«Appel à témoins»
Hôtel Le Lido, place Régnier au Long Col à Mons. La porte s'ouvre, une dame en sort : tenue sombre, chemisier à manches et jabot en dentelle, cheveux noirs, courts; une grande frange lui balaie le front. Elle dissimule une cicatrice, séquelle d'un accident de voiture...
Qui a pu voir Martine Bohn, fin juillet 96, alors qu'elle vivait dans une chambre de ce luxueux hôtel de Mons, Le Lido ? Qui pourrait posséder une information, si ténue lui semble-t-elle, qui permettrait à la cellule Corpus de la PJ de Mons de retrouver le dépeceur dont elle fut victime ?
Jusqu'à jeudi, les journalistes télé de la RTBF effectueront à Mons le tournage de séquences qui illustreront l'émission «Appel à témoins» programmée par la RTBF pour le 19 novembre à 20 h 10 (sur VTM, dans l'émission «Oproep 2020», 2 jours plus tôt). Au programme : la fin de la vie des quatre victimes du dépeceur, et un profil psychiatrique théorique du «dépeceur de Mons», dressé par un analyste.
L'image peut être plus parlante qu'un communiqué pour faire appel à la mémoire du public. C'est ainsi que, pour ce tournage, quatre comédiennes au physique ad hoc ont été recrutées et, pour un jour, coiffées et habillées comme les victimes du dépeceur. Lors de la diffusion de cet «Appel à témoins», six lignes téléphoniques gratuites seront mises à la disposition des téléspectateurs, qui auront pour interlocuteur un des enquêteurs de la PJ de Mons travaillant depuis plus d'un an déjà à la résolution de l'énigme. Le public pourra aussi téléphoner après l'émission, ou même écrire.
Hier, le porte-parole du parquet de Mons, Didier Vanreusel, - entouré des réalisateurs de l'émission et d'André Nicolas du Service général d'appui policier -, précisait que l'émission n'évoquerait pas la disparition inquiétante de Begonia Valencia, disparue en août dernier. Pas d'amalgame : cette jeune femme est toujours recherchée... vivante. Aucun élément objectif ne la signale comme cinquième victime du dépeceur.
Autre rumeur que le porte-parole coupe net : Si Martine Bohn y a effectivement séjourné en 1986, 1989, 1992 et 1993, ni Carmelina Russo, ni Jacqueline Leclercq , ni Nathalie Godard n'ont été hospitalisées au centre hospitalier du Chêne-aux-Haies. Aucune raison non plus de lier le dossier «dépeceur» et le dossier du pasteur Pandy à Bruxelles, dit-on.
G.M.
Par Gisèle Maréchal
Publié le 5/11/1997 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
Les enquêteurs montois ont décidé de faire appel au public
Le dépeceur de Mons au menu d'«Appel à témoins»
Hôtel Le Lido, place Régnier au Long Col à Mons. La porte s'ouvre, une dame en sort : tenue sombre, chemisier à manches et jabot en dentelle, cheveux noirs, courts; une grande frange lui balaie le front. Elle dissimule une cicatrice, séquelle d'un accident de voiture...
Qui a pu voir Martine Bohn, fin juillet 96, alors qu'elle vivait dans une chambre de ce luxueux hôtel de Mons, Le Lido ? Qui pourrait posséder une information, si ténue lui semble-t-elle, qui permettrait à la cellule Corpus de la PJ de Mons de retrouver le dépeceur dont elle fut victime ?
Jusqu'à jeudi, les journalistes télé de la RTBF effectueront à Mons le tournage de séquences qui illustreront l'émission «Appel à témoins» programmée par la RTBF pour le 19 novembre à 20 h 10 (sur VTM, dans l'émission «Oproep 2020», 2 jours plus tôt). Au programme : la fin de la vie des quatre victimes du dépeceur, et un profil psychiatrique théorique du «dépeceur de Mons», dressé par un analyste.
L'image peut être plus parlante qu'un communiqué pour faire appel à la mémoire du public. C'est ainsi que, pour ce tournage, quatre comédiennes au physique ad hoc ont été recrutées et, pour un jour, coiffées et habillées comme les victimes du dépeceur. Lors de la diffusion de cet «Appel à témoins», six lignes téléphoniques gratuites seront mises à la disposition des téléspectateurs, qui auront pour interlocuteur un des enquêteurs de la PJ de Mons travaillant depuis plus d'un an déjà à la résolution de l'énigme. Le public pourra aussi téléphoner après l'émission, ou même écrire.
Hier, le porte-parole du parquet de Mons, Didier Vanreusel, - entouré des réalisateurs de l'émission et d'André Nicolas du Service général d'appui policier -, précisait que l'émission n'évoquerait pas la disparition inquiétante de Begonia Valencia, disparue en août dernier. Pas d'amalgame : cette jeune femme est toujours recherchée... vivante. Aucun élément objectif ne la signale comme cinquième victime du dépeceur.
Autre rumeur que le porte-parole coupe net : Si Martine Bohn y a effectivement séjourné en 1986, 1989, 1992 et 1993, ni Carmelina Russo, ni Jacqueline Leclercq , ni Nathalie Godard n'ont été hospitalisées au centre hospitalier du Chêne-aux-Haies. Aucune raison non plus de lier le dossier «dépeceur» et le dossier du pasteur Pandy à Bruxelles, dit-on.
G.M.
mimi
Mons Corpus vérifie la piste : Le dépeceur réveillé par un poète ?
Mons Corpus vérifie la piste : Le dépeceur réveillé par un poète ?
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Par Valéry Saintghislain
Publié le 8/07/2006 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
La Maison de la Poésie d'Amay, près de Huy, a beau exister depuis 1964 et se targuer d'être le plus grand éditeur francophone du genre (1.300 ouvrages publiés en vingt ans !), ce n'est pas pour ça que les journalistes ont défilé là-bas, toute la journée de vendredi. Les médias voulaient surtout comprendre quel lien rapprocherait un poète édité à Amay et le dépeceur de Mons.
Mercredi, des enquêteurs du Service judiciaire d'arrondissement de Huy se sont en effet rendus dans les locaux de la Maison de la Poésie. Sur base d'une piste qualifiée d'« intéressante », ils y ont emporté quatre recueils (parmi lesquels « Impostures ») d'un quinquagénaire montois qui se présente comme psychiatre et qui est poète à ses heures. Cette info a été dévoilée par Vers l'Avenir dans son édition de vendredi. Au grand dam de Christian Henry, substitut du Procureur du Roi de Mons : « Si tant est qu'on espérait un effet de surprise, c'est raté. Or, le travail policier de vérification demande de se faire dans la discrétion », maugréait le substitut.
Pour l'heure, dans cette affaire vieille de bientôt dix ans qui a coûté la vie à cinq femmes, la justice montoise ne veut négliger aucune piste, même la plus farfelue. « Pour les familles des victimes, il est de notre devoir de tout vérifier. » Depuis le début de l'enquête, plus de 500 informations ont ainsi été épluchées par les limiers de la cellule Corpus. Jusqu'ici, en vain. Les enquêteurs, encore affectés à ce dossier à temps partiel, ont repris la main. « Ils vont vérifier la validité et la fiabilité des éléments avant d'en référer au juge d'instruction », explique M. Henry.
On ne sait jusqu'à présent ce qui a guidé les policiers jusqu'à la Maison de la Poésie d'Amay et jusqu'aux écrits de cet auteur montois. Francis Tessa, le directeur bénévole de ce centre subsidié par la Communauté française et la Région wallonne, se serait en tout cas passé de cette pub. Il confie cependant que le poète en question a déjà été publié à huit reprises dans la collection « Traverses ». Prolifique, il a déjà adressé une trentaine de manuscrits au comité de lecture. Le dernier a été refusé en février : le style avait été jugé « peu structuré et trop décousu ». « Je me suis replongé dans l'oeuvre de ce monsieur, confiait hier M. Tessa. Et la mort y est un thème quasi obsessionnel. Comme chez beaucoup de poètes, d'ailleurs. C'est très morbide. Mais je dois dire que je n'ai pas noté de rapprochements évidents entre ses écrits et l'affaire du dépeceur. »
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Par Valéry Saintghislain
Publié le 8/07/2006 à 00:00 Temps de lecture: 2 min
La Maison de la Poésie d'Amay, près de Huy, a beau exister depuis 1964 et se targuer d'être le plus grand éditeur francophone du genre (1.300 ouvrages publiés en vingt ans !), ce n'est pas pour ça que les journalistes ont défilé là-bas, toute la journée de vendredi. Les médias voulaient surtout comprendre quel lien rapprocherait un poète édité à Amay et le dépeceur de Mons.
Mercredi, des enquêteurs du Service judiciaire d'arrondissement de Huy se sont en effet rendus dans les locaux de la Maison de la Poésie. Sur base d'une piste qualifiée d'« intéressante », ils y ont emporté quatre recueils (parmi lesquels « Impostures ») d'un quinquagénaire montois qui se présente comme psychiatre et qui est poète à ses heures. Cette info a été dévoilée par Vers l'Avenir dans son édition de vendredi. Au grand dam de Christian Henry, substitut du Procureur du Roi de Mons : « Si tant est qu'on espérait un effet de surprise, c'est raté. Or, le travail policier de vérification demande de se faire dans la discrétion », maugréait le substitut.
Pour l'heure, dans cette affaire vieille de bientôt dix ans qui a coûté la vie à cinq femmes, la justice montoise ne veut négliger aucune piste, même la plus farfelue. « Pour les familles des victimes, il est de notre devoir de tout vérifier. » Depuis le début de l'enquête, plus de 500 informations ont ainsi été épluchées par les limiers de la cellule Corpus. Jusqu'ici, en vain. Les enquêteurs, encore affectés à ce dossier à temps partiel, ont repris la main. « Ils vont vérifier la validité et la fiabilité des éléments avant d'en référer au juge d'instruction », explique M. Henry.
On ne sait jusqu'à présent ce qui a guidé les policiers jusqu'à la Maison de la Poésie d'Amay et jusqu'aux écrits de cet auteur montois. Francis Tessa, le directeur bénévole de ce centre subsidié par la Communauté française et la Région wallonne, se serait en tout cas passé de cette pub. Il confie cependant que le poète en question a déjà été publié à huit reprises dans la collection « Traverses ». Prolifique, il a déjà adressé une trentaine de manuscrits au comité de lecture. Le dernier a été refusé en février : le style avait été jugé « peu structuré et trop décousu ». « Je me suis replongé dans l'oeuvre de ce monsieur, confiait hier M. Tessa. Et la mort y est un thème quasi obsessionnel. Comme chez beaucoup de poètes, d'ailleurs. C'est très morbide. Mais je dois dire que je n'ai pas noté de rapprochements évidents entre ses écrits et l'affaire du dépeceur. »
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