Désormais on sait qui il était clap 8

Bonjour,

Quelques réflexions générales sur l'affaire :

* Je ne peux m’empêcher de me dire au final ce qui a permis à FV de demeurer 35 ans impunis c'est une sacré part de chance. Alors OK en tant que membre des forces de l'ordre il avait certaines cartes en main. Encore que visiblement il a été un gendarme peu assidu, peu impliqué (on sait pourquoi maintenant)...Mais quand bien même, sans une part de chance, de hasard il n'aurait pas tenu si longtemps. Lamare par exemple, tout gendarme en caserne qu'il était, a été chopé plutôt rapidement par exemple. Surtout que FV opérait en plein jour, dans des immeubles, dans la rue. Il aurait pu être pris sur le fait par un passant, croiser une patrouille de police, être pris par une caméra de sécurité...

* Un des éléments insolites de cette affaire et qui a sans doute compliqué l'enquête c'est le caractère l'hétéroclite de ses crimes. Sans ADN les meurtres d'Irmie et GP n'auraient sans doute jamais été reliés. Et encore l'ont il été 15 ans après. Ce n'est pas un détail, car s'il l'avait été en 1987 (mais l'ADN n'était bien entendu pas alors à ce niveau), cela aurait permis d'autres recoupement. On aurait pu présenter le PR fait par Luc Bloch à des proches d'Irmie par exemple.

* S'il est le meurtrier de Sophie N et/ ou de Karine L, voilà encore des profils différents de ses précédentes victimes. Il n'y a plus le caractère pédophile de ses autres méfaits (hors Irmie mais elle il la connaissait personnellement). Aussi bien ce qui rapproche ces crimes de ceux identifiés via l'ADN sont des points de similitudes identifiés avec les techniques modernes comme la possibilité géographique et le recours à des liens. Est-ce que le fait d'être lui même père d'une fillette l'aurait éloigné de s'attaquer à des enfants ? Sauf que ça ne marche pas puisqu'on sait de façon certaines qu'il a agressé . Sauf qu'ensuite on sait de façon certaine qu'il a enlevé et violée Ingrid. Compte tenu de la connotation sexuelle indéniable des crimes de FV ce changement de profil de victimes est singulier. Bon pas unique non plus puisque par exemple Mamadou Traoré a violé indistinctement des jeunes femmes et une septuagénaire. Là ou je veux en venir c'est qu'on n'arrive pas à saisir quels sont ses critères déclencheurs, de sélection (hors Irmie bien sur). Or cette compréhension serait une clef pour notamment le rattacher à d'autres affaires.

Un "Complément d'enquête" très intéressant ce soir sur les passes droit dans la police grâce à certains de leurs syndicats. Cela permet de mieux comprendre comment Vérove est resté au chaud dans la police à farnienter

Sortcière a écrit:Un "Complément d'enquête" très intéressant ce soir sur les passes droit dans la police grâce à certains de leurs syndicats. Cela permet de mieux comprendre comment Vérove est resté au chaud dans la police à farnienter

C'est malheureusement le cas dans à peu près tous les secteurs de la fonction publique (ou assimilé).

Que ce soit à la RATP ou à l'Éducation Nationale, je pourrais exposer le cas de plusieurs personnes qui ont passé de nombreuses années à "glander" avec l'appui des autorités médicales et des syndicats...

Tant mieux pour eux, au fond.
C'était un soulagement pour leurs collègues et leur hiérarchie.
Quand ils étaient en service effectif, c'étaient de vrais boulets qui, non seulement ne faisaient pas leur propre travail, mais aussi qui savonnaient activement la planche de leurs collègues...

Seule possibilité : les contourner au maximum et prier pour qu'ils soient... ailleurs.

Bonjour,

De mémoire Vérove avait été qualifié de parasite par un supérieur en Gendarmerie, ce n'est pas rien. Un parasite étant un organisme dont on cherche à se débarrasser...
Avant son départ on a dû lui dire quelque chose comme : "la meilleure solution pour vous est de démissionner". Démission (et non renvoi) qui lui a permis de rentrer rapidement dans la Police. Police où il a pu pleinement exercer ses talents de moins-faisant sous couvert de maladies diverses, vraies ou simulées, avec l'aide de son syndicat et en couronnement la récompense ultime : une mutation sur les rives de Méditerranée. Puis, policier retraité et conseiller municipal, avec un beau petit patrimoine immobilier, un notable dans une petite ville de 5000 hab. Pas mal pour un enfant du Nord parti de rien, peut-on dire que la Police, le syndicat et la médecine professionnelle l'ont beaucoup aidé ? Vérove, un assassin et tortionnaire bien planqué et dorloté au sein même de l'institution censée l'arrêter.

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ruth a écrit:

Sortcière a écrit:Un "Complément d'enquête" très intéressant ce soir sur les passes droit dans la police grâce à certains de leurs syndicats. Cela permet de mieux comprendre comment Vérove est resté au chaud dans la police à farnienter

C'est malheureusement le cas dans à peu près tous les secteurs de la fonction publique (ou assimilé).

Que ce soit à la RATP ou à l'Éducation Nationale, je pourrais exposer le cas de plusieurs personnes qui ont passé de nombreuses années à "glander" avec l'appui des autorités médicales et des syndicats...

Tant mieux pour eux, au fond.
C'était un soulagement pour leurs collègues et leur hiérarchie.
Quand ils étaient en service effectif, c'étaient de vrais boulets qui, non seulement ne faisaient pas leur propre travail, mais aussi qui savonnaient activement la planche de leurs collègues...

Seule possibilité : les contourner au maximum et prier pour qu'ils soient... ailleurs.

Pas faux mais j'en ai connu aussi dans le privé. Que ce soit des mis au placard ou des procédurier fainéant dont les DRH ont du mal à se débarasser.

Kassandra88 a écrit:Bonjour et merci.

Alors que nous décrions ce genre de personnage horrible, dans d'autres pays, ils deviennent des vedettes.
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Heureuse d'apprendre qu'il a rejoint Vérove dans le monde des nécrophages.

Apparemment son frère est aussi très perché.

mimi a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonsoir

est ce que quelqu'un a les articles en entier, notamment le premier ?

Interview
Le Grêlé est « l’un des tueurs en série les plus sophistiqués de notre histoire »
Elle a enquêté et écrit sur les grandes affaires criminelles de ces trente dernières années. Patricia Tourancheau a été pendant longtemps l’une des plumes de Libération avant de rejoindre L’Obs et le site Les Jours où elle devenue spécialiste des cold cases. Dans « Le Grêlé », elle revient sur les 35 ans d’enquêtes qui ont mené à la résolution de l’énigme entourant le violeur et tueur en série François Vérove. Patricia Tourancheau sera à Sang d’encre les 26 et 27 novembre. Entretien.



Patricia Tourancheau est au festival Sang d’encre ce week-end : « J’adore être invitée dans ce type de festival. Il y a des auteurs pour qui c’est une corvée mais moi ça m’éclate. Le seul problème, c’est que les gens ont tendance à me demander d’élucider tous les cold cases français. Mais franchement, c’est sympa ! » Photo Hermance TRIAY
L’affaire du Grêlé* réunit tous les ingrédients d’une histoire extraordinaire : le Grêlé a violé et tué des fillettes et des adultes entre 1986 et 1997 sans jamais être arrêté. Et pour cause, celui qui se présentait comme un flic l’était bel et bien. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette affaire que vous retracez dans le détail ?
« C’est l’extrême duplicité du personnage et la longueur de l’enquête, qui a quand même duré 35 ans ! Et ça, c’est totalement inédit. C’est des poupées gigognes, ce dossier : il y a des assassinats avec actes de torture, des adolescentes abordées dans la rue par un type avec une carte tricolore, des viols. Il y a énormément de faits, assez disparates. C’est l’une des rares enquêtes de cette époque à être restée ouverte. Les policiers de la Crim’ et de la brigade des mineurs, notamment, ont toujours tout fait pour éviter que la prescription passe sur ces dossiers. Jusqu’à l’arrivée de la neuvième juge d’instruction, Nathalie Turquey, qui a demandé plus de moyens et qui a tout repris. Le groupe cold cases de la Crim’ a réussi à cerner le profil de l’assassin et à se dire que le meurtrier était sûrement un gendarme passé par la garde républicaine dans une caserne à Paris en 1987. 2 000 noms sont ressortis puis 750 ! Ils ont été convoqués, dont François Vérove, à Montpellier.

L’autre chose très marquante, c’est la personnalité de François Vérove. C’est l’un des tueurs en série le plus sophistiqué de notre histoire. Il est intégré dans la société avec une femme et des enfants, un métier honorifique, dans les forces de l’ordre. Et même conseiller municipal. Le type indétectable, archi-double. »


Vous dites que le Grêlé est devenu une obsession. Expliquez-nous.
« J’ai entendu parler de cette affaire fin 1990 quand j’ai été embauchée à Libération. Une de mes premières rencontres à la brigade criminelle, c’était Bernard Pasqualini [inspecteur à la brigade criminelle] qui s’occupait de l’assassinat de la petite Cécile Bloch, imputé au Grêlé. Il m’en a un peu parlé. Et puis au fil des années, j’en ai entendu de plus en plus parler, même s’il y avait beaucoup de secrets autour de ces dossiers car il y avait toujours une instruction en cours… Mais ça me restait dans le creux de l’oreille tout le temps. J’accumulais des choses. Ce dossier, c’était un mastodonte, c’était difficile de mettre la main sur les PV, c’était vraiment l’enfer ! Quand je suis partie de Libé en janvier 2015, je m’étais dit que j’allais me coltiner ce dossier. C’est vrai que ça prend la tête, c’est compliqué. Mais les témoins faisaient appel à moi, je recevais des mails, des lettres avec des documents. J’étais persuadée que ce type était vivant et qu’un jour, on saurait. J’ai continué à recueillir des témoignages. En parallèle, j’écrivais d’autres trucs mais je consacrais régulièrement un jour au « Grêlé ». Je cherchais, je vérifiais, j’enquêtais. C’était une obsession, mais pas la seule. »


Qu’avez-vous ressenti quand vous avez appris le dénouement de cette affaire [le corps de François Vérove a été découvert le 30 septembre 2021] ?
« On m’a appelée le matin pour me dire : “Un type s’est flingué près de Montpellier, il aurait laissé une lettre posthume, et il serait possiblement le Grêlé mais il faut attendre les résultats des analyses ADN qui tomberont ce soir entre 23 h et minuit”. Toute la journée, j’étais comme une folle ! Et en même temps, je me disais “prudence”. Je savais que dans cette affaire, il y a eu une succession de coupables idéaux. Mais plus j’avançais dans la journée en essayant de savoir qui était ce mec, plus je sentais que c’était la bonne piste. Je ne touchais pas terre. Tout le monde m’appelait partout. Il y avait une excitation de savoir qui c’est et en même temps un sentiment de gâchis du fait que le type se soit tué. Jamais on ne pourra l’avoir en procès, jamais on ne pourra le voir en face, jamais les victimes ne pourront lui poser des questions, jamais on ne pourra avoir l’expertise psychiatrique de ce mec parce que l’action judiciaire s’éteint avec sa mort. »

* Surnommé le « Grêlé » par la police et les médias en raison d’une peau marquée par des cicatrices de boutons selon des témoins.

MERCI Mimi !

Juste un aparté concernant Le Grêlé ! Il y a une question cruciale que pourtant personne se pose : Pourquoi l’affaire du Grêlé est devenue il y a peu un Cold Case et pourquoi tout le dossier est parti au nouveau Pôle de Nanterre, à votre avis ? En matière juridique en France, un Cold Case est une affaire criminelle ancienne dont on ne connaît pas l’auteur des faits alors, pourquoi le dossier du Grêlé est parti à Nanterre ? Réfléchissez bien…

Tivier a écrit:
Sans ADN les meurtres d'Irmie et GP n'auraient sans doute jamais été reliés. Et encore l'ont il été 15 ans après. Ce n'est pas un détail, car s'il l'avait été en 1987 (mais l'ADN n'était bien entendu pas alors à ce niveau), cela aurait permis d'autres recoupement. On aurait pu présenter le PR fait par Luc Bloch à des proches d'Irmie par exemple.

On peut vraiment remercier les travaux du Dr Pascal sur le sujet. D'une certaine manière, il a été un visionnaire dans l'utilisation de l'identification génétique dans les enquêtes criminelles. Quand on se dit qu'il a relié cette affaire, quasiment par hasard, avec celle du Grêlé en faisant uniquement mouliner les données qu'il avait à l'époque. Personne n'en aurait rien su autrement.

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