Re: Féminicides

par Lisetoct Mer 14 Juin 2023 - 18:49

Yanso75000 a écrit:
Manor a écrit:
Yanso75000 a écrit:J'avais une question concernant l'utilité de ce genre de sujet.
?

Il a été acquitté l'année dernière et il a pris 25 ans pour le meurtre de sa femme vendredi dernier.
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Fatima Bachiri a disparu le 2 juillet 2010 à Saint-Etienne. Son corps a été retrouvé en 2013, dans un bois de Chambles. Acquitté l’an dernier aux assises de la Loire, son mari Farouk a été rejugé cette semaine à Bourg-en-Bresse, sur appel du parquet. Il écope de vingt-cinq ans de réclusion criminelle.
J'ai l'impression que c'est juste un defouloir pour montrer sa haine des hommes .

C'est une erreur si vous pensez cela . Mais vous faites partie de ceux qui ne tolèrent aucune critique. Réfléchissez :
dans ma génération de 1968 , la haine des hommes n'existait pas . Ne soyez plus prisonnier de tous ces clichés
véhiculés au XXI ème siècle . On vous raconte des bobards. Smile

Comment lutter contre les féminicides quand on a Isabelle Rome comme ministre déléguée ?
J'ai honte de mon pays.

par Kassandra88 Ven 16 Juin 2023 - 13:50

Mort de Karine Esquivillon : les maris meurtriers au cœur des enquêtes

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par Lisetoct Ven 16 Juin 2023 - 18:20

Un féminicide de plus . N'en déplaise à la droite. Et c'est là que ma fille rentre en jeu bisous à Jeanne .
Et à ses amies . La relève est assurée. Je suis vieille et fatiguée , il est temps de passer la main.
Vive Le MLF. Je pars en Californie chercher un second souffle. Comme dans les seventies.

par Sortcière Ven 16 Juin 2023 - 22:34

Kassandra88 a écrit:Mort de Karine Esquivillon : les maris meurtriers au cœur des enquêtes

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Et quand les suspects se confient à la presse avant d'avouer

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par Sortcière Sam 17 Juin 2023 - 23:24

Les femmes s’appartiennent
de Franck Buchy -

La mort de Karine Esquivillon, que son mari Michel Pialle impute à un accident d’arme à feu, vient rallonger la funeste liste des femmes tuées par un homme de leur entourage. Selon le collectif Nous toutes, sur les 58 féminicides recensés jusqu’à ce nouveau drame en France depuis le début d’année, 52 ont été commis par les compagnons ou ex-compagnons des défuntes.
Elles étaient 147 l’année dernière.
Si cette arithmétique de l’horreur donne corps à un phénomène enfoui au plus profond de nos sociétés patriarcales, elle dit surtout que ces homicides ne sont ni des crimes passionnels, ni des drames familiaux, ni des faits divers, mais bien des crimes de propriété.

Dans les féminicides, il y a les origines et les défaillances.
Les insuffisances des magistrats, des soignants et des forces de l’ordre s’ajoutent aux ferments des violences conjugales qui se structurent autour de l’enfermement et de la possession.
Les séparations exacerbent le comportement de conjoints qui considèrent avoir un droit de vie et de mort sur leur compagne au moment où celle-ci décide de recouvrer son individualité, son identité, sa liberté, son autorité parentale. Des aspirations inaccessibles aux geôliers de l’âme humaine pour lesquels les femmes s’apparentent à un bien.

Cette mentalité de propriétaire, et plus confusément ce lien de subordination, couvent dans d’innombrables foyers, imprègnent toujours les comportements et résistent aux avancées.
Le fait qu’une société composée à parts égales des deux sexes en soit encore à débattre des droits des femmes montre à quel point les mâles se sentent créanciers d’un monde où l’on a fait croire que la femme a été modelée à partir de la côte de l’homme et que les femmes doivent être soumises en tout à leur mari.

Voir le nombre de féminicides augmenter n’est pourtant pas une fatalité. Dans cette aventure collective, les hommes sont les premiers à devoir prendre leurs responsabilités ; et à admettre qu’ils ne viendront jamais à bout de leur vulnérabilité ancestrale par la violence et par la domination de la moitié de l’humanité.

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par Manor Lun 19 Juin 2023 - 23:49

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Violences faites aux femmes: la prison est-elle la solution?

Article extrêmement intéressant.

par Kassandra88 Jeu 29 Juin 2023 - 9:14

Belgique:

Cet après midi, une nouvelle loi concernant les féminicides sera votée au Parlement.

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par MIKE Ven 30 Juin 2023 - 6:41

Ce terme "féminicide" m'exaspère au + haut point - On a fabriqué ce néologisme pour des raisons idéologiques ,
et pour clairement stigmatiser les hommes , comme s'ils étaient tous violents , et battaient tous leur compagne -
Je trouve ça très grave.

Au passage , pourquoi n'emploie-t-on pas le même type de vocable : "masculinicide" par exemple ,
quand c'est un homme qui est concerné ? Smile

par Kassandra88 Ven 30 Juin 2023 - 8:11

Bonjour Mike,
Bonjour à tous,

Je trouve au contraire qu'il est très approprié, les faits sont là. On préférerait évidemment qu'aucun homme ne supprime sa compagne parce qu'elle veut le quitter.

par MIKE Ven 30 Juin 2023 - 8:44

Kassandra88 a écrit:Bonjour Mike,
Bonjour à tous,

Je trouve au contraire qu'il est très approprié, les faits sont là. On préférerait évidemment qu'aucun homme ne supprime sa compagne parce qu'elle veut le quitter.

Le danger , c'est de généraliser , ce que certaines ont tendance à faire...

par Kassandra88 Ven 30 Juin 2023 - 12:35

Féminicide de Chahinez, mère de 3 enfants : le petit Saïd ne dit plus « papa », mais « l’assassin »

LE PARISIEN WEEK-END. Deux ans après le meurtre à Mérignac (Gironde) de Chahinez Daoud, brûlée vive par son mari avec qui elle était en instance de divorce, ses enfants ont été recueillis par les parents de la jeune femme. À 60 ans passés, ils ont quitté l’Algérie pour redonner une vie de famille à Hassan, Mélissa, et Saïd.

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par Sortcière Dim 23 Juil 2023 - 10:36

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"Le mystère est résolu, mais en partie seulement. Dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 juillet, le corps sans vie d’une femme de 32 ans était découvert sur la commune de Marzan (Morbihan) gisant sur la route, indique dans un communiqué le vice-procureur de la République près le tribunal judiciaire de Lorient.

Une enquête criminelle a été ouverte en flagrance par le Parquet de Vannes, pour homicide volontaire. "Les premières constatations médico-légales penchaient pour un probable choc à haute cinétique avec un véhicule", indiquent les services du procureur, ajoutant qu'une "autopsie était prévue lundi."

Le mari mis en examen et incarcéré
La même source précise que grâce aux premiers témoignages, les soupçons se sont penchés vers le mari de la victime, un homme de 35 ans au casier judiciaire vierge. "Il reconnaissait avoir renversé son épouse avec son véhicule mais affirmait l’avoir fait sans se rendre compte qu’il percutait une personne et encore moins son épouse", indique le communiqué. Et de précise que "les témoignages indirects et constatations venaient contredire cette version."

L'homme a finalement été déféré puis mis en examen, samedi soir, du chef d'homicide volontaire par conjoint. Il a également été incarcéré par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du Parquet de Lorient."

Pas banal ... L'imagination pour tuer sa femme est sans limite ...

par Sortcière Dim 23 Juil 2023 - 14:44

Quand je dis qu'on ne regarde pas assez souvent systématiquement et immédiatement dans les congélateurs :

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par Kassandra88 Dim 23 Juil 2023 - 14:49

Sortcière a écrit:Quand je dis qu'on ne regarde pas assez souvent systématiquement et immédiatement dans les congélateurs :

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Cela me rappelle que Carine Hutsebaut m'avait dit au téléphone "tu te rends compte, les enquêteurs n'avaient même pas ouvert le congélateur" ... comme si ça coulait de source.
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par Kassandra88 Mar 1 Aoû 2023 - 9:28

Mort de Marie Trintignant : un féminicide qui a longtemps caché son nom

LE PARISIEN WEEK-END. Fin juillet 2003, à Vilnius, en Lituanie, l’actrice Marie Trintignant est battue à mort par Bertrand Cantat, leader du groupe Noir Désir. Qualifié de « crime passionnel », ce drame finira par être reconnu pour ce qu’il est vraiment : un tragique exemple des violences faites aux femmes.

Le féminicide de Marie Trintignant et ses retentissements (ici une manifestation contre un concert de Bertrand Cantat en 2019) ont contribué à faire évoluer le traitement de ce genre d'affaires. Gamma-Rapho/Patrick Aventurier

Par Hubert Prolongeau

Le 31 juillet 2023 à 16h51

Les Lituaniens ne s’en souviennent pas. Quel que soit l’âge des gens que l’on interroge, en mars 2023, à Vilnius, le nom de Bertrand Cantat ne leur évoque rien. À la réception de l’hôtel Domina Plaza, même amnésie : le sourire est aimable, mais la mémoire, éteinte. C’est pourtant là, dans une chambre de ce luxueux établissement du centre de la capitale lituanienne, que le drame a eu lieu. Là aussi que, dans cette ville située à quelque 2 000 km de Paris, le coupable a été jugé. Là, enfin, qu’il a purgé une partie de sa peine avant d’être extradé vers son pays.

26 juillet 2003. Loin de la France transpirant sous la canicule, Nadine Trintignant, ex-femme de l’acteur Jean-Louis Trintignant et mère de l’actrice Marie Trintignant, tourne un téléfilm sur la vie de la femme de lettres Colette. Elle a confié à sa fille le rôle principal. Depuis l’échec de son long-métrage « Fugueuses », en 1995, la réalisatrice ne travaille plus que pour la télévision. La vieille ville de Vilnius, merveille d’architecture baroque, accueille le tournage. Après deux mois de travail, l’équipe s’apprête à mettre les derniers plans en boîte.

À chaque fin de journée ou presque, l’actrice vedette s’éclipse. Elle part rejoindre son compagnon, qui séjourne avec elle dans le petit pays balte. C’est le chanteur de Noir Désir, l’un des groupes de rock les plus en vue de sa génération. Leur liaison dure depuis plusieurs mois. On les dit très amoureux. Bertrand Cantat a quitté pour elle Krisztina Rady, la mère de ses deux enfants, dont la dernière a quelques mois. Marie Trintignant a, de son côté, rompu avec Samuel Benchetrit, père de son dernier fils.

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Lorsque les secours découvrent Marie Trintignant le 27 juillet 2003 au petit matin, l'actrice est inconsciente. L'autopsie révèlera plus tard qu'elle a reçu dix-neuf coups, dont sept au visage. MAXPPP
Ce 26 juillet au soir, le couple sort avec un technicien lituanien du film, et finit la soirée chez ce dernier. À 1 heure du matin, ils sont de retour à l’hôtel. Cantat est énervé, il questionne sa compagne sur Benchetrit, dont il n’aime pas qu’elle reçoive encore des textos.

Sept heures plus tard, une ambulance s’arrête devant les portes du Domina Plaza. Des infirmiers montent dans la chambre 35. Ils en redescendent avec une civière sur laquelle gît le corps de Marie Trintignant, plongée dans le coma. Elle ne bouge pas, son visage est tuméfié. Que s’est-il passé dans cette chambre, au cœur de la nuit ? Bouleversé, le chanteur parle d’une dispute, d’une bagarre, d’une paire de gifles, d’un accident. Après avoir reçu un double « aller-retour », sa compagne aurait chuté et heurté le radiateur. Cantat l’a couchée et a passé divers coups de fil, dont un à Samuel Benchetrit, lui racontant la scène et lui précisant qu’elle « dormait ».

Au petit matin, il alerte Vincent Trintignant, frère de Marie et assistant réalisateur sur le téléfilm qui, après une heure de discussion incohérente avec Cantat, passe voir la jeune femme dans sa chambre. Elle est inconsciente, du sang coule de sa bouche. À 7 h 15, ils appellent les secours. Rapatriée en urgence en France, l’actrice meurt le 1er août 2003 dans une clinique de Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 41 ans.

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Les obsèques de Marie Trintignant ont lieu le 6 août 2003 au cimetière du Père-Lachaise, à Paris. En tête de cortège, ses parents, Jean-Louis (au centre) et Nadine (à sa g.). Benhamou/Dufour/Le Floch

« Comme Amber Heard, Marie Trintignant n’était pas la victime idéale »

La presse tient là l’histoire de l’été. « Deux clans se sont formés très vite. D’un côté, les Cantat, avec les membres de Noir Désir et Krisztina Rady. De l’autre, les Trintignant », se souvient Frédéric Vézard, alors reporter au Parisien. Personne ne peut croire l’invraisemblable. Cantat n’a pas la réputation d’être un macho ou une brute. Au contraire, il incarne mieux que personne le rockeur romantique : beauté de ses textes, présence sur scène, engagement pour les immigrés, chantant à Toulon contre le Front national, critiquant Jean-Marie Messier, le patron d’Universal, aux Victoires de la musique, défendant l’altermondialisme…

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En mars 2004, le procès de Bertrand Cantat s’ouvre «dans une ambiance extrêmement tendue», comme le rapporte Le Parisien. Bien avant MeToo, l'expression «crime passionnel» était encore employée... Le Parisien
« Pas lui », se disent tous ses admirateurs, qui le comparent à Jim Morrison, le chanteur des Doors. La presse people, elle, joue la carte de l’accident tragique. Paris Match publie, en couverture, une photo de l’actrice accompagnée du titre : « Marie Trintignant, victime de la passion ». Et en dessous : « Ils s’aimaient à la folie. » À en croire les médias, ce qui a tué Marie Trintignant, c’est « trop » d’amour.

Rapidement, la jeune femme est dépeinte comme déséquilibrée, coureuse d’hommes, invivable. On ressort une vieille histoire d’accident de voiture qu’elle avait provoqué, en 1991, en état d’ivresse. On évoque ses quatre enfants, de quatre pères différents. « Comme Amber Heard (ex-femme de Johnny Depp, qu’elle a accusé de violences), elle n’était pas la victime idéale, explique l’historienne Christelle Taraud, qui a dirigé l’ouvrage Féminicides (La Découverte). Rapidement s’est mise en place une idée de responsabilité partagée. »

Des articles complaisants envers Cantat paraissent. L’écrivain Jacques Lanzmann, dans « Libération », va jusqu’à imputer la responsabilité du geste fatal aux mots de Marie Trintignant : « On frappe. On frappe pour faire taire les mots qui tuent. On frappe pour en finir avec les mots », parce que « les mots font plus mal que les coups ».

Patrick Eudeline, critique rock, imagine la scène pour Rock & Folk : « Mais tais-toi donc ! Elle ne se tait pas. Bien sûr. Alors, il frappe. Elle tombe… Ce soir-là, l’indicible fut consommé. L’indicible des rapports de couple, de l’amour, du quiproquo de la passion… Que l’image de la famille Cantat, de son ex (la mère de ses enfants), de son frère, du groupe accouru, font mal ! Plus encore que celle du clan Trintignant, décomposé par la douleur. C’est que la mort est propre, au moins. Terrible, mais définitive. »

Et il ose l’identification, à deux doigts de la justification, confiant : « Je ne connaissais pas Cantat mais, comme tout le monde ou presque, je m’imagine à sa place ce soir-là, je ressasse toutes les violences, les cris, les scènes, les jalousies, tout ce que j’ai vécu, moi aussi, et qui aurait pu mal tourner. »

À lire aussiMort de Marie Trintignant : « Désir noir », l’enquête qui accable Bertrand Cantat

Dans Le Monde, en 2006, l’article de Pascale Robert-Diard, subtile connaisseuse des rouages judiciaires, s’ouvre sur les mots suivants : « Entre le rockeur et l’actrice, c’était la passion. En cette soirée de juillet, à Vilnius, en Lituanie, les tourtereaux ont une violente querelle. » Riche de nombreux détails, elle ne remet pas une seconde en cause la version du leader de Noir Désir, et se termine sur le constat que le chanteur, qui a obtenu de purger la fin de sa peine à la prison de Muret (Haute-Garonne), est « un détenu modèle ».

En 2021, Thomas Rozec, rédacteur en chef de Binge Audio, réalise un podcast dans lequel il revient sur le traitement médiatique du meurtre. « La plupart des journalistes qui ont couvert l’affaire n’ont pas voulu me parler. Ils semblent en garder un souvenir assez amer », analyse-t-il aujourd’hui.

Après le suicide de la femme du chanteur, de nouvelles révélations

Pourtant, tout aurait dû basculer dès le 15 août 2003. Ce jour-là, le rapport d’autopsie est publié. Accablant, il dément totalement la version du chanteur. Marie Trintignant a reçu dix-neuf coups — dont sept au visage —, a le nez fracturé et présente les mêmes symptômes que ceux des bébés secoués. « C’est l’ensemble des traumatismes et surtout les violents mouvements de va-et-vient de la tête qui ont été responsables des lésions mortelles observées », rapporte Le Parisien. « Ces conclusions ont modifié ma vision des choses, se souvient le journaliste Frédéric Vézard. Mais, déjà, le comportement aberrant de Cantat, cherchant à gagner du temps et à fuir par des mensonges, m’avait fait douter. »

Jugé en Lituanie, le musicien est condamné, en mars 2004, à huit ans de prison pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Transféré à Muret en septembre 2004, il obtient une libération conditionnelle le 15 octobre 2007. En juillet 2010, son contrôle judiciaire prend fin et, avec lui, son interdiction de parler de l’affaire. Une deuxième carrière s’ouvre à lui.

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Le 30 juillet 2003, dans la capitale lituanienne, le chanteur Bertrand Cantat, 39 ans, est emmené au tribunal pour être auditionné par un juge, alors que sa compagne est toujours dans le coma. Il doit s’expliquer sur les coups qu’il lui a portés trois jours plus tôt. Sipa/Lrystas
Pendant tout ce temps, le clan Cantat tient bon autour de l’accusé, même si des tensions se font sentir au sein du groupe Noir Désir, qui ne s’en remettra jamais. Dans ce petit cercle, la femme du chanteur, Krisztina Rady, ne dévie pas de sa ligne. Non, Bertrand n’est pas violent. Non, elle n’a jamais eu de problèmes avec lui. « Dans ses rapports privés comme publics, il privilégiait la discussion, le fait de comprendre certaines choses dans la vie d’un couple », déclarera-t-elle en conférence de presse.

À sa sortie de prison, l’artiste se réinstalle chez elle. Mais le 10 janvier 2010, nouveau et dramatique coup de théâtre : pendant qu’il dort, Krisztina Rady se pend. L’autopsie confirme le suicide. Tout est clair ? Non : les parents déclarent, en novembre, que leur fille subissait des violences de la part de leur gendre. En 2013 ressurgit un message téléphonique que leur a laissé Krisztina peu de temps avant sa mort, dans lequel elle affirme avoir peur et parle de coups.

Ce message, Frédéric Vézard l’a entendu. « Il était accablant. Il a été au centre d’une bataille entre Cantat et les parents de Krisztina. Mais ces derniers voulaient continuer à voir leurs petits-enfants, ils ont très vite refermé les vannes. » En 2017, de nouvelles révélations sur ses accès de violence envers les femmes se font jour. Une association féministe porte plainte, accusant le chanteur d’avoir poussé au suicide son ex-femme, mais elle est classée sans suite en 2018.

Le retour de Cantat dans la lumière fait polémique

Une tragédie comporte toujours trois actes. Le dernier s’articule autour de la volonté de Bertrand Cantat d’exercer à nouveau son métier. Le 2 octobre 2010, invité par Romain Humeau, chanteur du groupe Eiffel, qui parle de lui comme d’« un ami, presque un frère », le Bordelais monte sur scène à Bègles, en Gironde, trois mois après la levée de son contrôle judiciaire.

En 2011, le dramaturge Wajdi Mouawad l’invite à mettre en musique les paroles du chœur dans la trilogie « Des femmes », d’après Sophocle, présentée à Avignon. Jean-Louis Trintignant, le père de Marie, annule sa participation au festival. « Comment les gens ne comprennent-ils pas qu’il y a quelque chose de terrible dans la manière qu’il a de revenir, comme si de rien n’était ? » interroge dans Le Figaro l’acteur, brisé par la disparition de sa fille.

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Fille de deux grands noms du cinéma, Marie Trintignant (ici en 1990) embrasse très tôt le métier d’actrice. Elle meurt le 1er août 2003, à la fin du tournage du téléfilm Colette, une femme libre. Sipa/Denardaud
Deux ans plus tard, l’hebdomadaire Les Inrockuptibles fait sa une sur le chanteur. « Si on voulait lui parler, c’était que (…), au-delà de l’effroi face à ce meurtre passionnel absurde, on ne reconnaissait pas le Bertrand Cantat décrit par une certaine presse qui avait largement battu en dégueulasserie, lynchage et enquêtes bâclées les tabloïds anglais que la France sait si bien montrer du doigt », se justifie, dans l’édito, Jean-Daniel Beauvallet, alors rédacteur en chef musique du magazine. Artistes, gens de télévision et amis de Marie s’indignent.

L’hebdomadaire, crispé sur la ligne « la musique avant tout », persiste et consacre, en 2017, une nouvelle une au chanteur à l’occasion de la sortie de son album solo « Amor Fati ». Une grande photo, très poète maudit, et un titre : « Cantat en son nom ». Dans l’interview, ce dernier évoque sa reconstruction grâce à la musique. « Émotionnellement, j’étais pourtant incapable de lire, d’écouter. La beauté, lentement, en frottant, a retrouvé une petite place. J’ai refait mon parcours avec mes albums fondateurs tout en restant à l’écoute de toute nouveauté. »

C’est le faux pas de trop. Les mouvements féministes et le journal Elle répliquent férocement. Les Inrockuptibles sont contraints de s’excuser. « L’attitude de Cantat, sa façon de se poser en victime l’ont desservi », analyse la journaliste Anne-Sophie Jahn qui, en 2017, signait un article dans Le Point au sein duquel un membre du groupe de rock affirmait avoir été au courant du comportement de Cantat — par la suite, tous nieront être à l’origine de ces propos. « L’affaire a sans doute aussi marqué la fin d’une certaine presse rock, très complaisante envers toute la mythologie festive et violente du genre », constate Thomas Rozec, de Binge Audio.

« En 2017, il y a eu le mouvement MeToo, bien sûr, mais aussi l’arrivée d’une génération de féministes plus sensibles aux violences faites aux femmes. Celles d’avant sont restées en retrait sur ce dossier. Par exemple, Clémentine Autain et Caroline de Hass étaient peut-être trop engagées dans la politique. De son côté, Cécile Duflot n’a pas marqué de désaccord très fort avec son compagnon, Xavier Cantat, qui a défendu son frère bec et ongles », analyse Anne-Sophie Jahn, qui a publié, en mars dernier, le livre « Désir noir » (Flammarion), dans lequel elle revient en détail sur l’affaire.

« Il y a eu un avant et un après, concernant le meurtre de Marie Trintignant, que les milieux féministes commémorent tous les ans, poursuit l’historienne Christelle Taraud. Ce drame a montré que les féminicides étaient aussi l’œuvre d’hommes blancs, cultivés et de gauche. » Et a contribué à tuer, enfin, l’idée de « crime passionnel ».

par Sortcière Jeu 3 Aoû 2023 - 22:10

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par Kassandra88 Mer 16 Aoû 2023 - 10:19

Condamné en France à du sursis pour violences volontaires sur son ex, il tue sa nouvelle compagne en Suisse
Un homme, âgé de 35 ans, est mis en examen pour le meurtre de sa compagne, tuée, en juillet 2022 en Suisse. Il est incarcéré dans le sud de la France et réfute catégoriquement lui avoir donné la mort. Il a affirmé début août 2023, qu’il vivait avec la victime « une histoire magique ».
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par Tristanduvar Jeu 31 Aoû 2023 - 22:29

Encore une affaire sordide de meurtre sur conjoint.

« Il est impensable qu’une chose aussi terrible se soit produite dans notre petit village où il fait bon vivre ». Cette habitante de la Croix-de-la-Rochette (Savoie), bourg de 380 âmes, est sous le choc. Comme tous les villageois. Ce jeudi matin, c’est à une véritable scène d’horreur à laquelle ont assisté certains témoins.

Peu après 9 heures, une mère de famille vient déposer un de ses enfants à la crèche du village. Elle repart vers son domicile, accompagnée de son fils de trois ans. Cette femme de 42 ans est fonctionnaire de police au commissariat de Chambéry. Elle n’est donc pas en service. Elle habite le village. Tout à coup, un homme surgit. C’est son ex-conjoint. À quelques dizaines de mètres de la crèche, en pleine rue, il agresse son ex-compagne. « Il lui a porté plus d’une dizaine de violents coups au moyen d’une arme qui, d’après les constatations opérées sur place par le médecin légiste, pourrait être une arme de type machette » précise le procureur de Chambéry, Pierre-Yves Michaud. La victime décédera sur place malgré l’intervention rapide des secours. Cette femme est donc morte sous les yeux de son fils de trois ans. « C’est inhumain. Ça ne devrait pas arriver » lâche un villageois.

Pour le procureur, ce meurtre a « probablement été commis avec préméditation ». Une enquête de flagrance a donc été ouverte pour « assassinat ». L’homme a réussi à prendre la fuite. Ce jeudi 31 août, en début de soirée, il était encore activement recherché par les gendarmes, avec le soutien du GIGN et de quatre hélicoptères. Cet individu, âgé de 61 ans, est l’ancien mari de la victime avec qui il a eu deux enfants. Le couple vivait alors à Nice. C’est elle qui avait demandé le divorce, prononcé en 2021. Une séparation difficile. L’homme avait été condamné le 10 novembre 2020 par le tribunal correctionnel de Nice pour « non-respect d’une ordonnance de protection rendue au profit de la victime par le juge aux affaires familiales » indique le procureur.

Le suspect aurait déjà été poursuivi pour violences sur conjoint et harcèlement
La fonctionnaire de police avait demandé sa mutation en Savoie. Elle s’était installée avec son nouveau compagnon dans le village de la Croix-de-la-Rochette. « Cette famille recomposée qui avait plusieurs enfants était nouvellement arrivée sur la commune depuis un à deux ans » indique le maire, Ludovic Lambert. « Ils étaient discrets mais ce sont des gens qui étaient appréciés. Il faut penser avant tout à leurs enfants. Tout le monde est peiné. C’est très difficile à gérer pour toutes les personnes qui ont assisté ce matin à ce drame » conclut l’élu.

Depuis son arrivée en Savoie, la victime avait déposé plainte contre son ex-conjoint pour « non-paiement de pension alimentaire ». Mais le procureur Pierre-Yves Michau tient à préciser : « Même si les relations entre les anciens conjoints étaient restées tendues, aucune autre procédure judiciaire n’était en cours dans le département de la Savoie sur plainte de la victime pour violences, harcèlement ou toute autre infraction, contre le mis en cause ».

L’ex-conjoint de la victime, originaire de Nice, était arrivé depuis plusieurs jours en Savoie. Il avait garé sa Twingo sur un parking proche de l’entrée du camping du Lac Saint-Clair, à Détrier, à seulement quatre kilomètres du village de la Croix-de-la-Rochette. Ce qui accrédite la thèse du repérage et de la préméditation.

« ll disait qu’il avait des enfants, qu’il était parti de chez lui, qu’il avait tout quitté, son boulot, sa maison. Ici, il dormait dans sa voiture. On ne sait pas ce qu’il voulait faire. Jamais on n’aurait imaginé qu’il était là pour tuer son ex-femme. Mais il a forcément préparé son coup à l’avance » confie une campeuse. L’homme aurait été poursuivi en 2017 pour violences sur conjoint et harcèlement. Triste ironie du sort, la fonctionnaire de police assassinée était chargée, au commissariat de Chambéry, de traiter les affaires de violences intrafamiliales. Ce jeudi, c’est sous les coups de son ex-compagnon que cette brigadière-chef est décédée.
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par Lisetoct Ven 1 Sep 2023 - 1:45

C'est bien pire que dans les seventies.

par Van-JM Ven 1 Sep 2023 - 9:58

Kassandra à posté ( Concernant Bertrand Cantat) :

À sa sortie de prison, l’artiste se réinstalle chez elle. Mais le 10 janvier 2010, nouveau et dramatique coup de théâtre : pendant qu’il dort, Krisztina Rady se pend. L’autopsie confirme le suicide. Tout est clair ? Non : les parents déclarent, en novembre, que leur fille subissait des violences de la part de leur gendre. En 2013 ressurgit un message téléphonique que leur a laissé Krisztina peu de temps avant sa mort, dans lequel elle affirme avoir peur et parle de coups.

Ce message, Frédéric Vézard l’a entendu. « Il était accablant. Il a été au centre d’une bataille entre Cantat et les parents de Krisztina. Mais ces derniers voulaient continuer à voir leurs petits-enfants, ils ont très vite refermé les vannes. » En 2017, de nouvelles révélations sur ses accès de violence envers les femmes se font jour. Une association féministe porte plainte, accusant le chanteur d’avoir poussé au suicide son ex-femme, mais elle est classée sans suite en 2018.

Bonjour à tous, salut Kassandra,

voici le message audio envoyé par Krisztina à ses parents :

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Il est question ici d'une femme qui :
1) Souhaite, et cherche à fuir ce malade, pas à en finir avec la vie.
2) Affirme qu'elle ne désire pas que ces enfants soient orphelins.

Concernant la mort de KR classée en suicide, il est bon de savoir ce qui permet aux légistes de faire la différence entre un suicide et un meurtre :

Lorsque des excréments sont retrouvés, que le/la défunte s'est vidé(e) il est conclu à un suicide. Lorsque ce n'est pas le cas, c'est que la contraction en a empêché l'écoulement, le suicide ne peut alors être retenu.

Le truc est qu'il n'est pas compliqué de faire se vider une personne, surtout lorsque celle ci est terrifiée, comme c'était le cas de KR au contact de Cantat.

Important :
Elle glisse aussi une phrase qui n'est pas sans laisser des questionnements, et qui ne laisse pas place au doute quant au fait que Cantat aurait fait d'autres victimes que Marie Trintignant :

Vers 3'56" :
'' Naturellement, vous pouvez deviner que des évènements plus regrettables que ceux de 2003 ( NDLR : La mort de Marie Trintignant ) ont eu lieu.''.

Cordialement,

par Kassandra88 Sam 2 Sep 2023 - 14:33

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par Kassandra88 Lun 4 Sep 2023 - 10:11

Auteurs, victimes, mode opératoire… Une année de féminicides passée au crible.

En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Le Parisien a épluché le bilan des « morts violentes au sein du couple ».

En moyenne en France, une femme est tuée par son conjoint ou ex-conjoint tous les trois jours. L’année 2022 n’a pas fait exception. Selon les chiffres du ministre de l’Intérieur, qui a publié samedi le bilan des « morts violentes au sein du couple », 118 femmes ont été victimes de féminicide l’année dernière. C’est quatre de moins qu’en 2021 mais 16 de plus qu’en 2020, année où avait été observée une très nette baisse des décès.

Dans le détail, quel est le profil des auteurs ? Qui sont les victimes ? Le Parisien a passé au crible le bilan du ministère de l’Intérieur.

Qui sont les auteurs ?
En 2022, les hommes auteurs de féminicides avaient majoritairement entre 30 et 49 ans. Les 20-29 ans et les plus de 70 ans sont les deux autres tranches d’âges les plus représentées. Les agresseurs étaient quasiment tous de nationalité française, la majorité d’entre eux sans activité professionnelle au moment des faits et en couple, soit marié, en concubinage ou Pacsé.

Dans un tiers des cas, les auteurs étaient connus des services de police et de gendarmerie pour des faits de violences antérieurs, notamment pour violences conjugales commises sur la conjointe ou ex-conjointe. Après leur passage à l’acte, une part importante d’entre eux se sont suicidés ou ont tenté de le faire.

« Les profils les plus dangereux ne sont pas forcément ceux qui ont commis les violences physiques », analyse Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. Ceux qui exercent un « contrôle coercitif » sur l’autre, c’est-à-dire des hommes « très jaloux, qui ne supportent pas quand elles s’habillent d’une certaine manière, qui les empêchent de voir des personnes, etc. », sont aujourd’hui « les plus mal identifiés par les pouvoirs publics », déplore-t-elle.

« Ils ne sont pas détectés de l’extérieur et la femme elle-même ne réalise pas forcément ce qu’elle est en train de subir. Or ce genre de comportement peut mener à un passage à l’acte extrêmement violent », assure Anne-Cécile Mailfert.

Qui sont les victimes ?
Sur les 188 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2022, la tranche d’âge 30-39 est la plus représentée, suivies des 20-29 ans, et des 70 ans et plus. Elles étaient le plus souvent de nationalité française et sans emploi.

Sur ces 188 victimes, 37 femmes avaient déjà subi des violences par leur conjoint ou ex-conjoint avant leur décès : principalement des violences physiques auxquelles s’ajoutaient parfois des violences psychologiques et/ou sexuelles. 24 d’entre elles avaient signalé ces faits aux forces de l’ordre, 19 avaient déposé plainte. Trois victimes faisaient l’objet d’un dispositif de protection connu des forces de l’ordre : l’une disposait d’un téléphone grave danger et, pour deux autres, leur conjoint ou ex-conjoint faisait l’objet d’un contrôle judiciaire.

« Ces chiffres montrent qu’un certain nombre de féminicides auraient pu être évités, réagit Anne-Cécile Mailfert. On dispose d’outils juridiques et de protection qui n’existaient pas il y a quelques années, c’est une avancée qu’il faut souligner et pour certaines ça a marché. Mais pas pour toutes, ça montre bien qu’ils ne sont pas assez démocratisés », déplore-t-elle. « Or, c’est au moment où les femmes sortent du commissariat qu’elles sont le plus en danger. »

La formation des policiers et gendarmes s’est « améliorée, reconnaît-elle, mais ce n’est pas suffisant ». Pour Anne Bouillon, avocate spécialisée dans les droits des femmes, « il y a un manque cruel de moyens dédiés à la formation des forces de l’ordre et l’institution juridique, or c’est au cœur du sujet. Lorsqu’une femme vient taper à la porte de la justice et qu’elle est malmenée, non seulement elle ne revient plus mais ça crée un sentiment d’impunité chez l’auteur. »

Qu’est-ce qui pousse les agresseurs à passer à l’acte ?
Comme les années précédentes, observe le ministère de l’Intérieur, les disputes et « les séparations non acceptées » sont les causes principales du passage à l’acte. Elles sont suivies de près par la jalousie.

Le moment de la séparation est « une zone éminemment à risque pour les femmes », observe Me Bouillon. Ces instants interrogent « beaucoup sur la capacité de ces hommes à accepter que leurs conjointes prennent leur liberté. Ça renvoie à une notion d’appropriation ou de réappropriation de l’autre, c’est le mécanisme propre au féminicide ».

Un signal d’alerte majeur qui peut interpeller sur le passage à l’acte, c’est la « verbalisation d’une menace de mort », estime l’avocate. « Ça signifie que l’homme se sent dépositaire de ce droit de vie ou de mort sur l’autre. Même si c’est prononcé dans le flot d’une dispute, ce sont les prémices d’une escalade qui peut mener au féminicide. C’est à prendre très au sérieux ».

Quel est le mode opératoire ?
Trois principaux modes opératoires ont été utilisés. L’arme, quelle que soit sa nature, est largement majoritaire. Toutefois, « à la différence de l’année précédente », note le ministère de l’Intérieur, l’arme blanche a été davantage utilisée à l’arme à feu. Lorsqu’il a fait usage de cette dernière, elle était dans près de 80 % des cas déclarée et détenue légalement. L’asphyxie, par strangulation ou étouffement, et l’usage de coups sont les deux autres modes opératoires les plus courants.

Pour la présidente de la Fondation des femmes, « l’acte est très souvent prémédité de manière très froide. On le retrouve dans beaucoup de cas de féminicide : le couteau avait été aiguisé, l’arme avait été cachée, l’homme avait analysé les déplacements de la victime pour la surprendre au bon moment. Il est rarement tombé sur elle par hasard et le coup a échappé ».

Quand et où commettent-ils les faits ?
« Une tendance se dégage sur le moment de la commission des faits, qui ont principalement lieu au mois d’août, le week-end et en soirée », observe le ministère de l’Intérieur. Le mois d’août a été le plus meurtrier de l’année, avec 20 féminicides.

Dans le cas où le couple est séparé, « ce sont des moments où les hommes se retrouvent davantage seuls avec eux-mêmes, ils ont temps de réfléchir, ils ruminent, ils sont encore plus hantés », estime Anne-Cécile Mailfert. Il y a aussi des « possibilités de contact plus fortes, par exemple au moment de faire l’échange des enfants ».

La répartition géographique des féminicides
La région Île-de-France recense le plus de féminicides en 2022, « mais c’est parce que c’est là qu’il y a le plus d’habitants », explique la présidente de la Fondation des Femmes. Quand on regarde le nombre de féminicides rapporté au nombre d’habitants par département, on réalise que ce sont les territoires plus ruraux qui sont les plus touchés.

La Dordogne, le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, les Alpes-Maritimes, les Hautes-Alpes, la Haute-Saône, la Meurthe-et-Moselle, la Marne, l’Eure et la Corse sont les départements qui affichent le taux le plus important de féminicides par rapport au nombre d’habitants en 2022.

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Comment l’expliquer ? « Dans les campagnes, les hommes sont déjà plus facilement armés, avance Anne-Cécile Mailfert. Ce sont aussi des territoires où les femmes sont particulièrement isolées, elles n’ont pas forcément de voiture voire le permis, donc il est plus difficile de signaler. Il y a aussi moins d’associations, moins de moyens d’action donc elles sont moins accompagnées. »

Selon la présidente de la Fondation des femmes, « l’environnement très familial » de ces territoires peut porter préjudice aux victimes, « elles ne vont pas être crues, parce que l’agresseur manipule aussi l’entourage ».

Comment analyser l’année 2022 ?
Si les chiffres de l’année 2022 sont relativement stables par rapport à celles de 2021, il n’y a pas de quoi se réjouir, alerte Anne Bouillon : « Le nombre de mortes n’a pas véritablement baissé, c’est la démonstration d’un échec total de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les politiques qui ont été engagées ne sont pas assez efficaces, on n’arrive pas à suffisamment protéger les femmes qui sont en danger. »

« On remarque que dès que le sujet n’est plus une priorité de l’agenda politique, le nombre de féminicide augmente », observe de son côté Anne-Cécile Mailfert. En 2020, les féminicides avaient reculé à un niveau jamais vu depuis 15 ans, parce qu’il y avait eu « une vraie volonté politique », reconnaît la présidente de la Fondation des femmes. La lutte contre les violences faites aux femmes ne pourra passer que par « une détermination politique beaucoup plus forte et des moyens acharnés, insiste-t-elle. Ce n’est pas le moment de lâcher l’affaire ».

« Il faut aussi changer de paradigme, estime de son côté Anne Bouillon. On est encore trop dans le curatif, traiter la situation dangereuse pour faire en sorte qu’elle ne dégénère pas. Mais en réalité, c’est sur les causes du phénomène qu’il faut porter nos efforts et faire un véritable travail sur la question de l’égalité entre les hommes et les femmes. »

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par Lisetoct Mer 6 Sep 2023 - 1:22

C'est certain qu'on n'est pas en Californie du sud. Là, tu as le shérif qui débarque et là, le connard se tient bien sinon il se fait tuer sur le champ . En Californie du Sud , les femmes sont protégées.Les shérifs sont super courteois , et en plus ils sont beaux.
Faut savoir se faire respecter . Faut pas des carpettes comme Rousseau, Tondelier, et Panot.

par Tivier Mer 6 Sep 2023 - 10:47

Lisetoct a écrit:C'est certain qu'on n'est pas en Californie du sud. Là, tu as le shérif qui débarque et là, le connard se tient bien sinon il se fait tuer sur le champ . En Californie du Sud , les femmes sont protégées.Les shérifs sont super courteois , et en plus ils sont beaux.
Faut savoir se faire respecter . Faut pas des carpettes comme Rousseau, Tondelier, et Panot.

N'importe quoi. Mais vraiment n'importe quoi. C'est le contraire. Aux US un féminicide a lieu toutes les 5 heures. 1700 victimes par ans... :

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Ajoutons qu'aux US une femme sur 5 aurait été violée :

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Alors t'es vraiment sure que c'est un pays plus sur pour les femmes ?

par Van-JM Mer 6 Sep 2023 - 21:46

Tivier à écrit :

N'importe quoi. Mais vraiment n'importe quoi. C'est le contraire. Aux US un féminicide a lieu toutes les 5 heures. 1700 victimes par ans... :

Les shérifs ne sont pas responsables des délits de féminicides monsieur le juge.
Ce qu'explique Lisetoct, pour qui prend le temps de la lire, c'est que la loi est plus protectrice aux states. Les peines plus lourdes, le suivi plus conséquent.

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