-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

+11
Electra
Fauvette
Sortcière
Lia
ruth
Manneke
Raph_
Lisetoct
Nordine
Casta
Kassandra88
15 participants

Page 29 sur 40 Précédent  1 ... 16 ... 28, 29, 30 ... 34 ... 40  Suivant

Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Dim 7 Fév 2021 - 12:17

L’agent de la DGSI chargé de la cyberinfiltration de la haute hiérarchie de l’organisation Etat islamique a témoigné par vidéo devant le tribunal, vendredi, sans révéler tous ses secrets.
Par Christophe Ayad / Le Monde .

   Ulysse était en fait Orthos, le chien à deux têtes de la mythologie grecque, frère de Cerbère. Il y avait deux et non pas un seul cyberpatrouilleur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour infiltrer la haute hiérarchie de l’organisation Etat islamique (EI) dans son bastion syrien de Rakka, de mars à novembre 2016.ette opération, baptisée « Ulysse » pour son évidente référence au cheval de Troie, est l’un des plus beaux succès du contre-terrorisme français, qui a déjoué deux projets d’attentats.
L’enquête a débouché sur l’arrestation de trois présumés djihadistes, un Marocain, Hicham El-Hanafi, et deux Français de Strasbourg, Yassine Bousseria et Hicham Makran, jugés depuis le 1er février par la cour d’assises spécialement composée. Accusés d’« association de malfaiteurs terroriste criminelle », ils encourent trente ans de réclusion.Pour la première fois dans une affaire de terrorisme en France, l’agent chargé de la cyberinfiltration a témoigné par vidéo devant le tribunal, vendredi 5 février. Protégé par une paroi en verre qui ne laissait entrevoir que des lunettes, le témoin SI 282 a révélé que lui et son collègue se sont succédé pendant quatre mois et demi, du 3 mars au 18 juillet 2016, derrière le compte de la messagerie cryptée Telegram avec lequel correspondaient plusieurs hauts responsables de l’« opex » (pour opérations extérieures), la structure au sein de l’EI chargée de mener des attentats dans le monde et principalement en Europe.

« L’EI cherchait à reproduire des massacres »

    A l’époque, le contexte est tendu, lourd. Ulysse le résume d’une formule : « Pour nous, l’année 2016 a duré vingt-trois mois, du 13 novembre 2015 au 17 octobre 2017, date de la chute de Rakka. » Avant d’égrainer la longue liste des attentats commis en France : « Durant cette période, l’EI cherche, depuis ka, à reproduire des massacres de masse. »
C’est pour cela, explique-t-il, que lorsque la DGSI apprend par un informateur anonyme, qu’Abou Taha – le pseudonyme de Nil Shewil, un djihadiste français arrivé en octobre 2014 en Syrie – cherche des armes et un appartement pour six individus présents sur le sol français, elle reprend sans tarder la main sur le compte de son informateur. Et répond sans délai à la demande d’armes : « On veut 4 kalachs avec chaque kalach 4 chargeurs et munitions. » « Si ce n’était pas nous, ça aurait sûrement été quelqu’un d’autre », justifie le chef de la section terrorisme islamique de la DGSI, sous le matricule SI 562. La demande portant sur l’appartement sera oubliée de part et d’autre.Les tractations sont longues, notamment sur la manière de faire passer l’argent à Ulysse sans se faire repérer. Parfois, la communication est rompue, comme le 16 mars 2016 et les jours suivants, probablement à cause de l’assaut contre la planque abritant Salah Abdeslam à Bruxelles le même jour. Finalement, 13 300 euros sont déposés en liquide dans une enveloppe cartonnée, le 24 juin, sur la tombe d’un certain Emmanuel Meyer, au cimetière du Montparnasse. Un agent de la DGSI récupère la somme le lendemain matin ; il est obligé de faire des détours pour vérifier s’il n’est pas lui-même surveillé. « Ni les recherches sur les bornes téléphoniques, ni la recherche de traces papillaires [il a plu dans la nuit], ni l’exploitation des caméras de vidéosurveillance ne permettront d’identifier la personne qui a déposé la somme », regrette l’agent de la DGSI.

« Provocation à l’infraction »

Les armes démilitarisées et les cartouches vidées de leur poudre sont entreposées dans une cache en lisière de la forêt de Montmorency (Val-d’Oise), dont Ulysse communique la description et les coordonnées GPS à son interlocuteur, « Sayyaf », identifié comme Salah-Eddine Gourmat, un Français de l’opex, lui-même sous les ordres de Boubaker El Hakim, le concepteur des attentats du 13-Novembre. L’appât est en place : la cache est mise sous surveillance audio, vidéo et même physique. Mais les semaines puis les mois passent sans que personne ne vienne déterrer les armes.
Si Hicham El-Hanafi d’une part, Yassine Bousseria et Hicham Makran de l’autre, sont arrêtés tous les trois dans la nuit du 20 au 21 novembre 2016, c’est en fait grâce à des renseignements hors opération « Ulysse » qui les disent prêts à passer à l’action. Lors de leur garde à vue, les enquêteurs découvrent les coordonnées de la cache de Montmorency dans le cas des deux Strasbourgeois et s’aperçoivent que le Marocain s’en est approché à 200 mètres puis à 300 mètres le 14 novembre, sans succès. Le piège se referme, la boucle est bouclée, fin de la – belle – histoire.

Restent les zones d’ombre.
 Les avocats de la défense n’ont pas manqué de les relever. Me Thomas Klotz pose des questions sur l’informateur : « C’est un repenti ? C’est un djihadiste ? C’est quelqu’un qui joue au hadiste ? C’est un agent ? » SI 282 concède du bout des lèvres qu’« il ne s’agit pas d’un repenti » et qu’il raconte « une histoire qu’il a créée lui-même », accréditant la thèse d’une infiltration qui a débuté bien avant le 3 mars.
Me Fares Aidel s’étonne que les messages précédant cette date n’ont pas été versés au dossier, ce qui pourrait expliquer le fait que Sayyaf propose à Ulysse de commettre un attentat avec l’une des armes achetées. Entre les lignes, il soupçonne la DGSI de « provocation à l’infraction », ce qui est interdit en matière d’infiltration judiciaire.

Localisation de cadres de l’EI

Ulysse perd son calme, se crispe. Il ne manquerait plus qu’on le traite de Janus, le dieu – romain et non pas grec – des commencements et des fins. Le ministère public coupe court à cette théorie en abordant la question frontalement : « Est-ceque vous considérerez que vous avez franchi la ligne jaune et proposé un attentat ? » Réponse de l’agent SI 282 : « Ça me paraît compliqué de soutenir que l’EI a besoin d’être provoqué pour effectuer un attentat. »
La technique de l’infiltration, ouverte au terrorisme depuis 2015 mais déjà usitée en matière de pédocriminalité ou de stupéfiants, a permis d’en apprendre beaucoup sur la structure de commandement de l’EI et ses méthodes.
L’agent SI 282 souligne le « caractère directif » de l’organisation, son obsession du « cloisonnement » entre opérationnels, financiers, recruteurs, convoyeurs et armuriers. Son témoignage met aussi en lumière le caractère absolument essentiel de la téléphonie et des communications dans les enquêtes.

 L’opération Ulysse a-t-elle empêché un nouveau « 13-Novembre » en France ? Peut-être. A-t-elle permis l’arrestation de djihadistes ? C’est sûr. A-t-elle contribué à démanteler l’opex ? C’est probable. Il n’est pas interdit de penser que les communications entre Ulysse et l’opex ont en effet contribué à la localisation de ses chefs. Le 26 ou le 27 novembre 2016, Boubaker El Hakim, le Français le plus haut placé dans l’EI, est tué dans une frappe aérienne américaine à Rakka. Salah-Eddine Gourmat meurt de la même manière et dans la même ville le 4 décembre suivant.

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Dim 7 Fév 2021 - 14:10

Le coût de la détention de Salah Abdeslam dévoilé.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Dim 14 Fév 2021 - 8:01

Attentat déjoué : deux copains d’enfance devenus « cellule dormante » du djihadisme devant les juges
Yassine Bousseria et Hicham Makran, tous deux âgés de 41 ans, comparaissent devant la cour d’assises spéciale de Paris depuis le 1er février pour association de malfaiteurs terroriste.

Par Christophe Ayad / Le Monde .
  Avachis dans le box de la cour d’assises spéciale de Paris à côté de leur coaccusé, le jeune Marocain Hicham El-Hanafi, les deux Strasbourgeois Yassine Bousseria et Hicham Makran font figure de « Tanguy » du djihad. Alors que Hanafi avait déjà sillonné la moitié de l’Europe à 25 ans, eux sont allés jusqu’à la frontière syrienne, se sont dégonflés au moment de passer rejoindre l’organisation Etat islamique (EI), et sont retournés vivre chez papa-maman. Mais comme lui, ils encourent tous deux trente ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste.

Les deux copains d’enfance, célibataires et âgés tous deux de 41 ans, vivent dans la même rue Lyautey, dans un quartier périphérique de Strasbourg. Ils traînent ensemble, fument des joints ensemble, jouent aux jeux vidéo ensemble. Et c’est ensemble qu’ils se sont « monté le bourrichon » sur la Syrie à partir de 2013. « Le peuple syrien était complètement abandonné, alors quand on voit un groupe qui le défend on a tendance à le soutenir », dit Bousseria, cheveux courts, rasé de près. Il regrette d’avoir été « naïf ». « J’étais chaud bouillant », concède Makran, cheveux longs et barbe fournie.
C’est l’année suivante que les choses sérieuses commencent. Incités par leur « pote » Omar Diaw, un djihadiste parti fin 2014 en Syrie où il a commis des actes de torture, les deux compères vont en vacances à Chypre, en février 2015, sans rien dire à personne. De là, ils gagnent la partie turque de l’île, embarquent pour Mersin, passent un moment à Adana pour donner le change. Mais une fois à Gaziantep, ville-frontière avec la Syrie, ils « flippent » à la vue d’uniformes et rebroussent chemin sans même y passer la nuit.

Peur de « représailles »

    Avant de rentrer chez eux, un contact de l’EI, un certain Abou Ali, leur envoie un programme à télécharger sur une clé USB leur expliquant comment crypter des messages et comment les déposer sur un site sécurisé. Pour le chef des enquêteurs de la DGSI appelé à témoigner, ils ont toutes les caractéristiques d’une « cellule dormante ».

  Pendant un an et demi, la cellule dort en effet. Les accusés affirment échanger des messages anodins. Sans complètement convaincre. Makran étant quasiment analphabète, c’est Bousseria, auxiliaire éducatif en maternelle et en primaire, qui est chargé des communications. Plus éloquent, il n’est pas forcément plus crédible : « On était pris dans un cercle vicieux », concède-t-il. En septembre 2016, Abou Ali se fait plus pressant : il s’agit d’aller récupérer des armes dans une cache, en fait une planque surveillée par la DGSI qui a réussi à infiltrer le plus haut niveau de l’EI, à Rakka, capitale syrienne du « califat ».
   Les préparatifs s’accélèrent début novembre. Le duo reçoit les coordonnées GPS et la description de la cache. Bousseria télécharge Telegram, puis l’application de diffusion en direct Periscope utilisée lors de l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville (Yvelines). Le 15 novembre 2016, ils écrivent à Abou Ali : « On peut Tapé (sic) le 1 décembre, parce qu’on et a sec, on a pas argent pour se déplacé, se loger, et manger sur paris, notre salaire rentre le 28 novembre inchalah et le lendemain on décolle. Est-ce-que c’est possible. » La police les interpelle cinq jours plus tard.

   Les accusés assurent qu’ils cherchaient à repousser l’échéance. « On voulait les prendre pour un con », résume Makran à sa manière un peu fruste. « Pour éviter de les froisser, on repoussait, on reculait », renchérit Bousseria. La preuve ? Ils avaient de l’argent et même des armes de poing à disposition. Les deux disent avoir eu peur de « représailles » de l’EI. Mais ils divergent sur le sens du mot « taper ». Pour Makran, ils parlaient d’un attentat. Selon Bousseria, il s’agissait seulement de chercher les armes. Chacun assure qu’il était hors de question de passer à l’action, mais aucun ne semble l’avoir dit à l’autre. Les réquisitions sont attendues lundi 15 février.
Christophe Ayad

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Dim 14 Fév 2021 - 8:16

Procès « Ulysse » : Hicham El-Hanafi, un commis voyageur du djihad devant la cour d’assises de Paris
Le jeune Marocain comparaît depuis le 1er février devant la cour d’assises spéciale de Paris, aux côtés de deux Strasbourgeois, pour association de malfaiteurs terroriste.


On l’a souvent surnommé « le routard du djihad ». C’est le sous-estimer : Hicham El-Hanafi en était le VRP, son commis voyageur. Du moins jusqu’au 20 novembre 2016, jour de son arrestation à Marseille par les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Aussi à l’aise pour passer les frontières que pour falsifier les cartes bancaires, aussi doué pour la téléphonie et les outils de cryptage que pour l’endoctrinement, Hicham El-Hanafi, 30 ans, est un spécimen unique dans la galaxie djihadiste. Jamais le parquet antiterroriste ni les enquêteurs n’avaient vu passer un tel profil.
  Le Marocain comparaît depuis le 1er février devant la cour d’assises spéciale de Paris aux côtés de deux Strasbourgeois dans le cadre de l’affaire Ulysse. Les trois hommes, appréhendés à la suite d’une opération exceptionnelle de cyberinfiltration où la DGSI a piégé l’organisation Etat islamique (EI), sont accusés d’association de malfaiteurs terroriste. Chacun d’entre eux encourt trente ans de réclusion.
Mais le contraste est frappant entre Hicham El-Hanafi d’une part, et Yassine Bousseria et Hicham Makran de l’autre. Lorsqu’ils ne sont pas concernés par les débats, les deux Strasbourgeois s’avachissent sur leur banc, les yeux dans le vide, ou dorment carrément, pliés en deux sur leurs genoux.
 Pendant ce temps, Hanafi, l’œil aux aguets, écoute les intervenants attentivement depuis le box en verre. Lorsqu’un terme lui échappe, il se penche vers la traductrice pour obtenir des explications. Parfois, il lit par-dessus l’épaule de ses avocats les documents qui défilent sur leur ordinateur portable. Le même homme, au moment de son arrestation il y a quatre ans, parlait à peine français. Yeux sombres, sourcils arqués, visage rasé sous le masque, il affiche une carrure impressionnante, fruit d’un entraînement intensif. Contrairement à ses coaccusés, cet homme n’a pas été cassé par la prison.

Une explication à tout

Cuisiné pendant deux longues journées d’audience, Hicham El-Hanafi n’a jamais craqué. Il s’est tenu à sa ligne de défense, inflexible, niant tout ce qui peut le relier à une entreprise terroriste, reconnaissant le reste.
Ses voyages ? Le goût du tourisme. Sa présence près de la fausse cache d’armes enfouies par la DGSI comme un appât dans la forêt de Montmorency (Val-d’Oise) ? Fatigué de dormir sur les bancs publics de Barbès, à Paris, il cherchait un coin d’herbe pour passer la nuit – un 14 novembre ! Sa photo le doigt levé, un geste devenu le signe de ralliement des djihadistes, devant la tour Eiffel ? Une coïncidence.

Il conteste les témoignages, relève les moindres contradictions, ergote sur chaque mot. Fait mine de ne pas comprendre. Lorsque le président du tribunal, le juge David Hill, lui dit qu’on « pense » qu’il était en Syrie, Hanafi relève, du tac au tac : « Si on pense, c’est qu’on ne sait pas. » Tout est le fruit du « hasard », de la « jalousie » de son frère, des « manipulations » de la police marocaine. Il a une explication à tout, aussi farfelue soit-elle. Jusqu’au vertige.
Et lorsqu’il est acculé, il demande « des vraies preuves avec des images, pas des paroles ». Jamais il ne s’énerve ou ne semble ébranlé. Une seule fois, il hausse le ton, lançant à l’avocat général Benjamin Chambre : « Toi, tu es libre, tu es indépendant. Moi, je suis en prison. » Pour, très vite, retrouver son self-control.
Hicham El-Hanafi conteste les témoignages, ergote sur chaque mot. Fait mine de ne pas comprendre
D’où lui vient une telle assurance, une telle maîtrise ? Elève méritant dans une famille pauvre de Fès, il est obligé d’interrompre ses études juste après un bac scientifique pour trouver du travail et nourrir sa famille – il a trois frères et quatre sœurs – lorsque ses parents se séparent en 2010. C’est l’année suivante qu’il rencontre Abdesselam Tazi, de trente-six ans son aîné.

Tazi est un étrange personnage, sans doute charismatique et manipulateur, exerçant sur Hanafi un mélange de magistère moral et affectif. Plutôt apparenté à l’extrême gauche marocaine des années 1970, il étudie la sociologie en France dans les années 1980 avant de partir en Suède, où il se marie et devient psychothérapeute jusqu’au jour où, dans une crise de folie simulée, il incendie son domicile pour toucher l’argent de l’assurance. On le retrouve au Canada, où il se marie une nouvelle fois, puis en Irlande.
Expulsé vers le Maroc, il croise Hanafi, qu’il prend sous son aile. Si l’on ne sait pas quand Tazi a basculé, c’est leur rencontre qui aurait radicalisé Hanafi. Jusque-là, le jeune homme buvait, fumait et sortait, selon le témoignage de son grand frère, Mohammed Amine, et d’un ami d’enfance. Hicham assure que son frère est animé par la « haine ».
Nombreuses zones d’ombre

Le duo atterrit au Portugal à l’automne 2013 avec des faux papiers après être passé par la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau… Ils déposent une demande d’asile politique en arguant de leur participation au « printemps arabe » version marocaine, le mouvement du 20 février.Dans leur foyer à Lisbonne, puis à Aveiro, les deux hommes approchent de jeunes compatriotes qu’ils endoctrinent sans trop de difficultés. Au moins deux d’entre eux ont fini dans les rangs de l’EI en Syrie.
Une fois obtenu leur statut de réfugié, Tazi et Hanafi multiplient les séjours à l’étranger, souvent ensemble mais pas systématiquement. Entre 2013 et 2016, Hicham El-Hanafi a traversé l’Espagne, la France, l’Allemagne, a Belgique, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, l’Albanie, la Grèce, les Pays-Bas, la République tchèque, la Suède, la Turquie, et même le Brésil. Il se rend dans ce dernier pays en juin 2016, avec Tazi et un autre jeune Marocain, deux mois avant les Jeux olympiques de Rio, qui figuraient parmi les objectifs de l’EI selon les services de renseignement occidentaux.

Le parcours d’Hicham El-Hanafi a été reconstitué grâce à la coopération internationale entre différents services de renseignement, de police et de justice. Mais il demeure de nombreuses zones d’ombre sur ses activités précises dans plusieurs de ces pays. Le procès n’a pas servi à les éclaircir.
Tazi et Hanafi partageaient leur temps entre le Portugal, leur base de repli, et l’Allemagne, plus précisément la ville de Düsseldorf, depuis laquelle ils menaient leurs activités d’escroquerie à la carte et aux crédits bancaires. Pour cela, Hanafi a usé de pas moins de quatorze fausses identités. Il a récolté 31 000 euros et Tazi 41 000. Cet argent aurait servi à financer des voyages vers la Syrie et des activités de recrutement. C’est en Allemagne aussi que leurs chemins se séparent. Ils sont arrêtés tous deux le 30 juin 2016 : Tazi est extradé vers le Portugal, où il meurt en détention en janvier 2020 ; Hanafi est relâché et repart au Portugal.
Plus que sur ses activités es en Allemagne ou son voyage mystérieux au Brésil, les enquêteurs se sont concentrés sur un séjour d’un peu plus d’un mois, en février-mars 2015, de Hanafi en Turquie. Ce dernier assure n’avoir fait que visiter Istanbul mais il a du mal à citer d’autres lieux que Sainte-Sophie et la mosquée de Soliman le Magnifique.
Acheter des armes

Selon l’accusation, il s’est rendu clandestinement en Syrie pour suivre un entraînement accéléré auprès de l’EI. Il nie farouchement toute appartenance au groupe djihadiste.
Quand bien même on lui donne son numéro d’enregistrement et sa « kounia » (nom de guerre), Abou Talha Al-Maghrebi, tirés de registres de l’EI trouvés par les forces de la Coalition internationale après la chute du « califat » de l’EI. Quand bien même sa mère et ses quatre sœurs ont été retrouvées prisonnières au camp d’Al-Hol, en Syrie, où sont gardés les femmes et les enfants des djihadistesde l’EI par les forces kurdes pour le compte de la Coalition. Les cinq femmes, dont la plus jeune avait 12 ans à l’époque, ont été envoyées en Syrie par Hanafi en mai 2015, grâce à de l’argent provenant, d’après l’enquête, de proches d’Abdelhamid Abaoud, principal organisateur des attentats du 13 novembre 2015. D’après les registres de l’EI, sa mère touchait une petite pension au titre de son fils « prisonnier ».


Le nom d’Hicham El-Hanafi apparaît à huit reprises dans les « preuves de guerre » recueillies en Syrie. Mais s’il se retrouve aujourd’hui au banc des accusés de la cour d’assises spéciale, c’est parce qu’il a participé activement à un projet d’attentat en France en 2016.
A l’époque, la bataille de Mossoul vient de commencer et l’EI cherche à frapper un grand coup. De recruteur, Hicham El-Hanafi devient opérationnel, comme il le confie à Yahia Nouri, un jeune Marocain recruté en Espagne et qu’il veut enrôler dans son projet. Arrivé à Paris en bus, le 13 novembre 2016, avec de faux papiers et sans téléphone – pour ne pas se faire repérer, selon l’accusation –, il tente dès le lendemain de localiser, en vain, une cache d’armes démilitarisées enfouies par la DGSI à Montmorency (Val-d’Oise) et dont les coordonnées avaient été transmises, par un agent infiltré, à l’état-major djihadiste à Rakka, en SyrieQuatre jours plus tard, il se rend à Trappes (Yvelines) par deux fois, « pour chercher un hôtel et du travail », dit-il. En fait pour récupérer 4 100 euros destinés à acheter des armes, auprès d’Abou Sy, un ami d’enfance de Walid Hamam, membre de la cellule des opérations extérieures de l’EI, à Rakka, qui le reconnaît formellement à l’audience.
Puis il part à Marseille, comme lui demande son commanditaire, où il doit acheter des armes et se loger grâce à un intermédiaire, qui est en fait un agent infiltré de la DGSI. Dans son téléphone, on retrouvera un message Telegram laconique de Boubaker El-Hakim, le plus haut cadre français de l’EI. Sur ce dernier volet, Hicham El-Hanafi nie tout en bloc. Il cherchait juste du travail.

  En détention depuis plus de quatre ans, Hicham El-Hanafi est un détenu modèle, qui assure le rôle d’auxiliaire d’étage, « avenant mais peu authentique », selon le psychologue qui le suit. « Il fournit énormément de petits détails pour noyer son interlocuteur sous un flot de paroles, ajoute-t-il. Ce discours contrôlé peut résulter d’une tentative de dissimulation. »

Christophe Ayad

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Jeu 18 Fév 2021 - 6:51

Procès « Ulysse » : lourdes condamnations pour trois djihadistes
Interpellés à la suite d’une cyberinfiltration de la DGSI, Hicham Makran et Yassine Bousseria ont été condamnés à vingt-deux ans et vingt-quatre ans de réclusion et le Marocain Hicham El-Hanafi à la peine maximale de trente ans.
Par Christophe Ayad / Le Monde. extrait.

Y a-t-il, dans une cour d’assises spécialement composée pour juger les crimes terroristes, de la place pour le doute ou pour une appréciation individuelle des faits et des responsabilités ? C’est une question qui peut légitimement se poser au lendemain du verdict, particulièrement sévère, de la cour d’assises spéciale de Paris, qui a condamné, mercredi après-midi 17 février, deux Strasbourgeois, Hicham Makran et Yassine Bousseria, à respectivement vingt-deux ans et vingt-quatre ans de réclusion, et le Marocain Hicham El-Hanafi à la peine maximale de trente ans.
Ils ont été reconnus coupables d’« association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’actes terroristes ». Leurs peines sont toutes assorties d’une période de sûreté des deux tiers. Chose rare, les juges sont allés au-delà du réquisitoire des avocats généraux qui avaient demandé vingt ans de réclusion pour Makran, vingt-deux ans pour Bousseria et trente ans pour El-Hanafi. Les condamnés, comme leurs avocats, étaient sous le choc à l’énoncé du verdict. Ils ont dix jours pour faire appel.

Le matin, prenant la parole une dernière fois, deux des accusés avaient demandé qu’on leur accorde de « l’espoir ». « Je ne suis pas dans une position victimaire, avait déclaré Yassine Bousseria, 41 ans, ancien animateur scolaire du quartier de la Meinau à Strasbourg. Si je suis dans ce box, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. » « J’ai 41 ans, j’ai déjà passé quatre ans et demi en prison… J’ai pris du recul et cela m’a permis d’avoir une meilleure compréhension. J’aimerais qu’on m’accorde l’espoir de pouvoir reprendre une vie », avait-il poursuivi. Son ami Hicham Makran, 41 ans aussi, n’avait pas souhaité faire de déclaration.
Le Marocain Hicham El-Hanafi, enfin, s’était exprimé pour la première fois en français depuis le début de son procès. « Je ne suis pas la personne qu’ont décrite les avocats généraux. Je reconnais que j’ai des défauts, c’est pour ça que j’ai accepté de faire un travail avec deux psychologues en détention. Je veux que vous m’accordiez un espoir », a-t-il également demandé à la cour.

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Attentats de novembre 2015

Message par Kassandra88 Mer 24 Fév 2021 - 14:47

Attentats de novembre 2015 : 14 complices présumés seront jugés en Belgique

Le parquet fédéral belge annonce ce mercredi matin le renvoi devant un tribunal correctionnel de complices présumés des commandos djihadistes qui avaient attaqué Paris en novembre 2015, en vue d’un procès qui pourrait se tenir en fin d’année à Bruxelles.

Par Le Parisien avec AFP
Le 24 février 2021 à 10h08

Il s’agit de suspects non retenus dans la procédure française. Parmi les vingt inculpés du dossier ouvert par la justice antiterroriste belge, la chambre du conseil de Bruxelles a donc décidé de renvoyer devant un tribunal correctionnel quatorze d’entre eux, pour complicité présumée avec les commandos djihadistes qui avaient attaqué Paris en novembre 2015. Elle a aussi prononcé cinq non-lieux et une disjonction, rattachant le cas d’un inculpé à une autre affaire, a précisé à l’AFP un porte-parole du parquet fédéral.

La décision de la chambre du conseil, rendue à huis clos, est susceptible d’appel. Le procès pourrait se dérouler au deuxième semestre à Bruxelles. Soupçonnés d’avoir transporté, hébergé ou aidé matériellement les assaillants à partir du territoire belge, les suspects renvoyés au tribunal ne seront pas tous jugés pour les mêmes charges, a ajouté le porte-parole, Eric Van Duyse. Mais la plupart d’entre eux - 12 selon les requêtes du parquet - devront répondre de « participation aux activités d’un groupe terroriste ».

Ces attentats, revendiqués par l’organisation Etat islamique (EI), avaient fait 130 morts dans la capitale française et dans la commune voisine de Saint-Denis le soir du 13 novembre 2015. Préparées en bonne partie en Belgique où les assaillants disposaient de plusieurs planques, les attaques ont très rapidement conduit à l’ouverture d’une enquête de la justice antiterroriste à Bruxelles.

Mohamed Abrini, dit « l’homme au chapeau »
Dans ce dossier baptisé « Paris Bis », les enquêteurs ont ciblé toutes les formes de soutien apportées aux auteurs. Y compris à Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos ayant frappé Paris, dont la cavale a duré quatre mois jusqu’à son arrestation dans la capitale belge le 18 mars 2016. L’un des suspects, Abid Aberkane, sera jugé pour avoir caché au domicile de sa mère le djihadiste en fuite les derniers jours ayant précédé l’arrestation. Sa mère compte parmi les inculpés ayant bénéficié d’un non-lieu faute de charges suffisantes.

Les autres prévenus gravitaient aussi dans l’entourage de Salah Abdeslam, de son ami Mohamed Abrini - « l’homme au chapeau » qui a renoncé à se faire exploser au moment des attentats de Bruxelles le 22 mars 2016 - ou dans celui des frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, deux des kamikazes morts dans cette double attaque perpétrée par la même cellule djihadiste et qui a fait 32 morts.

LIRE AUSSI > Attentats du 13 Novembre : les cyniques confidences de Salah Abdeslam en prison

Parmi les 14 appelés à comparaître, deux devraient être jugés en leur absence car ils n’ont jamais été arrêtés et sont probablement morts en Syrie, même si la justice belge n’en a aucune preuve formelle. Il s’agit de Sammy Djedou, dont la mort a été annoncée par le Pentagone en décembre 2016, et de Youssef Bazarouj, un autre Belge soupçonné d’avoir été associé en Syrie à la cellule des opérations extérieures de l’EI. Il aurait aussi été tué en zone de guerre.

Le procès à Bruxelles pourrait se dérouler à la fin de l’année, au même moment que celui de Paris puisque les protagonistes ne sont pas les mêmes. Dans la procédure française, 20 personnes ont été renvoyées devant la cour d’assises spéciale de Paris, où le procès doit s’ouvrir le 8 septembre 2021 et durer environ six mois.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Jeu 25 Fév 2021 - 6:32

Le principal représentant en Allemagne de l’organisation Etat islamique condamné à dix ans et demi de prison
Ce prêcheur réfugié en Allemagne aurait contribué au départ d’une vingtaine de personnes, souvent très jeunes, ayant rejoint les rangs de l’organisation terroriste dans les années 2014-2016.


 Il était considéré comme le principal représentant de l’organisation Etat islamique (EI) en Allemagne. Reconnu coupable d’« appartenance à une organisation terroriste », de « financement du terrorisme » et d’« aide à la préparation d’actions violentes », le prédicateur irakien Ahmad Abdulaziz Abdullah A., plus connu sous le pseudonyme d’Abou Walaa, a été condamné, mercredi 24 février, à dix ans et demi de réclusion criminelle par le tribunal supérieur régional de Celle (Basse-Saxe).
Agé de 37 ans, l’homme était arrivé en Allemagne, en 2001, comme demandeur d’asile. Il avait été arrêté le 8 novembre 2016, un mois avant l’attentat commis par le Tunisien Anis Amri contre un marché de Noël de Berlin (12 morts et une cinquantaine de blessés). L’un et l’autre se connaissaient, Anis Amri ayant fréquenté l’un des « séminaires » où Abou Walaa prêchait le djihad en Allemagne.
Si son implication dans l’attentat de Berlin n’a pas été établie, son très long procès – trois ans et demi, 245 jours d’audience et plus de 100 témoins entendus – a en revanche permis de préciser sa mission au seinIl était considéré comme le principal représentant de l’organisation Etat islamique (EI) en Allemagne. Reconnu coupable d’« appartenance à une organisation terroriste », de « financement du terrorisme » et d’« aide à la préparation d’actions violentes », le prédicateur irakien Ahmad Abdulaziz Abdullah A., plus connu sous le pseudonyme d’Abou Walaa, a été condamné, mercredi 24 février, à dix ans et demi de réclusion criminelle par le tribunal supérieur régional de Celle (Basse-Saxe).
Agé de 37 ans, l’homme était arrivé en Allemagne, en 2001, comme demandeur d’asile. Il avait été arrêté le 8 novembre 2016, un mois avant l’attentat commis par le Tunisien Anis Amri contre un marché de Noël de Berlin (12 morts et une cinquantaine de blessés). L’un et l’autre se connaissaient, Anis Amri ayant fréquenté l’un des « séminaires » où Abou Walaa prêchait le djihad en Allemagne.
Si son implication dans l’attentat de Berlin n’a pas été établie, son très long procès – trois ans et demi, 245 jours d’audience et plus de 100 témoins entendus – a en revanche permis de préciser sa mission au seinde l’EI. Une mission qu’il exerçait depuis sa mosquée d’Hildesheim, près de Hanovre (Basse-Saxe), mais aussi sur les réseaux sociaux – Telegram, Facebook et YouTube – où il était très actif tout en prenant toujours soin de ne pas apparaître face caméra, ce qui lui valut le surnom de « prédicateur sans visage ».

Recruteur pour l’EI
  A côté de son activité de prêcheur, Abou Walaa travaillait également comme recruteur. Il aurait ainsi contribué au départ d’une vingtaine de personnes, souvent très jeunes, ayant rejoint les rangs de l’organisation terroriste dans les années 2014-2016. Parmi eux figurent notamment deux frères jumeaux allemands, Mark et Kevin K., morts en Irak lors d’un attentat-suicide, en 2015.
D’autres de ses recrues, en revanche, ont opéré en Allemagne. Ce fut le cas de Safia S., une lycéenne de 16 ans qui poignarda un policier dans la gare de Hanovre, en février 2016, et qui a été depuis condamnée à six ans de prison. Mais aussi de Yusuf T., âgé de 18 ans lorsqu’il fit exploser une bombe dans un temple sikh à Essen, en avril 2016, faisant trois blessés. Condamné à sept ans de prison, le jeune homme a raconté être passé à l’acte sous l’influence d’Abou Walaa et de ses lieutenants.

Dans l’arrière-salle d’une agence de voyage


  Trois d’entre eux comparaissaient également devant le tribunal de Celle, qui les a condamnés à des peines allant de quatre à huit ans et demi de prison. L’un, Mahmoud O., assistait Abou Walaa à la mosquée d’Hildesheim, tandis que les deux autres, Hasan C. et Boban S., étaient basés dans le bassin industriel de la Ruhr, dans le nord-ouest de l’Allemagne.
Né en Turquie et installé outre-Rhin après un séjour en Arabie saoudite dans les années 1990, Hasan C. possédait une agence de voyage à Duisbourg, dont il utilisait l’arrière-salle comme centre d’endoctrinement au salafisme. Allemand d’origine serbe, Boban S. utilisait quant à lui son appartement de Dortmund comme mosquée privée et école coranique. Tous deux étaient en relation directe avec Abou Walaa, auquel ils présentèrent plusieurs de leurs « élèves » aspirants au djihad.

L’importance des « revenants »

De ce procès exceptionnel, trois enseignements principaux peuvent être tirés. D’abord, l’importance accordée par la justice allemande au phénomène djihadiste. Alors que les services de renseignement du pays ont été mis en cause pour leurs manquements dans le passé, en particulier dans l’affaire de l’attentat contre le marché de Noël de Berlin, en 2016, le temps et les moyens investis dans le procès d’Abou Walaa montre que « l’Allemagne prend aujourd’hui très au sérieux la question du djihadisme », estime ainsi l’ancien journaliste Nicolas Hénin, consultant sur les affaires de terrorisme et fin connaisseur de la scène allemande. « Le fait que le verdict de ce procès tombe le même jour que la condamnation par un autre tribunal allemand [à Coblence] d’un ancien tortionnaire du régime de Bachar Al-Assad pour complicité de crimes contre l’humanité est un hasard du calendrier. Mais cela montre que la justice allemande se préoccupe tout autant des deux fléaux du théâtre syro-irakien que sont les crimes de Bachar Al-Assad et ceux de l’EI. »

Le deuxième enseignement tient au rôle des « revenants ». Dans cette enquête, un des informateurs-clés fut en effet un certain Anil O., ancien étudiant en médecine d’origine turque, parti rejoindre les rangs de l’EI en Syrie en 2015 avec sa famille, et revenu quelques mois plus tard avec le projet de coopérer avec les autorités allemandes, auxquelles il a livré nombre d’informations sur Abou Walaa. « Il s’agit d’un personnage dont le témoignage a suscité beaucoup de débats, mais son rôle dans l’accusation met en lumière l’importance que peuvent jouer les “revenants” dans ce type d’enquête », explique Sofia Koller, chercheuse spécialiste des questions de radicalisation à la DGAP, un think tank berlinois spécialisé dans l’étude des relations internationales.
Avec ce procès, enfin, se tourne une page de l’histoire des réseaux djihadistes en Allemagne. « Par son audience sur les réseaux sociaux et son rôle de recruteur très organisé, incarne une scène qui a un peu disparu, observe Mme Koller. Aujourd’hui, on est entré dans une phase un peu différente, avec des structures plus diffuses et des personnages moins charismatiques, ce qui rend aussi la tâche plus compliquée pour les enquêteurs. »

 Thomas Wieder Berlin / Le Monde.

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Lun 8 Mar 2021 - 12:09

Attentats du 13-Novembre : un Algérien soupçonné d’avoir aidé les auteurs arrêté en Italie
L’individu, âgé de 36 ans, a été interpellé dans la région de Bari, dans le sud du pays.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Lun 8 Mar 2021 - 14:54

«J’ai décapité le prof» : le dernier contact du tueur de Samuel Paty identifié en Syrie

Selon nos informations, les enquêteurs ont identifié le dernier interlocuteur du bourreau de l’enseignant décapité : Faruq Shami, pseudo-journaliste qui évolue au sein d’un groupe djihadiste en Syrie. Le tueur était également en contact avec un «sniper».

Par Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê
Le 8 mars 2021 à 13h46, modifié le 8 mars 2021 à 13h59
« J'ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France. » Le 16 octobre dernier, à 16h58, Abdoullakh Anzorov enregistre ce message audio à la hâte avec son téléphone Samsung puis l'envoie à un compte Instagram dont le pseudonyme est « Dnevnik_71 ». Le jeune terroriste d'origine tchétchène, venu d'Evreux (Eure) pour assassiner Samuel Paty à la sortie de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), y joint une photo de la tête tranchée de sa victime ainsi qu'une capture d'écran de la revendication de son crime sur Twitter.

« Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d'Allah soit sur toi », lui répond son interlocuteur en écriture cyrillique. Le jeune homme de 18 ans n'a pas le temps de lire les messages : il est pris en chasse par les policiers de la Bac de Conflans avant d'être abattu lors d'un affrontement quelques minutes plus tard.

D'après nos informations, les investigations ont depuis permis d'identifier le mystérieux correspondant d'Anzorov. Il s'agit d'un dénommé Faruq Shami, un djihadiste qui serait originaire du Tadjikistan, ancienne colonie soviétique de l'Asie centrale. Avec la particularité que ce jeune homme au visage poupin, très actif sur les réseaux sociaux, se fait passer pour un reporter indépendant qui couvre l'activité des groupes djihadistes en Syrie. Sur un site Internet à l'apparence professionnelle, Faruq Shami publie reportages, interviews et duplex vidéos sur le quotidien des combattants qui luttent contre le régime syrien et la coalition internationale ou celui des populations locales minées par la guerre.

Djihad médiatique
En réalité, ce pseudo-journaliste est lui-même un membre actif de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une organisation djihadiste anciennement affiliée à Al-Qaïda qui règne à Idlib, au nord-ouest syrien. ....

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Lun 8 Mar 2021 - 17:56

Terrorisme : au procès de la « cellule d’Argenteuil », un arsenal de guerre et une foule d’hypothèses
Le 24 mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles, une cache d’armes et d’explosifs est découverte à Argenteuil. Le procès de cette cellule terroriste, qui alimente tous les fantasmes et dont la cible demeure inconnue, commence lundi.
Par Soren Seelow / Le monde.

« Vous avez trouvé le jackpot ! » Lorsqu’il se présente, escorté par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), devant la porte de l’appartement qu’il loue sous un faux nom à Argenteuil (Val-d’Oise), Reda Kriket, un délinquant francilien au casier judiciaire long comme le bras, est le seul à savoir ce qui s’y trouve.
Fox et Calipso, deux chiens spécialisés dans la détection d’explosifs, ont été emmenés par précaution. Jusqu’ici muré dans le silence, Reda Kriket desserre les dents sur le palier : « N’envoyez pas le chien, il va mourir ! »
Nous sommes le 24 s 2016, deux jours après le double attentat perpétré dans l’aéroport et le métro de Bruxelles par les derniers membres de la cellule responsable des attentats du 13 novembre 2015. Les services de renseignement sont sur les dents. Après avoir évacué l’immeuble, les agents de la DGSI sont pris de vertige en pénétrant dans l’appartement. Ils y découvrent un arsenal de guerre : cinq fusils d’assaut, un pistolet-mitrailleur, sept armes de poing, de nombreuses munitions, des fioles d’explosifs, un détonateur, 11 000 billes métalliques, un petit laboratoire de chimie et de nombreux précurseurs d’explosifs. Un attentat d’ampleur a sans doute été évité de justesse.
 Mais après cinq ans d’instruction, et alors que s’ouvre, lundi 8 mars, le procès de la « cellule d’Argenteuil », la cible de ce projet terroriste n’a jamais pu être déterminée. Un méticuleux travail d’enquête « à l’ancienne », fait de renseignements humains, de filatures entre la France, la Belgique et les Pays-Bas et de sonorisation de véhicule, a permis d’identifier sept accusés, dont plusieurs connaissances des services antiterroristes. Le fond du dossier, lui, demeure sujet à conjectures et alimente une foule de fantasmes.
Le spectre du 13 novembre 2015
Quatre mois après la découverte de cette cache d’armes, Manuel Valls, alors premier ministre, avait déclaré que cette cellule avait « sûrement l’Euro de football en ligne de mire », compétition qui s’est déroulée en France durant l’été 2016. Aucun élément de l’enquête n’a permisde confirmer cette théorie. La déclaration de l’ancien chef du gouvernement reposait sur une piste de travail des enquêteurs, selon laquelle cette cellule pouvait être liée aux commandos des attentats de Paris et de Bruxelles.
Cette hypothèse tient tout entière dans un ordinateur retrouvé dans une poubelle quelques heures après les attentats de Bruxelles. Il avait été abandonné au pied de leur immeuble, le 22 mars 2016 au petit matin, par les trois terroristes qui s’apprêtaient à déposer leurs bombes dans l’aéroport de Zaventem. Son analyse livrera une mine d’informations sur le fonctionnement et les projets de la cellule coordonnée par Abdelhamid Abaaoud et projettera l’ombre du 13-Novembre sur la planque d’armes d’Argenteuil.Plusieurs échanges entre les futurs kamikazes de Bruxelles et leur donneur d’ordre en Syrie, le Belge Oussama Atar, permettent, en effet, de comprendre que la cible initiale de ce commando était l’Euro de football en France. D’autres projets, comme un attentat dans le quartier de la Défense (Courbevoie), apparaissent dans un fichier intitulé « cibles ». Une phrase évoquant une cellule dormante, écrite entre mi-février et mi-mars 2016, alarme particulièrement les enquêteurs :
« Pour ce qui est des frères qui sont en France, est-ce qu’ils sont toujours opérationnels ? Et comment ils peuvent travailIer ? Est-ce qu’ils peuvent par exemple euh… louer une maison là-bas. (…) Ils apprennent à faire eux-mêmes les produits (…)ou bien c’est juste des candidats martyrs ? »
Des « frères » en France décrits comme « pouvant correspondre à la cellule d’Argenteuil », note prudemment l’ordonnance de mise en accusation. Faute de pouvoir proposer un « récit » de ce dossier terroriste, les magistrats instructeurs en sont réduits à multiplier les rapprochements pour tenter de deviner l’importance et le rôle de cette cellule. L’hypothèse a quelque chose de rassurant : si la cellule évoquée par les kamikazes de Bruxelles n’est pas celle d’Argenteuil, c’est sans doute qu’elle n’a jamais été identifiée.
Elément le plus accablant de l’enquête, l’arsenal découvert à Argenteuil constituera la pièce maîtresse de l’accusation au procès. Mais le profil inquiétant de certains accusés sera également au cœur des débats. Des sept hommesqui comparaissent, trois – Anis Bahri, Reda Kriket et Abderrahmane Ameuroud – sont décrits comme « le cœur idéologique et opérationnel de cette cellule ». S’ils présentent des profils et des parcours très différents, deux d’entre eux ont la particularité d’avoir déjà été condamnés pour terrorisme.
Reda Kriket, braqueur radicalisé

  Reda Kriket, un braqueur chevronné de 39 ans, condamné onze fois en France pour des faits de droit commun, est celui dont le nom est resté associé à la spectaculaire découverte de la cache d’armes. Rompu à la clandestinité, il utilisait une vingtaine de numéros de téléphone et des faux papiers d’identité lors de son arrestation. Une discrétion justifiée par sa condamnation en absence, huit mois avant son interpellation, à dix ans de prison en Belgique pour avoir aidé financièrement, grâce au fruit de ses braquages, une filière de départs vers la Syrie.Au procès de cette filière belge de candidats au djihad, dite « filière Zerkani », deux terroristes devenus tristement célèbres avaient, eux aussi, été condamnés en absence le 29 juillet 2015 : Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, qui participeront quatre mois plus tard aux tueries des terrasses de l’Est parisien. Un nouveau rapprochement qui vient alimenter les soupçons d’une synergie entre la cellule d’Argenteuil et les attentats de Paris et de Bruxelles.
Epousant les contours flous de son profil de braqueur radicalisé, la ligne de défense de Reda Kriket a varié au cours de l’instruction. Il a longtemps assuré avoir planqué cet arsenal pour le compte d’un djihadiste d’une cinquantaine d’années, un certain « Abou Badr », qui serait depuis parti en Syrie. Mais trois ans après son arrestation, il a fini par reconnaître avoir inventé ce personnage. Sa nouvelle stratégie de défense se nourrit désormais de son pedigree de truand : les armes et les explosifs devaient servir à intercepter un transport de drogues ou à être revendus.
Abderrahmane Ameuroud, vétéran de l’Afghanistan

 Le lendemain de l’arrestation de Reda Kriket, un de ses complices présumés est interpellé de façon spectaculaire à un arrêt de tram de Bruxelles. Abderrahmane Ameuroud, un Algérien de 43 ans, est en possession d’un sac contenant des papiers d’identité de différentes nationalités découpés et mélangés à « une substance brune laissant penser à des excréments », dont il avait tenté de se débarrasser dans les toilettes. A son domicile sont découvertes 170 photos de lui « dans différents styles », avec ou sans perruque et lunettes. Une que de clandestinité également utilisée par les terroristes de Paris et Bruxelles.
Vieux routard du djihad, Ameuroud est apparu dans le viseur des services antiterroristes il y a plus de vingt ans. En mai 1998, il est interpellé, puis relâché, dans le cadre d’une procédure visant les réseaux en France du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui cherchent alors à déstabiliser le recteur de la mosquée de Paris. Nouvel écho aux cibles évoquées dans l’ordinateur des kamikazes de Bruxelles, cette vague d’interpellations visait à prévenir d’éventuels attentats pendant la Coupe du monde de football organisée en France.A cette époque, Ameuroud pilote des « stages de cohésion » à Fontainebleau et dans la région lyonnaise pour préparer son départ en Afghanistan. Ce réseau, dit des « randonneurs », est alors en lien avec un groupe implanté en Belgique suspecté d’avoir apporté un soutien logistique aux deux assassins du commandant Massoud en Afghanistan, le 9 septembre 2001.
Lire aussi  Vie et mort des assassins de Massoud
Ameuroud est précisément en Afghanistan à ce moment, où il est soupçonné d’avoir participé à des entraînements et à des combats dans les rangs d’Al-Qaida, entre juillet 2000 et septembre 2001Rentré clandestinement en France quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, il est interpellé et incarcéré en janvier 2002, puis condamné en 2005 à sept ans de réclusion pour son rôle dans cette filière afghane, peine assortie d’une interdiction définitive du territoire. Extradé en Algérie à sa libération, en 2007, il finira par s’installer cinq ans plus tard de façon irrégulière en Belgique, où il dit « vivre de la débrouille ».
Il conteste toute implication dans la cellule d’Argenteuil et considère ses déboires judiciaires – passés et présents – – comme une preuve de sa stigmatisation en tant que musulman : « Je suis le dindon de la farce. »
Anis Bahri, djihadiste assumé

Interpellé deux jours après Ameuroud à Rotterdam (Pays-Bas), le 27 mars, Anis Bahri, délinquant radicalisé de 37 ans originaire de Montreuil, condamné six fois pour des faits de vols et de violences, se définit spontanément comme un « djihadiste ». Les policiers néerlandais découvrent à l’occasion de cette opération une nouvelle cache, contenant seize chargeurs et 3 728 munitions que Kriket, Bahri et Ameuroud sont soupçonnés d’avoir achetés.
La veille de son interpellation, Anis Bahri, qui a appris par les médias l’arrestation de Reda Kriket trois jours plus tôt, a joint sur plication sécurisée Telegram un contact en Syrie (« al Sham ») pour se faire exfiltrer : « J’ai un problème. (…) Je suis bloqué. (…) J’ai envie de partir. (…) Je pense al Sham plus facile », écrit-il. « Tu es de la part de qui mon frère ? », lui demande son interlocuteur. « J’ai Abou Mouqatil », répond Bahri, avant de citer « Abou Moussana l’Algérien », qu’il décrit « petit de taille », « 40 ans à peu près ».
Les enquêteurs tiennent enfin deux noms susceptibles de relier e cellule à la haute hiérarchie de l’organisation Etat islamique (EI) et à de possibles commanditaires. La kounya (nom de guerre) « Abou Mouqatil » est celle du Français Boubakeur El-Hakim, un cadre des opérations extérieures de l’EI impliqué dans de nombreux attentats, dont ceux du 13 novembre 2015.
L’autre kounya citée comme garant par Anis Bahri, « Abou Moussana », peut, quant à elle correspondre à l’Algérien Abdelnasser Benyoucef, un des principaux responsables des opérations extérieures de l’EI durant l’hiver 2014-2015, période à laquelle Anis Bahri et Reda Kriket sont soupçonnés d’avoir effectué un séjour en Syrie, ce qu’ils réfutent.
Des sept accusés, Anis Bahri est le seul à revendiquer sans ambiguïté sa sympathie pour l’EI. L’expert psychologique souligne que sa personnalité, « structurée sur le mode psychopathique », « n’est pas amendable ». Il est aussi le seul à avoir admis en creux la visée terroriste de la cellule, en reconnaissant que l’arsenal d’Argenteuil n’était pas « une logistique de braqueurs ».

Procès de la cellule d’Argenteuil : sept accusés au total
L’enquête sur la « cellule d’Argenteuil » a débuté un peu par hasard, le 7 novembre 2015, par l’arrestation en Turquie de deux Français soupçonnés de vouloir rejoindre la Syrie : Miloud Feia, aujourd’hui âgé de 44 ans, qui sera jugé au procès, et Tarek Bahri, qui a été extradé en Tunisie. Ce coup de filet marque le point de départ d’une longue traque en France visant à retrouver le frère de Tarek Bahri, Anis, et son ami Reda Kriket, tous deux soupçonnés de s’être déjà rendus en Syrie. Le 24 mars 2016, Reda Kriket, 39 ans, est interpellé et la cache d’armes d’Argenteuil découverte. Le lendemain, les policiers belges interpellent Abderrahmane Ameuroud, 43 ans, à Bruxelles. Deux autres accusés, Rabah Meniker, Algérien de 38 ans, et Yasin Alami, un Belge de 38 ans, sont arrêtés le même jour dans la capitale belge. Le 27 mars, c’est au tour d’Anis Bahri, 37 ans, d’être interpellé par la police néerlandaise à Rotterdam. Un septième suspect, interpellé en mars 2017, est également renvoyé à ce procès : Soufiane Belouafi, un Français de 39 ans.

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Lun 8 Mar 2021 - 21:59

« Votre loi n’est pas la mienne » : au procès de Reda Kriket, la justice des hommes face à la justice divine
Au premier jour du procès de la cellule terroriste d’Argenteuil, lundi 8 mars, Reda Kriket a refusé que ses avocats plaident le droit pour le défendre. L’un de ses co-accusés, Anis Bahri, a refusé de comparaître.
Par Soren Seelow/Le Monde.


Un accusé qui refuse de comparaître, un autre qui interdit à ses avocats de plaider le droit. Le procès de la cellule terroriste d’Argenteuil s’est ouvert, lundi 8 mars, dans une certaine confusion. Pendant cinq semaines, sept accusés seront jugés par la Cour d’assise spéciale de Paris pour un projet d’attentat déjoué de justesse, le 24 mars 2016, après la découverte d’une impressionnante cache d’armes et d’explosifs dans un appartement d’Argenteuil.

Dans l’un des deux box vitrés accueillant les sept accusés, un homme manque à l’appel : le Français Anis Bahri, 37 ans, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, a révoqué ses avocats en cours d’instruction et refusé de comparaître lundi. Son ami et co-accusé Reda Kriket, délinquant francilien radicalisé de 39 ans, qui encourt la même peine, est bien présent. Mais lui aussi a annoncé, quelques jours avant le procès, ne plus vouloir être défendu par ses deux avocats, Mes Xavier Nogueras et Yassine Bouzrou.
« Qu’en est-il aujourd’hui ? », lui demande le président. Polo noir ajusté, cheveux courts et un masque chirurgical passé sous le nez recouvrant sa barbe, Reda Kriket se lève. Il a préparé un texte, griffonné sur un papier, en guise de réponse. Il commence : « Je n’accepte et ne reconnais uniquement que les lois de mon Tout Puissant… »Sa lecture, hésitante et confuse, est nourrie de références religieuses affirmant la primauté de la loi divine sur la justice des hommes : « Votre loi n’est pas la mienne », insiste-t-il. Son texte laisse penser qu’il refusera de se défendre. Mais il apporte une nuance : « Je ne souhaite pas que mes avocats me défendent avec les articles de votre loi, par contre ils peuvent présenter les faits. » Dans ce cadre, Reda Kriket accepte de désigner à nouveau ses deux avocats.
La tirade, maladroite, n’a pas eu l’effet du happening glaçant du djihadiste Peter Cherif, qui s’était lancé dans la récitation en arabe de la Fatiha, la sourate d’ouverture du Coran, au procès des attentats de Charlie Hebdo, avant de se murer dans un interminable silence en refusant de répondre aux questions. Reda Kriket est plus ambigu, tiraillé entre la tentation d’une rupture radicale et son envie de se défendre. Un flottement qui épouse sa mue de braqueur radicalisé : sous l’armure du djihadiste, l’instinct de survie du bandit palpite encore.

« Notre client avait fait savoir qu’il ne voulait pas être défendu il y a une semaine, mais il nous a redésignés à l’audience,résument Mes Nogueras et Bouzerou. Il a circonscrit sa défense au seul examen des faits, et ne veut pas qu’on utilise les lois de la République à son profit. Il nous laisse faire, mais ne veut pas qu’on plaide le droit français. »
Quelle sera la réaction de Reda Kriket si ses avocats dénichent un point de droit susceptible de lui être favorable ? Le cas de figure n’a pas tardé à se présenter. Ses défenseurs ont en effet demandé à la cour la communication de la décision de justice qui sert de base à la récidive légale qui vaut à leur client d’encourir la perpétuité, au lieu de vingt ans de réclusion. Ils suspectent une erreur sur son casier judiciaire : la date mentionnée pour le jugement correspondrait en réalité à une mise à l’écrou d’une condamnation bien plus ancienne. Un point de droit. Reda Kriket n’a pas cillé.
Quoi qu’il arrive vous serez jugé »

Place au deuxième accusé : Anis Bahri. Revenant sur son absence, le président Laurent Raviot se lance dans un rappel des principes d’une justice équitable, dont on devine qu’il s’adresse aussi à Reda Kriket. « C’est dommage. Il [Anis Bahri] peut garder le silence. Mais assister à son procès, c’est important, car quoi qu’il arrive vous serez jugé. Autant que vous sachiez ce qui se passe. Le procès, c’est le moment où on fait valoir sa vérité. Pour que la justice soit rendue, il faut que toutes les paroles soient entendues. Je vais devoir procéder à une injonction pour le faire extraire. Mais s’il refuse, je ne l’y forcerai pas. » Suspension de séance.
L’audience reprend. Anis Bahri a confirmé à l’huissier qu’il refusait de comparaître. Le procès va donc se poursuivre sans lui. « La question se pose de la désignation d’un avocat, reprend le président. M. Bahri sera extrait tous les matins et conduit au palais de justice. Il pourra refuser de comparaître, mais il est possible qu’il change d’avis. » Ses avocats continueront finalement de le représenter à l’audience.
Outre Reda Kriket et Anis Bahri, trois autres accusés en situation de récidive légale encourent la réclusion à perpétuité : l’Algérien Abderrahmane Ameuroud, 43 ans, le Français Miloud Feia, 44 ans, et Soufiane Belouafi, un Français de 39 ans. Les deux autres encourent vingt ans de réclusion : Rabah Meniker, Algérien de 38 ans, et Yasin Alami, un Belge de 38 ans.

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Mer 10 Mar 2021 - 8:42

Sky ECC, le téléphone qu'utilisent les criminels pour crypter leur communication: comment ça marche ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Sortcière Mer 10 Mar 2021 - 10:41

Kassandra88 a écrit:Sky ECC, le téléphone qu'utilisent les criminels pour crypter leur communication: comment ça marche ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonjour Kassandra,

J'ai bien ri avec la fin de l'article :
" Sky ECC disait offrir 5 millions d'euros à quiconque réussirait à l'infiltrer. La police fédérale vient de leur envoyer son numéro de compte bancaire." lol!
Sortcière
Sortcière


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Mer 10 Mar 2021 - 10:43

Bonjour Sortcière,

Ca c'est l'intelligence Belge parton
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Invité Mer 10 Mar 2021 - 20:05

Kassandra88 a écrit:Sky ECC, le téléphone qu'utilisent les criminels pour crypter leur communication: comment ça marche ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Et pourquoi pas pour des réseaux pédophiles ?

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Attentats de Bruxelles

Message par Kassandra88 Ven 12 Mar 2021 - 8:24

Les auteurs des attentats de Bruxelles auraient d’abord commis un “meurtre test” sur une victime prise au hasard.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Attentats de Bruxelles

Message par Kassandra88 Ven 12 Mar 2021 - 9:16

Lionel, ex-membre des unités spéciales, raconte la traque et l’arrestation de Salah Abdeslam: "On est passé très près de la mort"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Invité Ven 12 Mar 2021 - 13:31

Kassandra88 a écrit:«J’ai décapité le prof» : le dernier contact du tueur de Samuel Paty identifié en Syrie

Selon nos informations, les enquêteurs ont identifié le dernier interlocuteur du bourreau de l’enseignant décapité : Faruq Shami, pseudo-journaliste qui évolue au sein d’un groupe djihadiste en Syrie. Le tueur était également en contact avec un «sniper».

Par Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê
Le 8 mars 2021 à 13h46, modifié le 8 mars 2021 à 13h59
« J'ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France. » Le 16 octobre dernier, à 16h58, Abdoullakh Anzorov enregistre ce message audio à la hâte avec son téléphone Samsung puis l'envoie à un compte Instagram dont le pseudonyme est « Dnevnik_71 ». Le jeune terroriste d'origine tchétchène, venu d'Evreux (Eure) pour assassiner Samuel Paty à la sortie de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), y joint une photo de la tête tranchée de sa victime ainsi qu'une capture d'écran de la revendication de son crime sur Twitter.

« Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d'Allah soit sur toi », lui répond son interlocuteur en écriture cyrillique. Le jeune homme de 18 ans n'a pas le temps de lire les messages : il est pris en chasse par les policiers de la Bac de Conflans avant d'être abattu lors d'un affrontement quelques minutes plus tard.

D'après nos informations, les investigations ont depuis permis d'identifier le mystérieux correspondant d'Anzorov. Il s'agit d'un dénommé Faruq Shami, un djihadiste qui serait originaire du Tadjikistan, ancienne colonie soviétique de l'Asie centrale. Avec la particularité que ce jeune homme au visage poupin, très actif sur les réseaux sociaux, se fait passer pour un reporter indépendant qui couvre l'activité des groupes djihadistes en Syrie. Sur un site Internet à l'apparence professionnelle, Faruq Shami publie reportages, interviews et duplex vidéos sur le quotidien des combattants qui luttent contre le régime syrien et la coalition internationale ou celui des populations locales minées par la guerre.

Djihad médiatique
En réalité, ce pseudo-journaliste est lui-même un membre actif de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une organisation djihadiste anciennement affiliée à Al-Qaïda qui règne à Idlib, au nord-ouest syrien. ....

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
-
Rebelote. Encore un "déséquilibré" ?
Ça craint vraiment.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Lisetoct Ven 12 Mar 2021 - 18:08

« On n’avait jamais trouvé une telle quantité d’armes » : au procès de Reda Kriket, le récit d’une enquêtrice de la DGSI
Ce témoin a détaillé, mardi et mercredi, l’arsenal inédit découvert le 24 mars 2016 à Argenteuil, et les connexions djihadistes de certains accusés. Mais le mystère demeure sur les projets de cette cellule terroriste.

Par Soren Seelow/Le Monde.

    C’est la pièce maîtresse de l’accusation. Elle hante les esprits à ce procès : un arsenal de guerre, inédit dans l’histoire de l’antiterrorisme contemporain, découvert le 24 mars 2016 dans un appartement d’Argenteuil (Val-d’Oise). Dans le box, sept accusés, dont trois ont déjà été condamnés pour terrorisme. Au cœur des débats : un projet d’attentat dont on ignore tout, ou presque. Depuis son ouverture, lundi 8 mars, le procès de la cellule d’Argenteuil navigue d’indices en hypothèses pour tenter de cerner les contours d’un projet terroriste dont on ne connaît ni la cible, ni la date, ni le mode opératoire.

Nous sommes le 24 mars 2016, deux jours après le double attentat perpétré dans l’aéroport et le métro de Bruxelles par les derniers membres de la cellule responsable des attentats du 13 novembre 2015. Les services de renseignement sont sur les dents. Après avoir évacué l’immeuble, les agents de la DGSI sont pris de vertige en pénétrant dans l’appartement. Ils y découvrent un arsenal de guerre : cinq fusils d’assaut, un pistolet-mitrailleur, sept armes de poing, de nombreuses munitions, des fioles d’explosifs, un détonateur, 11 000 billes métalliques, un petit laboratoire de chimie et de nombreux précurseurs d’explosifs. Un attentat d’ampleur a sans doute été évité de justesse.
Mais après cinq ans d’instruction, et alors que s’ouvre, lundi 8 mars, le procès de la « cellule d’Argenteuil », la cible de ce projet terroriste n’a jamais pu être déterminée. Un méticuleux travail d’enquête « à l’ancienne », fait de renseignements humains, de filatures entre la France, la Belgique et les Pays-Bas et de sonorisation de véhicule, a permis d’identifier sept accusés, dont plusieurs connaissances des services antiterroristes. Le fond du dossier, lui, demeure sujet à conjectures et alimente une foule de fantasmes.

Quatre mois après la découverte de cette cache d’armes, Manuel Valls, alors premier ministre, avait déclaré que cette cellule avait « sûrement l’Euro de football en ligne de mire », compétition qui s’est déroulée en France durant l’été 2016. Aucun élément de l’enquête n’a permis de confirmer cette théorie. La déclaration de l’ancien chef du gouvernement reposait sur une piste de travail des enquêteurs, selon laquelle cette cellule pouvait être liée aux commandos des attentats de Paris et de Bruxelles.
Cette hypothèse tient tout entière dans un ordinateur retrouvé dans une poubelle quelques heures après les attentats de Bruxelles. Il avait été abandonné au pied de leur immeuble, le 22 mars 2016 au petit atin, par les trois terroristes qui s’apprêtaient à déposer leurs bombes dans l’aéroport de Zaventem. Son analyse livrera une mine d’informations sur le fonctionnement et les projets de la cellule coordonnée par Abdelhamid Abaaoud et projettera l’ombre du 13-Novembre sur la planque d’armes d’Argenteuil.

Plusieurs échanges entre les futurs kamikazes de Bruxelles et leur donneur d’ordre en Syrie, le Belge Oussama Atar, permettent, en effet, de comprendre que la cible initiale de ce commando était l’Euro de football en France. D’autres projets, comme un attentat dans le quartier de la Défense (Courbevoie), apparaissent dans un fichier intitulé « cibles ». Une phrase évoquant une cellule dormante, écrite entre mi-février et mi-mars 2016, alarme particulièrement les enquêteurs :
« Pour ce qui est des frères qui sont en France, est-ce qu’ils sont toujours opérationnels ? Et comment ils peuvent travailIer ? Est-ce qu’ils peuvent par exemple euh… louer une maison là-bas. (…) Ils apprennent à faire eux-mêmes les produits (…) ou bien c’est juste des candidats martyrs ? »
Des « frères » en France décrits comme « pouvant correspondre à la cellule d’Argenteuil », note prudemment l’ordonnance de mise en accusation. Faute de pouvoir proposer un « récit » de ce dossier terroriste, les magistrats instructeurs en sont réduits à multiplier les rapprochements pour tenter de deviner l’importance et le rôle de cette cellule. L’hypothèse a quelque chose de rassurant : si la cellule évoquée par les kamikazes de Bruxelles n’est pas celle d’Argenteuil, c’est sans doute qu’elle n’a jamais été identifiée.
Elément le plus accablant de l’enquête, l’arsenal découvert à Argenteuil constituera la pièce maîtresse de l’accusation au procès. Mais le profil inquiétant de certains accusés sera également au cœur des débats. Des sept hommes qui comparaissent, trois – Anis Bahri, Reda Kriket et Abderrahmane Ameuroud – sont décrits comme « le cœur idéologique et opérationnel de cette le ». S’ils présentent des profils et des parcours très différents, deux d’entre eux ont la particularité d’avoir déjà été condamnés pour terrorisme.

Reda Kriket, braqueur radicalisé

Reda Kriket, un braqueur chevronné de 39 ans, condamné onze fois en France pour des faits de droit commun, est celui dont le nom est resté associé à la spectaculaire découverte de la cache d’armes. Rompu à la clandestinité, il utilisait une vingtaine de numéros de téléphone et des faux papiers d’identité lors de son arrestation. Une discrétion justifiée par sa condamnation en absence, huit moisavant son interpellation, à dix ans de prison en Belgique pour avoir aidé financièrement, grâce au fruit de ses braquages, une filière de départs vers la Syrie.
Au procès de cette filière belge de candidats au djihad, dite « filière Zerkani », deux terroristes devenus tristement célèbres avaient, eux aussi, été condamnés en absence le 29 juillet 2015 : Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, qui participeront quatre mois plus tard aux tueries des terrasses de l’Est parisien. Un nouveau rapprochement qui vient alimenter les soupçons d’une synergie entre la cellule d’Argenteuil et les attentats de Paris et de Bruxelles.
Epousant les contours flous de son profil de braqueur radicalisé, la ligne de défense de Reda Kriket a varié au cours de l’instruction. Il a longtemps assuré avoir planqué cet arsenal pour le compte d’un djihadiste d’une cinquantaine d’années, un certain « Abou Badr », qui serait depuis parti en Syrie. Mais trois ans après son arrestation, il a fini par reconnaître avoir inventé ce personnage. Sa nouvelle stratégie de défense se nourrit désormais de son pedigree de truand : les armes et les explosifs devaient servir à intercepter un transport de drogues ou à être revendus.

Abderrahmane Ameuroud, vétéran de l’Afghanistan

Le lendemain de l’arrestation de Reda Kriket, un de ses complices présumés est interpellé de façon spectaculaire à un arrêt de tram de Bruxelles. Abderrahmane Ameuroud, un Algérien de 43 ans, est en possession d’un sac contenant des papiers d’identité de différentes nationalités découpés et mélangés à « une substance brune laissant penser à des excréments », dont il avait tenté de se débarrasser dans les toilettes. A son domicile sont découvertes 170 photos de lui « dans différents styles », avec ou sans perruque et lunettes. Une technique de clandestinité également utilisée par les terroristes de Paris et Bruxelles.
Vieux routard du djihad, Ameuroud est apparu dans le viseur des services antiterroristes il y a plus de vingt ans. En mai 1998, il est interpellé, puis relâché, dans le cadre d’une procédure visant les eaux en France du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui cherchent alors à déstabiliser le recteur de la mosquée de Paris. Nouvel écho aux cibles évoquées dans l’ordinateur des kamikazes de Bruxelles, cette vague d’interpellations visait à prévenir d’éventuels attentats pendant la Coupe du monde de football organisée en France.
A cette époque, Ameuroud pilote des « stages de cohésion » à Fontainebleau et dans la région lyonnaise pour préparer son départ en Afghanistan. Ce réseau, dit des « randonneurs », est alors en lien avec un groupe implanté en Belgique suspecté d’avoir apporté un soutien logistique aux deux ssins du commandant Massoud en Afghanistan, le 9 septembre 2001.
Lire aussi  Vie et mort des assassins de Massoud
Ameuroud est précisément en Afghanistan à ce moment, où il est soupçonné d’avoir participé à des entraînements et à des combats dans les rangs d’Al-Qaida, entre juillet 2000 et septembre 2001.
Rentré clandestinement en France quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, il est interpellé et incarcéré en janvier 2002, puis condamné en 2005 à sept ans de réclusion pour son rôle dans cette filière afghane, peine assortie d’une interdiction définitive du territoire. Extradé en Algérie à sa libération, en 2007, il finira par s’installer cinq ans plus tard de façon irrégulière en Belgique, où il dit « vivre de la débrouille ».
Il conteste toute implication dans la cellule d’Argenteuil et considère ses déboires judiciaires – passés et présents – comme une preuve de sa stigmatisation en tant que musulman : « Je suis le dindon de la farce. »

Anis Bahri, djihadiste assumé

Interpellé deux jours après Ameuroud à Rotterdam (Pays-Bas), le 27 mars, Anis Bahri, délinquant radicalisé de 37 ans originaire de Montreuil, condamné six fois pour des faits de vols et de violences, se définit spontanément comme un « djihadiste ». Les policiers néerlandais découvrent à l’occasion de cette opération une nouvelle cache, contenant seize chargeurs et 3 728 munitions que Kriket, Bahri et Ameuroud sont soupçonnés d’avoir achetés.La veille de son interpellation, Anis Bahri, qui a appris par les médias l’arrestation de Reda Kriket trois jours plus tôt, a joint sur l’application sécurisée Telegram un contact en Syrie (« al Sham ») pour se faire exfiltrer : « J’ai un problème. (…) Je suis bloqué. (…) J’ai envie de partir. (…) Je pense al Sham plus facile », écrit-il. « Tu es de la part de qui mon frère ? », lui demande son interlocuteur. « J’ai Abou Mouqatil », répond Bahri, avant de citer « Abou Moussana l’Algérien », qu’il décrit « petit de taille », « 40 ans à peu près ».
Les enquêteurs tiennent enfin deux noms susceptibles de relier cette cellule à la haute hiérarchie de l’organisation Etat islamique (EI) et à de possibles commanditaires. La kounya (nom de guerre) « Abou Mouqatil » est celle du Français Boubakeur El-Hakim, un cadre des opérations extérieures de l’EI impliqué dans de nombreux attentats, dont ceux du 13 novembre 2015.
L’autre kounya citée comme garant par Anis Bahri, « Abou Moussana », peut, quant à elle correspondre à l’Algérien Abdelnasser Benyoucef, un des principaux responsables des opérations extérieures de l’EI durant l’hiver 2014-2015, période à laquelle Anis Bahri et Reda Kriket sont soupçonnés d’avoir effectué un séjour en Syrie, ce qu’ils réfutent.
Des sept accusés, Anis Bahri est le seul à revendiquer sans ambiguïté sa sympathie pour l’EI. L’expert psychologique souligne que sa personnalité, « structurée sur le mode psychopathique », « n’est pas amendable ». Il est aussi le seul à avoir admis en creux la visée terroriste de la cellule, en reconnaissant que l’arsenal d’Argenteuil n’était pas « une logistique de braqueurs ».

Lisetoct


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty 22 mars 2016 attentats de Bruxelles

Message par Kassandra88 Dim 21 Mar 2021 - 9:30

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Attentats Bruxelles

Message par Kassandra88 Lun 22 Mar 2021 - 10:22

La Belgique était-elle réellement visée par les attentats de 2016? “Difficile à dire”

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Robert du Bois Lun 22 Mar 2021 - 12:18

Donc si je récapitule lors des attentats de Bruxelles en 2016 la police a trouvé un ordinateur qu'un des "islamistes " avait déposé dans une poubelle. Cela a permis d'identifier toute la bande et de montrer les images de "l'homme au chapeau" se déambulant tel un schtroumf dans les rues de Bruxelles après l'attentat à l'aéroport. Comme c'est pratique !
Lors de l'attaque du musée juif annoncé sur un forum deux jours auparavant l'auteur filme son attaque avec une caméra go-pro et garde dans un sac ses armes et la caméra go-pro. Affaire résolue hyper facilement !
Lors des tueries du Brabant commises entre 1983 et 1985 et où l'on avait pas encore trouvé l'excuse des islamistes il n'y a pas toujours pas d'arrestation.
Lors de l'enquête Sky ECC il a fallu deux ans d'enquête à la police belge pour réussir à décrypter le système qu'utilisaient les personnes arrêtées dans l'enquête et provenant majoritairement de la même communauté que celle impliquée dans les attentats "islamistes".
Donc vous voyez bien que ces gens ne sont pas aussi bêtes que pour laisser des traces comme un ordinateur, une Kalachnikov, un permis de conduire, une caméra go-pro ou un passeport, dans le but qu'on les identifie rapidement. Le lendemain des attentats de Bruxelles les ministres concernés (1er ministre, intérieur, justice) transpiraient comme des porcs lors d'un débriefing.
Pourquoi ne manifestaient ils pas de l'émotion ? Dur dur quand il faut qu'un scénario se mette parfaitement en place !
Que se passe t-il maintenant que l'on "fête" le cinquième anniversaire des attentats de Bruxelles pour détourner l'attention des médias ? On invente une nouvelle variante belge au Covid-19 !
N'oubliez pas que ce clown d'ex-premier ministre belge est devenu le nouveau Jacques Delors de l'Europe !

Robert du Bois


Revenir en haut Aller en bas

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Kassandra88 Mar 23 Mar 2021 - 8:39

Nordine a écrit:Merci Robert du Bois, un peu de questionnement ça fait vraiment du bien.

Si ces événements n'étaient pas aussi dramatiques, on pourrait rire des propos de Robert DB.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Robert du Bois Mar 23 Mar 2021 - 10:14

Ben justement dans le magazine 'investigation' d'hier soir il est dit qu'une fois qu'Abdesalam a été transféré vers la prison de Bruges dans une cellule voisine de celle de Nemmouche (attentat musée juif) Abdesalam s'est figé dans un mutisme le plus complet.
Dois je rappeler que l'attentat du musée juif a été annoncé deux jours auparavant via un message codé : "le melon du Nord de l'Afrique est bien mûr et sucré, oasis c'est bon c'est bon" et que Nemmouche et Abdesalam se connaissaient déjà avant les attentats ?
Et si vous avez bien suivi le reportage 'investigations' d'hier soir vous aurez remarqué que soi disant les attentats de Bruxelles en 2016 auraient été provoqués par une 'fuite' dans la presse deux jours avant les attentats montrant une photo des deux frères Bakraoui qui étaient présentés comme de dangereux terroristes en cavale.
Il n'est même plus besoin d'envoyer un message codé...
Sur les photos les frères Bakraoui avaient plutôt l'air de gentils nounours,...et la presse est entièrement contrôlée...

Robert du Bois


Revenir en haut Aller en bas

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants   2 - Page 29 Empty Re: Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 29 sur 40 Précédent  1 ... 16 ... 28, 29, 30 ... 34 ... 40  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum