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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

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Message par Invité Lun 13 Sep 2021 - 7:29

JM a écrit:
Mike à écrit :

Sauf que pour Breivik , le ressort n'est pas religieux mais politique et idéologique - C'est un authentique fasciste -



Pour moi c'est chou vert et vert chou, car la portée des actions de ces terroristes n'est que politique, il n'y a pas d'amour dans leurs actes. . .La foi c'est l'amour et l'amour ce n'est pas ca, ces terroristes sont la honte de tout les croyants   ( Je suis croyant, sans pour autant me compromette avec une confession quelle qu'elle soit.. . .Tu sais bien Mike, les politiques et moi, c'est comme chiens et loup. LOL!). Depuis toujours les confessions ne sont que de la politique et n'ont strictement aucun rapport avec Dieu et l'amour des croyants.

PS :C'est un sujet délicat et je ne voudrais choquer personne avec mon avis tout personnel.

tu écrivais au sujet de Breitnik : '' Là aussi , sa peine a été étonnamment clémente , il méritait perpète ''

Absolument, Habillé d'une camisole de force et logé dans un chenil !  Razz

Sinon , je suis assez d'accord avec toi concernant la religion - Aucune n'appelle au meurtre.

Cordialement Mike,

Ca salaud a eu le toupet de se plaindre de ses conditions d'incarcération , disant notamment qu'on n'avait pas mis à sa disposition
une Play-station dernière génération (c'est authentique) - Et il avait invoqué les droits de l'Homme          Laughing
Le jour où il sort , il recommence , c'est évident - Les Norvégiens sont encore plus bêtes que nous.

Sinon , je suis assez d'accord avec toi concernant la religion - Aucune n'appelle au meurtre.

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Message par JM Lun 13 Sep 2021 - 14:48

Mike à écrit :

Ca salaud a eu le toupet de se plaindre de ses conditions d'incarcération , disant notamment qu'on n'avait pas mis à sa disposition
une Play-station dernière génération (c'est authentique)

Oui Mike, histoire qu'il puisse se repaitre de ses crimes en les revivant via des jeux de tirs ( comme Call of' auquel il était accroc). . .Si il joue à des jeux de guerre, ce n'est pas bon pour sa libération. . .Tant mieux!

Qu'il aille jouer à ces jeux de gamin. . .Elle est belle la race pure. LOL!


Cordialement,

JM


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Message par Lisetoct Lun 13 Sep 2021 - 14:51

"Sinon , je suis assez d'accord avec toi concernant la religion - Aucune n'appelle au meurtre."

Ben, ça c'est pas vrai selon mon expérience . Bon, je suis athée . Et vieille . Et ce serait trop long de vous exposer tous mes arguments , toutes mes expériences en monde musulman . Pensez ce que vous voulez , mais gardez dans l'esprit que c'est toujours une menace pour l'avenir .

Lisetoct


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Message par JM Lun 13 Sep 2021 - 17:33


Bonjour Lisetoct,


il est primordial de faire la différence entre le monde musulman et le monde terroriste, ca n'a strictement rien à voir, les extrêmes existent dans toutes les confessions, dans toutes les directions politiques.



Cordialement,

JM


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Message par Lisetoct Lun 13 Sep 2021 - 18:05

JM a écrit:
Bonjour Lisetoct,


il est primordial de faire la différence entre le monde musulman et le monde terroriste, ca n'a strictement rien à voir, les extrêmes existent dans toutes les confessions, dans toutes les directions politiques.



Cordialement,

JM, pas du tout d'accord avec vous . Embarassed  Quand on est une femme ou une chienne, on subit des attaques inadmissibles : en 1974, quand un afghan m'a foutu sa main au cul , c'était profond : tu comprends ? Twisted Evil
Quand j'ai été attaquée par des frères musulmans à Blida en 1979, alors que j'étais enceinte , en pleine rue à 15H , tu crois que je vais oublier ça?Jamais , j'oublierai.

Lisetoct


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Message par JM Lun 13 Sep 2021 - 18:15

Lisetoct à écrit :

JM, pas du tout d'accord avec vous . Embarassed Quand on est une femme ou une chienne, on subit des attaques inadmissibles : en 1974, quand un afghan m'a foutu sa main au cul , c'était profond : tu comprends ? Twisted Evil


Oui Lisetoct, mais le websleuth amateur que je suis  remarque surtout que tu te rappelles encore de la date de cet évènement. LOL!

parton



Amicalement,

JM


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Message par Lisetoct Lun 13 Sep 2021 - 18:24

JM a écrit:
Lisetoct à écrit :

JM, pas du tout d'accord avec vous . Embarassed Quand on est une femme ou une chienne, on subit des attaques inadmissibles : en 1974, quand un afghan m'a foutu sa main au cul , c'était profond : tu comprends ? Twisted Evil


Oui Lisetoct, mais le websleuth amateur que je suis  remarque surtout que tu te rappelles encore de la date de cet évènement. LOL!

parton



Amicalement,

Et tu t'étonnes que je m'en souvienne Laughing On t'a mis souvent mis la main au cul profond ? Laughing On t'a souvent attaqué en pleine rue à Blida ?
C'est vrai que j'ai une mémoire d'éléphant : j'ai un cerveau fait ainsi . Merci à mes études gréco-latinistes .

Lisetoct


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Message par JM Lun 13 Sep 2021 - 19:48


Les fois ou je me suis fait agresser, c'est moi qui ai atterri au trou. . .Il parait que ce n'est pas bien de s'amuser au Laguiole avec le corps de ses agresseurs. Cependant je n'ai jamais confondu les motivations de ces perdants et leurs confessions ou orientation politique, ca n'avait rien à voir avec leurs actes.

Bravo pour le latin grec Lisetoct, ce n'est pas moi qui ai ces capacités.


Cordialement,

JM


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Message par Lisetoct Lun 13 Sep 2021 - 20:52

JM a écrit:
Les fois ou je me suis fait agresser, c'est moi qui ai atterri au trou. . .Il parait que ce n'est pas bien de s'amuser au Laguiole avec le corps de ses agresseurs. Cependant je n'ai jamais confondu les motivations de ces perdants et leurs confessions ou orientation politique, ca n'avait rien à voir avec leurs actes.

Bravo pour le latin grec Lisetoct, ce n'est pas moi qui ai ces capacités.


Cordialement,
JM , le latin ou le grec, il suffit juste d'apprendre .Je n'étais en rien une gamine exceptionnelle. En tout cas, ça te forge une armure . Laughing
En plus , ça forge le caractère . Laughing

Lisetoct


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Message par Invité Mar 14 Sep 2021 - 6:52

Lisetoct a écrit:"Sinon , je suis assez d'accord avec toi concernant la religion - Aucune n'appelle au meurtre."

Ben, ça c'est pas vrai selon mon expérience . Bon, je suis athée . Et vieille . Et ce serait trop long de vous exposer tous mes arguments , toutes mes expériences en monde musulman . Pensez ce que vous voulez , mais gardez dans l'esprit que c'est toujours une menace pour l'avenir .

C'est un dévoiement de l'Islam Lisetoct - une lecture littérale et archaïque - Ces abrutis de terroristes sont restés bloqués au Moyen-âge et à la Guerre Sainte -
Ils continuent d'ailleurs de nous appeler les "croisés" - Ils ont 1000 ans de retard les types        Laughing
C'est un prétexte pour tuer de l'occidental blanc , pour nous rayer de la Carte , car ils nous détestent.

De même : les interventions militaires en Syrie ont été le prétexte pour justifier les tueries du 13 Novembre -
S'ils avaient vraiment du courage , ils s'en prendraient aux gouvernants français , américains et anglais , et pas
aux pauvres cons de quidams qui n'y sont pour rien - Mais ces individus n'ont pas de cerveau (pour croire qu'ils vont
aller au ciel après les atrocités qu'ils ont commises , faut quand-même être sacrément CON           Embarassed  )

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Message par JM Mar 14 Sep 2021 - 9:09

Mike à écrit :

Mais ces individus n'ont pas de cerveau (pour croire qu'ils vont
aller au ciel après les atrocités qu'ils ont commises , faut quand-même être sacrément CON           Embarassed  )


Laughing  C'est parce que on leur promet des vierges à leur arrivée ( Authentique! ) Embarassed . . .C'est dire comme ces terroristes sont pédos en plus du reste. . .



Cordialement,

JM


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Message par Kassandra88 Lun 20 Sep 2021 - 16:38

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Décrié par Valls et Cazeneuve, le documentaire d'Arte "Les ombres du Bataclan" est-il biaisé ?

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Kassandra88
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Message par Invité Mar 21 Sep 2021 - 6:16

Kassandra88 a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Décrié par Valls et Cazeneuve, le documentaire d'Arte "Les ombres du Bataclan" est-il biaisé ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Salut Kassandra - Il y aurait beaucoup à dire sur la gestion des événements du 13 Novembre - Si dysfonctionnement il y a eu , c'est en amont -
Les services de renseignement étaient au courant qu'une attaque de grande ampleur se préparait sur Paris - L'ancien magistrat anti-terroriste
Trévidic a reçu notamment les confidence d'un Djihadistes , peu de temps avant , sur le fait qu'une salle de concert était visée - Plusieurs
menaces contre le Bataclan avaient été proférées , il n'a d'ailleurs pas été choisi au hasard : son patron est juif.....
Et pourtant les autorités ont toutes joué les étonnées lorsque c'est arrivé.....Beaucoup de naïveté de notre part à l'époque !

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Message par Lisetoct Mer 22 Sep 2021 - 10:20

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Procès des attentats du 13-Novembre : la cour d’assises, cocon pour les victimes
L’accumulation de précautions prises pour atténuer la douleur des victimes face à la cruauté des faits racontés suscite une certaine confusion des rôles.
Par Pascale Robert-Diard /Le Monde


A chaque fois, la même scène s’est reproduite. A la barre de la cour d’assises de Paris dépose l’un des enquêteurs chargés des constatations sur les lieux de chacun des attentats du 13 novembre 2015. Il prévient qu’à l’appui de son exposé, il va diffuser des photos, des images saisies par des caméras de surveillance ou par un téléphone portable, un enregistrement sonore.
Le président, Jean-Louis Périès, s’adresse alors au public : « J’invite les personnes présentes à prendre leurs dispositions si elles ne souhaitent pas assister à ce moment. » Il réitère le message à l’intention des parties civiles qui suivent les débats hors de l’enceinte du palais, par la webradio qui leur est réservée. Un avocat de la partie civile prend sa suite et épelle une fois, deux fois, le numéro de téléphone du service de l’assistance psychologique. Dès que les écrans s’allument, s’avancent alors dans les travées de la salle d’audience des personnes vêtues de chasubles bleues floquées « Paris Aide aux victimes », qui scrutent les visages, à l’affût du moindre signe de malaise que la diffusion de ces images ou de ces sons pourrait provoquer.

Le pire n’est pas montré, mais raconté et expliqué


Les unes et les autres ont déjà été soigneusement sélectionnés. Le procès des attentats de janvier 2015 est passé par là, qui a laissé dans la rétine de ceux qui y ont assisté la vision indélébile de l’intrusion des frères Saïd et Chérif Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo ou de sa salle de rédaction ensanglantée, et celles de l’Hyper Cacher, où Amedy Coulibaly tirait à bout portant sur ses otages. La leçon a été tirée.
Des images prises dans les heures qui ont suivi les attentats commis aux abords du Stade de France, à Saint-Denis, aux terrasses des 10e et 11e arrondissements et au Bataclan, n’a été exposé que le strict nécessaire tout au long des journées consacrées aux dépositions des enquêteurs. Des plans larges sur lesquels ont parfois été apposés des carrés blancs pour masquer les détails les plus horrifiants. Des croquis et des schémas se sont substitués le plus souvent aux photos pour accompagner le récit des constatations. Des contours colorés de silhouettes ont figuré pudiquement les corps criblés de balles.
Au Bataclan, les noms de chaque victime et de la zone dans laquelle elles se trouvaient sont apparus en surimpression sur un panoramique de la salle refaite à neuf. Le pire n’a pas été montré, il a été raconté, expliqué, et l’émotion qui a étranglé plusieurs fois la voix de ces policiers chevronnés en disait déjà assez.

Montrer la force du droit


En cela, le procès des attentats du 13-Novembre exerce d’ores et déjà cette « contre-violence » que définissait le magistrat et essayiste Denis Salas, dans l’entretien accordé au Monde le 3 septembre : « Au fracas des armes, le pénal oppose un espace de parole qui sépare radicalement l’acte de juger de l’acte de guerre. »

Mais l’accumulation de précautions, qui transforme la salle d’audience en cocon pour les victimes, a aussi son revers. Elle suscite une certaine confusion des rôles. Est-ce la mission des enquêteurs de commencer systématiquement leur exposé en s’excusant d’avance auprès des parties civiles de l’épreuve que leurs mots vont raviver ? Est-ce celle des avocats de répéter chaque jour publiquement le numéro de téléphone de l’assistance psychologique ? Est-ce la place des psychologues d’arpenter avec tant de visibilité la salle d’audience, plutôt que d’assurer une présence apaisante mais discrète à l’extérieur ? Doivent-ils venir aux victimes ou laisser celles qui en éprouvent le besoin venir à eux ?
Face aux hommes du box qui, à des degrés de responsabilité divers, sont accusés d’avoir semé la terreur et qui, pour certains d’entre eux, la revendiquent toujours aujourd’hui, on attend de ce procès qu’il montre la force de notre droit plutôt que l’image trop appuyée de notre vulnérabilité.

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Message par Lisetoct Mer 22 Sep 2021 - 10:34

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès des attentats du 13-Novembre, l’oraison policière pour les morts de La Belle Equipe
Deux enquêteurs ont retracé avec minutie les attaques contre La Belle Equipe et le Comptoir Voltaire. Un récit interrompu par les sorties de Salah Abdeslam.
Par Pascale Robert-Diard / Le Monde


La plupart se connaissaient, ils s’étaient donné rendez-vous le 13 novembre 2015 à la terrasse de La Belle Equipe pour fêter deux anniversaires. La fusillade a duré « entre une et deux minutes ». Vingt et un morts. Une vingtaine de blessés.
Les morts sont ces silhouettes de couleur tracées sur l’écran, dont l’enquêteur RIO 1039672 égrène les identités, lundi 20 septembre, devant la cour d’assises de Paris.

« A bleu, Romain Feuillade, atteint au cou, à la clavicule, à l’abdomen, à la poitrine ; B jaune orangé, Marie-Aimée Dalloz, bouche, cou, abdomen, épaule droite, épaule gauche ; C vert, Thierry Hardouin, thorax, abdomen ; D noir, Hyacinthe Koma, deux plaies à la poitrine ; E gris, Justine Dupont, trois plaies à la poitrine, deux sur le flanc droit, une sur le flanc gauche ; F bleu, Ciprian-Ionut Calciu, en position fœtale, touché au flanc gauche, au visage et à la poitrine ; G violet, Lamia Mondeguer, visage, cou, poitrine, bas ventre ; H vert, Romain Didier, en chien de fusil, quatre plaies aux membres inférieurs, dos ; I vert sombre, Michelli Gil Jaimez, flanc gauche ; J gris Lacramioara Mariana Pop, atteinte à l’aine et au bas du dos ; K, vert, Anne-Laure Arruebo, assise sur une chaise, buste écroulé, abdomen, oreilles, membres inférieurs ; L, bleu turquoise, Cédric Ginestou, base du cou, clavicule, cuisse ; M, jaune, Cécile Coudon Peccadeau de l’Isle, crâne et bas du cou. »
On voudrait s’arrêter quelques instants sur cette oraison rimbaldienne qui fige la terreur. Sur ces contours pudiques, dont certains se chevauchent et s’enchevêtrent. Marie-Aimée Dalloz et Thierry Hardouin, Lamia Mondeguer et Romain Didier étaient en couple dans la vie, ils sont emmêlés dans la mort. Sur une table à l’intérieur du restaurant, le regard saisit encore un bouquet de fleurs roses et rouges, indemne dans son vase au milieu du chaos.

Noir inventaire

Mais déjà une autre image apparaît à l’écran. Dans un poste médical avancé, situé à quelques mètres de La Belle Equipe, gisent six autres corps que les secouristes ont tenté en vain de réanimer. L’enquêteur poursuit son noir inventaire : « 1, Djamila Houd, épaule, thorax, nuque, lombaire ; 2, Véronique Geoffroy épouse Ricour-Lagache de Bourgies, omoplate, flanc ; 3, Guillaume Le Dramp, aisselle droite, membres supérieurs et inférieurs ; 4, Macathéo-Ludovic Boumbas, bas du dos, thorax, flanc ; 5, Halima Saadi épouse Ndiaye, bras, poitrine, nuque, omoplate ; 6, Victor Munoz, nuque, omoplate, membres inférieurs. »
René Bichon et Hodda Saâdi ne sont pas sur l’image, ils sont morts un peu plus tard des suites de leurs blessures.
De cette fusillade, le téléphone portable d’un habitant d’un immeuble voisin de La Belle Equipe a fixé vingt-huit secondes. Elles sont diffusées dans la salle d’audience. Deux hommes tirent en rafales vers les convives attablés, l’un vise sans l’atteindre une voiture qui passe par là, puis Abdelhamid Abaaoud rejoint la Seat noire et s’installe au volant, Brahim Abdeslam monte côté passager, on ne voit pas à l’écran le troisième terroriste, Chakib Akrouh. « Allahou akbar ! », crient-ils dans un silence d’épouvante. 164 étuis percutés sont retrouvés au sol. Une kalachnikov a tiré 56 balles, une autre 37, la troisième 71. On note toutes ces précisions apportées par l’enquêteur et, fugitivement, on se demande qui tenait l’arme la plus rageuse entre ses mains. La famille d’une des victimes a une autre question qu’elle fait poser par l’intermédiaire de son avocat. « Sait-on lequel des trois l’a tuée ? » RIO 1039672 est désolé. Non, il ne peut pas répondre à ce gouffre-là.

Ce qu’il sait, en revanche, c’est que quelques minutes avant la fusillade de La Belle Equipe deux internes en médecine qui cheminaient vers un restaurant voisin ont croisé la voiture du commando, arrêtée à un feu. L’un des occupants les a dévisagés et leur a lancé : « Ce soir, l’Etat islamique est venu vous égorger ! » Il a dû juger leurs regards incrédules, alors il a ajouté : « C’est pas une blague ! »

Du box s’élève soudain la voix de Salah Abdeslam.
« On m’entend ? Bonjour à tous. Tout d’abord, je voudrais faire un commentaire sur les vidéos présentées par les enquêteurs. Je voudrais dire que si on les sort de leur contexte je suis le premier à les désavouer, ou à les désapprouver. Mais si on les met dans le contexte, je ne peux pas les condamner…
– D’accord. Ensuite ? répond calmement la voix du président Jean-Louis Périès.
– Il y a des Français, des Allemands, des Belges, des gens de différentes nationalités, certaines d’entre elles étaient de confession musulmane, elles ont émigré vers la Syrie et l’Irak, dans le but de pratiquer leur religion dignement. Et la France les a assassinées, la France les a tuées, la France les a massacrées. Si la France compte ses morts, nous, nous avons arrêté de les compter. On peut se faire la guerre, se détester, mais la porte du dialogue doit toujours rester ouverte… »
Sur les bancs des parties civiles, des rires se mêlent aux exclamations de colère.
« Il y a un peu de provocation dans votre discours, l’interrompt le président.
– Non.
– Si. M. Abdeslam, ce n’est pas en tirant avec des kalachnikovs sur des personnes civiles dans un restaurant ou une salle de spectacle qu’on est dans le dialogue.
– La France se positionne comme victime, alors qu’on sait tous que c’est elle qui  a attaqué en premier.
– Ce ne sont pas les personnes qui ont été abattues en terrasse qui ont été des agresseurs en Syrie. Sur ce sujet, des personnes viendront témoigner. Avançons un peu.
– Ce que je veux dire, c’est que le 13-Novembre était inévitable.
– C’est une provocation.
– Non. Par contre, vous pouvez éviter de nouveaux 13-Novembre. C’est pour ça que je parle de dialogue. Quand les enquêteurs vous présentent leurs exposés, c’est comme si vous lisiez les dernières pages d’un livre. Or, un livre, si vous voulez le comprendre, il faut le lire depuis le début…
– Ça suffit.
– Je voudrais terminer en disant une dernière chose. Ces terroristes, ce sont mes frères.
– Ça, on avait compris. »

Du pluriel au singulier

On a encore ce pluriel – « mes frères » – à l’oreille lorsqu’un nouvel enquêteur se présente à la barre. Avec son équipe de la brigade criminelle lilloise, RIO 1206362 était venu prêter main-forte le soir du 13 novembre 2015 à ses collègues parisiens. Il avait été chargé de la scène de crime au Comptoir Voltaire, où Brahim Abdeslam s’est fait exploser, blessant onze personnes, dont deux grièvement.
Et le voilà qui apparaît sur l’écran de la cour d’assises, saisi par la caméra du restaurant à 21 h 41. Vêtu d’un blouson de cuir noir et d’un pantalon bleu sombre, il s’avance d’un pas décidé vers la terrasse couverte où une trentaine de personnes sont attablées. Il entre, regarde autour de lui, heurte la serveuse, elle le hèle, il se retourne, esquisse un geste de la main gauche, vers son visage ou vers son col. Nuage de fumée.
Brahim Abdeslam gît au sol, « une plaie béante au niveau durein gauche », précise l’enquêteur.
La suite n’a pas été filmée, elle est racontée par RIO 1206362. Un médecin-pompier à la retraite et un aide-soignant qui se trouvaient à proximité croient à une explosion de gaz. Ils se précipitent au chevet de l’homme à terre pour tenter un massage cardiaque. Ils ouvrent son blouson, déchirent son tee-shirt, aperçoivent des fils électriques. Seule la partie dorsale du gilet explosif s’estdéclenchée, propulsant plus d’une centaine d’écrous. La ceinture ventrale sera retirée par des démineurs, intacte. Salah Abdeslam a suivi en silence les dernières secondes de vie de son frère, au singulier.

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Message par Invité Mer 22 Sep 2021 - 12:05

"« Il y a un peu de provocation dans votre discours, l’interrompt le président.
– Non.
– Si. M. Abdeslam, ce n’est pas en tirant avec des kalachnikovs sur des personnes civiles dans un restaurant ou une salle de spectacle qu’on est dans le dialogue.
– La France se positionne comme victime, alors qu’on sait tous que c’est elle qui  a attaqué en premier.
– Ce ne sont pas les personnes qui ont été abattues en terrasse qui ont été des agresseurs en Syrie. Sur ce sujet, des personnes viendront témoigner. Avançons un peu.
– Ce que je veux dire, c’est que le 13-Novembre était inévitable.
– C’est une provocation.
– Non. Par contre, vous pouvez éviter de nouveaux 13-Novembre. C’est pour ça que je parle de dialogue. Quand les enquêteurs vous présentent leurs exposés, c’est comme si vous lisiez les dernières pages d’un livre. Or, un livre, si vous voulez le comprendre, il faut le lire depuis le début…
– Ça suffit.
– Je voudrais terminer en disant une dernière chose. Ces terroristes, ce sont mes frères.
– Ça, on avait compris. »"


C'est le côté pervers de ce procès - On donne une tribune à ce connard.
NON : ils ne nous ont pas attaqué en réponse à notre intervention en Syrie , mais parce qu'ils détestent
tous ceux qui ne pensent pas , ne vivent pas , ne se comportent pas comme eux - et parce qu'ils sont
farouchement contre la Liberté et la Démocratie -  Se rappeler de leurs
mots : "les sales et méchants français" , ils devraient se regarder avant de balancer des conneries pareilles.......
Ces gens ne méritent même pas d'être jugés , ils devraient directement passer au peloton d'exécution ,
qu'est-ce qu'on en a foutre de leur sort ?

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Message par JM Mer 22 Sep 2021 - 21:18

Mike à écrit :

Ces gens ne méritent même pas d'être jugés , ils devraient directement passer au peloton d'exécution ,
qu'est-ce qu'on en a foutre de leur sort ?


Bonsoir Mike,

Moi je serai d'avis qu'on lui accorde un régime de semi liberté, il le mérite bien après tout. . .Qu'on le libère dans Paris, mais que ses bras et ses jambes restent en prison LOL!  Embarassed



Cordialement,

JM


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Message par Lisetoct Jeu 23 Sep 2021 - 8:31

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès du 13-Novembre, deux policiers racontent les 2 heures et 25 minutes de l’intervention des forces de l’ordre au Bataclan
Le commissaire qui a tué le premier terroriste et le patron de la BRI qui a lancé l’assaut final ont raconté les décisions qu’ils ont dû prendre cette nuit-là pour sauver des vies au péril de la leur et de celles de leurs hommes.
Par Soren Seelow / Le Monde


Une voiture de police banalisée sillonne le nord de Paris en changeant sans cesse de direction. Stade de France, rue de la Fontaine-au-Roi, boulevard Voltaire… Sur les ondes radio saturées de messages, la confusion est totale. En une demi-heure, huit attentats ont été signalés en différents endroits de la capitale. Le commissaire C., de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit de Paris, fonce dans la ville avec son équipier. « Je vais tenter de rassembler mes souvenirs et de trouver les mots juste pour raconter cette soirée du 13 novembre 2015 », dit-il.
Ce policier, le premier à être entré dans le Bataclan, a raconté, mercredi 22 septembre, au procès des attentats du 13-Novembre, comment son intervention a permis de tuer un premier terroriste à 21 h 57, dix minutes seulement après le début du massacre.
Le second témoin qui lui a succédé à la barre est policier lui aussi : Christophe Molmy dirigeait la brigade de recherche et d’intervention (BRI) qui a lancé l’assaut contre les deux derniers preneurs d’otages, à 0 h 18. Leur récit retrace les 2 heures et 25 minutes qui se sont écoulées entre le premier et le dernier coup de feu des forces de l’ordre. Une épreuve traversée de décisions qui coûtent des vies ou sauvent des hommes.
Il est un peu plus de 21 h 30. Le commissaire C. est en route vers le Stade de France, à Saint-Denis, quand il entend qu’une fusillade s’est déroulée rue de la Fontaine-au-Roi, dans le 11e arrondissement de Paris. Il demande à son équipier de s’arrêter. « J’ai pris la décision, la première de cette soirée, de revenir vers Paris. »
Un nouvel appel sur les ondes fait bientôt état de tirs au Bataclan. La voiture s’élance sur le boulevard Voltaire et pile devant la salle de concerts. Des coups de feu retentissent. Des corps gisent sur la chaussée. « Je me suis dit : “Ça y est, on y est”. Depuis janvier, on savait qu’un autre attentat allait survenir, la question était quand et où. »

Vision dantesque


Devant l’entrée, une première vision, dantesque, leur saute au visage : « Les portes battantes se sont ouvertes d’un seul coup. Une masse compacte d’une trentaine de personnes est venue vers nous en hurlant. Dans mon souvenir, cette masse a un visage et une voix : le visage, c’est celui d’une femme châtain clair où se lit la terreur ; la voix est celle d’un homme qui me dit : “Dépêchez-vous, il y a ma femme à l’intérieur.” » Le commissaire a le temps d’apercevoir la silhouette d’un homme aux cheveux longs, armé d’un fusil d’assaut, et la porte se referme.
Le commissaire C. n’appartient pas à une force d’intervention spécialisée. Il est équipé d’une simple arme de poing et d’un gilet pare-balles léger qui n’arrête pas les tirs de kalachnikovs. La doctrine, en pareilles circonstances, voudrait qu’il sécurise les lieux en attendant une unité d’élite, comme la BRI. Mais « il a fallu prendre une décision ». La deuxième de la soirée. Les deux hommes échangent un bref regard et franchissent les portes battantes, convaincus de ne jamais les passer « dans l’autre sens ».

Sous la lumière blafarde des spots, entre des monticules de corps enchevêtrés, ils progressent furtivement en direction du bar quand une voix s’élève dans la salle. Sur la scène, un homme armé marche à reculons en criant « Couche-toi ! » Face à lui, un otage, mains sur la tête, s’apprête à s’agenouiller. « La réaction a été immédiate. Je me suis déplacé jusqu’à une rambarde pour stabiliser mon tir. J’ai pris ma visée, comme au stand. »
Le commissaire tire quatre fois, son équipier à deux reprises. Sur scène, Samy Amimour tombe. « Une grosse explosion a retenti, avec des crépitements et une pluie de confettis qui s’avérera être de la chair humaine. » Il est 21 h 57. Le djihadiste a déclenché sa ceinture explosive. L’otage qu’il s’apprêtait à abattre est parvenu à s’enfuir. Les deux policiers essuient aussitôt des tirs provenant d’un autre assaillant et se replient sur la chaussée.

« J’ai dit : “On y retourne” »


Devant le Bataclan, des renforts sont arrivés. Sous la porte battante, lecommissaire aperçoit une « ombre » qui passe. La porte s’entrouvre. Une « main » apparaît. C’est un otage qui rampe vers la sortie. « Il a fallu prendre une décision, on a décidé d’aller le chercher. » Le commissaire parvient à l’extraire. Une deuxième main jaillit ; une femme cette fois. Les policiers parviennent à la tirer jusqu’au trottoir. Puis les coups de feu reprennent. « J’ai dit : “On y retourne.” »
De retour dans la salle, le commissaire entend un otage crier depuis le balcon qu’il a un numéro de téléphone à transmettre à la police de la part des terroristes. « Je n’avais rien pour noter. Je lui ai fait répéter plusieurs fois, puis l’ai communiqué à mes collègues. » Cette information cruciale s’est, on le verra avec le témoin suivant, perdue dans la confusion de la nuit. Et quand l’officier de police, ressorti de la salle, aperçoit les premiers hommes de la BRI arrivés devant le Bataclan, vers 22 h 20, il leur explique que les tirs ont cessé et qu’il ne sait pas si les terroristes sont encore à l’intérieur.

Appuyé par ces nouveaux renforts, le commissaire décide de retourner, pour la troisième et dernière fois de la soirée, dans la salle pour extraire des blessés de la fosse. « Les victimes étaient extrêmement lourdes, elles avaient baigné dans le sang et en étaient imprégnées. Il fallait se mettre à deux ou trois pour les porter. » Un de ses collègues récupère un petit garçon de 5 ans coiffé d’un casque antibruit qui était allé au concert des Eagles of Death Metal avec ses parents.
« On a ensuite rejoint notre base tous ensemble, termine le témoin sur le ton égal et mesuré qui a porté toute sa déposition. On a discuté, on s’est réconforté, et au petit matin chacun est rentré chez soi. Ensuite, on a essayé de revivre comme avant. Voilà. »

« Je pensais qu’il était utile d’expliquer »



Voilà pour la première intervention policière de la nuit. Entre-temps, Christophe Molmy, chef de la BRI, est arrivé devant la salle de spectacle avec une première colonne aux alentours de 22 h 20 en attendant d’être rejoint par le reste de son unité.
Le numéro de téléphone transmis au commissaire par les preneurs d’otages n’est pas remonté jusqu’à lui ; il ignore d’ailleurs qu’une prise d’otages est en cours. C’est dans cette « situation incertaine », ne sachant pas si les terroristes sont encore sur place, qu’il va monter le dispositif de son unité d’intervention.Si l’action du commissaire de la BAC Nuit a été unanimement célébrée dans la presse comme un acte de bravoure, Christophe Molmy sait que plusieurs voix se sont élevées pour questionner la lenteur de son intervention. « On arrivera avec le recul à trouver des failles, mais ce soir-là, les attentats tombent l’un après l’autre, ce qui embouteille les salles de commandement. Je ne ressens pas le besoin de me justifier, dit-il, mais je pensais qu’il était utile d’expliquer. »
Christophe Molmy, ancien chef de la BRI, lors du procès du 13-Novembre, à Paris, le 22 septembre 2021.
La première colonne de la BRI pénètre dans le Bataclan vers 22 h 25, près de deux heures avant le début de l’assaut. « On entre dans l’idée qu’il n’y a peut-être plus de terroristes à l’intérieur, selon ce que nous avait dit le commissaire », précise-t-il pour expliquer ce délai. Priorité est donnée à l’évacuation des blessés et à la sécurisation du rez-de-chaussée. Aux alentours de 23 heures, l’ensemble de l’unité constituée de la BRI est sur place, avec négociateurs, logistique et équipement lourd. L’exploration de l’étage peut commencer.


« Ce couloir, c’est un piège »

Vers 23 h 15, la colonne envoyée sur le balcon tombe sur une porte. Un spectateur informe les policiers qu’ils sont retenus en otages dans le couloir par deux terroristes. C’est seulement à ce moment, explique Christophe Molmy, que la BRI comprend qu’une prise d’otages est en cours. Décision est prise de négocier pour récupérer des informations et gagner du temps. « On se parle par le truchement d’un otage qui hurle à travers la porte. Si on peut sourire un peu, le premier de colonne avait un accent toulousain très fort et les otages ne comprenaient pas toujours ce qu’il disait. »
Cinq appels téléphoniques sont échangés avec les terroristes. Le négociateur de la BRI comprend vite qu’il n’y a pas grand-chose à en attendre.
Christophe Molmy quitte sa colonne et rejoint le PC d’où le préfet de police de Paris, Michel Cadot, suit la situation à distance. Il lui demande l’autorisation de lancer l’assaut. « Le préfet me demande : “Vous pensez que ça va bien se passer ?” Je lui dis : “non”. Il fallait accepter l’idée qu’il y ait des dégâts. Il me dit : “OK, allez-y”. »
Christophe Molmy retourne auprès de ses hommes. Il constitue la première colonne qui entrera dans le couloir de 1,35 mètre de large dans lequel une dizaine de spectateurs sont tenus captifs. « On avait la quasi-certitude que le début de la colonne allait se faire décimer. Ce couloir, c’est un piège. On n’a rien pour se cacher. Pourtant tout le monde était volontaire pour y aller. Les premiers de colonnes, ils le verbalisent pas, mais je pense qu’ils se voyaient morts. »

« Une opération quasi impossible »


A 0 h 18, la colonne composée d’une quinzaine d’hommes lance l’assaut, abritée derrière un bouclier Ramses monté sur roues. Un terroriste vide son chargeur ; vingt-sept ogives seront retrouvées incrustées dans ce bouclier blindé de 80 kg. Le premier de colonne encaisse et continue d’avancer. Une marche le fait trébucher. Le bouclier tombe au sol. Un otage, « le pauvre », sera retrouvé en dessous. La BRI continue d’avancer et prend le contrôle de la loge. Les deux terroristes se réfugient dans l’escalier.
Le premier de colonne aperçoit alors une « ombre ». Il tire. Touché, Foued Mohamed-Aggad se fait exploser. Le deuxième assaillant, Ismael Omar Mostefaï, est criblé d’écrous. Les policiers l’abattent. Ils entreprennent alors de faire sortir une trentaine d’otages qui s’étaient réfugiés dans un local. Ces derniers doivent enjamber le corps du terroriste, toujours porteur d’un gilet explosif. Un démineur de la BRI prend l’initiative de s’allonger sur le cadavre pour les faire passer en toute sécurité.

A l’issue de l’assaut, au cours duquel la BRI n’a tiré qu’une dizaine de munitions pour limiter les tirs croisés, Christophe Molmy réunit ses hommes. Il leur dit la fierté qu’il a de les commander. « Tout le monde convient que c’était une opération quasi impossible. Aucun otage tué, ça me paraissait difficile à croire lorsque nous avons poussé cette porte, explique-t-il à la barre. Deux heures pour mener une opération aussi complexe, c’est extrêmement court. Je trouve rétrospectivement qu’on est allé assez vite. »

Lisetoct


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Message par JM Jeu 23 Sep 2021 - 8:52

Les autorités s'y prennent très mal avec la gestion de la terreur, c'est de la rigolade. . .Salah Abdeslam joui du confort de n'importe quel détenu là ou les cul de basse fosse devraient s'ouvrir.
En traitant de la sorte des terroristes qui n'ont pas peur de mourir, il est clair que le choix de l'endroit de leur futures actions se trouvera être encore la France ou la Belgique.

En temps de guerre, parce que c'est de cela qu'il s'agit, la torture est une arme, et personnellement il serait sain d'exterminer les familles de ceux qui s'attaquent à des personnes désarmées, lentement, très lentement.

Il faut traiter les ventres d'où ils sortent et rayer de la surface ce qui est sorti de leurs couilles point, car les demi mesures entrainent la récidive.


Du fond du coeur,

JM


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Message par Lisetoct Jeu 23 Sep 2021 - 18:51

JM a écrit:Les autorités s'y prennent très mal avec la gestion de la terreur, c'est de la rigolade. . .Salah Abdeslam joui du confort de n'importe quel détenu là ou les cul de basse fosse devraient s'ouvrir.
En traitant de la sorte des terroristes qui n'ont pas peur de mourir, il est clair que le choix de l'endroit de leur futures actions se trouvera être encore la France ou la Belgique.

En temps de guerre, parce que c'est de cela qu'il s'agit, la torture est une arme, et personnellement il serait sain d'exterminer les familles de ceux qui s'attaquent à des personnes désarmées, lentement, très lentement.

Il faut traiter les ventres d'où ils sortent et rayer de la surface ce qui est sorti de leurs couilles point, car les demi mesures entrainent la récidive.


Du fond du coeur,

Oui, JM, mais ce procès laisse entrevoir le fanatisme religieux dans toute son horreur . Et la stupidité de ces assassins : chaque fois que SA ouvre la bouche , on est frappé par son ignorance et sa cruauté. Fanatisme s'allie forcément avec cruauté et ignorance.

Lisetoct


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Message par Invité Ven 24 Sep 2021 - 7:28

Lisetoct a écrit:
JM a écrit:Les autorités s'y prennent très mal avec la gestion de la terreur, c'est de la rigolade. . .Salah Abdeslam joui du confort de n'importe quel détenu là ou les cul de basse fosse devraient s'ouvrir.
En traitant de la sorte des terroristes qui n'ont pas peur de mourir, il est clair que le choix de l'endroit de leur futures actions se trouvera être encore la France ou la Belgique.

En temps de guerre, parce que c'est de cela qu'il s'agit, la torture est une arme, et personnellement il serait sain d'exterminer les familles de ceux qui s'attaquent à des personnes désarmées, lentement, très lentement.

Il faut traiter les ventres d'où ils sortent et rayer de la surface ce qui est sorti de leurs couilles point, car les demi mesures entrainent la récidive.


Du fond du coeur,

Oui, JM, mais ce procès laisse entrevoir le fanatisme religieux dans toute son horreur . Et la stupidité de ces assassins : chaque fois que SA ouvre la bouche , on est frappé par son ignorance et sa cruauté. Fanatisme s'allie forcément avec cruauté et ignorance.

Il faut déjà prendre le problème à l'endroit : des SA , il y en a partout en France - On laisse des quartiers , des villes entières aux mains des Islamistes , sans broncher -
Allez faire un tour en Seine Saint Denis , à Marseille , Lyon , et même autour de Nice (liste non exhaustive) - Un terroriste qui a tué , il devrait minimum être condamné
à perpétuité , sans aucune possibilité de sortie , jamais  - Les Juges d'application des peines sont les principaux responsables : ces gens là , par leur faiblesse , leur
naïveté , leur irresponsabilité en fait , ont - indirectement -  du sang sur les mains.

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Message par Lisetoct Ven 24 Sep 2021 - 14:07

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
« Un traumatisme sur le traumatisme » : la difficile identification des victimes du 13-Novembre
Personne morte déclarée vivante, accueil expéditif des familles, comptes rendus d’autopsie tardifs… Jeudi, l’audience a mis au jour la série de maladresses commises dans le chaos qui a suivi les attentats.
Par Henri Seckel

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Pendant six jours, les parents de Lola Ouzounian, tuée au Bataclan le 13 novembre 2015, ont cherché leur fille. Le temps pour le service chargé de l’identification des victimes des attentats de voir apparaître une bizarrerie dans sa liste des personnes décédées : soudain, deux Justine Moulin y figuraient. Une à l’institut médico-légal (IML) de Paris, l’autre à l’hôpital de la Salpêtrière.
« Dans un premier temps, on a supposé une homonymie. Puis on a supposé qu’un des deux corps au nom de Justine Moulin était en fait celui de Lola Ouzounian », raconte à la cour d’assises spécialement composée, jeudi 23 septembre, une grande femme élégante qui témoigne anonymement sous l’appellation « SDAT 005 ». Responsable de l’atelier victimes de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, elle était chargée de la gestion des victimes des attentats du 13-Novembre. Elle ne peut retenir ses larmes en poursuivant son récit.
« Des éléments dentaires fournis par les parents de Lola ont permis d’exclure que le corps à l’IML était le sien. En fait, le nom de Justine Moulin avait été donné à Lola Ouzounian à l’hôpital. » Et pour cause : « Il y avait eu une reconnaissance formelle de la famille. » Les parents de Justine Moulintuée rue Bichat, étaient persuadés que la jeune fille défigurée par un tir de kalachnikov qu’ils avaient sous les yeux à la Salpêtrière était la leur.
Neuf autres erreurs ont pollué le processus d’identification des victimes des attentats. SDAT 005 lit : « Claire Tapprest, décédée, répertoriée sous le nom de Caroline D., vivante, en raison du passe Navigo retrouvé dans la veste qui la recouvrait ; Chloé Boissinot, décédée, répertoriée sous le nom d’Aurélie B., en raison des documents retrouvés dans un sac à main ; Nathalie Lauraine, décédée, répertoriée sous le nom de Chloé W., vivante, pour une raison inconnue ; les dépouilles de Lamia Mondeguer et Gil Jaimez Michelli, inversées en raison de l’inversion des deux sacs à main par les secours ; Valeria Solesin, successivement annoncée décédée puis vivante à ses proches. »

Procédure « IVC »

Ces confusions tragiques symbolisent la difficulté qu’a rencontrée la structure chargée de mettre des noms sur les cadavres du 13-Novembre. Jeudi, l’audience a souligné qu’à leur échelle, les services d’identification des victimes avaient travaillé dans le même brouillard que les services d’intervention et de secours le soir des attaques. Trop de morts, trop de stupeur, trop de chaos.
« Nous avons fait l’objet de nombreuses pressions pour obtenir un bilan immédiat des victimes, ce qui était évidemment impossible, raconte SDAT 005, soulignant ces deux exigences contradictoires : faire preuve de diligence et de rigueur procédurale. La médiatisation hors norme a généré une pression plus forte en faveur de la première exigence. Les difficultés sont venues de corps identifiés sur place, dans la panique et la confusion, par les policiers. Normalement, aucun nom n’aurait dû être attribué à un corps au moment des constatations. »
C’est ce que stipule la procédure « IVC » (« identification des victimes de catastrophes »), en vigueur le soir des attentats, qui prévoit d’aboutir à l’identification des victimes grâce à la comparaison entre des éléments recueillis par une première cellule auprès des familles – tatouages, bijoux, cicatrices, éléments médicaux – et des éléments constatés à la morgue par une deuxième cellule. Pas simple, car cette procédure venait à peine de voir le jour, instaurée par le premier ministre Manuel Valls dans une circulaire du… 12 novembre 2015. « Je suis persuadée que le maximum a été fait », conclut SDAT 005, qui a séché seses constatations. »
C’est ce que stipule la procédure « IVC » (« identification des victimes de catastrophes »), en vigueur le soir des attentats, qui prévoit d’aboutir à l’identification des victimes grâce à la comparaison entre des éléments recueillis par une première cellule auprès des familles – tatouages, bijoux, cicatrices, éléments médicaux – et des éléments constatés à la morgue par une deuxième cellule. Pas simple, car cette procédure venait à peine de voir le jour, instaurée par le premier ministre Manuel Valls dans une circulaire du… 12 novembre 2015. « Je suis persuadée que le maximum a été fait », conclut SDAT 005, qui a séché ses larmes.
Bertrand Ludes, lui aussi, a le sentiment d’avoir fait le maximum. Le patron de l’institut médico-légal de Paris, venu témoigner un peu plus tôt, a raconté comment la morgue qu’il dirige, où « 123 corps entiers et 17 fragments de corps » sont arrivés dans la matinée du 14 novembre, avait turbiné pendant six jours, de 6 heures à 21 heures, pour mener à bien les opérations médico-légales.
L’IML, a-t-il expliqué, a procédé à 69 autopsies : « Vu les délais, il n’a pas été possible d’en faire pour tous. » Pour les cas les moins complexes, il a été procédé à des examens externes approfondis par imagerie : 144 radios et 49 scanners pour évaluer précisément les dégâts provoqués par les balles des kalachnikovs. On a retrouvé « entre 1 et 32 orifices » selon les cadavres. Certains projectiles ont fini dans un corps après en avoir traversé plusieurs autres, occasionnant « lésions crano-cérébrales avec destruction du cerveau », « dilacération des organes », et « hémorragies massives ». « Pour un grand nombre de victimes, le décès a été immédiat. Parfois, dans les cas d’hémorragies, il y eu un délai, jusqu’à trois ou quatre minutes. »

« Une douleur sur la douleur »

Rapidement, le lugubre exposé clinique se transforme en ping-pong avec les avocats des parties civiles, qui ont beaucoup de questions – on veut savoir avec précision comment une personne est morte, si elle est morte sur le coup, si elle a subi des actes de barbarie. Et peu à peu, les interrogations font place aux griefs. L’audience vire à l’inventaire des maladresses commises à l’IML qui a, lui aussi, été débordé ces jours-là. Trop de morts, trop de stupeur, trop de chaos.
« Ce qui s’est passé à l’IML, c’est pas merveilleux », s’agace Jean Reinhart, avocat de nombreuses parties civiles. Les conditions de présentation des corps aux familles ont généré « un traumatisme sur le traumatisme, une douleur sur la douleur », estime-t-il. L’affluence exceptionnelle a entraîné des embouteillages à la morgue : « Les familles avaient droit à quatre ou cinq minutes pour l’identification, ensuite on venait les chercher. Est-ce que ça vous paraît supportable pour elles ?
– Si ça s’est passé comme ça, répond Bertrand Ludes, penaud, je suis vraiment désolé.
– Mais ça s’est passé comme ça !, s’exclame une femme dans la salle.
– Et les comptes rendus d’examen des corps envoyés au bout de six à huit mois, insiste Me Reinhart, cela vous paraît-il répondre à la douleur des familles qui veulent comprendre si la balle était létale ou agonisante ?
– Les délais des comptes rendus sont toujours trop longs », s’excuse Bertrand Ludes.
Tout n’a manifestement pas été d’une limpidité absolue dans la transmission des informations. Une avocate de partie civile affirme que « la confusion à l’IML a été telle que [son] client a eu l’espoir fou que sa fille était encore vivante ». Bertrand Ludes s’excuse encore, plaidant timidement les circonstances exceptionnelles. De l’extérieur, on devine que chacun a fait comme il a pu au milieu de la tempête. On comprend aussi l’impossibilité, pour ceux qui y ont laissé un proche, de se résoudre à ce constat.

Lisetoct


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Message par Lisetoct Sam 25 Sep 2021 - 8:40

PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
« Tue les soldats du diable » : au procès du 13-Novembre, les audio et vidéo de revendication de l’EI décryptés par un enquêteur
Un message sonore et des extraits du film ultra-violent de revendication des attentats ont été diffusés, vendredi, dans la salle d’audience et analysés par un policier spécialisé.
Par Soren Seelow


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Il y a d’abord eu le son. Le chant au charme toxique, entêtant et nauséeux, qui accompagne le premier message audio de revendication des attentats du 13-Novembre. Il a empli la salle d’audience pendant de longues minutes, vendredi 24 septembre. Sont ensuite venues les images : des extraits du film de 17 minutes, véritable superproduction de la terreur, diffusé deux mois plus tard par l’organisation Etat islamique (EI). Il y avait surtout le commentaire, qui s’évertuait à donner un sens à cet esthétisme mortifère : les analyses toujours précises du témoin du jour, un enquêteur de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT), qui ponctuait chaque séquence d’un « quels enseignements peut-on en tirer ? » ou « que nous apprend ce passage ? ».
La cour d’assises spéciale de Paris était invitée, au treizième jour du procès des attentats du 13-Novembre, à plonger au cœur de l’appareil de propagande de l’EI et de son « djihad médiatique ». L’EI a professionnalisé cet aspect du combat, théorisé quelques années plus tôt par Al-Qaida, en créant une agence médiatique chargée de produire des contenus afin d’« asseoir son positionnement en tant qu’Etat », explique le policier. Mais les revendications que l’EI va « feuilletonner »après le 13 novembre 2015 ont aussi servi à « galvaniser sa base » et à « amplifier la terreur » de l’ennemi en retournant ses références contre lui : « Le produit fini, de grande qualité, reprend les codes de la pop culture occidentale, comme les jeux vidéos ou les films… »

« Avance, avance, avance… »


La première revendication des attentats du 13 novembre 2015 a été publiée quelques heures après le massacre, le 14 novembre à 11 h 54, sur la messagerie Telegram. L’enquêteur a décidé de diffuser cet audio en intégralité. Il va durer plus de 5 minutes. L’enregistrement débute par un nachid, un chant islamique a cappella, seule expression musicale tolérée par l’EI.
La voix du djihadiste français Jean-Michel Clain, un cadre de la propagande présumé mort et jugé en absence à ce procès, résonne dans la salle : « Avance, avance, avance. Sans jamais reculer, jamais capituler. Avance, avance, avance, avance. Guerrier invaincu l’épée à la main, tue-les. » La salle d’audience est quelque peu décontenancée par les effets paradoxaux de ce chant doux et entraînant qui appelle au meurtre. Jean-Michel Clain laisse la parole à son frère Fabien, qui va lire le communiqué de revendication :
« … Huit frères portant des ceintures d’explosifs et des fusils d’assaut ont pris pour cible des endroits choisis minutieusement à l’avance au cœur de la capitale française : le Stade de France, lors du match des deux pays croisés : la France et l’Allemagne (…), le Bataclan où étaient rassemblés des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité, ainsi que d’autres cibles dans le 10e, le 11e et le 18e arrondissements de Paris… » Le texte se termine par une menace à l’encontre des pays qui « insultent le prophète » et « frappent les musulmans en terre du “califat” avec leurs avions ».

« Que pouvons-nous apprendre de cet audio ? »

Le nachid reprend, dans sa version longue cette fois, qui dure deux minutes trente : « Avance, avance, avance, avance. Sans jamais reculer, jamais capituler… Tue les soldats du diable sans hésitation. Fais-les saigner même dans leurs habitations. (…) Plus de polémique ni de philosophie. Soit tu les tues, soit ils te tuent, que du profit. Quiconque s’oppose à la charia est perdu. (…) Alors coupe les têtes de l’ignorance, coupe les têtes des soldats de l’errance… »
Le pouvoir de séduction formel a laissé place à l’écœurement et c’est avec un certain soulagement qu’on accueille les premières analyses de l’enquêteur : « Que pouvons-nous apprendre de cet audio ? A cette heure-là, nous savons que sept terroristes ont péri, ils en annoncent huit. Nous apprenons donc que quelque chose ne s’est pas passé comme prévu. » L’approche rationnelle de l’enquêteur, retournant à son tour la production hypnotique de l’EI pour servir sa quête de vérité, apporte un certain réconfort.
Au moment de la publication de ce communiqué, trois des dix membres du commando sont en fuite, ce que les policiers ignorent. Mais l’EI a pour principe de ne jamais mentionner ses opérationnels encore en vie pour ne pas les fragiliser. Le 14 novembre au matin, l’organisation sait que deux tueurs des terrasses, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, sont vivants, mais pas que Salah Abdeslam l’est aussi. Il est donc probable, explique le policier, que l’EI l’ai compté dans les « huit frères » en omettant volontairement les deux autres.

« Les codes de l’industrie cinématographique »


Place à l’image. Le 24 janvier 2016, plus de deux mois après les attaques, l’EI diffuse une vidéo de revendication ultra-violente de 17 minutes empruntant « ses codes à l’industrie cinématographique », avec un « teaser », une « affiche » et une foule d’effets spéciaux. L’enquêteur projette à l’écran deux diapositives en vis-à-vis. A gauche : l’affiche du film de l’EI, sur laquelle sont présentés, par ordre d’importance, les neuf terroristes morts (Abaaoud et Akrouh ont entre-temps été tués), surnommés « les neuf lions du Califat ». A droite : l’affiche du film de superhéros Avengers : Endgame, dont la composition présente une troublante similitude avec la superproduction terroriste.
Le titre, « Et tuez-les où que vous les trouvez », est incrusté sur des cartouches noir et blanc inspirés de l’avertissement « Parental advisory, explicit lyrics », qu’on retrouve sur certaines pochettes de disques de rap américain, commente le policier. Cette vidéo met en scène sept membres du commando du 13-Novembre exécutant chacun un prisonnier en zone irako-syrienne, probablement au cours de l’été 2015. Les passages les plus crus ne seront pas diffusés, mais les « images restent très choquantes », prévient le président, Jean-Louis Périès, qui invite les parties civiles qui le souhaitent à « prendre leurs dispositions ».

Le film est accompagné d’un nouveau nachid des frères Clain intitulé « Charonne, Bichat, Voltaire », en référence aux rues attaquées le 13 novembre. La première revendication audio était restée « floue » sur les cibles des « 10e et 11e arrondissements », signe, selon le policier, que l’EI ne disposait pas de ces informations au lendemain des attaques. La séquence suivante présente des captures écran de chaînes d’information barrées de bandeaux « Breaking news », des images chaotiques des rues de Paris, puis les visages de Manuel Valls et de François Hollande cerclés d’un viseur rouge emprunté à l’imagerie des jeux vidéo.

Lapsus « subliminal »

Apparait à l’écran Foued Mohamed Aggad, un des trois terroristes du Bataclan. Dans un décor désertique, armé d’un couteau, un prisonnier agenouillé à ses pieds en tenue orange, il ânonne un texte avant d’approcher sa lamme du cou de son otage. Les deux autres assaillants du Bataclan sont filmés procédant à une exécution similaire et annoncent leur arrivée sur les « Champs-Elysées », bientôt imités par Bilal Hadfi, un des kamikazes du Stade de France, et Chakib Akrouh, un tueur des terrasses. Seuls les deux Irakiens qui se sont fait exploser à Saint-Denis exécutent leur prisonnier par balle.
« Que pouvons-nous apprendre de ce film ? Tous les membres morts de cette cellule ayant combattu en Syrie ont été filmés exécutant un prisonnier », décrypte l’enquêteur. « Aujourd’hui dans le box, cinq accusés ont séjourné en Syrie. Quelle est la probabilité qu’ils aient tourné une vidéo de revendication similaire ? », l’interroge un représentant du Parquet national antiterroriste. « S’ils avaient perdu la vie dans les attentats, sans doute une telle vidéo aurait-elle émergé. Si l’EI ne leur avait pas fait tourner de vidéo en amont, il aurait fait preuve d’une légèreté dont il n’est pas coutumier. » Les cinq accusés évoqués par l’accusation sont Osama Krayem, Sofien Ayari, Mohamed Abrini, Mohammad Usman et AdelHaddadi.
Si l’EI fait rarement preuve de « légèreté », le dernier « enseignement » que l’enquêteur tire de cette vidéo relève néanmoins d’un faux pas. Au terme d’un jeu de « chaises musicales », les « huit frères » de la première revendication sont devenus « neuf lions » : l’EI a ajouté Abaaoud et Akrouh, désormais morts, et décompté Salah Abdeslam en comprenant qu’il ne l’était pas. « L’EI fait uniquement mention des auteurs décédés, rappelle l’enquêteur. Et pourtant, de manière subliminale, l’organisation va trahir la présence d’un dixième homme. » Il a sans doute fallu aux enquêteurs des heures passées devant ce film pour relever ce lapsus dans la bande-son des frères Clain : « Dix lions se révoltèrent, Charonne, Bichat, Voltaire… »

Lisetoct


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Message par Lisetoct Sam 25 Sep 2021 - 8:52

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Message par JM Sam 25 Sep 2021 - 9:04

Lisetoct à écrit :
Et pourtant, de manière subliminale, l’organisation va trahir la présence d’un dixième homme    . » Il a sans doute fallu aux enquêteurs des heures passées devant ce film pour relever ce lapsus dans la bande-son des frères Clain : « Dix lions se révoltèrent, Charonne, Bichat, Voltaire… »



Si ce dixième homme tue des citoyens. . .Je me demande ce que diront les
enquêteurs aux familles endeuillées, comment justifieront ils le fait de ne pas avoir torturé Salah Abdeslam, ou son père, ou sa mère, (tout deux au courant du fanatisme de leurs fils !)pour connaitre son identité et empêché la tuerie. De qui se fout on ?


Cordialement,

JM


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