Affaire Christian Maréchal

Le 21 mars 2007, Christian Maréchal, le chef de la police municipale de Chambourcy (Yvelines) est retrouvé mort à son domicile. Un crime sans témoin, sans indice et sans mobile. Qui pouvait lui en vouloir ? A 14h30 sur RTL.
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J'espère ils vont parler de la trace ADN retrouvée sous les ongles de Christian Maréchal, inconnu au FNAEG jusqu'à présent....

Le replay :
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2024

Affaire Christian Maréchal : non-lieu dans le dossier de l’assassinat de ce policier municipal des Yvelines en 2007 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Près de 17 ans après les faits, une ordonnance de non-lieu a été rendue fin février dans l’enquête sur l’assassinat du chef de la police municipale de Chambourcy (Yvelines), a indiqué vendredi le parquet de Versailles, sollicité par l’AFP. « En dépit de très nombreuses et méticuleuses investigations menées, des multiples pistes jusqu’alors explorées, les éléments d’enquête retrouvés n’ont pas permis d’identifier l’auteur de ces faits », conclut cette ordonnance datée du 22 février que l’AFP a pu consulter.

Le non-lieu est conforme aux réquisitions du parquet en novembre dernier. L’enquête n’a en effet pas permis de mettre à jour des « charges suffisantes » pour incriminer l’unique mis en examen dans cette affaire, Pedro D., un homme de 40 ans qui présente des signes de schizophrénie.
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Comment ce dénommé Pedro, s’il était l’auteur de ce crime, aurait-il pu être certain que Christian Maréchal allait ouvrir la porte de son habitation à un inconnu à une heure aussi tardive ? Et comment aurait-il pu être sûr que l’homme se trouvait seul chez lui ? Et enfin, pour quelle raison Christian Maréchal se serait-il dirigé avec cet inconnu vers son bureau ?

Cette hypothèse ne tient pas la route et il me parait évident que Christian Maréchal connaissait bel et bien son assassin et, par conséquent, que la lettre de revendication signée Al Qaeda n’était qu’un leurre. Comme après avoir ouvert la porte, M. Maréchal s’est dirigé vers son bureau et non pas vers le living, l’auteur de ce meurtre est très certainement à rechercher dans le milieu professionnel de la victime et non pas dans son cercle familial.

Une semaine avant ce meurtre, un individu avait proféré dans un bus des menaces de mort envers les policiers municipaux de Chambourcy. Il avait été appréhendé par les forces de l’ordre pour finalement être libéré. Il est probable que ce fait ait inspiré l’assassin qui a dû voir là l’occasion de mettre enfin ses macabres projets à exécution, en faisant passer inopinément son meurtre pour un crime à caractère terroriste. Le criminel devait par conséquent être au courant de cet incident.

Cette volonté de vouloir égarer les enquêteurs sur une fausse piste dévoile également un trait de la personnalité du meurtrier : il s’agit d’un individu manipulateur qui n’hésite pas à poser des actes pour détourner les soupçons de sa propre personne.

La scène de crime et l’absence de la moindre trace, même infime, laissée par l’assassin sur place (il a notamment réussi à ne pas marcher une seule fois sur les nombreuses projections de sang de sa victime), et ce, sans avoir eu à nettoyer les lieux dévoile un autre trait de sa personnalité : il s’agit d’une personne méticuleuse ayant sans nul doute bien réfléchi avant de passer à l’acte quant à la manière de procéder pour laisser le moins de trace possible de son passage. On retrouve également cet aspect méticuleux dans la rédaction de la lettre de revendication et l’utilisation de certains termes afin de donner un maximum de crédit à cette lettre.

Maintenant qu’une description plus précise du profil du meurtrier a pu être établie, il est temps de s’interroger sur qui aurait pu vouloir tuer Christian Maréchal. Les crimes prémédités sont généralement motivés soit par un intérêt (financier ou autre) de l’assassin à voir mourir sa victime, soit par un ressentiment ou de la jalousie qu’il éprouve envers elle.

L’enquête n’a pas permis d’identifier une personne qui aurait eu un réel intérêt à tuer Christian Maréchal. En revanche, plusieurs personnes, essentiellement dans l’environnement professionnel, éprouvaient du ressentiment à son égard. Il était notamment victime d’un corbeau qui avait, dans les semaines précédant le meurtre, écrit une lettre au procureur de la République dénonçant certains de ses agissements. Les informations divulguées dans cette lettre laissaient clairement à penser que cet homme devait, tout comme M. Maréchal, travailler au sein de la police municipale.

Ce corbeau fut identifié plus d’un an et demi après les faits, il s’agissait de l’adjoint de Christian Maréchal. Cet homme, s’il a bien reconnu être notamment l’auteur de la lettre de dénonciation, a toutefois toujours nié être l’auteur de ce meurtre.

Cependant, sur base des informations qui nous sont connues, nous pouvons dire :

- alors qu’il entretenait une relation d’apparence cordiale avec M. Maréchal, l’homme éprouvait selon ses propres dires une haine viscérale envers son patron, estimant qu’il lui pourrissait sa vie. Il avait donc clairement un mobile.

- cet homme était le voisin de Christian Maréchal et a reconnu être à son domicile le soir du drame. Il aurait donc pu le voir partir avec sa femme un peu avant 20h et le voir revenir seul une demi-heure plus tard.

- Si cet homme s’était présenté à 21h au domicile de M. Maréchal sous un prétexte quelconque, ce dernier n’aurait eu aucune raison de ne pas lui ouvrir la porte. Et si ce prétexte relevait du cadre professionnel, il aurait été logique que les deux hommes se soient dirigés vers le bureau et non pas le living.

- l’homme avait pris soin de rédiger le brouillon de la lettre de dénonciation à l’encontre de Christian Maréchal à partir de l’ordinateur de sa fille. Cela dénote clairement d’un comportement méticuleux car l’envoi d’une telle lettre n’est en rien répréhensible aux yeux de la loi. Or comme relevé ci-avant, l’assassin devait être une personne particulièrement minutieuse. Par ailleurs, qui mieux qu’un policier serait à même de ne laisser aucune trace compromettante sur une scène de crime ?

- en tant que policier municipal, l’homme a dû forcément être au courant de l’incident dans le bus survenu une semaine avant le drame et des menaces de mort proférées par l’individu envers les policiers lors de son arrestation. S’il avait en projet de tuer Christian Maréchal, ces faits auraient donc pu lui donner l’idée de faire passer son meurtre pour un crime à caractère terroriste.

- l’homme lors de sa garde à vue a reconnu être l’auteur en 2004 des graffitis injurieux écrits sur l’abris de jardin du couple Maréchal alors que celui-ci se trouvait en vacances. Pour détourner les soupçons, il avait également dégradé sa propre boîte aux lettres. Nous sommes donc de toute évidence en présence d’un individu manipulateur qui n’hésite pas à poser des actes pour détourner les soupçons de sa propre personne. Exactement comme l’assassin de Christian Maréchal qui laissa sur les lieux du crime une lettre de revendication terroriste afin d’égarer les enquêteurs sur une fausse piste.

Cet homme, après sa mise en garde à vue, n’a plus jamais été inquiété. Mais même s’il n’existe aucune preuve formelle de sa culpabilité et même si sa compagne a déclaré qu’ils regardaient ensemble la télévision le soir où le crime fut commis, il ne fait que peu de doute qu’il est bel et bien l’assassin de Christian Maréchal.