Maud Maréchal
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Lisetoct
Manor
Colombo
niko-tonce
8 participants
Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
Cellule Cold cases, É. Foray, M.Boisseranc, S.Alloard, C.Giboire, K.Leroy, J.Heusèle, S. Viguier...
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Maud Maréchal
2022
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Déjà huit ans de mystère.
Le 14 mai 2013, alertée par un appel de voisins affirmant avoir entendu un cri strident, la police de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) découvre le corps à demi-calcinée de Maud Maréchal, 20 ans. La jeune femme a été tuée sur le chemin de chez elle, alors qu'elle rentrait d'une soirée entre amis aux alentours de 3 heures du matin. Une enquête est aussitôt ouverte, mais les indices manquent. Bientôt, les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles se heurtent à un mur. Et huit ans plus tard, l'affaire reste non élucidée.
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Déjà huit ans de mystère.
Le 14 mai 2013, alertée par un appel de voisins affirmant avoir entendu un cri strident, la police de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) découvre le corps à demi-calcinée de Maud Maréchal, 20 ans. La jeune femme a été tuée sur le chemin de chez elle, alors qu'elle rentrait d'une soirée entre amis aux alentours de 3 heures du matin. Une enquête est aussitôt ouverte, mais les indices manquent. Bientôt, les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles se heurtent à un mur. Et huit ans plus tard, l'affaire reste non élucidée.
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niko-tonce
Re: Maud Maréchal
2023
Le réalisateur Dominik Moll à réalisé un film sur l'histoire tragique de la pauvre Maud Maréchal qui s'appelle La Nuit du 12. Il a d'ailleurs reçu un César pour ce film. Je ne l'ai pas vu mais il a le mérite de refaire parler de cette affaire, à ce jour non élucidée
En 2013, Maud avait été brûlée sur le court chemin depuis une soirée jusqu'à chez elle.
Le réalisateur Dominik Moll à réalisé un film sur l'histoire tragique de la pauvre Maud Maréchal qui s'appelle La Nuit du 12. Il a d'ailleurs reçu un César pour ce film. Je ne l'ai pas vu mais il a le mérite de refaire parler de cette affaire, à ce jour non élucidée
En 2013, Maud avait été brûlée sur le court chemin depuis une soirée jusqu'à chez elle.
Colombo
Re: Maud Maréchal
Le livre est tiré d'un livre de Pauline Guéna dans lequel raconte son quotidien pendant un an en immersion à la PJ de Paris.
Mais l'adaptation ne parle pas vraiment de l'affaire. Des personnages sont créés de toutes pièces, l'histoire se déroule en Isère.
Le film insiste sur les manques de moyens dont dispose la police et l'impact qu'ont les enquêtes sur leur vie et sa thèse est que tout homme est un tueur de femme potentiel. Ce qui est raccord avec cette affaire où plusieurs hommes de son entourage sont suspectés.
Mais l'adaptation ne parle pas vraiment de l'affaire. Des personnages sont créés de toutes pièces, l'histoire se déroule en Isère.
Le film insiste sur les manques de moyens dont dispose la police et l'impact qu'ont les enquêtes sur leur vie et sa thèse est que tout homme est un tueur de femme potentiel. Ce qui est raccord avec cette affaire où plusieurs hommes de son entourage sont suspectés.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
Re: Maud Maréchal
Merci pour ces précisions, je n'ai pas vu le film.
Dans cette affaire, je reste persuadée que la police connaît le coupable mais n'a pas pu réunir les preuves.
Ça ressemble à un guet apens.
Dans cette affaire, je reste persuadée que la police connaît le coupable mais n'a pas pu réunir les preuves.
Ça ressemble à un guet apens.
Colombo
Re: Maud Maréchal
10 ans ont passé : JP Bladier le procureur de Meaux fait le point .
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« Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié »
Si le feu a pu effacer bien des traces, peut-on attendre dans cette affaire des avancées grâce aux progrès technologiques ? « Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié. C’est un axe travaillé avec toutes les précautions nécessaires », détaille Jean-Baptiste Bladier. Retrouvé sur les vêtements de la victime, cet ADN pourrait appartenir à une autre personne que l’agresseur ou encore avoir été déposé « suite à une mauvaise appréhension de la scène de crime », précise le procureur.
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« Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié »
Si le feu a pu effacer bien des traces, peut-on attendre dans cette affaire des avancées grâce aux progrès technologiques ? « Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié. C’est un axe travaillé avec toutes les précautions nécessaires », détaille Jean-Baptiste Bladier. Retrouvé sur les vêtements de la victime, cet ADN pourrait appartenir à une autre personne que l’agresseur ou encore avoir été déposé « suite à une mauvaise appréhension de la scène de crime », précise le procureur.
Lisetoct
Re: Maud Maréchal
Lisetoct a écrit:10 ans ont passé : JP Bladier le procureur de Meaux fait le point .
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« Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié »
Si le feu a pu effacer bien des traces, peut-on attendre dans cette affaire des avancées grâce aux progrès technologiques ? « Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié. C’est un axe travaillé avec toutes les précautions nécessaires », détaille Jean-Baptiste Bladier. Retrouvé sur les vêtements de la victime, cet ADN pourrait appartenir à une autre personne que l’agresseur ou encore avoir été déposé « suite à une mauvaise appréhension de la scène de crime », précise le procureur.
Merci Lisetoct.
Un transfert vers le pôle cold case ?
Pas d’aveu d’échec donc, mais une question se pose. Dix ans après le décès, le dossier pourrait-il être transféré au pôle des crimes sériels non élucidés ? Plusieurs médias se sont fait l’écho d’un éventuel intérêt de ses enquêteurs. « La question s’est posée. Elle se reposera peut-être, mais en l’état, ce n’est pas à l’ordre du jour, réagit le procureur de Meaux. Deux aspects ont présidé à ce choix. D’une part le fait qu’il n’y a rien de sériel et d’autre part, le fait encore une fois que le dossier n’est pas au point mort ».
Re: Maud Maréchal
Lisetoct a écrit:
« Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié »
L'a t'on comparé à celui du "gitan" l'homme qui la harcelait et qui a été identifié?
Il a été mis hors de cause parce que son tel a borné ailleurs cette nuit là, son téléphone était peut-être ailleurs, mais lui?
Et le voisin qui la harcelait dont l'alibi est fragile????
Re: Maud Maréchal
On n'en sait rien . A croire qu'on demeure dans une culture du secret de l'instruction : on en a vu les dégâts dans l'affaire Marion WagonKassandra88 a écrit:Lisetoct a écrit:
« Il y a un ADN retrouvé, mais pas identifié »
L'a t'on comparé à celui du "gitan" l'homme qui la harcelait et qui a été identifié?
Il a été mis hors de cause parce que son tel a borné ailleurs cette nuit là, son téléphone était peut-être ailleurs, mais lui?
Et le voisin qui la harcelait dont l'alibi est fragile????
où finalement "on" s'est aperçu que son ADN n'avait jamais été enregistré . C'est désespérant
Lisetoct
Re: Maud Maréchal
Lisetoct
Re: Maud Maréchal
Lisetoct
Re: Maud Maréchal
"La Nuit du 12" de Dominik Moll : un "cold case" maquillé en thriller féministe
Succès surprise de l’année 2022, multicésarisé, le polar de Dominik Moll s’est largement inspiré de l’affaire Maud Maréchal, crime non élucidé et méconnu survenu en 2013 en région parisienne. Mais le cinéaste a laissé de côté une partie des faits pour renforcer son propos contre la violence des hommes.
Maud Maréchal revient de vacances. Joyeuse, le teint hâlé, elle raconte son séjour ensoleillé à ses amis, réunis ce soir-là chez sa copine Marion, à Lagny-sur-Marne (77). La petite fête s’étire, les invités partent un à un. Mais cette serveuse de 20 ans joue les prolongations. À 2 heures du matin, elle décide de rentrer chez ses parents, qui habitent à 400 m de là dans le même quartier pavillonnaire. Environ une heure plus tard, une patrouille de police découvre son corps à demi calciné, en travers de la chaussée. Son sac à main, un briquet rose et son téléphone portable équipé d’écouteurs sont éparpillés sur le trottoir, sur une distance de 40 m. La distance qu’elle a parcourue en espérant échapper aux flammes qui la consumaient, avant de s’effondrer, asphyxiée par les fumées, comme le révélera l’autopsie. Maud est morte brûlée vive après avoir été aspergée d’essence.
Nuit d’horreur....
Malgré la violence du crime, les limiers de la police judiciaire de Versailles ne trouvent aucun témoin oculaire dans ce secteur dénué de vidéosurveillance. Une riveraine a bien entendu crier, puis les mots : « Mais arrête ! », sans y prêter plus d’attention. Un couple a aussi perçu un cri de femme, sans prendre la peine de se lever. Bientôt, pourtant, plusieurs suspects apparaissent dans le viseur de la PJ. « On n’en manquait pas dans cette affaire. Maud Maréchal fréquentait beaucoup de monde, et des garçons en particulier », confirme Stéphanie Duchâtel, commandante de police et cheffe adjointe à la PJ de Versailles. Si son petit ami est rapidement écarté, la liste des alibis à vérifier est longue : celui d’un ex qu’elle avait connu au lycée, par exemple. Apprenant que Maud l’avait trompé, il avait écrit un morceau de rap dans lequel il scandait vouloir la « cramer ». « Ce n’était que des mots » jure-t-il. Cette nuit-là, il dormait chez sa mère. Il y a aussi ce copain, fiché pour violences, qui a curieusement déposé son propre tee-shirt ensanglanté sur la scène de crime pour, dit-il, rendre hommage à la victime. Lui aurait passé la soirée avec sa compagne
Autre hypothèse : un ex, surnommé « le Gitan », qui après leur brève liaison avait menacé Maud de « brûler [sa] maison et toute [sa] famille avec ». Inquiète, la jeune femme avait d’ailleurs déposé deux mains courantes. La nuit de l’horreur, le téléphone de cet intrigant personnage bornait loin des faits – mais était-il vraiment en possession de son appareil, ou bien a-t-il pu mandater un tueur ? Il y a enfin ce soupirant éconduit qui, le soir du drame, a envoyé de nombreux SMS à Maud, et qui vivait à une rue de l’endroit où le meurtre a été commis. Il pouvait accéder à des bidons d’essence stockés chez un habitant du coin… lequel indique qu’un de ses récipients a justement disparu. L’amoureux déçu, qui se fera tatouer le prénom de Maud sur le bras, présente un alibi, la piste s’enlise. Comme l’enquête. Dix ans plus tard, la mort de Maud Maréchal est devenue un « cold case ». « On a probablement eu l’auteur des faits entre les mains regrette Stéphanie Duchâtel. On a vu absolument tout le monde. Mais sans preuve ni aveu, on peut passer quarante-huit heures à interroger une personne et lui poser mille questions. Au final, on n’a rien. »La piste de la femme jalouse
Dans son livre paru en 2020, 18.3. Une année à la PJ (Gallimard), une plongée dans le service d’enquête versaillais, l’auteure Pauline Guéna s’intéresse aux affaires non élucidées hantant les flics qui en avaient la charge, et consacre une trentaine de pages à ce dossier. Ce récit atterrit sous les yeux du réalisateur Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming…) qui décide de s’en inspirer pour son passionnant la Nuit du 12, sorti en salles en 2022, puis auréolé d’un joli succès (500 000 entrées) couronné par six Césars, dont celui du meilleur film, en février 2023. Les acteurs Bastien Bouillon et Bouli Lanners campent les deux policiers principaux, l’un en ascète au service de la vérité, l’autre en dépressif sur le point de s’effondrer.
Si Moll et son scénariste Gilles Marchand ont conservé de nombreux éléments (le modus operandi du tueur, le profil de la victime, celui des principaux suspects, les flics obsessionnels, l’échec des investigations…), ils ont changé le prénom de la jeune serveuse, devenue Clara. Ils ont aussi déplacé l’intrigue à Grenoble et dans la vallée de la Maurienne, séduits par le décor hybride de montagnes et d’industries, de quartiers résidentiels et de barres d’immeubles. Coïncidence : c’est sensiblement dans ce paysage qu’a eu lieu une autre affaire criminelle bien plus retentissante, le cas Nordahl Lelandais. Ce qui n’est pas un hasard en revanche, c’est le nom d’un gradé cité lors de la première scène : « Tourancheau »… comme la journaliste, Patricia de son prénom, spécialisée dans la chronique criminelle (à Libération notamment) et avec qui le scénariste avait réalisé le documentaire Grégory (2019) sur l’affaire Villemin pour Netflix.
"Mais le scénario a pris une autre grande liberté par rapport aux faits : celle de supprimer purement et simplement l’une des plus sérieuses pistes de l’enquête. « Il y avait une hypothèse extrêmement crédible, celle d’une femme jalouse dont Maud aurait fréquenté le mari ou le compagnon » explique la commandante Stéphanie Duchâtel. Mais ce volet du mystère ne cadrait pas avec les intentions du cinéaste. La Nuit du 12 est en effet un thriller féministe dénonçant les violences faites aux femmes, dans lequel le spectateur est amené à se dire que chacun des hommes soupçonnés aurait été capable de tuer. Une sorte de transposition cinématographique du slogan féministe en vogue sur les réseaux sociaux : « Pourquoi les hommes tuent ». Interrogé par le Parisien en avril dernier, Dominik Moll assumait ce parti pris : « J’aurais […] trouvé un peu déplacé ce suspect féminin. Mon film est une fiction. Pas une restitution. […] Ça m’a donné une liberté pour finalement mieux servir le propos et la narration. » C’est l’avantage du cinéma et c’est un point commun avec le militantisme : on ne garde du réel que ce qui cadre avec son propre discours…
Par Marine Mazéas et Thibaut Solano
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Succès surprise de l’année 2022, multicésarisé, le polar de Dominik Moll s’est largement inspiré de l’affaire Maud Maréchal, crime non élucidé et méconnu survenu en 2013 en région parisienne. Mais le cinéaste a laissé de côté une partie des faits pour renforcer son propos contre la violence des hommes.
Maud Maréchal revient de vacances. Joyeuse, le teint hâlé, elle raconte son séjour ensoleillé à ses amis, réunis ce soir-là chez sa copine Marion, à Lagny-sur-Marne (77). La petite fête s’étire, les invités partent un à un. Mais cette serveuse de 20 ans joue les prolongations. À 2 heures du matin, elle décide de rentrer chez ses parents, qui habitent à 400 m de là dans le même quartier pavillonnaire. Environ une heure plus tard, une patrouille de police découvre son corps à demi calciné, en travers de la chaussée. Son sac à main, un briquet rose et son téléphone portable équipé d’écouteurs sont éparpillés sur le trottoir, sur une distance de 40 m. La distance qu’elle a parcourue en espérant échapper aux flammes qui la consumaient, avant de s’effondrer, asphyxiée par les fumées, comme le révélera l’autopsie. Maud est morte brûlée vive après avoir été aspergée d’essence.
Nuit d’horreur....
Malgré la violence du crime, les limiers de la police judiciaire de Versailles ne trouvent aucun témoin oculaire dans ce secteur dénué de vidéosurveillance. Une riveraine a bien entendu crier, puis les mots : « Mais arrête ! », sans y prêter plus d’attention. Un couple a aussi perçu un cri de femme, sans prendre la peine de se lever. Bientôt, pourtant, plusieurs suspects apparaissent dans le viseur de la PJ. « On n’en manquait pas dans cette affaire. Maud Maréchal fréquentait beaucoup de monde, et des garçons en particulier », confirme Stéphanie Duchâtel, commandante de police et cheffe adjointe à la PJ de Versailles. Si son petit ami est rapidement écarté, la liste des alibis à vérifier est longue : celui d’un ex qu’elle avait connu au lycée, par exemple. Apprenant que Maud l’avait trompé, il avait écrit un morceau de rap dans lequel il scandait vouloir la « cramer ». « Ce n’était que des mots » jure-t-il. Cette nuit-là, il dormait chez sa mère. Il y a aussi ce copain, fiché pour violences, qui a curieusement déposé son propre tee-shirt ensanglanté sur la scène de crime pour, dit-il, rendre hommage à la victime. Lui aurait passé la soirée avec sa compagne
Autre hypothèse : un ex, surnommé « le Gitan », qui après leur brève liaison avait menacé Maud de « brûler [sa] maison et toute [sa] famille avec ». Inquiète, la jeune femme avait d’ailleurs déposé deux mains courantes. La nuit de l’horreur, le téléphone de cet intrigant personnage bornait loin des faits – mais était-il vraiment en possession de son appareil, ou bien a-t-il pu mandater un tueur ? Il y a enfin ce soupirant éconduit qui, le soir du drame, a envoyé de nombreux SMS à Maud, et qui vivait à une rue de l’endroit où le meurtre a été commis. Il pouvait accéder à des bidons d’essence stockés chez un habitant du coin… lequel indique qu’un de ses récipients a justement disparu. L’amoureux déçu, qui se fera tatouer le prénom de Maud sur le bras, présente un alibi, la piste s’enlise. Comme l’enquête. Dix ans plus tard, la mort de Maud Maréchal est devenue un « cold case ». « On a probablement eu l’auteur des faits entre les mains regrette Stéphanie Duchâtel. On a vu absolument tout le monde. Mais sans preuve ni aveu, on peut passer quarante-huit heures à interroger une personne et lui poser mille questions. Au final, on n’a rien. »La piste de la femme jalouse
Dans son livre paru en 2020, 18.3. Une année à la PJ (Gallimard), une plongée dans le service d’enquête versaillais, l’auteure Pauline Guéna s’intéresse aux affaires non élucidées hantant les flics qui en avaient la charge, et consacre une trentaine de pages à ce dossier. Ce récit atterrit sous les yeux du réalisateur Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming…) qui décide de s’en inspirer pour son passionnant la Nuit du 12, sorti en salles en 2022, puis auréolé d’un joli succès (500 000 entrées) couronné par six Césars, dont celui du meilleur film, en février 2023. Les acteurs Bastien Bouillon et Bouli Lanners campent les deux policiers principaux, l’un en ascète au service de la vérité, l’autre en dépressif sur le point de s’effondrer.
Si Moll et son scénariste Gilles Marchand ont conservé de nombreux éléments (le modus operandi du tueur, le profil de la victime, celui des principaux suspects, les flics obsessionnels, l’échec des investigations…), ils ont changé le prénom de la jeune serveuse, devenue Clara. Ils ont aussi déplacé l’intrigue à Grenoble et dans la vallée de la Maurienne, séduits par le décor hybride de montagnes et d’industries, de quartiers résidentiels et de barres d’immeubles. Coïncidence : c’est sensiblement dans ce paysage qu’a eu lieu une autre affaire criminelle bien plus retentissante, le cas Nordahl Lelandais. Ce qui n’est pas un hasard en revanche, c’est le nom d’un gradé cité lors de la première scène : « Tourancheau »… comme la journaliste, Patricia de son prénom, spécialisée dans la chronique criminelle (à Libération notamment) et avec qui le scénariste avait réalisé le documentaire Grégory (2019) sur l’affaire Villemin pour Netflix.
"Mais le scénario a pris une autre grande liberté par rapport aux faits : celle de supprimer purement et simplement l’une des plus sérieuses pistes de l’enquête. « Il y avait une hypothèse extrêmement crédible, celle d’une femme jalouse dont Maud aurait fréquenté le mari ou le compagnon » explique la commandante Stéphanie Duchâtel. Mais ce volet du mystère ne cadrait pas avec les intentions du cinéaste. La Nuit du 12 est en effet un thriller féministe dénonçant les violences faites aux femmes, dans lequel le spectateur est amené à se dire que chacun des hommes soupçonnés aurait été capable de tuer. Une sorte de transposition cinématographique du slogan féministe en vogue sur les réseaux sociaux : « Pourquoi les hommes tuent ». Interrogé par le Parisien en avril dernier, Dominik Moll assumait ce parti pris : « J’aurais […] trouvé un peu déplacé ce suspect féminin. Mon film est une fiction. Pas une restitution. […] Ça m’a donné une liberté pour finalement mieux servir le propos et la narration. » C’est l’avantage du cinéma et c’est un point commun avec le militantisme : on ne garde du réel que ce qui cadre avec son propre discours…
Par Marine Mazéas et Thibaut Solano
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Invité- Invité
Re: Maud Maréchal
Merci Tristan pour cet article passionnant.
J'espère que le meurtre atroce de cette jeune femme sera un jour résolu mais il y a peu de chance malheureusement.
J'espère que le meurtre atroce de cette jeune femme sera un jour résolu mais il y a peu de chance malheureusement.
Isild
Re: Maud Maréchal
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La jeune femme de 20 ans avait été brûlée vive en pleine rue à son retour d'une soirée, à Lagny-sur-Marne en mai 2013. Ce crime, qui a inspiré le film «La Nuit du 12», est désormais entre les mains du pôle des «affaires non élucidées» .
Jusqu’alors chargé des investigations concernant l’assassinat de Maud Maréchal - une jeune femme de 20 ans brûlée vive en pleine rue en mai 2013 à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) -, le tribunal judiciaire de Meaux s’est dessaisi au profit du pôle du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) dédié aux affaires non élucidées, a appris Le Figaro par le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier.
Ce crime, qui a inspiré le film primé aux Césars «La Nuit du 12», remonte au lundi 13 mai 2013. Maud Maréchal, 20 ans, passe alors la soirée avec son frère et plusieurs amis dans un pavillon de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), une petite commune située à trente kilomètres à l'est de Paris. Elle est la dernière à partir, vers 2h, en direction de la maison familiale, située à seulement cinq petites minutes à pied.
Alors qu'il ne lui reste plus que 200 mètres à parcourir pour arriver chez ses parents, la jeune femme est aspergée d’essence au niveau du visage. Puis son agresseur met le feu. La jeune femme court sur une trentaine de mètres puis s’effondre à cheval entre la chaussée et le trottoir.
Une patrouille de police retrouve son corps carbonisé, par hasard, à 3h35. Une quarantaine de mètres plus bas se trouve son sac à main encore fumant. Le rapport médico-légal est formel : la jeune femme de 20 ans est morte brûlée vive.
La piste du dépit amoureux
«Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, au moins cinq, mais on n'a pas du tout d'éléments décisifs. On ne peut pas dire que l'enquête n'avance pas mais on ne peut pas dire non plus que nous sommes sur le point de déboucher», expliquait Jean-Baptiste Bladier au Figaro en mai 2013. Les personnes interpellées étaient des hommes de l'entourage de Maud Maréchal, dont un individu contre lequel elle avait porté plainte.
«Une des pistes étudiées est le scénario d'un homme qui, soit par dépit amoureux soit par déception de ne pas avoir été aimé, se venge. La piste de quelqu'un de totalement extérieur n'est pas impossible à concevoir mais ce n'est pas la version la plus privilégiée», précisait également le procureur. Le pôle «cold cases» de Nanterre va donc désormais tenter de résoudre ce crime barbare.
La jeune femme de 20 ans avait été brûlée vive en pleine rue à son retour d'une soirée, à Lagny-sur-Marne en mai 2013. Ce crime, qui a inspiré le film «La Nuit du 12», est désormais entre les mains du pôle des «affaires non élucidées» .
Jusqu’alors chargé des investigations concernant l’assassinat de Maud Maréchal - une jeune femme de 20 ans brûlée vive en pleine rue en mai 2013 à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) -, le tribunal judiciaire de Meaux s’est dessaisi au profit du pôle du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) dédié aux affaires non élucidées, a appris Le Figaro par le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier.
Ce crime, qui a inspiré le film primé aux Césars «La Nuit du 12», remonte au lundi 13 mai 2013. Maud Maréchal, 20 ans, passe alors la soirée avec son frère et plusieurs amis dans un pavillon de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), une petite commune située à trente kilomètres à l'est de Paris. Elle est la dernière à partir, vers 2h, en direction de la maison familiale, située à seulement cinq petites minutes à pied.
Alors qu'il ne lui reste plus que 200 mètres à parcourir pour arriver chez ses parents, la jeune femme est aspergée d’essence au niveau du visage. Puis son agresseur met le feu. La jeune femme court sur une trentaine de mètres puis s’effondre à cheval entre la chaussée et le trottoir.
Une patrouille de police retrouve son corps carbonisé, par hasard, à 3h35. Une quarantaine de mètres plus bas se trouve son sac à main encore fumant. Le rapport médico-légal est formel : la jeune femme de 20 ans est morte brûlée vive.
La piste du dépit amoureux
«Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, au moins cinq, mais on n'a pas du tout d'éléments décisifs. On ne peut pas dire que l'enquête n'avance pas mais on ne peut pas dire non plus que nous sommes sur le point de déboucher», expliquait Jean-Baptiste Bladier au Figaro en mai 2013. Les personnes interpellées étaient des hommes de l'entourage de Maud Maréchal, dont un individu contre lequel elle avait porté plainte.
«Une des pistes étudiées est le scénario d'un homme qui, soit par dépit amoureux soit par déception de ne pas avoir été aimé, se venge. La piste de quelqu'un de totalement extérieur n'est pas impossible à concevoir mais ce n'est pas la version la plus privilégiée», précisait également le procureur. Le pôle «cold cases» de Nanterre va donc désormais tenter de résoudre ce crime barbare.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
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Manor
Re: Maud Maréchal
Je suis optimiste : le tueur va être identifié parce qu'il est dans l'entourage de Maud . Ou alors un proche du commanditaire qui
aurait agi par une sorte de solidarité ? Juste une hypothèse.
aurait agi par une sorte de solidarité ? Juste une hypothèse.
Lisetoct
Re: Maud Maréchal
Merci avec du retard à @Tristan. Un élément intéressant de l'article, il me semble qu'en effet la piste d'une femme trompée ne peut vraiment pas être écarté. La jalousie d'un homme éconduit c'est un mobile plausible, celle d'une femme bafouée ça l'est tout autant. Y compris pour détruire le visage d'une rivale.
Tivier
Re: Maud Maréchal
2024
Sale affaire qui traine depuis plus de 10 ans et un (ou une) assassin toujours en liberté après avoir brûlé vive une femme.
Pour moi ce meurtre a été fait par quelqu'un qui savait où la jeune femme passait sa soirée et qui a pu surveiller sa sortie quand elle a commencé à rentrer chez elle. Quelqu'un disposant d'un récipient avec un liquide inflammable (essence ?) et de quoi l'enflammer.
Le mec aux 13 SMS vivant à coté, alcoolisé selon ses propres dires et dont le voisin déclare la disparition d'un bidon d'essence me plait bien ...
En entrant tout sur anacrim cela devrait faire remonter les hypothèses les plus probables et donc à creuser.
Sale affaire qui traine depuis plus de 10 ans et un (ou une) assassin toujours en liberté après avoir brûlé vive une femme.
Pour moi ce meurtre a été fait par quelqu'un qui savait où la jeune femme passait sa soirée et qui a pu surveiller sa sortie quand elle a commencé à rentrer chez elle. Quelqu'un disposant d'un récipient avec un liquide inflammable (essence ?) et de quoi l'enflammer.
Le mec aux 13 SMS vivant à coté, alcoolisé selon ses propres dires et dont le voisin déclare la disparition d'un bidon d'essence me plait bien ...
En entrant tout sur anacrim cela devrait faire remonter les hypothèses les plus probables et donc à creuser.
Sortcière
Re: Maud Maréchal
Je viens de voir le film: magistral. Même s'il prend des libertés avec l'histoire de la pauvre Maud, il montre bien l'envers du décor dans une enquête. Les acteurs sont sensationnels.
Colombo
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Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
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