Disparition de Karine ESQUIVILLON

Bonjour,

Une nouvelle découverte dans l’enquête sur le meurtre de Karine Esquivillon. Deux chargeurs et un silencieux ont été retrouvés dans un cours d’eau proche du domicile de cette mère de famille portée disparue pendant plus de deux mois en Vendée avant que son mari n’avoue l’avoir tuée, a-t-on appris lundi de source proche de l’enquête.

Ces éléments du fusil avec lequel Michel Pialle dit avoir accidentellement tué son épouse ont été retrouvés à proximité du lac d’Apremont, dans le fleuve côtier La Vie qui coule sur la commune de Maché (Vendée) où résidait le couple depuis plus d’une quinzaine d’années, a précisé cette source, confirmant une information de BFM.
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Ah tien un silencieux maintenant, ça ne cadre pas vraiment avec la version de Pialle sur un accident.

Bonjour Tivier,

Le silencieux, Pialle en a parlé dès ses aveux. Ca fait partie de sa version accidentelle selon laquelle il prenait l'arme en photo ! lol

On retrouve donc deux chargeurs et un silencieux mais toujours pas l'arme elle-même ...

Ahhh bah voyons !

"Un silencieux et deux chargeurs ont été découverts après les aveux de l'époux, Michel Pialle. Lors de ses aveux, l'homme avait expliqué avoir accidentellement tué son épouse en nettoyant un fusil et qu'il avait par la suite jeté les morceaux de l'arme dans deux endroits différents.

On y arrive ! lol

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Ils veulent rendre hommage à leur mère, mais aussi à « toutes les femmes qui ont été victimes de leur conjoint ou ex-conjoint », écrit Eva-Louise Pialle sur Facebook. Deux semaines après la mise en examen de son père Michel Pialle pour le meurtre de Karine Esquivillon, les enfants de la quinquagénaire — dont les deux aînés nés d’un premier mariage — organisent, ce samedi, une marche blanche dans la petite ville de Maché (Vendée).

Le cortège s’élancera du domicile de Karine et Michel Pialle au hameau de La Malnou, là même où la mère de famille a été tuée le 27 mars 2023. Elle prendra ensuite la direction d’une petite église située à Maché. « On trouvait que c’était bien de faire ça pour elle, de l’emmener jusqu’à l’église tous ensemble, et avec les gens qui veulent lui rendre un hommage », glisse Thomas, le fils aîné de Karine Esquivillon. « Il y aura un autel à côté de cette église pour maman, précise Eva-Louise Pialle sur les réseaux sociaux. Il sera possible de déposer des bougies, des fleurs, des photos, des mots… »

« C’est beaucoup de choses à gérer »
Depuis maintenant deux semaines, les trois enfants majeurs de Karine Esquivillon « ont passé beaucoup de temps ensemble, souligne Thomas. Pour tenir le coup, on en avait besoin, mais c’est vraiment dur. C’est beaucoup de choses à gérer, ce n’est pas simple et nous nous sentons finalement assez seuls… »

Ce 14 juin, leur vie a basculé en quelques heures. Alors que leur mère était introuvable depuis le 27 mars, Michel Pialle, son mari depuis plus de vingt ans, est placé en garde à vue. Moins de 48 heures plus tard, le quinquagénaire avoue son implication dans la mort de sa femme — il affirme qu’il s’agissait d’un accident et qu’un coup feu est parti de son arme alors qu’il la photographiait — et reconnaît avoir bâti plusieurs stratagèmes pour faire croire au départ volontaire de Karine.

Dans la nuit, il guide les enquêteurs jusqu’au corps de la mère de cinq enfants. Un choc émotionnel alors percuté par des contraintes administratives bien plus basiques et presque incongrues pour des enfants qui viennent de perdre leur mère.

« Du jour au lendemain, on s’est retrouvé avec de nombreuses difficultés que l’on n’a sincèrement pas envie de gérer dans ces moments de tristesse », souligne Thomas. Karine avait notamment fait part à ses proches de son envie d’être incinérée. Mais la justice l’empêche à ce stade pour les besoins de l’enquête. En effet, même si l’autopsie de Karine a déjà été réalisée, d’autres expertises pourraient nécessiter l’exhumation du corps au cours de l’instruction. Elle sera donc inhumée mardi à Maché.

Une autre difficulté, financière celle-ci, s’est aussi imposée aux enfants de Karine Esquivillon dans le cadre de la préparation des obsèques. En effet, toujours pour les besoins de l’enquête, les comptes bancaires de Karine et Michel Pialle ont été gelés et sont inaccessibles aux enfants, qui ont lancé une cagnotte en ligne pour subvenir aux urgences.

« On n’a même pas la possibilité d’accéder à la maison qui est toujours sous scellés, note Thomas. Nous avons dû racheter des vêtements pour notre petit frère et notre petite sœur, c’est plein de petites choses à gérer qui ne sont pas simples quand on tente juste de tenir le coup et de faire face à la perte de notre mère dans ces circonstances sordides… »
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Homicide de Karine Esquivillon : l’autopsie confirme qu’elle a reçu une balle dans le thorax
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L’autopsie de Karine Esquivillon a confirmé qu’elle avait reçu une balle dans le thorax, selon des éléments dont l’AFP et BFMTV ont eu connaissance jeudi. Mais l’étude du corps de la victime, signalée disparue puis retrouvée morte près de son domicile de Mâché (Vendée), ne permet pas d’écarter ou de valider la cause accidentelle de l’homicide.

Intéressant notamment quant à la description de la stratégie adoptée par les enquêteurs


Meurtre de Karine Esquivillon : comment son époux a craqué en garde à vue
Par Laurent Valdiguié
Publié le 09/07/2023 à 7:00

Les auditions de garde à vue étaient terminées. En vain, les gendarmes avaient joué toutes leurs cartes pour faire avouer Michel Pialle du meurtre de sa femme Karine Esquivillon. Et puis il a craqué. « Marianne » révèle les coulisses de cette garde à vue hors normes.

Michel Pialle vit désormais au quartier d’isolement d’une prison de l’ouest de la France. Lui qui en a tant donné ne donnera plus d'interview avant un moment. En revanche, il va devoir s’expliquer devant les juges d'instruction qui l'ont mis en examen pour « meurtre sur conjoint ». Il doit notamment être entendu sur les résultats de l’autopsie pratiquée sur le corps de Karine Esquivillon. Avec, à la clé, de possibles contradictions au regard de son témoignage livré en garde à vue… Et de ses aveux in extremis, lâchés juste après sa toute dernière audition.

« MARRE DE VIVRE À DEUX »

Retour en arrière. Le 27 mars, en fin d'après-midi, Michel Pialle va chercher ses deux derniers enfants au collège. Il est en retard et un peu débraillé, selon un témoin. Les enfants montent dans la voiture familiale. Ils l’ignorent encore, mais le cadavre de leur mère se trouve dans le coffre arrière, enroulé dans une bâche en plastique. Aucun des cinq enfants de Karine Esquivillon ne la reverra en vie. Six jours plus tard, le 3 avril, le père de famille signale sa disparition en gendarmerie.

Ce brocanteur assure qu’elle est partie volontairement, puisqu'il a reçu plusieurs messages en ce sens, lui indiquant qu’elle souhaite prendre du champ : « Marre de vivre à deux, mais pas en couple, je vais chercher quelque chose, je reviens vers toi pour les enfants », lui aurait-elle écrit dans l’après-midi avant de disparaître. À l'entendre, Karine aurait choisi de quitter la maison de Vendée, alors qu’il était occupé à faire rentrer le chat sorti dans le jardin. Selon le mari, elle aurait emporté avec elle une forte somme d’argent liquide, le livret de famille et sa pièce d’identité.

LE TÉLÉPHONE, PIÈCE CENTRALE DU PUZZLE

Premier rebondissement, le 9 avril. Ce jour-là, le maire du village découvre dans un fossé, à une poignée de kilomètres de la maison de la disparue, un portable sans puce, mais contenant la photo d’Eva-Louise, la fille aînée du couple Pialle, coincée dans une pochette. L’élu la reconnaît et rapporte le téléphone, dont la batterie n’est pas déchargée, à Michel Pialle. Celui-ci le remet aux gendarmes. En coulisses, une enquête minutieuse se met en route. Et ce téléphone va être la pièce centrale d'un autre puzzle.

Trois mois défilent. Face aux journalistes, aux voisins et aux membres de sa famille, Michel Pialle livre mille et un détails sur la disparition de son épouse. Il se dit persuadé qu’elle est partie volontairement, parce que leur couple battait de l'aile. Au fil des jours, alors que ses proches, notamment les enfants, s’alarment de rester sans nouvelle, le père de famille s’inquiète qu’elle ait pu faire une mauvaise rencontre. Droit dans les yeux, face aux caméras de BFM et de TF1, le mari éploré lance plusieurs appels à son épouse, pour qu’elle « donne un signe ». Le 9 mai, sur Facebook il écrit « qu’elle manque à beaucoup et particulièrement à ses enfants et à sa famille !! »

« KARINE SI TU NOUS LIS »

Le 17 mai, il insiste : « Elle manque à tout le monde ! Et tout particulièrement à ses enfants, sa famille, ses proches et à moi-même bien évidemment ! C’est un enfer et un emprisonnement psychologique que de ne pas savoir… » Le 4 juin, pour la fête des mères, il lance un nouvel appel : « Karine si tu nous lis… Sache que nous pensons tous très fort à toi ! Les enfants te souhaitent une bonne fête des mères, ils t’aiment et tu leur manques beaucoup ! Donne des nouvelles s’il te plaît. » Le 6 juin, il la supplie encore : « On a tous besoin de savoir que tu vas bien, on ne t’ennuiera pas, n’aie pas peur des questions, il n’y en aura pas si tu ne veux pas en parler… Mais téléphone, rends-toi dans une gendarmerie qui puisse confirmer que tu vas bien et que tu es libre… Envoie une vidéo avec un journal du jour ou autre. Mais stp donne des nouvelles ! »

La fille du couple, Eva-Louise, lance elle aussi un appel à sa mère, sur BFM, pour qu'elle se manifeste. Les gendarmes enregistrent tout, compilent chaque détail, et recensent sur procès-verbal les doutes des uns et des autres. Michel Pialle affirme avoir vu un taxi passer devant leur maison. De leur côté, les enquêteurs vérifient… et découvrent qu’un taxi est effectivement passé par là ce 27 mars. Le chauffeur est retrouvé, mais ce n’est pas Karine qui était à bord. Pas de taxi donc. Mais c’est surtout l’analyse détaillée des téléphones que les enquêteurs attendent pour coincer celui qu’ils croient capable… de mentir droit dans les yeux à la France entière.

PAR ACQUIT DE CONSCIENCE

Le mercredi 14 juin, la garde à vue est déclenchée. Une vingtaine de gendarmes, dont les enquêteurs de la section de recherches de Nantes, mais aussi des spécialistes du département des Sciences du Comportement de la gendarmerie, des « profileurs », sont prêts au bras de fer avec leur suspect. La journée commence par une longue perquisition à la maison familiale. Les enquêteurs sont déjà venus inspecter le domicile à plusieurs reprises, ont passé la maison au blue star, ce fameux produit qui fait ressortir les traces de sang, même nettoyées. En vain.

Par acquit de conscience, ce 14 juin, soit 78 jours après la disparition, ils refouillent. Ils font bien… Dans une boîte où sont rangés des câbles en vrac, ils tombent sur la carte d’identité de Karine. À un autre endroit improbable de la maison, ils découvrent le livret de famille. Présent lors de ces deux découvertes, Michel Pialle accuse le choc en restant de marbre. Depuis le début, c'est lui qui prétend que sa femme est partie avec ces deux documents. Mauvais point pour sa défense. En fin de journée, ce mercredi, le suspect est conduit à la gendarmerie de la Roche-Sur-Yon. Les auditions peuvent commencer.

CALME ET IMPERTURBABLE

Le premier round va durer jusque tard dans la soirée. Michel Pialle est accompagné de son avocat Me Antoine Ory. Face à eux, deux gendarmes de la section de recherches de Nantes qui connaissent le dossier par cœur. Dans un coin de la pièce, une caméra. L’audition est retransmise dans une autre salle où d’autres enquêteurs, notamment des « profileurs » venus de Paris, membres du département des Sciences du Comportement, mais aussi des membres du Groupement de gendarmerie départementale de Vendée, ne ratent rien de cette première audition. Une sorte de tour de chauffe où tout le monde se jauge.

Le père de famille est interrogé sur sa famille, son parcours, son couple. Il s’explique toujours avec un luxe de détails. Il est calme et imperturbable à la fois. Un peu avant minuit, après cette longue journée, Michel Pialle est aiguillé vers une pièce de repos. Pas sûr qu’il ait vraiment fermé l’œil. Ni même mangé. Depuis des semaines, le père de famille, atteint d’une maladie auto-immune, un lupus, souffre de démangeaisons et de perte d'appétit. Il a beaucoup maigri et s’alimente peu. Mais ce jeudi matin, quand commence cette seconde journée de garde à vue, il paraît tout aussi inébranlable que la veille. A présent, les deux enquêteurs rentrent dans le vif du sujet.

Ils pointent une série de contradictions entre les déclarations du suspect et celles d'autres personnes. Il est question de leur vie de couple, de disputes… Durant toute la matinée, Michel Pialle reste de marbre. Tantôt il hausse les épaules. Tantôt il balaie d’un revers de main des témoignages contradictoires avec le sien. Il maintient que leur couple battait de l’aile depuis de longs mois, mais sans crise. Une sorte de séparation douce, quoiqu'en disent ces voisins, qui ont surpris des disputes. Au passage, le brocanteur découvre que sa fille Eva-Louise, malgré ses appels à sa mère devant les caméras, avait émis devant les gendarmes, dès le début, de sérieux doutes dans sa direction… Là encore, il reste de marbre. Pause déjeuner du jeudi.

UNE HISTOIRE DE PETITS POINTS

La troisième audition commence en début d'après-midi. Jusque-là, il ne s’agissait que de témoignages contradictoires. Cette fois-ci, crescendo, les gendarmes lui mettent sous le nez des éléments matériels en contradiction avec ses déclarations. À commencer par leur analyse des deux téléphones, le sien et celui de sa femme. Premier élément troublant : cette histoire de trois « points ». Les enquêteurs ont repéré que dans ses SMS, Michel Pialle utilise fréquemment les trois petits points : « … » Jamais Karine. Or, dans les derniers messages censés avoir été envoyés par celle-ci, depuis son « départ », ont fleuri cette syntaxe des « … » caractéristiques. Pour les gendarmes, une sorte de « signature » conduisant à lui. Michel Pialle ne s’explique pas pourquoi sa femme aurait ponctué ses derniers messages de ces points.

Autre élément troublant des enquêteurs : le bornage des deux téléphones du couple. Le 27 mars, ils se « déplacent » en même temps en direction de l’école des enfants. Comme si Michel Pialle avait dans sa poche, le téléphone de sa femme. Une fois de plus, le suspect reste sans explication. Les gendarmes sortent une autre carte : depuis son achat, selon une expertise technique, le téléphone de Karine n'a été éteint qu’à de très rares reprises – le 27 mars, jour de sa disparition, et le 9 avril, après sa redécouverte. L’expertise technique est formelle : Karine, avant le 27 mars, ne coupait jamais son portable. Entre le 27 mars et le 9 avril, l’appareil a été éteint plusieurs fois par le biais de l’assistant vocal.

Or Michel Pialle a déclaré publiquement qu’il ne savait pas éteindre le téléphone de son épouse. Et c’est nécessairement lui qui l’a éteint via l’assistant vocal le 9 avril. N’est-ce donc pas lui, qui l’a aussi éteint avec l'assistant vocal… le 27 mars ? Le mari admet une coïncidence bizarre, mais reste une fois de plus muet. Les gendarmes font face à un mur. Dans la pièce d'interrogatoire, la tension monte. Les deux enquêteurs commencent à lui tendre des perches. Lui font part de leurs doutes. Ils tentent d’actionner des ressorts psychologiques, évoquent les enfants du couple, leur légitime besoin de connaître la vérité… Mais les heures défilent et Michel Pialle reste imperturbable. Verrouillé sur sa version. C’est simple, il n’a pas la moindre idée de l’endroit où a pu se volatiliser sa femme.

LA « FORTERESSE PIALLE »

Les enquêteurs sortent une autre carte. Karine avait un compte bancaire Hello Bank. Un jour d’avril, les gendarmes ont remarqué que le téléphone de Michel Pialle tente de se connecter à ce compte bancaire. Puis dans la foulée, l’ordinateur de Michel Pialle. Puis, dans les minutes qui suivent… le téléphone de Karine ! L’enquête établit aussi que ce jour-là, juste après ces connexions infructueuses, Michel Pialle en personne appelle Hello Bank, assure que sa femme est à « Agen » et qu’elle souhaite faire opposition sur son compte… Un bien curieux coup de fil. Si son épouse est partie volontairement, comme il le prétend, pourquoi essayer de lui couper son compte bancaire ? Et comment expliquer que le téléphone de Karine tente de se connecter quasiment en même temps que lui ? N’est-ce pas la preuve que Michel Pialle, depuis le début, utilise ce téléphone ? N'est-ce pas aussi la preuve que c’est lui, via des messages aux enfants, qui tente de faire croire à une disparition volontaire ? Ou que c’est encore lui qui a envoyé une photo de la dune du Pilat, où elle se serait rendue, pensant brouiller les pistes ?

Échec et mat, pensent les gendarmes. Mais Michel Paille hausse une nouvelle fois les épaules en levant le bras au ciel. Il ne voit toujours pas… Il est 20 h 30, ce jeudi soir. Les enquêteurs marquent une pause. En coulisses, ils échangent avec leurs collègues du département des Sciences du comportement. Les « profileurs », ces spécialistes de la psychologie criminelle, ne peuvent que constater eux aussi qu’ils font face à la « forteresse Pialle ».

L’audition reprend ce jeudi soir vers 21 heures. Plus serrée encore. Les gendarmes lui mettent sous le nez une autre de leur constatation. Durant la nuit du 8 au 9 avril, la veille de la découverte du téléphone de Karine dans un fossé, le téléphone de Michel Pialle, qui ne quitte d'ordinaire jamais son domicile le soir, « borne » subitement dans cette zone. Qu’est-il allé faire nuitamment à deux kilomètres de son domicile, si ce n’est pour se débarrasser du portable de son épouse et qui désormais lui brûle les doigts ? Là encore Michel Pialle soupire. Les gendarmes sortent leur dernière carte : en épluchant le téléphone de Karine, ils ont découvert que le message du 27 mars envoyé à son mari, « Marre de vivre à deux mais pas en couple », avait été effacé à la date du 14 mars. Très étrange… La mère de famille lui avait-elle réellement envoyé ce message quinze jours plus tôt, et si oui pourquoi ? Ou au contraire, avait-il ce jour-là tenté une mise en scène identique à celle du 27 mars ?

ÉCHANGE INFORMEL

La question reste sans réponse. Il est minuit. La garde à vue est un échec. Le brocanteur a résisté à tous les assauts des enquêteurs. Il n’a rien lâché… Les gendarmes décident de mettre fin à la séance. Dépités. Me Antoine Ory rentre à son hôtel, et promet aux enquêteurs de rester joignable au cas où… Il est rappelé presque aussitôt. Que s’est-il passé dans l’intervalle d’une petite demi-heure ? Selon nos sources, les enquêteurs du Département des Sciences du Comportement, qui jusque-là avaient assisté à l'interrogatoire depuis l’écran de l’ordinateur, sont venus discuter avec leurs collègues. Une discussion « off », comme il peut s'en dérouler lors des gardes à vue, s’est alors improvisée avec Michel Pialle. Quel ressort a lâché dans la tête du père de famille pour que lors de cet échange informel il décide finalement de « soulager sa conscience » ? Ces « nouvelles têtes » d’enquêteurs, des « profileurs » aguerris, ont-ils su trouver une faille ? Le suspect a-t-il baissé la garde, épuisé après des heures de tension ?

Me Antoine Ory regagne la gendarmerie. L’interrogatoire d’aveux peut commencer, même si l’avocat demande à pouvoir s’entretenir avec son client. Permission accordée après que Michel Pialle ait évoqué en quelques lignes un « accident ». Le suspect complète ensuite sa version. Ce 27 mars dans l’après-midi, il était en train de nettoyer une arme pour la mettre en vente sur Le Bon Coin quand un coup serait parti. La balle aurait touché sa femme à l’aine, et elle serait décédée lui demandant d’appeler les secours… Michel Pialle aurait paniqué, puis roulé le corps de Karine dans une bâche en plastique avant de le placer dans le coffre de sa voiture. Ce n’est que le lendemain qu’il serait allé la déposer en forêt. Sur ses indications, les gendarmes iront la retrouver au milieu de la nuit.

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Merci Sortcière

Atroce, les gosses qui rentrent de l'école avec leur Maman... dans le coffre. 

Sinon, ce type est c... comme une valise sans poignées. Je ne vois que ça comme explication à toutes ses erreurs.
Surtout après les précédents médiatisés qu'il citait lui-même : Daval, Jubillar, etc.

Je plussoie

Il est sans doute aussi extrêmement immature. Un enfant de 8 ans, un peu dégourdi, s'y prendrait sans doute mieux pour nier avoir pris des bonbons.

Est-ce qu'il y a des informations sur l'utilisation des chiens de cadavre autour de la voiture?

Hercule Poirot a écrit:Est-ce qu'il y a des informations sur l'utilisation des chiens de cadavre autour de la voiture?

Bonjour Hercule,

Les infos à ce sujet n'ont pas été données. Pialle lui-même n'en a pas parlé sauf pour la fouille et le blue star. Et si aucune trace de sang, même nettoyée, n'a été retrouvée à l'intérieur, c'est peut-être aussi que Karine a été tuée dans le jardin (d'où l'histoire du chat pour le cas où un voisin aurait aperçu du mouvement de ce coté là).

Le problème des enquêteurs avec les chiens (de cadavre notamment), c'est que même si un chien marque dans le coffre ça ne mène pas au corps pour autant donc ce n'est qu'un indice sans grande force probante en l'absence d'autres indices ou preuves. Les enquêteurs ont laissé à Pialle sa voiture jusqu'à la mise en GAV, le laissant "déchauffer" et se rassurer, le choc émotionnel de la garde à vue et l'étalage de tout ce qu'ils avaient collecté étant alors déterminant du craquage. Le bluf du mytho ne tenait pas la route, le ridiculisant à ses propres yeux.

Pour l'odeur de cadavre dans le coffre les enquêteurs avaient le temps de la rechercher une fois le véhicule saisi. Et Pialle aurait dû s'expliquer aussi sur un nettoyage à la Nordahl Lelandais.

Bonjour Sortcière,

je crains que le corps n’était pas assez long dans le coffre pour que les chiens puissent le renifler, même sans nettoyage.

Hercule Poirot a écrit:Bonjour Sortcière,

je crains que le corps n’était pas assez long dans le coffre pour que les chiens puissent le renifler, même sans nettoyage.

Si Pialle a été chercher les gosses à l'école avec le corps dans le coffre (il était d'ailleurs en retard et débraillé) et qu'il a ramené les gosses de la même manière (ce que semble dire l'article de Marianne), il est peu probable qu'il soit reparti immédiatement se débarrasser du corps en laissant les enfants seuls à domicile tout en devant leur expliquer l'absence/disparition de leur mère. Donc le coffre est devenu une cache provisoire et quelques heures suffisent pour qu'il soit imprégné d'une odeur de cadavre, tenace et décelable par les chiens. Mais bon ... sans le corps ça n'aurait donné aux enquêteurs qu'une confirmation du mode opératoire dont ils devaient bien avoir déjà une bonne idée. Le jeu n'en valait donc probablement pas la chandelle avant la GAV. Ils avaient d'autres biscuits plus probants.

Derrière la mort de Karine Esquivillon, la piste d’un féminicide pour taire des secrets compromettants

INFO LE PARISIEN. Il y a quatre mois, après avoir longtemps menti, Michel Pialle reconnaissait avoir tué son épouse Karine Esquivillon. Un accident selon ses déclarations. Une position mise en doute aujourd’hui par les juges d’instruction qui ont découvert une attitude trouble du suspect envers une famille de réfugiés ukrainiens.

Derrière la mort de Karine Esquivillon, la piste d’un féminicide pour taire des secrets compromettants
INFO LE PARISIEN. Il y a quatre mois, après avoir longtemps menti, Michel Pialle reconnaissait avoir tué son épouse Karine Esquivillon. Un accident selon ses déclarations. Une position mise en doute aujourd’hui par les juges d’instruction qui ont découvert une attitude trouble du suspect envers une famille de réfugiés ukrainiens.

Un geste plein d’altruisme. Mais il y a un mais… Les enquêteurs ont ainsi découvert que Michel Pialle n’était pas qu’un bienfaiteur. Ainsi percevait-il directement sur son compte les prestations sociales touchées par les réfugiés ukrainiens. « Chaque mois, dès que le virement des prestations CAF arrivait sur le compte de Michel Pialle, un virement était réalisé le même jour, du même montant, vers un IBAN au Luxembourg », notent ainsi les enquêteurs dans une synthèse.

Un compte en ligne ouvert au nom des Ukrainiens par Michel Pialle, mais auquel il était étrangement le seul à avoir accès. « Depuis qu’on touchait la MSA (une aide au logement) sur le compte en ligne, l’accès au compte était impossible, a expliqué le père de famille ukrainien aux gendarmes début juin. Moi je n’arrive plus à avoir accès au compte en ligne sans savoir pourquoi, mais M. Pialle a réussi à avoir accès, peut-être en les appelant… Je ne sais pas s’il reste de l’argent dessus. »

Des détournements de fonds au préjudice d’une famille ukrainienne ?
Vu le passé de Michel Pialle, condamné à plusieurs reprises pour escroquerie, les gendarmes s’interrogent sur d’éventuels détournements de fonds au préjudice de la famille ukrainienne. Selon des sources proches du dossier, un signalement transmis à la justice est en cours d’analyse. « Cela aurait été très mal vécu par Karine, souffle une amie proche. Elle s’était beaucoup investie pour ces réfugiés et aurait tout à fait pu menacer Michel de le dénoncer… »

Plus troublant encore, un proche de Karine a rapporté à la justice une conversation qu’il avait eue avec la mère de famille : « Elle m’avait dit qu’elle avait des doutes qu’il se passe quelque chose entre Michel et l’une des deux filles de la famille ukrainienne (âgée de 16 ans). Quand elle me parlait de ça pour moi il s’agissait de relation de l’ordre de l’intime entre eux. (…) Il la dégoûtait de ce fait car elle pensait qu’il pouvait y avoir quelque chose entre eux. »

Une piste qui n’a pas été confirmée à ce stade, mais les gendarmes ont toutefois exigé d’obtenir la liste des retards de la jeune Ukrainienne, qui était régulièrement emmenée au collège par Michel Pialle. Contacté, le beau-père de la jeune fille assure n’avoir pas connaissance de maltraitance ayant touché sa famille.

Inscrit sur Tinder en janvier 2023
L’autre hypothèse des enquêteurs concerne les infidélités de Michel Pialle. Avant la mort de sa femme, il avait ainsi « eu une attirance » pour une femme rencontrée dans un parc puis ressenti « un petit coup de foudre » pour une autre… Les gendarmes ont par ailleurs découvert que le père de famille s’était inscrit en janvier 2023 sur Tinder, où il se disait disponible pour des relations à « court terme » et « ouvert pour long ».

Il s’y présentait en uniforme… sans pour autant avoir jamais été dans l’armée. « Pensez-vous que votre mère aurait accepté que Michel rencontre une autre femme ? » a demandé la juge d’instruction aux enfants de Karine. « Ah non c’est certain, pour une question de respect », ont-ils répondu d’une seule voix fin juillet. Auditionné quelques jours plus tard, Michel Pialle a d’ailleurs admis que malgré les difficultés conjugales anciennes, « on s’était dit qu’avant de coucher avec quelqu’un d’autre on se séparerait ».

Karine Esquivillon a-t-elle pu découvrir ces pans cachés de la vie de Michel Pialle ? Cela a-t-il pu le pousser à commettre l’irréparable avant de tenter de faire croire, à grand renfort de mensonges, de faux SMS et d’interventions médiatiques, au départ volontaire de sa femme ?

Les enquêteurs sont en tout cas interloqués par un troublant message rédigé 15 jours avant la mort de Karine et trouvé sur son téléphone… Un SMS pratiquement similaire à celui qu’il s’enverra le 27 mars depuis le téléphone de sa femme pour faire croire à son départ pour le sud de la France… Une découverte laissant entrevoir un projet mûri et que n’a pas su expliquer Michel Pialle, interrogé fin juillet par la juge d’instruction.

Il maintient sa version de l’accident
Lors de cet interrogatoire comme lors d’une remise en situation dans la maison du couple, le quinquagénaire a en revanche maintenu sa version : la mort de Karine le 27 mars était un accident. Ce jour-là, Michel Pialle photographie dans le but de la vendre une carabine 22 Long Rifle achetée 5 ans plus tôt et restée dans un coffre depuis. Karine reste avec son mari « car elle était contente que je vende les carabines ».

Alors qu’il termine ses clichés, « la carabine a commencé à glisser, dit-il. J’ai alors lâché le téléphone qui est tombé et j’ai attrapé le canon de l’arme avec ma main gauche, ma main droite a longé une partie de la carabine vers l’arrière pour tenir la carabine. (…) Ma main… ça a fait pfiout. Et j’ai vu Karine qui a fait Oh. »

Michel Pialle l’assure, malgré son expérience avec les armes, il ne savait pas qu’une balle était chambrée : « C’est un oubli d’il y a cinq ans. Pour moi, elle était vide comme les autres armes… » Touchée au flanc, Karine lui aurait alors demandé d’appeler la police. « Elle dit les enfants, et après elle tombe au sol. (…) Moi je lui avais dit que j’allais plutôt appeler les secours (…). Mais elle est décédée en quelques secondes. »

Il cache alors le corps de sa femme dans sa voiture avant de s’en débarrasser en forêt le lendemain. « J’ai eu peur (…) car malgré que ce soit un accident c’était quand même un homicide involontaire », justifie le père de famille pour expliquer ce choix.

« En dépit des investigations particulièrement poussées depuis plusieurs mois, aucun mobile n’est prêté à Monsieur Pialle, estiment toutefois Mes Antoine Ory et Aristote Toussaint, ses avocats. Et pour cause, il n’avait aucune raison de vouloir mettre un terme à ce statu quo qui durait depuis près de quatre ans. Surtout, le rapport d’autopsie a permis de confirmer totalement les déclarations de Monsieur Pialle sur un point déterminant : la localisation sur le flanc de Karine Esquivillon de l’unique balle qui l’a touchée. »

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Ah c'était donc pour ça qu'il ne parlait que du conflit ukrainien sur son compte twitter ! Ben quel fumier !

Un reportage récent, avec pas mal de témoignages inédits

2024

« Il nous a privés d’elle jusqu’au bout » : un an après la mort de Karine Esquivillon, sa fille témoigne
La mère de famille de 54 ans originaire de Vendée a été tuée par son époux, qui a reconnu le meurtre le 16 juin 2023, plus de deux mois après avoir signalé sa disparition. L’une des filles du couple a accepté de témoigner dans un entretien accordé à Ouest-France.

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