Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
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Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Dans ce même article, on peut lire :
Le traité de Prum, signé en 2005 pour étendre la coopération policière transfrontalière, offre la possibilité de procéder à des comparaisons sur des fichiers à l’étranger.
Le traité de Prüm sur Wikipédia où l'on trouve les pays qui ont ratifié le traité : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le projet fut ainsi recentré sur les dispositions essentielles à la coopération policière, c'est-à-dire l'échange d'ADN, d'empreintes et de numéros de plaques d'immatriculation.
Le traité de Prum, signé en 2005 pour étendre la coopération policière transfrontalière, offre la possibilité de procéder à des comparaisons sur des fichiers à l’étranger.
Le traité de Prüm sur Wikipédia où l'on trouve les pays qui ont ratifié le traité : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le projet fut ainsi recentré sur les dispositions essentielles à la coopération policière, c'est-à-dire l'échange d'ADN, d'empreintes et de numéros de plaques d'immatriculation.
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Merci Weltgeist.
Quand je pense que la mère était institutrice.
Quand je pense que la mère était institutrice.
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Ce jeudi 13 décembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Orléans a refusé de mettre en liberté le père de la petite martyre de l'A10, interpellé trente ans après la découverte du corps de la fillette dans le Loir-et-Cher. Selon son avocat, Me Berton, Ahmed Touloub, 66 ans, est innocent du meurtre et des violences infligées à la petite Inass, 4 ans.
"Le dossier et la procédure nous enseignent que Madame (Touloub, NDLR) seule est à l'origine de ces faits", déclarait, ce matin, Me Frank Berton, à l'issue d'une audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Orléans, où son client, Ahmed Touloub, contestait la décision du juge des libertés et de la détention de Blois de le maintenir en détention provisoire.
"Cet homme dit ce qu'il a vu et fait. Il indique qu'il a été lâche. Ce geste de lâcheté n'était pas un geste criminel ; il n'a jamais tué sa fille et n'a jamais concouru au processus mortel de sa gamine. Il l'a encore redit récemment chez le juge d'instruction", a précisé Me Berton.
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Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Dernière édition par Kassandra88 le Mer 12 Juin 2019 - 14:03, édité 1 fois
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Martyre de l'A10 : interpellé voici tout juste un an, le père d'Inass Touloub réclamera sa remise en liberté, jeudi 13 juin à Orléans
L’instruction est toujours en cours. Et le procès d’Halima et Ahmed Touloub ne se déroulera pas avant de nombreux mois. En attendant, les autres enfants des deux mis en examen ont choisi de se constituer parties civiles, au même titre que les associations Enfance et partage, la Voix de l’enfant et la fédération des comités Alexis Danan.
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L’instruction est toujours en cours. Et le procès d’Halima et Ahmed Touloub ne se déroulera pas avant de nombreux mois. En attendant, les autres enfants des deux mis en examen ont choisi de se constituer parties civiles, au même titre que les associations Enfance et partage, la Voix de l’enfant et la fédération des comités Alexis Danan.
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Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Le père de la petite martyre de l’A10 remis en liberté.
Ahmed Touloub était incarcéré depuis un an. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Cette décision a été prise à l’issue d’une audience qui s’est tenue à huis clos jeudi matin. Son ancienne épouse, Halima El Bakhti, reste incarcérée. Ahmed Touloub avait déposé une première demande qui avait été rejetée en décembre dernier, l’avocate générale ayant mis en avant le risque de concertation entre le père de l’enfant et des témoins ou complices éventuels.
Depuis son incarcération, il y a un an, Ahmed Touloub a été hospitalisé à plusieurs reprises. Selon son avocat Me Frank Berton, la mère de la fillette « seule est à l’origine des faits ».
Divorcé à la majorité du dernier enfant
Lors de sa garde à vue, Ahmed Touloub avait exprimé son soulagement d’être interpellé après avoir vécu « un enfer » auprès de son épouse qui était violente avec lui et avec leurs trois filles. Il avait attendu 2010, date de la majorité du dernier de leurs six enfants, pour demander le divorce. Les deux sœurs aînées et les quatre frères cadets de la petite Inass se sont constitués partie civile.
Après avoir appris la mort d’Inass, 4 ans, au soir du 10 août 1987, Ahmed Touloub aurait pris la décision d’abandonner le corps sur la route du Maroc, le lendemain, et de ne rien dire à la police pour ne pas priver ses enfants de leur mère. Faute de témoins et d’indices, avec juste un portrait posthume, d’intenses recherches avaient été menées dans toute la France jusqu’à ce que des analyses ADN prélevées sur un membre délinquant de la famille donnent une piste qui a abouti à l’arrestation des parents en juin 2018.
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Ahmed Touloub était incarcéré depuis un an. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Cette décision a été prise à l’issue d’une audience qui s’est tenue à huis clos jeudi matin. Son ancienne épouse, Halima El Bakhti, reste incarcérée. Ahmed Touloub avait déposé une première demande qui avait été rejetée en décembre dernier, l’avocate générale ayant mis en avant le risque de concertation entre le père de l’enfant et des témoins ou complices éventuels.
Depuis son incarcération, il y a un an, Ahmed Touloub a été hospitalisé à plusieurs reprises. Selon son avocat Me Frank Berton, la mère de la fillette « seule est à l’origine des faits ».
Divorcé à la majorité du dernier enfant
Lors de sa garde à vue, Ahmed Touloub avait exprimé son soulagement d’être interpellé après avoir vécu « un enfer » auprès de son épouse qui était violente avec lui et avec leurs trois filles. Il avait attendu 2010, date de la majorité du dernier de leurs six enfants, pour demander le divorce. Les deux sœurs aînées et les quatre frères cadets de la petite Inass se sont constitués partie civile.
Après avoir appris la mort d’Inass, 4 ans, au soir du 10 août 1987, Ahmed Touloub aurait pris la décision d’abandonner le corps sur la route du Maroc, le lendemain, et de ne rien dire à la police pour ne pas priver ses enfants de leur mère. Faute de témoins et d’indices, avec juste un portrait posthume, d’intenses recherches avaient été menées dans toute la France jusqu’à ce que des analyses ADN prélevées sur un membre délinquant de la famille donnent une piste qui a abouti à l’arrestation des parents en juin 2018.
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Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Loir-et-Cher : la mère de la martyre de l'A10 demande sa mise en liberté.
Sa demande de mise en liberté qui sera examinée en appel jeudi 11 juillet 2019 par la chambre de l'instruction d'Orléans.
Le rôle de l'audience indique que la mère de la victime est désormais assistée par le célèbre avocat pénaliste, Eric Dupond-Moretti qui a succédé à son confrère orléanais Me Grégoire Mallein.
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Sa demande de mise en liberté qui sera examinée en appel jeudi 11 juillet 2019 par la chambre de l'instruction d'Orléans.
Le rôle de l'audience indique que la mère de la victime est désormais assistée par le célèbre avocat pénaliste, Eric Dupond-Moretti qui a succédé à son confrère orléanais Me Grégoire Mallein.
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Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Nordine a écrit:Bonjour Kassandra,
J'ai du mal à comprendre comment ces gens n'ont pas encore été jugés et condamnés. Même si les tribunaux sont encombrés, ce qui ne semble pas être le cas puisqu'on en supprime, il y a tout de même des priorités et il me semble qu'il faut envoyer un signal fort à ceux qui seraient tentés de torturer leurs enfants.
C'est bien joli de faire les gros titres pendant une semaine, mais ensuite, la presse passe à autre chose et ne consacre souvent que quelques lignes au verdict. C'est dommage, ça ne sert à personne.
Bonjour Nordine,
Le petit corps d'Inass a été découvert en 1987, mais jusqu'en juin 2018 (soit à peine plus d'un an), elle était la petite inconnue de l'A10. Il aura fallu que l'un de ses frères soit impliqué dans une bagarre pour que les auteurs de ce meurtre (ses parents) soient identifiés.
Le laps de temps en détention préventive ne me semble pas exagéré. Des questions peuvent se poser: Inass est-elle la seule victime? D'autres proches étaient-ils au courant et n'ont rien dit?
As tu vu qui a pris la défense de la mère? Le genre à fouiner pour tenter de trouver le vice de forme/de procédure qui réduirait à rien le travail des enquêteurs. Il faut donc une instruction bien ficelée qui ne laisse pas place au doute, garantie que les peines prononcées soient à la hauteur des actes commis
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Après la pub
Me Berton pour défendre le père.
Me Dupont Moretti pour défendre la mère.
Et la petite? Qui va la représenter???
Me Berton pour défendre le père.
Me Dupont Moretti pour défendre la mère.
Et la petite? Qui va la représenter???
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
combat de deux "ténors" français, toujours à la recherche des procès les plus médiatiques. un futur duel de "qui a la plus grosse" pour au final un procès ou la vérité n'éclatera surement jamais. Il est probable qu'on ne sache jamais ce qui est arrivée à cette pauvre gamine. Il restera juste deux raclures qui ont abandonné le corps de leur gamine comme on jette un vulgaire déchet. et le tout sans aucun remords. Ils sont à gerber
kersauson
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Bonjour Kassandra,Kassandra88 a écrit:Après la pub
Me Berton pour défendre le père.
Me Dupont Moretti pour défendre la mère.
Et la petite? Qui va la représenter???
Ca promet !
Les deux nordistes sont copains comme cochons.
Ils se soutiendront habilement pour que leur client s'en sorte au mieux.
C'est ce qu'il s'était passé avec en plus leur confrère H. Delarue - dans une affaire de père incestueux en Seine et Marne : notre trio dont deux en partie civile - a tout mis en oeuvre pour faire avaler au jury la fable saumâtre de l' "inceste heureux".
Hélas ! Peu de temps après, le père tuait sa fille et son employeur qui l'hébergeait ! Elle essayait avec l'énergie du désespoir de le quitter. Forcément, ils ont une large part de responsabilité dans ce drame : le futur assassin était ressorti libre et triomphant du palais de justice, se riant bien de sa légère peine et des tabous de toute société humaine. Grâce au trio, Berton-Dupont-Moretti-Delarue, cela ne le concernait pas.
Les frères et soeurs d'Inès se sont portés partie civile. On peut craindre une manipulation du même ordre. Il y aura aussi les avocats des associations de protection de l'enfance. Bon courage à elles !
Il y a quand même une forme dérisoire de justice immanente : l'évolution de Mes Berton et Dupont-Moretti s'imprime sur leurs visages...Pas jolis-jolis non plus !
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Bah... Son pote EDM défendait A. Merah. Il fallait aussi en être.
Kersauson a raison : tragique concours de b... !
Comme Figaro, j'en ris de peur d'avoir à en pleurer.
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Inass Touloub, la petite inconnue de l'A10
Bonjour,
Un article du Parisien ce matin revient sur l'affaire de la petite de l'A10 :
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Par Damien Delseny et Geoffroy Tomasovitch (avec J.-M.Dé)
Le 11 août 2020 à 07h05
Il y a 33 ans exactement, le corps martyrisé d'une fillette était découvert dans un fossé de l'autoroute A10 près de Blois (Loir-et-Cher). « La petite inconnue de l'A10 » allait rester une énigme totale pendant près de 31 ans, jusqu'à son identification puis l'interpellation de ses parents en juin 2018. Ils s'accusent alors mutuellement, sont mis examen pour « meurtre et violences habituelles sur mineur de 15 ans, recel de cadavre », puis écroués.
Le père d'Inass, Ahmed T., qui clame son innocence, est sorti de prison à 66 ans en juin 2019. « La mère est seule à l'origine des faits », relevait alors son avocat, Me Frank Berton. Selon nos informations, Halima E., 66 ans, qui a reconnu des maltraitances sur sa fille, a été libérée le 12 juin dernier et assignée à résidence sous surveillance électronique. Sollicité, son avocat, Me Antoine Vey, n'a pas souhaité s'exprimer. Les ex-époux attendent aujourd'hui leur probable procès, libres sous contrôle judiciaire.
Réalisées depuis deux ans, les différentes auditions des parents d'Inass — présumés innocents — et de ses deux sœurs et quatre frères — tous parties civiles — permettent de retracer cette terrible nuit d'août 1987 et les trois décennies de secret et de silence qui ont suivi.
Le 10 août 1987. Une nuit d'été plutôt fraîche. Ahmed devrait être en train de faire ses bagages pour emmener sa famille au Maroc. Le départ est prévu dans quelques heures. La route est longue et fatigante. Mais dans les rues de Puteaux (Hauts-de-Seine), c'est vers le commissariat qu'il se dirige.
Il y a quelques minutes, en rentrant chez lui, ce père de 3 filles a trouvé la plus jeune, Inass, morte, allongée sur un canapé. Sa femme lui a dit que leur enfant de 4 ans était tombée dans l'escalier qui mène de sa chambre aux toilettes. Mais très vite, les deux grandes sœurs d'Inass, âgées de 8 et 6 ans, lui auraient fait une confidence : c'est leur maman qui a poussé Inass dans l'escalier « en disant qu'elle ne savait pas descendre toute seule aux toilettes ».
Ahmed pourrait être sidéré par la confession de ses filles. Mais depuis des mois, il sait. Il sait les violences que subit la petite Inass depuis son arrivée en France en 1985. Il a vu les coups, les traces de morsures profondes, et un soir en rentrant du travail, cette marque de brûlure de fer à repasser dans le dos de sa fille. « Un accident, prétend sa femme, la petite est tombée dessus. »
Le père sait donc mais il ne dit rien. Il n'a jamais rien dit. « Par peur », s'excuse-t-il. Peur de sa femme. Imprévisible et violente. Surtout et presque exclusivement avec Inass. « Je ne peux rien faire. Je ne peux pas la dénoncer. J'ai peur pour les enfants. J'ai peur de les perdre. » Ahmed, en route pour le commissariat ressasse ses phrases. Il se ravise. Fait demi-tour, et revient dans l'appartement. Les lourdes portes du secret viennent de se refermer sur toute une famille. Elles resteront scellées plus de trois décennies.
L'ADN lui donne un nom
Le lendemain, à 15h20, à Suèvres (Loir-et-Cher), au niveau du point kilométrique 135, dans un fossé de l'A10, des employés de l'autoroute découvrent le corps sans vie d'une fillette enroulée dans une couverture. Elle est morte d'une hémorragie. Son décès remonterait au moins à six heures avant sa découverte. L'enfant est vêtue d'une culotte, d'un maillot de corps et d'une robe de chambre ensanglantés. C'est Inass. Mais à cet instant personne ne le sait. La fillette aux cheveux noirs bouclés, au visage tuméfié, à la peau mate est une inconnue. C'est « La petite fille de l'A10 ». Une enfant au cœur d'un glaçant secret de famille, enfoui comme on cache un trésor maudit.
Jusqu'à ce que la « magie » de l'ADN donne un nom et une filiation à la « petite martyre de l'A10 ». Un jeune homme impliqué dans une affaire de violences voit son ADN prélevé en 2017. Ce profil génétique est comparé avec une trace découverte en 1987 sur la couverture linceul de la fillette. Conclusions des expertises : ce jeune homme est un des quatre garçons de la famille T. et le frère de la « fillette de l'A10 ». Les gendarmes qui butaient depuis si longtemps sur ce mystère apprennent son prénom : Inass.
L'enfant n'est plus un souvenir refoulé ou une tombe anonyme couverte de graviers blancs dans un petit cimetière du Loir-et-Cher. Avant le fossé de l'autoroute, l'enterrement sous X d'un petit cercueil porté par un garde champêtre et un maire émus aux larmes par cette inconnue échouée aux portes de leur village, il y a une histoire familiale complexe que l'instruction toujours en cours dévoile peu à peu.
Une histoire douloureuse
Halima, la maman, débarque en France en 1982. Elle a 28 ans et vient du Maroc, d'une famille aisée. Là-bas, elle était institutrice. Quand elle rejoint son mari à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en banlieue parisienne, le couple a déjà deux filles de 4 et 1 an. Rapidement, Halima tombe à nouveau enceinte. Elle veut accoucher au Maroc. C'est donc à Casablanca que naît Inass, le 3 juillet 1983. La fillette y est élevée pendant un an et demi par ses grands-parents.
En France, le couple d'Ahmed et Halima bat de l'aile. Lui estime que sa femme souffre de troubles mentaux depuis son arrivée en France, mais qu'elle refuse de se soigner. Elle ne se sent pas bien dans ce pays d'adoption et regrette d'avoir abandonné son métier d'institutrice au Maroc. La famille vient pourtant de s'agrandir avec la naissance d'un quatrième enfant. Un garçon. Le premier. Inass revient en France à ce moment.
Son père, qui ne l'a quasiment jamais vue, la trouve plutôt maigre. Et rapidement il aurait constaté que sa femme la « tapait », la « maltraitait ». Nouveau court séjour au Maroc et la famille s'installe à Puteaux où Ahmed vient d'ouvrir un commerce. Selon ses dires, il propose alors à sa femme de laisser Inass au Maroc « pour éviter les maltraitances » mais celle-ci aurait refusé, toujours selon lui. « C'est à partir de là que le calvaire a commencé », racontera le père en garde à vue, déclarant avoir « très peur » d'une épouse qui l'a déjà frappé, et même une fois avec une batte de base-ball.
« Elle pleurait toujours, elle vomissait, elle voulait pas manger. Elle était pas bien. Et moi j'ai pas compris », décrypte de son côté Halima, face au juge d'instruction en novembre 2018. « Quand je la tape, je deviens une autre personne, je ne me reconnais pas », explique encore la mère d'Inass, lors d'une confrontation avec son ex-mari en mai 2019.
La vérité, enfin
Car, après avoir soutenu en garde à vue qu'Inass vivait toujours dans le sud du Maroc, où elle était mariée et mère de 3 enfants, sa mère était sortie du déni devant le juge en juin 2018. Elle admet alors qu'elle a frappé sa fille, « mais pas à ce point-là », évoquant des gifles quand elle faisait des « crises ». Halima accuse aussi Ahmed de « taper tout le monde et pas seulement Inass », parlant de violences conjugales, notamment lorsqu'elle avait voulu demander de l'aide à une association pour régler ses problèmes relationnels avec Inass.
Ces accusations, son ancien mari les dément, évoquant de son côté des pressions et la « magie noire » de certains membres de sa belle-famille. Entre 1984 et 1987, le couple a malgré tout trois autres garçons. Sept enfants au total. Dont une enfant battue.
C'est en effet une certitude scientifique : Inass a subi de graves maltraitances. Le 11 août 1987, dans le fossé de l'autoroute A10, puis quelques heures plus tard sur la table d'autopsie, les médecins légistes constateront ces lésions parfois anciennes : brûlures, morsures profondes au niveau du thorax et des joues, des « violences habituelles et anciennes », concluront les experts à l'époque.
Qui fut son bourreau ? Le père a toujours nié avoir levé la main sur Inass. La mère a minimisé l'ampleur des coups. Confrontée aux constatations des légistes, Halima a juré lors d'un interrogatoire le 14 février 2020 qu'elle ne se « rappelait plus du reste », tout en répétant « moi mes enfants je les aime ». Parmi ces enfants, reste à savoir ce qu'ont pu voir les deux premiers du couple.
Une nuit qui remonte à la surface
Auditionnée 31 ans après les faits, la sœur aînée, qui avait presque 9 ans à l'époque, se rappelle d'un père souvent absent à cause du travail et d'une mère non violente, mais dont les brusques changements de comportement ont rendu nécessaire un suivi psychologique depuis une dizaine d'années. Inass ? Elle dit n'avoir aucun souvenir d'une autre sœur.
Entendue à nouveau en mai 2019, l'aînée âgée de 41 ans aujourd'hui évoque cette fois Inass, « une petite qui ne parlait pas beaucoup » avec qui elle jouait quand la famille vivait à Vitry-sur-Seine. Elle décrit sa mère comme une femme « en souffrance par rapport à tout », « souvent en crise », déchirant des vêtements ou secouant ses enfants et donnant l'impression quelques instants plus tard que rien ne s'était passé. L'aînée se rappelle avoir vu plusieurs fois sa maman mordre Inass au cours de ses crises.
En juin 2019, un rapport d'expertise dentaire a confirmé que la benjamine a été mordue par un adulte, sans pouvoir affirmer avec certitude qu'il s'agissait de sa mère mais en écartant de façon catégorique l'hypothèse du père.
Au cours de cette même audition, l'aînée, qui semble se libérer d'un lourd fardeau, livre aussi un récit glaçant de la dernière soirée de sa petite sœur, le 10 août 1987 dans l'appartement de Puteaux. « Il y avait une ambiance […] il y avait un drame […] il y avait des larmes, des cris de ma mère, de mon père […] il y avait quelque chose de lourd », se remémore-t-elle.
Dans ces images lointaines et enfouies, il y a aussi sa petite sœur Inass. Elle l'a vue « en bas des escaliers […] elle bougeait plus ». Elle a su qu'elle était décédée, sans savoir si c'était accidentel ou criminel. Inass en bas des escaliers ? Un scénario de ses filles inventé par leur père pour l'envoyer en prison, se défendra la mère devant le juge en février 2020.
Et il y a ce départ « précipité » et « rapide » tard dans la nuit. Toute la famille qui embarque dans la Citroën BX beige dorée. Il y a son père, sa mère qui porte Inass, son autre sœur et ses trois frères dont le plus petit a moins de deux semaines. La grande sœur se souvient d'Inass qui « ne bougeait pas, enroulée dans quelque chose, dans les bras de sa mère ». Face au juge en 2018, Halima soutient pourtant qu'Inass vivait encore en montant dans la BX. C'est plus tard au cours du trajet qu'elle affirme avoir remarqué qu'elle respirait de moins en moins : « elle a dit maman et après elle ne parlait plus, elle respirait plus. »
Vient ensuite cet arrêt sur le bord de l'autoroute. La sœur aînée se rappelle bien d'un stop. Sans savoir où. Puis elle s'est endormie et réveillée au Maroc. Ahmed jure que c'est Halima qui a déposé le corps. Son ex-femme prétend l'inverse. Plus personne ne reverra en tout cas « la petite sœur pas très bavarde ». La suite ? Un très long silence.
Une famille déchirée
L'aînée garde le souvenir de ses parents « qui étaient là sans être là ». Personne ne parle de la mort d'Inass. Auditionnée par le juge en juin 2018, Halima admet qu'elle n'a jamais évoqué les faits avec ses enfants, sauf sa fille aînée à qui elle a fait jurer de ne pas en parler. Pour cette dernière, le « drame » n'a été abordé tout au long de ces années que par allusions avec son autre sœur.
Celle-ci n'avait que 6 ans lors de cette nuit tragique de l'été 87. Entendue en mai 2019, elle confirme les déclarations de sa grande sœur : Inass est morte alors que son père était sorti. En revanche, elle ne conserve pas de souvenir des circonstances du décès, ni du voyage sur l'autoroute. La cadette évoque des brutalités de sa mère. Gifles, coups de pied ou de bâton, mais pas de morsures. Elle explique encore dans une lettre son sentiment sur sa vie de famille à l'époque : « une violence imbriquée, enlisée, mélangée avec un amour inconditionnel, violent et épuisant […] c'était ce qu'on appelle folie, être fou ».
De ces faits, remontés à la surface à la faveur d'une psychothérapie, elle explique en avoir parlé avec son père un an ou deux auparavant. « Mais mon père, ça fait longtemps qu'il ne parle plus… Il est complètement mort de l'intérieur », confie-t-elle. Comme si en refermant la porte de l'appartement de Puteaux cette nuit d'août 1987, puis en déposant sur le bord d'une autoroute le corps d'une des leurs, toute une famille avait plongé dans une autre vie. Entre silences, non-dits et rancœurs.
Lorsque Ahmed est interpellé en juin 2018, il est divorcé d'Halima depuis 7 ans et vit chez une de ses filles. Aux gendarmes venus l'arrêter, il aurait déclaré : « Cela fait 31 ans que j'attends votre venue. »
Un article du Parisien ce matin revient sur l'affaire de la petite de l'A10 :
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Par Damien Delseny et Geoffroy Tomasovitch (avec J.-M.Dé)
Le 11 août 2020 à 07h05
Il y a 33 ans exactement, le corps martyrisé d'une fillette était découvert dans un fossé de l'autoroute A10 près de Blois (Loir-et-Cher). « La petite inconnue de l'A10 » allait rester une énigme totale pendant près de 31 ans, jusqu'à son identification puis l'interpellation de ses parents en juin 2018. Ils s'accusent alors mutuellement, sont mis examen pour « meurtre et violences habituelles sur mineur de 15 ans, recel de cadavre », puis écroués.
Le père d'Inass, Ahmed T., qui clame son innocence, est sorti de prison à 66 ans en juin 2019. « La mère est seule à l'origine des faits », relevait alors son avocat, Me Frank Berton. Selon nos informations, Halima E., 66 ans, qui a reconnu des maltraitances sur sa fille, a été libérée le 12 juin dernier et assignée à résidence sous surveillance électronique. Sollicité, son avocat, Me Antoine Vey, n'a pas souhaité s'exprimer. Les ex-époux attendent aujourd'hui leur probable procès, libres sous contrôle judiciaire.
Réalisées depuis deux ans, les différentes auditions des parents d'Inass — présumés innocents — et de ses deux sœurs et quatre frères — tous parties civiles — permettent de retracer cette terrible nuit d'août 1987 et les trois décennies de secret et de silence qui ont suivi.
Le 10 août 1987. Une nuit d'été plutôt fraîche. Ahmed devrait être en train de faire ses bagages pour emmener sa famille au Maroc. Le départ est prévu dans quelques heures. La route est longue et fatigante. Mais dans les rues de Puteaux (Hauts-de-Seine), c'est vers le commissariat qu'il se dirige.
Il y a quelques minutes, en rentrant chez lui, ce père de 3 filles a trouvé la plus jeune, Inass, morte, allongée sur un canapé. Sa femme lui a dit que leur enfant de 4 ans était tombée dans l'escalier qui mène de sa chambre aux toilettes. Mais très vite, les deux grandes sœurs d'Inass, âgées de 8 et 6 ans, lui auraient fait une confidence : c'est leur maman qui a poussé Inass dans l'escalier « en disant qu'elle ne savait pas descendre toute seule aux toilettes ».
Ahmed pourrait être sidéré par la confession de ses filles. Mais depuis des mois, il sait. Il sait les violences que subit la petite Inass depuis son arrivée en France en 1985. Il a vu les coups, les traces de morsures profondes, et un soir en rentrant du travail, cette marque de brûlure de fer à repasser dans le dos de sa fille. « Un accident, prétend sa femme, la petite est tombée dessus. »
Le père sait donc mais il ne dit rien. Il n'a jamais rien dit. « Par peur », s'excuse-t-il. Peur de sa femme. Imprévisible et violente. Surtout et presque exclusivement avec Inass. « Je ne peux rien faire. Je ne peux pas la dénoncer. J'ai peur pour les enfants. J'ai peur de les perdre. » Ahmed, en route pour le commissariat ressasse ses phrases. Il se ravise. Fait demi-tour, et revient dans l'appartement. Les lourdes portes du secret viennent de se refermer sur toute une famille. Elles resteront scellées plus de trois décennies.
L'ADN lui donne un nom
Le lendemain, à 15h20, à Suèvres (Loir-et-Cher), au niveau du point kilométrique 135, dans un fossé de l'A10, des employés de l'autoroute découvrent le corps sans vie d'une fillette enroulée dans une couverture. Elle est morte d'une hémorragie. Son décès remonterait au moins à six heures avant sa découverte. L'enfant est vêtue d'une culotte, d'un maillot de corps et d'une robe de chambre ensanglantés. C'est Inass. Mais à cet instant personne ne le sait. La fillette aux cheveux noirs bouclés, au visage tuméfié, à la peau mate est une inconnue. C'est « La petite fille de l'A10 ». Une enfant au cœur d'un glaçant secret de famille, enfoui comme on cache un trésor maudit.
Jusqu'à ce que la « magie » de l'ADN donne un nom et une filiation à la « petite martyre de l'A10 ». Un jeune homme impliqué dans une affaire de violences voit son ADN prélevé en 2017. Ce profil génétique est comparé avec une trace découverte en 1987 sur la couverture linceul de la fillette. Conclusions des expertises : ce jeune homme est un des quatre garçons de la famille T. et le frère de la « fillette de l'A10 ». Les gendarmes qui butaient depuis si longtemps sur ce mystère apprennent son prénom : Inass.
L'enfant n'est plus un souvenir refoulé ou une tombe anonyme couverte de graviers blancs dans un petit cimetière du Loir-et-Cher. Avant le fossé de l'autoroute, l'enterrement sous X d'un petit cercueil porté par un garde champêtre et un maire émus aux larmes par cette inconnue échouée aux portes de leur village, il y a une histoire familiale complexe que l'instruction toujours en cours dévoile peu à peu.
Une histoire douloureuse
Halima, la maman, débarque en France en 1982. Elle a 28 ans et vient du Maroc, d'une famille aisée. Là-bas, elle était institutrice. Quand elle rejoint son mari à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en banlieue parisienne, le couple a déjà deux filles de 4 et 1 an. Rapidement, Halima tombe à nouveau enceinte. Elle veut accoucher au Maroc. C'est donc à Casablanca que naît Inass, le 3 juillet 1983. La fillette y est élevée pendant un an et demi par ses grands-parents.
En France, le couple d'Ahmed et Halima bat de l'aile. Lui estime que sa femme souffre de troubles mentaux depuis son arrivée en France, mais qu'elle refuse de se soigner. Elle ne se sent pas bien dans ce pays d'adoption et regrette d'avoir abandonné son métier d'institutrice au Maroc. La famille vient pourtant de s'agrandir avec la naissance d'un quatrième enfant. Un garçon. Le premier. Inass revient en France à ce moment.
Son père, qui ne l'a quasiment jamais vue, la trouve plutôt maigre. Et rapidement il aurait constaté que sa femme la « tapait », la « maltraitait ». Nouveau court séjour au Maroc et la famille s'installe à Puteaux où Ahmed vient d'ouvrir un commerce. Selon ses dires, il propose alors à sa femme de laisser Inass au Maroc « pour éviter les maltraitances » mais celle-ci aurait refusé, toujours selon lui. « C'est à partir de là que le calvaire a commencé », racontera le père en garde à vue, déclarant avoir « très peur » d'une épouse qui l'a déjà frappé, et même une fois avec une batte de base-ball.
« Elle pleurait toujours, elle vomissait, elle voulait pas manger. Elle était pas bien. Et moi j'ai pas compris », décrypte de son côté Halima, face au juge d'instruction en novembre 2018. « Quand je la tape, je deviens une autre personne, je ne me reconnais pas », explique encore la mère d'Inass, lors d'une confrontation avec son ex-mari en mai 2019.
La vérité, enfin
Car, après avoir soutenu en garde à vue qu'Inass vivait toujours dans le sud du Maroc, où elle était mariée et mère de 3 enfants, sa mère était sortie du déni devant le juge en juin 2018. Elle admet alors qu'elle a frappé sa fille, « mais pas à ce point-là », évoquant des gifles quand elle faisait des « crises ». Halima accuse aussi Ahmed de « taper tout le monde et pas seulement Inass », parlant de violences conjugales, notamment lorsqu'elle avait voulu demander de l'aide à une association pour régler ses problèmes relationnels avec Inass.
Ces accusations, son ancien mari les dément, évoquant de son côté des pressions et la « magie noire » de certains membres de sa belle-famille. Entre 1984 et 1987, le couple a malgré tout trois autres garçons. Sept enfants au total. Dont une enfant battue.
C'est en effet une certitude scientifique : Inass a subi de graves maltraitances. Le 11 août 1987, dans le fossé de l'autoroute A10, puis quelques heures plus tard sur la table d'autopsie, les médecins légistes constateront ces lésions parfois anciennes : brûlures, morsures profondes au niveau du thorax et des joues, des « violences habituelles et anciennes », concluront les experts à l'époque.
Qui fut son bourreau ? Le père a toujours nié avoir levé la main sur Inass. La mère a minimisé l'ampleur des coups. Confrontée aux constatations des légistes, Halima a juré lors d'un interrogatoire le 14 février 2020 qu'elle ne se « rappelait plus du reste », tout en répétant « moi mes enfants je les aime ». Parmi ces enfants, reste à savoir ce qu'ont pu voir les deux premiers du couple.
Une nuit qui remonte à la surface
Auditionnée 31 ans après les faits, la sœur aînée, qui avait presque 9 ans à l'époque, se rappelle d'un père souvent absent à cause du travail et d'une mère non violente, mais dont les brusques changements de comportement ont rendu nécessaire un suivi psychologique depuis une dizaine d'années. Inass ? Elle dit n'avoir aucun souvenir d'une autre sœur.
Entendue à nouveau en mai 2019, l'aînée âgée de 41 ans aujourd'hui évoque cette fois Inass, « une petite qui ne parlait pas beaucoup » avec qui elle jouait quand la famille vivait à Vitry-sur-Seine. Elle décrit sa mère comme une femme « en souffrance par rapport à tout », « souvent en crise », déchirant des vêtements ou secouant ses enfants et donnant l'impression quelques instants plus tard que rien ne s'était passé. L'aînée se rappelle avoir vu plusieurs fois sa maman mordre Inass au cours de ses crises.
En juin 2019, un rapport d'expertise dentaire a confirmé que la benjamine a été mordue par un adulte, sans pouvoir affirmer avec certitude qu'il s'agissait de sa mère mais en écartant de façon catégorique l'hypothèse du père.
Au cours de cette même audition, l'aînée, qui semble se libérer d'un lourd fardeau, livre aussi un récit glaçant de la dernière soirée de sa petite sœur, le 10 août 1987 dans l'appartement de Puteaux. « Il y avait une ambiance […] il y avait un drame […] il y avait des larmes, des cris de ma mère, de mon père […] il y avait quelque chose de lourd », se remémore-t-elle.
Dans ces images lointaines et enfouies, il y a aussi sa petite sœur Inass. Elle l'a vue « en bas des escaliers […] elle bougeait plus ». Elle a su qu'elle était décédée, sans savoir si c'était accidentel ou criminel. Inass en bas des escaliers ? Un scénario de ses filles inventé par leur père pour l'envoyer en prison, se défendra la mère devant le juge en février 2020.
Et il y a ce départ « précipité » et « rapide » tard dans la nuit. Toute la famille qui embarque dans la Citroën BX beige dorée. Il y a son père, sa mère qui porte Inass, son autre sœur et ses trois frères dont le plus petit a moins de deux semaines. La grande sœur se souvient d'Inass qui « ne bougeait pas, enroulée dans quelque chose, dans les bras de sa mère ». Face au juge en 2018, Halima soutient pourtant qu'Inass vivait encore en montant dans la BX. C'est plus tard au cours du trajet qu'elle affirme avoir remarqué qu'elle respirait de moins en moins : « elle a dit maman et après elle ne parlait plus, elle respirait plus. »
Vient ensuite cet arrêt sur le bord de l'autoroute. La sœur aînée se rappelle bien d'un stop. Sans savoir où. Puis elle s'est endormie et réveillée au Maroc. Ahmed jure que c'est Halima qui a déposé le corps. Son ex-femme prétend l'inverse. Plus personne ne reverra en tout cas « la petite sœur pas très bavarde ». La suite ? Un très long silence.
Une famille déchirée
L'aînée garde le souvenir de ses parents « qui étaient là sans être là ». Personne ne parle de la mort d'Inass. Auditionnée par le juge en juin 2018, Halima admet qu'elle n'a jamais évoqué les faits avec ses enfants, sauf sa fille aînée à qui elle a fait jurer de ne pas en parler. Pour cette dernière, le « drame » n'a été abordé tout au long de ces années que par allusions avec son autre sœur.
Celle-ci n'avait que 6 ans lors de cette nuit tragique de l'été 87. Entendue en mai 2019, elle confirme les déclarations de sa grande sœur : Inass est morte alors que son père était sorti. En revanche, elle ne conserve pas de souvenir des circonstances du décès, ni du voyage sur l'autoroute. La cadette évoque des brutalités de sa mère. Gifles, coups de pied ou de bâton, mais pas de morsures. Elle explique encore dans une lettre son sentiment sur sa vie de famille à l'époque : « une violence imbriquée, enlisée, mélangée avec un amour inconditionnel, violent et épuisant […] c'était ce qu'on appelle folie, être fou ».
De ces faits, remontés à la surface à la faveur d'une psychothérapie, elle explique en avoir parlé avec son père un an ou deux auparavant. « Mais mon père, ça fait longtemps qu'il ne parle plus… Il est complètement mort de l'intérieur », confie-t-elle. Comme si en refermant la porte de l'appartement de Puteaux cette nuit d'août 1987, puis en déposant sur le bord d'une autoroute le corps d'une des leurs, toute une famille avait plongé dans une autre vie. Entre silences, non-dits et rancœurs.
Lorsque Ahmed est interpellé en juin 2018, il est divorcé d'Halima depuis 7 ans et vit chez une de ses filles. Aux gendarmes venus l'arrêter, il aurait déclaré : « Cela fait 31 ans que j'attends votre venue. »
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