la disparition du petit John Berthe

2024



John Berthe l’enfant oublié de Théoule-sur-Mer

L’enquête sur la disparition de John Berthe, 13 ans, en 1982 a été classée en 1986. Mais plus de quarante ans après, sa famille continue d’espérer que la justice se penche à nouveau un jour sur ce cold case à retrouver dans « l’Heure du crime » sur RTL.

Ça ne devrait être qu’un paysage de carte postale. Un décor de vacances. Les roches rouges de l’Esterel, le bleu de la Méditerranée, des vues à couper le souffle. Mais depuis près de quarante-deux ans, cet instantané de Côte d’Azur est le théâtre d’un mystère criminel têtu et d’un échec judiciaire patent. La pièce dramatique qui s’est jouée ici, sur ces routes sinueuses, n’intéresse plus la justice depuis longtemps. Et son acteur principal, John Berthe, tout en blondeur et en espièglerie, demeure introuvable. John avait 13 ans lorsqu’il a disparu au guidon de son vélo rouge à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes). C’était le mercredi 3 novembre 1982, le jour où il n’y a pas classe. « On a un enfant quelque part et quelqu’un sait quelque chose », résume en une phrase sa maman, Déborah.

Plus de quarante années ont passé mais il ne peut évidemment pas être question d’oubli pour elle comme pour le reste de la famille : « Notre cœur est aussi blessé qu’au début. » Le « début » c’est donc ce mercredi de novembre. Le temps est doux, un peu couvert. Comme tous les jours, John enfourche son vélo : c’est un Cinzia rouge, modèle de luxe avec des roues à bâtons. John astique tous les jours ce vélocross auquel il tient plus que tout.

« L’audition très importante » d’un jeune témoin
Il enfile son coupe-vent blanc et rouge aux couleurs du club de foot de l’AS Cannes et roule jusque chez un copain qui habite une rue en contrebas. Puis tous les deux rejoignent un petit groupe sur une placette où les jeunes du village ont l’habitude de se retrouver. Il est environ 13h30 lorsque John décide d’aller acheter des frites. Il connaît un « kiosque » où il s’en vend, à Mandelieu, à quelques kilomètres.



Il propose à son copain de classe mais la maman de celui-ci refuse. John part donc seul. Il n’a que 13 ans mais il est de l’avis de tous un garçon très débrouillard. Et puis il est un peu plus libre aussi : sa maman est au Canada pour quelques jours auprès de sa famille et son beau-père travaille comme chaque jour dans sa petite boutique qui vend des glaces sur l’île de Lérins. C’est lui qui va signaler quelques heures plus tard la disparition de John à la gendarmerie. Le garçon n’est pas rentré et plus personne ne l’a vu depuis le début de l’après-midi.

Assez rapidement les gendarmes se mobilisent pour rechercher John et son vélo rouge. Le secteur est escarpé, la mer toute proche, on pense à un accident. Mais le ratissage, les survols d’hélicoptère et les plongeurs mobilisés ne trouvent aucune trace du jeune disparu. John aurait-il fugué ? Impensable selon ses proches : « Tout allait bien dans sa vie », résumé sa maman rentrée alors précipitamment du Canada.

Les jours passent et malgré les appels à témoins et la diffusion de photographies de John et de son vélo dans la presse locale, rien ne bouge. Au bout de trois semaines, à la fin du mois de novembre, une information judiciaire est ouverte pour « enlèvement », un juge d’instruction est désigné et la police judiciaire de Nice saisie. Deux jours plus tard, un témoignage parvient aux enquêteurs : c’est celui d’un adolescent de 15 ans, Stephen, domicilié à Théoule-sur-Mer. Il dit connaître John pour faire du vélocross en sa compagnie de temps en temps. Surtout, il donne une nouvelle chronologie de sa disparition du 3 novembre en affirmant qu’il l’a croisé sur la route entre Théoule et Mandelieu en début d’après-midi et qu’il l’a même remorqué avec son vélomoteur.

Le témoignage est très précis, notamment sur la description vestimentaire mais aussi sur le trajet emprunté. Tellement précis que les policiers se rendent sur place avec le jeune Stephen pour refaire le parcours avant de le réentendre quelques jours plus tard. Dans un procès-verbal les policiers notent qu’il s’agit « d’une audition très importante compte tenu du fait que ce témoin est le dernier à avoir vu John ». Parallèlement, la PJ mène des investigations dans l’entourage de ce témoin.

Un mystérieux appel téléphonique reçu par les parents
Dans son collège, il est vu comme un « menteur » et un « vantard » et un de ses camarades dira qu’il a passé toute la journée du mercredi 3 novembre avec lui et qu’il n’a aucun souvenir d’avoir croisé et encore moins remorqué le jeune John Berthe sur la route. Quelques semaines plus tard, Stephen est une nouvelle fois entendu, toujours en présence de sa mère. Et il revient sur ses déclarations. Il dit avoir menti « pour se mettre en valeur ». La piste est abandonnée. Neuf ans plus tard, en mai 1991, ce même Stephen sera un des derniers témoins de la disparition de sa petite amie Marie-Hélène Audoye, volatilisée entre Cagnes-sur-Mer et Monaco et qui n’a jamais été retrouvée.

Après l’abandon de cette piste, l’enquête de la PJ en a suivi d’autres : dans la région, auprès d’hommes fichés pour des faits de pédophilie et dont certains étaient logés dans une congrégation de Théoule-sur-Mer, mais aussi à Paris où un signalement faisait état de la présence du jeune garçon dans le milieu de la prostitution dans le quartier de l’Opéra. Le témoignage d’un maître verrier de Théoule qui avait entendu des voix d’enfants le jour de la disparition de John, près de son atelier, évoquant un problème de vélo, n’a pas non plus permis d’aller plus loin.

Reste enfin ce scellé qui porte le numéro un : celui qui conserve un enregistrement sur cassette d’un appel téléphonique reçu par les parents de John peu de temps après sa disparition. À la fin de leur procès-verbal de synthèse, les enquêteurs de la PJ notent : « Il ressort de cet appel très bref, par allusions, que les parents ne devaient plus s’évertuer à chercher l’enfant, celui-ci étant mort. La voix de ce correspondant n’a pas pu être identifiée. Elle ne rappelle à la famille aucune personne de sa connaissance. »

https://www.leparisien.fr/faits-divers/cold-cases-john-berthe-lenfant-oublie-de-theoule-sur-mer-27-02-2024-YMYUMZRG5RARHGZNDVCXT76JSE.php

merci à Ju57ine pour cet article du Parisien



A noter que le concubin de Marie-Hélène avait été entendu dans cette affaire.

https://legrele.forumactif.org/t324-disparition-de-marie-helene-audoye

https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/disparition-de-john-berthe-on-a-un-enfant-quelque-part-quelqu-un-sait-quelque-chose-mais-nous-non-temoigne-la-mere-7900357467

214233ŦKassandra88 a écrit:https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/disparition-de-john-berthe-on-a-un-enfant-quelque-part-quelqu-un-sait-quelque-chose-mais-nous-non-temoigne-la-mere-7900357467

Disparition de John Berthe : "On a un enfant quelque part, quelqu’un sait quelque chose mais nous non", témoigne la mère

PODCAST - Retour dans l'Heure du Crime sur le mystère de la disparition d'un garçon de 13 ans, John Berthe, le 3 novembre 1982, à Théoule-sur-Mer, près de Cannes. Aucune piste n'a abouti.


À écouter aussi
Jean-Alphonse Richard
L'heure du Crime
L'ENQUÊTE - John Berthe : la clé de la disparition est-elle dans le dossier ?
27/02/2024 à 14:45
Au fils des années, la PJ va suivre la piste d'une dizaine de pédophiles qui auraient pu s'en prendre à John Berthe. Les enquêteurs désespèrent de voir se fermer, une à une, les portes des investigations. La justice décide de délivrer un non-lieu le 2 juin 1986.

La famille de John Berthe, et en premier lieu sa mère Déborah, espèrent toujours qu'une information, un détail, un témoignage pourront relancer une enquête non aboutie à ce jour. "On a un enfant quelque part, quelqu’un sait quelque chose, mais nous non", conclut Déborah Chaude.

Les invités de l'émission

- Déborah Chaude, mère de John Berthe.
- Damien Delseny, rédacteur en chef adjoint au Parisien et chef du service police-justice.

https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/disparition-de-john-berthe-on-a-un-enfant-quelque-part-quelqu-un-sait-quelque-chose-mais-nous-non-temoigne-la-mere-7900357467

https://www.rtl.fr/programmes/l-heure-du-crime/7900357582-l-enquete-john-berthe-la-cle-de-la-disparition-est-elle-dans-le-dossier

Très content que la mère de John Berthe ait eu le courage de s'exprimer après avoir témoigné dans le Non Elucidé sur Marie-Hélène Audoye.
Annie Audoye m'avait dit qu'elle ne savait pas si le dossier John Berthe était à Nanterre ou non, j'espère que ça fera bouger les choses.

https://www.rtl.fr/programmes/l-heure-du-crime/7900357603-le-supplement-je-ne-passe-pas-une-nuit-sans-parler-a-john-dit-sa-maman-42-ans-apres-sa-disparition Le supplément avec Justine Vignaux