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Disparition de Marie-Hélène Audoye

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Disparition de Marie-Hélène Audoye Empty Disparition de Marie-Hélène Audoye

Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:26

2021

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Cela fait 30 ans qu'on n'a plus aucune nouvelle de Marie-Hélène.
Le 21 mai 1991, Marie-Hélène Audoye quitte son domicile de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). La représentante en produits pharmaceutiques de 23 ans entame sa tournée, au volant de sa Renault Supercinq blanche. Elle s’apprête à prendre la route, en fin d’après-midi, direction les Hautes-Alpes, pour des rendez-vous situés à plusieurs heures de trajet.

Auparavant, elle rend visite à une dernière officine monégasque, à 14 h 15. Le pharmacien est absent, elle dépose un mot griffonné sur la porte : « Bisous, à la semaine prochaine. » Un témoin la voit remonter dans sa voiture.

Depuis, elle n’a plus donné de signe de vie.

Sa maman Annie, vingt-sept ans plus tard, « pense qu’elle est morte. Mais j’espère qu’elle est vivante, et personne ne m’a jamais démontré le contraire. En tant que parent, je ne peux pas souhaiter qu’elle soit morte ».

Pour sa fille, Annie a remué ciel et terre. « Elle n’avait aucune raison de disparaître, avait un petit copain, des amis, elle était souriante et gagnait sa vie. » L’enquête démarre. La famille n’écarte aucune piste, mais le suicide semble exclu, compte tenu de la personnalité de Marie-Hélène.

Un accident ? Les routes sont parcourues, les montagnes et les lacs sondés. Annie loue un hélicoptère, un sonar. Aucune trace. Elle fait imprimer des milliers d’affiches, prend la parole à Cannes, au moment du festival, participe à des émissions de télévision (Perdu de vue, en 1996), offre des récompenses à toute personne susceptible de faire avancer le dossier… Les mois passent.

La piste accidentelle s’éloigne, tandis que la criminelle prend forme : « Je pense qu’elle a été victime de la jalousie d’une personne proche d’elle. » La maîtresse du compagnon d’alors de Marie-Hélène avouera qu’elle était jalouse.

Un détenu, incarcéré pour deux meurtres, évoque « un contrat » exécuté à Beausoleil, tout près de Monaco. Des témoins sont entendus, des perquisitions organisées, mais cela ne débouche sur aucune preuve, aucun procès ni mise en examen.

Solidaire de toutes les familles.

Annie rejoint la trop longue liste de parents qui attendent des réponses (voir ci-dessous) : « Je me sens solidaire de toutes les familles dont un enfant disparaît. Nous sommes frères et sœurs de la détresse. Chaque vie est précieuse, on ne peut souhaiter cela à personne. Dans nos entrailles, c’est la même douleur. »

Tandis qu’elle parle de Marie-Hélène, d’autres prénoms font surface : Estelle, Anne-Sophie, Ariane, Marion…. Grâce aux associations (APEV, Manu Association, Disparition espoir, 116 000..…)« différentes, complémentaires et nécessaires », les familles se fédèrent, partagent, se soutiennent :

« Lorsqu’un corps est trouvé, je suis contente, même si c’est très dur. On peut enfin obtenir des explications, la justice peut passer, on peut donner une dernière demeure à son enfant, l’enterrer, sortir du doute et du poids des interrogations, retrouver de la dignité. »

La justice rend un non-lieu.

Très investie, Annie participe aux combats menés, qui permettent de changer les lois sur la prescription dans les disparitions, milite pour des améliorations du système.

« On a beaucoup progressé depuis 1991. Mais il y aura toujours de grands malades, des prédateurs. Il faut qu’un fichier central qui recense toutes les disparitions soit créé, qu’il y ait plus de moyens d’enquête. »

En mars 2013, la justice rend un non-lieu dans l’affaire de la disparition de Marie-Hélène Audoye.

« Cela a été comme une deuxième mort de ma fille. Je venais de vivre le décès de mon mari. » Pourtant, elle ne désespère pas. « Mes deux autres enfants m’ont permis de tenir. »

Avec le recul, elle « regrette d’avoir trop fait confiance à l’enquête, de ne pas avoir été plus dure.

Des erreurs ont été commises, des témoins capitaux ont été interrogés des années après… Des juges nous ont dit que nous étions passés très près de la vérité ».

Au-delà de la tristesse, après vingt-sept ans d’un courage immense, elle retient « l’échec. Venir en aide à ma fille était mon devoir ».

Annie espère toujours : « Je voudrais retrouver le corps de ma fille. Que ceux qui savent en appellent à leur conscience, et parlent ». Pour qu’enfin éclate la vérité.

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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:27

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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:32

Parmi les éléments accablants: une somme de 240000 francs retirée du compte de l'ex maitresse de Steven entre le 21 et le 27 mai 1991. Marie Hélène disparait le 21 mai.....
source:
Dossiers Non Elucides et Crimes Mystérieux en Provence Broché – 20 juin 2015
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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:34

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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:46

A noter que: "le concubin de Marie-Hélène avait été entendu dans une autre affaire de disparition" celle du petit John Berthe.

John s'est littéralement volatilisé le 3 novembre 1982.

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L'adolescent de 13 ans était parti du domicile familial pour une balade à vélo. Il avait bavardé avec un jeune cyclomotoriste avant que sa trace ne se perde. Définitivement.
...Et le jeune cyclomotoriste, c'était le concubin. Il a donné plusieurs versions des faits et n'a jamais été inquiété.
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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 12:49

posté par Tristaaan:

par Tristaaan Hier à 17:26

Disparition de Marie-Hélène Audoye il y a 30 ans : sa mère se bat toujours pour trouver des réponses
Celle qui était alors une jeune femme de 22 ans s’est évaporée le mardi 21 mai 1991 sur la Côte d’Azur. Alors que le dossier judiciaire est clos, la mère de la disparue, Annie, ne baisse pas les bras. Quitte à découvrir le pire. À retrouver également ce lundi dans «l’Heure du crime», sur RTL.
-
▪︎Sur son balcon, Annie pointe le doigt vers le cap d’Antibes (Alpes-Maritimes). Là-bas, derrière les arbres de la résidence. Quand elle a acheté cet appartement avec son mari en 1973, les arbres venaient d’être plantés, et on voyait encore distinctement le cap s’avancer dans la Méditerranée. Si sa fille Marie-Hélène revenait aujourd’hui sur ce balcon, elle pourrait dire à sa maman que ces maudits arbres ont trop grandi, que le temps passe, et qu’elle se souvient encore du temps où il suffisait de se mettre sur la pointe des pieds pour voir la mer. Mais depuis trente ans, Marie-Hélène n’est jamais revenue. Nulle part. Depuis le mardi 21 mai 1991, plus personne n’a revu cette très jolie brune qui avait 22 ans, des amis et ce regard si perçant. Et ses proches vivent dans la grande famille sans nom des parents de disparus.
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▪︎Trente ans. Une éternité. Le jour où elle disparaît le 44e Festival de Cannes vient tout juste de s’achever sous la présidence de Roman Polanski. On y a projeté le « Van Gogh », de Maurice Pialat, mais c’est le film des frères Coen « Barton Fink » qui a décroché la Palme. À Paris, Édith Cresson fait ses premiers pas à Matignon après la démission de Michel Rocard. Depuis, ce sont près de 11 000 jours et autant de nuits qui sont passés. Un chiffre vertigineux. Et ce ruban de questions — Qui ? Où ? Pourquoi ? — qui étrangle lentement les familles et les proches des disparus. Jamais de réponses. Toujours des questions.
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▪︎Dans l’appartement d’Antibes, Annie, 76 ans, est seule aujourd’hui. Son mari est mort sans savoir il y a dix ans. Ses deux autres enfants ont grandi et sont partis. Parce que c’est ainsi. Parce que malgré le chagrin, il faut essayer de vivre, chérir ceux qui restent. Sur la commode du salon, leurs portraits entourent celui de Marie-Hélène. Deux filles et un garçon. Tous beaux. La fratrie rêvée sur papier photo. Au fond d’un couloir, sur un cintre, il reste une veste de Marie-Hélène. Une veste rouge que l’on retrouve sur ses épaules au détour de l’album photos qu’Annie a conservé.
▪︎Annie parle toujours d’une voix douce, avec un accent chantant qui ne doit rien au Sud mais plutôt à son berceau bordelais. Son rire est coquin. Comme pour défier ses sanglots qui ponctuent souvent ses phrases. Rencontrer Annie Audoye, c’est se confronter à cette tristesse insondable que le courage et la combativité essaient sans cesse de contrer. C’est aussi se poser ces questions pas très philosophiques mais cruellement réelles : Comment tient-on ? Comment se lève-t-on chaque matin ? Comment va-t-on faire ses courses ? Comment fréquente-t-on encore ses amis ? Comment élève-t-on ses autres enfants ?
▪︎En une question : comment survit-on face à une disparition ?
-
Depuis le premier jour, Annie a choisi de se battre. Elle a fait une promesse à sa fille : la retrouver. Et ne pas y parvenir aujourd’hui est un clou supplémentaire dans son cœur. Quitter ce monde sans avoir offert une sépulture à sa fille est inconcevable. Qu’on lui rende ce qu’on lui a arraché. C’est tout. Les années passées et les larmes versées lui font même dire aujourd’hui que la punition de celui ou de celle qui a fait disparaître Marie-Hélène ne l’intéresse même plus. Elle demande juste qu’on lui dise où est sa fille. Parce qu’on n’élimine pas une jeune fille de 22 ans comme on se débarrasse d’un animal.
-
▪︎Une pièce de son appartement qui jouxte la cuisine est le symbole de son combat : un bureau au papier peint sombre où se sont amoncelés les dossiers, les pochettes. Des milliers de procès-verbaux du dossier, des coupures de presse et des dizaines de notes manuscrites qu’elle a rédigées elle-même. Des synthèses où elle liste souvent des incohérences, des erreurs, les mensonges des uns dans une audition, les cachotteries des autres. Un bureau de flic. Annie sait tout de l’enquête judiciaire, de ses faux espoirs et de ses impasses, des témoignages plus ou moins fiables qui plaçaient sa fille sur les trottoirs de Hambourg en train de se prostituer, dans un improbable camp de gitans ou encore dans une voiture sur le périphérique parisien. Elle n’a jamais lâché les policiers, les juges et les gendarmes qui ont travaillé sur le dossier. Elle en a exaspéré certains, mais d’autres lui vouent un profond respect. Elle a parfois été tentée de faire le travail à leur place. Aujourd’hui, elle ne cache pas son amertume contre les policiers de la PJ de Nice qui avaient démarré les investigations. En 2013, le dossier est clos : « non-lieu » en vocabulaire juridique. Des années d’investigations, et personne ne sait ce qui est arrivé à Marie-Hélène ce mardi 21 mai 1991 alors qu’elle était censée rejoindre Briançon après un crochet par Monaco pour une tournée des officines qu’elle visitait en tant que représentante en produits pharmaceutiques.
-
▪︎Location d’hélicoptères, distributions d’avis de recherche
Dès les premières semaines suivant la disparition de Marie-Hélène, Annie et son mari ont lancé leurs propres filets. À leurs frais, ils louent plusieurs hélicoptères pour survoler les ravins de l’arrière-pays niçois. La route Napoléon que devait emprunter Marie-Hélène au volant de sa petite R5 commerciale est sinueuse, l’accident possible. Au sol, avec des amis, ils vérifient aussi chaque virage où il n’y a pas de barrières, scrutent d’éventuelles traces de freinage ou de choc. À l’époque, les téléphones portables et Internet n’existaient pas, la vidéosurveillance encore moins. Mais pour retrouver sa fille, Annie a déjà compris qu’il faut en parler, le faire savoir. Elle distribue des centaines d’avis de recherche partout, de la Croisette à Monaco, déguisée en « femme sandwich ». Son mari, aidé par des amis croisés à l’armée dans son régiment de parachutistes, descend en rappel le long des ravins. On sonde les lacs et les retenues d’eau de la région. Mais rien. Aucune trace ni de Marie-Hélène ni de sa voiture. Un témoin signale la présence de Marie-Hélène en Espagne, dans une station balnéaire de la Costa Brava ? En quelques heures, Annie est sur place à présenter les photos de sa fille dans les campings, les discothèques, traquant le moindre vacancier francophone pour le questionner.
-
▪︎Puis le temps long s’installe. Celui de l’enquête judiciaire. Annie ne peut pas attendre devant son téléphone. Elle a la voix douce, mais c’est une emmerdeuse. Elle en convient. Elle veut surtout que l’enquête progresse, ne néglige aucune piste. Alors elle remue. Beaucoup. Elle appelle les enquêteurs, tente de les orienter. On la voit dans l’émission « Envoyé spécial » en 1999 ou sur le plateau de l’émission « Perdu de vue », de Jacques Pradel, sur TF 1 en 1994. Elle considère alors que l’oubli est la pire des choses. Qu’il faut maintenir la pression. « Quand je pense à Annie Audoye, deux mots me viennent : respect et admiration, témoigne aujourd’hui Jacques Pradel. Sa fille disparue a hanté toutes ses journées, et ce n’est pas une image. Avec cette souffrance augmentée par une enquête imparfaite qui est passée tout près de la vérité sans doute sans jamais la toucher. » Aujourd’hui, Annie regrette d’en avoir peut-être trop fait. Mais peut-elle et peut-on sérieusement se faire le reproche d’avoir tout tenté pour retrouver sa fille. « C’était sa manière de tenir debout », conclut Jacques Pradel.
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▪︎Elle épluche la presse, traque les découvertes de corps non identifiés
Au fil des années, Annie a rejoint cette étrange famille involontaire : celle des parents d’enfants disparus. Tous unis par une même douleur et souvent les mêmes questions. Celle dont les membres ont souvent passé plus de temps à chercher leurs enfants qu’à les connaître vivants. Annie y a croisé le papa d’Estelle Mouzin, disparue en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), la maman de Tatiana Andujar, volatilisée à 17 ans en 1995 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et d’autres malheureusement. Ils se sont soutenus, sont parfois devenus amis. Parce que l’effondrement de leurs vies est tel qu’il faut parfois s’entraider pour que tout ne s’écroule pas. Certains quittent ce cercle qu’ils jugent trop mortifères. Il n’y a pas de remède miracle pour soigner cette peine-là.
-
▪︎Depuis son bureau « tour de contrôle », Annie épluche la presse, traque les découvertes de corps non identifiés. Passé un certain temps, ces familles ne cherchent plus leur enfant vivant. C’est terrible, mais c’est ainsi. Elle ressent aussi du soulagement quand une famille apprend la vérité, même terrible, même barbare. Parce qu’elle fait toujours moins mal que l’ignorance, le rien, cette matrice des cauchemars les plus profonds. Ceux qui font revivre certaines nuits Marie-Hélène.
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▪︎Se plonger dans les trente années du combat d’Annie Audoye, c’est enrager comme elle. Buter sur une vérité qui paraît parfois si proche avant de s’éloigner. Ressentir que si beaucoup a été fait, tout ne l’a pas été à fond ou en tout cas au bon moment. Une enquête qui se termine par un non-lieu est un échec. Pourtant, selon la formule consacrée : « Quelque part quelqu’un sait. » Cette phrase tourne en boucle dans l’esprit d’Annie. Non, elle n’est pas folle comme elle le dit plus souvent maintenant. Elle survit depuis trente ans. Pour sa fille. Pour ne pas abandonner Marie-Hélène au temps. Celui qui fait grandir les arbres, changer les paysages mais qui fige le sourire d’une jeune fille de 22 ans sur une photo posée sur une commode.
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Message par Kassandra88 Dim 23 Mai - 18:36

Lundi l'heure du crime reviendra sur la disparition de Marie-Hélène.
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Message par Invité Lun 24 Mai - 22:38

Kassandra88 a écrit:Lundi l'heure du crime reviendra sur la disparition de Marie-Hélène.
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Message par Kassandra88 Ven 28 Mai - 14:31

sur le fil Sophie Narme, j'avais posté ceci le Ven 19 Fév 2021, 00:01

L’agence immobilière où travaillait Sophie était l’agence CICP rue Lauriston 22 Paris  16ème
CICP = CONSORTIUM IMMOBILIER CANNES PARIS
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On ne retrouve plus le siège Parisien. Il y a d'autres agences immobilières rue Lauriston mais à priori sans rapport. Par contre, celle de Cannes existe toujours.

Quels étaient les liens entre l’agence de Paris et celle de Cannes?

Il se fait que Evelyne B. la maitresse de Ste. le compagnon de Marie Hélène, tenait cette agence à Cannes
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Message par Kassandra88 Ven 28 Mai - 14:58

Tristaaan a écrit:
Kassandra88 a écrit:Lundi l'heure du crime reviendra sur la disparition de Marie-Hélène.
-
Voilà :
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A propos d'Evelyne l'agent immobilier:  (33è minute) il y a aussi ce contrat, ces liens que cette femme a avec un détenu, …elle a des liens avec des truands corses, avec un truand qui va être abattu dans le 15è Paris, elle a des relations inquiétantes dans son entourage.

Si quelqu'un a une idée de qui pourrait-être ce truand?
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Message par Kassandra88 Ven 28 Mai - 15:00

Seul un nouvel élément pourrait relancer l’enquête sur la disparition de Marie-Hélène.  Quelqu’un doit savoir. SVP parlez!
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Disparition de Marie-Hélène Audoye Empty Re: Disparition de Marie-Hélène Audoye

Message par Kassandra88 Sam 29 Mai - 17:30

Marie-Hélène Audoye, la disparue de la Côte d’Azur : 21 mai 1991, un plein, un message et puis plus rien...

SÉRIE (1/4). Il y a 30 ans, une représentante en produits pharmaceutiques de 22 ans se volatilise entre Monaco, Cagnes-sur-Mer et la route menant à Briançon. Une disparition mystérieuse : la police judiciaire et la gendarmerie s’y casseront les dents. Plongée dans les milliers de pages d’une enquête restée irrésolue.

Du sable. Des transats. La Méditerranée. Ce n’est pas encore l’été sur la Côte d’Azur mais, en ce week-end de Pentecôte 1991, la carte postale est déjà belle. Sur la Croisette à Cannes, le festival bat son plein. Les stars défilent : françaises, comme Emmanuelle Béart pour « La Belle Noiseuse » de Jacques Rivette ou Jacques Dutronc en smoking venu présenter le « Van Gogh » de Maurice Pialat, américaines comme Robert De Niro mais surtout Madonna, qui enflamme les marches du Palais des festivals pour la projection de « In Bed with Madonna ».

À l’écart de cette agitation, sur une plage privée de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes), Marie-Hélène Audoye profite du soleil. Elle a 22 ans. La Côte d’Azur, elle y est née, elle y a grandi. Elle y a ses habitudes. Allongée sur le sable ou étendue sur un ponton, la jolie jeune femme aux cheveux longs bruns et aux yeux verts perçants attire souvent les regards.

Marie-Hélène a des amis avec lesquels elle aime faire la fête à l’Opéra, une boîte de nuit cannoise, ou dans d’autres établissements. La Côte d’Azur n’en manque pas. Elle devrait être heureuse et insouciante. D’autant qu’elle est amoureuse. Il s’appelle Steven, il a 23 ans. Un flirt de lycée devenu une histoire sérieuse. Sérieuse mais compliquée.

Un triangle amoureux
Et, ce samedi 18 mai 1991, sur la plage de Juan-les-Pins, Marie-Hélène se pose des questions. Sa relation avec Steven est plus agitée que la mer qui vient mourir presque en silence sur le sable. Elle sait ses infidélités. La dernière en date se prénomme Gunilla. Elle est aussi blonde que Marie-Hélène est brune. Gunilla est suédoise, mannequin et vit avec un joueur professionnel de tennis français. Un peu actrice aussi, même si son rôle phare, elle l’a joué dans une publicité pour des biscottes.

Gunilla est venue sur la côte pour le festival et peut-être aussi un peu pour retrouver Steven, son amant. Ils ont passé une nuit ensemble. Marie-Hélène le sait. Le lendemain, elle s’est même retrouvée en discothèque avec son petit ami et la jeune Suédoise.

Un triangle amoureux qui tend les relations entre Marie-Hélène et Steven. Et qui fait vaciller leur couple. Elle cherche « du sérieux », il papillonne. Ils vivent ensemble depuis quelques semaines dans un appartement de Cagnes-sur-Mer, dans la résidence du Lido, dont il partage le loyer. Ce quatre-pièces du boulevard de la Plage est un peu trop grand et trop luxueux pour eux. Marie-Hélène débute dans son métier de représentante en produits pharmaceutiques, où elle suit les traces de son père, et Steven est commercial dans une agence immobilière.

Séparations et réconciliations
Les fins de mois sont difficiles, et le jeune homme vit très au-dessus de ses moyens. Depuis toujours. Restaurants, boîtes de nuit, achat d’une BMW, le « bling-bling » n’est pas encore une expression à la mode mais il en est un pionnier. Lui qui a grandi au milieu d’une jeunesse argentée à défaut d’être parfaitement dorée finance ses dépenses grâce à la générosité d’Évelyne, une femme qui a treize ans de plus que lui et dont il a été l’employé dans une agence immobilière. Steven, c’est un peu le gigolo d’Évelyne. Lui profite de ses largesses et elle de sa jeunesse et de son charme. Une autre carte « maîtresse » dans son jeu de séduction.

Gunilla, Évelyne… Pourtant Marie-Hélène aime toujours Steven. Ils sont comme deux aimants. Des pôles opposés qui s’attirent. Ils se sont connus lycéens, se sont séparés puis retrouvés à Londres en 1989 quand la jeune femme était partie parfaire son anglais et avait déniché un job chez Harrods, le grand magasin londonien. Le couple a vécu ensemble outre-Manche. Nouvelle séparation, puis encore une réconciliation à leur retour sur la Côte, jusqu’à cette installation à Cagnes-sur-Mer.

Le 20 mai 1991, le lundi de Pentecôte, Steven et Marie-Hélène vont, sans le savoir, passer leur dernière soirée et leur dernière nuit ensemble. Le lendemain matin, la jeune représentante a prévu de partir en tournée commerciale pour plusieurs jours : à Monaco, d’abord, puis dans les Hautes-Alpes, à Gap et à Briançon. Elle n’est pas très sereine à l’idée de laisser son compagnon à Cagnes avec Gunilla dans les parages, mais ce « break » est peut-être aussi bénéfique finalement. La distance permet souvent de réfléchir.

« Je repasserai la semaine prochaine. Bisous. Marie-Hélène »
Mardi 21 mai. À 8h46, Marie-Hélène fait le plein d’essence de sa R5 commerciale dans une station-service proche de chez elle. Elle ne prend pas tout de suite la direction de Monaco et fait demi-tour, puisque à 9h52, elle téléphone depuis le fixe de son appartement à une de ses amies. Steven n’est plus dans l’appartement. Il s’est rendu à son travail dans une agence immobilière de Nice où son patron affirme l’avoir vu aux alentours de 8h30 pour la réunion hebdomadaire des commerciaux à laquelle il est arrivé en retard, presque comme toujours, comme le relève son employeur.

Vers 11 heures, Marie-Hélène est en principauté de Monaco. Deux témoins, un pharmacien et une de ses employées, échangent avec elle. Elle est venue à la fois pour présenter des produits et récupérer le règlement d’une précédente commande. Mais son « enveloppe » n’est pas prête et le pharmacien demande à Marie-Hélène de repasser plus tard. En attendant, elle rend visite à un autre client sur le Rocher, avant de revenir dans la première pharmacie. Son enveloppe n’étant toujours pas prête, elle décide de partir et laisse un mot sur un bout de papier déposé sur le bureau du pharmacien : « Je repasserai la semaine prochaine. Bisous. Marie-Hélène ».

À ce moment-là, Marie-Hélène est censée prendre la route de Briançon. En 1991, nulle caméra de vidéosurveillance dans les rues monégasques qui en sont aujourd’hui truffées, nul téléphone portable pour pouvoir ensuite « borner » la jeune fille et ses déplacements. Le ciel est bleu ce jour-là et pourtant c’est comme si un épais brouillard venait de tomber sur Marie-Hélène et sa voiture.

Des parents inquiets
Les heures passent. Sans inquiétude d’abord pour ses proches, puisque la jeune représentante est en tournée. L’époque n’est pas aux envois compulsifs de SMS ou aux réseaux sociaux… Mais le mercredi soir, c’est-à-dire un peu plus de vingt-quatre heures plus tard, Steven reçoit un message sur le répondeur de l’appartement. C’est le patron de Marie-Hélène qui s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles d’elle. Steven décide de contacter les parents de sa fiancée. Mais dans l’appartement familial d’Antibes, ni sa mère ni son père n’ont reçu d’appel. Très vite, Annie, la maman, lance ses filets. Elle passe plusieurs coups de fil dans les hôtels où Marie-Hélène aurait pu passer la nuit dans les Hautes-Alpes. Mais personne n’a vu sa fille. Silence total.

Les heures passent, les jours aussi. La semaine va s’achever et Marie-Hélène ne rentre pas de sa tournée. Son père puis sa mère se rendent alors dans les commissariats d’Antibes et de Cagnes-sur-Mer. Leur fille est majeure. Comme souvent en pareil cas, les policiers prennent le signalement, remplissent une fiche de recherche « dans l’intérêt de la famille », mais ne lancent pas de véritable enquête. Un simple « télex », comme on dit à l’époque : « Il y a lieu de rechercher Marie-Hélène Audoye, 22 ans, cheveux bruns longs et raides, mesurant 1,67 m et pesant 55 kg… » Il en est ainsi des disparitions de personnes majeures.

Faute d’éléments inquiétants comme la découverte de sa voiture ou d’éventuelles traces de sang, l’hypothèse d’une disparition volontaire ou d’une fugue amoureuse est privilégiée. Mais pour ses proches, rien ne colle. Marie-Hélène traverse, certes, une période difficile dans son couple, mais elle n’est pas secrète. Pas du genre à s’isoler. Plutôt une fille qui raconte ses déboires sentimentaux à ses copines en se moquant parfois d’elle-même. Qu’elle ne donne aucun signe de vie ni à ses parents ni à ses amis ne lui ressemble pas du tout.

Un accident de voiture ?
Comme la police ne cherche pas vraiment, Annie et Jacques, les parents de Marie-Hélène, décident de passer à l’action. L’inquiétude lancinante des premiers jours a laissé la place à une forme d’effroi. Et si Marie-Hélène avait eu un accident de voiture ? La route Napoléon qu’elle était censée emprunter est sinueuse, dangereuse par endroits. Alors ils se lancent dans une vaste opération de recherche. Des portraits de Marie-Hélène sont imprimés et distribués dans la région, la presse locale est sensibilisée.

Annie et Jacques procèdent avec des amis à un quadrillage de la zone : au sol, on refait l’itinéraire en voiture. Chaque virage est scruté : traces de freinage, rambardes abîmées, des kilomètres sont ainsi expertisés. Jacques, le père, est un montagnard. Il descend en rappel au fond de profonds ravins. Dans le ciel aussi, les parents de Marie-Hélène déploient les grands moyens en louant trois hélicoptères destinés à survoler ces centaines d’hectares sauvages et accidentés de l’arrière-pays niçois qui bordent la route Napoléon. Mais rien ne permet de retrouver la trace de la R5 blanche et de leur fille. À Nice, ils passent en revue tous les parkings extérieurs et souterrains, toujours pour traquer la R5 blanche. Rien. La piste de la disparition volontaire se rétrécit et celle de l’accident devient aussi de moins en moins crédible.

Le 3 juin 1991, deux semaines après la dernière trace de vie de Marie-Hélène, le parquet de Grasse doit se rendre à l’évidence. La disparition de la jeune femme est « inquiétante ». Ses comptes bancaires n’ont pas bougé. Une enquête préliminaire est ouverte. La police judiciaire de Nice est saisie.


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Message par Kassandra88 Sam 29 Mai - 17:33

Marie-Hélène Audoye, la disparue de la Côte d’Azur : le fiancé et les fausses pistes

SÉRIE (2/4). Au début du mois de juin 1991, Marie-Hélène, disparue depuis près de deux semaines, n’a toujours pas donné signe de vie. La PJ de Nice lance ses investigations. Et commence par entendre Steven, le petit ami de la jeune femme de 22 ans.

Cela fait maintenant treize jours que Marie-Hélène Audoye n’a plus donné signe de vie. À la PJ de Nice, l’inspecteur principal Jean-Baptiste Casanova est aux manettes. C’est lui qui va procéder ou faire procéder aux premières vérifications, aux premières auditions. Dès le 4 juin 1991, au matin, une perquisition est menée dans l’appartement de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) que la jeune femme partage avec son compagnon Steven.

Les policiers y constatent un certain désordre et notent aussi dans leur procès-verbal la présence dans la chambre à coucher deux photos de… Gunilla avec une amie. Surpris de trouver chez la disparue ces clichés d’une de ses « rivales », ils saisissent ces derniers. Mais rien de suspect n’est découvert à ce stade dans l’appartement. Pas de traces visibles de lutte, par exemple.

Témoin d’une autre disparition, neuf ans plus tôt
Quelques heures plus tard, Steven est convoqué à la caserne Auvare, le siège de la PJ niçoise. Son audition en tant que « témoin » démarre à 15 heures. Elle va durer un peu plus de cinq heures. Il déroule devant un officier de police son « histoire » avec Marie-Hélène, du premier flirt à la disparition. Il ne cache pas les nuages qui ont obscurci les derniers jours de leur relation et cette dernière semaine émaillée de disputes. Les éclats de voix, les portes qui claquent. Il en évoque la cause principale : sa relation avec Gunilla, le mannequin suédois.

Il ne mentionne pas, en revanche, devant le policier assis en face de lui l’existence de l’autre relation « extraconjugale » qu’il entretient avec Évelyne, son ancienne patronne. Son récit de la dernière matinée semble aussi contradictoire avec des éléments du dossier dont disposent déjà les policiers. Certains horaires ne collent pas. Mais surtout, les policiers ne relèvent pas un oubli dans la biographie présentée par Steven. Au tout début de son audition, en réponse aux questions de routine en pareille situation, il affirme n’avoir jamais été condamné. Pourtant, lorsqu’il était mineur, il a bel et bien eu affaire à la justice pour des vols de cyclomoteurs et des cambriolages commis dans des villas de la côte.

Une autre information d’importance n’apparaît pas dans ce qui est l’un des tout premiers procès-verbaux du dossier. En effet, Steven n’est pas un inconnu pour les enquêteurs de la PJ de Nice. Il a été entendu à plusieurs reprises à la suite de la disparition de John Berthe, en 1982, à Théoule-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Steven était à l’époque un copain de cet adolescent de 13 ans et, surtout, l’un des derniers à l’avoir croisé le jour de sa disparition. Le jeune garçon et son vélo rouge n’ont jamais été retrouvés. L’enquête a été classée et, malgré des incohérences dans ses différentes déclarations, Steven n’a jamais été officiellement soupçonné à l’époque.

Il n’empêche que ce 4 juin, dans les locaux de la PJ de Nice, les policiers ont face à eux un jeune homme dont la petite amie s’est volatilisée et dont ils savent qu’il a aussi été le témoin principal d’une autre disparition, neuf ans auparavant. Mais, à ce stade, Steven reste un témoin qui, à la fin de sa déposition, s’avoue « inquiet » de la disparition de Marie-Hélène, et exclut de sa part toute pulsion suicidaire.

L’introuvable « point zéro »
La « piste Steven » est laissée en l’état. Les enquêteurs s’affairent pour reconstituer les emplois du temps des différents protagonistes, et interroger d’autres témoins. Les amis de Steven et Marie-Hélène, et surtout ceux et celles qui les ont croisés lors du week-end de la Pentecôte, sont entendus. Les policiers auditionnent aussi les pharmaciens monégasques, qui sont susceptibles d’être les derniers à avoir vu Marie-Hélène en vie le 21 mai.

Mais ils vont aussi recevoir le témoignage du gérant d’une croissanterie de Cagnes-sur-Mer. Ses déclarations constituent un premier coup de théâtre. L’homme assure qu’il a vu Marie-Hélène en début d’après-midi, le 21 mai, sur sa terrasse, accompagnée d’une femme en train de discuter. Et il est formel. Il a même échangé quelques mots avec elle. En clair, Marie-Hélène serait donc repassée chez elle, à Cagnes-sur-Mer, après sa tournée monégasque. Un détour imprévu. Pourquoi ? Et qu’aurait-il pu se passer ?

Mais, dans le même temps, de nouveaux signalements parviennent à la PJ de Nice. Ils proviennent de plusieurs personnes qui affirment avoir vu Marie-Hélène à Gap dans la semaine de sa disparition. Le 18 juin, l’inspecteur principal Casanova et un collègue prennent la route des Hautes-Alpes. À Gap, ils entendent ces fameux témoins et notamment la gérante d’un bar tabac qui est sûre d’avoir vendu des cigarettes à une jeune femme brune correspondant au signalement de Marie-Hélène. En outre, cette jeune femme a demandé à la gérante du bar-tabac les horaires d’ouverture des pharmacies de la ville.

Le témoignage est pris au sérieux par les policiers. Mais il complique sérieusement les investigations. Rien ne permet de déterminer le « point zéro » de la disparition de Marie-Hélène : Monaco, Cagnes-sur-Mer, Gap ? Les trois sommets de ce triangle des Bermudes dessinent un périmètre très vaste.

Les parents mènent des recherches en Espagne
À Antibes, l’appartement des parents de Marie-Hélène a déjà des allures d’annexe d’un commissariat. Annie et Jacques, rongés par l’inquiétude, ne restent pas inactifs. Après les recherches en hélicoptère et en voiture des premiers jours, ils poursuivent leur propre enquête, récoltent des renseignements. Le temps de la police et de la justice ne peut pas être le leur. Si leur fille est encore vivante et en danger quelque part, il faut tout faire. Et vite.

Au tout début du mois d’août 1991, Annie apprend qu’un témoin s’est manifesté auprès de la police. Il affirme avoir vu Marie-Hélène à Tossa de Mar, une station balnéaire de la Costa Brava en Espagne. En quelques heures, avec l’aide d’un ami, Annie arpente les campings et les discothèques de Tossa de Mar et de Lloret de Mar, une commune voisine. À cette période de l’année, des milliers de touristes se pressent sur les plages et dans les boîtes de nuit. Parmi eux, beaucoup de Français.

Annie, avec son stock de photos de Marie-Hélène, remue ciel et terre sur place. Une preuve de vie de sa fille, même ténue, doit être creusée jusqu’au bout. Même si cela semble invraisemblable à tous ceux qui la connaissent, il existe toujours une possibilité que Marie-Hélène ait décidé de prendre le large, s’éloigner de son amour déçu et de la Côte d’Azur. Mais la piste espagnole fait long feu.

Un étrange coup de fil
Annie et son mari ne baissent pas les bras. Ils ne lâchent pas les enquêteurs. C’est leur insistance qui permet qu’en septembre 1991 soient lancées des investigations techniques sur la ligne de téléphone fixe de l’appartement de Steven et Marie-Hélène à Cagnes-sur-Mer. Le 21 mai 1991, plusieurs coups de fil ont été passés depuis l’appartement. Celui de 9h51 prouve la présence de Marie-Hélène. C’est elle qui appelle une amie. La conversation dure 26 minutes.

Dans son audition devant les policiers, l’amie en question confirme qu’elles ont parlé de la situation de son couple avec Steven et que Marie-Hélène lui a confirmé qu’elle venait de boucler ses valises pour partir en tournée. Rien de plus. Rien d’inquiétant en tout cas.

Le téléphone de l’appartement reste ensuite muet jusqu’à 16h20. Là, un appel sortant est identifié. Il dure 19 secondes et il est passé à destination du numéro direct d’Évelyne, l’une des maîtresses de Steven, dans l’agence immobilière où elle travaille. Pourquoi ce coup de fil ? Pourquoi est-il aussi bref ?

En novembre 1991, Steven est interrogé sur ce point lors d’une nouvelle audition. Il évoque une conversation professionnelle avec Évelyne sur des questions fiscales. Mais il confie aux policiers des éléments qu’il leur avait jusqu’ici dissimulés : oui, il a entretenu une relation intime pendant plusieurs mois avec son ancienne patronne.

Une amante jalouse
Une relation tumultueuse. Évelyne est manifestement très éprise de son jeune amant. Elle finance une partie de son train de vie. Mais elle apparaît très jalouse de Marie-Hélène qu’elle essaie d’intimider. Avant sa disparition, la jeune femme avait eu les pneus de sa voiture crevés. Et elle avait fortement soupçonné cette femme qui s’était aussi introduite dans l’appartement de Cagnes et était venue faire des scènes de ménage assez théâtrales dans l’agence immobilière où travaillait Steven.

À tel point qu’une entrevue avait eu lieu entre Steven, Marie-Hélène et Évelyne, lors de laquelle cette dernière avait dû présenter des excuses pour ce qui s’apparentait à une forme de harcèlement. Dans cette audition, Steven ne ménage pas Évelyne. Il en dresse en tout cas un portrait peu flatteur.

L’amante jalouse, qui est en contact avec Steven le jour même de la disparition de Marie-Hélène, peut-elle constituer une piste sérieuse dans une enquête qui en manque cruellement ? Pas pour la PJ de Nice qui n’entendra Évelyne que… cinq ans plus tard, en mars 1996 exactement.

À l’époque, les enquêteurs font un autre choix qui va les éloigner du cercle des proches de Marie-Hélène. Ils vont donner du crédit à un signalement en apparence assez filandreux. Une piste qui va les emmener dans les milieux de la prostitution internationale et qui prend sa source dans une boutique de prêt-à-porter de Juan-les-Pins.

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Message par Kassandra88 Sam 29 Mai - 17:36

Marie-Hélène Audoye, la disparue de la Côte d’Azur : l’impasse du réseau de prostitution

SÉRIE (3/4). A la fin de l’année 1991, plus de six mois après la disparition de Marie-Hélène Audoye, le témoignage d’une commerçante de Juan-les-Pins va orienter les enquêteurs sur une nouvelle piste, très éloignée de celles explorées jusqu’alors.

La fin de l’année 1991 approche. Marie-Hélène Audoye a maintenant disparu depuis plus de six mois. À Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes), une commerçante gérante d’un magasin de prêt-à-porter tombe par hasard sur une affiche de l’avis de recherche. L’une de celles que la mère de la disparue a placardées partout où elle a pu. La commerçante a un flash. Elle est persuadée d’avoir eu la jeune femme de 22 ans comme cliente à la fin juillet. C’est-à-dire deux mois après sa disparition, le 21 mai 1991.

La commerçante compose le numéro de téléphone figurant sur l’avis de recherche et tombe sur Annie Audoye. La mère de Marie-Hélène alerte immédiatement les enquêteurs de la PJ de Nice. Quelques jours plus tard, la vendeuse est auditionnée. Sa déposition est d’une incroyable précision.

Elle raconte que le 31 juillet, vers 22h45, un homme est entré dans le magasin avec deux jeunes femmes à son bras, dont l’une était, elle en est sûre, Marie-Hélène. Une belle brune vêtue d’une robe moulante noire. La vendeuse se souvient aussi de l’air absent de la jeune fille, comme droguée. Elle rapporte un autre détail. En l’accompagnant pour un essayage dans la cabine, elle a noté une brûlure au-dessus du sein gauche de sa cliente.

L’homme au 4x4
Ces clients nocturnes l’ont visiblement marquée. L’homme a tout l’air d’un proxénète. Il a un accent et s’adresse à la jeune femme brune en l’appelant « Marie » ou « ma petite pute ». Il finit par sortir sa carte bancaire et lui achète une robe rose et kaki pour la somme de 2 000 francs de l’époque.

« Cerise sur le gâteau » de ce témoignage providentiel, la vendeuse fournit même le ticket de caisse qu’elle a conservé et sur lequel figure le numéro de la carte bancaire. Elle conclut en signifiant aux policiers qu’elle a revu quelques jours plus tard le même homme près de son magasin à Juan-les-Pins. Elle a même noté le modèle et la plaque d’immatriculation de son 4x4. Un modèle peu répandu.

Les enquêteurs retrouvent le propriétaire, un certain Claude. L’homme est un marginal qui vit de petits boulots et a eu quelques soucis avec la justice. Pas vraiment la carrure d’un proxénète. Mais lorsque les policiers présentent sa photo issue de leurs archives à la vendeuse de Juan-les-Pins, cette dernière est formelle : c’est bien lui qui est venu dans sa boutique au bras de Marie-Hélène au mois de juillet. Pourtant, il n’est pas le propriétaire de la carte bancaire utilisée pour le paiement.

Les trottoirs de Hambourg
Le détenteur de cette carte est un certain Daniel Messinger. Un nom qui sent déjà le soufre dans les couloirs de la PJ de Nice. Ce quinquagénaire suisse installé sur la Riviera est officiellement un « promoteur artistique ». Mais derrière ses petites annonces passées dans les journaux gratuits pour recruter de jeunes modèles pour des photographies se cachent des activités plus opaques.

Marie-Hélène serait-elle tombée dans un réseau allant de la photo de charme au cinéma porno ? Pire, serait-elle aux mains de proxénètes ? La piste prend de l’épaisseur. Côte d’Azur, discothèques, jolie fille : les policiers pensent avoir tiré le bon fil.

En avril 1992, ils font même le déplacement en Allemagne, jusqu’à Hambourg. Sur la foi d’un témoignage, ils creusent la piste de la présence de Marie-Hélène sur les trottoirs des quartiers chauds de la ville portuaire. Les policiers français passent plusieurs jours sur place, mais rien ne les amène sur les traces de la jeune femme.

En 1993, ils remettent enfin la main sur Claude, « l’homme au 4x4 » qui aurait été vu avec Marie-Hélène dans la boutique de Juan-les-Pins. Placé en garde à vue, le suspect nie et assure ne rien comprendre aux questions des policiers. Il est néanmoins mis en examen et placé en détention provisoire. Il reste deux mois derrière les barreaux avant d’être remis en liberté. La piste de l’homme au 4x4 s’effondre.

Un Suisse sulfureux
Mais les enquêteurs insistent. La cible, maintenant, c’est donc Daniel Messinger, l’énigmatique Suisse. Celui dont la carte bancaire a réglé la jupe kaki et rose dans la boutique de Juan-les-Pins. Avec les éléments recueillis au fil des mois, les policiers commencent à « avoir du biscuit ». En 1985, cet homme a été visé par une plainte pour « enlèvement », puis il a été entendu dans une autre procédure pour « viol » et « détournement de mineure ».

Sur la Côte d’Azur, le quinquagénaire mène grand train et possède plusieurs propriétés dont la « villa blanche » à Vallauris et une autre à Saint-Raphaël (Var). Cet oiseau de nuit fréquente beaucoup de discothèques, notamment l’Opéra à Cannes. Une boîte de nuit où se rendait souvent Marie-Hélène avant sa disparition.

Un témoignage glaçant est versé au dossier. Celui d’une jeune championne de surf des neiges. Cette jeune femme raconte comment, en 1989, elle a été abordée dans une discothèque par un homme correspondant au signalement de Daniel Messinger. Invitée dans la « villa blanche », elle affirme avoir été droguée et séquestrée pendant plusieurs jours. Elle finira par s’enfuir de la propriété à moitié nue avant d’être prise en charge par un taxi. Traumatisée par cette expérience, elle n’a jamais porté plainte. Mais avec son témoignage, les policiers pensent resserrer un peu plus la nasse autour du sulfureux promoteur suisse.

Le 1er juin 1994, soit plus de trois ans après la disparition de Marie-Hélène, Daniel Messinger est interpellé dans une de ses villas, à Saint-Raphaël. Puis mis en examen et écroué. La seule chose qu’il reconnaisse, c’est d’avoir été l’homme qui a acheté cette fameuse robe, un soir de juillet 1991, à Juan-les-Pins. Mais il nie farouchement que la jeune fille qui l’accompagnait ce soir-là puisse être Marie-Hélène. Cette fois encore, la juge d’instruction suit l’intuition des policiers. Daniel Messinger est mis en examen pour l’enlèvement et la séquestration de Marie-Hélène Audoye et incarcéré.

« Marie », le coup de grâce
En apparence, l’affaire semble ficelée. D’autant que l’interpellation de l’homme d’affaires suisse a été médiatisée. Des langues se délient et plusieurs jeunes femmes racontent comment en répondant à de petites annonces elles se sont retrouvées dans un studio photo niçois où le côté artistique de la prestation ne saute pas aux yeux. En septembre, Daniel Messinger est mis en examen pour proxénétisme en plus de l’enlèvement de Marie-Hélène. Pourtant, du fond de sa cellule, l’homme d’affaires clame son innocence et demande plusieurs fois sa remise en liberté.

Les semaines passent, et les preuves manquent. Certes, le profil de Daniel Messinger pose question, mais il n’y a pas le début du commencement d’une preuve permettant de le relier à Marie-Hélène et encore moins à sa disparition. La juge d’instruction doute. Le coup de grâce tombe à la fin de l’année 1994, lorsque les avocats du Suisse remettent la main sur la fameuse femme qui l’accompagnait en juillet 1991 dans la boutique de Juan-les-Pins. Cette « Marie » est entendue par la police. Oui, elle le confirme, elle était bien avec Messinger ce soir-là et c’est à elle qu’il a acheté cette robe.

Le frêle édifice s’écroule. En décembre 1994, six mois après y être entré, Daniel Messinger sort de prison. Il est toujours mis en examen pour l’enlèvement de Marie-Hélène, mais tout le monde a compris que la piste s’est refroidie. Qu’elle est même gelée. Le Suisse quitte la France quelques années plus tard pour la Thaïlande. On ne le reverra plus. L’enquête, elle, repart de la case départ.


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Message par Kassandra88 Sam 29 Mai - 17:39

Marie-Hélène Audoye, la disparue de la Côte d’Azur : l’amante jalouse, dernière cible de l’enquête

SÉRIE (4/4). En 1996, Marie-Hélène Audoye est introuvable depuis près de cinq ans quand la PJ de Nice commence à s’intéresser de près à Evelyne, l’ancienne patronne de Steven, petit ami de la disparue. Les gendarmes, qui reprennent le dossier, vont à leur tour creuser cette piste.

Exit le réseau international de prostitution. La PJ de Nice se recentre sur les proches de Marie-Hélène Audoye. Et sur cette Évelyne, maîtresse jalouse de Steven, le fiancé de la disparue. Une femme dont Steven avait dressé un portrait peu flatteur dans sa deuxième audition, en novembre 1991, allant même jusqu’à dire qu’elle pouvait vouer « une forme de haine » à l’encontre de sa compagne.

À l’époque, les enquêteurs n’avaient pas jugé utile de jeter leurs filets autour de cette tempétueuse négociatrice en immobilier. Près de quatre ans plus tard, ils se remettent sur sa piste. Et ce qu’ils découvrent a de quoi intriguer.

Une « personne dangereuse »
Évelyne n’avait pas que Steven comme amant. Elle multipliait les relations, souvent avec des hommes mariés, et mélangeant tout aussi souvent le sexe et les affaires. Jusqu’ici rien d’illégal, même si les enquêteurs trouvent la trace d’un court passage en prison à Fleury-Mérogis pour des malversations financières à la fin des années 1970.

Mais leurs investigations les poussent à entendre quelques-uns de ces hommes et leurs compagnes légitimes. Et toutes ou presque disent avoir fait l’objet de harcèlement et de menaces de la part d’Évelyne. L’une d’elles a porté plainte et l’un de ses anciens amants la qualifie même de « personne dangereuse ».

Plus les policiers avancent, plus le paysage s’assombrit autour de la maîtresse de Steven. Ils apprennent ainsi qu’en 1993, deux ans après la disparition de Marie-Hélène, le 21 mai 1991, elle a été entendue dans le cadre d’une enquête criminelle à Paris après l’exécution d’un voyou corse dans un bar du XVe arrondissement. Cette fois, les enquêteurs se disent que la présence d’Évelyne dans l’entourage de Marie-Hélène n’a rien de rassurant. Tout cela mérite du moins qu’on lui pose quelques questions.

« Une jalousie amoureuse et imbécile »
Le 21 mars 1996, Évelyne est interpellée à Nice dans un autocar en provenance d’Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône. Direction la PJ pour une garde à vue. D’emblée elle dit n’avoir rien à voir « de près ou de loin avec la disparition de Marie-Hélène ». Après avoir nié, elle finit quand même par reconnaître s’être introduite dans l’appartement de la jeune femme et de Steven en leur absence pour y laisser volontairement du rouge à lèvres et une barrette.

Cette démonstration de jalousie avait provoqué une dispute dans le couple. Mais, surtout, Steven avait « convoqué » Évelyne pour qu’elle présente ses excuses : « Je me suis sentie très humiliée. J’ai agi par jalousie amoureuse et imbécile », confesse Évelyne aux policiers.

Mais près de cinq ans après les faits, cette garde à vue qui se limite à moins de dix pages d’interrogatoire ne donne pas grand-chose. Juste le sentiment que cette femme au caractère bien trempée et aux méthodes assez « cash » avait un mobile pour en vouloir à Marie-Hélène : une fille plus jolie et plus jeune qu’elle qui venait de s’installer avec Steven et qui parlait mariage et enfants. Mais les sentiments et les impressions dans une enquête, cela ne suffit pas. Surtout quand cette enquête ressemble à une voiture qui ne cesse de faire demi-tour et de se fourrer dans des impasses.

En cette année 1996, les parents de la disparue en ont assez. Déçus et amers, ils n’ont plus confiance dans la PJ de Nice. Ils demandent donc à la juge d’instruction de dessaisir la police au profit de la gendarmerie. La magistrate accepte. Une enquête qui s’étire et qu’on confie à des « concurrents », ce n’est jamais bon signe.

Les trésors du garde-meuble
Pourtant, les gendarmes de la section de recherches de Marseille qui héritent du dossier ne cherchent pas à tout révolutionner. Ils épousent même le dernier axe de l’enquête et continuent de creuser la piste Évelyne. Le 21 juin 1996, ils perquisitionnent un garde-meuble à Nice dans lequel la négociatrice en immobilier stocke des objets personnels, mais qu’elle a loué sous un faux nom. Une fois la porte soulevée, ils découvrent cinq conteneurs en bois. La fouille peut commencer.

Ils mettent la main sur l’agenda d’Évelyne de 1991, justement l’année où Marie-Hélène a disparu. En le feuilletant, ils constatent que toutes les pages correspondant au mois de mai ont disparu. Ces pages, ils les retrouvent un peu plus tard en vidant un autre conteneur. Et là, sur la page du 21 mai, date de la disparition, le nombre 21 est souligné.

Autre information, il est écrit que ce jour-là, Évelyne avait un déjeuner prévu à Saint-Laurent-du-Var, tout près de Cagnes-sur-Mer. En garde à vue, Évelyne avait pourtant dit aux policiers que ce jour-là elle était à Paris. Une note de restaurant à Saint-Laurent-du-Var le 21 mai est également trouvée, confirmant sa présence sur la côte.

La perquisition du garde-meuble prend des allures de chasse au trésor. Les gendarmes retrouvent également un article de presse consacré à la disparition de Marie-Hélène, puis des talons de chèques ainsi que des relevés bancaires. Le 21 mai 1991, Évelyne a retiré 10 000 francs en liquide et fait un virement interne de 55 000 francs entre deux comptes. Et au cours de la semaine de la disparition, plus de 200 000 francs ont été débités de son compte en plusieurs fois.

Une nouvelle audition
Ces transferts de fonds sont plus qu’intrigants pour les enquêteurs. Une fois la fouille du box achevée, ils mettent sous surveillance Évelyne, avant de la convoquer dans leurs locaux à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 16 juillet.

Mais l’audition s’avère moins facile qu’ils ne l’avaient prévu. Évelyne a réponse à tout : à propos des feuilles manquantes de son agenda de mai 1991, elle explique que c’est sans doute le geste malveillant de quelqu’un qui cherche à lui nuire et l’impliquer dans la disparition de Marie-Hélène. « En ce qui me concerne, si j’avais quelque chose à me reprocher, j’aurais fait disparaître tout l’agenda », lâche-t-elle sur le PV aux gendarmes, avec un aplomb qui ne la quitte jamais. Sur les fortes sommes débitées au moment de la disparition de la jeune femme, elle évoque des transactions liées à son travail.

Malgré cette somme d’éléments troublants, les gendarmes sont un peu courts. Évelyne quitte la section de recherche de Marseille comme elle y était entrée quelques heures plus tôt : libre.

Un dernier coup de poker
Encore une porte qui se claque sur les doigts des enquêteurs. Mais les gendarmes veulent être aussi têtus que cette énigme. Pour eux, le 21 mai 1991, tout s’est joué dans l’appartement de Cagnes-sur-Mer où ils ont la conviction que Marie-Hélène est repassée après sa visite dans les pharmacies monégasques, au lieu de partir directement vers les Hautes-Alpes. La visite à l’improviste d’une jeune femme qui se sait trompée et qui veut, peut-être, en avoir le cœur net.

Ils s’appuient ainsi sur le témoignage du gérant de la croissanterie, qui certifie avoir vu Marie-Hélène en début d’après-midi dans son établissement en bas de l’immeuble, et lui avoir parlé avant qu’elle regagne son appartement. Et puis, il y a ce coup de fil passé du téléphone fixe à 16h19, qui atterrit sur celui d’Évelyne. Steven a reconnu du bout des lèvres qu’il avait passé ce coup de fil de 19 secondes, mais demeure évasif sur son contenu.

Le 15 juin 1999, les gendarmes décident de tenter le tout pour le tout. Ils placent simultanément Évelyne et Steven en garde à vue. Ils savent que le temps joue contre eux. D’abord, parce que nous sommes huit ans après les faits et aussi parce qu’Évelyne a déjà épuisé son crédit de garde à vue. Les militaires n’ont que cinq heures devant eux.

Comme trois ans auparavant, la négociatrice en immobilier ne vacille pas. Elle n’a rien à voir avec la disparition de Marie-Hélène. Dans un bureau voisin, Steven, lui, ne ménage pas son ancienne maîtresse. Nymphomane et d’une jalousie maladive, insiste-t-il, assurant qu’elle était prête à tout pour le garder. Mais sans aveux, et sans trace de Marie-Hélène et de sa voiture, ces gardes à vue aux accents de mauvais vaudeville sont finalement levées. Le coup de poker des gendarmes a échoué. Le bluff ne marche pas à tous les coups.

Une enquête moribonde
Le dossier Marie-Hélène Audoye commence à encombrer les étagères et à y prendre la poussière. Ils ne restent plus guère que ses parents pour continuer à se battre. Police judiciaire, gendarmerie, tout le monde s’est cassé les dents sur cette affaire. En mars 2007, les enquêteurs retournent à l’appartement de Cagnes-sur-Mer, qui a connu depuis 1991 bien d’autres locataires. Ils y passent le « Bluestar », ce produit magique qui révèle les traces de sang, même lessivées, même anciennes. Mais cet acte d’enquête résonne comme le râle d’une agonie. Que peut-on sérieusement trouver seize ans après dans un lieu qui n’a jamais été placé sous scellés ?

Ultime perfusion de la justice dans cette enquête moribonde, en 2010 : une confrontation chez la juge entre Évelyne, la rivale, Steven, l’ancien petit ami et les parents de Marie-Hélène. Comme s’il fallait enterrer ce dossier sans corps une bonne fois pour toutes.

Depuis 2013, l’enquête est close. Non-lieu. Vingt-deux années de faux espoirs, de vraies pistes, de mensonges. Sur la plage d’Antibes où Marie-Hélène aimait se reposer, la mer est toujours là. Les transats aussi. Mais il manque désormais une jolie jeune fille de 22 ans sur la carte postale.


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Message par Kassandra88 Sam 29 Mai - 18:19

Kassandra88 a écrit:A noter que: "le concubin de Marie-Hélène avait été entendu dans une autre affaire de disparition" celle du petit John Berthe.

John s'est littéralement volatilisé le 3 novembre 1982.

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L'adolescent de 13 ans était parti du domicile familial pour une balade à vélo. Il avait bavardé avec un jeune cyclomotoriste avant que sa trace ne se perde. Définitivement.
...Et le jeune cyclomotoriste, c'était le concubin. Il a donné plusieurs versions des faits et n'a jamais été inquiété.

Steven n’est pas un inconnu pour les enquêteurs de la PJ de Nice. Il a été entendu à plusieurs reprises à la suite de la disparition de John Berthe, en 1982, à Théoule-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Steven était à l’époque un copain de cet adolescent de 13 ans et, surtout, l’un des derniers à l’avoir croisé le jour de sa disparition. Le jeune garçon et son vélo rouge n’ont jamais été retrouvés. L’enquête a été classée et, malgré des incohérences dans ses différentes déclarations, Steven n’a jamais été officiellement soupçonné à l’époque.  le Parisien
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Message par Sortcière Sam 29 Mai - 20:37

Bonsoir Kass,

Merci.

Il me semble avoir entendu ou lu que Marie-Hélène avait été vue accompagnée d'une femme blonde à la sandwicherie/croissanterie et qu'elle se rendait chez elle, donc potentiellement toujours accompagnée. A t on même montré une photo de chacune des 2 maitresses au gérant pour savoir si il en reconnaissait une ? J'en doute.
Gunilla est blonde semble t-il. Pour Evelyne j'ignore sa couleur de cheveux.

C'est Gunilla qui semble prendre la suite tout de même puisqu'on retrouve sa photo chez Steven. C'est donc qu'il sait bien que Marie-Hélène ne reviendra pas.

On ne semble pas avoir beaucoup vérifié l'emploi du temps de Gunilla non plus.

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Message par Kassandra88 Lun 31 Mai - 23:52

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Message par Kassandra88 Mar 1 Juin - 23:41

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Message par Invité Dim 11 Juil - 16:56

Bonjour
Pour ceux à qui cela intéresse je viens de tomber sur un article qui explique cette affaire. Peut. Être il y aura des éléments que vous n'avez pas lu. Je sais pas mettre le lien.... C'est sur Marianne

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Message par Invité Dim 11 Juil - 17:05

Je ne connais pas trop cette affaire mais lire qu'une femme proche du copain de cette jeune fille connaît des gens dans le grand banditisme et de l'autre côté une mannequin jalouse.. nympho et j'en passe sans parler de son copain qui est pas net du tout. Je sais pas leurs alibis mais à mon avis vu ce que j'ai lu les enquêteurs ont pas fait leur boulot ??? Ont ils ont subi des pressions.?? ..Dans ce milieu mannequinat côtoie le monde de la nuit... Le monde politique..Le monde des notables Le monde des bandits.. Je dis plus rien🥺🤫 Après c'est mon ressenti... Peut être Karl Zéro devrait enquêter sur cette affaire....

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Message par Invité Dim 11 Juil - 17:40

La discrète a écrit:Bonjour
Pour ceux à qui cela intéresse je viens de tomber sur un article qui explique cette affaire. Peut. Être il y aura des éléments que vous n'avez pas lu. Je sais pas mettre le lien.... C'est sur Marianne
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Message par Invité Dim 11 Juil - 18:59

Tristaaan a écrit:
La discrète a écrit:Bonjour
Pour ceux à qui cela intéresse je viens de tomber sur un article qui explique cette affaire. Peut. Être il y aura des éléments que vous n'avez pas lu. Je sais pas mettre le lien.... C'est sur Marianne
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Merci Tristaan😉

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Message par Kassandra88 Mar 3 Aoû - 0:13

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Message par Sylverdarling34 Jeu 21 Oct - 17:11

Aujourd’hui dès qu’une femme disparaît on soupçonne en premier lieu son mari ou copain sinon une femme jalouse dans l’entourage, avec tous les féminicides de ces derniers c’est bingo à pratiquement à chaque fois. Avec ce que la police a découvert dans le box aujourd’hui ils seraient en prison, je me demande pourquoi ils l’ont libérée après sa garde à vue.

Sylverdarling34


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