Affaires non élucidées II
+30
lily29
Fleur_genealogiste
Sourisverte
Isild
Casta
Ju57ine
Tivier
Manor
MAC85
Tristandu83
Kadoudal
audoigt
Hitchcockienne
mimi
Electra
Pondyness
Lisetoct
Manneke
kersauson
Kassandra88
Vanessa
weltG
ruth
Gigas
Sortcière
Cyclope
NOLFF Alice
meygem
Patrisienne
Nordine
34 participants
Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
Cellule Cold cases, É. Foray, M.Boisseranc, S.Alloard, C.Giboire, K.Leroy, J.Heusèle, S. Viguier...
Page 13 sur 18
Page 13 sur 18 • 1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 18
Re: Affaires non élucidées II
Kassandra88 a écrit:Lisetoct a écrit:Lyon : La France reconnaît avoir commis une erreur en égarant le dossier d’enquête d’un assassinat commis en 2001
REBONDISSEMENT La famille de Mohamed Abelhadi espère désormais que les trois suspects, qui ont reconnu les faits, pourront être jugés
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je venais justement de revoir ce n° de "au bout de l'enquête" et je suis très heureuse pour la famille. J'espère qu'un procès se tiendra et que les auteurs (je me refuse à parler de présumés) seront jugés et condamnés.
Bonjour Kassandra,
Malheureusement, rien n'est moins sûr !
Le fait que l'État soit condamné ne veut pas dire qu'un procès pourra avoir lieu.
La sœur qui s'est battue pendant des années fait un amalgame hâtif. On peut le comprendre.
À moins que le dossier soit retrouvé, la renue d'un procès me semble assez improbable, hélas !
C'est une histoire horrible de bout en bout.
est une volupté de fin gourmet." -
G. COURTELINE
ruth
Re: Affaires non élucidées II
Bonjour,
Concernant Yves Chatain, j'ai utilisé l'outil recherche et n'ai pas trouvé de référence à ce meurtre.
Donc en plus de Marie-Ange Billoud, Marie-Agnès Cordonnier et Françoise Bruyère il y a Liliane Chevènement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En octobre 1981, le corps de Liliane Chevènement était retrouvé dans un bosquet à 200 mètres de la maison de la Gare habitée par l’homme aujourd’hui suspecté du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti en 1986. La mort par étranglement de cette secrétaire de direction n’avait fait l’objet que de quelques lignes dans les journaux à l’époque, et l’enquête avait été très rapidement abandonnée. Mais 41 ans plus tard, le parquet de Grenoble a décidé de faire rechercher le dossier pour l’examiner de nouveau.
(je n'ai pas accès à l'article complet)
Par contre celui-ci est exhaustif et récapitule tous les meurtres et disparitions de la région.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Concernant Yves Chatain, j'ai utilisé l'outil recherche et n'ai pas trouvé de référence à ce meurtre.
Donc en plus de Marie-Ange Billoud, Marie-Agnès Cordonnier et Françoise Bruyère il y a Liliane Chevènement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En octobre 1981, le corps de Liliane Chevènement était retrouvé dans un bosquet à 200 mètres de la maison de la Gare habitée par l’homme aujourd’hui suspecté du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti en 1986. La mort par étranglement de cette secrétaire de direction n’avait fait l’objet que de quelques lignes dans les journaux à l’époque, et l’enquête avait été très rapidement abandonnée. Mais 41 ans plus tard, le parquet de Grenoble a décidé de faire rechercher le dossier pour l’examiner de nouveau.
(je n'ai pas accès à l'article complet)
Par contre celui-ci est exhaustif et récapitule tous les meurtres et disparitions de la région.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Manor
Re: Affaires non élucidées II
Bonsoir,
Le dossier de la disparition de Marie-Ange Billoud a été transféré à Nanterre.
Pour Billoud et Chevènement ça semble certain que c'est Yves Chatain, pour les deux auto-stoppeuses belges rien n'est moins sûr.
Le dossier de la disparition de Marie-Ange Billoud a été transféré à Nanterre.
Pour Billoud et Chevènement ça semble certain que c'est Yves Chatain, pour les deux auto-stoppeuses belges rien n'est moins sûr.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
agression du maire délégué Bernard Denis
Des clous plantés dans les mains et les pieds : l’énigme du maire crucifié dans la Manche
Un agriculteur de Saint-Côme-du-Mont (Manche) a découvert le maire-délégué de la commune, allongé dans un champ, victime de véritables actes de torture. Le village est sidéré par cette violence, mais aussi par la révélation de faits très troublants.
Une agression sauvage ou une mise en scène réalisée par la victime elle même?
Car jeudi, coup de tonnerre, alors que le procureur de la République rend publique cette mise en scène de crucifixion qualifiée de « violences aggravées », il révèle du même coup que le maire, Bernard Denis, avait au cours de la dernière enquête, avoué avoir… inventé une fusillade ( deux tirs de fusils de chasse sur sa fourgonnette personnelle). Le procureur assure ne pas avoir voulu à l’époque révéler cet aveu d’affabulation pour « ne pas tirer sur une ambulance, en l’occurrence sur un homme à l’époque très fragilisé par ce qu’il avait subi ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un agriculteur de Saint-Côme-du-Mont (Manche) a découvert le maire-délégué de la commune, allongé dans un champ, victime de véritables actes de torture. Le village est sidéré par cette violence, mais aussi par la révélation de faits très troublants.
Une agression sauvage ou une mise en scène réalisée par la victime elle même?
Car jeudi, coup de tonnerre, alors que le procureur de la République rend publique cette mise en scène de crucifixion qualifiée de « violences aggravées », il révèle du même coup que le maire, Bernard Denis, avait au cours de la dernière enquête, avoué avoir… inventé une fusillade ( deux tirs de fusils de chasse sur sa fourgonnette personnelle). Le procureur assure ne pas avoir voulu à l’époque révéler cet aveu d’affabulation pour « ne pas tirer sur une ambulance, en l’occurrence sur un homme à l’époque très fragilisé par ce qu’il avait subi ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: Affaires non élucidées II
Bonjour Kassandra
Sait-on ce que cet homme avait subi à l’époque pour être "très fragilisé" ?
Sait-on ce que cet homme avait subi à l’époque pour être "très fragilisé" ?
Tout ce que nous entendons est une opinion et non un fait;
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Casta- Administrateur du forum
Re: Affaires non élucidées II
Casta a écrit:Bonjour Kassandra
Sait-on ce que cet homme avait subi à l’époque pour être "très fragilisé" ?
Bonjour Casta,
Je suppose que tu veux dire "connu pour être fragilisé"?
Ce n'est pas clair à priori, d'autant plus que le coup de la fusillade n'avait pas été rendu public. A t'il inventé toutes les agressions? Seulement la fusillade vu que les autres agressions avaient été classées sans suite?
Je copie l'entièreté de l'article:
Par Bertrand Fizel, correspondant dans la Manche
Le 11 novembre 2022 à 12h02
« C’est une mise en scène de crucifixion absolument macabre », explique d’emblée le procureur de la République de Coutances, Mickaël Giraudet. Mardi 8 novembre, Bernard Denis, le maire-délégué de la petite commune de Saint-Côme-du-Mont, au cœur du bocage normand et le long des plages du débarquement, a été retrouvé près du hangar du comité des fêtes, les yeux et la bouche bandés par du scotch, blessé à la tête et surtout des clous plantés dans chacune des mains et des talons.
Selon ses déclarations, deux hommes lui reprochant son soutien à Emmanuel Macron lui auraient porté un coup au visage, avant de l’emmener, de lui infliger ces tortures avec une cloueuse pneumatique et de le laisser là. C’est un agriculteur voisin qui l’a trouvé et donné l’alerte. L’élu a aussitôt été transporté et opéré à l’hôpital de Saint-Lô et ses jours ne sont pas en danger. Voilà pour l’heure les seuls éléments de cette sinistre affaire communiqués par la justice.
« C’est horrible. Mais il faut vraiment être profondément malade pour commettre un tel acte », réagit l’une des habitantes du village qui, comme la majorité des personnes interrogées, insiste fermement pour rester anonyme, avant d’ajouter un pesant : « On ne sait jamais. »
Dans le petit bar tabac, le seul commerce de la commune, la discrétion est soudain devenue la règle, comme si ce village de 500 habitants était tout entier plongé dans la sidération. « Qu’est-ce que vous voulez qu’on vous dise ? On ne comprend pas. On est tous comme abasourdis. Il est tellement serviable, tellement proche des habitants. Bernard, c’est comme un ami ou un papa pour tout le monde ici. Personne ne lui connaît d’ennemi et personne ne vous dira du mal de lui », lâche tout de même Sébastien Viala, à la sortie du café.
Il clamait son inquiétude, y compris pour sa vie
C’est d’ailleurs le premier élément qui jette le trouble dans ce village tellement tranquille. « On ne lui connaît pas d’ennemi. » Et pourtant, depuis plusieurs mois, et son soutien affiché à Emmanuel Macron avant les présidentielles, le maire subit des menaces de plus en plus radicales.
En décembre dernier, deux véhicules appartenant à l’élu et une partie de son garage avaient été incendiés, tandis qu’un tag de menace était retrouvé sur l’un des murs de sa maison. Il avait aussi déposé plainte quelques semaines plus tard pour des menaces de mort de plus en plus préoccupantes par courrier et à nouveau sur les murs de sa maison. Le président Emmanuel Macron, le préfet de la Manche et tous les élus locaux lui avaient immédiatement apporté son soutien.
Mais, alors que le maire clamait son inquiétude, y compris pour sa vie, ces deux premières affaires avaient été classées sans suite « faute d’identification d’un potentiel auteur et malgré d’importantes investigations », explique encore le procureur de la République. À ce moment-là, Bernard Denis expliquait que, malgré la demande de ses enfants et de son épouse, il n’entendait pas pour autant se laisser intimider et renoncer à ses fonctions de maire. Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là…
Une fusillade… inventée par le maire !
En mai dernier, Bernard Denis dépose une nouvelle plainte cette fois pour deux tirs de fusils de chasse sur sa fourgonnette personnelle. La menace de mort semble alors clairement mise à exécution… Les « ennemis » du maire passent à l’acte. Et les détails précis que donne le maire à ce moment-là pour raconter cette scène de fusillade sont sans ambiguïté. Enfin presque…
Car jeudi, coup de tonnerre, alors que le procureur de la République rend publique cette mise en scène de crucifixion qualifiée de « violences aggravées », il révèle du même coup que le maire, Bernard Denis, avait au cours de la dernière enquête, avoué avoir… inventé cette fusillade ! Le procureur assure ne pas avoir voulu à l’époque révéler cet aveu d’affabulation pour « ne pas tirer sur une ambulance, en l’occurrence sur un homme à l’époque très fragilisé par ce qu’il avait subi ». Et, comme un énième retournement à cette histoire stupéfiante, le maire est finalement revenu sur cet aveu d’affabulation. Il aurait donc finalement menti en s’accusant lui-même !
« On ne sait plus qui croire… »
Reste que ces tergiversations jettent pour le moins un terrible trouble dans la commune. « On est complètement abasourdis. Franchement, je ne sais plus quoi penser. Pendant des mois, on a vu la situation se détériorer. Et on se disait : Mais ce n’est pas possible, jusqu’où ça va aller, si on ne peut plus juste exprimer nos opinions librement dans ce village ? Et puis là, ce nouveau choc terrible. On apprend cette scène de clous plantés dans ses mains et ses pieds, alors que ce maire est si proche de ses habitants. C’est horrible. Mais, en même temps, on découvre cette révélation du procureur sur le fait que le maire avait inventé de toutes pièces les tirs sur son fourgon ! Tout prend des proportions insensées pour un petit village comme le nôtre. On ne sait plus à quelle vérité se raccrocher. Les gens sont sonnés mais aussi perdus », explique Jacky, un habitant du centre-bourg.
Les élus eux-mêmes se sont montrés nettement plus discrets, sans doute abasourdis par ces nouvelles, à l’image de Jean-Pierre Lhonneur, le maire de la commune réunie de Carentan-les-Marais. « Il faut maintenant attendre les conclusions de l’enquête pour savoir quoi penser de cette affaire », lâche-t-il laconiquement. En attendant, le maire est toujours hospitalisé. Jeudi, personne dans le village n’avait encore eu de ses nouvelles.
Re: Affaires non élucidées II
Merci Kassandra
Drôle d'histoire....
Drôle d'histoire....
Tout ce que nous entendons est une opinion et non un fait;
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Casta- Administrateur du forum
Re: Affaires non élucidées II
Merci Kassandra. Il est grand temps que la France se défasse de ses oeillères en matière de cold case, on a déjà payé cher pendant longtemps la croyance selon laquelle les tueurs en série ça n'existait pas en France...
Hitchcockienne
Re: Affaires non élucidées II
Bonsoir, je poste ça là car il y a toujours un doute.
Il y a du nouveau sur l'affaire Brice Louge.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Brice Louge a-t-il fait des tonneaux avant de trouver la mort ? Une nouvelle expertise relance le mystère.
Un récent rapport du département véhicule de l'institut criminel de la gendarmerie relance le mystère qui entoure la mort de Brice Louge. Ces experts estiment que la voiture de l'employé agricole a pu effectuer des tonneaux le soir de sa disparition. Cette hypothèse mettrait à mal la piste du suicide.
Les spécialistes du département véhicule de l'institut criminel de la gendarmerie estiment que la Clio a pu être renversée, voire effectuer un tonneau. Selon ces experts, c'est même l'hypothèse la plus probable.
Je ne sais pas quoi penser de cette nouvelle, n'y connaissant rien en voiture de près ou de loin.
Il y a du nouveau sur l'affaire Brice Louge.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Brice Louge a-t-il fait des tonneaux avant de trouver la mort ? Une nouvelle expertise relance le mystère.
Un récent rapport du département véhicule de l'institut criminel de la gendarmerie relance le mystère qui entoure la mort de Brice Louge. Ces experts estiment que la voiture de l'employé agricole a pu effectuer des tonneaux le soir de sa disparition. Cette hypothèse mettrait à mal la piste du suicide.
Les spécialistes du département véhicule de l'institut criminel de la gendarmerie estiment que la Clio a pu être renversée, voire effectuer un tonneau. Selon ces experts, c'est même l'hypothèse la plus probable.
Je ne sais pas quoi penser de cette nouvelle, n'y connaissant rien en voiture de près ou de loin.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
le meurtre de Virginie Denis (Belgique)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Neuf ans après le meurtre de Virginie Denis le matin du vendredi 7 février 2014 à Anderlues, l’auteur court toujours.
Cela fait déjà neuf ans que Virginie Denis a été retrouvée tuée d’une trentaine de coups de couteau, à Anderlues. Pour Dany, neuf années sans sa fille. Neuf années de questions sans réponses. Neuf années que le tueur est dans la nature…
Le soleil est à peine levé, il pleut, l’endroit est faiblement éclairé. La jeune femme est décédée, après avoir été agressée et frappée d’une trentaine de coups de couteau. À ses côtés, l’arme ensanglantée, un Opinel numéro 10, a été abandonnée par le meurtrier.
« Avec l’ADN retrouvé sur le couteau, on sait juste qu’il s’agit d’un homme. Mais c’est tout.
L’autre espoir des proches de Virginie Denis, c’est la révision de la loi sur l’utilisation de l’ADN. « Elle est trop stricte. On ne peut pas prendre l’ADN de tout le monde comme ça pour le comparer avec celui qu’on a trouvé sur ce couteau. On ne peut pas prendre un braqueur et prendre son ADN. Si ça se trouve, celui qui a tué Virginie a commis d’autres faits, mais on ne lui a jamais pris son ADN. Il faut que ça bouge… »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En France ... on peut
Neuf ans après le meurtre de Virginie Denis le matin du vendredi 7 février 2014 à Anderlues, l’auteur court toujours.
Cela fait déjà neuf ans que Virginie Denis a été retrouvée tuée d’une trentaine de coups de couteau, à Anderlues. Pour Dany, neuf années sans sa fille. Neuf années de questions sans réponses. Neuf années que le tueur est dans la nature…
Le soleil est à peine levé, il pleut, l’endroit est faiblement éclairé. La jeune femme est décédée, après avoir été agressée et frappée d’une trentaine de coups de couteau. À ses côtés, l’arme ensanglantée, un Opinel numéro 10, a été abandonnée par le meurtrier.
« Avec l’ADN retrouvé sur le couteau, on sait juste qu’il s’agit d’un homme. Mais c’est tout.
L’autre espoir des proches de Virginie Denis, c’est la révision de la loi sur l’utilisation de l’ADN. « Elle est trop stricte. On ne peut pas prendre l’ADN de tout le monde comme ça pour le comparer avec celui qu’on a trouvé sur ce couteau. On ne peut pas prendre un braqueur et prendre son ADN. Si ça se trouve, celui qui a tué Virginie a commis d’autres faits, mais on ne lui a jamais pris son ADN. Il faut que ça bouge… »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En France ... on peut
Re: Affaires non élucidées II
Affaire Muriel Théron.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Très agréablement surpris que cette affaire soit traitée. Je savais que c'était l'affaire qui obsédait le plus Jacques Dallest.
J'avais contacté "l'heure du crime" pour qu'ils en parlent. J'hésitais à créer un fil ici-même.
En ce moment j'insiste pour que ça soit le tour du meurtre de Karine Bonnet, notamment auprès des médias locaux. J'espère qu'il y aura une issue favorable.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Très agréablement surpris que cette affaire soit traitée. Je savais que c'était l'affaire qui obsédait le plus Jacques Dallest.
J'avais contacté "l'heure du crime" pour qu'ils en parlent. J'hésitais à créer un fil ici-même.
En ce moment j'insiste pour que ça soit le tour du meurtre de Karine Bonnet, notamment auprès des médias locaux. J'espère qu'il y aura une issue favorable.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
Re: Affaires non élucidées II
Merci Manor.Manor a écrit:Affaire Muriel Théron.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Très agréablement surpris que cette affaire soit traitée. Je savais que c'était l'affaire qui obsédait le plus Jacques Dallest.
J'avais contacté "l'heure du crime" pour qu'ils en parlent. J'hésitais à créer un fil ici-même.
En ce moment j'insiste pour que ça soit le tour du meurtre de Karine Bonnet, notamment auprès des médias locaux. J'espère qu'il y aura une issue favorable.
Lisetoct
Re: Affaires non élucidées II
Bonsoir
Très intéressant, l'émission "ça commence aujourd'hui" sur France2 en Replay consacrée à 3 affaires non-elucidées dont parlent des proches.
- disparition de Jean-Christophe Morin
- assassinat de Francis Imbard
- assassinat de Danièle Bernard
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Très intéressant, l'émission "ça commence aujourd'hui" sur France2 en Replay consacrée à 3 affaires non-elucidées dont parlent des proches.
- disparition de Jean-Christophe Morin
- assassinat de Francis Imbard
- assassinat de Danièle Bernard
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Tout ce que nous entendons est une opinion et non un fait;
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité.
Marc-Aurèle
Casta- Administrateur du forum
Re: Affaires non élucidées II
-Casta a écrit:Bonsoir
Très intéressant, l'émission "ça commence aujourd'hui" sur France2 en Replay consacrée à 3 affaires non-elucidées dont parlent des proches.
- disparition de Jean-Christophe Morin
- assassinat de Francis Imbard
- assassinat de Danièle Bernard
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Bonsoir Casta,
L'heure du crime parle de l'affaire Danièle Bernard aujourd'hui :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Invité- Invité
Re: Affaires non élucidées II
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Chaque année en France, 150 meurtres restent non-élucidés. À Nanterre, un pôle d'enquête spécialisé exhume certains de ces dossiers. Un espoir pour les familles, comme celles d'Ibrahima Sylla et Karim Bensouna, tués à Marseille.
"L’espoir de connaître un jour la vérité" n’a jamais quitté ni la famille de Karim Bensouna, 24 ans, tué le 28 février 2004 au Cabot (9e), ni les proches d’Ibrahima Sylla, 27 ans, retrouvé mort le 1er avril 2007 à Luminy (9e). Des cold cases, comme on appelle ces crimes anciens, non-élucidés. Car rien, aucun indice ni témoignage, n’a jusqu’ici permis d’expliquer ces meurtres, désormais classés.
Pourtant, "les similitudes" entre ces deux affaires, apparemment sans lien, mais survenues à moins de 5 km de distance à vol d’oiseau à trois ans d’intervalle, continuent de frapper les esprits. Depuis 19 ans, elles hantent Omar Bensouna, le père de Karim. "Deux jeunes hommes racisés, retrouvés sur un bas-côté, sauvagement poignardés, dans le même secteur, cela interroge forcément." Ces sportifs accomplis, tous deux férus de karaté, avaient reçu respectivement 28 et 31 coups de couteau ; on s’était aussi acharné sur leurs visages. Pour les enquêteurs, seul un motif personnel pouvait expliquer une telle rage meurtrière. Mais rien n’avait émergé, dans l’entourage des victimes. Cheick Doukouré, qui a organisé des marches blanches en souvenir d’Ibrahima, reste "perturbé, encore aujourd’hui, par la ressemblance entre les deux affaires". Sur chaque commémoration, les photos des deux victimes étaient d’ailleurs souvent affichées côte à côte."Le racisme comme motif de crime, on y a tous pensé", souffle-t-il.
Alors, cette hypothèse avait même causé une psychose dans la communauté étudiante africaine. Ancien patron de la PJ marseillaise, Christian Lothion se souvient du "gros boulot" mené alors par la police judiciaire : "Un lien entre les deux affaires ? C’est une hypothèse de plus. Mais à l’époque, si c’était cas, je pense que la PJ l’aurait fait. Au-delà des ressemblances, encore faut-il trouver des preuves..." Représailles, altercations qui dégénèrent... de nombreuses options ont été explorées. Celle d’un tueur opportuniste continue de hanter les proches des victimes. "Dans ces affaires, il ne faut pas partir sur une seule piste, il faut ouvrir tous azimuts. Sinon on se trompe", note Christian Lothion. "On a parfois refermé des dossiers trop vite", admet Jacques Dallest, qui fut procureur de Marseille. Ces deux affaires ont, elles, été closes au bout de cinq ans. Au grand dam des familles pour qui "rester dans le noir est la pire des souffrances", s’émeut Me Joël Bataillé, avocat d’Omar Bensouna.
À Nanterre, un pôle de magistrats spécialisés exhume depuis un an certains de ces crimes mystérieux : ce mardi, on saura ainsi si le parquet d’Aix-en-Provence lui transfère le dossier Mathieu Haulbert, un petit garçon disparu le 25 juin 1983 à Peyroules (04). Celui d’Ibrahima, lui, a été confié il y a quelques mois. Un espoir renaît. "Avec les progrès d’analyse de l’ADN, des dossiers peuvent matcher 15 ou 20 ans après." Le pôle a pu confondre un retraité du Vaucluse, déjà accusé de viols sur sa femme, pour des faits commis à Paris dans les années 90. Le temps est rarement l’ami des enquêteurs ; mais la science, parfois.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Chaque année en France, 150 meurtres restent non-élucidés. À Nanterre, un pôle d'enquête spécialisé exhume certains de ces dossiers. Un espoir pour les familles, comme celles d'Ibrahima Sylla et Karim Bensouna, tués à Marseille.
"L’espoir de connaître un jour la vérité" n’a jamais quitté ni la famille de Karim Bensouna, 24 ans, tué le 28 février 2004 au Cabot (9e), ni les proches d’Ibrahima Sylla, 27 ans, retrouvé mort le 1er avril 2007 à Luminy (9e). Des cold cases, comme on appelle ces crimes anciens, non-élucidés. Car rien, aucun indice ni témoignage, n’a jusqu’ici permis d’expliquer ces meurtres, désormais classés.
Pourtant, "les similitudes" entre ces deux affaires, apparemment sans lien, mais survenues à moins de 5 km de distance à vol d’oiseau à trois ans d’intervalle, continuent de frapper les esprits. Depuis 19 ans, elles hantent Omar Bensouna, le père de Karim. "Deux jeunes hommes racisés, retrouvés sur un bas-côté, sauvagement poignardés, dans le même secteur, cela interroge forcément." Ces sportifs accomplis, tous deux férus de karaté, avaient reçu respectivement 28 et 31 coups de couteau ; on s’était aussi acharné sur leurs visages. Pour les enquêteurs, seul un motif personnel pouvait expliquer une telle rage meurtrière. Mais rien n’avait émergé, dans l’entourage des victimes. Cheick Doukouré, qui a organisé des marches blanches en souvenir d’Ibrahima, reste "perturbé, encore aujourd’hui, par la ressemblance entre les deux affaires". Sur chaque commémoration, les photos des deux victimes étaient d’ailleurs souvent affichées côte à côte."Le racisme comme motif de crime, on y a tous pensé", souffle-t-il.
Alors, cette hypothèse avait même causé une psychose dans la communauté étudiante africaine. Ancien patron de la PJ marseillaise, Christian Lothion se souvient du "gros boulot" mené alors par la police judiciaire : "Un lien entre les deux affaires ? C’est une hypothèse de plus. Mais à l’époque, si c’était cas, je pense que la PJ l’aurait fait. Au-delà des ressemblances, encore faut-il trouver des preuves..." Représailles, altercations qui dégénèrent... de nombreuses options ont été explorées. Celle d’un tueur opportuniste continue de hanter les proches des victimes. "Dans ces affaires, il ne faut pas partir sur une seule piste, il faut ouvrir tous azimuts. Sinon on se trompe", note Christian Lothion. "On a parfois refermé des dossiers trop vite", admet Jacques Dallest, qui fut procureur de Marseille. Ces deux affaires ont, elles, été closes au bout de cinq ans. Au grand dam des familles pour qui "rester dans le noir est la pire des souffrances", s’émeut Me Joël Bataillé, avocat d’Omar Bensouna.
À Nanterre, un pôle de magistrats spécialisés exhume depuis un an certains de ces crimes mystérieux : ce mardi, on saura ainsi si le parquet d’Aix-en-Provence lui transfère le dossier Mathieu Haulbert, un petit garçon disparu le 25 juin 1983 à Peyroules (04). Celui d’Ibrahima, lui, a été confié il y a quelques mois. Un espoir renaît. "Avec les progrès d’analyse de l’ADN, des dossiers peuvent matcher 15 ou 20 ans après." Le pôle a pu confondre un retraité du Vaucluse, déjà accusé de viols sur sa femme, pour des faits commis à Paris dans les années 90. Le temps est rarement l’ami des enquêteurs ; mais la science, parfois.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Manor
Re: Affaires non élucidées II
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Meurtre des époux Muller, 3 ans de mystère
J'étais passé à côté de cette vidéo de 25min sortie en décembre 2022.
Avec le témoignage des deux filles des époux Muller.
Il n'y a aucun nouvel élément par rapport à ce qui était déjà sorti dans la presse, l'avocat des parties civiles dit qu'il envisage une saisine du dossier par la cellule cold-cases de Nanterre (qu'il qualifie de "voie de garage", je pense pas que ça soit une bonne idée.)
Les journalistes sur place lui apprennent que le dossier est vivant et qu'un acte d'enquête est réalisé chaque semaine selon la justice.
Meurtre des époux Muller, 3 ans de mystère
J'étais passé à côté de cette vidéo de 25min sortie en décembre 2022.
Avec le témoignage des deux filles des époux Muller.
Il n'y a aucun nouvel élément par rapport à ce qui était déjà sorti dans la presse, l'avocat des parties civiles dit qu'il envisage une saisine du dossier par la cellule cold-cases de Nanterre (qu'il qualifie de "voie de garage", je pense pas que ça soit une bonne idée.)
Les journalistes sur place lui apprennent que le dossier est vivant et qu'un acte d'enquête est réalisé chaque semaine selon la justice.
Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées
Carte des affaires non élucidées francophones
Manor
Jennifer Charron
JENNIFER CHARRON, 21 ANS: SON CORPS RETROUVÉ CALCINÉ DANS UN BOIS, LES MAINS ATTACHÉES DANS LE DOS
En 2007, Jennifer Charron, une jeune serveuse de 21 ans, est retrouvée morte dans un bois près de Royan (Gironde). 16 ans après, son assassin n'a toujours pas été identifié.
Qui a tué Jennifer Charron? Depuis 16 ans, rien n'a permis d'identifier l'assassin de cette jeune femme de 21 ans, retrouvée morte dans un bois près de Royan (Gironde). C'est un cueilleur de champignons qui a donné l'alerte, le dimanche 29 avril 2007, après avoir découvert un corps à moitié calciné, les mains attachées dans le dos, dans le bois de Saint-Sulpice-de-Royan.
Serveuse dans un restaurant, c'est le gérant qui a permis aux gendarmes d'identifier Jennifer Charron, une jeune femme de 21 ans. N'ayant pas vu son employée se présenter à son poste le samedi matin, il a fait le rapprochement avec le corps retrouvé.
Et en analysant la victime, les gendarmes ont pu confirmer qu'il s'agissait bien de la jeune femme. L'autopsie a permis de révéler qu'elle était morte des suites d'une hémorragie cérébrale après avoir reçu un violent coup de pierre à la tête.
Deux suspects et pas de coupable
Sans indice, les enquêteurs se penchent sur plusieurs pistes à la fois. Tueur en série, prédateur, mauvaise rencontre… tout est étudié. C'est alors que deux hommes intéressent particulièrement les gendarmes.
Le premier est un individu déjà bien connu de la police et de la justice pour des faits de viol et de tentative de meurtre commis dans la région. Mais, cette piste est rapidement close après son décès en 2010 d'un infarctus au cours de sa détention.
Le deuxième est le petit ami de la victime. Quelques jours plus tôt, le couple avait rompu, soulevant les interrogations des enquêteurs. Si l'homme n'a cessé de clamer son innocence, il a finalement été placé en détention provisoire pendant 15 mois.
Il ira jusqu'au tribunal, en décembre 2011, pour être finalement acquitté, laissant encore des grandes zones d'ombre dans cette affaire.
Alix Mancel
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En 2007, Jennifer Charron, une jeune serveuse de 21 ans, est retrouvée morte dans un bois près de Royan (Gironde). 16 ans après, son assassin n'a toujours pas été identifié.
Qui a tué Jennifer Charron? Depuis 16 ans, rien n'a permis d'identifier l'assassin de cette jeune femme de 21 ans, retrouvée morte dans un bois près de Royan (Gironde). C'est un cueilleur de champignons qui a donné l'alerte, le dimanche 29 avril 2007, après avoir découvert un corps à moitié calciné, les mains attachées dans le dos, dans le bois de Saint-Sulpice-de-Royan.
Serveuse dans un restaurant, c'est le gérant qui a permis aux gendarmes d'identifier Jennifer Charron, une jeune femme de 21 ans. N'ayant pas vu son employée se présenter à son poste le samedi matin, il a fait le rapprochement avec le corps retrouvé.
Et en analysant la victime, les gendarmes ont pu confirmer qu'il s'agissait bien de la jeune femme. L'autopsie a permis de révéler qu'elle était morte des suites d'une hémorragie cérébrale après avoir reçu un violent coup de pierre à la tête.
Deux suspects et pas de coupable
Sans indice, les enquêteurs se penchent sur plusieurs pistes à la fois. Tueur en série, prédateur, mauvaise rencontre… tout est étudié. C'est alors que deux hommes intéressent particulièrement les gendarmes.
Le premier est un individu déjà bien connu de la police et de la justice pour des faits de viol et de tentative de meurtre commis dans la région. Mais, cette piste est rapidement close après son décès en 2010 d'un infarctus au cours de sa détention.
Le deuxième est le petit ami de la victime. Quelques jours plus tôt, le couple avait rompu, soulevant les interrogations des enquêteurs. Si l'homme n'a cessé de clamer son innocence, il a finalement été placé en détention provisoire pendant 15 mois.
Il ira jusqu'au tribunal, en décembre 2011, pour être finalement acquitté, laissant encore des grandes zones d'ombre dans cette affaire.
Alix Mancel
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: Affaires non élucidées II
Meurtres des époux Muller Izon en Gironde . Article du LND 07/2022.
Deux cadavres, 1000 pistes
Ce soir du dimanche 15 décembre 2019, Margaux Muller, 23 ans, s’aperçoit soudain qu’elle n’a plus rien à se mettre. Son lave-linge étant en panne, à chaque problème une solution, elle jette son sac de linge sale dans son coffre et part faire la lessive chez ses parents. Insouciante, elle ne les avertit pas de sa visite, elle veut leur faire la surprise. Il est 18 heures quand elle arrive chez Sylviane et Jean-Claude, à Izon, au nord-est de Bordeaux. Elle ouvre le portail de PVC blanc avec sa télécommande, gare sa voiture, empoigne son sac et traverse le jardin en direction de la villa – une construction moderne bâtie de plain-pied. Personne ne sort à sa rencontre. La porte n’est pas verrouillée. À l’intérieur, la lumière est éteinte. Dans le salon, Margaux constate avec étonnement que Miss, la petite chienne bouledogue de sa mère, a fait ses besoins par terre. A-t-on oublié de la sortir ? Intriguée, la jeune fille s’avance dans le couloir. Seule la chambre de ses parents est éclairée. Margaux y entre et se fige. Son père, Jean-Claude, est nu sur le lit, comme endormi après l’amour. Mais ses jambes dépassent curieusement du matelas. Elle s’approche, pose la main sur son torse. Il est froid. Horrifiée, elle balaie la pièce du regard et découvre sa mère, couchée au sol en chemise de nuit. Il y a des traînées de sang partout. C’est un double meurtre !
Ils ont cherché à se défendre, comme le prouvent leurs mains tailladées
En panique, la jeune femme ressort de la maison en hurlant. Elle se plante sur la route de Saint-Sulpice et appelle au secours. Un automobiliste s’arrête. Mais, en entendant parler de « deux cadavres », il redémarre aussi sec ! Deux voisins se précipitent à sa rencontre pour constater ce qui se passe. Margaux sort son téléphone, et prévient sa sœur aînée, Natacha :
— On a tué Papa et Maman !
Natacha arrive en catastrophe, avant même les gendarmes. Mais sa sœur la supplie de ne pas entrer.
— Tu es enceinte, je veux pas que tu voies ça ! lui dit-elle.
L’examen des corps précise le scénario de l’attaque. Les Muller ont été massacrés au couteau. Ils ont cherché à se défendre, comme le prouvent leurs mains tailladées. Mais ils n’ont rien pu faire. Chacun présente plus de dix plaies dans la région du cœur. On les a égorgés pour les achever. Détail horrible, Sylviane a en plus été violée avec un objet. Selon les premiers constats, il s’agirait bien d’un tueur unique – un ADN masculin inconnu est isolé sur la scène de crime. L’homme a sauté le portail dans la nuit. Il a forcé la porte avec un pied-de-biche rouge, dont la peinture a laissé des marques sur le chambranle. Miss n’aurait curieusement pas aboyé. L’intrus a surpris les Muller dans leur sommeil. Il les a massacrés. Puis, la tuerie accomplie, il a tenté d’incendier les lieux, en posant le sac de Sylviane sur la gazinière allumée. Mais le feu s’est éteint de lui-même. Aucun voisin n’a rien remarqué. Personne ne dispose de la moindre piste. La veille, les Muller ont banalement passé la journée chez une amie. Ils sont rentrés vers 21 heures. Pendant que Sylviane préparait le dîner, une sœur de Jean-Claude a appelé. Il lui a promis d’aller dormir chez leur vieille mère, le lendemain, comme ils le faisaient à tour de rôle. Rien dans ces éléments n’oriente les enquêteurs vers un scénario évident. Pour autant, en fouillant dans la vie du couple, ils ne tardent pas à découvrir de très nombreuses zones d’ombre, capables d’expliquer le double assassinat… Né à Casablanca, Jean-Claude Muller est arrivé dans le Bordelais à l’âge de 13 ans. Très tôt, il se passionne pour l’électronique. À 20 ans, il crée une société spécialisée dans les systèmes d’alarme. À 25 ans, il séduit la cousine de son associé, Sylviane. Tous deux s’installent dans les locaux de l’entreprise, à Pessac. Leurs filles naissent durant ces années.
C’est en arrivant à Izon que les choses se compliquent
Pendant que Jean-Claude accumule une liste de clients prestigieux, Sylviane reprend une activité, comme serveuse dans une discothèque de Beychac-et-Caillau, le Blue Bird, puis le restaurant voisin, le Cubanos Café. Par la suite, elle décide de rester à la maison pour vivre sa passion : l’élevage de bouledogues français. Jean-Claude relâche un peu le rythme et réduit la voilure de son entreprise. Le couple déménage ensuite plusieurs fois et s’installe finalement à Izon, sur les bords de la Dordogne. C’est là que les choses se compliquent… À côté de la villa des Muller, nul quartier résidentiel huppé, mais une succession de champs et de lotissements mal définis. Les gendarmes découvrent que, peu de temps avant le meurtre, un individu a planté sa tente sur le terrain vague voisin. Mais, renseignements pris, il s’agissait d’un ouvrier venu pour un chantier. Il aurait plié bagages quinze jours avant le double homicide. Autre piste, celle du « dingue » de Montussan, un marginal réputé schizophrène, qui habite une bicoque à dix minutes de là, sur le bord de la RN89. Les militaires vont le trouver. À la vue des uniformes, l’homme sa barricade. Il faut l’extraire de force de sa tanière. Trop perturbé, il se révèle incapable de répondre à la moindre question. Mais l’ADN inconnu n’est pas le sien, et il est finalement relâché.
Cet invité d’une nuit peut-il faire office de suspect ?
Une autre possibilité serait que le drame se soit noué au comptoir d’un bistro voisin. Lorsqu’il terminait un chantier, Jean-Claude aimait aller se jeter quelques verres avec les piliers locaux. Une fois, il en avait même ramené un, trop bourré pour conduire, et l’avait fait dormir au salon. Cet invité d’une nuit peut-il faire office de suspect ? Jean-Claude avait en outre quelques problèmes avec les voisins. En 2017, après avoir constaté une fuite sur une canalisation commune, il en avait assigné une poignée devant la justice. Il avait finalement effectué les travaux lui-même, mais le malaise est resté. L’un d’eux a-t-il voulu se venger ? Difficile de croire qu’une bête affaire de plomberie puisse déclencher un massacre pareil… Il y a aussi une piste plus intime. En 2011, Jean-Claude et Sylviane font la connaissance d’un couple d’Izon, dont la fille fréquente le même collège que Margaux. Sylviane se lie rapidement d’amitié avec la mère, Nathalie. Mais cinq ans plus tard, d’apéros en confidences, elle finit par découvrir un secret bien caché : Nathalie est une ancienne prostituée ! Jean-Claude était un de ses clients habitués. La révélation passe mal. Sylviane, qui était déjà avec lui à l’époque, fait une dépression et menace de le quitter. Et, quand elle apprend que Nathalie a perdu sa fille, elle a des mots cruels pour celle qu’elle qualifie de « pute ». L’ancienne prostituée a-t-elle voulu se venger ? A-t-elle convaincu un ancien client de tuer pour elle ? Les sévices infligés à Sylviane semblent indiquer qu’elle était la cible prioritaire du massacre. Mais rien ne permet de le prouver.
Les Muller ont-ils été rattrapés par des histoires d’argent ? Un créancier en colère s’est-il trompé sur la personne ?
Dans un autre registre, les Muller ont-ils été rattrapés par des histoires d’argent ? Leur villa, ils l’avaient achetée aux enchères, après avoir rendu service à un vieux copain perclus de dettes, qui en était le propriétaire. Des années après, ils recevaient encore des lettres de relance et de mise en demeure à son nom. Un créancier en colère s’est-il trompé sur la personne ? L’attaque visait-elle l’escroc, parti depuis bien longtemps ? Le scénario semble d’autant plus crédible que, depuis, l’homme a été interpellé dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de stupéfiants (on parle de 700 kilos de cocaïne). Mais impossible d’affirmer que c’était lui la cible du massacre… Restent encore de nombreuses pistes alternatives. Un client mécontent a pu vouloir se venger de Jean-Claude pour une quelconque histoire. Un voisin de bistro lui soutirer des informations sur les sytèmes d’alarme dont il était le spécialiste. D’autre part, on sait que six mois avant sa mort, durant des vacances en Guadeloupe, Jean-Claude avait évoqué devant son beau-père un futur gros coup « à 1 million d’euros ».
— Si ça marche, avait-il promis, je prends ma retraite et je m’achète une villa ici !
A-t-il trempé dans une magouille trop grosse pour lui ?
Lors des obsèques du couple, qui eurent lieu le 23 décembre en l’église d’Artigues-près-Bordeaux, se trouvaient en tout cas des personnages inattendus, notamment un inconnu avec une larme tatouée sous l’œil – la marque des taulards qui ont tué et le revendiquent. Dans un coin de la petite église, des gendarmes en civil prenaient alors discrètement des photos…
— Il nous reste pas mal de choses à explorer, confie aujourd’hui un gradé. Il y a des portes qu’on a refermées définitivement. Mais je ne peux pas vous dire lesquelles.
Une fois n’est pas coutume, sans doute les enquêteurs espèrent-ils ne pas découvrir de nouvelle piste, deux ans et demi après les faits. Ou ça va finir par faire trop. des victimes, dans un centre commercial de Bègles. Nous prenons un café à une petite table. Visiblement inquiète de me parler, elle garde
ses lunettes de soleil pour ne pas être reconnaissable.
Vos parents étaient-ils très amoureux ?
Oui, et débordants de vie. Mon père savait à peu près tout faire, il aimait la fête et il avait l’esprit vif, beaucoup de répartie, surtout quand il avait bu un petit coup. Ma mère, elle, adorait faire la cuisine. Elle venait de se faire opérer pour retrouver une silhouette svelte. Elle avait perdu trente kilos, elle était rayonnante !
Votre père était spécialisé dans l’installation d’alarmes… N’avait-il pas équipé sa propre maison ?
Vous savez ce qu’on dit : les cordonniers sont les plus mal chaussés ! Il avait une alarme, et puis, un jour, il l’a démontée pour faire passer un câble et ne l’a jamais réinstallée… Quand vous faites ce boulot toute la journée sur les chantiers, vous n’avez pas envie de recommencer le soir !
Comment se sont déroulés les jours suivant le double meurtre ?
Tout est allé très vite. Il a fallu faire la mise en bière rapidement, parce que les corps étaient très abîmés, surtout celui de maman. Ses bleus commençaient à se voir malgré le toilettage mortuaire. Mais on a pu organiser une belle cérémonie, avec des cercueils blancs, dans une église pleine à craquer. On a mis la musique du film Intouchables, la préférée de Maman, et, après le sermon, une musique plus festive, dans le style de mon père. Il y avait tant de couronnes qu’elles ne tenaient pas sur le caveau…
Aujourd’hui, quelle est selon vous la piste la plus sérieuse ?
Franchement, je ne sais pas. J’en suis venue à suspecter tout le monde.
On a parlé de drogue…
(Elle sourit). Ma sœur et moi fumons un pétard de temps en temps. Il est arrivé à papa de tirer dessus en soirée. Mais ça s’arrête là !
Et de problèmes d’argent…
C’est possible, comme tout le reste. Parfois, mon père se serrait la ceinture.
Le mois suivant, un gros contrat tombait et il achetait une voiture neuve à ma mère. Il a peut-être emprunté de l’argent à quelqu’un. Qui sait ?
Où en est l’enquête aujourd’hui ?
J’ai l’impression qu’elle piétine, et ça me rend folle ! Depuis deux ans et demi, les enquêteurs n’ont rien, à part une empreinte de chaussure partielle et un ADN non identifié. En revanche, ils ont fait de grosses erreurs. On a retrouvé l’ADN d’un gendarme sur la culotte de ma mère ! Demandez-vous un peu ce qu’il faisait là ! Une trace de sang en forme de main sur le portail n’a pas été exploitée. Et puis, le soir du crime, on a retrouvé un ballon de baudruche dans le fossé, et un morceau de ballon scotché sur la cellule de détection du portail. Les gendarmes nous ont demandé s’il y avait eu une fête, mais ils n’ont pas cherché plus loin. Ils n’ont même pas gardé les ballons ! Et, comme si ça ne suffisait pas, depuis les faits, la maisona été cambriolée deux fois. Des indices importants ont été perdus ou brouillés. Je sais aussi que l'étude du bornage téléphonique n'a toujours pas été réalisée. Je me demande s'ils y mettent vraiment les moyens. Il y a quand même un meurtrier qui se balade dans la nature !
Une enquête de Vincent Senegal
Deux cadavres, 1000 pistes
Ce soir du dimanche 15 décembre 2019, Margaux Muller, 23 ans, s’aperçoit soudain qu’elle n’a plus rien à se mettre. Son lave-linge étant en panne, à chaque problème une solution, elle jette son sac de linge sale dans son coffre et part faire la lessive chez ses parents. Insouciante, elle ne les avertit pas de sa visite, elle veut leur faire la surprise. Il est 18 heures quand elle arrive chez Sylviane et Jean-Claude, à Izon, au nord-est de Bordeaux. Elle ouvre le portail de PVC blanc avec sa télécommande, gare sa voiture, empoigne son sac et traverse le jardin en direction de la villa – une construction moderne bâtie de plain-pied. Personne ne sort à sa rencontre. La porte n’est pas verrouillée. À l’intérieur, la lumière est éteinte. Dans le salon, Margaux constate avec étonnement que Miss, la petite chienne bouledogue de sa mère, a fait ses besoins par terre. A-t-on oublié de la sortir ? Intriguée, la jeune fille s’avance dans le couloir. Seule la chambre de ses parents est éclairée. Margaux y entre et se fige. Son père, Jean-Claude, est nu sur le lit, comme endormi après l’amour. Mais ses jambes dépassent curieusement du matelas. Elle s’approche, pose la main sur son torse. Il est froid. Horrifiée, elle balaie la pièce du regard et découvre sa mère, couchée au sol en chemise de nuit. Il y a des traînées de sang partout. C’est un double meurtre !
Ils ont cherché à se défendre, comme le prouvent leurs mains tailladées
En panique, la jeune femme ressort de la maison en hurlant. Elle se plante sur la route de Saint-Sulpice et appelle au secours. Un automobiliste s’arrête. Mais, en entendant parler de « deux cadavres », il redémarre aussi sec ! Deux voisins se précipitent à sa rencontre pour constater ce qui se passe. Margaux sort son téléphone, et prévient sa sœur aînée, Natacha :
— On a tué Papa et Maman !
Natacha arrive en catastrophe, avant même les gendarmes. Mais sa sœur la supplie de ne pas entrer.
— Tu es enceinte, je veux pas que tu voies ça ! lui dit-elle.
L’examen des corps précise le scénario de l’attaque. Les Muller ont été massacrés au couteau. Ils ont cherché à se défendre, comme le prouvent leurs mains tailladées. Mais ils n’ont rien pu faire. Chacun présente plus de dix plaies dans la région du cœur. On les a égorgés pour les achever. Détail horrible, Sylviane a en plus été violée avec un objet. Selon les premiers constats, il s’agirait bien d’un tueur unique – un ADN masculin inconnu est isolé sur la scène de crime. L’homme a sauté le portail dans la nuit. Il a forcé la porte avec un pied-de-biche rouge, dont la peinture a laissé des marques sur le chambranle. Miss n’aurait curieusement pas aboyé. L’intrus a surpris les Muller dans leur sommeil. Il les a massacrés. Puis, la tuerie accomplie, il a tenté d’incendier les lieux, en posant le sac de Sylviane sur la gazinière allumée. Mais le feu s’est éteint de lui-même. Aucun voisin n’a rien remarqué. Personne ne dispose de la moindre piste. La veille, les Muller ont banalement passé la journée chez une amie. Ils sont rentrés vers 21 heures. Pendant que Sylviane préparait le dîner, une sœur de Jean-Claude a appelé. Il lui a promis d’aller dormir chez leur vieille mère, le lendemain, comme ils le faisaient à tour de rôle. Rien dans ces éléments n’oriente les enquêteurs vers un scénario évident. Pour autant, en fouillant dans la vie du couple, ils ne tardent pas à découvrir de très nombreuses zones d’ombre, capables d’expliquer le double assassinat… Né à Casablanca, Jean-Claude Muller est arrivé dans le Bordelais à l’âge de 13 ans. Très tôt, il se passionne pour l’électronique. À 20 ans, il crée une société spécialisée dans les systèmes d’alarme. À 25 ans, il séduit la cousine de son associé, Sylviane. Tous deux s’installent dans les locaux de l’entreprise, à Pessac. Leurs filles naissent durant ces années.
C’est en arrivant à Izon que les choses se compliquent
Pendant que Jean-Claude accumule une liste de clients prestigieux, Sylviane reprend une activité, comme serveuse dans une discothèque de Beychac-et-Caillau, le Blue Bird, puis le restaurant voisin, le Cubanos Café. Par la suite, elle décide de rester à la maison pour vivre sa passion : l’élevage de bouledogues français. Jean-Claude relâche un peu le rythme et réduit la voilure de son entreprise. Le couple déménage ensuite plusieurs fois et s’installe finalement à Izon, sur les bords de la Dordogne. C’est là que les choses se compliquent… À côté de la villa des Muller, nul quartier résidentiel huppé, mais une succession de champs et de lotissements mal définis. Les gendarmes découvrent que, peu de temps avant le meurtre, un individu a planté sa tente sur le terrain vague voisin. Mais, renseignements pris, il s’agissait d’un ouvrier venu pour un chantier. Il aurait plié bagages quinze jours avant le double homicide. Autre piste, celle du « dingue » de Montussan, un marginal réputé schizophrène, qui habite une bicoque à dix minutes de là, sur le bord de la RN89. Les militaires vont le trouver. À la vue des uniformes, l’homme sa barricade. Il faut l’extraire de force de sa tanière. Trop perturbé, il se révèle incapable de répondre à la moindre question. Mais l’ADN inconnu n’est pas le sien, et il est finalement relâché.
Cet invité d’une nuit peut-il faire office de suspect ?
Une autre possibilité serait que le drame se soit noué au comptoir d’un bistro voisin. Lorsqu’il terminait un chantier, Jean-Claude aimait aller se jeter quelques verres avec les piliers locaux. Une fois, il en avait même ramené un, trop bourré pour conduire, et l’avait fait dormir au salon. Cet invité d’une nuit peut-il faire office de suspect ? Jean-Claude avait en outre quelques problèmes avec les voisins. En 2017, après avoir constaté une fuite sur une canalisation commune, il en avait assigné une poignée devant la justice. Il avait finalement effectué les travaux lui-même, mais le malaise est resté. L’un d’eux a-t-il voulu se venger ? Difficile de croire qu’une bête affaire de plomberie puisse déclencher un massacre pareil… Il y a aussi une piste plus intime. En 2011, Jean-Claude et Sylviane font la connaissance d’un couple d’Izon, dont la fille fréquente le même collège que Margaux. Sylviane se lie rapidement d’amitié avec la mère, Nathalie. Mais cinq ans plus tard, d’apéros en confidences, elle finit par découvrir un secret bien caché : Nathalie est une ancienne prostituée ! Jean-Claude était un de ses clients habitués. La révélation passe mal. Sylviane, qui était déjà avec lui à l’époque, fait une dépression et menace de le quitter. Et, quand elle apprend que Nathalie a perdu sa fille, elle a des mots cruels pour celle qu’elle qualifie de « pute ». L’ancienne prostituée a-t-elle voulu se venger ? A-t-elle convaincu un ancien client de tuer pour elle ? Les sévices infligés à Sylviane semblent indiquer qu’elle était la cible prioritaire du massacre. Mais rien ne permet de le prouver.
Les Muller ont-ils été rattrapés par des histoires d’argent ? Un créancier en colère s’est-il trompé sur la personne ?
Dans un autre registre, les Muller ont-ils été rattrapés par des histoires d’argent ? Leur villa, ils l’avaient achetée aux enchères, après avoir rendu service à un vieux copain perclus de dettes, qui en était le propriétaire. Des années après, ils recevaient encore des lettres de relance et de mise en demeure à son nom. Un créancier en colère s’est-il trompé sur la personne ? L’attaque visait-elle l’escroc, parti depuis bien longtemps ? Le scénario semble d’autant plus crédible que, depuis, l’homme a été interpellé dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de stupéfiants (on parle de 700 kilos de cocaïne). Mais impossible d’affirmer que c’était lui la cible du massacre… Restent encore de nombreuses pistes alternatives. Un client mécontent a pu vouloir se venger de Jean-Claude pour une quelconque histoire. Un voisin de bistro lui soutirer des informations sur les sytèmes d’alarme dont il était le spécialiste. D’autre part, on sait que six mois avant sa mort, durant des vacances en Guadeloupe, Jean-Claude avait évoqué devant son beau-père un futur gros coup « à 1 million d’euros ».
— Si ça marche, avait-il promis, je prends ma retraite et je m’achète une villa ici !
A-t-il trempé dans une magouille trop grosse pour lui ?
Lors des obsèques du couple, qui eurent lieu le 23 décembre en l’église d’Artigues-près-Bordeaux, se trouvaient en tout cas des personnages inattendus, notamment un inconnu avec une larme tatouée sous l’œil – la marque des taulards qui ont tué et le revendiquent. Dans un coin de la petite église, des gendarmes en civil prenaient alors discrètement des photos…
— Il nous reste pas mal de choses à explorer, confie aujourd’hui un gradé. Il y a des portes qu’on a refermées définitivement. Mais je ne peux pas vous dire lesquelles.
Une fois n’est pas coutume, sans doute les enquêteurs espèrent-ils ne pas découvrir de nouvelle piste, deux ans et demi après les faits. Ou ça va finir par faire trop. des victimes, dans un centre commercial de Bègles. Nous prenons un café à une petite table. Visiblement inquiète de me parler, elle garde
ses lunettes de soleil pour ne pas être reconnaissable.
Vos parents étaient-ils très amoureux ?
Oui, et débordants de vie. Mon père savait à peu près tout faire, il aimait la fête et il avait l’esprit vif, beaucoup de répartie, surtout quand il avait bu un petit coup. Ma mère, elle, adorait faire la cuisine. Elle venait de se faire opérer pour retrouver une silhouette svelte. Elle avait perdu trente kilos, elle était rayonnante !
Votre père était spécialisé dans l’installation d’alarmes… N’avait-il pas équipé sa propre maison ?
Vous savez ce qu’on dit : les cordonniers sont les plus mal chaussés ! Il avait une alarme, et puis, un jour, il l’a démontée pour faire passer un câble et ne l’a jamais réinstallée… Quand vous faites ce boulot toute la journée sur les chantiers, vous n’avez pas envie de recommencer le soir !
Comment se sont déroulés les jours suivant le double meurtre ?
Tout est allé très vite. Il a fallu faire la mise en bière rapidement, parce que les corps étaient très abîmés, surtout celui de maman. Ses bleus commençaient à se voir malgré le toilettage mortuaire. Mais on a pu organiser une belle cérémonie, avec des cercueils blancs, dans une église pleine à craquer. On a mis la musique du film Intouchables, la préférée de Maman, et, après le sermon, une musique plus festive, dans le style de mon père. Il y avait tant de couronnes qu’elles ne tenaient pas sur le caveau…
Aujourd’hui, quelle est selon vous la piste la plus sérieuse ?
Franchement, je ne sais pas. J’en suis venue à suspecter tout le monde.
On a parlé de drogue…
(Elle sourit). Ma sœur et moi fumons un pétard de temps en temps. Il est arrivé à papa de tirer dessus en soirée. Mais ça s’arrête là !
Et de problèmes d’argent…
C’est possible, comme tout le reste. Parfois, mon père se serrait la ceinture.
Le mois suivant, un gros contrat tombait et il achetait une voiture neuve à ma mère. Il a peut-être emprunté de l’argent à quelqu’un. Qui sait ?
Où en est l’enquête aujourd’hui ?
J’ai l’impression qu’elle piétine, et ça me rend folle ! Depuis deux ans et demi, les enquêteurs n’ont rien, à part une empreinte de chaussure partielle et un ADN non identifié. En revanche, ils ont fait de grosses erreurs. On a retrouvé l’ADN d’un gendarme sur la culotte de ma mère ! Demandez-vous un peu ce qu’il faisait là ! Une trace de sang en forme de main sur le portail n’a pas été exploitée. Et puis, le soir du crime, on a retrouvé un ballon de baudruche dans le fossé, et un morceau de ballon scotché sur la cellule de détection du portail. Les gendarmes nous ont demandé s’il y avait eu une fête, mais ils n’ont pas cherché plus loin. Ils n’ont même pas gardé les ballons ! Et, comme si ça ne suffisait pas, depuis les faits, la maisona été cambriolée deux fois. Des indices importants ont été perdus ou brouillés. Je sais aussi que l'étude du bornage téléphonique n'a toujours pas été réalisée. Je me demande s'ils y mettent vraiment les moyens. Il y a quand même un meurtrier qui se balade dans la nature !
Une enquête de Vincent Senegal
Lisetoct
Re: Affaires non élucidées II
voilà l'article
En mai 1995, Katell Berrehouc, étudiante de 19 ans, est retrouvée morte sur le lit de ses parents à Auvers-sur-Oise (Val d'Oise). Vingt-trois ans plus tard, l’ADN détecté sous ses ongles mène à un suspect, vendeur ambulant. Son avocat affirme que la preuve génétique peut être trompeuse. Et la chronique des affaires criminelles ne lui donne pas tort…
Le 11 mai 1995, en fin d’après-midi, le petit frère de Katell Berrehouc rentre du collège. En gagnant l’étage de la maison familiale, à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise), il découvre l’horreur. Sa sœur gît, à demi-nue sur le lit de leurs parents, un legging noué autour du cou. Qui a pu tuer cette brillante étudiante de 19 ans ?
Les premières analyses font remonter sa mort à la fin de matinée, et indiquent que son corps ne porte « aucune trace de violence ». Un ADN masculin est retrouvé sous un ongle de sa main droite. La section de recherches de la gendarmerie de Versailles, chargée de l’enquête, passe au crible l’entourage de Katell, ainsi que le voisinage de la maison familiale. Une femme leur révèle avoir aperçu le matin du 11 mai, aux environs de 10 h 30, un jeune homme de 25 ans discuter avec la victime. Une conversation calme, mais qui aurait peut-être pu dégénérer une fois à l’intérieur de la maison. Le visiteur n’est cependant pas identifié.
En parallèle, le facteur est lui aussi suspecté, le courrier du jour ayant été retrouvé chez les Berrehouc. Les vingt limiers affectés à ce dossier épluchent méthodiquement chaque piste, chaque profil : camarades de Katell depuis l’école primaire jusqu’à la classe d’hypokhâgne où elle est inscrite, coéquipières de gymnastique, marginaux du secteur… mais les investigations piétinent.
Deux ans après le crime, la justice ordonne un prélèvement salivaire de masse sur tous les hommes de la ville âgés de 25 à 35 ans. Plus de 6 000 habitants s’y prêtent. Les enquêteurs et le juge d’instruction espèrent ainsi trouver un profil génétique compatible avec celui découvert sous l’ongle de Katell Berrehouc. Les résultats sont tous négatifs. Faute de suspect, un non-lieu est prononcé en 2005. L’affaire ressurgit en 2010 avec une nouvelle hypothèse : Michel Fourniret. La justice décide alors de confronter des dossiers en souffrance aux prélèvements effectués dans la camionnette utilisée par le tueur en série. En 1995, le prédateur était en liberté et aurait pu sévir dans la région, mais les vérifications tournent court.« Tombé de haut »En décembre 2017, nouvel espoir : le parquet de Pontoise lance un plan « cold cases » pour relancer les crimes irrésolus. Une greffière, présente lors de l’instruction du dossier Berrehouc, signale la procédure. Les scellés sont alors comparés au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg), inexistant en 1995. Et, cette fois, l’ADN masculin trouve une correspondance. Cyril E., 47 ans, est interpellé le 3 juillet 2018. Dans son casier judiciaire figurent une condamnation en 1994 dans une affaire de « vol et agression sexuelle », ce qui a permis son fichage, et une autre pour des « violences conjugales » en 2011.
Courtier en assurances et père de famille, il nie être le coupable. « C’est peu dire qu’il est tombé de haut explique son avocat, Sylvain Cormier. Il n’a évidemment aucun souvenir de ce qu’il faisait précisément ce jour-là lorsqu’il est interrogé 23 ans après et fournit forcément des explications floues. » À l’époque, à 24 ans, Cyril E. est vendeur ambulant : il propose des lithographies et suppose qu’il a croisé la victime à cette occasion. « J’ai peut-être rappé sa main en accrochant un tableau », tente-t-il pour expliquer la présence de son profil génétique sur la jeune femme.
Erreurs possibles Des arguments qui ne convainquent ni la justice ni la famille Berrehouc. Le prévenu est placé en détention provisoire… avant d’être remis en liberté 18 mois plus tard, tout en restant mis en examen. Un signe de flottement de l’institution judiciaire ? Pour le pénaliste Sylvain Cormier, l’élément génétique ne peut justifier le renvoi de son client devant la cour d’assises. « Il faut faire très attention avec l’ADN, c’est de la nitroglycérine. Dans le cas de Cyril E., il y a des incohérences et, sans doute, des erreurs. Comment aurait-il fait pour laisser son ADN sous l’ongle de la victime, sans laisser aucune autre trace ailleurs dans la maison ? Pourquoi ne retrouve-t-on pas l’ADN de la victime dans le propre curetage de son ongle, alors qu’on a celui de mon client ? Le prélèvement a-t-il été correctement fait ?, s’interroge-t-il. L’ADN n’est pas la reine des preuves, et je crains que la justice soit focalisée uniquement là-dessus.
À la fin de mai, Cyril E. saura s’il est renvoyé devant la cour d’assises. Ou si l’incertitude de la génétique convaincra les magistrats de le laisser libre.
Dernière édition par Manor le Dim 14 Mai 2023 - 16:34, édité 1 fois
Manor
Katell Berrehouc
Merci Manor
À la fin de mai, Cyril E. saura s’il est renvoyé devant la cour d’assises. Ou si l’incertitude de la génétique convaincra les magistrats de le laisser libre.
Page 13 sur 18 • 1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 18
Sujets similaires
» Affaires non élucidées I
» Affaires élucidées.
» Carte des affaires non élucidées
» qui est il? XVI
» DIANE Division des Affaires Non Elucidées
» Affaires élucidées.
» Carte des affaires non élucidées
» qui est il? XVI
» DIANE Division des Affaires Non Elucidées
Tueur en série : le grêlé. :: AFFAIRES EN COURS :: NON ÉLUCIDÉ
Cellule Cold cases, É. Foray, M.Boisseranc, S.Alloard, C.Giboire, K.Leroy, J.Heusèle, S. Viguier...
Page 13 sur 18
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum