Association d'Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées (Avane)

Bonjour,

Comme certain(e)s l'ont déjà remarqué sur le forum, l'association AVANE vient de se lancer officiellement depuis hier.
Il s'agit d'une association d'aide aux victimes des affaires non élucidées.

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur l'association :

L’association, composée très majoritairement d’experts et de professionnels de police et de justice, permet d’aider les victimes dans leur quête de la vérité dans le cas d’un fait criminel non élucidé. L’association souhaite développer et promouvoir une meilleure culture du cold case en France par des initiatives citoyennes.

Nous sommes une association composés majoritairement de professionnels
Nous pensons que les services d’investigations, magistrats, gendarmes et policiers sont parfaitement compétents mais ne disposent malheureusement pas de moyen suffisant face à la complexité et l’ampleur du phénomène
Nous ne comptons pas enquêter à la place des services officiels mais jouer un rôle de soutien en transmettant des éléments aux services d’enquête officiels.

Qu’est ce qu’un cold case ?

“Toute disparition inquiétante pouvant être imputable à une séquestration ou un meurtre ainsi que toute affaire criminelle de type séquestration , viol,  acte de torture ou de barbarie, meurtre, dont aucun auteur n’a pu être identifié au delà de 18 mois d’enquête ou dont la personne suspectée n’a pu être jugée ou condamnée faute d’élément confondants à l’issue de la procédure“.

Le rapport du groupe de travail sur les cold cases remis à la justice en mars 2021 évoque la réunion de trois critères pour qu’un fait soit considéré comme un cold case
• La gravité (meurtre, y compris l’assassinat, enlèvement et séquestration, viol de
nature sérielle),
• L’absence de tout mobile apparent (exclusion des faits liés à la criminalité
organisée – le règlement de comptes - ou au cadre familial),
• La non-élucidation de l’affaire malgré les investigations réalisées, et le constat
d’absence de nouvelle perspective d’enquête.

Notre site internet a déjà vocation à aider les victimes dans leurs démarches mais aussi pour leur faire connaître leur droit. Ce site permettra aussi de référencer les affaires non élucidées en France, ce qui était une préconisation du rapport du groupe de travail encadré par le magistrat Jacques DALLEST. Nous comptons former un pôle d’experts capables d’apporter des réponses précises aux parties civiles. Nous souhaitons réaliser et encadrer des travaux de recherche sur les cold case.

Comment adhérer ou devenir bénévole ?

Nous acceptons avec plaisir toutes les adhésions qui participent grandement au fonctionnement de l’association qui fonctionne pour le moment seulement grâce aux dons. Ces adhérents bénéficient en contrepartie d’une information régulière sur notre action et le phénomène de cold cases. Nous recherchons aussi des bénévoles dans des secteurs spécifiques (administratif, enquête, communication, gestion web) pour aider à faire fonctionner l’association.

Le site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

La carte des cold cases : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Linkedin

Les articles sur l'association :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Je remercie évidemment le forum pour les informations accumulées depuis des années. Il y a d'ailleurs un lien vers le site du Grêlé dans l'article sur Edith Martinet.

Si vous avez des questions et/ou retours je suis disponible sur le sujet ou en privé.

230128ŦManor a écrit:Bonjour,

Comme certain(e)s l'ont déjà remarqué sur le forum, l'association AVANE vient de se lancer officiellement depuis hier.
Il s'agit d'une association d'aide aux victimes des affaires non élucidées.

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur l'association :

L’association, composée très majoritairement d’experts et de professionnels de police et de justice, permet d’aider les victimes dans leur quête de la vérité dans le cas d’un fait criminel non élucidé. L’association souhaite développer et promouvoir une meilleure culture du cold case en France par des initiatives citoyennes.

Nous sommes une association composés majoritairement de professionnels
Nous pensons que les services d’investigations, magistrats, gendarmes et policiers sont parfaitement compétents mais ne disposent malheureusement pas de moyen suffisant face à la complexité et l’ampleur du phénomène
Nous ne comptons pas enquêter à la place des services officiels mais jouer un rôle de soutien en transmettant des éléments aux services d’enquête officiels.

Qu’est ce qu’un cold case ?

“Toute disparition inquiétante pouvant être imputable à une séquestration ou un meurtre ainsi que toute affaire criminelle de type séquestration , viol,  acte de torture ou de barbarie, meurtre, dont aucun auteur n’a pu être identifié au delà de 18 mois d’enquête ou dont la personne suspectée n’a pu être jugée ou condamnée faute d’élément confondants à l’issue de la procédure“.

Le rapport du groupe de travail sur les cold cases remis à la justice en mars 2021 évoque la réunion de trois critères pour qu’un fait soit considéré comme un cold case
• La gravité (meurtre, y compris l’assassinat, enlèvement et séquestration, viol de
nature sérielle),
• L’absence de tout mobile apparent (exclusion des faits liés à la criminalité
organisée – le règlement de comptes - ou au cadre familial),
• La non-élucidation de l’affaire malgré les investigations réalisées, et le constat
d’absence de nouvelle perspective d’enquête.

Notre site internet a déjà vocation à aider les victimes dans leurs démarches mais aussi pour leur faire connaître leur droit. Ce site permettra aussi de référencer les affaires non élucidées en France, ce qui était une préconisation du rapport du groupe de travail encadré par le magistrat Jacques DALLEST. Nous comptons former un pôle d’experts capables d’apporter des réponses précises aux parties civiles. Nous souhaitons réaliser et encadrer des travaux de recherche sur les cold case.

Comment adhérer ou devenir bénévole ?

Nous acceptons avec plaisir toutes les adhésions qui participent grandement au fonctionnement de l’association qui fonctionne pour le moment seulement grâce aux dons. Ces adhérents bénéficient en contrepartie d’une information régulière sur notre action et le phénomène de cold cases. Nous recherchons aussi des bénévoles dans des secteurs spécifiques (administratif, enquête, communication, gestion web) pour aider à faire fonctionner l’association.

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Les articles sur l'association :
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Je remercie évidemment le forum pour les informations accumulées depuis des années. Il y a d'ailleurs un lien vers le site du Grêlé dans l'article sur Edith Martinet.

Si vous avez des questions et/ou retours je suis disponible sur le sujet ou en privé.

Bonjour Manor,

Je vous ai envoyé un message en privé pour échanger sur le sujet.
Merci beaucoup.

Bonne journée,

Bonsoir,

Je ne l'ai pas précisé sur mon message mais je parlais du fait d'être disponible si jamais vous avez des questions à poser concernant l'association.

Mais si vous souhaitez devenir bénévoles, les candidatures se font directement sur ce lien.

Pour l'instant nous cherchons en priorité un ou une trésorière et une personne spécialisée dans les réseaux sociaux.

231229ŦManor a écrit:Bonsoir,

Je ne l'ai pas précisé sur mon message mais je parlais du fait d'être disponible si jamais vous avez des questions à poser concernant l'association.

Mais si vous souhaitez devenir bénévoles, les candidatures se font directement sur ce lien.

Pour l'instant nous cherchons en priorité un ou une trésorière et une personne spécialisée dans les réseaux sociaux.

Bonjour,

Vous travaillez pour eux Manor ? Dommage que votre carte n'englobe pas les affaires antérieures à 70. Serge Le Petit était mineur et puis il y a d'autres enfants qui ont disparu et qui sont décédès. Je suis sûre que vous pouvez accéder à ce type d'archive. Le passé des lieus influe sur le présent dans la plupart des affaires. Certains ont sévi avant les années 80. Ils ne sont pas tous décédés. Il faut, je le répéterais, abolir la prescription pour tentative de viol /meurtre, viol et meurtre et considérer ça comme un crime contre l'humanité. La justice est à vomir surtout quand il s'agit d'un enfant.

Il y a eu un tueur en série dans mon département. Il a fait quatre victimes toutes majeures. On a retrouvé également des affaires ne lui appartenant pas. Malheureusement, cela se serait passé avant 80 pour les autres personnes. Je dois passer dans la rue où il a vécu et je me dis, combien de victimes ? Des enfants ? Ont-ils agonisé ?

Je ne vais pas m'excuser de penser à tous ceux qui antérieur ont cette date ont péri et de voir que ce sont des personnes comme vous qui travaillent dans ce milieu me fait mal au cœur. Les sœurs et/ou les frères vont mourir sans savoir dû à des personnes insensibles et un système judiciaire défaillant. Pour l'affaire Bonfanti, son meurtrier est en liberté. On pas besoin d'une association mais que les lois change surtout. Puis, qu'on prenne des enquêteurs formés et un minimum sensible envers la victime et la famille.

D'ailleurs, ça reprend le genre de l'association les oubliées de la justice le lien : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bien cordialement,
Fleur

Bonsoir,

Oui, je suis l'un des membres fondateurs de l'association et le responsable du pôle passionnés. Je m'occupe principalement de la carte, du site et du lien avec les journalistes.
clemal2011, administrateur du forum et du site Le Grêlé, est devenu l'un de nos membres.

Libre à vous de recenser les affaires antérieures à 1975, comme expliqué sur le site ce n'est pas dans notre champ d'action. Vous pouvez vous-même créer une association qui se focaliserait sur ces crimes-là.
Je ne présumerai de rien si j'étais vous car la famille de Serge Le Petit ne se bat pas pour la vérité. Il reste seulement quelques cousins éloignés et ils ne souhaitent pas parler de ce meurtre.

Je ne sais pas si vous avez daigné lire le site et l'ensemble des experts membres de l'association mais je ne pense pas que les termes que vous utilisez soient adéquats. Les enquêteurs formés on les a, maintenant il ne reste plus qu'à travailler et avancer.

Concernant Marie-Thérèse Bonfanti je ne suis pas aussi pessimiste que vous, la décision finale peut faire jurisprudence : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Oui j'identifie très bien cette association mais l'association Avane n'a pas la même raison d'être, heureusement qu'il y a de tout.

bonjour Manor,
pour beaucoup des affaires non élucidées à TOULOUSE ,elles ont été attribués à Patrice Allegre,notamment Patricia Gelis et d'autres.
Jr vous donne le lien de la cellule stop à l'oubli qui s'occupe de tous ces cas sur TOULOUSE:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonsoir sylvynipa,

Non les crimes n'ont pas été attribués à Alègre. Il y a eu des enquêtes, des charges pour certaines puis des non-lieux. C'est sûr que l'affaire Baudis a foutu le bazar et arrangé beaucoup de monde.
Dans la liste de stopaloubli, il y en a certains qui n'ont eu aucun rapprochement avec Alègre. D'ailleurs ça fait quelques mois que je cherche à savoir si l'asso est toujours active malgré le décès de Gabriel Loubradou, le père de Hélène.
Le parcours criminel de ce dernier est investigué à Nanterre donc on en saura plus tôt ou tard.
Mais si vous avez des éléments nouveaux ou plus précis je suis preneur, merci

Le malaise de la justice face au chiffre noir des « cold cases »
Une association a réalisé ce que refuse de faire le pôle de Nanterre : une carte des 369 homicides non élucidés en France. Un total sûrement sous-estimé.
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Je pense qu'il parle de l'association Avane.
Dommage, l'article n'est pas en libre accès

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le malaise de la justice face au chiffre noir des « cold cases »
Une association a réalisé ce que refuse de faire le pôle de Nanterre : une carte des 369 homicides non élucidés en France. Un total sûrement sous-estimé.
20 juin 2024
Épisode n° 23
Les épisodes
Texte
Thierry Lévêque
Photo
Simon Lambert
Édité par
Lucile Sourdès-Cadiou
En résumé
Combien sont-ils, il y a cinq, dix, vingt ou trente ans, à avoir tué en échappant à la patrouille ? Combien sont ainsi restés libres de récidiver et laissant des familles, quelquefois des localités entières, livrées à l’angoisse, au soupçon, au chagrin éternel ? C’est la question très lourde qui plane au-dessus du pôle de Nanterre depuis sa création en mars 2022 et à vrai dire, elle reste aujourd’hui encore taboue. Il n’y a en effet toujours aucune évaluation officielle, même grossière, du crime sans châtiment en France, ce qui paraît proprement impensable à l’ère numérique. Lorsqu’il avait annoncé à la presse la création du pôle des « crimes sériels et non élucidés », le Garde des sceaux Éric Dupond-Moretti avait évoqué 173 dossiers non résolus « pour lesquels la justice [était] saisie ». Ce chiffre, déjà dans l’absolu important, avait été contesté, car outre qu’il semblait sous-évalué, il ne tenait volontairement pas compte d’une réalité juridique gênante pour le système, plutôt jusqu’ici restée sous le radar, une incongruité érigée en méthode ordinaire.

Jusqu’à très récemment en effet, pour de pures questions d’administration comptable et d’encombrement des cabinets, les juges d’instruction avaient pour habitude – bien que ce ne soit en rien obligatoire procéduralement – de refermer par des non-lieux nombre d’enquêtes infructueuses pour homicide, si bien que l’état des lieux des « cold cases » doit s’établir en réalité en regardant à deux étages du système. Il y a donc celui des dossiers toujours formellement en cours, c’est celui évoqué par le Garde des sceaux, qui a voulu ne voir que cela. Même s’il ne se passe rien au plan de l’enquête depuis des années, voire des décennies, il est en effet complètement possible de laisser une procédure en vie indéfiniment, par de simples actes formels réguliers interrompant la prescription. Mais il y a par ailleurs l’étage des non-lieux « pour défaut d’élucidation », où formellement plus personne n’est saisi de la procédure mais où il est très fréquemment possible, suivant diverses conditions juridiques, de relancer l’enquête et donc les poursuites. Si on additionne les deux ensembles de dossiers (et qu’on y ajoute même les disparitions probablement criminelles, techniquement aussi de la compétence du pôle), quel est l’ordre de grandeur de ce continent du crime ?

Une carte détaillée recensant 369 « cold cases », chiffre très provisoire, a été mise en ligne par une association d’amateurs éclairées, l’Avane

Pour la première fois, une association créée ce printemps, l’Avane (Association d’aide aux victimes des affaires non élucidées), s’est essayée à ce recensement, avec seulement les moyens d’amateurs éclairés et sans aucun accès aux données judiciaires et policières officielles. Avec les seules informations publiques, elle a réalisé une carte, donnant des visages aux victimes, fournissant des liens documentaires, des faits, des informations et tentant un état de chaque procédure, dans la mesure où il est connu. Ce travail, réclamé en vain de longue date aux autorités officielles par de nombreuses associations de victimes, qui espèrent qu’un tel site permettrait de susciter des témoignages, est particulièrement glaçant. À le parcourir, on comprend que personne dans le système judiciaire, et surtout pas le pôle de Nanterre (qui refuse toute communication avec la presse), n’ait souhaité à ce jour réaliser une version officielle d’un tel outil, qui souligne en creux les échecs du système de recherche criminelle en France et donne naturellement envie d’y revenir. Alors que les trois maigres cabinets d’instruction constitués à Nanterre sont déjà bien occupés avec une centaine de dossiers, l’Avane est parvenue au nombre (très) provisoire et par nature parcellaire de 369 affaires.

Possible homicide non-élucidé
Exemple d’un dossier d’un possible homicide non élucidé, visible sur la carte de l’association Avane — Photo Simon Lambert/Les Jours.
Créée ce printemps sous l’impulsion d’un ex-technicien de police scientifique en disponibilité depuis 2023, Benoit de Maillard, avec l’appui de plusieurs figures du monde judiciaire comme l’avocat spécialisé Didier Seban, l’ancien juge d’instruction Gilbert Thiel, le procureur en retraite Jacques Dallest, le policier Raphaël Nedilko (lire l’épisode 10, « Le flic qui embroche les poulets »), l’Avane se propose de recruter des experts bénévoles pour aider à la résolution de « cold cases ». C’est une illustration de la pression sociale grandissante sur ce sujet, l’idée que l’institution puisse baisser les bras face à un crime impuni devenant progressivement intolérable à l’opinion. Benoit de Maillard dit avoir imaginé l’idée d’une aide bénévole aux victimes après avoir rencontré à sa demande Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, victime en 1984 dans les Vosges du plus célèbre « cold case » de l’histoire contemporaine. « Il y a beaucoup de gens, comme M. Villemin, qui sont dans la souffrance, explique aux Jours Benoît de Maillard. J’ai imaginé modestement à partir de là être un entrepreneur social, entreprendre pour le bien de la société. Avec l’association, on proposera donc d’abord aux victimes des conseils, des ressources, comme sur la prescription, les techniques, etc. Ensuite, on leur proposera un formulaire de saisine pour nous poser des questions sur leur dossier et après un tri, nous soumettrons leur demande à des experts de l’association. Ils rédigeront bénévolement une note. Peut-on faire plus au niveau ADN, comment comprendre tel rapport d’expertise ? Etc. » ll s’agira de relancer des dossiers totalement enlisés et non pas de travailler sur des affaires déjà relancées, donc pas sur celles déjà reprises par le pôle de Nanterre. L’initiative n’est pas accueillie avec une franche hostilité par les autorités judiciaires, mais elles n’en ont pas fait grand cas non plus.

Toute la société pourrait être mobilisée grâce aux ressources numériques mais le pôle de Nanterre se contente de maigres appels à témoins vidéo

Des dossiers enlisés, il n’en manque pas, ainsi qu’on le voit sur la fameuse carte. Qui a tué le journaliste de La Provence Frédéric Sturlesi, 38 ans, vraisemblablement frappé à la tête le 20 novembre 2010 à la sortie d’un bar à Marseille ? Une ordonnance de non-lieu a été rendue en 2013 après des investigations infructueuses. Qui a tué Isabelle Fisch, fille d’un syndicaliste CGT des mines de potasse, violée et étranglée en 1977 en Alsace ? L’affaire, après un non-lieu, est en principe prescrite depuis une vingtaine d’années. Qui a tué de six balles en 2008 l’étoile de la lutte marocaine Abdeljalil Boumehdi, champion d’Afrique 1998, à Montereau-Fault-Yonne ? Un non-lieu a aussi été rendu. Qui a tué en 1991, à Imphy (Nièvre), Marie-Claire Bégo, agent technique SNCF, violée, étranglée et dont le corps a été retrouvé incendié sur les bords de la Loire ? On ignore même l’état juridique du dossier.

Un vieux dossier de cour d'assises
Au centre de pré-archivage de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), des dossiers de la cour d’assises sont en instance de déménagement vers les archives départementales, le 1er juin 2022 — Photo Olivier Laban-Mattei/Myop.
Benoit de Maillard, créateur de l’Avane, sait bien par son métier que dans une proportion significative de ces affaires vertigineuses, même les plus anciennes, on peut sans doute faire quelque chose aujourd’hui. C’est possible d’abord, bien sûr, par de nouvelles expertises ADN qui peuvent être fructueuses du fait du progrès technique et grâce à la taille sans cesse croissante du fichier français et ses connexions automatisées au plan européen voire international (lire l’épisode 20, « La joggeuse du Loiret, l’ADN de contact et la clé du mystère »). Même sans pièces à conviction et sans expertises, il serait aussi possible d’ouvrir de nouvelles pistes par des mises en rapport entre dossiers oubliés qui n’étaient pas possibles encore dans un passé récent et où fichiers policiers, logiciels et tout simplement l’information numérique disponible aujourd’hui peuvent s’avérer concluants. C’est en réalité un véritable chantier national qu’on pourrait ouvrir, en mobilisant la société par toutes les ressources du numérique, mais le pôle de Nanterre s’y refuse pour l’instant. Il se cantonne à de maigres appels à témoins vidéo lancés tels des bouteilles à la mer sur les réseaux sociaux, sur seulement trois affaires particulières à ce jour (lire l’épisode 22, « Sur YouTube, la France lance son appel à témoins numéro 1 »). Sur le second appel, concernant deux hommes disparus dans un festival de musique en Savoie en 2010 et 2011, est même oubliée la mention d’un élément pas vraiment anodin : le fait qu’un des deux disparus (Ahmed Hamadou) ait été retrouvé mort…

Pourtant, le pôle de Nanterre a bien sûr ses propres ressources quant à ce « chiffre noir » des « cold cases ». Même s’il préfère rester dans le bleu, il a sans doute sa petite idée sur le fait qu’il va bien au-delà des 369 cas recensés par l’Avane. Il a pu le mesurer dès le départ par Isabelle Théry, magistrate à la retraite, chargée dès avant la création du pôle de recenser les non-lieux pour défaut d’élucidation d’homicides dans le ressort de la cour d’appel de Paris. Elle a ensuite été recrutée officiellement comme chargée de mission afin de poursuivre son travail dans le ressort de la cour d’appel de Versailles. Selon les informations des Jours, elle a aujourd’hui interdiction purement et simplement de parler à la presse, tant les résultats de son entreprise semblent déranger. On sait qu’elle a découvert qu’il y a eu, pour la seule période entre 2007 et 2017 (donc bien postérieure à celle prise en compte par l’Avane, qui remonte aux années 1970), dans huit des neuf tribunaux du ressort de la seule cour d’appel de Paris (hors Créteil, qui n’a pu être exploré du fait d’un problème informatique), 247 non-lieux pour défaut d’élucidation d’homicide.

Des centaines de non-lieux rendus pour défaut d’élucidation dans des affaires d’homicide mériteraient d’être relancés, avec des chances raisonnables d’aboutir

Selon les conclusions d’Isabelle Théry, une cinquantaine de cas mériteraient d’être réexaminés et certains ont déjà été rouverts, mais une minorité. Une simple projection mathématique de ce travail sur les 35 autres cours d’appel de France – certes pour la plupart plus petites mais couvrant tout de même 153 tribunaux – donne un ordre de grandeur des dossiers non élucidés (sans doute en milliers en ne remontant que vers le début des années 2000) et potentiellement à rouvrir, avec de bonnes chances de succès. Ils se comptent sans doute en centaines. Cela arrivera-t-il un jour ? Si les effectifs du pôle de Nanterre progressent aussi lentement (un quatrième cabinet d’instruction est annoncé pour 2025, et rien pour la suite), il est permis d’en douter. D’autant qu’un problème informatique sérieux empêche pour l’instant l’accès aux données nécessaires afin de retrouver les procédures criminelles « papier » dans les centres d’archives. Le ministère de la Justice n’a pas donné à ce jour de nouvelles de la mission technique annoncée en mars pour traiter ce sujet. Le cabinet du ministre ne répond pas aux sollicitations des Jours.

Isabelle Théry
La magistrate honoraire auprès de la cour d’appel de Paris Isabelle Théry recherche le dossier d’une affaire non élucidée dans le centre de pré-archivage de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 1er juin 2022 — Photo Olivier Laban-Mattei/Myop.
De quoi parle-t-on, humainement ? Un exemple pris au hasard des meurtres sans résonance médiatique, parmi beaucoup d’autres, illustre ce gouffre de souffrance sociale du chiffre noir. En 2014, Fidelia fait une chute mortelle de la fenêtre de son logement parisien en 2014. En 2017, un non-lieu est rendu au bénéfice de son ex-compagnon « faute de preuves » : va-t-on rouvrir l’affaire ? On l’ignore. Le dossier est pourtant entaché dès le début d’une erreur juridique de base, l’instruction ne pouvant juridiquement conclure sur le régime de la preuve mais sur celui des « charges suffisantes ». L’ex-compagnon en question, dont on sait qu’il harcelait la victime avant les faits, a menti en expliquant qu’il n’était pas présent ce jour-là, l’analyse de sa téléphonie démontrant ensuite qu’il se trouvait en fait… dans le logement.

Là encore, une reprise des éléments matériels et des interrogatoires a une chance raisonnable d’aboutir. Des dossiers de ce genre dorment par étagères entières dans les archives de tous les tribunaux de France et y mourront peut-être définitivement bientôt, si le pôle ne change pas de braquet. À moins que des associations comme l’Avane s’emploient dans tous les coins de France et alimentent la fameuse carte qui doit déjà tourmenter nombre de magistrats et d’enquêteurs. Et qu’elle suscite de nouveaux témoignages, qui devront alors nécessairement être exploités un jour ou l’autre par la justice.

Bonjour,

Je ne sais pas si cet article est susceptible d'intéresser l'association AVANE.
C'est la carte interactive qui a retenu mon attention

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car trop souvent, on n'a pas fait le lien entre une personne enterrée sous X et une personne recherchée par ses proches.

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Terrifiant.

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Je ne sais pas si cet article est susceptible d'intéresser l'association AVANE.
C'est la carte interactive qui a retenu mon attention
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car trop souvent, on n'a pas fait le lien entre une personne enterrée sous X et une personne recherchée par ses proches.
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Bonjour Kassandra,
Nous sommes associés à cette initiative.
Il y a des cas déjà recensés sur notre carte, j'ajouterai les nouveaux au fur et à mesure, pour l'instant la lumière doit être mise sur la campagne d'Interpol mais je mettrai des liens pour rediriger les lecteurs vers leur site.

Terrifiant.
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Bonjour Casta,
Oui et on trouve de nouveaux cas chaque jour, que l'on doit vérifier avant de poster (autorisation, nom, lieu etc.) donc il en reste encore dans notre base de donénes. 410 cas environ officiellement mais on est loin du compte.

Bonsoir Manu,
Oui vous m'aviez déjà dit ce nom et il fait partie de ceux qui sont en cours de vérification actuellement.
Si vous avez des coupures de presse, des archives je suis preneur, merci à vous.
Et oui ça fera 8 meurtres si on le comptabilise.

245960ŦManor a écrit:Bonsoir Manu,
Oui vous m'aviez déjà dit ce nom et il fait partie de ceux qui sont en cours de vérification actuellement.
Si vous avez des coupures de presse, des archives je suis preneur, merci à vous.
Et oui ça fera 8 meurtres si on le comptabilise.

Bonjour Manor,

Vous trouverez à ce sujet et sur ce forum, un article du nouveau détective datant de septembre 1984, sur ce fait tragique.
Je vous invite à vous reporter sur le fil consacré aux disparues de Seine et Marne , a la page 8 (article déposé le 21/11/2017.
Il est probable que l 'auteur du meurtre a pu être identifié et arrêté en 1985....a vérifier.
Un certain Jérémy Potet , auteur d'une trentaine de viols et agressions sexuelles, ayant avoué le meurtre d'un enfant.

@Manu,
Tu veux parler de cet article?

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Dommage qu'il ne soit pas plus lisible.

Vous trouverez à ce sujet et sur ce forum, un article du nouveau détective datant de septembre 1984, sur ce fait tragique.
Je vous invite à vous reporter sur le fil consacré aux disparues de Seine et Marne , a la page  8 (article déposé le 21/11/2017.
Il est probable que l 'auteur du meurtre a pu être identifié et arrêté en 1985....a vérifier.
Un certain Jérémy Potet , auteur d'une trentaine de viols et agressions sexuelles, ayant avoué le meurtre d'un enfant.

Bonsoir,
Je m'attendais à un autre genre de source, je pense que c'est résolu mais je peux me renseigner ! Merci à vous dans tous les cas ![/quote]

247454ŦManor a écrit:

Vous trouverez à ce sujet et sur ce forum, un article du nouveau détective datant de septembre 1984, sur ce fait tragique.
Je vous invite à vous reporter sur le fil consacré aux disparues de Seine et Marne , a la page  8 (article déposé le 21/11/2017.
Il est probable que l 'auteur du meurtre a pu être identifié et arrêté en 1985....a vérifier.
Un certain Jérémy Potet , auteur d'une trentaine de viols et agressions sexuelles, ayant avoué le meurtre d'un enfant.

Bonsoir,
Je m'attendais à un autre genre de source, je pense que c'est résolu mais je peux me renseigner ! Merci à vous dans tous les cas !

[/quote]
 Comme si le LND était un media ignoble qui colporterait des infos fausses depuis 1928 . Je vous signale Manor que Kassandra elle-même cite ce magazine et à juste titre . Ce sont bien les seuls à avoir traité "les faits divers" sur plusieurs décennies .Alors , votre remarque me semble déplacée pour ne pas dire plus .

J'ai déjà parlé du ND ici même et justement je loue leurs investigations des décennies passées et même aujourd'hui il y a plusieurs de leurs journalistes dont j'apprécie le travail, par exemple Mathieu Fourquet qui retranscrit le procès de Mazan en ce moment.
Je savais même pas que cette capture était issue du ND (pourtant Manu le dit bien dans son message mais je me suis précipité)
et je trouve que c'est un bon article. Si j'ai dit que je m'attendais à une autre source ça voulait signifiait "ne provenant pas du forum" et plus d'un appel à témoin ou d'un article disant que c'était non élucidé.
J'ai été maladroit en effet !

Sinon :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Excellent article écrit sur l'affaire du prédateur des bois par un membre connu de beaucoup ici, pour les intéressé(e)s.

247597ŦManor a écrit:J'ai déjà parlé du ND ici même et justement je loue leurs investigations des décennies passées et même aujourd'hui il y a plusieurs de leurs journalistes dont j'apprécie le travail, par exemple Mathieu Fourquet qui retranscrit le procès de Mazan en ce moment.
Je savais même pas que cette capture était issue du ND (pourtant Manu le dit bien dans son message mais je me suis précipité)
et je trouve que c'est un bon article. Si j'ai dit que je m'attendais à une autre source ça voulait signifiait "ne provenant pas du forum" et plus d'un appel à témoin ou d'un article disant que c'était non élucidé.
J'ai été maladroit en effet !

Sinon :
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Excellent article écrit sur l'affaire du prédateur des bois par un membre connu de beaucoup ici, pour les intéressé(e)s.

OK Manor . On ne calomnie pas ainsi un vieux magazine qui doit avoir des archives instructives .Je pense plutôt que vous êtes tombé
dans ce biais mainstream genre les moutons de Panurge .