meurtre en Autriche de Lucile K. une étudiante française

Joggeuse tuée : perpétuité pour le chauffeur routier

Un ressortissant roumain a été condamné hier à la réclusion à perpétuité pour avoir violé et tué une jeune femme début novembre 2016 près de Fribourg-en-Brisgau. Il risque un procès en Autriche pour le meurtre d’une étudiante française en 2014.

Jour du verdict hier matin pour Catalin Ciolpan, un chauffeur de poids lourd originaire de Roumanie, accusé d’avoir commis un crime sexuel le 6 novembre 2016 à l’encontre de Caroline Gruber, 27 ans, qui faisait un jogging à Endingen, près du Kaiserstuhl, en face de Marckolsheim. L’individu âgé de 40 ans été reconnu coupable par le tribunal de grande instance fribourgeois de meurtre et de viol aggravé et a été condamné à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté.

Dès l’ouverture du procès début novembre, il avait reconnu les faits. La jeune joggeuse avait d’abord été frappée avec une bouteille d’eau-de-vie. Assommée, elle avait été traînée dans un bosquet, puis violée. L’homme l’a ensuite tuée à coups de barre de fer. Le corps sans vie de Caroline Gruber a été retrouvé quatre jours plus tard. L’objet métallique utilisé, un levier qui sert à soulever et basculer les cabines des poids lourds, avait mis les enquêteurs sur la piste d’un chauffeur routier. Un long travail d’enquête, notamment par l’exploitation des données des portiques de paiement de taxes des poids lourds, a finalement permis d’identifier Catalin Ciolpan, qui a été arrêté en juin dernier à Endingen.

Risque de récidive

Le routier roumain est également accusé d’avoir agressé et tué le 12 janvier 2014 une jeune Française, Lucile Klobut. Cette étudiante lyonnaise de 20 ans, originaire de Saint-Bernard dans le Val de Saône, était alors en échange Erasmus à Kufstein, dans le Tyrol autrichien, distant de près de 400 kilomètres d’Endingen. Selon les indications de la police, elle avait été frappée à trois reprises sur la tête avec une barre métallique alors qu’elle revenait d’une soirée, mais n’avait pas été violée. Les traces d’ADN retrouvées sur les deux scènes de crime provenaient du même individu, Catalin Ciolpan, qui a reconnu ce second meurtre lors d’un entretien avec un expert psychiatre.

La peine de sûreté à son encontre a été prononcée par le tribunal sous réserves. Il convient en effet d’attendre le procès en Autriche pour la fixer de manière définitive, a expliqué hier Eva Kleine-Cosack, la présidente du tribunal. Le tribunal a suivi hier les réquisitions du ministère public et des parties civiles. En ce qui concerne les motifs de son acte, l’accusé a évoqué une soudaine pulsion agressive, mais non sexuelle, et a précisé qu’il n’avait rien planifié. Un expert psychiatre a déclaré, lors du procès, que le quadragénaire présentait un fort risque de récidive.

Après le verdict en Allemagne, l’Autriche a d’ores et déjà demandé l’extradition de Catalin Ciolpan, afin de le faire comparaître en justice à Innsbruck, et attend à présent la décision des autorités allemandes.