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el niño pintor de Màlaga l'enfant peintre de Malaga

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Message par martine34 Mar 06 Juil 2021, 17:29

Bonjour à tous

C'est en pensant au lecteur espagnol du forum, qui avait évoqué dans un commentaires les affaires mal ou pas élucidées survenues dans la région de Valencia (crimes de Macastre et d'Alcasser) que je vous fais part de l'étrange cas de David Guerrero, "l'enfant peintre" de Malaga.
Cette affaire non résolue est tenue par les enquêteurs d'Interpol comme l'une des plus mystérieuses auxquelles ils ont eu affaire.
                                                Les faits
                                     
David Guerrero était un enfant calme, assez peu expansif, issu d'une famille plutôt modeste qui vivait dans un quartier populaire de Malaga. Si son frère aîné -parti faire des études loin de Malaga au moment des faits- et son oncle étaient doués pour le dessin et la peinture, les dons de David dans ce domaine étaient extraordinaires.
Dès la maternelle, il avait attiré l'attention de ses enseignants, émerveillés par ses dispositions pour le dessin.Ils avaient recommandé à ses parents de lui faire prendre des cours d'arts plastiques dès son entrée à l'école primaire, conseil qu'ils avaient suivi en l'inscrivant à un centre culturel , "El Penachero", maintenant disparu.
Des années durant, David s'était rendu plusieurs fois par semaine après l'école afin de suivre des cours de dessin et peinture dans ce centre.Sa mère l'y accompagnait en bus et son père, technicien en électricité dans une usine,  allait le chercher après son travail.

Tout s'était toujours très bien déroulé et deux ans avant sa disparition en 1987 (il avait alors treize ans),ses parents avaient décidé qu'il pourrait désormais prendre le bus tout seul:
L'arrêt du bus était tout proche de l'immeuble des Guerrero et la mère devait s'occuper de son plus jeune fils, né entre temps.Pendant deux ans, muni de sa carte de bus et de son sac contenant ses affaires de peinture, David avait pris après le collège ce bus qui le déposait tout près du "Penachero", son père continuant à aller le chercher en voiture à la fin des cours...

Les progrès de David en dessin et peinture étaient importants et à chaque fête de fin d'année de son collège, il animait un atelier de caricatures, domaine dans lequel il excellait.Peu de temps avant sa disparition, une jeune fille de sa classe lui avait demandé de lui offrir un dessin: il lui avait donné la caricature d'un homme plutôt âgé au visage émacié.Alors que sa camarade lui demandait de qui il s'agissait, David s'était troublé, avait rougi et après un silence embarrassé, il lui avait précipitamment répondu qu'il n'en savait rien.
La jeune fille avait mis cet embarras sur le compte de la timidité de David et il était tout à faiit plausible qu'il ait pu faire la caricature d'un inconnu croisé dans la rue.

Quelques mois avant sa disparition, David eut son "heure de gloire": la mairie de Malaga avait organisé un concours de dessin et peinture sur le thème de la Semaine Sainte et David avait fait le portrait du "Cristo de la Buena Muerte" dont la statue est transportée chaque  Vendredi Saint  par des légionnaires au cours d'un cérémonie impressionnante.
Ce portrait était tellement saisissant qu'il avait été exposé dans le centre-ville de Malaga.Une journaliste avait consacré un article à David, désormais surnommé "El Niño Pintor de Màlaga".

C'est précisément au cours des cérémonies organisées pour la Semaine Sainte et la fête de Pâques que la ville s'apprêtait à recevoir la Reine Sofia, qui devait assister à un concert dans le théâtre rénové  de Malaga.
Un grand choix de réjouissances et manifestations culturelles étaient proposées aux habitants et aux touristes, déjà nombreux.Non loin du centre culturel du Penachero, une galerie d'art exposait des peintres de qualité, parmi lesquels David avait toute sa place. En raison de son jeune âge, une demande d'autorisation avait été obtenue de la part des parents de David pour que soit exposé le portrait du Cristo de la Buena Muerte.Son père devait l'accompagner à la galerie d'art mais malheureusement une panne életrique s'était produite dans son usine: il avait donc été tenu de procéder à la réparation et contraint à la dernière minute de renoncer à accompagner son fils.

La famille convint alors d'un "modus vivendi": David prendrait son bus comme d'habitude après son retour du collège, irait à la galerie d'art où la journaliste devait lui consacrer un nouvel article et, si le vernissage de  l'exposition se terminait à temps, il irait suivre son cours de peinture au "Penachero"  et son père le récupèrerait à la fin des cours.
Dans le cas contraire, si le vernissage l'empêchait d'aller au centre culturel, il téléphonerait chez leur voisine de palier (les parents de David n'avaient pas le téléphone et les portables n'existaient pas encore).Son père irait alors le chercher en voiture à la galerie d'art et le ramènerait chez eux.

David rentra du collège avec son tout jeune frère, prit une collation et s'en alla en dépit d'une légère migraine, muni de sa carte de bus et de ses affaires de peinture.Sa mère et des voisins le virent sortir de l'immeuble et se diriger vers le boulevard voisin où se trouvait l'arrêt du bus, un angle mort ne leur permettant guère de le suivre des yeux Une foule s' était d'ailleurs massée  sur le boulevard sous la surveiillance de nombreux policiers et gardes civils car le cortège de la reine devait passer par là en fin de journée.

David ne téléphona pas ce soir-là chez la voisine et c'est tout naturellement que son père alla le chercher au "Penachero".Il vit sortit plusieurs groupes d'enfants, dont les adolescents et professeurs de l'atelier de David, qui lui affirmèrent ne pas l'avoir vu.
Il se rendit donc à la galerie d'art, pensant que son fils s'y trouvait encore .Il ne restait plus que le personnel de service et personne n'avait aperçu David.
Aidé du concierge du Penachero, le père explora le centre culturel des combles au sous-sol sans aucun succès.
Il lui restait le mince espoir que David, en proie à sa grande timidité, n'ait pas osé entrer seul dans la galerie d'art
et ait pris la décision de rentrer à pied chez lui, plutôt dépité.
Mais quand il arriva chez lui, il trouva sa femme et leurs proches  très inquiets de ne pas avoir de nouvelles de David.

La famille était très estimée par ses voisins qui décidèrent de l'aider dans ses recherches en explorant toutes les caves et sous-sols du quartier, relevés par la Guardia Civil prévenue entre temps.
Les recherches durèrent des jours et des jours.Les enquêteurs explorèrent en s'aidant de bénévoles, d'hélicoptères, de chiens pisteurs le bord de mer, la campagne, les contreforts de la Sierra Nevada, sans le moindre indice ni succès.

Devant le désespoir des parents, on  publia des photos de l'enfant et on lança un appel à témoins dans les médias
Une vieille dame, qui s'était arrêtée à la terrasse d'un café pour profiter de l'animation des rues, affirma qu'"elle avait vu David en compagnie d'un homme qui parlait l'espagnol avec un accent allemand".Ils s'étaient arrêtés quelques instants près de la table qu'elle occupait, un momenrt immobilisés par la foule massée sur les trottoirs.
Mais on ne prit guère ce témoignage au sérieux, les Allemands étant très nombreux en Andalousie durant le printemps et l'été.

C'est un an après seulement que, triant du linge non réclamé oublié  par les  clients d'un hôtel de la ville, qu'une lingère fut intriguée par une serviette de toilette portant le nom et l'adresse de David.Elle en informa les enquêteurs.On montra la serviette aux parents de David qui la reconnurent aussitôt: il l'emportait avec ses affaires de peinture.

Cette serviette avait été retrouvée dans une chambre un temps occupée par un Suisse allemand qui possédait un voilier alors amarré dans le port de plaisance.
Une femme de chambre , qui n'avait peut-être pas voulu ou oser  témoigner lors des premières heures de l'enquête,
confirma que David avait au moins une fois rendu visite à ce client.
Ce Suisse se rendait fréquemment en Andalousie où un de ses passe-temps favoris était de faire des instantanés de passants  inconnus (en particulier des jeunes gens).

Avait-il rencontré David au cours de ses séances de photos urbaines?
Ou l'avait-il connu grâce à l'exposition de Cristo de la Buena Muerte? Chose étrange, cet homme était marchand d'art!
Les enquêteurs apprirent que le lendemain de la disparition de David et avant qu'elle ne soit médiatisée, le Suisse avait quitté à l'aube le port de Malaga à bord de son voilier et s'était rendu au Maroc.Il est à noter qu'il connaissait des galeristes marocains établis en Andalousie qui entretenaient des relations d'affaires avec le propriétaire de la galerie où David avait eposé le portrait du Christ.Mais impossible d' interroger ces deux hommes: ils étaIent morts du VIH.

En tout cas, David avait tenu secrète leurs rencontres...Pourquoi? Avaient-elles un caractère trouble? L'adolescent avait-il été mis en confiance par des offres d'expositions alléchantes? Les enquêteurs, soupçonnant qu'il était tombé entre les griffes d'une mafia de faussaires (ce qui n'est toujours pas à écarter) se rendirrent aussitôt en Suisse.Malheureusement , son ex-femme leur apprit que le marchand d'art était mort d''une crise cardiaque au Maroc, peu de temps après son arrivée là-bas.

Lors de la perquisition de sa maison, ils ne trouvèrent dans un carton à dessein que des caricatures ressemblant étonnamment à celle donnée par David à sa camarade de classe.Elles représenaient manifestement le marchand d'art: la ressemblance avec une photo de cet homme était criante.Malheureusement les experts désignés ne parvinrent pas à savoir si les dessins découverts chez le Suissse avaient été réalisés par David et en 1988, on ne faisait pas de recherches d'ADN.

Les policiers se rendirent même au Maroc,où le Suisse était décédé d'une "crise cardiiaque"à Fez. Malgré leurs requêtes auprès du gouvernement Marocain appuyées par la diplomatie espagnole, ils se heurtèrent à un refus catégorique de la part du Maroc d'ouvrir une enquête sur les raisons de ce voyage au Maroc et des circonstances exactes du décès du marchand d'art.

                                                   Nouveaux éléments

Le dossier était sur le point de se fermer quand un nouvel élément évita sa clôture:
L'ancienne camarade de classe de David était revenue vivre chez ses parents sans que son prénom ne soit mentionné sur leur boîte aux lettres.Or il y a deux ans, une enveloppe portant son patronyme et son prénom fut déposée par un inconnu.

Il contenait la caricature que David lui avait donnée, d'autant plus reconnaissable que les traces des épingles de signalisation avec lesquelles elle l'avait fixée à un mur de sa chambre étaient encore parfaitement visibles!
Comment expliquer pourquoi ce dessin, confié à la police pour faire progresser l'enquête, a été déposé en secret dans la boîte aux lettres des parents de la jeune femme, trente ans après la disparition de David?

Un autre fait, plus troublant encore, est venu épaissir le mystère de la disparition de David.
L'an dernier, la famille de David a reçu une lettre anonyme qui soulignait l'inutilité d'avoir recours à Interpol pour connaître la vérité et qu'il fallait orienter l'enquête suur "un tal Gervasio" (un certain Gervasio) qui gravitait autour du centre culturel "El Penachero" au moment de la disparition de David.

Malgré leurs investigations auprès des anciens membres de ce centre culturel, dont certains sont morts, les policiers n'ont guère obtenu de renseignements précis sur ce "Gervasio". La fille d'un des responsables du centre a toutefois déclaré que son père, maintenant décédé, lui avait toujours dit qu'il avait aperçu David sur les marches du centre le jour de sa disparition.
Difficile de s'expliquer la rareté des renseignements glanés par la police car ce centre culturel était plutôt fréquenté par des gens "huppés" et on a du mal à croire que personne ne se souvienne de ce Gervasio, les jeunes gens qui se rendaient à "El Penachero" ayant au plus une cinquantaine d'années.

Les enquêteurs ont-ils pu tirer des informations de cette lettre anonyme? C'est ce que souhaitent la mère et les frères de David, qui ont organisé il y a quelques mois une exposition de tous les tableaux du "Niño Pintor" avec le soutien de la municipalité.
Le père de David, qui a passé le reste de sa vie à demander quotidiennement aux policiers si l'enquête progressait, a fini par mourir de lassitude et de désespoir.
Et pour percevoir l'assurance-vie qu'il avait souscrite en faveur de sa femme et de ses enfants, il a fallu que la mère de David accepte de déclarer son fils mort pour pouvoir percevoir, comme ses deux fils, le montant de l'assurance.
La police a lancé il y a quelques temps un appel à témoins et des  demandes  de renseignements sur une danseuse russe et son fils,avec qui vivait le Suisse depuis son divorce.

Le mystère plane toujours sur la disparition du Niño Pintor.
J'espère que ce récit ne vous a pas ennuyés.Je l'adresse en particulier au lecteur espagnol membre du forum dont j'ai oublié le pseudonyme. Qu'il veuille bien m'en excuser.
Très cordialement.

martine34


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Message par martine34 Mar 06 Juil 2021, 17:39

Lire "panne électrique"
La femme de chambre n'avait pas osé

martine34


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Message par Kassandra88 Mar 06 Juil 2021, 17:45

merci Martine.
Notre internaute Espagnol, c'est over.
Espérons qu'un jour la lumière sera faite sur cette disparition.
Kassandra88
Kassandra88
Administrateur du forum


https://legrele.wordpress.com/

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Message par martine34 Mar 06 Juil 2021, 21:14

Merci, Kassandra, toujours aussi attentive et agréable! Belle nuit à vous tous.
Buenas noches a ti, querido Over!

martine34


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Message par martine34 Mar 06 Juil 2021, 21:30

Veuillez m'excuser pour toutes les fautes de frappe et une effroyabke erreur d'accord
"un grand choix de réjouissances était proposé"...
A bientôt

martine34


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Message par over Mar 13 Juil 2021, 23:13

Merci Martine34,

En effet, cette affaire est une des plus mystérieuses de l'histoire d'Espagne. Néanmoins, je n'espère que le nouvel élément sur Gervasio servira à quelque chose parce que la disparition est très ancienne.
over
over


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Message par martine34 Jeu 15 Juil 2021, 05:34

Hola, Over! Je partage votre avis car l'affaire est si ancienne...Cependant, on a parfois élucidé des "casos sin resolver" des dizaines d'années après la commission de crimes.
Ce qui m'étonne, c'est que l'allusion à ce "Gervasio" n'ait suscité aucun témoignage valable...La police n'a pu recueillir que de vagues allusions à  ce personnage.Si les dirigeants de  ce centre culturel assez "chic" ont maintenant disparu, on a du mal à croire que des gens l'ayant fréquenté dans leur adolescence en même temps que David soient incapables de se souvenir avec précision du mystérieux "Gervasio"!
Quant au rôle trouble que semble avoir joué le Suisse, il n'a pas pu être vraiment tiré au clair en raison des témoignages tardifs et des relations souvent tendues entre l'Espagne et le Maroc où il a trouvé la mort dans des circonstances assez "floues".
C'est tout un enchevêtrement de circonstances qui fait de cette affaire une très étrange histoire, d'autant plus douloureuse pour la famille, toujours dans l'espoir un peu fou de connaître un jour la vérité.
Un cordial saludo, Over! Me encanta su tierra!

martine34


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