Amandine Estrabaud

Toto2024 a écrit:

Tristan a écrit:2021
REPLAY Affaire Amandine Estrabaud : "Deux combats, une vérité" un documentaire tourné lors du procès aux Assises du Tarn
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Ce genre de documentaire qui prend aux tripes. C'est inhumain pour la famille de la victime, de ne pas avoir le corps de leur fille. Comment faire son deuil dignement dans de telles conditions ...  
Un sacré fdp le Jehanno.

Et si c’était pas lui?

Elle a été tuée c'est certain. Par contre, je ne suis pas du tout sûre que cela soit par Jehanno malgré son comportement "étonnant".
Il y a un paquet de choses qui ne collent pas dans cette affaire. J'attends de voir le procès en appel parce que cela pourrait s'avérer être une belle erreur judiciaire au final. Ou pas.

Je n'ai trouvé malheureusement aucune info précise sur l'ex-compagnon d'Amandine Estrabaud, son alibi etc... ? j'aimerais bien en savoir plus. Ils venaient tout juste de se séparer. Elle habitait encore provisoirement dans la maison qu'il avait achetée.

Je n'ai aucune réponse à votre interrogation, il n'y a rien sur ce sujet dans la presse. G.Jehanno est le seul suspect depuis 2013 ce n'est pas anodin.

Bientôt le procès en appel du 15 au 19 novembre. J’ai été étonnée de voir qu’il ait été condamné alors qu’il y a beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire et de contradictions dans les éléments à charge.
Une chose est sûre, au vu des éléments du dossier Guerric Jehanno n’est vraiment pas très malin mais de mon point de vue cela n’en fait pas un coupable. En l’ėtat actuel du dossier et si je faisais partie du jury, je ne le condamnerais pas.

«Qu’il nous dise où est le corps de ma fille» : le meurtrier présumé d’Amandine Estrabaud de retour devant les assises
Condamné en octobre 2020 à trente ans de réclusion criminelle pour l’enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d’Amandine Estrabaud en 2013, Guerric Jehanno, 33 ans, est jugé en appel par la cour d’assises de Haute-Garonne jusqu’au 19 novembre.

« Je suis prête à affronter ce nouveau procès, même si cela va encore être dur à vivre, et j’attends qu’il soit condamné à la même peine et surtout qu’il parle enfin, qu’il nous dise où est le corps de ma fille », confie Monique Sire, la mère d’Amandine Estrabaud, disparue le 18 juin 2013 entre son travail à Castres (Tarn) et son domicile à Roquecourbe.

Après avoir été condamné en octobre 2020 à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Tarn, Guerric Jehanno, un ancien maçon aujourd’hui âgé de 33 ans et originaire du même village que la victime, va être jugé à nouveau, devant la cour d’assises de Haute-Garonne à Toulouse pour l’enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre de la jeune femme de 29 ans.

Le 18 juin 2013, cette assistante d’éducation a quitté le lycée de Castres où elle travaillait pour rentrer en stop dans le village où elle habitait depuis quelques mois. Personne ne l’a jamais revue. Le jour de sa disparition, les gendarmes ont retrouvé des traces de véhicules près de sa maison, dont la porte était grande ouverte. Une boucle d’oreille et une chaussure d’Amandine ont aussi été découvertes.

Il a toujours nié son implication
Guerric Jehanno, qui connaissait la victime, a toujours nié son implication dans la disparition de la victime. Les gendarmes, qui ont examiné les profils de 52 suspects potentiels dans cette affaire, ont d’abord entendu Guerric Jehanno comme témoin, avant qu’il devienne le principal suspect deux ans après la disparition d’Amandine.

S’il a toujours nié les faits, ce sont des aveux de l’accusé, qui aurait eu le béguin pour la victime, à des codétenus en prison en juin 2016, qui ont pesé dans l’accusation, notamment lors du premier procès à Albi. Il a ainsi dessiné à quatre codétenus un plan de l’endroit où il aurait enterré Amandine Estrabaud dans une forêt du Sidobre, à quelques kilomètres de Roquecourbe. Malgré d’importantes recherches, son corps n’a jamais été retrouvé.

Des éléments qui ne convainquent pas Simon Cohen, avocat de Guerric Jehanno, qui martèle l’innocence du jeune homme dans cette affaire. « C’est une erreur judiciaire car il n’y a jamais eu de preuve tangible contre cet homme : pas de trace de sang, pas un bout de tissu, pas un poil ou un cheveu de la disparue, détaille-t-il. Mon client est poursuivi pour viol et meurtre alors qu’il n’y a pas de corps. On ne sait même pas si sa disparition est liée à une mort violente. Guerric Jehanno n’avait pas de motif, pas de mobile pour faire cela. Quand il y a un doute en France, on ne condamne pas un homme. C’est une personnalité lunaire, influençable, qui se défend mal mais qui respecte la justice et ne pensait pas une seconde être condamné. »

« Tous les éléments de l’enquête convergent vers l’accusé »
Pour Pierre Debuisson, conseil de la famille d’Amandine Estrabaud, « tous les éléments de l’enquête convergent sans aucun doute vers l’accusé. Dans ce dossier, avant même son plan et ses aveux à ses codétenus, les enquêteurs n’avaient aucun doute sur le fait qu’Amandine ait été agressée chez elle, qu’elle ait été raccompagnée par quelqu’un qu’elle connaissait et qui portait un pantalon de chantier. Un pantalon de ce type et de la bonne taille a été retrouvé chez Guerric Jehanno. De plus, il a changé de comportement, a commencé à prendre des antidépresseurs après la disparition et tenu des propos bizarres à sa mère en lui assurant qu’il n’était pas un assassin. Les éléments matériels manquent, car sa mise en examen est intervenue trois ans après, ce qui a compliqué la découverte de preuves dans sa voiture ou d’un corps enterré dans la forêt. Il a tout intérêt à soulager sa conscience et dire où est le corps d’Amandine. »

Guerric Jehanno, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est jugé jusqu’au 19 novembre.


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Affaire Amandine Estrabaud : Guerric Jehanno condamné de nouveau à trente ans de réclusion criminelle
Après quatre jours de débats qui n’ont pourtant pas révélé d’éléments tangibles reliant l’accusé Guerric Jehanno à la disparition d’Amandine Estrabaud le 18 juin 2013 à Roquecourbe (Tarn), la cour d’assises de Haute-Garonne l’a condamné à trente ans de réclusion criminelle.

Pour la seconde fois, Guerric Jehanno a été reconnu coupable et condamné à trente ans de réclusion criminelle pour l’enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d’Amandine Estrabaud à Roquecourbe (Tarn) le 18 juin 2013. Le jury a suivi les réquisitions de l’avocat général qui avait demandé cette peine le matin pour cette affaire sans corps, ni ADN. Durant deux heures, malgré le manque de preuve reliant l’accusé aux faits, l’avocat général a martelé que « Guerric Jehanno est le seul suspect à remplir tous les critères mis à jour par l’enquête des gendarmes ».

« C’est la fin d’un combat de huit ans, cela avait été déjà très dur l’an dernier à Albi et cela a été très difficile d’entendre la défense donner cette image de ma fille mais le principal est là, il est de nouveau lourdement condamné », a confié après le verdict Monique Sire, la mère d’Amandine Estrabaud. Rémy, le frère d’Amandine, a quant à lui avoué son amertume que l’accusé, ancien copain d’enfance, « n’ait pas dit où était le corps. C’est un soulagement qu’il soit de nouveau condamné mais cela ne me rendra pas ma sœur et nous ne pouvons toujours pas lui offrir une sépulture décente. Peut-être qu’il va réfléchir en prison et soulager sa conscience en nous disant où il l’a enterrée. »

Une décision « fondée sur rien » selon la défense
À l’énoncé du verdict, Guerric Jehanno, chemise bleue, jean et cheveux courts, est resté silencieux, comme sonné. Il est reparti à la prison de Seysses (Haute-Garonne) pour purger sa peine. Une condamnation incompréhensible pour son avocate, Marie-Hélène Pibouleau, qui s’inquiète de ce jugement sans preuve. « Quand la justice se trompe, elle se trompe souvent deux fois, a-t-elle souligné, très déçue. Cette décision ne peut pas s’expliquer, elle n’est fondée sur rien, juste sur des élucubrations et des hypothèses. C’est inquiétant pour la justice qui condamne un homme sur des déclarations de repris de justice qui ont tous donné une version différente. »

Vendredi, les deux avocats de l’accusé avaient pourtant martelé l’absence de preuves, jugeant que les gendarmes ne s’étaient intéressés qu’à lui, ne travaillant pas assez sur les autres pistes. Durant près de trois heures, Marie-Hélène Pibouleau, conseil de l’accusé, a pilonné les arguments de l’accusation.

« Il est impossible d’avoir l’intime conviction qu’Amandine Estrabaud est morte, on a trouvé le benêt du village et les gendarmes ont essayé de le faire entrer dans les cases, a-t-elle assuré. Il a eu un comportement bizarre mais les experts psychiatres ont souligné sa psychologie fragile et son monde qui s’est écroulé quand il a perdu son travail fin 2013 puis la rupture avec sa compagne Sophie en avril 2014. Il a commencé à dire n’importe quoi, qu’il avait attrapé le sida, qu’il sentait des odeurs de cadavre près du lac du village. »

Sur le fait que la mère de l’accusé soit allée voir les gendarmes en avril 2014, inquiète du comportement de son fils, l’avocate plaide la détresse d’une mère. « Elle croyait que Guerric avait des éléments à communiquer sur la disparition d’Amandine, à savoir qu’il avait vu un homme avec une pelle et un sac au bord du lac, précise-t-elle. Elle ne pensait évidemment pas que son fils avait un rapport avec cette disparition. »

La défense pointait le « néant » des indices matériels
Sur les quatre codétenus, à qui l’accusé a fait des aveux sur le meurtre et dessiné un plan du lieu où il aurait enterré la victime dans une forêt du Sidobre, Marie-Hélène Pibouleau a discrédité leurs témoignages, tous différents, arguant qu’ils avaient demandé des remises de peine aux juges d’instruction. Enfin, elle s’est appliquée à démontrer que les horaires du chantier que Guerric Jehanno aurait quitté pour tuer Amandine ne correspondaient pas avec les horaires donnés par la voisine, dernière personne à avoir vu la victime vivante.

Puis c’est Simon Cohen, ténor du barreau toulousain, qui s’est évertué à convaincre les jurés qu’il faut des preuves pour condamner un homme. « L’intime conviction ne doit pas se forger selon des sensations, des impressions mais selon des preuves, a-t-il plaidé. C’est la force de la preuve contre la faiblesse des moyens. Nous, nous avons la force des moyens et eux la faiblesse car il n’y a pas de preuve du tout. »

Face au scénario développé le matin par l’avocat général selon lequel Guerric Jehanno aurait pris en stop Amandine, l’aurait ramené chez elle où une scène violente aurait eu lieu dans le jardin avant qu’il ne l’assomme et l’emmène dans son fourgon pour la violer et la tuer, Simon Cohen a pointé le néant des indices matériels.

« Pas une particule de sang, pas un lambeau de chair, pas un ongle brisé, pas un bout de tissu, pas la fibre d’un vêtement, a-t-il énuméré. Il la transporte de force et personne ne voit rien ? Elle ne crie pas ? Il faut chercher loin pour établir sa culpabilité. Il n’y a rien chez Jehanno : 105 outils ont été retrouvés chez lui, tous inspectés et cela n’a rien donné. Votre devoir, c’est de dire non ou je ne sais pas car il n’y a pas de preuve. » Des arguments entendus, mais qui n’ont pas convaincu les jurés.


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Oui, c'est une bonne idée et c'est pragmatique.
En tout cas, il fallait le tenter ; ce ne sont pas les supplications et les appels à la conscience qui servent à quelque chose, malheureusement.

De plus, au final, le juge d'application des peines est souverain...

Je persiste à être choquée que l'on puisse coller 30 ans à une personne sur une simple intime conviction : aucune preuve tangible pour l'incriminer, aucune trace scientifique, tous les témoignages se contredisent et les "aveux" extorqués par des moyens plus que louches s'avèrent au final être du baratin sans fondement, donc de possibles mensonges pour se construire un profil de dur à cuire en prison.
C'est peut-être lui le coupable, je n'en sais rien, mais il y a tout de même un paquet de trucs qui ne collent pas du tout dans cette affaire et je ne trouve pas normal que l'on puisse condamner quelqu'un à une peine de 30 ans avec un tel dossier... là ça fait vraiment froid dans le dos.

Sybil a écrit:Je persiste à être choquée que l'on puisse coller 30 ans à une personne sur une simple intime conviction : aucune preuve tangible pour l'incriminer, aucune trace scientifique, tous les témoignages se contredisent et les "aveux" extorqués par des moyens plus que louches s'avèrent au final être du baratin sans fondement, donc de possibles mensonges pour se construire un profil de dur à cuire en prison.
C'est peut-être lui le coupable, je n'en sais rien, mais il y a tout de même un paquet de trucs qui ne collent pas du tout dans cette affaire et je ne trouve pas normal que l'on puisse condamner quelqu'un à une peine de 30 ans avec un tel dossier... là ça fait vraiment froid dans le dos.

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Bonsoir Sybil,

Vous prêchez un convaincu.....

Kassandra88 a écrit:Tu as assisté au procès Sybil?

Bonjour Kassandra. Non pas du tout. Je n'ai jamais assisté à un procès de ma vie. J'ai lu les compte-rendus dans la presse comme tout un chacun et vu également un documentaire plutôt détaillé.

Bonjour à tous,

Le dossier d'accusation n'est pas vide mais il y a un point important qui me semble quand même vraiment troublant.
Guerric Jehanno a été accusé d'avoir violé et tué Amandine dans une camionnette.

Vu les moyens techniques et scientifiques dont disposent les enquêteurs il est impossible qu'ils n'aient pas été en mesure de fournir les preuves matérielles d'une telle charge.

Kassandra88 a écrit:

Sybil a écrit:

Kassandra88 a écrit:Tu as assisté au procès Sybil?

Bonjour Kassandra. Non pas du tout. Je n'ai jamais assisté à un procès de ma vie. J'ai lu les compte-rendus dans la presse comme tout un chacun et vu également un documentaire plutôt détaillé.

Je dis cela parce que tous les éléments communiqués avant le premier procès ne me laissaient aucun doute sur sa culpabilité.

Oui j'ai lu ton intervention plus haut dans ce post et je ne partage pas tes certitudes. Comme l'indique très justement Casta juste au-dessus, l'absence totale de trace adn dans le véhicule de GJ est plutôt troublante. Ce n'est malheureusement pas le seul point faible du dossier, il y a beaucoup de choses qui ne collent pas du tout. GJ est visiblement plutôt simplet ce qui explique son comportement extrêmement stupide à de multiples niveaux et donc en fait un coupable idéal.
Il l'est peut-être mais dans ce cas : la voisine se trompe, les co-détenus ont une mémoire de poisson rouge et GJ est un pro du nettoyage (encore meilleur que Lelandais) et a fait preuve d'un machiavélisme étonnant pour quelqu'un au QI limité lorsqu'il a dessiné l'endroit où il a placé le corps (car il n'y a strictement rien à cet endroit). Bref, le véhicule blanc de GJ n'est pas celui vu par la voisine, elle est formelle. Les vêtements de chantier vus par la voisine ne correspondent pas à ceux portés par GJ lors de cet après-midi. Les horaires où l'individu est vu par la voisine ne correspondent pas avec ceux de GJ, présent sur son chantier d'après de multiples collègues. Chaque "confidence" de GJ à ses co-détenus comporte une arme différente, on se croirait dans une partie de Cluedo. "Confidences" d'ailleurs obtenues par marchandage de la police avec ces détenus, qui en ont eu visiblement marre qu'on les prennent pour des marionnettes et qui ont rechigné à s'exprimer lors du dernier procès.... bref c'est un festival de n'importe quoi. On cherche à faire rentrer un suspect dans la case coupable à tout prix.
Amandine Estrabaud venait de se séparer de son compagnon et habitait contre le gré de cet homme dans la maison dont il était propriétaire. C'est une situation peu banale qui m'interpelle quelque peu. J'espère que ça a été creusé.
Peut-être que GJ est effectivement coupable mais dans l'état actuel du dossier il y a zéro preuve et ce n'est pas normal qu'il ait été condamné à 30 ans dans ces conditions, je le maintiens. Et à côté de ça il y a des Viguier et des Chabert qui passent entre les gouttes. Je trouve ça quelque peu inquiétant.

2022

Disparition d'Amandine Estrabaud dans le Tarn : un troisième procès pour Guerric Jehanno.
La Cour de cassation a décidé d'un troisième procès de Guerric Jehanno, principal suspect dans la disparition d'Amandine Estrabaud, en 2013 à Roquecourbe. Une décision sur la forme. Les avocats des deux parties réagissent et maintiennent leurs positions.
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Une bonne chose, car des zones d'ombre subsistent.

2023

par Manor Aujourd'hui à 02:08

J'avais oublié de poster ça, je voulais le coupler avec l'article sur Bourgeon.
J'avais oublié de poster ça, ça ne sera qu'une formalité et je ne crois pas en un aveu mais je suivrai ça assidûment.

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Guerric Jehanno, le principal suspect dans la disparition d'Amandine Estrabaud sera rejugé devant les Assises de Montauban (Tarn-et-Garonne) du 22 au 26 janvier 2024. L'homme a déjà été condamné par deux fois à 30 ans de réclusion criminelle.

Affaire Amandine Estrabaud : l’énigme du meurtre sans corps jugée une troisième fois
Condamné à deux reprises à 30 ans de réclusion, Guerric Jehanno est jugé une troisième fois à Montauban, à partir du 22 janvier 2024, pour l’enlèvement, le viol et le meurtre d’Amandine Estrabaud. Dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Elle avait la trentaine pétillante, vivait dans le Tarn. Un artisan est soupçonné de l’avoir tuée et son corps n’a jamais été retrouvé. Jusque dans le prénom de la victime, l’affaire Estrabaud évoque l’affaire Jubillar. Amandine, Delphine, même combat ? Certains enquêteurs se plaisent à le croire.Mardi 18 juin 2013, vers 13 h 10, la jeune femme quitte le lycée de Castres (Tarn) où elle officie comme assistante d’éducation. Depuis quelques jours à peine, elle s’est installée sur la commune de Roquecourbe, à 13 kilomètres de son lieu de travail, après s’être séparée de son compagnon, un professeur. Elle prévoit de rentrer à pied. Voire de faire du stop ? Elle est aperçue une première fois, le long de la route, à mi-parcours. Dans l’après-midi, une voisine la voit descendre côté passager d’un vieux fourgon Renault Trafic de couleur blanche. Elle situe la scène « entre 14 heures et 16 heures », sans plus de précision. Ce qu’elle décrit s’avérera capital pour la suite des événements. Amandine s’avance vers sa maison, ouvre la porte d’entrée. Le chauffeur du fourgon la suit à l’intérieur.

Le témoin ne décrit aucune contrainte dans ces actes, comme si la jeune femme connaissait bien l’homme qui l’accompagne. Un second témoin corrobore la présence de ce fourgon blanc stationnée devant chez Amandine à 16 h 45. Lorsqu’elle part récupérer sa fille à la crèche, vers 18 heures, la voisine constate que le fourgon n’est plus là. Amandine, elle, ne sera plus jamais revue en vie.« Pantalon d'ouvrier »Sans nouvelles de sa fille, la mère de la jeune femme se rend chez elle, le lendemain matin. La porte de la maison est ouverte. De son enfant, aucune trace. Elle signale immédiatement sa disparition aux gendarmes. Leurs constatations autour du domicile d’Amandine confirment les pires craintes de sa famille.Sur une zone importante, à l’arrière du pavillon, des herbes sont couchées. Comme si on s’était roulé dedans. Une paire de ballerines que portait la disparue en quittant son lycée de Castres sont découvertes. Tout comme deux boucles d’oreilles aux attaches déformées. Arrachées par une main rageuse ?Entendue, la voisine décrit le conducteur du fourgon qu’elle n’a aperçu que de dos. Un homme dont la taille s’apparente à celui de la victime (1,65 m-1,70 m), « charpenté », le cheveu châtain. Elle se souvient d’un pantalon gris clair ou beige avec une bande verticale orange. De type « pantalon de d’ouvrier », précise-t-elle. Pour la voisine, le visiteur inconnu lui donnait « l’impression d’être un artisan ».Mensonge et changement d'habitudesDe la cinquantaine de suspects passés au crible par les gendarmes de la section de recherches (SR) de Toulouse, un nom émerge. Celui de Guerric Jehanno. Il est artisan carrier. Le jour de la disparition d’Amandine, son entreprise l’employait sur deux chantiers. Une dalle de béton à couler et la réfection d’un seuil de porte. Pendant que la première séchait, il était supposé assurer la seconde tâche. Et sa route passait inévitablement par la commune d’Amandine.
Le suspect connaissait la victime depuis l’enfance, « pour avoir été en classe avec son frère ». Sa physionomie colle avec la description faite par la voisine. Selon les enquêteurs, il nourrissait même une attirance pour Amandine. Mais en garde à vue, plus d’un an après les faits, il tient bon. En guise d’alibi, le mis en cause assure avoir joué à la console toute la soirée. Une analyse poussée de sa PS3 montrait qu’aucune connexion n’avait été effectuée ce fameux 18 juin 2013. Contrairement aux jours précédents et aux jours suivants. Un mensonge et un changement d’habitudes suspects aux yeux des enquêteurs.« Odeur de mort »Il soutient alors être allé à la pêche ce soir-là, rompant là aussi avec son train-train hebdomadaire. Mais aucun des amis cités ne corrobore avoir taquiné le goujon en sa compagnie en plein milieu de semaine. Plusieurs membres de son entourage ont par ailleurs noté un brusque changement d’attitude chez Guerric Jehanno à partir du 18 juin. Y compris… sa propre mère qui s’en ouvre aux gendarmes, craignant sans doute pour la santé mentale de son fils. Tout en excluant qu’il soit « un assassin ».Les témoignages de son meilleur ami et de sa compagne dépeignent un Guerric très perturbé, proche de la rupture, leur disant « être foutu », s’estimant « suivi », avoir senti une « odeur de mort humaine », et évoquant un « torchon plein de sang » avant sa première garde à vue du 17 juin 2014, deux ans avant la seconde qui a fait basculer son destin.Un plan dessiné en prison« C'est un homme complètement dépassé par les événements. Après le fiasco des gendarmes dans le dossier Alègre, il fallait un absolument un coupable dans l'affaire Estrabaud, un bouc-émissaire. C'est tombé sur Jehanno. Comme cela aurait pu tomber sur n'importe lequel d'entre nous », assène l’avocat de l’accusé, Me Simon Cohen, du barreau de Toulouse.

« Dans cette affaire, au lieu de faire la preuve par le fait, on la fait par le néant. Qui peut affirmer que cette femme a été tuée ? Contrairement à Delphine Jubillar, à laquelle on la compare souvent, Amandine Estrabaud n'avait plus rien qui la retenait : pas d'enfant, une relation distendue avec sa mère, elle venait de perdre son emploi et de rompre avec son compagnon. Et à supposer qu'un crime ait été commis, il n'y a pas un élément matériel, pas un témoignage fiable, que des ragots de prison. »L’avocat du mis en cause fait référence à l’un des éléments forts de l’accusation : un plan dessiné par Guerric Jehanno en prison à l’attention de codétenus. Il porte la mention « Amandine » rédigée de sa main et indiquerait les endroits distincts où il se serait débarrassé séparément de la jeune femme, et de ses effets, pour qu’on ne localise pas le cadavre avec un détecteur de métaux.Verdict invalidéÀ sa décharge, le corps d’Amandine n’a jamais été retrouvé, en dépit de fouilles intensives et poussées. Pas plus que l’ADN du suspect dans la maison de la victime ou celui d’Amandine dans le camion blanc de l’entreprise dans lequel il aurait pu l’agresser voire l’achever, selon ses « confessions carcérales ». Un fourgon expertisé deux ans après les faits, ce qui lui offrait toutefois la possibilité de « faire le ménage ».Ses ex décrivent Jehanno comme « impulsif » et « potentiellement violent » avec certaines d’entre elles. Pour tous ses proches, c’est un être taciturne au comportement déroutant dont l’état psychique s’est altéré au cours des années 2013-2014. « Il est à côté de la réalité. Son raisonnement se borne à répéter : je n'ai rien fait. Et à espérer qu'à un moment ou à un autre, [la justice] finira par admettre qu'il dit vrai, soupire Me Cohen. Cela fait sept ans qu'il est en détention provisoire ».Par deux fois, à Albi (2020) et en appel à Toulouse (2021), la cour d’assises a condamné l’accusé à 30 ans de réclusion pour l’enlèvement, le viol et le meurtre d’Amandine Estrabaud. La cour de cassation ayant invalidé le dernier verdict pour vice de forme, un troisième procès se tiendra à Montauban, à partir de ce lundi 22 janvier et jusqu'au 26 janvier. Une nouvelle souffrance pour la famille de la victime (dont l'avocat n'a pas répondu à nos sollicitations). L’ultime opportunité pour Guerric Jehanno, 35 ans, de faire reconnaître l’innocence qu’il revendique ?
Par Fred Carco
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Si je peux me permettre un commentaire, personnellement je ne crois absolument pas à l'acte d'un auteur unique pour Amandine Estrabaud et Delphine Jubillar.

Demain à paraître dans Le Parisien, un papier pour l'ouverture du procès de Guerric Jehanno.

Pour rappel, le dernier verdict avait été cassé pour cause de... deux mots en trop.

Ça me rappel l'affaire Jacques Maire, la décision de la cour d'appel est cassée pour vice de procédure en raison d'une trentaine de pages du dossier non signées par la greffière.

Disparition d’Amandine Estrabaud : le meurtrier présumé jugé pour la 3e fois après un vice de procédure

Condamné deux fois à 30 ans de réclusion pour la disparition et le meurtre d’Amandine Estrabaud en 2013 dans le Tarn, Guerric Jehanno comparait à partir de ce lundi 22 janvier une nouvelle fois devant la cour d’assises du Tarn-et-Garonne. La Cour de cassation avait cassé le dernier verdict à cause de deux mots en trop.

L’avocat de la famille d’Amandine Estrabaud ne cache pas son exaspération. « Recommencer un troisième procès aux assises pour une erreur de retranscription, c’est délirant ! s’emporte Me Pierre Debuisson. Quand c’est un point de droit utile qui est mis en cause… Mais là, l’ajout de deux mots fait tout recommencer, avec le même dossier, sans élément nouveau et une famille déjà dévastée par la perte de leur fille et l’absence de son corps. »

Plus de onze ans après la disparition de la jeune femme de 30 ans, et après deux procès aux assises où Guerric Jehanno a été condamné en 2020 et 2021 à trente ans de réclusion criminelle, le principal suspect est de nouveau jugé du 22 au 26 janvier par la cour d’assises de Montauban (Tarn-et-Garonne). Ce troisième acte fait suite à la décision de la Cour de cassation de réduire à néant l’arrêt de la cour d’appel de Toulouse (Haute-Garonne).

Deux questions qui n’étaient pas dans l’acte d’accusation
Saisie par les avocats de Guerric Jehanno, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a pointé en 2022 un vice de procédure. Dans son arrêt, le président de la cour d’assises de Haute-Garonne a interrogé les jurés sur deux questions qui n’étaient pas dans l’acte d’accusation. Le 14 octobre 2020, la cour d’assises du Tarn l’avait déclaré coupable de séquestration sans libération volontaire avant le septième jour, viol et meurtre aggravé.

« Saisie de l’appel principal du condamné et de l’appel incident du ministère public, la cour d’assises, statuant en appel, a déclaré l’accusé coupable d’arrestation, enlèvement, détention ou séquestration sans libération volontaire avant le septième jour, viol et meurtre aggravé, indique la Cour de cassation. En prononçant ainsi, alors qu’en l’absence d’appel du procureur général, elle n’était pas saisie des faits d’arrestation et d’enlèvement, la cour d’assises a dépassé sa saisine et méconnu les textes susvisés. » Ce constat fait, le verdict d’appel a été effacé et un nouveau procès ordonné.

L’accusé aurait eu le béguin pour Amandine
Guerric Jehanno, aujourd’hui âgé de 36 ans, est accusé d’avoir tué Amandine Estrabaud, qui a disparu le 18 juin 2013 entre son travail à Castres (Tarn) et son domicile à Roquecourbe. Ce jour-là, les gendarmes ont retrouvé des traces de véhicules près de sa maison, dont la porte était grande ouverte.

Une boucle d’oreille et une chaussure d’Amandine ont aussi été découvertes. Les gendarmes, qui ont examiné les profils de 52 suspects potentiels dans cette affaire, ont d’abord entendu Guerric Jehanno comme témoin, avant qu’il devienne le principal suspect deux ans après la disparition d’Amandine.

Ce maçon connaissait la victime puisqu’il était ami avec son frère et certaines rumeurs dans le village de Roquecourbe prétendaient qu’il avait le béguin pour la jeune femme. S’il a toujours nié les faits, ce sont des aveux de l’accusé à des codétenus en juin 2016, dessinant un plan du lieu où il aurait enterré Amandine, dans une forêt du Sidobre, qui ont pesé dans les charges et les deux condamnations. Le corps de la jeune femme de 29 ans n’a jamais été retrouvé.

« La conviction d’un homme innocent »
Pendant ses deux procès, l’accusé, originaire du même village, n’a eu de cesse de clamer son innocence. Satisfait de la décision de la Cour de cassation, son avocat, Me Simon Cohen, espère que ce troisième procès permettra de prouver l’innocence de son client. Il rappelle qu’il n’y a jamais eu de preuve tangible contre cet homme : pas de trace de sang, pas de bout de tissu, de d’élément pileux ou de cheveu de la disparue. Malgré d’intenses recherches des gendarmes, aucun corps n’a jamais été découvert.

« On oublie qu’en France il y a un nombre considérable de disparitions volontaires et il reste des incertitudes sur le fait qu’Amandine Estrabaud ait été victime d’un crime, martèle Me Simon Cohen. Guerric Jehanno aborde ce nouveau procès avec la conviction d’un homme innocent, et qui le clame depuis dix ans, et l’espoir que les règles de la présomption d’innocence soient respectées, que le doute profite à l’accusé comme le veut le droit. »

Pour les parents d’Amandine et son frère, c’est une nouvelle épreuve qui s’annonce. Les peines infligées à Guerric Jehanno lors de deux procès aux assises les avaient un temps apaisés, malgré la douleur de ne pas avoir de sépulture pour leur fille ou leur sœur. « C’est un cauchemar absolu de perdre un enfant, ne pas savoir où il est enterré et de se voir réinfliger le supplice d’un procès, se désole Me Pierre Debuisson. Ils sont persuadés de la culpabilité de l’accusé mais ils savent qu’il niera jusqu’au bout. Ils n’ont aucun doute sur l’issue de ce nouveau procès. » Guerric Jehanno encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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Bonjour,
Je suis du Tarn et je connais bien l'affaire.
Certains sur ce fil sont convaincus que ce n'est pas lui,moi aussi il y a trop de zones d'ombre et aucune preuve tangible contre lui,juste un faisceau de présomptions sur lesquels se basent les juges pour assurer l'intime conviction.
Je trouve cela inquiétant de condamner quelqu'un sur une intime conviction.

Mettre 30 balais alors qu'il n’y a pas d'aveux, pas de preuves, c'est fort de café.
Le nombre d'éléments à charge contre l'accusé semble encore plus mince que dans l'affaire Jubillar !

De toute façon, dans genre d'affaire complexe sans corps, sans scène de crime, ça se joue souvent sur des indices graves et concordants, les antécédents judiciaires, la personnalité du suspect.